[Déchirure][Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

[[MJ] Le Sombre Garde]

Une pluie battante raccourcissait le champ de vision des deux elfes. Leur progression en était fortement ralentie, avec en plus la difficulté de sortir les pieds de la boue qui avait envahie la petite route forestière. Cela faisait maintenant trois jours qu'ils s'étaient rencontrés, et dès le lendemain de cette soirée-ci, la pluie avait débuté, comme si les Dieux pleuraient sur l'île-continent en guerre civile. N'ayant croisé pas elfe qui vive, les deux compères n'avaient aucune nouvelle du tournant que prenait la guerre. Le seul signe qu'ils en avaient vu avait été trois cadavres de soldats ellyriens pendus aux branches d'un chêne, mais ces derniers avaient pu être de n'importe quel bord. Et la présence de brigands sans foi ni loi, jusqu'ici totalement inconnue en Ulthuan, ajoutait à la confusion.

Les deux compagnons de route se trouvaient actuellement au nord de Tiranos, dans les contreforts des Montagnes des Anulii qui séparaient l'île-continent entre provinces extérieures et intérieures. La petite route forestière qu'ils empruntaient devait en principe les amener à un col qui les feraient passer en Naggarythe. Peu fréquenté habituellement, ce passage était devenu désert ces derniers temps avec la menace constante des bandes adverses qui s'y faisaient la guerre. De par son emplacement, le col était un passage rêvé pour les petites bandes de maraudeurs des deux bords qui pouvaient ainsi infiltrer le territoire ennemi sans se faire arrêter par les forteresses qui gardaient les grandes passes. Enfin, jusqu'à ce qu'un groupe d'elfe un peu plus malin que les autres installe une auberge sur le col, et vende les renseignements dont il disposait au plus offrant.

C'était cette même auberge qu'apercevaient les deux partisans de Malékith à présent, et ils se hâtèrent d'y arriver, pressés qu'ils étaient de se mettre à l'abri de la pluie et du froid. Enfin, ils arrivèrent à la porte et entrèrent. Une bouffée de chaleur les prit à la gorge. En comparaison avec le climat externe, il faisait chaud comme dans un four dans la salle commune. Celle-ci était de petite taille, avec une dizaine de tables rectangulaires alignées en rang, et le comptoir au bout où un jeune elfe nettoyait des verres. Quatre elfes en tenue de guerre et épée au clair se tenaient de pied ferme devant les deux compagnons qui venaient d'entrer, mais voyant quel petit nombre ils étaient, et surtout qu'ils n'étaient pas armés jusqu'aux dents, ils rengainèrent et reprirent leur garde silencieuse de chaque côté de la porte. L'auberge était presque vide, car à part une troupe de six elfes des deux sexes dans un coin, les bancs étaient déserts.

Un grand escogriffe vint les accueillir en se frottant les mains. Ses deux oreilles étaient percées d'une multitude d'anneaux et une cicatrice, sans doute laissée par une lame, barrait son visage de l'œil gauche à la mâchoire, juste sous l'oreille. Ses longs cheveux blonds étaient coiffés en catogan, et la poignée d'une longue lame dépassait derrière son épaule. Il portait néanmoins un tablier blanc maculé de taches de graisses qui devait le désigner comme propriétaire des lieux.

« Bienvenue mes amis, bienvenue. Ici vous serez à l'abri des éléments. Prenez donc place dans ma modeste auberge. Je peux vous servir un excellent cru de Cothique si vous le désirez, avec comme accompagnement un cuisseau de sanglier assaisonné aux champignons et aux herbes forestières. »

Il prit les deux compères par les épaules et les mena à une table à l'exact opposé du groupe déjà attablé. L'elfe faisait une tête de plus qu'eux, aussi put-il leur murmure directement à l'oreille.

« Je ne sais pas de quel bord vous êtes, et je m'en fiche du moment que vous payez. N'allez pas chercher noise aux autres là-bas et tout se passera bien. Ici, c'est un lieu de repos pour tous, compris ? »

Il les étreignit brièvement pour leur faire sentir les muscles puissants qu'il avait au bras avant de repartir vers sa cuisine en fredonnant une chanson indistinct.

[Kael Menshra]

S'il n'y avait pas eu autant de cette maudite pluie, jamais Kael ne serait rentré dans cet auberge, mais s'ils restaient dehors plus longtemps, ils risquaient fort de tomber malade, et ce n'était pas très indiqué lorsqu'on était en mission. Cependant il n'aimait pas laisser des traces de son passage, et encore moins maintenant qu'il était avec une personne aussi reconnaissable que Vladek. Son compagnon de route était peut-être un mage redoutable, d'une certaine façon sympathique, et faisait preuve d'une grande intelligence, mais il n'était vraiment pas pratique de cheminer avec lui (je nie tout rapport avec la pub de George le yéti). Soit il gardait sa capuche, et aurait l'air suspect, soit il l'enlevait et dévoilait ses tatouages. Dans un cas comme dans l'autre, on se souviendrait de lui, et également de l'elfe qui l'accompagnait, aussi ordinaire qu'il puisse paraître.

Vu que toute tentative de discrétion paraissait vouer à l'échec, il renonça à jouer un de ses rôles habituels. Lorsqu'il rentra dans l'auberge, il prit la démarche d'un homme qui savait indiscutablement se servir des armes qui pendaient à ses cotés, un guerrier d'élite. Cela plus l'apparence intimidante de Vladek devrait suffire à les tenir hors de tout trouble. Il faisait également tout pour laisser croire que sous ses habits bleus des plus ordinaires se cachait une armure, tout en regrettant de ne pas en avoir revêtu une lorsqu'il était parti. Il avait pensé que même une en cuir risquait d'être trop encombrante à la longue, à cause de tout ce qu'il avait prit. Il balaya la pièce du regard, son esprit prenant presque machinalement note de toutes les possibilités de sorties autre que la porte, ainsi que de tout danger potentiel.

Un elfe imposant vint les accueillir, et s'il n'avait pas eu son tablier blanc, jamais Kael n'aurait pu deviner que c'était le tenant des lieux, et probablement le cuisinier. Il débordait apparemment d'affection, mais Kael n'était pas dupe, tout ce que voulait cet homme, c'était éviter des troubles et remplir sa bourse. Néanmoins, il se montra très poli et répondit.

Merci aubergiste, tout cela me parait bien appétissant.

Il le laissa ensuite les placer à une table sans broncher, mais choisit cependant une place d'où il pouvait surveiller les quatre elfes et les six autres assis à leur table. L'aubergiste ne tarda pas à faire le petit discours que Kael attendait sur la neutralité de l'endroit. Il ne put s'empêcher d'éprouver un élan de mépris envers cet elfe, qui ne pensait qu'à son argent. Il était certain que cela finirait mal pour lui et son auberge, personne n'aimait les indécis, et tôt ou tard, l'un des bords prendrait possession de l'endroit pour surveiller le col. Mais une fois de plus, il ne manifesta rien de ses pensées, se contentant d’acquiescer silencieusement aux paroles du maître des lieux.

Quand l’aubergiste se fut retiré dans sa cuisine, Kael jeta un coup d'oeil à Vladek, pour voir comment il réagissait à tout ça, surveillant toujours les mouvements des autres occupants de la taverne. Ensuite, il s'adossa sur le dossier de sa chaise, il serait vraiment agréable de dormir dans un vrai lit, de manger un vrai repas, et non pas les quelques provisions qui restaient dans son sac de voyage. Ainsi, confortablement installé il se mit à réfléchir à sa mission.

Qui qu'ils soient, les assassins envoyés par son père et prince de Tiranoc passeraient surement par ici, mais il ne pouvait perdre de temps à les attendre, car pour autant qu'il le sache ils pouvaient déjà être passés par ici, et puis il y avait le traître qu'il fallait démasquer. Si seulement Moïra avait su quand ils étaient partis et surtout s'ils avaient pu prendre des coursier, cela l'aurait beaucoup aidé. Il vit enfin un point positif à cette pluie qui durait depuis plus de trois jours, s'ils étaient déjà passés, il était des plus probables qu'ils se soient arrêtés ici pour les mêmes raisons que lui, et donc l'aubergiste en aurait entendu parler, et si Kael avait bien compris le personnage, il suffirait de lui glisser quelque pièces pour le faire parler. Il devait rechercher des hommes seuls, car vu que son prince ne lui avait pas révélé qu'il envoyait d'autres assassins, il avait probablement fait la même chose avec les autres.

Un instant, il se demanda s'ils étaient comme lui, des bâtards, mais c'était peu probable, ou il aurait déjà entendu parler d'eux. Pour autant qu'il le sache, son père avait fait une seule erreur, et il en était le fruit. S'il ne l'avait jamais officiellement reconnu, au moins l'avait-il prit sous son aile, et c'était assuré qu'il ait une certaine éducation alors qu'il vivait avec sa mère, avant de finalement le prendre à son service personnel. Chassant les souvenirs de son enfance, il regarda de nouveau Vladek, il aurait aimé pouvoir lui faire part de ses réflexions sur les assassins, mais dans les circonstances actuelles, cela aurait été totalement imprudent, il se contenta donc d'attendre l'aubergiste sans rien dire, impatient de lui soutirer des informations.

[Vladek]

Le voyage sous la pluie avait été extrêmement désagréable pour chacun des deux compagnons, et à plus forte raison qu'ils ne possédaient pas de montures. Ils avaient dû accepter comme leur lot de patauger dans la boue et les flaques d'eau sale, sur le chemin. Encore méfiant envers son nouveau compagnon, Vladek s'était refusé à user de son sortilège de Bouclier de Pluie, ni même de son maléfice de Coupe-Froid sur lui-même, et ceci pour plusieurs raisons. La première était toute simple : il préférait ne pas attirer l'attention davantage qu'il ne le faisait déjà par son apparence atypique, aussi évitait-il de maintenir autour de lui un sort qui aurait dévié toutes les précipitations tombées du ciel sur sa personne... et qui aurait, du même coup, occasionné une méfiance certaine de la part de tout passant ou voyageur, qui se souviendrait tellement plus facilement de lui par la suite qu'il pourrait renseigner bien du monde. Quant à la seconde raison, elle tenait plus d'une méfiance naturelle à l'encontre de l'elfe qu'il avait rencontré plus tôt sur la route : il ne voulait pas lui révéler l'étendue de ses capacités... ou du moins pas tout de suite, pas avant de le connaître un peu mieux. Le caractère désagréable de leur voyage était donc dû à d'autres facteurs que les simples caprices des éléments. Ce fut évidemment avec un certain contentement que le jeune elfe s'aperçut qu'ils étaient arrivés à une auberge dans laquelle ils feraient escale pour la nuit : cela signifiait pour lui un lit correct et une nourriture satisfaisante, bien sûr, mais pareil lieu était également le terreau idéal pour l'émergence de disputes et autres conflits entre différentes factions qui pouvaient se trouver dans le bâtiment.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans la bâtisse, les deux jeunes elfes furent marqués par la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur : ils se hâtèrent avec d'autant plus d'entrain de refermer la porte, et d'aller quérir le gérant. Vladek restait en arrière, suivant son compère en s'efforçant d'être le plus discret possible, fidèle aux résolutions implicites et à l'accord tacite entre eux : il était évident que Kael était plus discret, plus conforme à la norme, et représentait donc un elfe d'un type plus anonyme que Vladek, l'étrange elfe en robe noire, encapuchonné, et intégralement tatoué. Aussi tentait-il de ne pas trop se faire remarquer, glissant silencieusement entre les tables à la suite de son compagnon de voyage, en direction du tenancier, qui, non content de les regarder approcher, venait même à leur rencontre. Ce grand gaillard à l'apparence assez particulière les mena à une table, sans faire d'histoires quant à leur prise de position dans la guerre civile qui débutait en Ulthuan. Vladek ne put s'empêcher de remarquer que l'aubergiste les positionnait bien à l'écart des autres groupes présents dans la salle commune : sans doute cherchait-il à éviter les tensions entre elfes de différentes opinions politiques. Le jeune mage se laissa entraîner sans résister, car il eût été stupide de vouloir créer le conflit, dans un climat de méfiance comme celui qui pesait sur tout le royaume des elfes après les récents évènements de la Flamme d'Asuryan. Alors qu'il suivait le mouvement, donc, Vladek sentit peser sur Kael et lui les regards de toute la salle. Chose inexplicable, le disciple d'Hekarti eut la désagréable impression d'être épié avec plus d'intensité que son compagnon... Cela le frustra un peu, et il rajusta son ample capuche afin de dissimuler au mieux son visage des yeux les plus curieux. Le gérant les fit asseoir, puis se retira rapidement, les laissant seuls à une table.

Une fois installé, Vladek pensa de nouveau à la dernière phrase de l'aubergiste à leur intention, et songea qu'il détestait décidément ce grand échalas de tenancier, qui faisait montre d'une cupidité des plus irritantes au regard du jeune elfe. S'il n'en tenait qu'à Vladek, cet elfe vénal serait promis à une mort prochaine, certaine, et à coup sûr douloureuse : le disciple de la déesse de la magie noire était loin d'apprécier pareils caractères. En effet, à son sens, être neutre à ce point revenait à être dénué de toute notion d'honneur, tout concept d'allégeance... et, donc, pareils individus devaient naturellement être éliminés car ils étaient bien trop nuisibles à la société. Si on lui donnait choix en la matière, Vladek eût souhaité que le cupide gérant meurt prochainement, et d'une manière amusante, si possible : par exemple, on pouvait commencer par lui arracher un à un chacun des anneaux qu'il portait aux oreilles, lui déchirant la chair par la même occasion. Puis, il pouvait être amusant de s'évertuer à lacérer chaque centimètre de son corps d'infimes coupures, jusqu'à ce qu'il meurt d'épuisement. Une autre solution pouvait consister à lui faire avaler de force un chaudron d'or en fusion, pour lui apprendre à tant désirer la richesse au détriment d'autres valeurs... mais étrangement, cette idée de supplice exotique laissa Vladek indifférent : le concept avait certainement déjà dû être exploité à travers le monde.

Le disciple d'Hekarti fut tiré de ses pensées par quelques mouvements en fond de salle : après y avoir regardé à deux fois, le jeune elfe conclut que ce n'était qu'un effet de son imagination, et qu'il était certainement en train de devenir un peu paranoïaque, à se soucier sans cesse du comportement des autres à son égard. Mais cette attention était à la base de toute prudence, de toute méfiance, et donc était simplement essentielle à la survie dans la situation actuelle. Expirant doucement, les yeux à demi-fermés, Vladek laissa s'évacuer une partie de son énervement latent. Lorsqu'il rouvrit les paupières, le jeune elfe encapuchonné crut comprendre que Kael avait un plan...

[[MJ] Le Sombre Garde]

L'aubergiste revint rapidement avec tout ce qu'il avait promis : il y avait là une cruche d'un vin moelleux et d'un rouge profond, une belle miche de pain blanc ainsi qu'un énorme plat sur lequel trônait plusieurs pièces de viandes nappées de graisse et d'une sauce blanc où se voyaient des îlots de marron et des taches de vert. Un fumet délicieux en réchappait. Le jeune homme qui nettoyait les verres à l'arrivée des deux elfes apporta les assiettes et les couverts, du simple métal, ainsi que deux verre de bois de facture simple mais joliment sculptés. Le patron resta un peu pour leur souhaiter un bon appétit.

« Si jamais vous désirez autre chose, n'hési ... »

A ce moment-là, la porte se ré-ouvrit violemment. Les quatre gardes à l'entrée dégainèrent comme un seul homme et se mirent en garde face aux huit intrus qui venaient d'entrer vivement. Ceux-ci eurent l'air surpris de cet accueil un peu trop chaleureux et celui qui avait l'air d'être leur chef tendit les mains devant lui pour apaiser la situation.

« Oulà, du calme braves gens. Nous ne sommes que de paisibles voyageurs qui avons été surpris par la pluie. Comme nous savions qu'il y avait une auberge ici, nous nous sommes hâtés et nous sommes peut-être entrés un peu brusquement. Je m'en excuse, mais je le répète, nous ne sommes que de paisibles voyageurs. »

Son assertion était contredite par l'attirail impressionnant que transportaient ses compagnons et lui même : deux avaient des arcs de guerre, trois des lances acérées, et tous des épées au côté. L'aubergiste était venu se placer un peu en retrait de ses hommes de mains qui s'étaient un peu écartés du chemin, mais conservaient tout de même leurs fers au clair. Le remue ménage avait même attirer l'attention du groupe primo arrivant. Les membres de celui-ci s'étaient tournés pour suivre la conversation, et quelques dagues se voyaient déjà dans les mains. Le chef des arrivants continua, tout en s'avançant vers l'aubergiste.

« Enfin bon, nous sommes affamés et assoiffés. Il n'y a aucune raison qu'on se dispute entre loyaux sujets du Roi Caledor I, hein ? »

Un raidissement perceptible se fit sentir dans la salle, sans que l'on sache qui était le plus tendu. Alors qu'il arrivait juste en face de son vis-à-vis, l'intrus lança sur un ton perplexe.

« Mais, qu'est-il arrivé à Ysarnhol ? C'est lui qui tenait cette auberge la dern ... »

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase, l'escogriffe lui avait planté une dague dans l'œil droit, avant de dégainer son espadon et de se jeter en avant en beuglant :

« Naggarythe ! »

Les quatre elfes de mains l'accompagnèrent aux cris de « Malékith ! », « Pour le Vrai Roi ! » ou encore « Morts aux traitres ! ».

Les désormais sept elfes en face essayèrent tant bien que mal de riposter, mais ils étaient entassés dans l'entrée contre la porte, ce qui ne facilitait pas leurs déplacements. Ils avaient néanmoins réussi à dégainer eux aussi et paraient les coups de leurs attaquants. Déjà un des leurs était au sol, une plaie béante là où s'était trouvé sa gorge.

A l'arrière de la salle, les six elfes avaient eux aussi tous dégainés, mais c'est au son de « Caledor ! », « Morts aux Usurpateurs ! » et « Asuryan ! » qu'ils avançaient. Deux s'étaient dirigés vers le jeune elfe nettoyeur de verre, qui armé de deux dagues les attendait de pied ferme murmurant ce qui semblait être une louange à Khaine.

Les deux compères devaient vite décider de leurs actions, car l'un des deux camps était manifestement en supériorité numérique.

[Vladek]

L'irruption de huit elfes armés jusqu'aux dents surprit Vladek, qui se tendit, en alerte : si une bagarre éclatait, il ne voulait pas être pris au dépourvu. L'atmosphère changea brusquement, et la tension monta d'un cran : ces visiteurs semblaient trop bien armés et trop nombreux pour n'être que d'innocents voyageurs, de passage par hasard dans cette auberge. Pourtant, c'est exactement ce que prétendit l'instant d'après celui qui semblait être le chef du petit groupe. Tant mieux, songea Vladek, la main sur sa dague : ils n'auraient peut-être pas d'ennuis pour leur première escale... et bien qu'un brin d'action et d'adversité soit toujours appréciable dans une vie, le jeune elfe n'était pas assez fou pour souhaiter un combat chaque jour de son existence. Et ce jour-là, néanmoins, le destin les plaça, lui et son compagnon, au centre d'une échauffourée.

Tout se passa très vite : à peine le chef des nouveaux arrivants avait-il mentionné son allégeance au Roi-Phénix Caledor Ier, qu'il était poignardé au visage par le tenancier de l'établissement. Aussitôt, les armes furent tirées partout dans la salle, et le corps-à-corps fut engagé. Les bruits des combats, des épées qui s'entrechoquent, et les cris de bataille des deux camps emplirent la salle commune : le camp des loyalistes, nouvellement arrivés, contre celui des partisans de Malékith, installés dans l'auberge, au service de ce grand escogriffe d'aubergiste aux oreilles percées d'anneaux que Vladek rêvait d'arracher un à un. Toutefois, un groupe de six elfes, en fond de salle, s'était révélé appartenir aux camp loyal à Caledor Ier, et ceux-ci étaient plus dangereux que les désormais sept nouveaux-venus, à l'entrée, qui semblaient contenus par l'aubergiste et ses quatre sbires. Seul un jeune nettoyeur de verre, armé de deux dagues, barrait la route aux six loyalistes de fond de salle. Décidant qu'ils étaient les plus dangereux, Vladek fit un signe à Kael en leur direction : ils devaient faire quelque chose, car les loyalistes étaient bien plus nombreux que les pro-Malékith, et le combat risquait de tourner rapidement à leur avantage, si personne n'intervenait pour rééquilibrer les effectifs en faveur des gens de Nagarythe. Il était temps pour Vladek et son compagnon Kael d'agir selon leurs convictions, d'assumer leur choix, et de prendre ouvertement parti dans le conflit qui déchirait Ulthuan. Repoussant brusquement sa chaise, le jeune mage se leva, dague en main, et monta sur la table afin de disposer d'un point de vue dominant.

L'elfe encapuchonné ouvrit son esprit aux flux de magie, comme Seshru le lui avait appris alors qu'il n'était encore qu'un initié du culte d'Hekarti. La puissance de tant de magie à l'état brut le grisa un instant, l'enveloppant dans un sentiment d'extase, qui ne dura toutefois qu'un bref instant avant que, dans un effort de volonté, il ne reprenne le contrôle de son corps. Puisant avec une certaine parcimonie dans cet immense réservoir de magie, Vladek modula mentalement un sortilège mineur de protection, qu'il déploya autour de lui-même, à la manière d'un bouclier mystique scintillant, qui le protégeait des mauvais coups aussi bien qu'une armure de mailles. Avant même que l'énergie ne prenne forme autour de lui, sans savoir si son sortilège était une réussite ou non, le jeune mage noir se mit à murmurer, psalmodiant en une langue obscure alors qu'il puisait cette fois sans aucune retenue dans les courants de magie. Alors qu'il tentait de contrôler tant de forces mystiques, le disciple d'Hekarti s'entailla la paume de la main gauche à l'aide de sa dague sacrificielle tenue en main droite, puisant dans sa douleur et dans son propre sang la capacité de contrôler la puissance de ce pouvoir qu'il venait de rassembler. Alors, finissant de murmurer son incantation, Vladek prononça le mot de pouvoir final, et lança son maléfice, dans le but de projeter une masse d'énergie glacée sur le loyaliste le plus proche, en fond de salle. Aussitôt la dernière syllabe prononcée, sans attendre de constater les effets de son sort, l'elfe à la robe noire se mit à psalmodier à nouveau la même incantation, creusant un second sillon sanglant, parallèle au premier, dans sa paume gauche. Tandis que le sang s'écoulait en un flot continu de sa main mutilée, le jeune mage achèverait bientôt un second sortilège tiré de la Dhar : debout sur une table, la mine sombre, la main ensanglantée, les yeux illuminés d'une énergie bleutée crépitante sous sa capuche, il avait vraiment une allure inquiétante...

Je tente de lancer Armure Magique.
Puis, j'use de ma Dague Sacrificielle pour m'ôter 3 PV et m'accorder ainsi un bonus de +3 en Intelligence pour lancer un Souffle de Givre sur l'un des six loyalistes du fond de la salle, le plus proche de moi, tant qu'à faire.
Enfin, je retente l'opération une seconde fois, dès que je le peux : -3 PV de plus par la Dague Sacrificielle, +3 en Intelligence pour le Souffle de Givre suivant, que je tente sur le même elfe, visé précédemment.

[Kael Menshra]

Kael c'était trompé à propos de l'aubergiste, il n'était pas aussi neutre qu'il voulait le laisser paraître, c'était une couverture ma foi plutôt habile. Ce fut la première pensée qui traversa son esprit lorsque l'aubergiste exécuta proprement l'homme qui supportait Caledor 1er. Après, tout s'enchaîna très vite, et bientôt tout le monde avaient dégainé pour se jeter dans un camp ou dans l'autre. Du moins tout le monde sauf lui et Vladek, qui observaient la situation. L'esprit travaillant à toute vitesse, Kael jeta un coup d'oeil vers une fenêtre proche, la situation était loin d'être en la faveur des Naggarythes, et la fuite lui paraissait une possibilité tout à fait valable. Ce n'était pas qu'il avait peur du combat, mais il considérait sa mission comme beaucoup plus importante que quoi que se soit, et s'il mourrait personne ne pourrait prendre le relais. Cependant, Vladek lui avait déjà prit sa décision, Kael eut un pincement de coeur, lorsqu'en montant sur la table il renversa leur appétissant repas, il trouva très étrange de ressentir ceci alors qu'autour de lui tous étaient en train d'essayer de s'étriper joyeusement, mais bon, il devait avouer qu'il avait particulièrement faim.

Le jeune elfe eut un soupir, bon il ne pouvait pas laisser son compagnon ainsi, et puis la perte de ce point de contrôle pourrait coûter cher à leur camp, bien que pas aussi importante que la vie du roi légitime. Comme Vladek le lui avait indiqué un peu plus tôt d'un signe de tête, les quatre elfes se dirigeant vers le mur que formait l'aubergiste et ses compagnons étaient le véritable danger. Quand au pauvre garçon essuyeur de verre, il devrait s'en sortir seul, pour le moment ils ne pouvaient rien pour lui.

Lui qui pendant de cruciales secondes était resté immobile se mit enfin à agir. En un instant il sut la distance à parcourir pour atteindre ses cibles, l'instant d'après il était debout, ses deux mains agrippant la garde de ses armes pour les dégainer. Il se mit à courir, gardant une trajectoire qui paraissait se diriger vers le combat près de la porte, et s'arrangeant pour laisser une ligne de vue idéal à son allié pour qu'il puisse utiliser sa magie. Malgré la folie qui régnait autour de lui, Kael se sentait plutôt calme, presque paisible, comme à chaque fois qu'il s'engageait dans un combat. Avec sa façon étrange de se mouvoir, on aurait presque put le prendre pour un danseur qui c'était retrouvé là par hasard, chaque mouvement qu'il faisait était soigneusement contrôlé, précis et efficace, sans le moindre gaspillage d'énergie. Il n'était plus concentré que sur une seule chose, les cibles à abattre, et rien d'autre n'existait. Couvrant un instant le tumulte des combats, il cria.

Pour Caledor 1er.

Passant parmi les tables à une vitesse ahurissante, sa cape à capuche volant derrière lui, il modifia sa trajectoire, s'arrangeant pour se trouver dans le dos des elfes qui se dirigeaient vers l'aubergiste et ses compagnons. Vu sa précédente exclamation ils ne se méfieraient probablement pas de lui, il leur fonça donc dessus de toute la vitesse de sa course, sa lame en or marin cherchant à transpercer un premier elfe dans le dos, tandis que son poignard empoisonné cherchait à atteindre la gorge d'un autre. Il louait la précaution qu'il avait prit de s'arranger pour que le fourreau de sa lame d'azur soit constamment enduit de poison, la gardant ainsi toujours prête à l'usage, mais il n'avait pas encore pu appliquer le même principe à son autre lame, dont le fourreau était loin d'être étanche.

Il espérait que grâce à son attaque surprise et l'aide de Vladek, il se débarrasserait vite de ses quatre adversaires, et pourrait s'occuper des deux autres. Mais même s'ils réussissaient ce tour de force, la situation resterait toujours aussi tendue, les elfes de la porte, malgré leur position précaire étaient extrêmement bien armés, et savaient sûrement se battre. Une fois l'effet de surprise passé, rien ne garantissait que les autres auraient le dessus, et lui n'était pas sûr d'être à la hauteur face à ces guerriers, qui n'avaient rien à voir avec les elfes vêtus de dague qu'il allait affronter. Il le faudrait pourtant, il n'avait pas le choix, pour le prince Malekith, et surtout pour Moïra, il devait vivre.

Je me lève et fonce sur le groupe de quatre elfes qui se dirige vers l'aubergiste et ses compagnons en faisant tout d'abord croire que je vais sur l'aubergiste. Je tente une diversion pour apaiser toute méfiance en criant mon allégeance au roi Caledor, puis je me met dans leur dos et tente de les embrocher proprement par derrière, si possible chaque arme tente de trouver une cible mais sans l'utilisation de coup précis, je précise mes coups pour le rp. J'ai la compétence esquive que j'utilise et ambidextrie, ma dague est empoisonnée avec du buveur d'esprit. Sans oublier non plus que j'ai la compétence réflexes éclairs. Et oui je m'étais préparé à ce genre de combats de front. Petite précision : quand je me bas au corps à corps, je porte alternativement un coup avec chaque arme.

[[MJ] Le Sombre Garde]

Vous combattez en milieu clos et encombré. A chaque fois qu'un combattant sera blessé, il devra faire un test d'habileté pour éviter de tomber en trébuchant sur une chaise, un tabouret ou une table.

Initiative :

Kael (bonus de 1 pour la surprise) : 11, réussite sur le fil
Vladek : 11, échec
Partisan 1 : 18, échec
Partisan 2 : 5, réussite
Partisan 3 : 20, échec
Partisan 4 : 18, échec

Ordre de combat :

Partisan 2
Kael
Vladek
Partisan 1
Partisan 4
Partisan 3

L'elfe de Tiranoc tenta donc de feinter ses adversaires, et de se placer derrière eux, mais l'agencement des tables ne le lui laissa pas la place de le faire, il était donc dos au combat à la porte et face aux quatre assaillants. De plus, le premier Asur à arriver en face de Kael ne se laissa pas leurrer par son stratagème, ou alors décida-t-il de l'attaquer par précaution, toujours est-il qu'il lui porta un violent coup de dague au torse.

Jet d'attaque Partisan 2 : 10 (échec)

Il se rata néanmoins lamentablement, et sa dague, partit trop vite, passa au dessus de l'épaule gauche de Kael. Celui-ci put donc riposter avec son épée.

Jet d'attaque de Kael : 4 (réussite)
Jet de parade Partisan 2 : 17 (échec)
Jet de localisation : 2 (tête)
Dégâts : 24
Jet d'habileté Partisan 2 : 13 (échec)

Son coup violent atteint la tête non protégée de son adversaire, et il lui infligea une telle blessure que celui-ci partit en arrière cogner contre une table avant de glisser au sol, perdant du sang par la grande balafre qui remplaçait désormais son nez. S'il n'était pas mort, celui-là ne pourrait en tout cas participer au combat.

Pendant ce temps, Vladek incantait dans une langue oubliée de beaucoup.

Jet d'intelligence de Vladek : 11 (réussite)

Une protection translucide de couleur noir recouvrit bientôt son corps entier, le protégeant à l'avenir des coups (HRP : Armure de 5 partout, +1 PM).

Les autres combattants atteignirent enfin le combat, faisant face à Kael. Heureusement pour ce dernier, l'espace était resserré, aussi seulement un pouvait l'affronter à la fois. Son adversaire actuel essaya de lui porter un coup de sa hache d'arme.

Jet d'attaque Partisan 1 : 7 (réussite)
Jet d'esquive de Kael : 8 (réussite)

Malheureusement pour lui, Kael se recroquevilla pour laisse passer le coup au dessus de sa tête et profita de sa position de force pour planter sa dague dans le ventre adverse.

Jet d'attaque de Kael : 13 (échec)

Toutefois sa position était trop précaire et la dague manqua la cible de quelques centimètres.

La situation était la suivante : Kael faisait face à un Partisan de Caledor I, bloquant deux autres derrière celui-ci. Vladek, debout sur sa table, avait une vue parfaite sur le combat et pouvait donc agir à loisir sur la personne qu'il voulait. Un des partisans de Caledor gisait à terre sous une table, perdant du sang.

[Kael Menshra]

N'ayant put prendre ses ennemis de dos, Kael c'était courageusement mis entre eux et le combat de la porte, bloquant le passage de façon à ce qu'il puisse les affronter un par un. Vu qu'il leurs faisait face, il n'y avait plus de doute quand à sa véritable allégeance, et il ne fut pas surpris que le plus rapide d'entre eux tente de le frapper. Mais même dans un espace aussi réduit, Kael arrivait à bouger constamment tout ses membres en faisant une cible difficile à atteindre, et le coup maladroit de son adversaire manqua sa cible. Un instant plus tard, celui-ci s'écroulait sur le sol, saignant à mort, tandis que Kael adressait une prière silencieuse à son dieu : Ce sang coule pour toi Khaine, sa vie sera bientôt tienne. Malgré cette première victoire, le visage de Kael resta totalement impassible, il était toujours aussi concentré sur son combat, et rien ne paraissait pouvoir le perturber.

Un autre adversaire remplaça presque immédiatement le premier, armé cette fois-ci d'une redoutable hache d'arme. Cependant, la danse qu'il pratiquait lui permit une nouvelle fois de s'en sortir, mais le coup passa plus près qu'il ne l'aurait voulu, et sans ses réflexes, il aurait surement perdu la tête. Il bloqua un instant la hache de son adversaire avec sa lame d'or marin, sa lame d'azur filant vers son ennemi à une vitesse fulgurante. Malheureusement il manquait d'allonge et d'équilibre, ce qui le fit échouer.

Le partisan de Caledor 1er dégagea sa hache, mais avant qu'il ait put tenter de porter un autre coup, Kael était déjà reparti à l'attaque, il ne comptait pas lui laisser une seule seconde de répit, il fallait s'en débarrasser avant qu'un des deux autres elfes bloqués derrière ne décide d'essayer de le contourner. Il suffirait d'une écorchure de sa dague, et il plongerait dans un sommeil presque éternel, mais pour cela il fallait se rapprocher suffisamment, ce qui rendrait sa lame d'or marin un instant inutilisable, mais il décida de tenter le coup. Tentant de prendre de vitesse son adversaire, il se rapprocha d'un léger bond pour lui planter sa lame d'azur là où il le pouvait.

Tout à sa concentration, Kael n'avait pas remarqué que pour le moment, rien n'était venu de son allié, il ne savait d'ailleurs absolument pas non plus comment se déroulait les autres combats, comment aurait-il pu dans toute cette confusion et cette folie ? C'était la première fois que le jeune elfe se trouvait impliqué dans quelque chose de ce genre, ce n'était en rien semblable avec le fait de se glisser furtivement dans la chambre de quelqu'un en pleine nuit pour l'égorger. Aujourd'hui il pouvait remercier le dur entrainement que son maître d'arme lui avait fait subir, ainsi que l'homme qui lui avait payé ces cours, qu'il utilisait justement pour le trahir.

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Attaque standard avec ma dague empoisonné, description pour rp, j'utilise toujours esquive en cas de besoin. 

[Vladek]

Vladek sentit avec satisfaction l'énergie magique se moduler autour de lui en une structure protectrice, fluide mais sûre, un bouclier de pouvoir, qui lui conférait une défense appréciable ; rapidement, il tira son masque de sa besace, et s'en revêtit. Assuré de disposer dorénavant de la protection de son armure magique contre les attaques ennemies, le jeune disciple d'Hekarti fouilla dans sa mémoire, et se souvint immédiatement de la dernière incantation que lui avait appris l'agréable Seshru, quelques semaines plus tôt : elle appelait ce sortilège le "Souffle de Givre", et le lui avait à maintes reprises fait répéter lors de longues soirées d'entraînement. Tandis que les paroles de l'incantation s'écoulaient hors de ses lèvres au fur et à mesure qu'elles lui revenaient à l'esprit, Vladek sentit le flux des vents de magie parcourir ses veines, tourbillonner autour de lui, et illuminer de lueurs bleues crépitantes ses yeux, derrière son masque à l'intimidante grimace. Ce pouvoir qu'il drainait en ce moment-même, il n'aurait pu le manipuler s'il n'avait pas été l'un des élus de la déesse de la vraie magie, Hekarti. Et justement, c'est vers cette divinité tutélaire qu'il se tourna mentalement, articulant toujours machinalement les mots nécessaire à l'incantation du maléfice. Il fut bientôt parvenu au terme de la longue et compliquée formule de lancement, et mettait en application une méthode que lui avait apprise sa tutrice et amante lors des derniers mois : une fois l'incantation d'un sortilège terminée, et la masse d'énergie magique rassemblée, le sorcier dispose de quelques secondes de battement pour retenir le lancement de son sort. En effet, ce type de manœuvre permettait de réajuster le but de l'utilisation du sortilège, selon la façon dont la situation avait évolué pendant l'incantation. Ainsi, Vladek savait qu'il disposait d'une petite dizaine de courtes secondes pour lancer son sort, après quoi il s'exposerait à des effets secondaires désagréables tandis que l'énergie retenue se déchaînerait autour de lui sans but. L'ultime mot de l'incantation sur les lèvres, le jeune elfe masqué resserra sa prise sur la dague sacrificielle, qui lui avait été offerte par Seshru également, et, de sa main droite, s'entailla profondément la paume de la main gauche, y traçant un long sillon sanglant, effectuant par ce geste un sacrifice d'une partie de lui-même à sa déesse, afin qu'elle lui fasse don d'un regain de concentration lors de sa prochaine action. Alors, lorsque les gouttes de sang commencèrent à s'écouler et à tomber au sol depuis sa main, lorsque la douleur de la blessure qu'il venait de s'infliger se répandit dans son organisme en une diffuse -mais combien grisante- sensation, alors seulement, Vladek prononça le dernier mot de son incantation.

Aussitôt, l'énergie mystique qu'il avait recueillie à l'aune des vents de magie, qu'il avait modulé selon sa volonté, qu'il avait retenue jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, cette énergie magique déferla hors de son corps, prenant forme dans le monde matériel à partir des minces filets de sang qui coulaient de sa paume tailladée. Le sortilège se modula en un instant, censé former un projectile de magie pure, qui devait aller frapper l'un des agresseurs de Kael, le plus proche de Vladek. A peine le dernier mot de l'incantation échappé de ses lèvres, Vladek enchaîna immédiatement sur le sortilège suivant : un second maléfice de type "Souffle de Givre", sans prendre le temps de souffler ou de se déplacer. Se remettant toutefois d'aplomb sur la table, le jeune elfe incanta à nouveau : mais cette fois, le murmure était assuré, car il se souvenait parfaitement des mots à prononcer afin de lancer le maléfice, tandis qu'il se positionnait, la paume gauche tendue vers ses ennemis, pour propulser au plus vite le fruit de son second sort. Il s'entailla à nouveau la paume de sa dague, expirant doucement l'air de ses poumons, afin de ne pas se laisser déconcentrer par la douleur lancinante rapportée par ses nerfs depuis sa main mutilée. Toutefois, dans un effort de volonté, le mage masqué acheva son incantation, visant un autre des agresseurs de son compagnon Kael : cette fois-ci, il prit le temps de savourer cette sensation du pouvoir parcourant ses veines, avant de glisser en un flot torrentiel hors de son organisme, modelé en une forme destructrice de magie...

J'use de ma Dague Sacrificielle pour m'ôter 3 PV et m'accorder ainsi un bonus de +3 en Intelligence pour lancer un Souffle de Givre sur l'un des quatre loyalistes affrontant Kael... le plus proche de moi, tant qu'à faire.
Enfin, je retente l'opération une seconde fois, dès que je le peux : -3 PV de plus par la Dague Sacrificielle, +3 en Intelligence pour le Souffle de Givre suivant, que je tente sur un elfe différent de celui visé précédemment.

[[MJ] Le Sombre Garde]

Ordre du combat :

Vladek
Kael Menshra
Partisan 1
Partisan 3
Partisan 4
Partisan 2

Jet d'intelligence de Vladek (+3 bonus) : 4, réussite, +1 PM
11 PV perdus
Jet de gel Partisan 3 : 6, réussite
Jet d'habileté Partisan 3 : 17, échec

Un pic de glace sortit des mains de Vladek pour aller violemment percuter un des partisans de Caledor I. Celui-ci tituba, mais parvint à rester sur ses pieds jusqu'à ce que ceux-ci rencontrent un tabouret au sol et qu'ils se prennent dedans. Il chuta donc en arrière.

Jet d'attaque de Kael : 2, réussite
Jet de parade Partisan 1 : 9, échec
Jet de localisation : 10, jambe gauche
Dégâts : 20
Jet d'endurance Partisan 1 : 19, échec

Kael rompit la distance avec son adversaire, entrant dans l'arc de sa hache. Il en profita pour le poignarder à la jambe gauche avec sa dague, une lacération importante qui avait touché une voie sanguine de premier ordre. Toutefois, l'elfe eut autre chose à penser qu'à étancher la plaie, car le poison contenu sur la lame fit son œuvre et il s'écroula, plongé dans le coma. La guerrière derrière lui en profita pour monter à l'assaut, son épée au dessus d'elle, un cri de guerre à la bouche.

Jet d'attaque Partisan 4 : 2, réussite
Jet d'esquive de Kael : 10, échec
Jet de localisation : 2, tête
Dégâts : 22
Jet d'habileté de Kael : 11, échec

Le coup d'épée qu'elle porta ôta une oreille à Kael, parcourut sa mâchoire jusqu'à son nez qui perdit une bonne partie de sa superbe tronçonné ainsi, avant de sortir par la narine gauche. Titubant sous la force du coup, Kael tomba en arrière, désormais à la merci de son adversaire.

Deux partisans à terre, un dans le coma, et Kael à terre.