[Déchirure][Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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Erylth'ith Saëldar
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Erylth'ith Saëldar »

Le brouillard rouge et brûlant qui nimbait toute chose d'une délicieuse aura de prédation était la bénédiction qu'accordait parfois Khaine, le dieu à la main sanglante, à ceux qu'il estimait dignes de son attention. Je n'étais pas le serviteur de cette divinité - ni de personne d'autre par ailleurs - mais l'intense excitation trépidante qui régnait sur mes entrailles me prouvait que je n'en avais pas besoin pour mériter ses faveurs. Je leur étais à tous supérieur, fauve lâché au milieu des moutons, peignant la morne scène de leur existence d'un beau bordeaux. Et, sur la toile de la violence, je n'avais plus qu'à briller ainsi qu'un roi parmi ses sujets.
Du coin de l'oeil, j'avais noté que les choses s'accéléraient et que la mort venait prélever son dû. Le balafré venait de défaire un de ces monstres, alors que son comparse incantait de derrière son masque grimaçant. Mes yeux s'arrondirent, une méfiance malveillante s'allumant au fond de mes prunelles. Mes doutes se virent confortés alors qu'une écharde glacée, à même de clouer au sol n'importe quel adversaire, s'échappait de ses mains pour dévorer de son gel ténébreux la cible du sorcier.

"Magie noire" souffla une voix apeurée au fond de mon esprit.

Et cette frayeur infâme, ignoble, au goût amer de fiel, se fit le combustible du dégoût haineux que j'éprouvais envers moi-même. La peur n'était que l'apanage des faibles, pas d'un être tel que moi ! Je n'avais rien en commun avec ceux qui peuplaient les contrées s'étendant au-delà de Nagarythe. Ceux-là ramperaient aux pieds de mon peuple, dans un avenir pas si lointain... Il fallait juste éveiller les consciences, ramener en pleine lumière les vieilles rancoeurs, songeai-je en enfonçant mon arme dans le dos musculeux et luisant de ma victime, observant fasciné l'acier rompre cette chair à la rubescence trop harmonieuse.
Un rugissement satisfait me tira de ce spectacle alors qu'une créature faisait voler en éclat le faciès figé du sorcier d'un revers de sa lame maudite. L'elfe partit à la renverse et s'écroula au sol, son visage tatoué révélé à ma vision et taché de son sang. A ses côtés, son acolyte ferraillait désespérément pour affronter la paire d'adversaires qui le tenaillait.

Il se passa alors un phénomène que je ne m'expliquais pas. Les monstres blessés semblèrent se distordre un instant et me donnèrent l'impression de ne plus être tout à fait en phase avec la réalité ; avec les couleurs et les formes du monde. Et dans un dernier soubresaut, ils disparurent.
Je fis un pas en arrière, craignant cette manifestation surnaturelle et ressentant ce vide soudain comme une nouvelle menace. Pourtant, ils ne ressurgirent pas, perdus dans quelque limbe inconnue. Peut-être qu'ils n'étaient que des êtres de magie, pensais-je, et que les blessures qu'ils avaient reçues leur était d'une toute autre gravité que ce qu'elles avaient pu me sembler de prime abord.


"Ma vie... pour... Nagarythe..."

Le murmure moribond attira mon attention. Je baissais les yeux non pas sur un blessé, mais bien sur un mourant. Une entaille indiscernable au milieu de traits peinturlurés de rouge distordait le visage du manipulateur de l'Aethyr. Tout ce que je savais de ces individus, je le tenais de la connaissance générale dont dispose tout enfant d'Asuryan à propos de ce qu'on enseigne dans les couloirs nacrés de la Tour Blanche. Pour autant, il ne fallait pas être devin pour deviner que celui-là n'avait plus que quelques instants à vivre.
D'ordinaire, cela ne m'aurait guère frappé plus d'une fraction de seconde. Mais là, mes yeux s'étaient arrêtés sur lui et n'en bougeaient plus ; ou, plus précisément, s'étaient arrêtés sur la singulière fiole qu'il avait eu le temps de tirer de ses amples vêtements et qu'il enserrait désormais avec la fermeté de l'inconscience. Geste qui s'était voulu salvateur ? Peut-être bien.

J'eus une grimace où se mariaient si étroitement la colère et la résignation qu'il en devenait délicat de dire quelle émotion prenait le pas sur l'autre. Cet elfe était non seulement un partisan de Malékith, comme il l'avait clamé, mais encore un de mes semblables. Un de mes frères, les seuls que je reconnusse sur cette île infestée de vermine : un fils de Nagarythe. En lui brillait une parcelle de notre gloire à tous et si je pouvais lui permettre de voir un autre jour se lever...
En ces temps troublés, où le mensonge et la duplicité se cachaient dans l'ombre de chaque habitant de l'archipel d'Ulthuan, tout allié un tant soit peu digne d'estime était bon à préserver.

Crachant au sol par dépit, je me précipitais vers le gisant pour, après avoir lâché mes armes à côté de son corps, m'emparer de la mystérieuse potion captive de l'étau de ses doigts pâles. Je la débouchonnai avec les dents puis fis glisser le mince goulot entre ses lèvres. L'ardeur du combat bouillonnait toujours dans chacune de mes fibres et j'avais du mal à attendre que le liquide descende au fond de sa gorge. Relevant la tête, je remarquais que le troisième guerrier venait d'encorder un arc de belle facture et visait dans notre direction, sans que je puisse toutefois identifier qui était sa cible. Une expression tendue passa sur mes traits.

Vu que Vladek sombre dans l'inconscience, je tente de m'occuper de lui faire boire sa... euuh... friandise, au lieu d'attaquer les sales bêtes.
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    • Ils disaient "Nous sommes les purs"... J'ai rétorqué "Vous l'étiez"...
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"Je suis un fils de Nagarythe. La terre qui m'a vu naître tremble encore de la colère des fiers guerriers qui se battirent hier contre les légions démoniaques, et mon sang charrie ce souvenir brûlant par la malédiction d'Aenarion. Mes pas s'enfoncent inlassablement dans les ténèbres, sans remord ni détour."

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[MJ] Le Sombre Garde
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

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Ordre de combat :
Kohrir
Dreynass
Eryl
Sanguinaire 2
Sanguinaire 4
Jet d'attaque Kohrir : 19 (échec)
Le coup d'épée que Kohrir avait reçu devait l'avoir déstabilisé, puisque son épée longue n'effleura même pas le démon qu'il visait.
Jet de tir 1 de Dreynass : 4 (réussite)
Localisation : 13 (dos)
Dégâts : 23
Sanguinaire 4 : 12/65
Une flèche fusa de l'arc de Dreynass pour se ficher dans le dos du sanguinaire qui occupait Kohrir. La pointe barbelée s'enfonça profondément dans les chairs démoniaques.

Pendant ce temps, Eryl tentait de faire ingurgiter la mixture à Vladek.

Rend 9 Pvs
1 : malade
Elle fit du bien au sorcier, mais celui-ci sentit un mal puissant naitre dans son ventre. Même s'il avait repris ses esprits, il ne pourrait rien faire de tout le combat.
Jet d'attaque Sanguinaire 2 : 4 (réussite)
Jet de parade Eryl : 2 (réussite)
Jet de localisation : 6 (bras gauche)
Dégâts : 17
Eryl : 34/50
Jet d'endurance : 19 (échec) → bras cassé
Le sanguinaire qui avait mis Vladek à terre récidiva sur Eryl, qui reçut un grand coup d'épée. Même en essayant de le bloquer avec son cimeterre, l'elfe ne parvint qu'à dévier le coup qui s'écrasa contre son bras gauche, l'engourdissant. Sa dague s'échappa de ses doigts, et il était à craindre que le bras soit cassé.
Jet d'attaque Sanguinaire 4 : 18 (échec)

Jet de tir 2 de Dreynass : 1 (réussite critique)
Localisation : bras droit
Dégâts : 26*2 = 52
Sanguinaire 2 : 13/65
Le second tir de Dreynass fit également mouche, et il partit avec tant de puissance que le bras droit du démon visé fut à moitié arraché par la flèche ! Il pendait, inutilisable.
Jet d'int Sanguinaire 4 : 17 (échec)
Un autre sanguinaire s'évanouit en fumée.
Viens dans ma clairière petit PJ : http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopic.php?f=2&t=3552

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Mère disait qu'il y avait bien pire que des loups dans les bois. Comme elle avait tort !

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Vladek
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Vladek »

Nuit. Obscurité. Ténèbres. Vladek dérivait dans un océan de noirceur, rattrapé sans cesse par les douloureux embruns qui soufflaient depuis la lointaine embouchure de la réalité. Celle-ci constituait la seule lumière que pouvait percevoir notre héros dans son état d'inconscience, mais plus il s'échinait à demeurer proche de sa douce lueur, plus le courant de la souffrance l'en écartait, jusqu'à tant que la lumière soit occultée par de lourds nuages. Vladek aurait voulu bouger, se pincer, se prouver que tout ceci n'était, ne pouvait pas être réel : il ne pouvait pas mourir ainsi, abattu par une engeance chaotique conçue pour servir les desseins d'esprits supérieurs comme le sien ! Tout ceci ne pouvait être qu'un mauvais rêve, un cauchemar, une vaste hallucination ourdie par les partisans de Caledor ! Il crut voir, au loin, un visage fantomatique, qui le regardait, impassible, glisser, entraîné dans cette direction par le courant de cette morbide rivière. A bien y réfléchir, il n'éprouvait plus de douleur, seulement une angoisse indescriptible quant à la destination de ces flots monstrueux dont il était l'otage : était-il conduit en ce moment même jusqu'à la demeure de la maîtresse de la mort elle-même ? La réalité sembla se préciser, et tout ce qui se trouvait autour de lui prit une teinte plus concrète : il se voyait maintenant très clairement porté par un fleuve, dont l'eau froide avait l'apparence d'un répugnant liquide noir et huileux. Le puissant torrent le conduisait ainsi à grande allure, et il se déplaçait bien malgré lui au sein de ce qui ressemblait à un immense souterrain, constitué d'un réseau de grottes et de cavités. Ce lugubre décor ajouta encore à son anxiété croissante, et le jeune elfe voulut nager vers l'une ou l'autre des deux rives, afin d'échapper au triste sort qui l'attendait très certainement plus en aval. Tous ses efforts furent néanmoins vains, car de gros remous lui interdisaient semblable progression, d'un côté comme de l'autre : il était trop lourd. Estimant que son ample robe gorgée d'eau était un sacrifice acceptable en contrepartie de sa survie, Vladek s'efforça alors de s'en débarrasser, laissant ses vêtements le précéder au gré du courant. Désormais nu au milieu du tonitruant torrent, le sorcier était parvenu à diminuer de moitié la distance qui le séparait de la rive, lorsque la réalité autour de lui continua d'évoluer. Dans un sursaut de clairvoyance, Vladek prit conscience du fait que ses tatouages... le fuyaient ! Chacun des motifs sinueux qu'il avait fait dessiner, partout sur son corps, semblait le délaisser, se détachant simplement de lui pour disparaître dans le courant. Ce surprenant phénomène acheva de l'alarmer, et il sombra dans une peur panique : il se sentait à présent doublement plus nu et vulnérable. A grands gestes saccadés, le mage essaya à nouveau de se rapprocher de la rive opposée, et il ne lui restait plus qu'à parcourir un tiers de la distance initiale lorsque quelque chose de froid et flasque lui heurta le bras ! Ahuri, hébété, Vladek se rendit compte du fait que le fleuve saumâtre dans lequel il dérivait semblait à présent charrier nombre de cadavres blafards. Tout autour de lui, des corps d'elfes morts dérivaient, figés dans de macabres postures. Vladek sentit son coeur s'emballer, et c'est en proie à un genre de frénésie qu'il se propulsa vers la berge. Les rochers escarpés qui jalonnaient le fleuve étaient à portée de main lorsqu'il fut saisi à l'épaule, et tiré en arrière par un bras brusquement sorti des eaux. Complètement paniqué, le sorcier repoussa le membre rigidifié loin de lui, l'envoyant par le fond dans une gerbe d'éclaboussures. Mais un autre bras surgissait déjà de l'onde saumâtre, qui, d'un geste saccadé, ceintura maladroitement Vladek, commençant à le traîner en arrière, vers le milieu du fleuve. Se dégageant violemment, l'elfe fut stupéfait de reconnaître en se retournant le visage de son agresseur : en dépit des yeux morts, et de l'expression inhabituellement sombre du personnage, c'était bien son frère Ixion qui flottait devant lui. Ses lèvres bleuies remuèrent doucement, et Vladek ne comprit le sens de ses paroles que parce qu'elle résonnaient également dans son esprit :

*Il est temps, mon frère : il te faut payer pour tes actes passés.*

Saisi d'horreur, Vladek fit volte-face, dans l'idée de gagner la rive une bonne fois pour toutes, mais ce fut pour voir le cadavre de Seshru fendre les flots, une expression cruelle imprégnant ses traits morts. Le courant la mena droit sur l'elfe, lui bloquant la route tandis qu'elle glissait contre lui. Son corps d'albâtre, que Vladek se souvenait avoir trouvé si séduisant et si désirable dans la vie, était maintenant plus gris que blanc, pâle et blafard, comme les autres. Cette Seshru cadavérique était glaciale au toucher, comme put le constater le mage lorsque le fantôme de sa trompeuse d'amante vint s'étendre contre lui. Les doigts de la sorcière pianotèrent un instant sur la glabre poitrine du magicien, avant que leur propriétaire ne lui chuchote à l'esprit, un rictus effrayant sur le visage :

*Vladek, très cher... J'attends ce moment depuis si longtemps... Vois qui a accepté de m'aider à me venger de toi... Maintenant, tu es à moi !*

Paralysé par la peur, Vladek vit d'autres cadavres, masculins comme féminins, s'animer aux alentours pour se laisser dériver vers lui, tandis que le bras glacial de son frère se refermait une nouvelle fois sur son torse, commençant à l'entraîner vers le fond. La terreur submergea alors totalement le sorcier, qui se mit à se débattre comme un forcené, se démenant comme un beau diable pour échapper à cette mortelle emprise qui le menait à la noyade. Mais des mains froides lui agrippèrent bientôt bras, pieds et poignets, l'empêchant de se mouvoir, et l'enfonçant inexorablement dans les eaux noires. Vladek crut devenir fou, ainsi retenu par de vulgaires cadavres de gens qu'il avait assassiné de son vivant, et qui souhaitaient lui infliger de semblables tourments. Il ne pouvait rien faire : ses bras comme ses jambes étaient enserrés par les fantômes ralliés par Seshru, il ne pouvait se libérer, et le flux aethyrique ne répondait même pas à ses injonctions. Il était terrifié, désarmé, maîtrisé, condamné... impuissant... et seul. Seul contre cette masse de cadavres vindicatifs... Seul contre tous. Seul dans ce lieu sinistre et morbide... Seul au monde. Vladek voulut crier, implorer pitié, demander pardon, sachant pertinemment que personne ne l'écouterait, mais même ceci lui fut refusé alors que sa tête passait sous la surface de l'eau noirâtre. Il sombrait. Il allait mourir. Le plus horrible, dans ce tableau, songea-t-il, c'était le sourire cruel formé par les lèvres bleuies de celle qu'il avait aimée de son vivant. Son dos heurta le fond caillouteux du torrent morbide, qui coulait maintenant paresseusement autour de lui. Ses poumons se vidèrent, vaincus par la pression grandissante. La mort, personnifiée en Seshru, l'étreignit de ses mains glaciales. Il ferma les yeux, dans un pitoyable gémissement de déni... et quelque chose se passa.

De longs tentacules d'énergie noire, venues de la surface, fondirent sur le mage, éparpillant brutalement les spectres vengeurs pris de court, avant de s'enrouler autour de ses bras et de ses jambes, et de le remonter à la surface à toute vitesse. Vladek inspira à pleins poumons, crachant et toussant, lorsqu'il creva la surface, et n'en crut pas ses yeux face au spectacle qui s'offrait à lui : des lianes de magie noire provenaient d'un individu encapuchonné, nimbé d'ombres tourbillonnantes, sur la rive. A bien y regarder, Vladek s'aperçut que ces étranges tentacules semblaient constituer des appendices animés magiquement à partir de l'ample robe noire de l'inconnu, car il sentait le contact de l'étoffe, fermement enroulée autour de ses membres. Mais cet instant d'observation fut bien vite remplacé par un nouvel épisode de peur panique alors que l'elfe, ligoté par ces cordes aethyriques, incapable du moindre mouvement, était amené devant le puissant mage noir, sur la berge, poursuivi au loin par les exclamations de frustration de Seshru. Et il demeura là, suspendu dans les airs par de longs serpents tissés d'ombres, trempé de la tête aux pieds, épuisé, grelottant, nu qu'il était dans l'atmosphère ambiante : il avait peur, et sanglotait doucement, mentalement replié sur lui-même, incapable de penser à autre chose qu'à la terreur qu'il éprouvait, réduit à l'état de loque vivante par ce cauchemar. Face à lui, l'individu nimbé de brumes mouvantes émit un grognement désapprobateur, le jaugeant d'un air vaguement déçu. Sa voix résonna aussitôt dans l'esprit de Vladek.


*Pitoyable. Ais-je vraiment été comme ça ?*

Dans un louable effort pour se calmer, Vladek voulut poser une question, dont les mots, s'ils ne franchirent pas ses lèvres gelées, résonnèrent tout de même dans leurs esprits :

*Qui êtes-vous ?*

Bref éclat de rire. Sourire indulgent. Deux mains couvertes de tatouages sinueux ôtèrent la capuche qui dissimulait le visage de l'inconnu. Vladek sursauta : c'était son propre visage qu'il contemplait à présent !

*Allons, quelle question... Je suis toi, tu es moi...*

Petite pause. L'elfe se rapprocha d'un pas, et, posant sa main droite sur la poitrine de Vladek, murmura quelques mots inintelligibles. Dans un éclair de douleur qui le tordit en deux, Vladek sentit que ses tatouages couraient de nouveau partout sur sa peau.

*Je peux t'aider à devenir celui que tu rêves d'être.*

Nouveau silence. Les tentacules magiques se rétractèrent, et Vladek chuta au sol, à genoux aux pieds de son double. Une main tatouée, qui aurait pu être la sienne, se tendit, paume ouverte.

*Je suis Dekh. Et tu ne seras plus jamais seul.*

Dans un dernier effort, Vladek saisit la main tendue. Le monde se brouilla, la lumière fut de nouveau là. Il ouvrit les yeux... et la douleur revint.

Bref. Vladek est fou =)
Modifié en dernier par Vladek le 11 oct. 2015, 19:25, modifié 1 fois.
Vladek, Sorcier Renégat Druchii (Déchirure)
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Erylth'ith Saëldar
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Erylth'ith Saëldar »

Allez, avale-ça, animal ! pressai-je mentalement le gisant en maintenant le goulot glissé entre ses lèvres. Une flèche fusa à la limite de mon champ de vision, suivie par un feulement de souffrance et de colère. L'archer semblait décidé à envoyer les monstres par-delà la réalité de ce monde, ce qui était en soi une bonne chose - à moins qu'il n'ai manqué sa cible et providentiellement atteint l'un de nos adversaires, mais c'était poussé le cynisme un peu loin. Je manquais faire un bond lorsque mon patient malgré lui ouvrit grand les yeux, sa main se crispant sur mon avant-bras dans un sursaut de lucidité. Potion terriblement efficace, mais réaction malencontreuse ; j'avais levé le bras, prêt à plonger mon coutelas dans sa poitrine. Pendant une fraction de seconde, sauvé et sauveur se regardèrent dans le blanc des yeux, sorte d'échange sur-réel de nos regards : le sien, ravivé par une flamme étrange dansant au fond de son âme, et le mien plus froid et plus opaque.
Un énième hurlement de rage me tira du brouillard interrogatif qui avait saisi mon esprit, me rappelant la précarité de ma situation comme j'identifiais le bruit provenant de mon dos. Un coup d'oeil par-dessus mon épaule me dévoila une vision qui n'était guère à mon goût, à savoir un colosse à la peau rutilante brandissant son épée démoniaque au-dessus de ma tête.

Je me rendis compte que me dérober à l'assaut de la créature enragée revenait à lui livrer le miraculé sur un plateau. Et il fallait savoir que je ne faisais jamais rien pour accepter si facilement de voir mes efforts réduits à néant, à plus forte raison par une brute décérébrée n'ayant pas encore pris conscience de ma superbe. J'allais autoriser mon agresseur à mourir, peut-être même de mes propres mains... Mais pas avant qu'il ne se soit rendu compte de ma supériorité.
C'est pourquoi je me dégageais de la poigne faible de l'elfe pour venir dévier l'acier maléfique qui menaçait de s'abattre sur mon crâne. Ceci dit, il s'avéra que j'avais légèrement sous-estimé la force du bras que je cherchais à contrer, comme le prouva la manière dont le tranchant démoniaque vint mordre presque à la jonction de mon coude opposé. Une souffrance immonde remonta jusqu'à ma tête, et je serrais si fort la mâchoire que je n'en sentais plus mes dents. Avec une discrétion pathétique, ma dague s'échappa de mes doigts gourds pour tomber sur le sol meuble.

Dans les prunelles furibardes que je rivais à celles, bestiales, de l'insolent qui avait osé attenter à ma vie pouvait se lire une haine moqueuse qu'on aurait pu exprimer par ces mots : "Rien que pour ça, mon grand, je vais t'ouvrir le ventre avec tes propres canines".
Un autre trait s'envola pour frapper en plein l'opposant du balafré, le faisant par ailleurs rejoindre ses deux comparses disparus. Ne restait finalement que la créature me faisant face, à laquelle je venais de promettre silencieusement cette fin si agréable.

Je me relevais avec un rictus cruel fiché sur le visage. D'un coup de pied destiné à évacuer un peu de douleur et de rage, j'envoyais valdinguer le couteau avant d'exécuter un moulinet crâneur de mon cimeterre.


- Ton coeur m'appartient, crachai-je à la face du monstre. Je te prierai donc de ne pas disparaître à l'instar de tes camarades de jeu si grossiers.

J'observais sa garde solide, ses membres musculeux, sa chair colorée ainsi qu'une aube sanglante. Quelle que soit cette chose, j'allais lui faire la peau, afin de lui montrer que sous des traits élégants et charmeurs peut aussi se dissimuler la férocité d'une bête sauvage.
Au cas où, utilisation d'Esquive et Acrobatie de combat. :3
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    • Ils disaient "Nous sommes les purs"... J'ai rétorqué "Vous l'étiez"...
    Erylth'ith Saëldar, Apprenti (voie de l'assassin elfe noir)
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    • "Nul ne décroche les étoiles s'il n'en a pas la volonté, nul ne décroche la lune s'il n'est pas prêt pour cela à brûler les étoiles !"
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"Je suis un fils de Nagarythe. La terre qui m'a vu naître tremble encore de la colère des fiers guerriers qui se battirent hier contre les légions démoniaques, et mon sang charrie ce souvenir brûlant par la malédiction d'Aenarion. Mes pas s'enfoncent inlassablement dans les ténèbres, sans remord ni détour."

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Dreynass Veladorn
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Dreynass Veladorn »

  • De là où je me situais, planqué sous le couvert des arbres, j’eus tout le loisir de contempler le spectacle qui s’offrait à moi, cette tourmente qui se déroulait rageusement, et à laquelle j’allais pourtant participer. J’eus tout autant la possibilité de sélectionner avec méthode et précision ma future cible, celle qui allait se manger l’une de mes sagettes spécialement destinée à son intention. Et pour ce faire, j’agis lentement, peu importait le temps nécessaire. Il valait mieux, et de loin, qu’un de ces elfes se prenne un coup de l’une de ces bestioles à cause de mon manque de réaction plutôt que, dans la précipitation, je n’envoie un trait dans le flanc d’un de mes comparses. Assurément, si la première idée se déroulait, ils n’en sauraient jamais rien, et jamais ne pourraient-ils m’en tenir grief. En revanche, une flèche perdue me désignait inexorablement comme étant coupable…

    Et ce fut bien ce à quoi je m’appliquai. J’observai le tout évoluer devant mes yeux, les ballets incessants de l’elfe à la lourde épée et de son vis-à-vis et, lorsque je fus certain que l’un ou l’autre n’allait pas se décaler brutalement pour changer de position, je lâchai la corde. Dans un vrombissement sourd, le projectile partit, tandis que je demeurais immobile afin que ce dernier conservât une trajectoire rectiligne. Je ne pus entendre le bruit de l’acier perforer ce cuir rougeâtre, simplement constater l’efficacité de ce premier tir. Si fait, je donnai un semblant de répit à l’elfe fatigué du maniement de son arme, qui venait à l’instant même d’échouer dans sa riposte.
    Et tout en même temps, j’assistai à un spectacle incroyable.

    Le deuxième elfe qui avait chu, renversé par un violent coup d’épée au visage, avait, dans un ultime geste, sortit un petit quelque chose de dessous son ample manteau. D’aussi loin que je fus, je perçus, me sembla-t-il, une petite fiole qu’il tenta en vain d’ingérer. Probablement l’une de ces mixtures magiques aux effets incroyables dont seule la fabrication était connue des mages. Et là, alors que deux bestioles l’entouraient encore, menaçantes, le troisième elfe, celui au cimeterre, les ignora tout simplement, et, sous mes yeux éberlués, s’agenouilla entreprenant de faire boire le liquide au mourant.

    Mais quel blaireaux ! crachai-je intérieurement. Voilà qui défiait toute logique, tout bon sens. A quoi bon s’occuper d’un mourant lorsque votre propre vie était menacée ? Il n’y avait pas de meilleure chose à faire pour exposer sa vulnérabilité que de s’agenouiller et de tourner le dos à l’ennemi. Je ne comprenais tout simplement pas. Comment escomptiez-vous sauver l’un de vos compatriotes si vous mourriez également ? N’était-il pas préférable de latter la tronche de l’adversité et, seulement une fois que cela était fait, de prodiguer les premiers soins aux blessés ? Ouais, c’était évident, mais l’autre crétin devant moi ne paraissait pas partager la même logique.

    Et ce qui devait arriver arriva. La bêbête chaotique se rua dans sa direction, étant certain de pouvoir porter un coup décisif à l’autre idiot. Cela ne manqua pas. Un violent coup d’épée fut administré, coup qui, en dépit de la tentative de l’elfe pour l’esquiver, vint ficher la lame ardente dans son bras. Et -oh ciel !- l’autre trouva encore l’audace d’exprimer de la surprise, étonné d’avoir été pris pour cible, avant que la douleur ne vînt effacer cette expression débile de son visage. Ben ça, tu m’étonnes ! Pour un peu, j’eus presque envie de les laisser planter là pour leur apprendre à faire les marioles. Qu’ils tentent un peu de triompher de leurs adversaires par le biais de leurs pitreries.

    Me remettant difficilement de cette colère qui m’envahissait à la vue de pareil spectacle et de pareil gâchis, j’encochai à nouveau une flèche sur la corde, flèche qui alla bientôt se ficher dans un bras, l’arrachant, à ma grande surprise, à moitié.
    J’étais sur le point de réitérer cette action quand soudainement, l’une des deux créatures restantes s’esbigna, décidant que le jeu n’en valait pas la chandelle. Et je décidai qu’il en allait de même quant au fait d’aller gaspiller l’une de mes flèches qui avait bien plus de chance, cette-fois ci, de terminer dans le dos d’un elfe plutôt que dans celui du dernier démon.

    Quittant le couvert des arbres, j’allai discrètement à sa rencontre.

J'utilise Mort Silencieuse et Déplacement Urbain Silencieux pour m'approcher et attaquer la bêbête dans le dos, pendant qu'elle fait mumuse avec Eryl (ou Kohrir). J'utiliserai également Ambidextrie.
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[MJ] Le Sombre Garde
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

D'un large coup d'épée, Kohrir décapita le dernier sanguinaire. Les deux moitiés du corps s'évanouirent dans la même brume rouge qui avait aspiré ses compagnons. Haletant, l'elfe regarda avec stupeur et méfiance les deux nouveaux venus qui les avaient aidé. Certes, leur aide lui avait évité de se faire tuer. Mais qui disait qu'il ne s'agissait pas d'ennemis ? C'est pourquoi il garda son épée dégainée. Un coup d'œil à Vladek lui assura que celui-ci était en vie. Aussi reporta-t-il son attention vers les deux autres elfes. Mmm. Des combattants, pour sûr. Ils pourraient être utiles. Le grand escogriffe prit la parole.

« Merci pour votre aide. Khaine soit loué, vous êtes arrivés à temps pour nous sauver, mon compagnon et moi. Je me nomme Kohrir, loyal soldat de sa majesté Malékith, vrai roi des elfes et souverain légitime d'Ulthuan. »

L'elfe attendit avec impatience la réponse des étrangers. Nul doute que s'ils répondaient mal, un deuxième combat allait avoir lieu.
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Mère disait qu'il y avait bien pire que des loups dans les bois. Comme elle avait tort !

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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Vladek »

Ouvrir les yeux fut un véritable calvaire pour Vladek, car la douleur éclata une nouvelle fois à l'intérieur de son crâne, alors même qu'il était pris d'un malaise prononcé. Dans un accès de clairvoyance exacerbée, le sorcier eut conscience des effets du breuvage enchanté qui coulait dans sa gorge, et, le regard fixe, se demanda l'espace d'un instant comment le goulot avait pu arriver jusqu'à ses lèvres, le bouchon ôté, alors qu'il ne le tenait plus. Dans un geste saccadé, il tendit le bras, et agrippa le poignet de l'individu dont il distinguait la forme floue à travers le vague brouillard qui obscurcissait sa vue, et qui était en train de lui faire ingurgiter l'immonde mixture. La main crispée de Vladek fut immédiatement repoussée par l'inconnu, et la vision de l'elfe s'éclaircit progressivement, tandis qu'il sentait la magie de l'élixir opérer : des choses fourmillèrent en lui, une énergie bienvenue parcourant soudainement ses membres, effaçant toute trace de cassure de ses os, inhibant la douleur aiguë qui lui martelait le cerveau, et procédant à une remise en état de son pauvre corps. La fêlure de son crâne fut rapidement ressoudée par le procédé magique, mais au prix d'une douleur chronique et renouvelée, qui dura une longue minute, temps pendant lequel Vladek serra les dents, geignant, se tordant pitoyablement au sol, toute trace de vivacité envolée, incapable de bouger, ne pouvant que supporter ce retour forcé à la vie : la réparation des os était très douloureuse ; et il fut grandement soulagé lorsque, par contraste, il sentit que la fêlure avait été refermée. Le sorcier ferma les yeux tandis que les bruits de combats mourraient autour de lui. Ainsi, il choisit alors de ne pas ouvrir de suite les yeux sur le monde. Puis, lorsqu'il eut l'impression que toute souffrance s'en était allée, remplacée par une sourde douleur, une présence familière emplit son esprit. Dekh. Il tombait à pic. Vladek avait des questions à lui poser.
*Pourquoi ? Pourquoi es-tu là ? Tu ne peux pas être moi ! Je ne peux pas être... nous !*

*Bien sûr que si, mon frère. Je sais que cela te paraît difficile à admettre, mais c'est ainsi. Je suis toi, tu es moi... et je n'existerais pas sans toi.*

*Ah ! C'est ce que je pensais. Je suis donc fou.*

*Non, je t'assure du contraire.*

*Pourtant, ne nous dérobons pas à la vérité : cette fêlure au crâne m'a bouleversé l'esprit, me fait halluciner, et tu n'existes pas vraiment. Pourrais-tu me prouver le contraire ?*

*Mais quelle importance, dis-moi ? Il importe seulement de savoir que je suis présent dans ton esprit avec toi, que je m'appelle Dekh, que je suis ton frère, et qu'à deux, nous sommes maintenant plus puissants.*

*Tu veux dire que, malgré le fait que tu ne sois qu'un fruit de mon imagination, nous devrions marcher ensemble vers mon destin ?*

*Vers notre destin, frangin. Je suis avec toi, maintenant, tu le sais bien. Souviens-t'en.*

*Soutiens-moi, Dekh, je ne dois pas faillir.*

*Aucun risque, rassures-toi. Je suis avec toi.*

Petit silence intermédiaire. Puis, Dekh remua, à nouveau :
*Les autres doivent commencer à se poser des questions, à présent. Il faut vérifier qu'ils ne sont pas partisans de Caledor. Veux-tu que je leur parle moi-même, ou bien te sens-tu assez fort pour le faire toi ?*

*Je devrais y arriver. Mais reste avec moi, ne me quittes pas.*

*Ne t'en fais pas. Je serais toujours là pour toi.*

Vladek prit son courage à deux mains, et, surmontant sa fatigue, ouvrit les yeux. Comme promis, il n'était pas seul, et continuait de sentir la présence de Dekh, lové dans son esprit. Jetant un regard désolé à son masque rituel désormais inutilisable, le mage noir reporta son attention sur les nouveaux arrivants, qui faisaient face à un Kohrir sur ses gardes, et des plus méfiants. Vladek le comprenait sans peine : en dépit de l'aide apportée par ces individus, ils pouvaient avoir affaire à des partisans de Caledor l'Usurpateur, ce qui promettait un autre combat, auquel Vladek n'était pas prêt... aussi eût-il préféré que les deux elfes fassent effectivement partie de leurs alliés. Replaçant son ample capuche sur son crâne ensanglanté, Vladek prit la parole, s'adressant aux potentiels ennemis, la voix lourde d'une question non formulée :

"Votre arrivée fut très opportune. Il est heureux que les elfes dévoués à la cause de Sa Majesté Malékith soient capables de s'entraider entre eux de la sorte..."
Modifié en dernier par Vladek le 11 oct. 2015, 19:26, modifié 1 fois.
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Dreynass Veladorn
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Dreynass Veladorn »

  • Mes pas vifs parcouraient le sol dans un bruit feutré, effleurant avec légèreté les quelques feuilles qui tapissaient la terre. Mes deux mains tenaient fermement ces dagues trouvées sur le champ de bataille ; mon regard était fixé droit devant, sur ma cible, tandis que, dans ma lancé, je progressais en courant, à moitié accroupi. En vain. Effectivement, le grand type à l’épée bâtarde tout aussi grande réunit le restant de force qui l’habitait encore, et d’un lourd mais ample mouvement de sa lame, décapita d’un geste la cible que je projetais d’égorger. Je m’arrêtai, grimaçant quelque peu de voir ma proie s’envoler, avant de me redresser. Peut-être cela valait-il mieux, cependant. Pouvait-on réellement couper en toute impunité la gorge de pareille créature aussi facilement qu’on l’eût fait avec un elfe ? Après coup, les doutes m’assaillaient.

    Et il en allait de même quant à celui qui se présenterait sous le nom de Khorir. Loin de rengainer sa lame après avoir pourfendu la bestiole, il la tenait bien en main, campé sur ses positions, dardant un regard méfiant à l’encontre du troisième elfe et de ma personne. Son discours sous-entendait bien évidemment une menace : après s’être présenté comme appartenant au camp du Vrai Roi, il ne souffrirait pas d’engager la conversation avec d’éventuels partisans de l’Usurpateur, quand bien même ceux-ci l’eurent défendu.
    Son affiliation semblait toutefois logique ; l’autre, qui venait de se manger un sale coup d’épée chaotique dans la face, n’avait-il pas hurlé son soutien envers Malékith lors de son assaut ? Malékith Roi. Assurément, si ces deux-là voyageaient ensembles, nul doute qu’ils partageaient le même point de vue quant à la succession royale. Si fait, ils n’avaient, pour le moment, aucun doute à se faire. Je n’en baissais pas pour autant ma garde.

    « Dreynass. Je faisais partie de l’armée du Vrai Roi Malékith, avant la branlée que l’on s’est prise à Maledor, à quelques jours de marche au sud. De dépit, je crachai à terre, n’ayant toujours pas digéré cette foutu défaite. ‘Doit pas y avoir beaucoup de survivants, et si j’en suis un, j’ai dû fuir pour en faire partie. Pas eu le choix. »

    Dire mon nom ne m’engageait à rien, pas plus que de dire que je m’étais esbigné de ce massacre juste avant que j’y participe. Mais en étant du mauvais côté. Cela ne pouvait que leur apporter des informations sur l’état de la guerre en cours, qui, si elle avait été relativement bien équilibrée, venait récemment de prendre un nouveau tournant, fortement en notre défaveur. Et j’ignorais tout de notre état-major ; avait-il réussi à se tirer lui aussi de la bataille ?

    L’elfe couché à terre venait de se relever et nous accueillait en de belles et accortes paroles. Surprenant son regard, je distinguai une espèce de masque de bois tranché en deux qui gisait non loin de lui. De loin, je n’avais pu m’en apercevoir, mais portait-il réellement ce machin de bois sur le visage ? Si c’eut été le cas, je comprenais mieux pourquoi il avait pris ce fameux coup au même endroit, incapable de l’esquiver. A quoi cela rimait-il ? Je n’en savais rien, mais avec les mages, l’on pouvait s’attendre à tout. Si ce truc n’était certes pas un casque de qualité tel que l’on en portait sur les champs de bataille, il était possible qu’il lui eût sauvé la vie. Toutefois, la sanglante blessure qui lui parcourait le haut du crâne témoignait de la violence du coup. Un scandale qu’il eût survécu, et qu’il en portait aussi bien.
    Peut-être surprit-il à son tour mon regard, et, d’un mouvement, rabattit sa capuche sur son visage noir de crasse et rouge de sang.

    « Plutôt dégueulasse, ta blessure, soulignai-je pour lui montrer que je l’avais bien aperçue. Va vite falloir l’arranger. Et la tienne aussi. »

    Cette fois-ci, mes paroles s’adressaient à l’autre intervenant surprise de la tourmente qui s’était déroulée peu de temps auparavant. Vu la façon dont son bras pendait lamentablement, et comment il avait lâché sa dague, incapable de la retenir, tout ne laisser présager que le pire.

    « J’ai rarement vu quelque chose d’aussi stupide. ‘Fin bref. Va falloir vous trouver un guérisseur, et je doute que les villageois du village situé à une heure d’ici soient enclins à vous soigner. »
Dreynass Valendorn, Ombre Elfe Noir.
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Erylth'ith Saëldar
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Erylth'ith Saëldar »

J'avais écouté avec un silence circonspect les paroles qui s'étaient échangées suite à la mort, ou quelque repos semblable, qui s'était emparée des créatures rougeoyantes. J'en avais d'ailleurs profité pour étudier plus en avant le drôle de trio survivant. Sans conteste, celui qui m'intriguait le plus n'étant pas tant le balafré ou l'archer que le sorcier, et bien qu'il eût été le seul à terre c'était des trois l'elfe qui m'inquiétait le plus. Je redoutais la magie.
Ce n'était pas la peur de l'inconnu, la crainte que l'on éprouve face à des phénomènes dont on est incapable de saisir la portée et l'origine... au contraire. J'étais suffisamment au fait des ravages de la magie, et à plus forte raison de celle raffinée, émérite, que les partisans de Malékith mettaient à son service et que les timorés de la Tour Blanche refusaient d'utiliser par crainte de ne pas savoir la contrôler. Maintenant que j'avais pu constater la valeur des deux autres, je me disais que l'appui du maître de l'Aethyr n'était probablement pas nécessaire - sans parler seulement de l'état dans lequel il se trouvait - et que par conséquent, j'aurai pu m'épargner la peine de lui faire ingurgiter sa prodigieuse panacée.

Y penser raviva la douleur qui déchirait mon bras, et je fermais brièvement un oeil pour lutter contre la souffrance. "Qu'elle aille au diable" grondai-je en mon for intérieur.
Je notais au passage que le magicien ne s'était pas présenté, mais après tout, il fallait s'attendre à certaines singularités de la part de ces gens-là. Quelque part, j'avais le sentiment qu'ils ne vivaient pas exactement dans le même monde que nous, et ce n'était pas la multitude des tatouages lardant son corps ni l'éclat un peu fiévreux de ses yeux qui allaient me faire penser le contraire.

Les mots du dénommé Dreynass au sujet d'une défaite à Maledor me firent arquer un sourcil, mais je ne fis pas de remarque, occupé à me représenter la chose. Une armée pouvait se déplacer lentement, mais en ces temps troublés il ne serait guère étonnant qu'elle se déplace bien plus vite que prévu. Au rythme où allaient les choses, je ne savais pas trop quelle était ma propre situation. Peut-être que les partisans que je comptais rejoindre étaient ceux-là même qui furent défaits au Sud ?
L'incertitude était une chose que je haïssais profondément, parce qu'elle cherchait à me faire croire que je ne maîtrisais pas mon destin. Comme si j'étais quelqu'un qui laissait une tierce entité, que ce fussent les dieux, le sort ou quoi que ce soit d'autre, exécuter mes choix à ma place !

La pique de l'archer ramena une autre grimace sur mes traits, mais de colère cette fois.


- Garde tes mots à l'abri de tes jolies lèvres, mon mignon, grognai-je. Je me redressais tant bien que mal, remettant mes armes au fourreau avec une certaine difficulté mais en affichant un sourire plein d'orgueil. Je me nomme Erylth'ith Saëldar, et j'étais à la recherche d'un rassemblement de fidèles du Vrai Roi, dont il me semblait qu'ils se regroupaient quelque part entre ces cols.

Je fis quelques pas pour m'éloigner un peu, respirant profondément et leur tournant le dos surtout pour me donner le temps d'effacer toute trace de souffrance de mon visage. Entreprise quelque peu vaine, il fallait l'avouer ; la lame honnie de la créature avait frappé si profondément que l'os semblait atteint. Avec des gestes brutaux, je découpais autant que je la déchirais une large bande de tissu dans ma tunique pour me faire un bien piètre garrot. Me retournant vers le sorcier, je lui lançais d'une voix goguenarde :

- Tu serais avisé de faire un peu plus attention à ton crâne, il m'a l'air un peu secoué. Et d'ailleurs... J'indiquais ma blessure d'un geste du menton, les lèvres retroussées sur mes canines. Tu me dois celle-là, ne l'oublie pas !

Faire le fier était une attitude non seulement que j'appréciais énormément, mais qui encore me réussissait bien, dans le sens où ça m'aidait à lutter. Lorsque vous vous mettez en avant, vous prenez des responsabilités. Celle de briller autant que vous laissez entendre que vous êtes capable de briller ; celle de dépasser tous les autres, de les laisser dans leur boue, et de vous envoler pour montrer au monde entier que nul ne vous égale. Fierté, vanité, orgueil... Qui osera me dire que ces choses ne sont pas bonnes ? C'est la fierté qui pousse Malékith à prendre les choses en main, à relever notre peuple de la médiocrité dans laquelle il se vautre, sans vergogne ni retenue ! C'est la fierté qui ordonne aux grands elfes d'accomplir leurs exploits ! Sans fierté, rien ne s'élève, rien ne perdure ! Et il n'y a qu'un lâche pour dire que la fierté vous envoie à la mort ou à la déchéance.

C'est pourquoi je me mis à toiser d'un air crâneur chacun de mes compagnons d'infortune.


- Kohrir, repris-je d'un ton beaucoup plus grave, vous vous dites un soldat de Malékith. Êtes-vous basé quelque part, pour pouvoir affirmer faire partie de son armée, ou vous attribuez-vous ce statut de par votre loyauté ?

Au premier abord, on aurait pu se demander pourquoi je n'élargissais pas le champ des interrogés, englobant Dreynass et le sorcier, au lieu de me concentrer sur l'épéiste. C'était notamment parce que l'archer venait d'avouer qu'il sortait à peine d'une débâcle et ignorait ce qu'il était advenu de ses pairs ; quant à l'acolyte tatoué, il était si mal en point que je préférais ne pas perdre de temps à attendre qu'il remette de l'ordre dans son esprit.
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    • Ils disaient "Nous sommes les purs"... J'ai rétorqué "Vous l'étiez"...
    Erylth'ith Saëldar, Apprenti (voie de l'assassin elfe noir)
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    • "Nul ne décroche les étoiles s'il n'en a pas la volonté, nul ne décroche la lune s'il n'est pas prêt pour cela à brûler les étoiles !"
      • Erylth'ith Saëldar
"Je suis un fils de Nagarythe. La terre qui m'a vu naître tremble encore de la colère des fiers guerriers qui se battirent hier contre les légions démoniaques, et mon sang charrie ce souvenir brûlant par la malédiction d'Aenarion. Mes pas s'enfoncent inlassablement dans les ténèbres, sans remord ni détour."

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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Kohrir grogna de dépit en apprenant la défaite de l'armée loyaliste. Puis il grogna carrément de rage sous les allégations d'Erylth'ith. Il rengaine sa lame, s'avança, et saisit son vis-à-vis au col. Profitant de sa taille supérieure, il le leva haut et le secoua un bon coup.

« Tu mets en doute mes paroles ? Sale chiot. J'ai combattu sous les ordre du Prince Malékith depuis la guerre contre le Chaos. J'ai tué plus de ces saloperies démoniaques que ces quatre sanguinaires. J'ai suivit mon Prince dans le Nouveau Monde, pour l'aider à tuer les barbares orques. Et toi, qu'as-tu fait ? Tu tétais encore le sein de ta mère que j'avais plus vécu que toi maintenant. »

Il lâcha l'elfe et lui cracha son mépris à la figure.

« Pour répondre à ta question, je ne fais plus partie de l'armée régulière. Comme déjà expliqué à mon camarade ici présent, j'accomplis des missions pour le compte de notre roi. Nous nous dirigions vers Tiranoc pour rallier la population à nous, et s'ils refusent, les empêcher de rallier l'usurpateur. Êtes-vous avec nous ? »
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