[Période des Trois Empereurs][Soeurs de Sigmar] Le joyau distordant

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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Melicent Hohenberg
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[Période des Trois Empereurs][Soeurs de Sigmar] Le joyau distordant

Message par Melicent Hohenberg »

Je vous présente ici les personnages qui feront partie de l'expédition pour la Couronne de Steinhardt. J'essayerai de prendre les points de vue de chacune d'entre elles lors de cette aventure. J'espère que vous aurez du plaisir à me lire.
Mordheim, Couvent des Soeurs de la Pitié de Sigmar
Au Crépuscule

Magreta Rosenberg


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Soeur Magreta passait dans les allées, les bras croisées dans le dos, louvoyant au travers des tables de son pas lourd caractéristique, dardant d'un regard sévère les jeunes novices en pleine session s'étude. Une fois par semaine, pendant trois heures, la Soeur Supérieure était en charge de superviser la période de lecture silencieuse des jeunes femmes de noble lignage. La tâche était plus ennuyante que difficile, mais c'était là l'une des obligations d'une Soeur Supérieure : Maintenir la foi et la ferveur dans les rangs, mais aussi l'ordre et la discipline. D'ailleurs, Magreta fit un bruit de raclement de gorge alors qu'elle vit la jeune Elyn perdue dans ses pensées, les yeux au ciel. Rougissant de honte, la petite se remit à ses lecture avec assiduité, n'ayant pas oublié la cuisante punition de la semaine dernière : la Supérieure avait laissé tombé un ouvrage de plus de milles pages sur sa tête pendant qu'elle était assoupie sur son livre de prières...

Satisfaite, la prêtresse se retourna en direction de la fenêtre pour regarder le soleil couchant. Elle s'approcha du rebord de pierre pour admirer les lueurs rouges qui illuminaient pour une dernière fois, avant l'aube, les ruines de la Ville Maudite. Voilà quelques années que la Catastrophe était venue du Ciel pour purger Mordheim de ses habitants. Les prières des Soeurs avaient gardé intact le Couvent, qui dominait la cité du haut du roc où il était perché, en plein milieu du Stir. De là où elle était, Magreta avait une vue imprenable sur les restes délabrés de ce qui était autrefois la Capitale prospère de l'Ostermark. Il ne restait que cendres fumantes de tout ce qui avait fait beauté de cet endroit. Aujourd'hui, les entrailles de la ville grouillaient d'Hommes-Rats, de démons chaotiques et autres créatures malfaisantes, tous à la recherche de la Pierre Maléfique qui causait tant de malheurs. Les Soeurs aussi la cherchaient, mais non pas pour l'utiliser. Non, ce qu'elles voulaient, c'était la faire disparaitre au plus profond du Roc, là où toute cette énergie hérétique serait enfermée, cloîtrée et protégée du monde extérieur grâces au prières sigmarites. C'était là l'unique but de l'Ordre, le seul moyen de les ramener dans les bonne grâces du Clergé de Sigmar. La seule raison pourquoi Sigmar avait protégé le Temple de la Destruction, à l'aube du nouveau millénaire.

Ramenant ses pensées dans la pièce, là où les bougies devenaient lentement les seules sources du lumière, Magreta jeta un regard sur les petites novices en pleine lecture. Toutes âgées entre dix et dix-huit ans, elles auraient bien pu être toutes et chacune la propre fille de la Soeur. Dans la quarantaine, Magreta avait gardé les traits nobles qui caractérisaient les gens de son statut. Ses cheveux étaient presque toujours cachés sous un voile, ce qui rendait ses traits encore plus sévères. Quelques rides apparaissaient ici et là, mais rien dont elle avait à avoir honte. De toute manière, que signifiait la beauté dans cet endroit reclus ? Jamais homme n'avait réellement posé les yeux sur elle depuis qu'on l'avait envoyé dans ce couvent lors de son enfance. Elle qui avait cru un jour posséder du pouvoir, des terres et jouer le jeu de la politique. Longtemps elle avait été révoltée de cet état des choses, mais avait fini par l'accepter. Il fût un temps ou l'Ordre avait encore bonne réputation, et où il était bien vu d'envoyer une fille offrir sa vie à Sigmar. Les choses avaient bien changé depuis...

Réalisant que cette paresseuse d'Elyn s'était encore assoupie, Magreta allait lui donner une bonne correction lorsque la porte s'ouvrit avec fracas, laissant apparaître une jeune femme blonde, tout essoufflée d'avoir monté les nombreux étages du couvent. Le poids de son armure de plaques n'avait sans doute pas facilité l'escalade des six palliers

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« Soeur Magreta ... » débuta-t-elle avant de se faire couper.

« Soeur Heidi, comment osez-vous? Avez-vous oublié les normes de politesses? Devant les novices en plus de cela? » répondit la Soeur Supérieur d'un ton sec, visiblement peu enchantée des manières cavalières de la prénommée Heidi.

« Pardonnez moi ma Soeur, je ne souhaitais pas vous offenser. C'est Soeur Pergunda qui vous demande d'urgence à l'infirmerie... »

Fronçant les sourcils, Magreta fit signe à Heidi de prendre la classe en charge alors qu'elle se précipitait à l'extérieur de la pièce. Descendant les marches à la volée, elle s'inquiéta de cette convocation soudaine. Pergunda n'avait pas l'habitude de pareils agissements, cela devait être très grave... Qu'avait-elle encore fait ? Cela n'aurait pas put attendre la réunion suivant les matines?

Après plusieurs minutes de descente et de marche dans ce labyrinthe qu'était le couvent, Magreta poussa la porte de l'Infirmerie.
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Soeur Pergunda était penchée au dessus d'un homme. Ses habits ne laissaient aucun doute : un autre mercenaire venu piller la ville des pierres maléfiques qu'elle contenait pour mieux les disséminer de par le monde. Un autre qui avait succombé à l'appel des démons lui demandant de contaminer l'Empire de cette immondice. Aussitôt, la Soeur Supérieure se mit à voir rouge et son sang ne fit qu'un tour. Encore une fois, Pergunda avait laissé entrer ce genre d'individu dans le Couvent. Malgré la décision qui avait été prise plusieurs mois plus tôt d'abandonner à leur sort les pauvres hères qui osaient s'approcher de la ville malgré tous les avertissements sur les dangers, voilà que cette Sotte de Pergunda avait décidé d'en ramener un céans. Sa bonté et sa naïveté la perdraient un de ces jours... Elle aurait eu mieux à faire chez les Soeurs de Shallya plutôt que dans l'Ordre des vierge guerrières de Sigmar, pensa Magreta.

« Soeur Pergunda, par Sigmar, quel diable vous a pris de laisser entrer cet homme ici ? Désirez-vous une autre admonestation de la Matriarche ? Expliquez-vous immédiatement » s'écria Magreta, laissant libre cours à sa colère. Pergunda avait beau être de même rang qu'elle, elle était plus jeune et moins expérimentée, ce qui justifiait le ton de reproche utilisé.

Pour toute réponse, Pergunda s'écarta pour montrer la blessure qu'arborait le jeune homme. La peau de son bras était noircie et les muscles se détachaient du membre. À un certain endroit, on pouvait même voir l'os au travers des chairs nécrosées. Magreta resta interdite un instant en voyant la gravité du traumatisme, et posa un main sur celui-ci. Un long frisson lui parcourut l'échine. Ses sourcils se froncèrent alors qu'elle retirait vivement la main, une moue de dégout se dessinant sur ses lèvres.

« Croyez-vous.. » souffla la soignante...

« Oui, il s'agit de magie. Magie noire je suppose au vu des effets. Où l'avez-vous trouvé ? »

« Près de ce qui reste du quartier des marchands. Nous faisions une ronde lorsque nous l'avons trouvé agonisant dans ce qui devait être une ruelle. Il disait être venu avec une bande retrouver la Couronne de Steinhardt.. »

« Impossible ! »
Rugit Magreta « La temple du Comte Steinhardt se trouve sur la rive Sud du Fleuve. Que ferait sa couronne sur la rive nord ? Balivernes que tout cela ! »

« C'est ce que je crois aussi ma Soeur, néanmoins il était persuadé de trouver un trésor là-bas.. »

« Plutôt une cache de Pierre Distordante vous voulez dire! Je dois en informer la Matriarche immédiatement... »


Sur ce, Magreta prit congé sans rien dire de plus, ni même remercier Pergunda pour ces précieuses informations. Celle-ci avait désobéi à un ordre tout simple, croyait-elle qu'on le remercierait d'avoir mal agit? C'était mal connaître l'Ordre, qui avait réussi à survivre tout ce temps de par leur discipline de fer. La femme avançait rageusement, les poings serrés. Si elle était Matriarche, les choses ne se passeraient pas comme ça. Par Sigmar, elle le jurait, toutes ici présentes apprendraient ce que signifie l'Ordre et la Discipline lorsqu'elle monterait de grade.

La Soeur marcha de longues minutes pour se rendre à l'aile Est du Couvent, là où les Douze Matriarches avaient leurs appartements. Elle toqua à la porte de ceux de Soeur Gertrud, sa supérieur immédiate. Ce fût une enfant, sa servante personnelle, qui vint lui ouvrir et la faire patienter. Sa colère s'était quelque peut apaisée, aussi respira-t-elle un grand coup afin de reprendre sur elle même. Elle fût finalement introduite auprès de son interlocutrice après quelques minutes qui lui parurent une éternité.

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Soeur Gertrud était une femme dans la cinquantaine avancée. Ses longs cheveux blancs lui tombaient sur les épaules, le long de son visage impassible. Rarement la Matriarche exprimait ses émotions. Sa maitrise de soi et de ses émotions était telle qu'elle pouvait calmer n'importe qui d'un regard.

« Matriarche Gertrud, pardonnez-moi de vous déranger à une heure aussi tardive » fit Magreta, baissant la tête avec déférence, car telle était la manière de s'adresser à sa supérieure. « J'ai des informations urgentes à vous communiquer. »

«Parlez, ma fille. Je vous écoute » dit la matriarche, d'une voix éraillée par le temps, mais néanmoins douce.

Pendant que Magreta exposait tout l'histoire, la vieille se contentait d'hocher la tête, la main sous le menton. Et lorsque le monologue fut terminé, celle-ci resta silencieuse un moment, l'air de réfléchir.


« Très bien. Peut-être y a-t-il Couronne sous roche, peut-être pas. Toutefois je vous rejoins sur l'idée qu'il y a de la Pierre Maudite derrière tout cela. Nous devons mettre la main sur celle-ci avant les pillards et les suppôts des Puissances de la Ruine...
Magreta, vous me suivrez dans cette opération. Faites quérir Soeur Kristen, nous aurons besoin d'une bonne force de frappe. Je n'ose appréhender les horreurs auxquelles nous devrons faire face. Soeur Pergunda s'occupera des soins, puisqu'elle est la plus compétente dans ce domaine. Enfin, pour compléter l'équipe, je propose Heidi, Ludmilla et Rosalinde. Qu'en pensez-vous?

Finalement, informez Soeur Edyth qu'elle sera nos yeux. Trouvez aussi une novice pour nous accompagner.. Nous partons aux premières lueurs de l'aube. Je vais informer le conclave de notre départ, ainsi que la Haute Matriarche. D'ici là, reposez-vous, vous en aurez bien besoin »


***

Couvent des Soeurs, à l'aube.

Getrud Merkel


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Le Hall du Couvent grouillait d'une activité intense en cette heure de la nuit. La matriarche Gertrud observait d'un oeil intéressé les dernières dispositions avant le départ. Tout se déroulait comme prévu. Les jeunes soeurs demandées avaient répondu par leur présence. La Matriarche en profita pour les détailler une à une lors qu'elles finissaient de se préparer.

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Son regard se posa en premier sur Soeur Krysten, qui revêtait les dernières pièces de son armure de plaques. Dépassant les autres de plus d'une tête, la prêtresse d'origine Norse était en train de tester l'équilibre de son immense marteau à deux mains alors que l'on tentait d'attacher les dernières sangles de sa protection. Krysten était douée d'une force prodigieuse pour une femme, mais se montrait introvertie et quelque peu timide. C'est elle qui supervisait l'entrainement aux armes des soeurs et des novices. Bien qu'elle soit promue depuis peu au rang de Soeur Supérieure, Gertrud savait qu'elle pouvait avoir une confiance infinie en cette femme. Il suffisait d'un seul ordre et Krysten se jetterait à tête baissée vers l'ennemi. Sa loyauté n'avait d'égal que la fidélité envers la Matriarche.

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Soudain, une petite voix paniquée attira son attention. Il s'agissait de Soeur Pergunda. À première vue, elle semblait s'énerver d'avoir oublié son désinfectant puisqu'elle ne le trouvait pas dans sa besace. Une gentille servante lui indiqua à quel endroit elle l'avait rangé quelques minutes plus tôt. La prêtresse se confondit en excuses, et continua de préparer ses effets en vue de cette mission. Getrud eut un petit pincement au coeur en voyant la scène. Des trois soeurs supérieurs sous sa tutelle, Pergunda était de loin sa préférée. Elle était la plus jeune de ses trois filles, mais aussi la plus douce et la plus attentionnée. Elle n'hésitait pas à prodiguer soins et conseils aux autres prêtresses, recueillait les oiseaux et animaux blessés, mais aussi les humains et nains qui trainaient dans le coin. La Matriarche avait eu à la gronder quelques fois à cet effet, mais sans réelle intention de punir. Elle était bien consciente que rien ne pouvait aller à l'encontre de la bonté et du grand coeur de sa protégée, et que la soignante finirait par ramener des blessés en cachette au couvant si on lui interdisait formellement de les emmener à l'infirmerie. Après tout, c'était grâce à elle que l'on avait eu les informations à propos de cette histoire de couronne.

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Le regard de la vieille passa à trois jeunes femmes, en ordre Heidi, Ludmilla et Rosalinde, trois Soeurs dans la force de l'âge, qui discutaient entre elles. Enfin, Ludmilla et Rosalinde discutaient, Heidi était un peu à l'écart. De nature un peu taciturne, cette dernière n'aimait pas beaucoup se mêler aux autres. Elle était très solitaire et ne s'exprimait pas beaucoup, sinon signifier son désaccord. Les autres s'amusaient parfois à la traiter de grincheuse, ce à quoi elle répondait habituellement par un grognement. Malgré tout, Gertrud savait qu'elle était très aimée et respectée par les autres prêtresses. De plus, elle possédait de bonne aptitudes pour les tactiques et stratégies de guerre. Un atout non négligeable pour la mission qui s'en venait.

Ludmilla, elle, était tout le contraire de Heidi. Son tempérament optimiste et bavard aurait pu en énerver plus d'un. Elle ne réfléchissait pas toujours avant de parler, pas plus qu'elle ne réfléchissait avant d'agir. Gertrud voulait l'emmener en tant que soutien pour l'équipe par les qualités spéciales qu'elle possédait. Sa joie de vivre était contagieuse. Avec elle, jamais le moral ne pouvait tomber à plat. Elle avait cette particularité d'être joyeuse en toutes circonstances. Au vu de l'expédition qui s'en venait, la matriarche comptait beaucoup plus sur son charisme débordant que ses maigres compétences martiales.

Enfin venait Rosalinde. Boule d'énergie sur deux pattes, cette jeune femme était infatigable. Conjugué à sa vision d'aigle, le fait qu'elle pouvait grimper partout faisait d'elle un élément essentiel à toute sortie à l'extérieur. La prêtresse servait d'éclaireur à la troupe et leur avait évité bien des ennuis depuis son arrivée. Pour ne pas la gêner, elle portait un équipement plus léger que les autres guerrières. Cela lui procurait un avantage indéniable par rapport au petit groupe : elle pouvait se faufiler silencieusement n'importe où et ne pas se faire repérer.

Les trois jeunes femmes continuaient de discutailler alors qu'une porte s'ouvrit à la gauche de la matriarche.


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Soeur Edyth fit son entrée, précédée par deux servantes qui la menaient à bon port. Celle-ci avait les yeux fermés la plupart du temps, et lorsqu'elle les ouvraient, c'était pour regarder dans le vide. Gertrud posa un regard de compassion sur l'aveugle.

« Bonjour Soeur Edyth. Le Soleil va bientôt se lever » dit simplement la vieille, pour donner une indication de sa présence.

Car Edyth était une Augure. En plus d'avoir donné sa vie pour son Dieu, elle lui avait aussi donné ses yeux. Pour la récompenser, Sigmar lui avait fait cadeau d'une vision sacrée qui dépassait celle des humains. C'est ainsi qu'elle pouvait voir la pierre maléfique, devinant les endroits où elle pouvait s'être incrustée.
La matriarche détailla l'aveugle, dans la trentaine, rasée au millimètre près. Elle n'avait conservée qu'une tresse derrière la tête. Il régnait dans ses mouvements incertains une certaine assurance et confiance envers le groupe. L'augure savait qu'on ne la laisserait jamais tomber.

Alors qu'Edyth venait s'installer auprès de la matriarche, celle-ci lui prit le bras et termina son inspection visuelle. Tout semblait en ordre, il ne manquait que Soeur Magreta et la jeune novice qu'elle devait emmener.

C'est sur cette entrefaite que les deux firent leur apparition. La Soeur Supérieure et une jeune novice à peine sortie de l'enfance.


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La matriarche fronça légèrement les sourcils.

« Soeur Magreta, qu'est-ce que cela signifie ? Je vous ai demandé une novice, non une jeune novice. Pouvez-vous m'expliquer ce que vous faites avec cette enfant ici présente ? »

Le visage de Magreta s'illumina d'un rictus mauvais.

« Voyez-vous, Matriarche, Elyn s'endort beaucoup de trop souvent lors des lectures. Elle préfère rêver plutôt que d'apprendre ses prières. Malgré mes corrections, son comportement ne semble pas vouloir changer. Il semble que l'intérieur de notre couvent soit trop ennuyant pour cette jeune novice, aussi j'ai cru qu'une sortie à l'extérieur serait un excellent moyen de lui changer les idées, vous ne croyez pas ? »

À ces mots, Gertrud croisa les mains sur son ventre et inspira un bon coup. Une colère sourde grondait au plus profond d'elle même. Malgré tout, son visage resta d'une impassibilité totale. La vieille possédait une maitrise d'elle même à l'épreuve de n'importe quoi, même de Magreta. Elle se devait de rester calme en toutes circonstances, même lorsque quelqu'un agissait de manière aussi vicieuse. Il n'y avait pas d'autre mots pour décrire ce qui était en train de se produire.
La Soeur Supérieure s'était vengée d'une pauvre petite novice de la manière la plus atroce qui soit, en la menant vers une mort certaine. Car nulle n'était dupe dans ce hall, une sortie à l'extérieur était dangereuse pour tous. La chasse à la Pierre distordante comportait son lot de risques, car non seulement cette roche pouvait avoir des effets effroyables, mais l'ordre n'était pas le seul à la rechercher. Nombreuses soeurs avaient péri hors des murs du couvent, abattues par les hordes de mercenaires et de créatures monstrueuses dévorées par l'appât du gain. Les cottes de maille et les armures de plaque n'étaient pas là pour faire joli, et les armes dans les mains de ces femmes dans la fleur de l'âge n'étaient pas des bibelots.
Or, l'ordre ne possédait pas d'armure pour des enfants. La petite devra être habillée de cuir. e plus, elle n'était pas assez forte pour porter les marteaux de guerre, ni même une épée. Elle devrait se contenter d'une dague. Peut-être deux si elle était assez forte pour les tenir en même temps. D'ailleurs, la pauvre petite Elyn semblait totalement effrayée. Si elle avait pu, peut-être se serait-elle sauvée à la course. Mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait se cacher à l'intérieur du couvent sans qu'on la retrouve, et sortir à l'extérieur seule était synonyme de mort. Elle n'avait d'autre choix que de subir le courroux de Magreta et de faire face à son destin.

Gertrud n'avait jamais été grande admiratrice des punitions de Magreta. Elle sentait dans ses gestes une sorte de vengeance envers les jeunes femmes qui n'avaient jamais demandé à se retrouver dans ces murs. Car Magreta non plus ne l'avait jamais désiré. Descendante d'une famille extrêmement riche et puissante, elle aurait été destinée à marier un homme de son statut pour augmenter l'influence de sa lignée. Malheureusement, son père en décida autrement. Terminés les rêves de luxe et d'opulence. La vie dans le couvent n'était pas celle des nobles. Et pourtant, Magreta avait tout de même joué le jeu du pouvoir, mais de l'intérieur. Elle avait rapidement gravi les échelons, par ruse souvent, mais aussi parce que son père donnait beaucoup d'argent au couvent. Ce n'était pas par démonstration de sa piété envers Sigmar qu'elle s'était retrouvée là, ni par hasard. Et cela, la vieille le savait bien.
Gertrud était consciente que la Soeur Supérieure convoitait son poste de matriarche, mais aussi longtemps qu'elle vivrait, elle s'assurerait que les choses ne se passent pas ainsi.

Après mûre réflexion, la vieille se décida à parler.


« Bien. Elyn restera en arrière, à mes cotés et de Soeur Edyth. Elle la guidera à travers les méandres des ruines de cette ville. Je m'assurerai de sa sécurité, mais vous aurez à répondre de la moindre estafilade faite à cette enfant. J'espère que vous avez bien réfléchi à la portée d'une telle décision et que vous en assumerez les conséquences. » dit-elle d'une voix lasse. Lasse de devoir réparer les pots cassés derrière les décisions stupides de Magreta.

D'ailleurs, celle-ci lui répondit par de foudroyants éclairs dans les yeux, avant de planter la novice pour se faire habiller par les servantes.

Et lorsqu'elles furent toute fin prêtes, Gertrud eut devant elle sept femmes dans la fleur de l'âge, vêtues d'armes et d'armures. Toutes étincelantes de métal et de beauté. De fières guerrières prêtes à mourir pour les idéaux : Les vierges combattantes de Sigmar. La matriarche sortit son épée de son fourreau et posa la pointe par terre, les deux mains sur le pommeau. Deux mains parcheminées, à la peau si mince que l'on voyait les veines poindre à la surface. Deux mains qui complétaient des bras décharnées, aux muscles tombants. Deux mains au bout de deux bras qui ne possédaient plus leur force d'antan, mais dont la Foi venait pallier le tout. Car si la vieille ne pouvait plus se battre aussi aisément qu'auparavant, elle avait tout de même un atout de taille : ses prières.
Seules les matriarches étaient autorisées à se servir de la Foi comme arme de combat. Certains appelaient cela la magie divine, Gertrud elle préférait parler de don de son Dieu. Ce sont ces prières qui donneraient un avantage aux combats, car si tous dans les rues savaient se battre, les prières devenaient essentielles pour assurer leur victoire.

Le premier rayon de soleil de la journée perça la grande fenêtre à l'Est, pour illuminer une statue à l'effigie de Sigmar. Toutes les femmes y allèrent d'une prière silencieuse pour leur Dieu, afin que leur mission soit couronnées d'efforts. Et lorsque toute eurent terminées :


« Il est l'heure, allons mes Filles. » déclara sobrement Gertrud.
Je suis pressée par le temps, je modifierai pour ajouter les couleurs aux paroles en revenant chez moi lundi !
Modifié en dernier par Melicent Hohenberg le 21 nov. 2015, 23:11, modifié 5 fois.
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Re: [Concours / Soeurs de la Pitié de Sigmar ]

Message par [MJ] XVI »

[align=]C'est bien dans le style que j'attendais. C'est long par contre, mais c'est ton choix.
A titre personnel je ne suis pas super fan de toutes tes images (que je ne trouve pas toujours proche de l'image mental que j' ais de sœurs sigmaristes de Mordheim), mais je ne te pénaliserais pas pour ça.
Tu as décidé que ton groupe colle aux restrictions du jeu de figurine vis-à-vis du nombres et du type des membres, ok, mais n'hesitez pas à bousculer le cadre de ces règles, qui n'ont pas cours ici.

Voila. Donc globalement j'aime bien et attends la suite des aventures de l’expédition de ses presque-saintes.

Sœur Gertrud et sa suite possède un potentiel de 3D6.[/align]

-- 11 Nov 2015, 12:14 --
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[align=]Les théologiens s'affrontent souvent pour savoir à quel calendrier se réfèrent les prophéties, il est donc difficile de savoir si celle de Niklaus le fou était précise, mais en cet hiver de l'année 2010, la terre trembla à Mordheim. Les secousses sismiques n'étaient pas rares dans la cité des damnés, mais cette nuit-là, la puissance ressentie était exceptionnelle, un impressionnant nuage de cendre se mêla à l'atmosphère déjà chargé de la ville, se propageant sur les faubourgs et les hameaux des alentours. Cette poussière, éclairait par les incendies surnaturels de l'agglomération, prit une teinte ardente et dans son épaisseur des silhouettes tournoyantes se détachèrent. Un son de trompe succéda aux grondements et toutes les abominations des rues hululèrent en réponse. Dans le ciel, le ballet des apparitions s'harmonisa avec la musique et pris un rythme effréné. Avec une joie malsaine d'autres créatures se joignirent aux farandoles et autres cercles, pour que finalement dans une grande répétition de la nuit du jugement dansent ensemble morts, démons, bêtes et hommes. Au paroxysme de cette virevolte impie, le sol trembla de nouveau, brouillant puis dissipant l'image. Seules les trompes résonnaient encore. Un splendide hôtel particulier apparu dans le brouillard incandescent, à l'intérieur une cour décomposée de fêtard bariolés entouré un monarque, le front pourrissant ceint d'une couronne miroitante. Un puissant craquement se fit entendre et de très nombreuses pierres ou structures de la cité s'élevèrent lentement dans les airs, voletèrent au grès de vents imaginaires, avant de brutalement s'effondrer et se ré-enchâsser au sol.

En une nuit les quelques cartes tracées par les explorateurs devinrent obsolètes, déformant les distances et les perspectives la rue des marchands s'intercala entre les docks et les quartiers nobles, elle réapparue aussi inexplicablement qu'elle avait disparu, encore toute décoré pour la fête fatale, mais l'impact de la comète n'avait pas épargné ses très nombreux occupants. Changés, Vides, enragés et obéissants à l'homme qui les avaient sacrifiés pour échapper à la colère des dieux, les anciens débauchés sortirent de leurs stases pour bousculer le rapport de force dans les rues. A leur tête, l'enveloppe qui avait contenu l'âme du comte d'Ostermark procédant les symboles du vieux pouvoir revendiqua son ancien titre.

Les très nombreux aventuriers qui peuplaient les faubourgs, tentèrent leurs chances dès le surlendemain, une fois la poussière retombées. Les cartes avaient été rebattues, la fortune souriraient à qui serait assez fort ou rusé pour l'arracher à des mains chancelante.


Tour un (Jusqu’au 21 Novembre) : première exploration dans la ville après la réapparition de la prospère rue des marchands
[/align]

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Melicent Hohenberg
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Re: [Concours / Soeurs de la Pitié de Sigmar ]

Message par Melicent Hohenberg »

Ces jeux aux images pas très jolies faites par des gars pour des gars n'ont pas pris en compte les préférences des filles aimant les licornes et les papillons... :^^: Je vous laisse le soin des images de monstres et de mort-vivants :mrgreen: :mrgreen:

Mordheim, rues de la Cité
Matinée

Heidi von Fueurbach


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« C'est là où nous l'avons trouvé »

Heidi pointa ce qui restait d'une ruelle coincée entre les ruines de trois bâtiments. Des maisons, des échoppes, des magasins? Nul ne saurait deviner ce qu'il y avait là dix ans auparavant. Les constructions de pierres s'étaient écroulées, éventrés par la force de l'explosion qui avait soufflé la ville suite à la chute de l'étoile. Les débris jonchaient les lieux, nul n'avait cru bon de balayer, ni faire le moindre ménage. Tout avait été laissé à l'abandon, même les corps dont il ne restait que des os rongés par la rats.

« Nous somme encore bien loin du quartier des marchands, êtes-vous sûre et certaine de ne pas vous être trompée ? » fit Magreta d'un ton condescendant, regardant Heidi de manière sceptique.

La jeune soeur grinça des dents à ces mots avant de répondre.

« J'aurais bien aimé vous y voir, avec le nuage de poussière qui couvrait les environs. Je doute fortement que vous eussiez été capable de revenir, vous qui avez de la difficulté à ne pas vous perdre dans les couloirs du couvent... »

« Suffit vous deux ! » siffla Gertrud, fixant sévèrement les deux soeurs « Cessez immédiatement vos querelles, j'attends à mieux de la part de deux représentantes du Clergé de Sigmar en sortie officielle. Nous règlerons tout cela à notre retour. D'ici là, je n'en veut plus en entendre aucune chercher noise... Ai-je été assez claire à ce propos ?»

Heidi hocha positivement de la tête, tout en jetant un oeil mauvais vers la Soeur supérieure, qui elle répondit d'un «oui» très sec. Le courant ne passait pas du tout entre ces deux-là, personne n'était dupe. Mais de là à presque se déclarer la guerre ouverte, c'était un pas qu'on aurait jamais cru être franchi. Surtout que c'était Heidi qui avait débuté les hostilités. La jeune soeur avait l'habitude d'être taciturne, et de subir le mépris de Magreta sans dire un mot. Mais voilà, elle s'était fait rabrouer de manière violente devant un groupe de jeunes novice la veille, et la prêtresse l'avait toujours en travers de la gorge. Elle se calma en constatant qu'elle avait dépassé les bornes, surtout que les autres la regardaient avec une telle confusion, comme si on la reconnaissait plus.

« Nous devrions peut-être fouiller les alentours. Comme la poussière est retombée pendant la nuit, nous pourrions trouver quelques indices à propos de cet homme, ne croyez vous pas...? » dit la douce Ludmilla, à la fois pour détendre l'atmosphère mais aussi donner quelque chose à faire à ces deux forts caractère.

On approuva implicitement la proposition de la jeune blonde, et le groupe se sépara en trois pour étudier minutieusement le terrain.

Cela faisait quelques jours qu'un tremblement de terre d'une intensité presqu'inégalée avait frappé Mordheim. Les Soeurs étaient bien habituées à quelques séismes de force variable, mais rien qui ne puisse réellement les effrayer. Cette fois-là ça avait été différent. Heidi avait bien cru que son heure était venue et que le couvent allait s'effondrer. Elle s'était réveillée en pleine nuit, prise de panique. Tout autour d'elle, les Soeurs criaient de frayeur dans le dortoir. Mais la Matriarche Supérieure avait réagi rapidement et avait fait sonner les grandes cloches. Toutes les pensionnaires du temple s'étaient donc réunies en vitesse dans la grande salle afin de prier, comme elles l'avaient fait 10 ans auparavant, presque jour pour jour. Jusqu'au lever du soleil, elles avaient récité les cantiques rendant gloire à leur Dieu, les enchaînant l'un à la suite de l'autre, sans arrêter ni même faiblir. Grâce à leur foi en Sigmar, leur forteresse tint bon.

Cela devait-être tout autre pour les ruines de la cité, mais aucune Soeur ne pouvait l'affirmer : Un impressionnant nuage de poussière avait recouvert l'ensemble de la ville, épargnant toutefois le Roc sur lequel le Couvent était juché. Impossible de sortir du temple, sous peine d'être asphyxié par ces débris volatils.

La veille, alors que le brouillard commençait à se dissiper, Pergunda était sortie avec un petit groupe, dont Heidi, pour voir s'il n'y aurait pas quelque chose d'intéressant. Officieusement, c'était pour vérifier qu'il n'y ait pas de blessés. Bien que cette dernière raison n'ait pas été évoquée, les jeunes femmes du groupe savaient bien pourquoi la Soeur Supérieure avait exigé d'aller à l'extérieur, elles n'étaient pas dupes. C'est ainsi qu'elles avaient nettoyé des plaies, refermé des entailles profondes, pansé des brûlures, mis des attelles pour soutenir des fractures et autres problèmes mineurs. Elles avaient prié Sigmar et Shallya pour les estropiés, et Morr pour ceux qui n'étaient plus de ce monde. Autant les répurgateurs détestaient voir les Soeurs de Sigmar débarquer dans le coin, autant les petites gens les adoraient. Avec une Soeur dans le coin, nul ennemi ni nul monstre n'osait s'approcher. Les aventuriers voyaient ces jeunes femmes arriver comme une protection, mieux encore, une bénédiction. Avec ces prêtresses-là en patrouille dans la Cité, on pouvait dormir tranquille la nuit. Leur présence signifiait que l'on pouvait explorer les ruines en sécurité.
Pourtant, il y a de ces êtres que même les Guerrières du dieu de l'Empire ne peuvent effrayer. Des individus à l'âme si sombre qu'aucun espoir de rédemption n'est possible.
La petite troupe de Pergunda, s'approchant de ce qui semblait être l'épicentre de cette nouvelle catastrophe, furent attirées par de faibles gémissements. C'est ainsi qu'elles trouvèrent un homme agonisant, souffrant de blessures peu communes. Heidi n'avait jamais vu chose semblable, et le teint de Pergunda était devenue blanc comme un drap. Le mercenaire disait s'appeler Karl Tempel et être venu avec une bande pour récupérer la Couronne de Steinhardt. Le pauvre ne se souvenait pas de ses agresseurs. Aucun souvenir sur leur apparence, ni leur nombre. En voyant la gravité de sa blessure, Les Soeurs prirent la décision de rapatrier l'homme au couvent afin d'en avoir le coeur net sur l'origine de ce traumatisme.

C'est pourquoi que sous les ordres de la Matriarche Gertrud, ces neuf prêtresses se retrouvaient à cet endroit précis le lendemain. Le groupe se sépara en trois pour la fouille : Heidi alla naturellement avec Ludmilla et Rosalinde. Bien qu'Heidi soit moins volubile que ses deux comparses, elle les appréciait malgré tout. Elle ne partageait pas toujours l'enthousiasme de Ludmilla, mais son optimisme et ses douces paroles lui faisaient toujours chaud au coeur - bien qu'elle ne l'avouerait jamais. Elle n'était pas non plus grande fervente de l'énergie débordante de Rosalinde, ni son intrépidité qui frôlait la négligence, mais reconnaissait que ses capacités dignes d'un filou était un atout d'importance dans une équipe. De plus, ces deux jeunes femmes étaient les deux personnes avec qui elle se sentait le plus proche, autant en grade, qu'en âge. La question à savoir pourquoi elle les avait suivies ne se posait même pas à son esprit.

Alors que Rosalinde était un peu plus loin, testant la solidité des murs de pierre pour grimper - question de se casser le cou tiens ! - et que les autres prêtresses étaient un peu plus loin, elles aussi à la recherche d'indices, Ludmilla s'était approchée silencieusement de Heidi.


« Ah, mais quelle mouche t'a piquée de répliquer comme ça à Soeur Magreta ? Des plans pour que tu te ramasses au cachot pendant trois jours pour insubordination ! Mais qu'est-ce qui t'as pris de réagir comme ça, dis moi ?» chuchota la petite blondinette de sa douce voix qui voulait se faire courroucée, mais qui sonnait comme plus inquiète que d'autre chose. Ludmilla était dans l'incapacité totale de se fâcher.

Pour toute réponse, Heidi fit un grognement et haussa les épaules. Ce n'était pas le temps de ressasser les évènements de la veille, et elle ne voulait pas impliquer les autres dans cette histoire. Ce qui s'était passé la concernait elle seule, et Magreta. Et avant que l'autre ne puisse répliquer quoi que ce soit, elle fit un grand pas par en avant pour s'éloigner un peu de la petite. Entre temps, quelque chose de brillant attira son attention. Elle s'approcha, et tomba sur deux pièces d'or. Elle en saisit une qu'elle fit tourner sous ses doigts pour l'observer de plus près. Un simple Guilder, la monnaie de Marienburg. Mis à part l'hypothétique provenance de l'homme, cela ne donnait aucune information supplémentaire pour leurs recherches. Heidi allait ramasser la deuxième pièce sur le sol lorsque Ludmilla rappliqua :

« Elle ne mérite pas mieux que ça, cette méchante Magreta, de se faire rabrouer comme tu l'as fait! Je te trouve bien courageuse, je n'aurais jamais osé faire une chose semblable, surtout devant.. »

« LA VACHE ! Les filles ! Vous ne croirez jamais ce que je vois ! »

C'était la voix de Rosalinde qui s'était écriée, perchée sur les restes d'un mur quelques mètres plus haut qu'elles.

**

Mordheim, rues de la Cité
Au même moment


Rosalinde Schlieffen

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« Suffit vous deux ! »

Pendant que la matriarche vilipendait les deux soeurs, Rosalinde levait les yeux au ciels. Magreta deversait encore son fiel sur quelqu'un, et Heidi réagissait au quart de tour à la provocation. Malgré l'animosité qui régnait entre les deux, la soeur était d'avis que l'une devait cesser de jouer à l'hypocrite, et l'autre de ne pas céder devant ce petit jeu. L'attitude passive-agressive la Soeur Supérieur faisait tomber plusieurs personnes dans le piège de la colère, dont Heidi. Cette dernière passait donc pour l'agresseur dans cette histoire, du moins pour un observateur extérieur. Heureusement, Gertrud était bien consciente de ce qui se passait et faisait son possible pour limiter l'influence négative de Magreta.

Par chance, Ludmilla brisa cette atmosphère chargée de négativité et toutes se séparèrent en groupe. Rosalinde leva la tête pour apercevoir les ruines de ce qui devait être une grande maison ou bien une grande auberge. Elle s'éloigna donc un peu de ses deux compagnes pour aller voir ce mur de plus près. Il faisait bien plusieurs mètres de haut, il était certain qu'elle aurait un excellent point de vue de ce perchoir. La jeune femme testa la solidité des quelques prises à sa portée avant de quitter le sol pour de bon. S'il y avait bien quelques endroits où la brique était friable, elle avisa des brèches sûres où mettre ses mains et ses pieds et put grimper en relative sécurité.

Toute tension quitta le corps de la prêtresse alors qu'elle défiait la gravité. Rien n'était plus relaxant à son avis que de monter plus haut, toujours plus haut. La jeune femme avait découvert ses talents particuliers alors qu'un des nombreux chat du couvent s'était retrouvé on ne sait comment tout en haut d'une grande statue à l'effigie de Sigmar. Le pauvre petit miaulait de peur, mais personne ne pouvait le descendre, même une grande perche ne suffit pas pour l'approcher. Sans réfléchir, Rosalinde, alors novice, avait grimpé tout en haut sans presqu'aucune difficulté, avait mis le félin sur son épaule avant de redescendre tout en douceur. Autant on l'avait félicitée, autant l'avait-on sermonnée sur les dangers de tout cela afin qu'elle ne recommence pas.

C'était bien évident qu'elle allait le refaire... à l'abri des regards cette fois.

Le point culminant de cette histoire fût lorsqu'elle se décida de monter la plus grande tour du couvent, celle où se trouvaient les cloches. Il y avait bien un escalier pour y accéder de l'intérieur, mais cela n'avait aucun intérêt pour elle. Quelle sensation cela fût de senti le vent sur son visage, qui se faisait de plus en plus fort alors qu'elle montait toujours plus haut. Quel délice d'entendre les cris de Soeur Magreta tout en bas qui s'époumonait à propos des pires sévices qu'elle lui ferait vivre si elle ne descendait pas immédiatement. Quelle joie lorsqu'elle arriva enfin jusqu'en haut et sonna une cloche qui enterra les hurlements de rage de la Soeur Supérieure.
On la gratifia de dix coups de ceinture de cuir sur chaque main pour la punir, avant de la nommer Soeur quelques semaines plus tard.

Depuis, on l'emmenait lors de missions plus sensibles. Rosalinde ne servait pas à grand chose lors des patrouilles régulières. Elle ne savait pas se battre correctement, les lourds marteaux de guerre finissaient par la fatiguer, et elle détestait porter les armures de plaques. Elle était bien meilleure dans ce qui requérait de la discrétion. Elle maniait l'arbalète comme nulle autre et pouvait tuer des gros rats avec une simple fronde. Elle avait développé une technique lui permettant de lancer deux roches presque en même temps. Ainsi, si la première roche ne faisait qu'assommer, la deuxième achevait généralement la victime. Cela avait bien servi la fois où, perchée dans une tour, elle avait surpris deux skavens en train de se balader un soir...
Rosalinde sourit à ce souvenir. Elle aimerait bien croiser à nouveaux ces énormes rats puants, mais ce n'était pas plein jour qu'il fallait espérer cela.

Le haut du mur qu'elle était en train de grimper la ramena à la réalité. La jeune prêtresse se hissa contre le bord pour s'assoir à califourchon sur a pierre, avant de jeter un regard sur l'intérieur du bâtiment. Ce devait-être une ancienne maison d'un bourgeois plutôt riche, à en juger par les poutres de bois qui avaient dû appartenir à un lit à baldaquins, ou encore là bas le cadavre d'une coiffeuse aux planches de bois finement gravées, les restes d'un coussin qui avait du être bien confortable il y a bien longtemps. Rosalinde devina qu'elle se trouvait sans doute dans ce qui avait été la chambre de maîtres. La moitié avait été soufflée par l'explosion, ce qui la rendait inaccessible autrement que par escalade. Voilà donc un lieu qui avait fort probablement été inexploré depuis la chute de l'étoile maudite. La Soeur en profita pour jeter un coup d'oeil, peut-être trouverait-elle quelque chose d'intérêt? Testant la stabilité de la pièce avec quelques coups de pieds, elle se risqua à débarquer de son perchoir. Elle avisa rapidement un coffre vermoulu dans le coin de la pièce, dont le cadenas rouillé céda sans broncher après un bon coup de pied bien placé. Elle en sorti des objets sans valeur apparente, sans doute sentimentale pour le propriétaire, et allait abandonner ses recherche lorsque son regard se porta sur un symbole de Morr tout au fond, gravé sur une boite d'ébène.

Extrayant le petit coffret du fond où il était caché, elle l'ouvrit pour découvrir quatre magnifiques dagues de jet. Elles semblaient faites d'argent, et avaient été parfaitement conservées des intempéries. Jugeant l'équilibre d'un arme en la lançant dans les airs et puis la rattrapant, Rosalinde décida d'en glisser deux dans ses poches, et les deux autres dans ses bottes. Nul doute que ces armes seraient utiles à un moment crucial, elle en était persuadée. Un petit papier plié en quatre accompagnait les dagues. Elle le prit aussi et retourna à l'endroit où elle était arrivée.

C'est à ce moment précis qu'elle remarqua ce qu'elle aurait du voir depuis sa montée. N'y croyant pas ses yeux, elle monta encore plus haut sur les ruines du mur de la maison.
Devant elle se trouvait le palais de Steinhardt. Oui. Là. Devant ses yeux.
Impossible.


« LA VACHE ! Les filles ! Vous ne croirez jamais ce que je vois ! »

Tout en bas, Heidi et Ludmilla levèrent la tête. Le reste du groupe ne mit que quelques secondes à arriver.

« Veuillez surveiller votre langage Soeur Rosalinde ! » cria Magreta, l'air courroucé.

Ce à quoi répondit Rosalinde, la voix plein de défi :


« Mais par les Saintes Couilles de Sigmar ! Y'a le palais de Steinhardt qui a poussé du sol là-bas pendant la nuit et vous voulez que je surveille mon langage ?!? »

L'air décomposé de la Sainte Soeur Nitouche en dessous d'elle lui arracha un sourire effronté.
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[MJ] XVI
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Re: [Concours / Soeurs de Sigmar ] Le joyau distordant

Message par [MJ] XVI »

Bon tu décide d'en mettre une tartine, c'est bon choix, mais sens que ce n'ai pas obligatoire.
Sinon même si l’intérêt du texte est plutôt inégal, je le trouve bon au final (surtout la fin, tu as de la chance c'est celui que je retiens). De plus tu t’évertues à raconter une histoire complète et on est là pour se faire plaisir donc très bien.

Donc je pense que tu obtiendra une rallonge de 3D6 au potentiel de ta bande avec un total de 6D6.

-- 23 Nov 2015, 18:19 --
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La fosse s'anima. De la douleur, la rage et la folie qui en saturait le fond, émergea brièvement une conscience malade. Un but obnubilant la motivait : s'emparer du symbole de souveraineté. Pâle reflet d'un objet tant convoité, mais inaccessible, il lui revenait de droit. Il était le maître et tous l'apprendraient.

Son esprit se tendit, s'extrayant avec peine hors de sa prison et toucha une statue difforme qui réagit violemment à ce contact, son corps de pierre rua comme sous l'effet d'une violente douleur. Les pages du codex chevillé à son dos s'animèrent, défilèrent pour s'arrêter au feuillet quarante-sept, le livre dégagea une forte odeur de soufre avant de s'embrasser sans se consumer. Les multiples visages de l'effigie minéral s'animèrent, se tordirent sous l'effet apparent d'un profond inconfort et une bouche sembla vouloir crier. Tous dans la physionomie de la créature évoquait un hurlement, mais aucun son sortait de son orifice, au contraire un lourd silence en sortit pour éteindre les bruits de la ville. L'énorme fragment de pierre magique qui animait l'abomination se consuma lentement en alimentant le sortilège.

La conscience démoniaque perdit de sa subsistance, s'effrita, mais parvient à se fragmenter. Les lambeaux échouèrent dans une dizaine de corps dont l'âme avait été chassée il y a bien longtemps. Les dernières parcelles de désir réveillèrent les entités enragées qui y étaient enfermées et subliminalement leurs donnèrent un but.

Poussant des hurlements silencieux et inaudibles malgré les pavés se brisant sous leurs sabots, onze possédés se ruèrent dans les rues pour accomplirent les souhaits de leur maître brisé.

Damnés, nul espoir. Même vos cris d'effrois vous sont volés.
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Tour 2: affrontement entre bande. Fin le 6 décembre

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Melicent Hohenberg
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Re: [Concours / Soeurs de Sigmar ] Le joyau distordant

Message par Melicent Hohenberg »

Mordheim, rues de la cité
Matinée

Edyth Wartenberg


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« Mais par les Saintes Couilles de Sigmar ! Y'a le palais de Steinhardt qui a poussé du sol là-bas pendant la nuit et vous voulez que je surveille mon langage ?!? »

Edyth haussa les sourcils. Le palais de Stenhardt, vraiment ? Comment cela pouvait bien être possible ? Était-ce seulement le vrai palais, ou un autre bâtiment sans importance ? Après tout, Rosalinde ne faisait pas partie du noble Ordre des Soeurs de la Pitié de Sigmar lorsque la comète était tombée sur la ville, dix ans plus tôt. Elle ne pouvait que s'être trompée. C'était la seule explication.

Et pendant que Magreta sifflait entre ses dents : « Petite insolente », Edyth porta ses mains en porte-voix, criant dans la direction d'où provenait la voix de la jeune femme.


« Soeur Rosalinde ! Êtes-vous bien sûre qu'il s'agisse du palais de Steinhardt? Pouvez-vous décrire ce que vous voyez? »

Ce à quoi elle lui répondit :

« Si c'est pas ça, c'est qu'c'est le palais de l'Empereur ! Jamais vu un château grand comme ça. Et ça ressemble pas mal au palais qu'on a sur les cartes, vous voulez que j'vous dise quoi de plus ? Que le quartier des marchands au complet semble avoir poussé en même temps ? À mon avis, faudrait aller y jeter un coup d'oeil de plus près, j'vois pas assez bien d'ici ! »

À ses cotés, l'aveugle reconnut le bruit de pas caractéristique de la matriarche qui approchait. Elle attendit que celle-ci soit au plus proche avant de s'adresser à elle.

« Qu'en pensez vous matriarche ? Toute cette histoire me semble tirée par les cheveux si vous voulez mon avis. »

« En effet, Soeur Edyth... »
répondit Gertrud. « Je n'y croyait pas un seul instant à cette histoire de couronne lorsque Soeur Magreta vint me voir hier... mais voilà, si le palais est bel et bien réapparu après toutes ces années, c'est que cela doit être vrai. Et simplement l'idée qu'il puisse y avoir de puissantes forces chaotiques derrière tout cela ne m'enchante pas le moins du monde. De plus, l'énergie maléfique aura attiré toutes les engeances dans les environs. Restons sur nos gardes, et faites moi signe si vous sentez quelque chose d'anormal .. »

Et pendant que la vieille s'éloignait, sans doute pour aviser les autres qu'il fallait continuer d'avancer, la voix cristalline de Ludmilla perça le silence.

« Hé ! Vous avez vu ? C'est la vieille Gilberthe ! OHÉ GILBERTHE !! » criait-elle d'excitation.

Evidemment, Edyth savait qui était la vieille mendiante.. qui ne la connaissait pas ? Une pauvre vieille qui avait tout perdu, si elle possédait un tant soit peu avant la catastrophe. Malgré le fait que les Soeurs lui intimaient de quitter la ville, elle se bornait à y rester, ignorant le danger et le froid. On se doutait bien qu'elle n'avait pas toute sa tête, la Glberthe. Elle se promenait dans les rues à la journée longue, ayant assez d'amis pour avoir réussi à survivre jusqu'ici supposait-on. Les prêtresses n'hésitaient pas a lui offrir la pitance lorsqu'elles la croisaient, et ce devait-être la raison pourquoi elle se rapprochait de la petite bande. La vieille n'hésitait pas d'ailleurs à colporter quelques rumeurs en échange de rations et, pour les Soeurs, c'était peu cher payé pour se tenir au courant de ce qui se passait dans cette ville maudite. Tout cela, c'était sans savoir qu'elle travaillait pour un comte Vampire, évidemment.

L'aveugle entendit Ludmilla, ou plutôt l'armure de Ludmilla qui s'entrechoquait à chaque pas, se diriger vers l'endroit d'où elles étaient arrivées lorsqu'une étrange sensation la poigna en plein poitrine. Instinctivement, elle serra l'épaule de la petite novice qu'elle tenait dans sa main, sans se soucier si elle lui faisait mal ou non. Elle sût immédiatement qu'il s'agissait de pierre distordante, sauf que cette fois-ci, l'effet était différent. La malepierre n'était pas seulement en train de pulser, comme elle le faisait d'habitude lorsqu'elle était proche, les battements se faisant de plus en plus forts alors qu'elle approchait. Non, cette fois-ci, la pierre était en train de brûler, de s'embraser. Ce fût à ce moment qu'elle vit les images qui défilèrent dans sa tête : une statue difforme avec un livre embrasé sur son dos. Et alors que l'effigie de pierre semblait se tordre, une décharge de douleur traversa l'Augure, qui tomba à genoux sur le sol. La statue de pierre qui s'animait dans son esprit ouvrit la bouche comme pour crier.

Et tout devint noir à ce moment.


****

Mordheim, les rues de la cité
Au même moment

Ludmilla Gerstenmaier


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« Si c'est pas ça, c'est qu'c'est le palais de l'Empereur ! Jamais vu un château grand comme ça. Et ça ressemble pas mal au palais qu'on a sur les cartes, vous voulez que j'vous dise quoi de plus ? Que le quartier des marchands au complet semble avoir poussé en même temps ? À mon avis, faudrait aller y jeter un coup d'oeil de plus près, j'vois pas assez bien d'ici ! » avait crié Rosalinde du haut de son perchoir, plusieurs mètres au-dessus du sol.

Ludmilla s'était extasiée devant cette perspective, que des bâtiments soient sortis de nulle part, comme ça, après un tremblement de terre. Seraient-elles les premières à fouler cet endroit inédit ? Que trouveraient-elles là-bas? Oui bien sûr il y aurait des monstres et des rats, comme toujours... mais peut-être la couronne dont on parlait depuis ce matin ! Quelle découverte cela serait !


« Oh, mais c'est génial Heidi ! J'ai si hâte d'aller explorer ces nouvelles ruines ! Pas toi ? » dit-elle à son amie, qui répondit avec son grognement caractéristique, que Ludmilla interpréta comme une affirmation. La petite devinait que sa taciturne compagne trépignait elle aussi d'impatience à l'idée d'en découdre avec des créatures chaotiques, même si elle ne l'exprimait pas. Voilà plusieurs années qu'elle la côtoyait, elle pouvait deviner toutes ses pensées, même celles qu'elle n'osait pas dévoiler.

D'ailleurs la matriarche s'était approchée, leur faisant signe qu'elles devaient repartir au plus vite. La jeune blonde était prête à cette éventualité, aussi s'était-elle dirigée vers l'endroit d'où elles étaient arrivée. Et c'est à cet instant qu'elle la vit : La petite vieille a la démarche claudiquante, qui se déplaçait avec son bâton... Gilberte Noiraud !


« Hé ! Vous avez vu ? C'est la vieille Gilberthe ! OHÉ GILBERTHE !! » s'écria-t-elle, en faisant des grand signes de bras à l'intention de la mendiante. Gestes totalement inutiles puisqu'il était évident qu'elle les avait vues, et même entendues de loin. Les Soeurs de Sigmar ne se déplaçaient que très rarement en silence.

Ludmilla marchait en direction de la paria lorsqu'elle entendit un grand cri derrière elle. Elle se retourna vivement pour voir soeur Edyth, sur le sol, la tête entre les mains. Puis soudain, plus un seul bruit. La jeune prêtresse tenta de parler, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Elle tapa sur le sol plusieurs fois avec sa botte, sans aucun effet. Elle tourna la tête pour voir Gilberthe qui continuait à marcher vers le petit groupe. Elle retourna la tête pour voir la matriarche qui dégainait sa longue épée, suivie de Krysten avec son gigantesque marteau et puis les autres. La blondinette, par prudence, sortit son épée et décrocha son bouclier prête à faire face à un éventuel ennemi. C'est ainsi qu'elle réalisa que, si sa bande était armée jusqu'aux dents, ce n'était pas le cas de la mendiante.

Sans réfléchir un seul instant, elle se mit à courir en direction de la vieille, toujours à l'intersection de ce qui avait été deux rues pavées. C'est là qu'elle la vit : Une créature tout droit sortie des pires cauchemars. Un vil croisement entre un humain, un mutant et un démon. Une effroyable abomination qui avait des pinces énormes à la place de des mains, deux cornes lui sortaient de la tête et des protubérances osseuses qui lui sortaient du dos. Elle devait faire plus de deux mètres de haut.


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Les traits de Ludmilla se déformèrent sous l'effet de la peur, et sa bouche se tordit en un cri. Mais aucun son ne vint. La seule réaction qu'elle eut, fût de lever son bouclier bien haut alors que le possédé frappait. Si sa protection lui permit de ne pas se ramasser le coup en plein tronche, elle se déforma tout de même sous l'impact et n'absorba pas entièrement le choc, la prêtresse accusant le reste. Elle tomba à la renverse et entraina Gilberthe dans sa chute. Seule le corps de la mendiante prévint la tête de Ludmilla de percuter lourdement la pierre. Toutefois, celle-ci était sonnée et n'était pas prête à encaisser un nouveau coup. Se cachant du mieux qu'elle pouvait, elle attendit le second coup.. qui ne vint pas.

La créature venait de se ramasser un trait en plein bras, gracieuseté de Rosalinde, toujours perchée sur le bâtiment, arbalète à la main. Cela laissa tout juste assez de temps à Heidi d'arriver et d'envoyer un solide coup de marteau à deux mains, dont un qui brisa la mâchoire de la créature.
La prêtresse ne semblait nullement effrayée par la créature qui se trouvait devant elle. Déviant les attaques de l'abomination chaotique, elle envoya de nombreux coups qui auraient fait pâlir d'envie de nombreux nain. Elle frappait durement et efficacement les points sensibles du monstre. Magreta vint donner un coup de main quelques instants plus tard, soutenant la jeune femme en attaquant la créature de dos. Moins bien défendue, elle ne pouvait se permettre d'encaisser les coups comme Heidi, mais pouvait efficacement attaquer aussi avec ses deux marteaux.

Ludmilla en profita pour se relever et emmener Gilberthe avec elle vers le reste du groupe qui était lui aussi aux prises avec une seconde créature. La matriarche, Pergunda et Krysten attaquaient sans relâche, ne laissant aucun répit au possédé. La prêtresse Norse était presque aussi grande que la chose, et la matriarche frappait d'estoc à l'aide de son épée. Un sang noir et épais coulait abondamment des plaies de l'ennemi. Ludmilla trouva l'Augure et la novice cachées un peu plus loin et s'engouffra elle aussi dans la cachette : un trou dans le mur du bâtiment.

En quelques minutes, tout fût terminé. Les abominations s'étaient écroulées sur le sol, sans vie. Les Soeurs allaient se regrouper pour constater les dégâts lorsqu'une troisième créature fit son apparition, puis une quatrième. Une expression de lassitude apparût sur le regard de la matriarche. Son groupe était épuisé, les prêtresses avaient combattu pendant de longues minutes et la sueur perlait de leur front. Heidi avait sans doute été légèrement blessée dans l'assaut puisqu'elle avait de la difficulté à tenir son arme. Krysten, pour sa part, avait du sang qui s'écoulait d'une profonde entaille sur sa joue. L'idée d'avoir un second round ne semblait pas du tout plaire à la matriarche. Lançant un regard en haut, elle fit un signe à Rosalinde qui avait toujours son arbalète à la main.

Les cinq soeurs armées firent un mur devant celles qu'elles devaient protéger, prêtes à en découdre encore une fois avec ces monstres, et à les renvoyer là d'où ils venaient...


Je m'arrête là, je ferai intervenir Bertha au prochain post ^_^
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[MJ] XVI
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Re: [Concours / Soeurs de Sigmar ] Le joyau distordant

Message par [MJ] XVI »

Je trouve intéressant ta volonté de faire s'enchaîner les tours sur une seule séquence ininterrompue (A la base je voyais ça sur plusieurs jours, avec des allées-retour multiple dans les ruines afin de les explorer de jour et les fuir la nuit). Mais ton histoire colle très bien aussi comme ça, ça risque de provoquer des incohérences de temps avec les autres bandes, mais on est à Mordheim et si le temps s'écoulait normalement ça se saurait. Part contre il y a certes une rencontre avec un personnage de Vladimir, mais pas de confrontation c'est voulu ? Elle sera dans son texte ?

En attendant je te donne 3D6 pour un total de bande de 9D6
§§§§

Dans l'hôtel où la comète avait trouvé Steinhardt, La cour s'anima. Fait de chair livide et l'énergie mau-dite, couvert des plus beaux atours souillés par la fête et la mort, les gentilshommes dégénèrent de fines pièces de joaillerie aux lames acérées et les dames encore toute échevelées, se tenaient prête à bruler d'un feu impies quiconque viendrait réclamer la couronne de leur maître.

Le premier fut une bête énorme, large comme un taureau et furieux comme Khorne, elle survola d'un bond les escaliers pour atterrir devant les portes de la grande salle. D'un formidable coup de défenses le monstre en brisa les battants envoyant une pluie d'écharde à la ronde. Malgré cette débauche de puissance quiconque n'ayant pas la porte dans son champ de vision aurait été incapable de percevoir l'assaut, Mais le couronné était figé en face de celle –ci et tous ses serviteurs surent l'arrivée du possédé en même temps que lui. Comme les éléments d'un même corps ils pivotèrent pour se ruer sur l'asseyant. La haine des femmes de cour se matériali-sa sous forme de lourdes flammes violettes qui écorchèrent la poitrine du colosse, calcinèrent ses yeux et em-brasèrent sa crinière. Ce n'était pas suffisant. Le premier courtisan fut promptement sectionné d'un non cla-quement de pince. Le corps du titan fut traversé de toute part par d'agiles bretteurs voulant entraver sa pro-gression, mais d'un large révère, ils furent tous dispersés. Les excroissances présentent sur le membre rageur mutilèrent les escrimeurs, mais leurs âmes damnées étaient bien trop solidement attachées à leur corps pour les quitter si vite. La bête avançait toujours entamant sans un bruit le parquet délicat de ses ongles, il savait malgré son visage aveugle que l'objet de sa convoitise se rapprochait. Un obstacle se dressa devant lui, grand et maigre, portant encore l'uniforme de la garde du comte. La créature enragée le frappa, mais la griffe ne toucha rien, elle fit un pas de plus, sa jambe en s'abattant ne put devenir un appui fiable, le soldat lui ayant sectionné le sabot d'un coup de lame. Le possédé s'effondra à une dizaine de mètres du trône. Le maître, immobilisé sur son siège leva son bras et lorsqu'il l'abattit les épées de tous ses esclaves firent de même. Chassé de son corps le démon flotta fugacement au-dessus de la foule avant d'être attiré dans un hurlement de mime dans l'un des joyaux de la couronne. Ce fut le premier prétendant, mais il en vint bien d'autres…


Très posément les traits de la statue se déformèrent. L'intense douleur qu'évoquaient ses visages se transforma en caricature de souffrance. La surface de la pierre se couvrit de tache de pourriture et avec une len-teur inexorable la corruption recouvrit la totalité de l'ouvrage. Les détails, les reliefs s'estompèrent, les extré-mités se fissurèrent et churent, les parties massives se désagrégèrent comme si elles étaient faites de chaire. Du cœur démoniaque il ne restait rien. Le sortilège consuma le minéral avant de mourir dans une plainte sourde. Un vent que personne ne pouvait percevoir dispersa les derniers résidus qui tachaient le socle. Les lois de la nature bien que continuellement violées reprirent momentanément leurs droits.

La nuit avait masqué les environs, un léger bruit se fit entendre avant qu'une silhouette se découpe dans la rue boueuse. Elle ralentit légèrement pour s'orienter avant de repartir d'un pas décidé. Ceux qu'elle venait voir était tout proche…



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Tour 3 : tour standard.
Vous pouvez avancer sur vos objectifs, croiser d'autres joueurs, rencontrer des monstres, vous battre, survivre, faire des alliances etc… La seule chose imposée est que votre groupe rentre en contact (amical ou pas, momentané ou permanent, à vous de voir) avec un Dramatis Personae (je vous rappelle que le fluff ne définit pas la fin de ces personnages, n'hésitez pas à le faire si le cœur vous en dit)

Mélissande : Bertha Bestraufrung
Vladimir : Marianna Chevaux
Anton : Aenur
Scuzz : Veskit
Meleté : Johann le surin

Fin du tour le 27 décembre

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