[Déchirure][Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

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Depuis la Déchirure jusqu'à la création de l'Empire et de la Bretonnie, revivez ces âges passés de légendes.

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Erylth'ith Saëldar
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Erylth'ith Saëldar »

Lorsque deux chiens trop fiers se défient du regard, il n'est pas rare de les voir se saisir l'un l'autre à la mâchoire. Kohrir n'avait pas saisi mes paroles de la façon dont je souhaitais qu'il les entende ; n'ayant nullement remis en doute la valeur de son service, j'avais surtout voulu savoir s'il agissait en franc-tireur ou disposait d'alliés à proximité, auquel cas il m'eût été possible de les rejoindre. Mais lorsque sa main avait saisi mon habit, ce n'était pas une expression de protestation ou de conciliation qui s'était gravée sur mon visage ; pas du tout. Plutôt la mine haineuse d'un chien acculé qui n'écoute rien d'autre que l'instinct sauvage grondant au fond de son ventre.
Néanmoins, faire face à cet elfe était très loin d'être une bonne idée. Non seulement il avait une stature supérieure à la mienne, mais encore je n'étais pas réellement en état de lui faire ravaler sa propre bêtise - et surtout de me faire plaisir en me délectant de l'extinction au fond de ses prunelles d'une vie qu'il aurait gâchée en meurtrissant mon orgueil.

Je n'avais pas besoin de parler pour exprimer ma rancoeur ; elle se lisait suffisamment au fond de mes yeux sombres, ainsi que dans l'ourlet carnassier de mon rictus.


- Tiranoc ? grondai-je, la rage encore latente de mon coeur rendant ma voix rauque.

Une patrie où les équipages dévorent les plaines, menés par les coursiers altiers de mon peuple. Les chars de guerre de cette contrée sont réputés et il apparait assez évident qu'ils formeraient un atout appréciable dans les rangs de Malékith. Une ombre passa sur mes traits alors que je pressais la main contre ma blessure, le sang souillant mes doigts au travers de l'étoffe. Bien qu'il fut imbu de lui-même, je ne pensais pas que Kohrir fut un imbécile et sa manière d'annoncer les choses montrait qu'il pensait comme moi : plutôt détruire une arme que la laisser à l'ennemi. S'il me fallait rencontrer les enfants de Tiranoc, ce serait pour leur arracher leur allégeance ou leur ôter la vie, mettre à genoux leur région !
Je rêvais d'une Ulthuan unifiée sous l'emblème du véritable Roi, auquel s'associerait infailliblement le blason de Nagarythe. Un jour viendra où la grandeur de nos terres brûlera les yeux des lâches, des timorés, des faibles qui ont essayé d'entraver de leur corps la marche glorieuse du fils de Morathi !

Et chacun de ses serviteurs héritera alors d'un domaine et d'un éclat de son pouvoir... ce serait alors le temps non plus des loups, mais des chefs de meute, des squales. J'étais de ceux-là, attendant mon heure. Une heure trop lointaine à mon goût, mais que je me faisais le serment de saisir lorsqu'elle viendrait.
Et cette réflexion valait probablement aussi pour Kohrir, songeai-je en dardant deux yeux embrasés sur le dos de l'elfe. Lorsque j'aurai ce qu'il me fallait, celui-là mettrait des jours à me supplier avant que je ne l'achève.


- Je suis prêt à me mettre au service du légitime souverain de l'archipel jusqu'au bout, susurrai-je. Néanmoins, je n'entends pas qu'on me mène en bateau, à plus forte raison sans rétribution au bout du compte. Kohrir ! repris-je en aboyant presque son nom. J'imagine que vous prenez vos ordres de quelque chose d'autre qu'une ombre, n'est-ce pas ?

La raillerie était criante.

- N'est-il pas aussi idiot qu'il le semblerait de pouvoir espérer un jour recevoir nos ordres de quelqu'un d'autre que votre subtile grandeur ?

Mes mots étaient narquois, mais ma voix ne l'était plus. Je parlais ici avec le coeur ouvert, sans pudeur, avec une honnêteté évidente : j'exprimais ma soif d'ambition, mon désir brûlant de grimper les barreaux de la hiérarchie, de la reconnaissance - de l'influence. Parmi les plus faibles des Asurs, on considèrerait cette passion du pouvoir comme un mal. Une faiblesse de l'âme. Mais pour tous les partisans de Malékith, il était certain que ce ne pouvait être qu'une force. Nul ne décroche les étoiles s'il n'en a pas la volonté, nul ne décroche la lune s'il n'est pas prêt pour cela à brûler les étoiles !

Et ces cieux en flammes dont je rêvais pouvaient se voir au fond des fenêtres ouvertes sur mon âme.
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    • Ils disaient "Nous sommes les purs"... J'ai rétorqué "Vous l'étiez"...
    Erylth'ith Saëldar, Apprenti (voie de l'assassin elfe noir)
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    • "Nul ne décroche les étoiles s'il n'en a pas la volonté, nul ne décroche la lune s'il n'est pas prêt pour cela à brûler les étoiles !"
      • Erylth'ith Saëldar
"Je suis un fils de Nagarythe. La terre qui m'a vu naître tremble encore de la colère des fiers guerriers qui se battirent hier contre les légions démoniaques, et mon sang charrie ce souvenir brûlant par la malédiction d'Aenarion. Mes pas s'enfoncent inlassablement dans les ténèbres, sans remord ni détour."

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Dreynass Veladorn
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Dreynass Veladorn »

  • L’envie de flanquer quelques coups d’arc dans le bras cassé m’effleura l’esprit, mais je décidai de laisser tomber ce genre de chamaillerie futile qui ne nous mènerait pas à grand-chose. Ce qui ne sembla pas être le cas de l’autre qui renchérit de plus belle, avec une arrogance à peine dissimulée. Il fallait avoir un certain culot, à fanfaronner de la sorte, lorsque l’on venait de se retourner pour sécher une larme à l’abri des regards. Ou alors vouloir tellement faire belle figure que l’on crachait à la figure des gens dans le but de dissimuler ses faiblesses, pourtant clairement exposée. Et dans une telle position de vulnérabilité, autant la fermer. Mais la fierté, toujours… Un grand mystère.

    Quoi qu’il en fut, le dénommé Kohrir n’apprécia guère les paroles du matamore, et, endêvant, s’en prit violemment à lui en le soulevant bien haut et en le secouant brutalement. L’aura bien cherché, pensai-je en haussant malgré moi les épaules alors que je voyais le bras cassé malmené par la poigne du type. L’ambiance allait être des plus sympathiques, au sein de ce groupe nouvellement formé.
    Si fait, il était certain que le grand échalas et son pote magos étaient de véritables partisans de Malekith, à moins qu’ils ne jouassent avec brio la comédie. Et l’on en savait désormais un peu plus les concernant. Hormis le fait que Kohrir démarrait au quart de tour -ce qui pourrait être amusant par la suite si l’on se faisait chier-, il se dirigeait en direction de Tiranoc dans le but de subtiliser le possible appui que ces gens pouvaient porter à l’Usurpateur. Autre point intéressant, dans le cas où ils soutenaient véritablement ce dernier, Kohrir prévoyait de les éliminer. Mouais. A deux. Belle brochette de téméraires. Je ne pouvais m’empêcher, ironiquement, de me demander comment il comptait s’y prendre. A moins que, comme l’avait suggéré Eryltruc, se terraient dans les montagnes quelques fidèles du Vrai Roi. J’espérai qu’il y en avait un sacré paquet, parce que vu la dérouillé que l’on s’était prise, je doutais que, si ces nouvelles parvenaient à Tiranoc, les gens habitant cette région se soumettent de bon cœur à Malektih. Autant se joindre au côté gagnant, ce que nous n’étions plus réellement.
    Je gardai cependant ces pensées pour moi, préférant regarder en tant que simple spectateur la dispute qui occupait les deux elfes.

    Lorsque l’elfe au bras cassé apostropha violemment son vis-à-vis en gueulant son nom, je ne pus m’empêcher de pouffer. Il était si mal en point, et il continuait de chercher la baston. Pas possible, il va vraiment s’en manger une. Je levai les yeux au ciel, goguenard, et pourtant, au travers de ses piques et de son ton sarcastique, je me disais qu’il pouvait m’être sympathique, à toujours défier l’autorité ou à n’en faire qu’à sa tête. La soif de pouvoir qui l’habitait était également criante, tout autant qu’il était certain qu’il n’agissait que par appât du gain. Je me surpris à me demander s’il en viendrait à soutenir l’Usurpateur si celui-ci promettait une plus grande quantité d’or que Malekith. La question était intéressante ; jusqu’où allait sa fidélité et ses convictions ? Un peu comme nous tous, en fait.

    D’ailleurs, pour avoir côtoyé bon nombre d’elfes s’étant rangé du côté de Malekith, je me demandai soudainement ce qui pouvait bien les motiver, tous autant qu’ils étaient. L’honneur, la fierté, le sentiment de la légitimité de Malekith ? Hum… Non, tout cela sonnait tellement faux, c’était bien là le discours d’un hypocrite. Ce qui devait les motiver ne devait pas être autre que le ras le bol de toute cette société fondée sur ces principes de noblesse, d’apparence altière, et de tous ces elfes qui, respectant ce dogme, pétaient plus haut que leur cul. Se laisser aller de temps à autre, en quoi cela faisait-il mal, à part accroître le sentiment de liberté que l’on ressentait ? Pouvait-on troquer cela contre de l’or ? Mais avec l’or, l’on pouvait faire tout ce que l’on voulait, ce qui était, en quelque sorte, une définition de la liberté…

    Je secouai distraitement la tête, chassant toutes ces pensées de logique foireuse qui me faisaient tourner en rond, et reportait mon attention sur cette conversation dont j’avais, de ce fait, loupé une bonne partie. Un grognement, violente et acide protestation de mon ventre, acheva de me ramener à la raison.

    « Bha… Tu me demandes si je suis partant. Franchement, vu d’où je viens, tout me va, n’ayant nulle part où aller. Peut-être même est-ce une aubaine que d’avoir rencontré des types qui pensent comme moi. Enfin, temps que j’y suis, z’auriez pas quelque chose à grailler ? Sincèrement, je meurs de faim ; rien bouffé depuis cette fichue bataille. »
Dreynass Valendorn, Ombre Elfe Noir.
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Vladek
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Vladek »

Vladek commençait juste à reprendre la pleine possession de ses moyens, et à percevoir le monde alentours avec netteté, la douleur de son crâne semblant inhibée par la présence galvanisante de Dekh dans un coin de son esprit, lorsque Kohrir en vint aux mains. Passablement énervé par l'arrogance du nouveau venu au bras amoché, le compagnon de Vladek avait en effet soulevé l'impudent de terre, en faisant un défouloir pour sa fatigue accumulée des derniers jours. Le sorcier épousseta patiemment sa longue robe, estimant qu'une fois que Kohrir aurait retrouvé un semblant de calme, tout irait à peu près bien. Regardant autour de lui, le mage repéra sa besace, qu'il avait laissé chuter en tombant, à peine quelques minutes plus tôt ; il marcha tranquillement dans sa direction, faisant fi de l'agitation qui avait cours derrière lui. Se baissant en grimaçant, Vladek s'accroupit devant son sac, et vérifia rapidement que ses ouvrages n'étaient pas abîmés, et que la besace restait fonctionnelle. Une fois rassuré sur ce point, l'elfe tendit l'oreille, intrigué : derrière lui, la discussion montait d'un ton, car Kohrir ne transigeait pas dans son discours, et traitait dans l'absolu. Si tu n'es pas avec nous, tu es contre nous... Pareil raisonnement donnait facilement lieu à confrontation, et dans leur situation, ce serait un affrontement malheureux, si personne ne venait à intervenir pour séparer les belligérants. Vladek envisagea de se faire le messager de la paix, avant de songer dans un accès de mauvaise humeur que ces deux abrutis n'avaient qu'à s'entretuer, que cela lui serait bien égal. Monde de merde, que celui dans lequel il devrait se soucier du bien-être d'autrui, et faire office d'ange gardien pour ses compagnons ! La vérité, c'était que les forts étaient comme des lions, imposant leur force selon l'une des lois les plus élémentaires de la nature. Ceci dit, rien de constructif ne risquait de sortir de cette altercation, assurément. Pourquoi fallait-il toujours qu'il soit le seul à voir plus loin que le bout de son nez ? Le seul à penser à autre chose qu'au simple moment présent ? Il n'y avait absolument aucune raison que le groupe soit distrait de son objectif premier, uniquement parce que deux ego un poil trop chatouilleux s'étaient froissés par leur simple proximité ! Ces deux-là allaient l'entendre, dès qu'il trouverait la bonne volonté nécessaire pour mettre fin à cette comédie. Qu'ils se battent donc ! Il n'en avait cure, pour l'instant.
Toujours accroupi devant sa besace, le sorcier entama un semblant de prière de remerciement à l'intention d'Hekarti, déesse de la sombre magie, lui dédiant sa survie aux récents évènements. Ce-faisant, il fit de son mieux pour vider son esprit ; lorsqu'enfin il y fut parvenu, il poussa un long soupir, et se redressa, serein. C'est le moment que choisit Dekh pour se réveiller, et poser une question qui le surprit grandement :

*T'es-tu déjà posé la question de savoir pourquoi les dieux ne répondent pas à tes prières et tes appels, mon frère ?*
Silence. Long silence. Vladek voulut se détourner d'un questionnement aussi peu adapté à la situation actuelle, e aussi compliqué à résoudre, mais en vain, car son attention avait été suscitée, et son esprit travaillait déjà à lui fournir des arguments pour la conversation qui allait certainement s'ensuivre.
*Je suppose que c'est parce qu'ils nous ont créé, et qu'ils veillent sur nous de manière globale, sans s'intéresser davantage à chaque individu en particulier.*

*C'est vraiment ce que tu penses, frangin ?
Et les dieux manqueraient donc d'envie de nous venir en aide ?*


*Peut-être. Mais à quoi sert cette discussion, Dekh ? Où veux-tu en venir ?*

*C'est pourtant simple, frérot, et tu connais la réponse aussi bien que moi.
Si les dieux ne daignent pas protéger leurs serviteurs de la mort et de tous les dangers, c'est parce qu'ils sont en réalité trop faibles, et trop vulnérables en s'impliquant personnellement. Ils ne sont pas omnipotents, Vladek, cela, tu le savais déjà. Ils ne sont pas non plus infinis, pas plus qu'ils ne sont éternels. Alors, pourquoi seraient-ils immortels ?*


*Tu délires, Dekh. Nul ne peut tuer un dieu, qui ne soit lui même de condition divine.*
Silence lourd. Puis, la voix de Dekh résonna de nouveau dans leur esprit, et elle semblait teintée d'une pointe de raillerie, comme si un sous-entendu moqueur s'était glissé dans leurs pensées partagées :
*Non ?
Eh bien, c'est ce que nous verrons.*


*Dekh, je n'ai pas envie de discuter de théologie, ni de métaphysique de l'univers. Du moins pas maintenant.*

*Tu es sûr ?
Il faudra bien que nous en discutions, si tu veux accomplir notre destin, et devenir éternel.*
Vladek fut un instant surpris par la teneur de la phrase qui venait de se faire entendre dans ses pensées, mais sa mauvaise humeur reprit le dessus, accompagnée de violents maux d'estomac liés à la mixture qu'il avait ingérée.
*Dekh ?*

*Oui, frangin ?*

*La ferme.*


Et miracle, le silence se fit : boudeur, l'esprit de Dekh retourna se lover dans un coin de leur esprit, bien au chaud, tandis que Vladek saisissait deux des dix rations de nourriture qu'il transportait dans sa besace depuis leur halte, à Kohrir et à lui, au campement allié. Le jeune sorcier ne se faisait pas de soucis : Kohrir lui-même en transportait une douzaine, d'après son souvenir, aussi ne devraient-ils pas manquer de vivres en agissant de manière sensée. Lui-même souffrait à présent de violents maux de ventre, et cette souffrance était bien plus importante que celle de la faim : ce n'était pas le moment de gâcher des provisions. Se relevant, le mage lança l'une de rations, ficelée et empaquetée dans une espèce de tissu, en direction de Dreynass. Une autre suivit à l'intention de l'autre elfe, celui qui cherchait des noises à Kohrir. D'ailleurs, en parlant de ça...

"Tenez. Kohrir, quand devons-nous repartir ?"
Modifié en dernier par Vladek le 11 oct. 2015, 19:28, modifié 1 fois.
Vladek, Sorcier Renégat Druchii (Déchirure)
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[MJ] Le Sombre Garde
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Kohrir lâcha Eryll négligemment et le regarda avec mépris. Dans toute sa longue vie, il avait vu plus d'une fois des êtres de ce genre. Et il leur avait tous survécu. Il n'était pas encore né l'elfe qui l'abattrait. À part si son Seigneur lui demandait sa vie, mais Malékith était plus qu'un elfe.

« Pour répondre à votre question, oui je prend mes ordres de quelqu'un. Mais le Seigneur que je sers est pour l'instant à Anlec, et votre statut n'est pas assez haut pour que vous puissiez le rencontrer. Donc pour l'instant, c'est moi qui serais votre capitaine. Et ne vous en faites pas pour le nombre, nous sommes censé rejoindre une petite troupe de mes hommes d'ici quelques heures. J'ai aussi suffisamment de provisions pour nous faire tenir jusqu'à notre prochaine destination. Et nous allons repartir tout de suite. Depuis la guerre, ces montagnes sont infestées de monstres en tout genre. »
Jet sur la table des monstres : 2. Hum.
Comme pour illustrer ses paroles, un hurlement se fit entendre au loin. Kohrir devint encore plus pâle que d'habitude. Une réussite vu sa peau d'albâtre. Il se mit à courir aussitôt sur la route en pente en direction de la pleine. Ses longues jambes le portait à tout vitesse. Il se retourna pour leur parler, ses paroles portées par le vent vers eux.

« Courrez imbéciles, c'est le cri d'une manticore adulte. Et elle ne le pousse que quand elle chasse. »

Avec sans aucun doute les elfes comme proies...
Viens dans ma clairière petit PJ : http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopic.php?f=2&t=3552

Homo homini lupus, Plaute

Mère disait qu'il y avait bien pire que des loups dans les bois. Comme elle avait tort !

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Erylth'ith Saëldar
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Erylth'ith Saëldar »

Avec autant de méthode qu'un serpent attentif, je gravais les mots de Kohrir au fond de ma mémoire et au fond de mon coeur, pour me rappeler de ces informations autant que du timbre haïssable de sa voix. Haïssable.
La haine est cette chose fiévreuse qui parcourt les veines des individus assez forts pour être honnêtes avec eux et leurs désirs. La haine nous vient de nos envies frustrées, des contraintes imposées par la réalité et qui entrent en contradiction avec nos aspirations. Assumer sa haine, c'est assumer sa soif de grandeur et dès lors, mériter de prétendre à cette même grandeur. C'était pour cela que les timorés d'Ulthuan refusant cette violence bouillonnante en nous n'étaient que des parodies d'elfes, des modèles ratés bons à jeter à la mer.

Je dédiais un sourire aussi sincère que mauvais à l'adresse du balafré, bien que certain qu'il l'ignorerait. Dans un registre bien plus matérialiste, le dénommé Dreynass avait soulevé un point intéressant qui était celui de la faim... et la lanière de viande que j'avais mornement grignotée tout à l'heure, avant de tomber sur ce groupe haut en couleurs, n'avait pas vraiment rempli le vide de mon estomac. Avec dépit, je glissais la main dans mon sac pour en retirer un autre morceau de venaison salée provenant des rations militaires qui m'avaient été fournies au camp. Au moins, ces incapables auraient eu cette utilité, en plus de servir de révélation à mon âme comme à ma lame.
A peine portais-je la nourriture un peu âcre à ma bouche qu'un long et effroyable hurlement déchira l'air.

L'instinct est une bien belle chose. Souvent je m'étais vanté d'en avoir un particulièrement acéré, presque un sixième sens ; et en cet instant précis, mon instinct ne me hurlait qu'une seule chose. "Fuis."
Dans l'étrange feulement ou grondement qui avait retenti s'était faite sentir une extraordinaire soif de sang, une tonalité prédatrice - carnassière - à nulle pareille. Lorsque Kohrir prononça le terme de manticore, mes traits perdirent leur raillerie prégnante pour s'assombrir comme si j'assistais à mon propre enterrement. De ce que j'en savais, ces bêtes disposaient notamment d'une paire d'ailes de cuir qui les portaient haut dans le ciel, masse compacte de griffes, de muscles et de rage. S'enfoncer dans la plaine était certainement un excellent moyen d'apparaître parfaitement visibles aux yeux d'un tel chasseur... Mais Kohrir n'était pas un imbécile et je doutais qu'il se dirigeât dans cette direction sans arrière-pensée autre que celle de s'enfuir.
Du moins fallait-il l'espérer.

Pestant entre mes dents, je m'élançais à la suite du balafré en tenant mon bras blessé contre moi. Les ennuis semblaient coller à la peau de ces trois-là... Je priais de tout coeur pour qu'ils ne viennent pas non plus s'attacher à ma personne.

"Une destinée glorieuse est pleine d'embûches"
songeai-je ironiquement en faisant de mon mieux pour coller Kohrir.

Très court, désolée. ><
Et en cas d'éventuel piqué de manticore sur mon derrière, je précise qu'Eryl a une nette tendance à esquiver plutôt qu'à parer. :P
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    • Ils disaient "Nous sommes les purs"... J'ai rétorqué "Vous l'étiez"...
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    • "Nul ne décroche les étoiles s'il n'en a pas la volonté, nul ne décroche la lune s'il n'est pas prêt pour cela à brûler les étoiles !"
      • Erylth'ith Saëldar
"Je suis un fils de Nagarythe. La terre qui m'a vu naître tremble encore de la colère des fiers guerriers qui se battirent hier contre les légions démoniaques, et mon sang charrie ce souvenir brûlant par la malédiction d'Aenarion. Mes pas s'enfoncent inlassablement dans les ténèbres, sans remord ni détour."

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Dreynass Veladorn
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Dreynass Veladorn »

  • Mes yeux durent pétiller de convoitise alors que s’y révélaient de petits paquets ficelés tout droit sortis de la besace du mage. Et ne fallut qu’un seul geste pour que je m’en emparasse et que le coli si tôt réceptionné fût déchiré, révélant un morceau de lard séché et du pain de munition. J’avalai le tout goulûment, quand bien même tentai-je de réprimer ce désir de voracité qui m’étreignait et de soulager mon ventre vide d’une soudaine et violente bâfrerie. Mais rien à y faire, alors même qu’Erylth'ith Saëldar commençait à ouvrir le sien, mon paquet, ou du moins son contenu –et encore-, avait déjà terminé dans mon estomac qui protestait encore et toujours, n’en réclamant que d’avantage après ce qu’il avait considéré comme un amuse-gueule. Essayant tant bien que mal d’oublier cette souffrance ventrale, je reportai mon attention sur les propos de l’autre.

    Le rigolo. « Votre statut n’est pas assez haut pour que vous puissiez le rencontrer ». Ne se sent-il déjà plus pour nous morguer de la sorte ? J’aurais dû lui tirer une flèche dans la tronche lorsque j’en avais la possibilité. Encore que je l’ai toujours….
    Mais rapidement j’en vins à la conclusion que cela n’en valait certainement pas la chandelle, et que je ne savais pas non plus la façon dont les autres allaient réagir. Probablement pas en bien, pensai-je, encore que Erylth’ semblait nourrir quelques rancunes à l’encontre de celui qui se prenait d’ors et déjà pour notre chef.
    Bha, qu’importe. A la moindre faute ou erreur, ‘pourra toujours la lui balancer dans la face.

    Quant à Anlenc, j’en savais foutrement rien d’où ce bled pouvait se trouver, mais la perspective de s’aventurer en terrain « allié » m’enchantait déjà plus que de traîner dans le coin, se méfiant de n’importe quel type passant à proximité.

    Kohrir me tua cependant, alors même que, nous indiquant que depuis le début des hostilités, d’effroyables bestioles rôdaient dans les parages, un horrible hurlement retentit, et l’écho alla se répercuter lugubrement tout autour de nous. J’éclatai d’un rire nerveux, n’y croyant tout simplement pas, avant de cracher au sol, dépité. Etait-ce la fatalité qui s’accrochait inéluctablement à moi, comme une pute se fût entravée auprès d’un seigneur quémandant régulièrement ses services ? Si par bonheur nous parvenions à rejoindre les troupes de Kohrir et que, sur les centaines de petits groupements en faveur de Malekith, un traître s’y fût glissé, je ne doutais plus que ce serait à nous d’en écoper, assurément.

    Et le voilà qui fuyait, et force m’était de reconnaître qu’il avait raison. Si cela était bien une manticore, je ne donnais pas cher de notre peau. Vite fait, l’idée de laisser là le mage me titilla l’esprit, histoire de nous laisser que d’avantage de chances de survie si la bestiole était hargneuse et vindicative, d’autant plus que l’elfe était susceptible de nous ralentir, étant donné son état. M’enfin. Vu la tournure des choses, il s’agissait plus d’un « chacun pour soi », et, imitant les deux autres, je pris mes jambes à mon cou. Libre au mage de nous suivre ou non.
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Vladek »

Point d'inspiration, donc je garantis le minimum syndical afin de ne pas vous bloquer plus longtemps. Désolé =(
Vladek crut que son coeur allait cesser de battre lorsque le cri de la manticore parvint jusqu'à ses oreilles ; il se promit qu'un jour, lorsque tout danger serait écarté et qu'il aurait le temps de se reposer, il toucherait un mot à Kohrir à propos de son art de l'à-propos, qui laissait franchement à désirer : quelle idée que de mettre le destin au défi en parlant de malheurs plus grands encore que ceux nous affectant ! Voilà qui constituait assurément un excellent moyen pour provoquer quantités de désastres supplémentaires, tous plus malheureux les uns que les autres... Comme c'était à présent le cas : à peine Kohrir avait-il mentionné l'existence de dangers dans la nature environnante que l'un de ceux-ci s'était immédiatement manifesté ! Vladek avait beau savoir que l'elfe balafré n'y était pour rien, cela n'empêchait pas l'évènement de lui rester en travers de la gorge...

L'urgence de la situation reprit le dessus, et dans l'esprit du sorcier commença à émerger l'idée que toutes ses râleries n'allaient pas, somme toute, éloigner le danger. Grognant de mauvaise humeur, il emboîta le pas à leur guide, essayant tant bien que mal de faire abstraction de la douleur lancinante présente dans tout son corps...
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par [MJ] Le Sombre Garde »

Courant comme des dératés, les quatre elfes tentèrent tant bien que mal de se soustraire à l'appétit de la manticore. Malheureusement pour eux, la bête semblait les avoir repéré : ses cris affamés se rapprochaient de plus en plus. Ceci fit bien évidemment redoublé d'ardeur les coureurs. Finalement, ils arrivèrent en bas de la pente, mais malheureusement pour eux, en dehors de la forêt. Et la manticore se posa devant eux.

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C'était véritablement un monstre : son corps brun de félin était recouvert d'un pelage emmêlé et hérissé de piquants sur les pattes et la queue. Ses yeux maléfiques étaient rouges comme le sang chaud qui sort des veines des sacrifiés. Sa crinière hérissée se dressait sur son encolure. Dans ses babines grandes ouvertes, on pouvait voire ses crocs luisants de baves, et plus affutés que des rasoirs. Avec une gueule pareille, elle pouvait avaler un elfe sans le moindre problème. Au dessus de des pattes avant, deux ailes membraneuses noires immenses sortaient de son corps. Elles étaient maintenant repliées sur ses flancs, mais au vu des muscles, un seul coup de celle-ci ferait voler n'importe lequel d'entre eux.

Avant qu'ils aient le temps de réagir, une compagnie d'elfes apparut dans la plaine derrière la manticore. Il s'agissait de cavaliers, galopant en direction du monstre. Des flèches commencèrent à voler droit sur la bête. De derrière les cavaliers s'éleva un pégase blanc comme neige, portant un seigneur au port altier. Il vola droit sur la bête, sa lance prête pour l'impact, et un long fanion bleu qui affichait une étoile radiée.

Malgré la fureur du monstre chaotique qui éparpilla ses assaillants dans les airs, en avala d'autres ou bien les écrasa de ses pattes puissantes, le nombre finit par jouer et la bête mise à bas. La fière compagnie étaient toute dépeunaillée : plus des deux tiers des cavaliers étaient morts, de même que le fier pégase. Le noble qui le chevauchait se trouvait maintenant à cheval et venait d'apercevoir les quatre compagnons. Il s'avança au trot dans leur direction, accompagné de cinq de ses chevaliers.
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Homo homini lupus, Plaute

Mère disait qu'il y avait bien pire que des loups dans les bois. Comme elle avait tort !

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Erylth'ith Saëldar
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Erylth'ith Saëldar »

La fatalité est une sorte de catin qui vous sourit afin de mieux vous planter un poignard dans le ventre. Lorsque j'étais affairé à courir de toute la vitesse de mes jambes, transpirant comme jamais et priant le dieu qui eût bien voulu m'écouter de faire paraître l'un de mes camarades plus alléchant que moi-même, j'aurai ri si l'on m'avait annoncé que les choses allaient empirer. Maintenant que j'observais les cavaliers avancer dans notre direction, je me demandais s'il n'était pas temps de rire, justement. Rire de dérision et de cynisme.
Il était peut-être un peu tôt pour insulter la destinée. Mais il n'était jamais trop tôt pour se méfier, en ces temps troublés, d'elfes assez inconscients pour affronter une manticore en notre hypothétique faveur - car rien n'indiquait encore que c'était pour nous sauver de ses griffes qu'ils l'avaient fait.

Oui... c'était d'un oeil empli de défiance que je regardais les montures dévorer la distance nous séparant.

Sans ménagement, j'attrapai Vladek par l'épaule en surmontant la répugnance que j'avais à toucher un être manipulant la magie noire, mettant à profit la gravité de ses blessures pour tabler sur le fait qu'il ne me résisterait pas.


- Tiens-toi tranquille et évite de mentionner tes pouvoirs, susurrai-je entre mes dents tout en l'emmenant à ma suite vers les chevaliers.

La peur glaçait mon estomac, mais dans le gel de mes entrailles je discernais une toute autre trépidation. Celle de... l'excitation. Le plaisir de l'affrontement - non pas celui brut de la bataille, où les secondes s'embrasent de plus en plus jusqu'à auréoler le monde entier d'une lueur fiévreuse... mais bien l'affrontement avec le sort, le hasard, le destin. Ce jeu où l'existence vous fait son rictus matois qui veut dire : "Alors ? Oseras-tu, ou n'oseras-tu pas ?" et où, lui renvoyant un sourire encore plus étincelant, vous la giflez de toutes vos forces en criant que vous oserez toujours. Que vous oserez jusqu'à la toute fin.
Oui, j'étais quelqu'un de joueur et qui n'avait pas froid aux yeux. Mais avant de miser, je mettais autant de chances que je pouvais de mon côté et si possible, je tentais de tricher.


- Ohlà ! clamai-je à l'adresse des elfes montés, levant péniblement mon bras blessé dans l'intention aussi futile que manifeste d'attirer leur attention - une attention que nous avions déjà, mais avec un peu de chance cet acte passerait pour une preuve de soulagement.

Du soulagement... autant se montrer faible et égarer leur méfiance. Montrer les crocs, dans cette situation, ne nous vaudrait rien d'autre que dureté et peut-être même, la mort. Il restait une possibilité non-négligeable que ces guerriers fussent ceux dont Kohrir avait parlé, mais pour ce que j'en savais, ils auraient également pu être une troupe séditieuse en marche sur le camp de ces mêmes alliés.

- Nous ne saurions trop vous montrer notre gratitude, bien sûr... Je transformais la prise autoritaire que j'avais imposée à Vladek en une pose de soutien, comme si au lieu de l'entraîner avec moi je m'étais contenté de l'empêcher de chanceler. Mais mon camarade a été sévèrement atteint et nécessite des soins urgents !

Il n'est pas vraiment le seul, songeai-je ironiquement en pensant à moi-même et à Kohrir. Puis, avec autant de spontanéité que j'étais capable d'en feindre, je fis un léger pas de recul alors que mes traits s'assombrissaient :

- Mais je vois à vos uniformes que vous êtes fortement engagés dans la guerre civile qui déchire notre aimée Ulthuan... au nom de qui combattez-vous ?


Ces paroles, je les avais jetées avec une gravité qui se voulait résignée. Qu'ils portent les armes sous la bannière des princes ou celle de Malékith, ces elfes étaient assez fous pour charger une manticore et à ce titre, méritaient que l'on fasse preuve de la plus grande prudence en leur présence. Si jamais il leur prenait de nous retourner la question que je venais de poser, il n'était pas certain que j'avoue ma propre allégeance - prétendre la neutralité ou le choc pouvait être un moyen acceptable de survivre.
L'esprit en ébullition, je lorgnais les cinq individus armurés accompagnant le noble avant de reporter mon regard fauve sur lui. Pour qu'il eût chevauché un pégase, certainement était-il connu et peut-être que sa loyauté l'était aussi. Je jetais un oeil en coin à Kohrir en faisant un rapide va-et-vient entre lui et les armoiries de l'aristocrate. S'il était à même de les identifier, cette information ne pouvait que nous être utile.

Chacun de mes sens aux aguets, espérant que nul ne prononce le mot de travers qui nous condamnerait tous, j'attendais en silence qu'un verdict ne tombe...

Pardon Rham'rham, mais je fais ça pour notre bien. T.T
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    • Ils disaient "Nous sommes les purs"... J'ai rétorqué "Vous l'étiez"...
    Erylth'ith Saëldar, Apprenti (voie de l'assassin elfe noir)
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"Je suis un fils de Nagarythe. La terre qui m'a vu naître tremble encore de la colère des fiers guerriers qui se battirent hier contre les légions démoniaques, et mon sang charrie ce souvenir brûlant par la malédiction d'Aenarion. Mes pas s'enfoncent inlassablement dans les ténèbres, sans remord ni détour."

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Dreynass Veladorn
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Re: [Vladek & Dreynass & Erylth'ith] Servir et survivre

Message par Dreynass Veladorn »

  • Et nous courûmes. Vite, très vite, aussi vite que nous le permettaient notre état et le terrain accidenté. Les pierres traitresses roulaient sous nos pieds, les trous et imperfections du sol semblaient vouloir se placer sous chacun de nos pas posé à la hâte. Je ne jetai pas un seul coup d’œil en arrière, insensible aux halètements de chacun ; seul résonnaient à mes oreilles les hurlements sans cesse plus proches et menaçants de la bestiole. Mon arc passé en bandoulière me gênait pas mal, le bout me frappant inlassablement ma hanche droite, mes flèches menaçaient de se renverser de mon carquois, mais pourtant, je courrais toujours. Mieux valait les perdre elles plutôt que ma vie.

    Esquivant les arbres qui se dressaient devant nous, nous progressâmes pourtant de concert, dans cette pente qui semblait ne jamais se terminer, et même le mage, pourtant en piteux état, parvint à nous tenir la distance.
    Enfin, cependant, le terrain s’aplatit, réduisant ainsi drastiquement le risque de chute, mais, avec cette plaine se terminait également le couvert des bois. Que je regrettai véritablement lorsque la manticore nous perçut sans aucune difficulté, tout à découvert que nous étions. Le vent siffla en de grandes bourrasques lorsque, comme si elle se jouait de nous, son corps gigantesque et imposant nous frôla le crâne, passant au-dessus de nous avant de se poser plus loin, nous coupant par ailleurs la route.

    « Saloperie. » Aussi futile fut mon geste dans ce moment, je me saisi de mon arc et encochai rapidement une flèche, dont la pointe à peine menaçante pour pareille créature étincelait pitoyablement en sa direction.
    Et quelle bestiole. Bien plus grande que nous, elle nous dominait de sa taille et de sa masse, prête à nous écraser pour mieux nous engloutir par la suite. Car elle le pouvait, sans aucun doute. Ses yeux devaient bien faire la taille de ma tronche, ses dents celles de ma main mise à plat en y comptant les doigts tendus, et sa gueule….. Eh bien, un truc proportionnel à tout ça. Inutile de dire que, pour nous bouffer, il n’y avait aucun problème. Et que nous étions dans de beaux draps.

    Mais le destin se révélait être des plus farceurs, à vouloirs que l’on en chie dans notre froc que pour mieux digérer et apprécier ce qui allait s’en suivre. A moins que cela ne fût qu’une habile blague destinée à nous en faire voir de toutes les couleurs ?

    Un bruit de galop provenant de derrière la bêbête attira notre attention, tout autant, à vrai dire, que celle de cette première. Des elfes. Mais de quel bord, encore ? C’en était vraiment rageant que de ne pouvoir estimer du premier coup d’œil qui étaient nos alliés et qui étaient nos ennemis. Cette maudite guerre commençait à me courir sur le système ; que l’on éradiquât tous nos opposants, et puis basta.

    Reportant mon attention sur le monstre qui ne nous faisait plus réellement face, intrigué par les dadas qui caracolaient dans sa direction, j’hésitai à lâcher ma première flèche. Nul doute qu’il se retournerait alors vivement vers moi pour me faire la peau, étant le premier à l’avoir chatouillé. Et le signal que j’attendais fut lancé.

    Des volées de flèches, autres que les miennes, fusèrent dans sa direction, lui mordant la peau. Et ce n’est qu’au moment où elle se retourna, se propulsant à grands coups d’aile en direction de cette nouvelle menace, qui, elle, la faisait souffrir, que je décidai de décocher ma flèche. Ce qui ne servit probablement à rien, une de plus ou une de moins, qu’importait. Mais bon, juste pour le geste, quoi, pour dire que j’avais participé.
    Beaucoup trépassèrent, ce jour-là, y compris le majestueux et blanc pégase, bien plus gracile créature que celle qu’ils pourchassaient tous. Quant à celui qui avait eu l’honneur de chevaucher pareille monture, il reposait désormais sur un banal coursier, comparé à son ancien étalon.
    Et ceux qui avaient bravé la mort et qui lui avaient dit merde s’approchèrent de nous. Fallait bien.

    Je hochai la tête pour moi-même, faisant écho aux paroles d’Erylth-machin. Ne pouvait-il pas se trouver un surnom, lui aussi ? Il avait toutefois raison, mieux valait que le mage ne fît pas étalage de ses pouvoirs –s’il en était encore capable après la dérouillé qu’il avait mangée. Ça ne ferait pas bon genre, ça non.
    Et je laissai parler Erylth, claqué après ce danger qui m’avait mis le feu au sang. Je n’avais rien d’autre à ajouter, pour le moment.
Dreynass Valendorn, Ombre Elfe Noir.
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