[RP Libre][La Déchirure] Seule, loyale au Roi-Phénix...

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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Ilahîn Alysante Esdalân
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Message par Ilahîn Alysante Esdalân »

J’avais beau savoir que c’était assez mal vu dans la bonne société, je ne pus m’empêcher de détailler ceux avec qui j’allais passer les prochains jours voire les prochaines semaines. Et je n’en tirai absolument rien à ma grande vexation puisqu’aucun d’entre eux n’était noble ou alors de maisons trop peu connues pour moi. Ce qui n’avait strictement rien à voir avec le fait qu’avant mon échappée, je fuyais les cours d’étiquette la moitié du temps et m’arrangeais pour faire autre chose quand il m’était impossible de m’esquiver. Au final, à part savoir ce qu’ils portaient sur eux et le fait que nous étions sept dames sur les douze, mes premières heures furent passablement frustrantes, d’autant plus que personne n’osait chanter ou discuter. Pour l’amour d’Asuryan, même à la trop courte pause du déjeuner, tout ce que je réussis à arracher comme paroles à l’un des lanciers fut que notre guide était manifestement une des membres de la garde de Caledor. Au moins nous fûmes autorisés à donner un peu de voix dans l’après midi.

À vrai dire, je ne m’en rendais compte que maintenant mais marcher était lent, terriblement lent. Sur n’importe quel cheval j’aurai pu parcourir trois fois la distance que nous avions faite et sans épuiser ma monture. Rageant, surtout après avoir passé toute une journée avec ce maudit paquetage sur le dos, mais au moins je pouvais le laisser tomber le temps de monter le camp. Le dit paquetage miaula. Il n’avait quand même pas osé ? Ouvrant rapidement mes sacoches, je découvris le chaton cendré qui m’avait déjà pris pour son coussin et me prenait désormais pour sa porteuse. Oui, il avait osé et ce n’était pas ses petits coups de museau sur la main qui allait me faire pardonner cette intrusion féline. Tiendil, notre cheffe, m’envoya avec un des archers pour puiser de l’eau dans un ruisseau proche. Pas de feu ce soir, juste de l’eau fraîche et quelques fruits glanés ça et là au fil du trajet sous la voûte céleste. Il faisait encore bon, la saison des neiges ne débutant pas avant encore au moins plusieurs mois, ce qui m’arrangea fort lorsqu’il fut l’heure de monter des tentes pour la nuit, préférant étaler ma couverture entre deux racines d’un arbre avec mon paquetage comme seul oreiller. Mais avant de s’endormir, il était grand temps de se décrasser du voyage et avec mes compagnons, nous nous sommes servi à tour de rôle du ruisseau comme d’un bassin improvisé, même si à son point le plus profond il ne devait guère m’arriver plus haut qu’au genou et que le faible courant était au mieux tiède. Au final, je me roulais en boule dans mon couchage jusqu’à mon tour de garde, celui précédant l’aube.

Une des lancières me tapota l’épaule pour me réveiller et que je prenne sa place en haut de l’arbre surplombant la route. Au moins la vue serait belle sur les alentours et vu ma garde, j’aurai même la chance de voir les premiers rayons. Le chaton lui en profita pour m’apporter un petit rongeur qu’il avait chassé pendant que je dormais avant de prendre ma place sous la couverture. Une bonne intention je suppose et si il voulait devenir un petit Kurnous, ça ne me gênait pas, tant que ses victimes ne finissaient pas dans mes affaires. Au final, mis à part une chouette qui vola le résultat de la chasse de Brume, il était gris fumée donc Brume me semblait un bon nom, rien de particulier n’eut lieu lors de ma veille et c’est avec une joie tranquille que j’accueillis les premiers rayons du soleil. Il était temps de se remettre en marche.

Cette journée ressemblait fort à la première jusqu’à ce que nous arrivions à l’orée d’un bois dense, traversé par la route. C’est là que Tiendil décida de mettre en place notre embuscade. Les quatre tireurs, dont je faisais partie, furent placés au même endroit, dans une des méandres de la voie pavée, cachés sous les frondaisons tandis que les huit lanciers étaient répartis de part et d’autres de la voie pour bloquer toute tentative de forcer le passage. Nous avions tendu les cordes de nos arcs et planté quelques flèches dans le sol pour être prêt à tirer à nouveau si la cible faisait mine de nous échapper. La fuite du messager n’était pas une résolution qui plairait au Roi-Phénix et personne n’avait envie ici de susciter son ire en raison de son incompétence. Ne restait alors plus que l’attente.

Il était peu après midi lorsque les sabots claquèrent sur les pavés. Tiendil n’avait même pas eu besoin de faire le moindre signe, déjà nous avions encochés nos flèches et nous apprêtions à bander nos arcs. Les sabots se rapprochait de plus en plus et rien ne semblait indiquer que nous avions été repérés par le cavalier. Dans quelques secondes, il allait passer la méandre où nous l’attendions. J’inspirais et bandais mon arc, amenant l’empennage au niveau de ma joue. Le cheval devint enfin visible mais pour se cabre immédiatement, avant même que nous ayons relâché nos traits. Sur quatre, une seule flèche toucha le cavalier, alors que la mienne alla se ficher dans un arbre, qui ne menacerait plus personne désormais. Jurant, je compris que la monture nous avais senti et dans sa peur elle avait projeté son cavalier à terre. Ceci dit, même si elle ne l’avait pas fait j’aurai quand même raté mon tir mais tout de même. J’étais à peine sortie des frondaisons, la lance à la main, que tout était déjà fini. Le cavalier n’était plus maintenu debout que par la pointe de la lance que Tiendil avait fiché dans sa gorge, l’achevant net.

Restait maintenant la sale besogne. Pendant que notre cheffe prenait connaissance des messages et calmait le cheval pour pouvoir fouiller ses fontes, avec Nyárë, la lancière de ce matin, nous dépouillâmes le cadavre de ses armes et de son uniforme avant qu’elle n’aille laver les vêtements dans un ruisseau proche, me laissant le soin de murmurer quelques mots pour le passage du mort dans l’autre monde. Au final, la tenue et le tabard du cavalier rejoignirent sa monture, ainsi que le plus gros de nos provisions, allégeant ainsi le fardeau de chacun.

Lorsque Tiendil nous réunit pour transmettre ses ordres, son visage s’était assombri mais sur ses lèvres flottait un sourire de prédateur. Quoiqu’elle ait en tête, je plaignais nos ennemis...
Ilahîn Alysante Esdalân, Voie du noble
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Ilahîn Alysante Esdalân
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Message par Ilahîn Alysante Esdalân »

L’après-midi s’étira lentement et tandis que le soleil nous réchauffait de ses rayons, je ne pouvais m’empêcher de revoir le visage du cavalier. Je savais que nous étions en guerre. Je savais que les messages qu’ils portaient ou aurait porté étaient tous au service du Traître. Je savais que mon serment allait me mener à ces situations et à d’autres encore. Et pourtant. Il n’avait eu aucune chance de s’en tirer, une embuscade au détour d’un arbre dans une forêt et tout ce qu’il restait de lui se trouvait dans les fontes de son coursier. Ainsi que dans la mémoire de ses meurtriers. Soupirant lentement, je me dirigeais vers le cheval, calmé malgré la mort de son cavalier, probablement conscient de ce qui l’attendait si il se rebellait. Moins d’un mois s’était écoulé et déjà j’avais tué à nouveau et à nouveau sur l’instant je n’avais rien senti. Un rire amer m’échappa tandis que j’étrillais le coursier, non décidément, la réalité était bien loin des longues sagas chantées par les ménestrels.

Nous reprîmes la marche, suivant à nouveau la route menant vers le sud pour au final nous arrêter peu avant le crépuscule auprès d’un lac. Tandis que certains, dont je faisais partie, montaient le camp, le reste de notre petite équipée partit en chasse pour agrémenter le repas de ce soir même si il était plus probable qu’ils nous amènent des baies et du petit gibier plutôt que du cerf ou tout autre gros animal. C’était là aussi la solution la plus sûre, un sanglier blessé figurant aisément parmi les animaux les plus dangereux de la région, mis à part les gros prédateurs bien évidemment. Il n’empêche que j’aurais volontiers donné mon peu d’or restant pour un peu de venaison et une coupe de vin d’Ellyrion. Mais nous devions marcher pour tendre une nouvelle embuscade, pour tenter un peu plus de perturber les lignes adverses, de semer la confusion en somme. Plus que des soldats nous devions êtres des fantômes, des partisans infiltrés dans les terres de nos ennemis. Et vu le sourire de notre cheffe, j’étais quasiment sûre qu’elle voulait qu’on se souvienne de nous comme les monstres dont on menace les enfants qui ne sont pas sages le soir. Ça m’allait, tant que nous faisions payer à ces traîtres le prix de leur infâme félonie.

Et si il nous fallait devenir des monstres pour cela, alors soit.
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Ilahîn Alysante Esdalân
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Message par Ilahîn Alysante Esdalân »

Maudite soit Tiendil.

Le plan n’était pas mauvais, retors, vicieux et sans doute à l’encontre de tout honneur, mais pas mauvais. Envoyer un membre de l’équipée se faire passer pour le messager, nourrir de fausses rumeurs, collecter des renseignements voire même, si il le fallait, assassiner l’ennemi et tenter de faire porter la culpabilité sur Malekith le Traître. Non vraiment, la ruse était bonne, à un petit détail près. Pourquoi fallait-il que ce soit moi sur le cheval et qui me fasse passer pour le messager?

Malgré les dénégations de Tiendil et ses arguments de talent d’équitation en raison de mon lignage ou simplement d’éducation à même de faire tenir la supercherie, je ne pouvais m’empêcher d’y voir une petite pointe de sadisme à l’idée de rendre la nobliaude qu’on avait imposé à son groupe enfin utile à quelque chose. Et son grand sourire innocent ne faisait que me renforcer dans mon idée.

Comble de la malchance, je ne pouvais même pas me réjouir à l’idée d’acquérir au moins un peu d’armure dans mon malheur, le plastron de la victime de notre embuscade étant trop lâche pour ma carrure, endommageant autant la mascarade qu’il se risquerait à me gêner au moindre combat, Isha m’en préserve. Seule présence réconfortante, les autres avaient promis de se tenir cachés à proximité, pour pouvoir me venir en aide si la situation venait à dégénérer ou que nous tombions sur une cible assez attrayante. Même si dans le premier cas, cela risquait fort d’être pour me venger plutôt que pour me sauver.

Toujours était-il que je devais me diriger maintenant vers la demeure d’un petit noble à une journée d’ici et lui mentir pour qu’il attaque ses alliés au mieux, pour qu’il se retire du conflit pendant un temps au pire. Facile à dire, surtout en portant le tabard d’un mort. Au moins on avait rapiécé les accrocs par lesquels était entré son destin, mais le sang n’était pas tout à fait parti. Je n’avais plus qu’à espérer que mon manteau suffise à le dissimuler assez lorsque j’arriverai à notre objectif.

À l’approche du manoir, plus une grande maison légèrement fortifiée à vrai dire, notre chère cheffe me rappela encore les ordres, m’exhorta à la prudence et se proclama prioritaire sur mes affaires si je venais à périr. Si ma botte la manqua, son trait d’humour fit suffisamment mouche pour détendre quelque peu l’atmosphère pesante. Nyárë me souhaita brièvement bonne chance et c’est avec une sacoche suspicieusement ronronnante et la boule au ventre que je m’avançais droit dans un repaire ennemi.

Asuryan, j’en souhaiterai presque un combat ouvert mais avec ma malchance il aura lieu quand je serai désarmée et pile au milieu de la garde adverse.
Ilahîn Alysante Esdalân, Voie du noble
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