[Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Si la troisième supposition de Susi était la bonne — si la personne qui s’était réveillée était assez fourbe pour attendre que le cambrioleur se montre hors du bureau, le danger que courrait la Halfeline était immense. Serait-elle assez vive et assez bagarreuse pour se tirer de sa prise, et sauter par la fenêtre en un temps record ? La prudence aurait peut-être demandé qu’elle attende simplement la bonne occasion pour fuir.
Mais le fieffé Ranald devait bien apprécier qu’on cherche à accumuler plus que ce que l’on a déjà…

C’est avec minutie qu’elle souleva le loquet du bureau. Et si elle pouvait grincer des dents en entendant les gonds de la porte légèrement grincer, ce fut bien plus de frayeur qu’autre chose : elle se retrouvait dans le couloir, saine, et sauve, sans personne pour lui sauter dessus en hurlant.

Ses yeux s’habituant à l’obscurité, elle découvrit vite toutes les pièces du couloir dont Sirrah lui avait parlé. Trois autres portes pour trois autres chambres, une à sa droite, côté jardin, plus grande que l’autre côté rue, juste devant elle. Tout au fond du couloir, une petite échelle était posée contre le mur, et menait à une petite trappe en haut, vers les combles.
Toutes les portes semblaient fermées. Mais aucune ne devait être verrouillée, a priori.

Plutôt que d’utiliser ses yeux, fortifiés par l’élixir des Fées, elle utilisa ses oreilles. Elle s’approcha tout en haut de l’escalier, et aiguisa son ouïe.

Elle commença par la petite porte côté cour. Et, comme elle s’y était attendue, ça ronflait. Le fils d’Ottilia, en bon garçon, semblait être confortablement bien dans les bras de Mórr. La Halfeline reconnaissait bien le bruit de ses naseaux — à force d’avoir entendu des Bonchardon roupiller, forcément… Même le tonnerre n’allait pas pouvoir réveiller Florian.
La plus grande porte, en face, n’était en fait pas totalement close. Elle était très, très légèrement entrebâillée. En furetant à l’intérieur, elle crut deviner un lit, et elle entendit un souffle. La maman de Florian semblait faire un mauvais rêve, et elle bougea dans son sommeil, en faisant grincer les lattes du sommier.
La toute dernière porte, c’était la chambre d’amis. Aucun bruit, et probablement qu’elle était totalement vide.

Du rez-de-chaussée, elle n’entendait rien. L’escalier était vide. Personne à l’horizon. Parfait.

Mais alors que Susi avait bien passé deux petites minutes à écouter aux portes avec douceur, celui qui avait failli l’attraper fit reconnaître sa présence.
Il y eut un choc. Un bruit de porcelaine qui se casse. Puis un souffle quasiment sifflé. Et Talecht, avec une voix mi-endormie mi-peinée, se mit à gémir.

« Haaa !
Haaa putaiiiiin !
Han ça fait mal ! Oooh meeeerde ! »
Tu choisis une méthode très précautionneuse, ça te donnera des bonus aux jets voire te fera des réussites d’office ; mais ça te fait perdre du temps, et les secondes puis minutes que tu perds, les gens continuent de bouger…

Jet de discrétion : 5, réussite claire, les gens dans la maison ne me lancent pas de jet opposé.
Jet de perception auditive (Bonus : +4) : 5, très large réussite, no souci. Tu arrives à déceler qui est en bas.

Jet de perception nocturne du Sigmarite (Bonus : +6) : 17, échec. RIP le petit orteil de Talecht.
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

Je suis pas une halfeline très courageuse.

J'ai mille et un souvenirs qui peuvent en attester. Des garçons que je n'ai pas osé aborder. Des bons mots que je n'ai pas trouvé la force prononcer devant mes frères. Des veilles de spectacle à souffrir de douloureux maux de ventre à cause de mes angoisses.
Quand Assmus m'a proposé de rendre mon spectacle plus épique en mettant le feu à ma cage, j'ai rigolé et esquivé le sujet. Pourtant, je suis certainement assez talentueuse pour gérer de nouvelles contraintes dans ma routine, mais la peur m'enchaine. Parce que ce qui fait la réussite de mon numéro, c'est le niveau de maitrise que j'exige de moi-même : je contrôle avec une exactitude toute mécanique mon propre corps, la résistance de mes muscles, mes capacités et mes limites. Les failles résident dans les éléments extérieurs à mon contrôle : l'usure de mes accessoires, la précision des liens réalisés par Assmus, l'humeur de la foule qui m'observe. J'ai confiance en moi-même, mais tout le reste m'effraie.

Alors pourquoi je me sens si différente lors des chapardages ? J'ai toujours mes craintes qui tambourinent dans mon dedans, je sens mon ventre qui se tortille et mon cœur qui veut s'extirper de force de ma poitrine, mais ça ne m'arrête pas. C'est même pire que ça : j'apprécie la peur, le risque, le danger, la possibilité qu'à chaque seconde tout bascule. Une voleuse raisonnable se serait satisfaite de ce qu'elle avait dérobé dans le bureau, et aurait mis les voiles dès que sa comparse lui aurait assuré qu'elle avait champ libre dans la rue. Mais moi, alors même que j'avais été à deux doigts de me faire prendre, plutôt que de filer sans demander mon reste, j'ai pris la route du nord, sortant de ma petite pièce sécurisée à risquer ma vie simplement parce que ça me grise d'être là.

Je n'ai pas le temps de profiter de l'instant pour autant. Si Florian dort profondément, je me retrouve pourtant dans un étau des plus dangereux : d'un côté, la femme a le sommeil léger et pourrait se réveiller à tout moment, tandis que de l'autre, l'homme pourrait tout autant décider de revenir à son lit à chaque seconde.
Evidemment, je suis fichtrement curieuse de ce que le vicaire peut bien faire à pareille heure de la nuit. Il y a beaucoup de choses que je ne comprend pas chez cet homme d'église, des incohérences et des paradoxes entre les différentes facettes que j'ai pu apercevoir de lui. En public, il semble être bon et noble, prêchant la paix le jour et aimant sa petite famille le soir. Mais la confiscation de la lampe de Zaniab, son ambition politique, le mépris de Florian à son égard, et maintenant les rendez-vous nocturnes, cela constituait beaucoup d'éléments qui le rendaient moins sympathique qu'il n'aurait du l'être.
Aussi, j'ai hésité, une petite seconde, à me diriger vers l'escalier pour aller épier ses faits et gestes, pour essayer de dénouer l'énigme que représentait le propriétaire de ce manoir. Mais je ne pouvais pas me le permettre : son absence rendait l'exploration de sa chambre deux fois moins dangereuse que s'il y dormait encore, et c'est dans cette pièce que résidaient mes meilleures chances de mettre la main sur la clé du coffret d'une part, et les bijoux de Dame Ottilia de l'autre. Il va lui falloir une minute ou deux pour nettoyer les dégâts qu'il venait de provoquer avec sa maladresse, je me devais d'en profiter immédiatement.

Alors sans plus d'hésitation, j'ai caressé ma patte de taupe, puis ai entrouvert la porte de la chambre parentale juste assez pour m'y faufiler sans un bruit, et ai commencé à y chercher de nouveaux trésors avec d'infinies précautions.

Je compte sur le feyeyes pour y voir un peu quelque chose dans la chambre. Sachant que le temps m'est compté, je ne vais pas chercher à TOUT piller évidemment - je cherche bijoux et clé en priorité, et cible donc les contenants les plus susceptibles de les abriter - tables de chevets et tiroirs de commode, donc, éventuellement besaces et sacs personnels. Cela va sans dire, mais je garde mes oreilles bien attentives à un potentiel réveil de la maman ou retour du papa :D

PS : évidemment, si le cassage de vaisselle a réveillé Otillia, je ne fais pas ça, hein :mrgreen:
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Du courage à la témérité, la limite est terriblement fine.

Glissant dans la chambre qu’elle entrouvrait, Susi dut faire attention à se mouvoir comme un renard (Ou plutôt un chat, dans son cas) afin de faire le moins de bruit possible. C’était chose plus aisée à dire qu’à faire.
Quelques battements de cils permirent à ses pupilles semi-nyctalopes, et dopées par une étrange potion, de s’adapter à l’obscurité et parvenir à distinguer des formes et des dimensions dans tout son champ visuel.
Une dame était recroquevillée sur le côté, en fronçant les sourcils, et avec quelques tressautements de lèvres. Ottilia ne s’était pas réveillée à cause des bêtises de son compagnon, mais elle était à présent somnolente.

Il fallut que la Halfeline s’enfonce un peu plus dans la pièce, pour qu’elle découvre les meubles, et, en contrôlant sa respiration qui s’accélérait, son cœur battant au fond de ses tympans, elle trouve ce qu’elle cherchait. C’est par un geste qui faillit la faire bondir qu’elle découvrit son butin ; tandis qu’Ottilia se retournait sur le dos dans son sommeil, on pouvait observer que, autour de son cou, il y avait une clé pendouillante reliée à un petit fil de corde.

Susi s’approcha de la coiffeuse. Elle ouvrit le tiroir, failli faire tout capoter quand le bois grinça un petit peu, et elle découvrit un tas de petits bracelets, des pots et des petites bobines de fil. Surtout, elle trouva trois ou quatre paires de ciseaux de tailles différentes. Elle saisit une bonne poignée de pacotille qu’elle planqua au fond de sa besace, et attrapa contre son poignet le métal d’un des ciseaux.

Avec une infinie précaution, elle se plaça à côté du lit, inspira très fort, et glissa lentement le ciseau près d’Ottilia.
Ça demandait une concentration infernale, de placer le métal le plus loin possible contre la corde, sans toucher la peau du cou d’une dame qui semblait agitée dans son sommeil. Une petite perle de sueur dégoulina du front de la jeune voleuse, tandis que le bout du ciseau se mettait à trembloter tout seul.


Snap.


Dans un seul mouvement, à toute vitesse, Susi coupa net la cordelette, fit glisser la clé avec son autre main, et recula en arrière sans trébucher ou faire tomber quelque chose. Ottilia grogna, se remit sur le côté, en attrapant son oreiller qu’elle plaça contre sa tête.

La Halfeline glissa hors de la chambre. Pile au bout moment, car elle entendait le prêtre qui grognait en bas des escaliers. Elle laissa la porte comme elle l’avait trouvée, retourna dans le bureau, ferma derrière elle et se colla contre la clenche.

Pas un bruit.

Elle était parvenue, par la fortune du fieffé Ranald, à faire un sans-faute.



S’asseyant sur ses genoux, Susi put porter son attention sur le coffret.

La Halfeline posa la clé dérobée devant la petite serrure. Le petit trou correspondait tout à fait.
Elle posa donc le bout dans la serrure, et fit un petit tour.

C’est alors que quelque chose d’étrange se produit, qui la fit sursauter ; Le cerclage de fer de la jolie boîte brodée se défit à toute vitesse comme si on délaçait la robe d’une jeune femme. Les petits morceaux tombèrent dans tous les sens en faisant un peu de bruit, comme si Susi s’était trompée en faisant quelque chose.
Pas d’explosion, pas de cris, pas de combustion spontanée. Juste, les deux ou trois secondes après, la boîte se trouvait totalement nue, avec ces étranges morceaux de fer éparpillés sur le sol. Le coffret n’était plus qu’un coffret, sans serrure.

Étrange.

Elle ouvrit la boîte. À l’intérieur, il y avait un petit chiffon pourpre, qu’elle attrapa pour dévoiler ce qu’il recouvrait.
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C’était bien une petite lampe à huile. Minuscule, elle ne devait pas être plus longue que quatre pouces. Un tout petit objet, qui avait l’air fragile, et surtout, en terre cuite ; une lampe à huile de poterie. C’était étrange. Toute cette histoire pour une lampe à huile qui ne devait coûter pas plus d’un sou au marché ? Sirrah avait dit que la lampe était dorée, mais enfin, la terre cuite ne faisait pas penser à de l’or, pas même pas la couleur.

Le dessin, sur la lampe, était un petit peu notable.

Une dame nue, sans visage, en train de se laver les cheveux ? À sa gauche, une sorte de grand vase, et à droite, un… Oiseau ? En tout cas un truc avec des ailes sur un piédestal.

C’était un peu joli, mais enfin, n’importe quel potier en ville pouvait faire ce genre de petit dessin. Franchement, rien qui semblait, à première vue, susciter l’appétit d’un Halfelin.


Alors que Susi pouvait bien rester circonspecte, elle entendit un soudain bruit juste à sa gauche.

Quelqu’un claqua des doigts juste devant ses tympans.

Elle se retourna pour voir — rien.


Elle entendit ensuite un chuchotement, parfaitement inaudible.
Le bruit semblait naître directement dans son cerveau, comme si elle avait pensé le chuchotement.

Elle regarda à nouveau la lampe.

Pourquoi conserver un machin en terre cuite dans un écrin brodé et cerclé de fer ?

Susi ne savait pas pourquoi, mais elle se rappelait avoir vu un tout petit peu d'huile pour faire de la lumière dans le bureau du frère Talecht.
Pourquoi avait-elle soudainement une légère envie d'allumer la lampe ?

Il est temps de greed, let’s goooo !

Jet de perception visuelle : 7, réussite, description sommaire de la pièce donnée par discord.

Jet de furtivité (Malus : -2. Ottilia n’est plus que somnolente…) : 6, réussite de justesse, Ottilia ne me roule pas de jet pour tenter de se réveiller.

Décisions prises par discord.

Jet de fouille : 16

Tu trouves dans une coiffeuse des bijoux et quelques saloperies sans trop d’importance.
Tu te saisis d’un ciseau pour aller arracher la clé à Ottilia.

Jet d’habilité (Malus : -6) : 1, réussite critique.

Décisions prises par discord.

Jet d’initiative pour quitter la pièce (Malus : -4) : 3, réussite. Le prêtre ne me roule pas un jet de perception.

Jet d’habilité pour ouvrir le coffret contenant la lampe : 18, large échec.
Hm ?

Jets cachés.
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

Je l'ai fait. Je l'ai fait ! Putain qu'est ce que je suis bonne ! La foutue reine des chapardeuses !

Je dois retenir toute l'excitation qui pulse dans mon corps, surtout que mon coeur menace de rompre par son rythme infernal. Maintenant en relative sécurité dans le bureau, je me repasse la scène en boucle dans ma tête. Je revois mes mains tremblantes, le ciseau, la cordelette, Ottilia, et ma parfaite petite découpe. C'était incroyable. J'avais jamais rien fait d'aussi audacieux de toute ma vie, et jamais je ne m'étais jamais sentie aussi vivante qu'à cet instant. Je ne m'explique même pas quelle folie m'a poussée à prendre un pareil risque, mais je remercie mille fois le Rôdeur d'avoir accompagné ma témérité. J'attrape ma petite patte de taupe, et l'embrasse à trois reprises, mouillant ses petits poils de ma salive, avant de la glisser à nouveau sous mes vêtements.

Allez, c'est pas le moment de me la jouer coq sur son fumier, parce que je suis pas encore sortie de la merde. Le bougre au rez-de-chaussée est toujours bien réveillé, et si le Chat se lasse de mes cabrioles, le curé pourrait bien remarquer le pot-aux-roses avant l'aube. Tant que j'ai pas mis les voiles hors de la cage, je peux me considérer comme toujours captive de ses dangers.

Mon échappatoire est devant moi, mais avant de m'y ruer, j'ai quand même quelque chose à faire. Si j'ai pris tous ces risques, c'était surtout pour m'assurer que le contenant que j'avais chapardé contenait le bon contenu.

Premier soulagement : ma clé correspond à la serrure. J'aurais eu l'air futée à faire la nique au vicaire si j'avais en réalité dérobé la clé de la réserve de croquettes de son molosse.
Première surprise aussi, lorsqu'au lieu de s'ouvrir bien proprement, mon petit coffret s'écroula en morceaux. Enfin non, la base de l'objet en bois resta bien intacte, mais ses quatre parois en argent garnies de belles broderies tombèrent de part et d'autres. Je restais interdite devant cette étrange réaction de l'objet : était-ce vraiment censé réagir ainsi ? Est-ce que le vicaire voit toujours les parois de sa boite tomber lorsqu'il l'ouvre ? C'est pas très pratique pour le refermer du coup...
Je hausse les épaules et souris bêtement. Moi ça m'arrange, je vais pouvoir vendre chaque paroi comme un objet indépendant et me faire encore plus de couronnes

Je suis davantage interloquée par la nature de mon trésor. C'est bien une lampe à huile, pas de mensonge sur le sujet, je suis rassurée de voir que le coffret ne contenait pas la collection de croquis shalléennes cochonnes du vicaire, mais son apparence est somme toute... assez décevante ? Personne ne me l'avait décrite avec précision, mais voilà des semaines et des semaines que je prépare ce chapardage, que Sirrah, Zaniab et Mori me serinent le crâne avec l'importance de cet artefact, aussi, inconsciemment, je m'étais imaginée autre chose. Un objet en or, serti de joyaux, brillant de mille feux et attirant toutes les convoitises.


CLAC

Je sursaute et rate un battement de cœur. Quelqu'un a fait claquer ses doigts à mon oreille. Mais il n'y a personne dans le bureau.

Immédiatement, les mots de Mori me reviennent en mémoire.

Zaniab est une geôlière. La lampe est une prison. Elle l’utilise pour enfermer… Quelque chose.

Je suis vraiment une enfumée. On s'en fiche que la lampe est moche. A l'instar du coffret, c'est jamais qu'un contenant. Ce qui est important, ce qui a motivé Talecht à l'arracher des mains de la mère de Sirrah, c'est pas sa passion pour la terre cuite, mais l'entité à l'intérieur. Comme Mori dans son miroir, il y a quelqu'un là-dedans, que Zaniab veut garder près d'elle. Un autre bige maléfique pris au piège pour sa collection malsaine.

Tu n’as rien à craindre de cette lampe. Toi, rien du tout.

Dans les histoires de papi Beauconteur, il y a souvent des esprits, des âmes damnées pleines de regrets et d'amertume, avec un passé douloureux, qui font du mal aux vivants pour combler le vide de leur âme qui a dépéri. Le genre d'histoire qui me fascine et me terrifie, le genre à m'empêcher de dormir la nuit, qui font que je serre si fort ma petite patte de taupe que j'en ai la marque dans la paume le lendemain.
Est-ce que je peux faire confiance à l'une de ces entités ? Est-ce que Mori, l'homme du miroir, a dit la vérité lorsqu'il a affirmé que je ne craignais rien de la chose de la lampe ? En réfléchissant à nos échanges, je crois qu'il a toujours présenté la vérité de la manière la plus cynique et désagréable possible. Je crois qu'il a toujours, par ses questions, tenté de m'embrouiller pour me faire douter, voire souffrir. Et je le pense capable de mentir par omission, de cacher des choses qu'il préfère garder pour lui. Mais mentir directement ne me semble pas être son genre. Il est trop orgueilleux, trop fier de son savoir, de son intelligence, pour prononcer quelque chose de faux.

J'ai envie de discuter avec l'esprit de la lampe, parce que j'ai besoin de comprendre. Parce que Zaniab et Talecht semblent le désirer si fort qu'il doit forcément être important. Parce que c'est excitant, de côtoyer des choses surnaturelles, des vraies.

Je secoue la tête pour réorganiser mes pensées. J'avais assez réfléchi, il était temps de se mettre au boulot !

Je ramasse les parois métalliques et met le tout en vrac avec le coffret dans mon gros sac en toile, avant de le refermer en tirant bien fort sur la cordelette que je noue solidement. Puis j'entrouvre le volet, et observe les environs : j'ai besoin que Sirrah m'assure que la rue est de nouveau sure pour pouvoir sortir d'ici en toute sécurité.
Mon plan est simple : j'accroche mon grappin au rebord de la fenêtre, attache le gros sac à la corde, et le fait descendre tout en douceur jusqu'en bas où Sirrah pourra récupérer le butin en toute sécurité. Puis je descendrais à mon tour, et on se tirera d'ici avec nos richesses mal acquises, un grand sourire satisfait sur le visage.

Mais entre l'arrivée de mon sac au rez-de-chaussée et ma propre descente en rappel, je compte faire quelque chose. Si je quitte la manoir du vicaire, Sirrah va me demander de lui rendre sa lampe, et je vais pas pouvoir dire non, et j'aurais peut-être jamais l'occasion d'assouvir ma curiosité. Une curiosité trop irrésistible pour que je lui dise non.

L'ancienne Susi n'aurait jamais pris ce risque. Mais la nouvelle Susi est la halfeline la plus célèbre de Baerenthal, qu'on applaudit à tout rompre pour son talent. La nouvelle Susi a affronté l'esprit du miroir, et l'a dompté en l'enfermant dans un sac de gros sel. La nouvelle Susi est si agile qu'elle dérobe des objets présents autour du cou de ses victimes endormies, comme si Ranald en personne l'avait élue.

Cette Susi là n'a rien à craindre d'un autre danger, c'est certain.

Cette Susi là sait qu'elle est en train de faire une bêtise, mais comme une enfant trop excitée par l'interdit, est incapable de s'en empêcher pour autant.

Elle met de l'huile dans la lampe, et l'allume.
Susi Tristepanse Bonchardon, Voie de la voleuse, rang 2.

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- Divers : Chance, Cuisine, Vision Nocturne

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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les yeux de Halfeline de Susi, couplés avec le philtre aux yeux de chats, lui permirent d’aisément voir où Sirrah se tapissait dans la nuit. La jeune femme lançait des regards d’un côté puis de l’autre de la rue, en guet fort vigilant. En découvrant Susi perchée à la fenêtre, elle fit un nouveau cri de chouette, signe cette fois que la voie était libre.

Le précieux butin de la cambrioleuse put donc être noué et mêlé à la corde. Il lui fallut se pencher un petit peu pour bien fixer le grappin, mais la prise était solide. Alors, sa comparse Arabéenne franchit la route à toute vitesse, mais sans faire trop de bruit sur le gravier de la route pour autant. Elle se colla aux murs de la demeure, leva les bras, et se prépara à recevoir le sac de la comparse.

Arrivé en bas, Sirrah eut la gentillesse de bien vouloir manquer au dicton « pas d’honneur entre voleurs », puisque loin de s’empresser de filer à toute vitesse avec le butin, elle préféra retirer le nœud, placer le sac contre son épaule, et faire des signes de main à la Halfeline pour l’empresser de la rejoindre.

Hélas, Susi préféra assouvir sa curiosité. Son envie, qui, pour une raison étrange, ne venait pas tout à fait d’elle-même seulement.

Ayant déjà fouillé quasi-intégralement la petite étude du père Talecht, elle n’eut aucun mal à retrouver l’huile pour lampe. Elle dénicha un petit pichet, et remplit soigneusement le réceptacle. Puis, elle se saisit d’un petit morceau de silex.
Elle put entendre Sirrah parler avec une voix au ton modéré par la fenêtre ouverte.


« Susi ?! Susi ! Qu’est-ce tu fous ?! »


Elle fit tomber une petite étincelle dans l’huile. L’étincelle devint une lueur. La lueur de la lumière. Et, depuis le petit trou au bout de la lampe, émanait alors une intense clarté, qui se refléta au plafond.

La lampe sembla se transformer. Rien qu’un machin en terre cuite ? Les yeux de la Halfeline furent promptement endoloris, la forçant à battre des cils et réduire un peu la luminosité en baissant ses paupières. Les pupilles s’habituèrent difficilement, mais elles purent être témoins de comment une merveille s’emparait de l’objet. Les lignes du petit dessin, ceux du vase, de la bête emplumée et de la femme nue, elles se mirent à scintiller, comme si des rayons du soleil se reflétaient sur des pierres précieuses.

C’était plus fort qu’elle. Elle voulait juste regarder la lampe, avec, sans s’en rendre compte, sa bouche qui était maintenant entrouverte.

Elle n’entendait plus Sirrah. Elle sentait encore la peur et l’excitation du cambriolage faire tambouriner son cœur, mais elle n’avait plus la précaution d’observer la porte et le verrou qui servaient de seuls obstacles à Talecht et sa famille. Il n’y avait plus que la lampe. Tellement obnubilée qu’elle était, elle ne se rendit pas compte que l’huile était en train de brûler trop fort.

Une fumée grise commença à s’échapper de l’ouverture de la lampe. Elle se mit à descendre au sol, plus lourde que l’air, et rapidement, il fut très heureux que Susi ait ouvert la fenêtre dans le but de bientôt s’échapper, car la fumée envahissait ses poumons.

Une violente quinte de toux la réveilla de sa torpeur. La suie encrassait ses narines et le fond de sa gorge, et elle eut soudain envie de cracher, d’éternuer, d’expectorer par tous les moyens les organes qui lui servaient à respirer. Elle approcha ses mains de la lampe, quand, soudain, la fumée cracha à nouveau, et le murmure qu’elle avait pensé se transforma en une voix. Une voix rauque, et grasse, et désagréable à entendre. Une voix qui parlait dans une langue inconnue, un charabia inquiétant, mais mélodieux, étrangement syllabique et mélodieux…

« چونکە لێوەکانی ژنی داوێنپیس هەنگوینیان لێ دەتکێت،
قسەی لە ڕۆن لووسترە.
بەڵام کۆتاییەکەی وەک زەقنەبووت تاڵە،
وەک شمشێری دوو دەم تیژە.
پێیەکانی بەرەو خوار دەبنەوە بۆ مردن،
هەنگاوەکانی پەیوەستن بە جیهانی مردووانەوە.
سەرنج ناداتە ڕێچکەی ژیان،
هەنگاوەکانی خوارە بەڵام ئەو نازانێت. »



Petit à petit, la méchante voix s’éloigna de sa cervelle, pour résonner dans ses oreilles, et enfin, pour être comme prononcée de façon bien vive, mais avec un écho, devant elle. La voix venait de la lampe.
Mais la lampe fut intégralement recouverte de fumée. Elle envahit de plus en plus la pièce, jusqu’à devenir opaque, comme dans un fumoir. Et alors que Susi n’arrêtait pas de tousser, et de pleurer, elle pouvait deviner une sorte de silhouette minuscule qui était en train de…
…De ramper hors de la lampe.



On tambourina à la porte. Une pluie de coups vifs, quelqu’un toquait avec la paume de sa main de toutes ses forces. Une voix étouffée, que Susi avait déjà entendue dans une église, se faisait entendre.

« Qui est là ?! Que faites-vous ?!
Ouvrez ! OUVREZ ! »


La porte craqua subitement, on aurait dit que Talecht derrière essayait de se ruer dedans avec une épaule. Mais il ne parvint même pas à agiter le loquet solidement verrouillé.

La fenêtre était encore ouverte. Peut-être un moyen pour elle de s’échapper, de se ruer au travers et de sauter dans le vide, ou bien en essayant de trouver son grappin. Mais elle n’eut pas le temps. Car une sorte d’ombre à quatre pattes se posa sur son passage. Une sorte de petit chien, minuscule, avec de la fourrure, qui grogna, avant de… De rire.

Un rire strident, et aigu.


Quand la fumée commença à retomber au sol, ou par la fenêtre, Susi pouvait entendre Talecht en train de tousser et de crier derrière la porte. Et devant elle, lui barrant le passage vers la fenêtre, une chose, sortie de la lampe.
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On aurait dit une femme. Une toute petite femme, plus grande que Susi certes, mais toute petite pour une humaine — 1m40, 1m50 maximum. Nue, avec des jolis attributs de dame ; des cuisses et des fesses bien définies, de longs cheveux blancs étrangement noués avec des nattes, à la manière d'une fille qui allait danser pour le solstice d’été, et de grands yeux perçants. Mais elle était également couverte de symboles et de runes, qui ressemblaient un peu aux tatouages de Zaniab et Sirrah ; sauf que ses tatouages à elle étaient semblables à des scarifications, des cicatrices dans la chair, rayonnantes d’or.
Et puis, elle avait des griffes et des pieds fourchus, comme les méchants monstres qu’affronte Sigmar sur les broderies.
Elle ouvrit sa bouche, et humidifia lentement ses lèvres avec une langue fendillée en deux, ainsi que celle d’un serpent.
Avec une ignoble grimace, elle étudia Susi, des pieds à la tête.

Et alors, elle hurla à nouveau d’un rire hilare et désagréablement strident tout en la dévisageant, et parla à toute vitesse en reikspiel.

« Où sont le miel-et l’encens-et la myrrhe-et la vanille-et la viande-et le sel-et la chair-et les esclaves-et les os-et la charogne ?! J’ai faim ! J’écoute personne avant mon premier repas !! »

Jet d’observation de Sirrah : 2, réussite sans souci.
Jet d’habilité de Susi (Très facile, +6) : 13, y avait même pas besoin du bonus.

Étant donné qu’il y a zéro alarmes et zéro souci, pas de jets supplémentaires. Sirrah s’apprête à réceptionner tes affaires et vous allez pouvoir filer illico toutes les deux.

Mais tu préfères allumer la lampe…

Jet d’endurance de Susi : 20, échec critique

Talecht fait un jet de force : 20, échec critique.

Jet d’initiative de Susi (Malus : -6) : 19, échec automatique, rolf, y avait même pas besoin du malus.

Une jolie jeune femme aux pieds fourchus apparaît devant toi. Comme ce n’est pas du tout un être humain, elle me roule un jet pour savoir combien de temps elle va demeurer dans le Matériel.
1d10 : 10, valeur maximale.
Elle me roule un jet d’intelligence pour… Quelque chose : 2, largement réussi avec plusieurs degrés de succès.

Elle lance un jet de magie mineure : 14, eh bien non, elle ne fera rien du tout.


Susi ne sait pas ce qu’est une hyène. Mais c’est à 100 % le rire d’une hyène que fait la damoiselle, ça y ressemble pas, ça en est un :
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

J'avais tellement envie d'allumer cette lampe.

J'en avais envie, vraiment ? Je ne sais plus trop, mon esprit est confus, mes pensées sont embrouillées. C'est stupide de faire de la lumière dans une maison noire, c'est évident que ça va se voir, que je vais être remarquée. J'ai fait tant d'efforts pour rester discrète, pour effectuer un chapardage parfait, tout gâcher à la dernière minute, c'est idiot. Et puis les mauvais esprits, c'est dans le nom, ils sont mauvais, c'est sur que c'est pas une bonne idée d'aller les embêter. Alors pourquoi je suis en train de gratter ce silex au-dessus de cette prison en terre cuite ?

C'est plus fort que moi.

Au début, je m'émerveille. La lumière que dégage la lampe est prodigieuse, et magnifie les petits reliefs dessinés dessus. Ca fait mal à mes pupilles dopées à la Fée et Liesse, mais je préfère plisser les yeux que détourner le regard : c'était trop beau pour que j'en rate la moindre miette.
Puis ma lampe laisse échapper une fumée lourde et noire, qui envahit toute la pièce en une poignée de secondes. La suie pénètre ma bouche, mes yeux et mes narines, je suis trop surprise pour avoir le réflexe de mettre un bout de tissu devant mes orifices respiratoires. Et dès la première inspiration, ça vient gratter si fort et agressivement dans mon nez et ma gorge que je suis prise immédiatement d'une quinte de toux. Je cherche de l'air, mais n'arrive qu'à respirer davantage encore de poussière noire, ce qui aggrave ma situation. Je tente de boucher les trous de la lampe pour calmer les dégagements noirs, sans succès. Sachant que la fumée monte vers le ciel, j'ai l'instinct de me jeter au sol pour tenter d'y trouver un filet d'air respirable.
Il y avait une voix dans l'air, une mélopée sinistre qui résonne dans mon crâne. Est-ce vraiment dans ma tête, ou bien dans la pièce ? Je n'en sais rien, et je n'ai pas vraiment le luxe d'y réfléchir : pour le moment je lutte pour ma vie. Mes yeux me brulent atrocement, ils me piquent comme si des braises ardentes étaient fourrées dans mes orbites. Quant à mon nez et ma bouche, j'ai l'impression d'avoir avalé une pleine poignée de piments tant ça calcine dans mon dedans. Je suis pliée en deux, j'aspire de l'air vicié et crache mes poumons sur le plancher. J'ai laché la lampe et tente d'utiliser mes vêtements pour couvrir mon visage.

Ca carambole à la porte. Le vicaire percute le bois en gueulant. Il a l'air foutrement paniqué.

La fumée se dissipe lentement, s'échappant par la fenêtre ouverte.

Ca rigole à côté de moi.

Alors que je me relève péniblement, aspirant mes premières gorgées d'air non vicié avec le plus grand mal, j'observe la forme qui me barre le passage. Tandis que je luttais pour trouver mon souffle, j'avais aperçu une petite chose velue se mouvoir dans la pièce, sans pouvoir vraiment la distinguer dans la brume. Mais maintenant que j'ai frotté mes yeux avec mes vêtements pour me débarrasser de la suie qui s'y était amoncelée, c'est une femme qui se tient devant moi, dans le plus simple appareil. Avec des mains dotées de griffes de félin, des pieds comme des serres d'aigle, une langue de serpent, et des jolis tatouages dorés gravés dans sa peau.

C'est incroyable.

Bon, je tousse du feu, j'ai envie de m'enfoncer les doigts dans les yeux pour me les arracher et les laver à l'eau pure, la femme a un rire tout aigu et strident qui me file des frissons de terreur, il y a le vicaire qui va défoncer la porte derrière moi, et surement Sirrah prête à me passer la gueulante du siècle en contrebas.

Mais c'est une dame magique. Comme dans les histoires de papi, mais en vrai de vrai. Mori il est magique aussi, mais ça compte pas, il est dans un miroir tout cassé, il se contente de râler tout le temps, le sommet de ses capacités c'est de m'endormir en me faisant la liste de ses titres ronflants. Je peux pas m'empêcher de la regarder bêtement, de l'observer de bas en haut puis de haut en bas même si c'est un peu malpoli. J'arrive pas à concevoir la situation.
Je devrais avoir peur. J'ai peur, d'ailleurs. Mais je suis émerveillée aussi. C'est comme si tout à coup un dragon surgissait. Ca fait peur un dragon, ça peut tuer tout le monde dans des torrents de feu, mais c'est tellement un animal de légende, un mythe dont tout le monde parle mais ne voit jamais, que surement on resterait trop bêtes à le regarder au-dessus de nos têtes sans bouger. A moitié fasciné, à moitié terrifié, plus vraiment certain d'être dans la réalité ou dans un rêve éveillé.

- Bonjour.

Oui, "bonjour", c'est ça la première chose qui m'est venue. Bon, en vrai, le mot a raclé si fort contre les parois desséchées de ma gorge qu'il était à peine audible. Et puis c'est stupide, on est la nuit, ça n'a pas de sens de dire bonjour. Et avec le recul, c'est peut-être un peu idiot comme entrée en matière avec un mauvais esprit, mais je suis pas sure qu'il y ait de bonne façon de faire pour que je ne finisse pas maudite. Ou morte. Alors je peux bien être polie, ça me coute pas grand chose.

En tout cas, ça ne la vexe pas. Elle éclate de nouveau de rire, même si son rire à elle n'est pas vraiment fait pour me rassurer. Et puis elle se met à me parler à toute vitesse.

Je ne comprends pas tous les mots, mais j'en saisis suffisamment pour que mon instinct de halfeline comprenne la situation : elle était affamée ! Et ne souhaitant pas être son repas, avec la terreur qui grandissait, je me suis mise à parler malgré ma gorge desséchée, aussi vite qu'elle si ce n'est plus encore, et sans vraiment réfléchir aux mots qui sortaient de ma bouche.

- Comme ma maman ! Elle aussi quand elle se lève le matin, c'est même pas la peine de lui parler tant qu'elle a pas mangé ses deux petits déjeuners, elle écoute rien du tout et elle est trop de mauvaise humeur. Moi je veux pas que vous soyez de mauvaise humeur, alors on va vous trouver à manger c'est promis. Je cuisine très bien, je pourrais vous faire de bons petits plats, plein de bons petits plats, mais je suis bien plus douée pour préparer de délicieux repas quand je suis vivante que morte alors s'il vous plait ne me tuez pas d'accord ?

Puis sans aucune pause, prise d'une réalisation soudaine, je fourre la main dans ma gibecière et je m'exclame :

- Vous êtes toute nue ! Vous devez avoir affreusement froid ! Tenez, j'ai cette écharpe en hermine, elle est grande, ça vous tiendra chaud !

Ca tambourine de plus en plus fort à la porte, me rappelant que le mauvais esprit nudiste n'est pas mon seul problème immédiat. Il y a urgence, il faut qu'on se tire d'ici !

- Ecoutez, je sais que vous avez faim, et en tant que halfeline je vous promet que je sais à quel point faire ripaille est essentiel pour développer son bien-être, mais là tout de suite il faut qu'on parte très vite par la fenêtre derrière vous, parce qu'il y a de méchantes personnes ici qui sont fâchées que je sois venue ici sans autorisation, et que je vous ai faite sortir de votre lampe, parce que vous étiez enfermée dans une boite super dure à ouvrir que j'ai ouverte quand même, et je pense que s'ils nous attrapent on va finir toutes les deux en prison et ça serait quand même trop bête d'avoir quitté une cage pour en rejoindre une autre. Vous venez ?
Susi Tristepanse Bonchardon, Voie de la voleuse, rang 2.

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- Roublardes : Acrobaties, Contorsionnisme, Crochetage, Déplacement silencieux, Évasion, Vol à la tire,
- Intellectuelles : Acuité visuelle, Langage secret - Jargon des voleurs
- Martiales : Esquive, Résistance accrue, Résistance à la magie(2)
- Divers : Chance, Cuisine, Vision Nocturne

Équipement :
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- Grenades assourdissantes
- Grappin
- Outils de crochetage
- Boucle d'oreille en or
- Couteau à beurre
- Gibecière
- Lait du Moot

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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Tendre un cadeau à cette étrange femme monstrueuse était probablement une bonne idée, si le but recherché était de l’apaiser et de la corrompre. En revanche, c’était risquer sa proximité, et ainsi se mettre dans un danger tout autre.

Elle se courba à quatre pattes, ses cuisses à l’allure humaine se déformant légèrement pour lui permettre de garder le dos droit — elle imitait ainsi la posture des chiens de Drido. Toujours en ricanant de cet étrange rire, elle arriva tout près de la Halfeline, tendit sa patte griffue, et voilà que des sortes d’ongles tranchants se posèrent sur le bras de Susi, tandis qu’une sorte de coussinet calleux lui râpa la paume.
Elle vola l’écharpe, l’envoya voler autour de son cou en levant le menton, l’air de faire la dame bien noble et bien hautaine. Puis, elle se mit à sourire, du sourire le plus sardonique et le plus terrifiant que Susi ait pu voir de toute sa vie. La dentition du monstre était constituée de magnifiques canines bien apparentes, et bien blanches. Une gueule taillée pour dévorer des os et de la chair crue.

« Hm, HMM hm, hihihi ! Tout doux ! C’est tout doux ! »

Talecht, derrière la porte, continuait de tousser. Mais étrangement, il ne tenta pas à nouveau d’enfoncer la porte. En fait, plus que ça, ses bruits de toux commençaient à être moins fort. Soit parce qu’il était en train de s’asphyxier, soit parce qu’il était en train de s’enfuir.
Mais le Sigmarite n’était plus le plus grand danger qui menaçait Tristepanse. Les jolis yeux humides et perçants du monstre la dévisageaient maintenant beaucoup trop. Et ils étaient bien trop proches.

La femme-monstre se semi-redressa sur ses deux pattes arrières, à la façon d’une gerbille qui regarde ses environs. Puis, elle leva sa patte gauche, saisit le poignet droit de Susi, et la tira fort contre elle, de sorte que la Halfeline trébucha et percuta son corps.
Susi se trouvait collée à l’écharpe de hermine et à l’abdomen de la jeune femme. L’autre main serra sa tête, et voilà qu’elle sentait une haleine chaude de gueule ouverte près de ses oreilles. La femme ricana, tout en reniflant les cheveux et la nuque de celle qui l'avait délivrée.

« Tsss… Toute maigre, t’es toute maigre toi ! T-t-t-t-t-t, naaan, les d’mi-humains c’est pas tout dodu d’habitude, hmmm ? »

Les griffes lui tripotèrent ses hanches et ses reins. Et alors, la voix de la femme se fit moins forte, elle parla moins à toute vitesse, mais il y avait quelque chose dans le ton, dans la façon d'inspirer — du désir.

« Avant le lever du soleil… Tu dois me donner tout plein à manger… Sinon, avant de rentrer dans ma lampe, je te mange toi…
Tope-la ? C'est équitable, non ? »
Pourparlers ;

Susi :
-2 (Ne connaît pas le Vrai Nom du monstre)
-2 (A brisé la protection du coffre)
-2 (N’utilise pas la langue préférée du monstre)

La Goule :
-4 (Est face à une créature imperméable au Chaos)

Jet de charisme de Susi : 2, réussite de 3
Jet d’intelligence de la Goule : 13, échec de 8

Susi parvient à mener son pourparler. Un pacte lui est offert.

Talecht me fait des trucs.

Sirrah me lance un jet.
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Susi Tristepanse Bonchardon
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

La vision de sa rangée de quenottes acérées n'est pas pour me rassurer - on a pas une dentition pareille quand on se nourrit de choux et d'endives. Ce genre de crocs sert à déchirer la viande, et je peux pas m'empêcher d'avoir des visions prémonitoires de ses mâchoires se refermant sur mon absence de couenne. C'est comme avec le molosse du vicaire, sauf que cette fois je n'ai pas de jambon dans ma besace pour l'amadouer.

J'espère que je ne ressemble pas trop à un jambon.

En tout cas elle semble trouver de bon aloi l'écharpe en hermine que j'avais chapardé quelques minutes plus tôt. Je n'avais pourtant pas réellement cherché à l'amadouer lorsque je lui avais offert ce bout d'étoffe : en la voyant dans son plus simple appareil, je me l'étais imaginée courir ainsi dénudée dans les rues et j'étais gênée tant pour son inconfort que sa dignité. Ce n'est que maintenant que je me dis qu'un mauvais esprit ne craint peut-être pas d'être vue au naturel, ni de subir les températures fraiches de ce début de printemps.

Comme pour me faire vérifier mon hypothèse, elle m'attire tout contre elle, me collant contre la peau de son ventre que je constate bien chaude, puis me tripote sans trop me demander mon avis, un peu comme Zaniab qui m'auscultait de ses mains à défaut de ses yeux. Elle sent bon le propre, comme si elle s'était lavée avant de quitter sa lampe. Ses griffes se baladent sur ma nuque, et son nez vient renifler dans mes cheveux. Une de ses longues nattes blanches vient me chatouiller les narines mais j'ose pas éternuer. Je sens son souffle chaud d'un côté de mon visage, et celui de Morr de l'autre. Je suis pas trop en position de protester ou de remuer, alors j'avale douloureusement ma salive dans ma gorge meurtrie, et reste tétanisée, retenant inconsciemment ma respiration, à attendre que ça passe, en suppliant mentalement Ranald de me tirer d'affaire sans heurts, et Esmeralda de me permettre de retrouver mon foyer et ma famille. Les gens du coin vénèrent plutôt Sigmar lorsqu'il faut se protéger des monstres, mais au vu du respect que j'ai témoigné à la maison de son vicaire, le fils de la comète n'est probablement pas d'humeur à écouter mes jérémiades.

Elle m'avoue alors - Ranald soit loué - que je ne suis pas à son gout à cause de ma maigreur.

Ma différence me sauve. Il y aura matière à écrire une belle histoire avec pareille morale.

Si je survis à cette nuit.

- Si madame, d'autres sont bien ventrus, mais moi je suis différente, je suis toute fine et filandreuse, toute moche et pleine de petits os pointus qui piquent les gencives, le genre d'amuse-bouche à se dégouter de manger quoi que ce soit d'autre après, ça serait vraiment dommage de gâcher votre palais avec moi je vous assure.

Ses griffes continuent de se balader le long de ma peau, glissant sur mes reins et me faisant frissonner de peur, mais elle a la gentillesse de ne pas me perforer la chair dans ses mouvements, une attention que j'apprécie tout particulièrement à sa juste valeur - elle est après tout la prédatrice joueuse, et moi la proie à sa merci. Néanmoins, savoir qu'elle ne comptait pas me manger m'offrit une bouffée de courage : de quoi remettre en route ma respiration qui s'était interrompue, et permettre à ma caboche d'abandonner les prières pour se remettre à réfléchir. Le mauvais esprit me proposait un marché : de la nourriture contre ma sauvegarde.

Ca a arrêté de cogner à la porte. Talecht va nous contourner, d'une manière ou d'une autre. Je n'ai vraiment plus une seconde à perdre.

Elle veut à manger. Bien.

Ma première idée c'est de lui préparer des bons petits plats avec les réserves du cirque - je ne me nourris peut-être pas beaucoup, mais ça ne m'empêche pas d'aimer cuisiner de temps à autres pour ma famille, et on a tout le matériel qu'il faut pour préparer des spécialités halfelines succulentes comme la tourte au fromage de chèvre et aux oranges. Néanmoins, je ne peux absolument pas mettre en danger ma famille en guidant un mauvais esprit droit vers eux.
Ma seconde idée, c'est celle qui m'est venue quand j'ai pensé au molosse que j'ai apprivoisé avec de la viande de porc. Je savais où se situait le commerce du cuisinier qui m'en a vendu régulièrement ce dernier mois, et il proposait après tout le meilleur jambon de tout Baerenthal - je ne voyais pas meilleur aliment à fournir pour repaitre une carnivore affamée ! Mais aura t-on vraiment le temps de s'introduire chez lui alors que Talecht va vraisemblablement alerter toute la ville de notre intrusion dans son domicile ? Moi qui pensait finir cette nuit en refourguant tranquillement une partie du butin à Herr Reginard afin de quitter la cage au petit matin vers de nouveaux horizons paisibles et luxueux, j'ai l'impression que le purin dans lequel je me suis embourbée ne va pas me lâcher aussi facilement.

J'ai tout à coup un étrange recul sur la situation. Difficile de croire que je suis en train de rêver alors que je me tiens tout contre le corps de la femme scarifiée et que ses griffes me chatouillent la chair à travers mes frusques sans trop respecter ma dignité. Pourtant, réaliser que je suis vraiment en train de négocier ma vie avec une si curieuse créature en échange de nourriture à profusion continue de paraître surréel. C'est comme si j'étais devenue l'héroïne d'une fable à Papi.

Je suis en train de vivre une aventure, une vraie de vraie.

Tout va bien se passer j'en suis certaine. Enfin à peu près. Comme Mori, elle fait un peu peur au premier abord mais elle n'est surement pas aussi méchante qu'on pourrait le penser. Elle a bien aimé mon cadeau, elle ne m'a pas blessée avec ses griffes et ses crocs alors qu'elle l'aurait pu, et elle me fait confiance pour dénicher de quoi faire ripaille. Je suis sure qu'une fois rassasiée, on pourra discuter pour faire connaissance et peut-être même devenir bonnes amies.

- Si c'est moi qui choisit les repas, alors on a un accord, madame... ?

Je laisse trainer une petite seconde pour lui laisser le temps de répondre si elle le souhaite, puis enchaine :

- Il est temps de filer à la halfeline ! Suivez-moi !

Je me saisis de la lampe et la fourre dans ma gibecière, puis cours vers la fenêtre et attrape la corde de mon grappin pour descendre en rappel à toute vitesse. Pas le temps de penser à comment je vais tenir parole dans l'immédiat - j'ai après tout encore une bonne poignée d'heures pour lui trouver de quoi lui remplir la panse. Pour le moment, je ne peux que détaler le plus loin de Talecht possible, et espérer que Sirrah pourra m'aider à me sortir du pétrin dans lequel je me suis fourrée.
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Il aurait été poli de la part de la dame-monstre toute nue de donner son nom lorsque Susi lui en laissa le temps. Mais peut-être parce qu’elle n’avait pas compris, ou qu’elle ne le souhaitait pas, elle se contenta de ricaner en hochant frénétiquement de la tête.

« Rah, c’est d’accord c’est d’accord ! »

Elle laissa Susi fuir récupérer la lampe, et sauter vers la fenêtre. La Halfeline s’accrocha à la corde, se laissa tomber dans le vide, et senti son pied buter contre le rebord.
Elle lâcha la corde net, tourna de côté, et s’écrasa tête la première en bas.

Sa vision se brouilla par un voile de milliers de mouche. Elle sentit une atroce douleur irradier sa mâchoire. Avachie sur le dos, elle vit Sirrah courir au-dessus d’elle, pour la secourir. Mais plus haut, au-dessus de l’arabéenne, le monstre suivi le même chemin que venait d’emprunter Tristepanse. Elle se jeta dans l’air, avec un salto, et retomba adroitement en pliant ses cuisses, dans une magnifique manœuvre de gymnaste. Et voilà qu’elle se releva toute droite, en poussant ses cheveux pour bien dévoiler son visage, et qu’elle avança toute droite vers la collègue de la Halfeline.

« Qu… Qu’est-ce que… »

Sirrah lia ses mains, et se mit à parler frénétiquement dans sa langue natale — elle était en train de prier, avec cette intonation universelle pour tous les dévots du monde entier. Le monstre ricana, et agita ses griffes en l’air.

« Coucouuu Sirrah ! Ça fait plaisir de te revoir !
– Qui… Qui êtes-vous ?! Vous approchez pas !
– Comment ça, qui j’suis ? Attends, tu vas me vexer ! Je suis inoubliable moi, et même que- ! »

Il y eut des aboiements de chiens qui remontaient de l’angle de la baraque. Presque deux secondes d’après, Tristepanse vit le molosse qu’elle avait eut le temps d’apprivoiser débarquer dans un sprint pataud, hurlant à tue-tête dans des cris d’alerte qui se réverbéraient dans toute l’avenue. Et juste derrière, surgit en marchant un Talecht vêtu d’une seule chemise comme vêtement, ses mollets nus, et à sa main, un marteau qu’il tenait fermement.
Il s’arrêta en découvrant la nouvelle amie des deux voleuses, attrapa son arme entre ses mains, et alors, la tête noire en fonte de son outil se mit à briller dans la nuit.

Le chien chargea à toute vitesse. La femme-hyène enjamba Susi, et ouvrit ses dix doigts griffus. Le molosse bondit, attrapa sa cuisse, et se mit à taillader dedans et forcer de sa gueule pour l’attirer au sol. La dame nue hurla de douleur, grimaça, puis commença elle-même à trancher par de vifs mouvements en plein dans le corps de la bestiole. C’était comme voir quelqu’un trancher une pomme avec un sabre ; en cinq, six, sept mouvements frénétiques, elle découpa le pauvre chien qui se mit à pigner et hurler à en faire mal aux tympans.

« HÉ LA HALFELINE, J’PEUX MANGER CEUX-LÀ ?! »

Talecht leva son marteau au ciel, et se mit à sermonner avec une voix rauque :

« Sigmar, aimé d’Ulric — Aide-moi à protéger mes enfants du mal ! »

L’arabéenne ne perdit pas de temps. Alors que le chien était encore en vie, elle s’était jetée sur Susi, avait agrippé son poignet, et l’avait aidée à se soulever.
Avec des yeux grand ouverts, et une voix transie de peur, elle se mit à paniquer :

« Qu’est-ce que c’est que ça, Susi ?! Bordel ! Bordel de merde ! »
Jet de descente en rappel de Susi (Acrobatie : +1. Facile : +2) : 20, échec critique. Oof.
Tu te prends un misérable 2 PV de dégât (On est qu’au premier étage tout de même) et saute ton tour.

Jet de saut par la fenêtre de la goule : 7, réussite.

Le molosse charge la goule (+2) : 6
Tentative d’esquive de la goule : 19, échec
La goule subit 19 PV de dégâts.

Talecht lance la prière « Présence Tutélaire » : 16, échec

La goule tente une attaque en retour avec ses griffes : 5, passe (Ni parade ni esquive possible), 9, passe
→ le chien de Talecht meurt dans d’atroces souffrances. La goule ne roule pas de jet pour se maintenir dans le Matériel.

Sirrah aide Susi à se relever (HAB+CHAR) : 3, réussite
Susi se relève et reprend son tour sans avoir besoin de dépenser une demi-action
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Re: [Naissance des Nations] [Tristepanse] La meilleure des vies (Westermark)

Message par Susi Tristepanse Bonchardon »

J'ai couru vers la fenêtre, bien décidée à me tirer de se guépier en vitesse. J'avais la tête pleine de pensées, sur la lampe, Sirrah, Zaniab, le vicaire, l'esprit affamé, le repas que j'allais lui trouver. J'ai vérifié que la griffe de mon grappin était bien fixée au rebord, me suis saisie de la corde, et j'ai bondi par la fenêtre pour commencer ma descente en rappel.

Je n'ai pas bien calculé mon saut. Mon esprit trop perdu dans le chaos de ma situation actuelle, je ne me suis pas assez concentrée sur mon mouvement - exactement le fruit de mes pires angoisses lors de mes représentations de contorsionniste. J'ai senti mon pied taper dans le rebord de la fenêtre. Je me suis vue lâcher la corde de surprise. Je n'avais pas encore touché terre que déjà j'avais pleinement réalisé ma situation, alors que je tombais la tête vers le bas.

Et merde.

Je me suis crispée de terreur. J'ai fermé mes paupières de toutes mes forces comme si faire disparaître le décor pouvait annuler ma situation. Serré mes petits poings comme s'ils pouvaient se saisir d'une corde invisible. Mordu de toutes mes forces dents contre dents pour me préparer à l'impact.

Je percute le sol avec la grâce d'une enclume. C'est ma tête qui encaisse le choc.

La douleur parasite toutes mes pensées. L'impact sur mon crâne, l'onde de choc dans mes mâchoires serrées, ma nuque qui s'écrase sur elle-même alors que le reste de mon corps rejoint ma tête sur le pavé, les os de ma colonne vertébrale qui se tendent à l'extrême, incertains d'être en capacité d'absorber le coup. Je ne sais plus trop où est le haut du bas, et si une partie de moi est encore consciente que je n'ai pas une seconde à perdre au sol si je tiens à la vie, l'autre est complètement groggy suite au choc. Mes pensées se font incohérentes, comme si mon corps et mon esprit s'étaient dissociés sous la force de l'impact, le premier ne répondant plus du tout aux stimuli du second. La douleur obnubile mes pensées, pourtant ma bouche ne crie même pas, comme si elle était trop loin pour obéir.

J'arrive à rouvrir les yeux. Y a toute la rue qui tourne. Des bruits au loin. Des aboiements, des grognements, puis des hurlements et des couinements. Sur le moment j'arrive même pas à lier les bruits à une situation - je les entend, mais ça ne m'évoque rien. Je sais juste que j'ai mal et que je dois me lever.

Péniblement, je commence à retrouver mes sens. J'arrive à tourner lentement la tête pour tenter de mieux appréhender la situation. J'entend le son de ma propre voix qui grommelle de douleur. C'est un peu rassurant de m'écouter geindre, ça me rappelle que j'ai pas encore pris la rose noire. C'est déjà ça.

Il y a des bras qui m'aident à me relever. Sirrah est venue m'aider. Elle a l'air complètement déboussolée par la situation, voire terrifiée. Autant pour ses connaissances sur la lampe, que je supposais capables de m'aider à désamorcer le merdier dans lequel je nous avais toutes les deux fourré.

L'urgence de la situation commence à s'imprimer de nouveau dans mon crâne, comme si je traitais toutes les informations entassées dans ma cervelle en même temps et avec du retard.
Une boule d'angoisse vint se faire un chemin dans mon ventre et ma gorge, alors que ma tête tournait encore un peu et qu'une vilaine douleur irradiait dans mes mâchoires et mes dents.
Je prend conscience des évènements dans la rue. Le molosse qui pousse ses derniers souffles sur le sol, dans une gigantesque mare d'hémoglobine alimentée par ses multiples lacérations. La femme de la lampe dont le griffes et les avant-bras étaient recouverts de cette même substance poisseuse, perdait aussi un peu de sang rougeâtre à cause d'une morsure à sa cuisse. Et puis il y a le vicaire Talecht, à quelques mètres d'elle, planté au milieu de la rue en chemise, son marteau brandi vers les nuages commençant à s'illuminer d'une lumière divine.

Sigmar est avec lui ? Alors ça fait de moi l'ennemie d'un dieu ?

Ou peut-être pas. Il n'y a pas de foudre qui tombe du ciel pour nous abattre, pas de comète qui apparaît soudainement pour nous écraser. Il fait juste de la lumière dans la rue. Peut-être que Ranald me protège. Peut-être que Sigmar ne me déteste pas encore.

Quoiqu'il se passe ou ne se passe pas, c'est maintenant ou jamais pour se carapater à mille lieues d'ici. Avec le vacarme qu'on a fait, y a la moitié de la cage qui va pas tarder à se réveiller pour zieuter dans la rue. Je vérifie mes appuis sur mes pieds - je me remet de ma chute, mon équilibre revient peu à peu, je devrais pouvoir courir. J'ai pas le temps de composer avec l'appétit de la femme nue azimutée ou des angoisses de mon amie - comme si on avait le loisir de tailler le bout de gras en ce moment !

- Prend le sac ! On se tire ! Maintenant !

Les quartiers miséreux où vivent Zaniab et Sirrah étaient plein de cachettes, mais je crains que traverser la ville jusque là-bas ne soit trop risqué - surtout qu'en ayant dérobé la lampe de l'arabéenne, c'est chez elle qu'ira Talecht en premier lieu. Il me faut une meilleure option.
Je n'en vois qu'une : Herr Reginarr. Il affiche de manière provocante son appartenance à un dieu rejeté par les autorités, il ne sera pas du genre à coopérer avec eux si toute la ville se met à nous chercher. Encore moins si on le paie grassement avec une partie du butin.

Reste qu'il ne faut pas que Talecht puisse nous suivre jusque là-bas.

Alors dans ma course, je me saisis de l'un de mes bolas à ma ceinture, commence à les faire tournoyer, et me retourne pour le chercher du regard et l'immobiliser en lui lançant dans les jambes... à supposer qu'il soit bien derrière moi.

Evidemment ma dernière action est conditionnée par le comportement de la goule. Puisque je ne lui ai pas répondu directement sinon qu'en gueulant qu'on fuyait, je ne sais pas si elle va le manger ou pas ^^°
Moralement, évidemment que Susi ne souhaite pas qu'elle mange le vicaire, mais j'ai considéré qu'au vu de la situation et de la panique totale, la petite halfeline n'avait pas vraiment le temps de répondre posément aux questions de tout le monde...
Susi Tristepanse Bonchardon, Voie de la voleuse, rang 2.

Profil : For 7 | End 7 | Hab 14 | Cha 12 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 7 | Tir 9 | NA 1 | PV 50/50

États temporaires :
-

Compétences :
- Roublardes : Acrobaties, Contorsionnisme, Crochetage, Déplacement silencieux, Évasion, Vol à la tire,
- Intellectuelles : Acuité visuelle, Langage secret - Jargon des voleurs
- Martiales : Esquive, Résistance accrue, Résistance à la magie(2)
- Divers : Chance, Cuisine, Vision Nocturne

Équipement :
Porté :
- Bolas
- Grenades assourdissantes
- Grappin
- Outils de crochetage
- Boucle d'oreille en or
- Couteau à beurre
- Gibecière
- Lait du Moot

Équipement de voyage (pas systématiquement porté) :
- Costume de scène
- Tenue de Monte-En-l'Air
- Miroir maudit
- Stocks de tabac
Awards \o/
Warfo Award 2021 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2022 du meilleur PJ - Ecriture

"Avec Susi, y a pas de souci !"

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