Se représenter un monstre dangereux n'était toutefois pas tout à fait la même chose que d'y être confronté face à face, et Vladek en prit amèrement conscience lorsque la créature se posa à quelques mètres du groupe. Les derniers évènements avaient déjà grandement secoué le sorcier, bien qu'il ait tenté de n'en rien laisser paraître, aussi manqua-t-il de défaillir à la vue de si abominable créature : c'est tout juste si le sol ne se déroba pas sous ses pieds alors qu'il courait, et il perdit conscience de la réalité alentours, son esprit malmené se réfugiant dans le repaire sûr que constituait son for intérieur, tandis qu'il suivait le groupe dans sa fuite désorganisée.Obligé de faire vite, désolé, le niveau de mes posts baisse, en ce moment, de manière généralisée =(
Alors seulement émergea du fond de son esprit comme une autre entité, qui était lui sans vraiment l'être : la place fut laissée à ce qu'on pourrait appeler son instinct de survie, incarné par son double un regain de sauvagerie qui prit le relais et le força à se reprendre en suivant le mouvement...
Sérieusement, laisser notre corps sans esprit pour le contrôler... As-tu donc perdu la raison ? *
[Pas de réponse]
*Tu me met dans l'embarras, là, tu t'en rends bien compte, j'espère ?
Que suis-je censé faire, exactement, selon toi, si tu tires au flanc de la sorte ? Ce n'est pas ainsi que tu accompliras ton destin et que nous vivrons à jamais, assurément !*
[Silence]
*Bon, tu me lasses...
Je te sauves la mise aujourd'hui, mais sois-en sûr, c'est la première et la dernière fois que j'interviens parce que tu me fais défaut de la sorte, avec un monstre sur les bras, qui plus est.*
[Court silence.]
[Effort de concentration.]
*Non !
Je ne permettrais pas que notre glorieuse destinée soit ainsi contrariée !
Ouvre les yeux, Vladek !
Je te l'ordonne !*
***
Vladek n'eut de nouveau clairement conscience de ce qui se passait que lorsque Dekh lui insuffla la force nécessaire sous forme d'un sentiment d'urgence qui le sortit de sa semi-léthargie. Ouvrant les yeux, il fut presque immédiatement pris de court, déstabilisé par les évènements, alors que l'autre abruti, Eryl (comme il le surnommerait à partir de maintenant), le saisissait rudement par l'épaule avant de le forcer à avancer vers le groupe de chevaliers qui avaient... terrassé la chimère, tiens donc. Un danger à peine écarté, voici qu'il y avait bien évidemment doute sur l'allégeance de la troupe d'elfes en armure... Génial, absolument génial.
Les muscles gourds, la douleur lancinante dans son crâne contribuant à saccader naturellement ses mouvements déjà hésitants, Vladek ne devait pas avoir très fière allure, et... Et l'autre qui continuait de le brutaliser, profitant de cet évident moment de faiblesse !
Ah, tiens, se tenir tranquille et ne pas piper mot de ses pouvoirs ? Rien d'irréalisable, à première vue... mais qu'allait-il faire pendant ce temps ? Parce que, bon, être présenté comme plus mort que vif, passe encore, vu ses blessures actuelles, mais qu'allait donc tenter Eryl ? Rien de désagréable pour sa personne propre, au moins ?
Allons bon. "L'autre" avait dû sentir que Vladek était tendu, car il modifia sa prise, adoptant une position évoquant le soutien d'un camarade blessé.
Le jeune sorcier, chancelant qu'il était, tenta de faire illusion, et, réprimant un grognement de douleur, se concentra, grimaçant, sur la douleur, bien réelle quant à elle, qui parcourait son corps...