Promenons nous dans les bois, pendant que le loup...

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Précédemment...
Image Un cheval, un sac de vivres et sa personne, et voilà qu'Alicia s'en allait sur les routes du Wissenland vers l'ancien Suddenland, une région en temps normal peu riche, pauvre, voir miséreuse en certaines marges, agitée, gangrenée par le banditisme et l'infestation des bois par moult saloperies maudites par les dieux. Et pour arranger les choses, une rébellion déchirait la province depuis quelques mois. Le tout pour accomplir une mission certainement stérile, qui ferait choux blanc, et où elle se ferait trancher la gorge en cours de route. Ranald l'avait décidément à la bonne...

En ce début de printemps, les routes étaient encore embourbées, néanmoins l'inquisitrice était surprise par la quantité de chariots et groupes croisés sur les grands chemins. De nombreuses patrouilles piétonnes autour de leur chariot faisaient en effet route vers le Sud, vers le pont permettant de passer de l'autre côté de la Soll... C'en était inquiétant que toute cette activité armée dans le Wissenland. Surtout qu'une partie était aux couleurs de la Toppenheimer.

Son "œuvre" déterrée et dissimulée dans la selle de sa monture au départ de Nuln, cela faisait plusieurs jours qu'elle allait de chapelle en chapelle, le réseau d'églises sigmarite étant assez développé en campagne pour obtenir l'hospitalité de la part de ses coreligionnaires. Hospitalité d'autant plus aisée à obtenir de par ses lettres et son rang.
A mesure que l'inquisitrice s'enfonçait dans les terres en direction de Pfeildorf, puis de là Staig, où des consignes supplémentaires lui recommandaient d'aller. Un nobliau local avait été accusé d'être un hérétique et, par des moyens détournés, acquérir injustement des terres. Le tout par lettre anonyme. Un certain Andeloch, Adeloch ou quelque chose d'autre. Sans doute une perte de temps sans aucun intérêt. Mais les ordres étaient les ordres....
Modifié en dernier par Alicia le 09 janv. 2021, 23:36, modifié 2 fois.
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Jour et semaines à évoluer sur les routes avant de finalement arriver dans le Wissenland. Et là étrangement il y avait beaucoup moins de patrouilles militaires sur les chemins. On l'avait informée que le dernier convois en route pour Pfeildorf était déjà parti, le prochain étant pour le mois suivant. Et impossible de mettre la main sur une barque ou toute autre sorte d'embarcation. Il allait lui falloir y aller par terre, à cheval, malgré le danger des routes. Génial...

Faisant trotter sa monture toujours plus loin vers l'Est, passant de village en village, l'inquisitrice ne pouvait que constater le changement d'ambiance à mesure qu'elle s'enfonçait dans l'ancien Solland. Là où les territoires étaient tenus par la Martre dans le vieux Wissenland, les villages étaient calmes, bien que le nombre de bras dans les champs soient légèrement inférieur à ce qu'il devrait être. Peut être était-ce là le résultat de l'exode rural vers les grandes villes, ces grandes consommatrices de toujours plus de jeune chaire fraîche à mâcher à l'intérieur des fonderies et ateliers, avant de les rejeter sur le bas côté, une fois épuisés et vidés de leur précieuse sève. A ce mouvement de population que l'on connaissait déjà s'en retrouvait un autre plus actuel. Celui de l'embrigadement des populations paysannes dans l'armée, soit à la recherche d'une solution aisée pour ne plus souffrir de la faim, une raison surtout valide dans le Nord et non le Sud céréalier, soit la nécessité pour les nobles de recourir à cette chaire à canon moins chère que des mercenaires. La petite rébellion en cours dans le Suddenland était elle en train de mettre en difficulté les troupes propres de la Toppenheimer au point de justifier une conscription ? On avait rien entendu concernant les évènements de Pfeildorf, sinon que l'ordre régnait grâce à l'intervention providentielle du feldmarshall de la martre contre une coterie, un quarteron de nobles mécontents avides de sangs et aveuglés par leurs ambitions tordues....

La réalité était elle donc différente ? Il fallait croire que oui. Et concernant les villages par lesquels elle passait, à mesure qu'elle s'engageait dans le Suddenland, les postes de contrôles se faisaient de plus en plus strictes, l'humeur des locaux s'assombrissait. On évitait de la regarder. On l'évitait. Les enfants étaient dissimulés. Le silence s'installait. Une fois, elle eut même l'impression d'entrer dans un village déserté, étant donné l'état de dégradation des masures et l'absence de villageois, avant de constater que ceux ci étaient partis en courant dans les bois environnants.... Craignait-on donc tant que ça les étrangers ? La xénophobie pour ceux étrangers aux environs avait toujours été une certaine réalité, mais ici, dans le Sud, où la présence de marchands ambulants était une habitude pour les locaux ?
Bientôt les postes de contrôle se rarifièrent jusqu'à complètement disparaître complètement à mesure qu'elle s'enfonçait dans les routes forestières du vieux Solland. Les villages, bien moins riches que dans le Wissenland, à la rive gauche de la Sol, étaient peuplés de locaux, extrêmement méfiants. Puis il y avait les milices d'archers également.... Difficilement pires que des brigands ces gens là. A plusieurs reprises, par groupes de deux ou plus, ces chiens avaient exigés d'elle des taxes et d'autres choses, comme sa monture et sa personne. N'eut ce été son pistolet et son appartenance à l'inquisition, doublée de la présence de témoins qui, bien que craintifs, avaient le défaut - pour eux - d'exister, c'eut fait belle lurette qu'elle eusse été traînée dans quelque cave, dépouillée et violée par ces misérables....

"Quelque chose de pas si terrible que cela.... Si seulement ils pouvaient être plus courageux, ces macaques. Je pourrais..."

"Billevesées. Que ces chiens posent la main sur moi et ils auront la corde au cou."

"Oh oui... En faire des petits chiens chiens bien obéissant à mes moindres mots et gestes. Agréables pensées.... Oui. Tu...."

"Hauts et courts. Tendus et raides."

"Lances pointées vers le haut et...."

"Sur l’échafaud."

"Un horrible manque de goût ma chère. Quoiqu'il est vrai que la pendaison peut donner des résultats intéressants sous la ceinture...."

"Cesse ton petit jeu chienne ! Tu ne trouveras grâce en mon cœur ! Sigmar protège ! Tes viles incantations ne perceront jamais ma résolution !"

"Oh... Elle est mignonne à essayer de se convaincre elle même... Allez petite. Continue sur cette comptine. Tu es si distrayante, à déblatérer tes absurdités. Je vais continuer à m'amuser de toi encore un petit moment..."

Chassant ces pensées impies - à moins que celles ci ne partent d'elle même dans un de ses jeux - l'inquisitrice fit progresser sa monture, continuant sur la route vers un village dont on lui avait parlée. Celui ci, atteignable à mi journée, serait son lieu de repos. Et peut être serait il doté d'un observatoire où elle pourrait se reposer, plutôt qu'essuyer l'hostilité, ou la méfiance des locaux. Et de payer la chambre d'une auberge. Celles ci n'étaient pas gratuites, et refusaient d'accepter les bons du trésor, qu'on lui avait fournie en quittant Nuln pour ses frais de voyages jusqu'à Pfeildorf. Vraiment dommage. Mais tant pis. Au détour d'un virage, alors qu'elle ne devait pas tarder à atteindre ledit hameau, un étrange spectacle lui apparut....
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Déjà, au bord de la route, il y avait ces morceaux de bois brisés. Des lances brisées pour être plus claire. Puis, en progressant plus loin.... Par Sigmar....

Ce qu'avait sous les yeux Alicia ? De la viande. Plein de viande. Des monceaux de viande. De cadavres pour être précis. Elle ignorait ce qui s'était déroulé dans le coin, qui s'était battu contre qui, mais le résultat était des plus.... Sanglants. Il y avait plein de cadavres dans la nature. Enormément. Peut être bine une vingtaine. Sans doute un peu plus, et ça n'était qu'un compte à vue de nez.
Inquiète pour sa sécurité, l'inquisitrice observa les alentours avec soin, dans l'attente de quelque bosquet révélant des bandits prêts à la décorer de flèches.... En vain. Si bandits il y avait, ceux ci avaient déguerpis du coin il y avait de ça un moment.
Mettant pied à terre, sa monture attachée à un arbre avec les rênes, elle inspecta rapidement les environs pour essayer de déterminer l'appartenance des hommes tombés au sol... En vain. Ils semblaient avoir été débarrassés de leurs tabards, armes et bourses. Quiconque avait combattu ici, il avait prit grand soin à récupérer les vêtements d'identification des hommes. Plus loin, il y avait un chariot abandonné, contenant divers textiles, des caisses vides... Mais rien de bien plus substantiel. Même les traits de cuir avaient été récupérés par ailleurs. Ainsi que les montures, mais ça il fallait s'y attendre. Bœuf, cheval ou même âne, le bétail garderait toujours une certaine valeur.
Ce tour rapide, Alicia remarqua tout de même que divers chiffons avaient été jetés sur les côtés du chemin.... Rouges et noirs. Le Wissenland. Des tabards tâchés de sang, tailladés et irrécupérables. Ainsi donc les corps en présence étaient ils ceux de soldats du Wissenland. Mais.... Bon sang quoi. Il devait bien y avoir une vingtaine de morts en présence, mais quid de ceux ayant abattus ces hommes ? On était ici bien loin de ce qu'une simple bande de brigands pouvait bien accomplir....

Choisissant de s'arrêter là, la répurgatrice reprit sa monture pour s'en aller aussitôt. Elle avait perdue trop de temps ici. Mieux valait filer avant que des bêtes sauvages ne s'en prennent à elle, sa monture et aux cadavres.
Elle avait inspectée la chaire morte, et la rigidité cadavérique avait fait son effet. Donc les lieux morts trainaient dans le coin depuis un moment. Et ils étaient relativement bien conservés, l'odeur de putréfaction et de sels passée. Seuls quelques oiseaux avaient du se faire plaisir avec les yeux des défunts. Pas encore de canidés et autres saloperies à exterminer. Donc les coupables de cet acte devaient soit encore trainer dans le coin il y a peu, soit avaient fait fuir le gibier.... Mais elle savait que les choses ne demeureraient pas ainsi pour longtemps. Des prédateurs viendraient à un moment ou un autre se régaler des morts, prendraient goût à la chaire humaine... Et les prochains voyageurs isolés, ou faiblement armés, seraient les proies de meutes de loups en maraude. Ils pourraient même s'attaquer à des villages isolés....

Battant les flancs de sa jument, Alicia se dépêcha de poursuivre son chemin en alternant le trot et le galop. Elle devait arriver au plus vite au prochain village, avertir les indigènes de ce qui s'était passé et obtenir la collaboration des autorités locales...

Une demi heure plus tard à ce rythme là, elle arriva enfin en vue d'une ensemble de masures, semblant former un mur impénétrable au milieu de la route. En réalité les constructions avaient été bâties de manières à se coller les unes aux autres dans une sorte de cercle, formant une barricade de fortune, assez impressionnante pour écarter les bêtes sauvages, voir les petits groupes de bandits, mais en aucun point suffisante pour dissuader un assaillant décidé. C'était ce genre de schémas de paroisse qu'elle croisait de plus en plus lors de son séjour au Suddenland.

Stoppant sa monture en face d'un gros portail de bois, plus impressionnant que solide, ne pouvant résister sérieusement même au simple choc d'un chariot lancée à toute vitesse par deux chevaux, l'inquisitrice héla ceux qui pouvaient se trouver derrière la porte. Pas forcément des sentinelles, quoiqu'avec la grande tour qu'elle avait repérée en haut, il était possible que le lieu en connaisse à temps plein, mais au moins avoir l'attention des badauds dans le lieu.
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Message par Alicia »

Par Sigmar ! Ouvrez cette porte !

Silence

Ouvrez cette porte vous-dis-je ! L'heure est grave !

Et qui va là ? demanda finalement une voix.

Alicia de Meissen, répurgatrice. Et maintenant ouvrez cette putain de porte ! où je vous envoie rejoindre Morr, se retint elle de rajouter, n'ayant les moyens de mettre à exécution pareille menace.

Montant à une échelle pour pouvoir jeter un œil par delà la palissade, un local constatant qu'elle était seule et non pas accompagnée d'une troupe de coupeurs de gorges ou de soldatesque prête à manger leurs femmes et violer leur bétail, ouvrit finalement le portail.

Eh. Citoyen, où est le chef du village ?

Il est mort dame.

Qui commande alors ?

Ben... Personne.

Développez.

Le chef a pas apprécié que sa fille soit violée. Il a gueulé. Ça l'a tué. Le prêtre a fait un sermon. Ils ont pas appréciés. Donc ils l'ont lardés.

Ils ? Qui donc ? Des brigands ?

Pire.... Les archers, maugréa son interlocuteur en jetant un coup d’œil furtif vers la tour de guet à l'autre bout du village....
► Afficher le texte
Ce sont des mercenaires ? se renseigna, suspicieuse, Alicia.

Pire. Les auxiliaires du feldmarshall....

Se renseignant davantage, l'inquisitrice parvint à se faire une image de la situation. Cette soldatesque, traînée des pires coins de Pfeildorf, avait été armée et entraînée par les troupes de la Martres, puis dispersée dans tout le Solland pour agir en tant que garnison dans les villages afin qu'ils ne tombent entre les mains des "indépendantistes". Ainsi les indigènes étaient ils obligés de nourrir et loger ces saligauds, recrutés dans la part la plus vile de la région.... Et ils étaient incapables de purger les routes des bandits qu'on lui disait infester les chemins au-devant. Une bande de branquignols guère utiles donc... Et aussi paranos que violents et cruels. Les sales chiens. Mais elle n'avait hélas pas trop le choix. La tâche au-devant nécessitait de faire appel à leur engeance. Ou d'au moins essayer avant d'en venir à des mesures plus drastiques.

Remerciant son interlocuteur pour sa coopération, la jeune femme s'en alla toquer à la porte d'entrée de la tour de guet, qui servait également de dortoir pour la """milice""" des archers. Pas de réponse pendant une petite minute. Et lorsqu'enfin un loquet s'ouvrit, ce fut pour lui montrer une sale trogne patibulaire, la regardant avec des yeux... qui laissaient clairement échapper un comportement n'ayant rien de chevaleresque. Nop. On la dévorait des yeux. On voulait la trousser. Lui faire son affaire. Les vilains.
D'abord il cru à une servante amenant de la bière. Puis, à sa dénégation, une pute. Lorsqu'enfin elle lui fit remarquer qu'il s'adressait à une servante de la sainte inquisition, il parti rire une fois de plus, lui soulignant qu'elle était seule, et pas un homme.

Putain d'imbécile....

Essayant de ne pas lui sortir son flingue pour le lui faire sucer, l'inquisitrice essaya, une dernière fois de se montrer diplomatique en montrant au bougre ses lettre attestant de son statut. Mais le bougre ne savait pas lire, ne voyant lesdits papiers que comme bons pour se torcher le cul... Allez. Elle lui laissait encore une chance, avant d'en faire un tapis de bain.... Lui expliquant calmement, avec soin, quelle était son autorité, et la raison de sa présence - le charnier rencontré plus bas - elle étala calmement un argumentaire, où elle finit par exiger la collaboration de la "milice" locale pour régler ça avant que des saloperies viennent bouffer les cadavres et prennent goût à l'Homme.
Et là où tout sigmarite, tout impérial, tout Homme qui se respecte, aurait accepté de suite.... Cette boule misérable lui demandait s'il y avait des richesses à récupérer sur les corps.

Putain....
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Malgré les arguments légalistes étayés par l'inquisitrice, celle ci ne parvint à décrocher autre chose qu'un immonde regard lubrique de la part de son immonde interlocuteur archer, dont le visage était déformé par ce qu'elle supposait être les traces d'une variole juvénile, contractée il y a fort longtemps.
Tentant de rallier les villageois pour faire le travail des """miliciens""", cette vermine de parasites fainéants corrompus jusqu'à la moelle se repaissant sur le dos des honnêtes citoyens de l'Empire, l'inquisitrice estima avoir de meilleurs chances de convaincre ceux ci à lui prêter leur aide.

Citoyens ! Je requiert votre aide ! Sur mon trajet jusqu'à votre village, je suis tombée sur un charnier. Une vingtaine de corps, reposant à même le sol, passés par les armes il y a de ça un moment. Ces cadavres se doivent d'être enterrés au plus tôt, au risque de créer quelque épidémie, et de donner l'envie aux bêtes sauvages des bois de se repaître d'encore plus de la chair de l'Homme. Prenez des pelles, il faut mettre en terre ces morts avant que le mauvais sort ne s'abatte sur ces lieux ! Que les gardiens de moutons soient attaqués non plus pour leur bêtes mais pour leur vie ! Je requiert votre aide, fils de Sigmar, pour sauver cette terre des miasmes et des bêtes ! Levez vous, armez votre bras, et joignez moi à la tâche, car ce que la foi d'un peut accomplir n'est rien s'il n'est épaulé de la force des braves !

Si le petit discours improvisé de l'inquisitrice semblait au départ avoir fonctionné, pour amasser une foule bigarrée de locaux, ceux ci ne prêtèrent hélas qu'une attention limitée à sa requête, se contentant de fixer le sol, ou de regarder ailleurs durant celui ci. Non. Personne ne semblait décidé à s'emparer de pelles pour protéger les siens de la maladie, du jugement de Morr ou des bêtes sauvages qui seraient soudainement devenues attirées par le goût qu'ont les humains sous leur palais.
Elle avait obtenue l'attention de son auditoire, peut être même l'assentiment de certains d'entre eux, mais... Une humeur bien maussade flottait parmi eux. Si certains avaient pu être tentés de prêter attention à ses mots, ils ne se manifestèrent pas. C'était.... Décevant.

En revanche, son discours ne resta pas sans effet, puisqu'au moins une personne vint faire quelques pas vers elle.... Pour lui serrer l'épaule et la retourner. Le """milicien""" de tout à l'heure.

Allez ma jolie. Viens par là. On peut pas aller s'occuper de ça avec du mauvais matos. Mais tu vas nous aider à astiquer nos lances d'abord, fit ce grossier personnage en renfermant sa poigne, affichant ouvertement son groin pervers, laissant amplement deviner quelles étaient ses pensées, tant dans son ton que sa gestuelle.

Regardant salement cet abruti, la répurgatrice jeta un regard noir à malfrat qui osait lever la main sur lui, s'apprêtant à lui balancer une gifle, histoire de lui enseigner ce qu'était la galanterie.... Avant de se rétracter, constatant que tout enfoiré attardé qu'il était, le vil lui avait collé une dague sur le flanc. Sa dague. Il la lui avait piquée. Fils de pute !

"Est ce que c'est..."

"Oui ma chère. Une invitation au vice. Allez. Laisse moi prendre les choses en main espèce d'empotée."

Se départant de l'expression hautaine affichée précédemment, la cultiste prit une autre façon de se sortir de ce mauvais pas que d'afficher son mépris et se prendre des coups de couteau dans l'estomac. Au lieu de ça, elle allait s'y prendre autrement. En jouant la jouvencelle. Ce genre de saligaud adorait s'en prendre à des petits bouts de choses sans défense. Quoi de mieux que pour son esprit pervers, que de jouer avec une pieuse petite chose, naïve, délicate, et aisément effrayable ?

Vous... Non.... S'il vous plait... commença d'une petite voix l’intrigante... Je vous en prie... Ne me faites pas de mal... débuta-t-elle en fuyant son regard, balançant sa tête à gauche et à droite. Je serais sage.... Me tuez pas.... Voilà. Déjà sentait elle les sanglots venir, cette petite hésitation dans la voix, trainante....

Chuuuut chaton. Tout va bien se passer, lui annonça, amusé, le sale bâtard. C'est qu'il prenait son pied le bougre. Mais plus pour longtemps.

D... D'accord. Je vous suit. Mais ne me faites pas de mal s'il vous plaît, miaula-t-elle, d'un ton suppliant.

Il avait bougé la dague. Elle n'était plus directement pointée sur son ventre. Et mieux encore, puisqu'elle s'était laissée prendre sans résister, la poigne sur son bras avait faibli. Idiot. Il était tombé droit dans sa ruse.

Sortant son pistolet de par dessous son doublet, elle posa délicatement le canon de celui ci sur le bassin de ce crétin qui la collait... Et tira.

Suce donc ça hérétique !, lui cria-t-elle au moment même de la détonation.
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Message par Alicia »

Elle lui avait prit le cœur. C'avait été le coup de foudre. Littéralement. Et désormais il se vidait le sang sur le pavé, percé qu'il avait été par la flèche de cupidon.... Ou plutôt le morceau de plomb coincé quelque part au niveau du complexe complexe réseau de conduits et tissus sanguins si nécessaire au corps humain pour pomper le sang.
Résultat des courses ? Ses pauvres goûts concernant la gente féminine lui valaient d'être sur le pavé, avec un trou dans la bidasse, des difficultés à respirer. En fait il avait de plus en plus de mal à rester éveillé. Ou même à bouger sa main vers son couteau.... Récupéré par une main, passant dans son champ de vision. Puis il sentit quelque chose dans son dos, suivi d'une chaleur qui s'étendait petit à petit sur tout son corps, alors qu'un sommeil s'emparait de lui, à mesure qu'il cherchait à toussoter, et qu'il avait ce drôle de goût de métal en bouche....

Alicia, récupérant sa dague sainte pour poignarder dans le dos cette enflure, entrepris alors de recharger son arme, avant enfin d'accorder de son attention aux passants, assez nombreux pour pouvoir constituer une petite foule, mais sans plus. Cela pourrait néanmoins faire l'affaire pour ce qu'elle avait en tête.

Reposant l'arme dans sa veste, l'inquisitrice se redressa, fixant du regard les hommes et femmes présents sur cette place, alors que les "archers", cette racaille dont le confrère se vidait sur le pavé, n'était pas encore descendue de sa tour.

Citoyens, débuta-t-elle d'une voix calme. L'hérésie est descendue de Pfeildorf. Cette hérésie, elle a un nom. "Archers". "Archers". Cette hérésie, sous couvert de défendre la veuve, viole celle ci. Sous couvert de tuer le bandit, elle collabore avec celui ci. Ils prétendent faire respecter la loi... Mais ils ne disent pas que c'est la leur ! Là où Sigmar a libéré, ils enchaînent. Là où Eldred est tombé, ils pillent et tuent, bafouant son héritage. Cette hérésie, elle vient jusque dans vos bras. Non pas pour protéger. Mais violer vos femmes, égorger vos enfants. Sollanders, vous avez survécus à la marée verte. Vous avez tenu. Et reconstruit. Et aujourd'hui, une poignée de vilains suffit pour vous terroriser ? Pour éteindre votre courage, alors qu'ils désacralisent vos autels ? Violent vos filles !? Où sont les braves !? Où sont les hommes !? Nul n'aidera donc à envoyer ces pourceaux d'hérétiques au gibet !? Qu'attendez vous !? Soumettez les à la justice divine ! Punissez les ! Tuez les ! Que le jugement s'abatte sur eux ! Brisez leur les os ! Lapidez les !!!

Et il était temps de conclure, car voilà que déjà deux zigottos débraillés, et armés, étaient descendus de leur tour, pour voir de quoi il en était. Et ils n'étaient pas contents du tout. Car leur copain était étalé sur le pavé. Et ils avaient une taré qui exhortait les locaux à les lyncher. Déjà s'approchaient ils d'elle avec l'intention de lui faire subir un sort, histoire de décourager tout autre drôle tenté de faire le malin, puis de réprimer les têtes sortant de la foule.... Ou était-ce ce qui aurait du se passer, si ladite folle ne s'était pas révélée armée d'un putain d'engin à poudre.
Une belle saloperie qui pouvait vous envoyer rejoindre Morr plus tôt que prévu.
Mais l'inquisitrice n'avait pas face à elle de la bleusaille impressionnable. Nop. Ici, on avait des tueurs. Des rats des bas fonds, qui avaient déjà vu leur quantité d'horreurs et n'allaient certainement pas flancher face à si peu.

Eh ma belle ! Tu comptes tous nous tuer avec ça ? railla l'un d'eux, pensant la déstabiliser avec si peu.

Non. Juste toi, lui rétorqua-t-elle en le pointant de l'arme.
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Message par Alicia »

Tout d'abord, nul ne sembla bouger. Regards gênés dans la foule. Toussotements. On était mal à l'aise. Et les vilains, trois d'entre eux, en plus de celui vidé de son sang sur le pavé, commençaient à lentement s'avancer vers l'inquisitrice, qui, le bras tendu en direction de l'homme au centre, attendait que ce fol s'approche encore pour déchaîner le feu de Sigmar sur celui ci.

Elle comptait bien envoyer au moins l'un d'entre eux rendre une visite auprès du grand père, avant que ses deux compères ne la plaquent sur le pavé, ne l'attachent et fassent leur affaire à l'intérieur pour ensuite lui couper la gorge si elle avait de la chance.
A moins qu'elle ne se fasse trucider dans l'instant à cause de sa propre arme, celle ci lui explosant dans les mains, la faute à une gueule par trop bourrée de poudre, ou doublement chargée de billes de plomb, pour mieux exploser en main, les munitions partant en cacahuètes, comme on leur avait expliqué un jour en quelques cours au temple.
Encore quelques pas, et elle s'apprêtait à ouvrir le feu.... Lorsque quelque chose d'inattendu se produisit.

Là où la populace avait abandonnée toute volonté de résistance, là où les paroles de la servante de Sigmar n'avaient pu pousser ces pauvres hères à se lever et à jeter à bas leurs oppresseurs impies, une frêle jeune fille avait trouvée la force de jeter le pavé sur la soldatesque.

Ce fut comme un signal pour une population jusqu'alors abasourdie, et qui fut soudainement prise d'une frénésie, s'emparant alors de tout ce qu'elle avait sous la main pour s'en prendre aux miliciens réprouvés, à peine meilleurs que des bandits.
Sous un concert d'injures et de pavés, les miliciens hésitèrent un moment, incertains de ce qu'il convenait de faire. Après tout, n'avaient ils pas extorqués ces moutons pendant des semaines, sans que ceux-ci ne leurs répondent qu'avec des regards emplis de crainte ? N'avaient ils pas diligemment pendus par les couilles et passés par les armes les seules âmes encore assez fortes pour oser leur tenir tête ? Et voilà que ce troupeau de bêtes domptés se soulevait brusquement, lorsque la foi, le désespoir et le sens du devoir avaient échoués à les pousser à prendre les armes !?
Ils étaient les monstres ici ! On les craignait ! On servait ! Ce n'était pas dans leur rôle que d'être soudainement pris à parti ! Ils étaient normalement craints, pas combattus !
Le blocage mental de cette soudaine inversion des rôles fut suffisant pour les faire hésiter, entre la fuite, pour se barricader dans la tour, ou le combat, ruade en avant pour tailler en pièce ces civils assez burnés pour oser les injurier et agresser en plein jour.
Mais le cadavre saignant à leurs pieds, l'inquisitrice qui ouvrit soudainement le feu sur l'un d'eux, le simple bruit de la poudre s'exprimant les effrayant plus que les dégâts que pouvaient faire une balle sur le corps humain.....

A moitié guidés par les ordres de l'inquisitrice, mais, il faut bien l'avouer, surtout par vengeance, on s'empara des bandits, les plaquant au sol et les désarmant avant de les rouer de coups de pieds et les frapper à coups de pavés.
Alicia n'était au contrôle de rien, mais alors absolument rien du tout. On tolérait son existence parce que celle ci était hostile à leurs oppresseurs. On acceptait d'entendre sa voix dans ce pugilat uniquement parce qu'elle y avait contribué, participé, et que jusque là, ses mots et actes entraient dans la logique et la volonté de cette fureur populaire qui s'était emparée de la douzaine de participants de ce déchainement de violences. Qu'elle vienne soudainement à faire quelque chose d'aussi ridicule qu'exiger qu'on cessa-ce de maltraiter ces porteurs de tabards, et alors elle risquerait de subir le même sort.
Ainsi fonctionnait la vindicte populaire. Et ainsi aurait elle à jouer avec celle ci pour donner ne serait-ce qu'un semblant de légitimité, de légalité, à ce qui allait suivre. Car si cette spirale de violence lui échappait complètement, nul ne savait comment les choses pourraient tourner. Certainement pour le pire. Elle ne pouvait que diriger, canaliser celle ci.


Ligotez ces bâtards ! On va régler leur sort à l'oratoire ! Qu'ils crèvent sous le regard des dieux !
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La foule en vint rapidement aux mains contre la soldatesque, celle ci rapidement rouée de coups, se défendant mollement en donnant de larges coups de piques dans une vaine tentative de repousser les assauts dirigés contre eux..... Sans grand effet, les armes d'hast étant saisies à pleines mains par de solides paysans, tandis que jetés au sol par d'autres, alors que les femmes emmenaient plus loin les blessés ayant récoltés des estafilades le long des bras, et un malheureux ayant eu l'épaule percée par la pique.

Voyant que l'affaire était dans le sac, bien que celle ci n'ait pas tournée comme prévu, l'inquisitrice laissa la foule exprimer sa colère de sa propre manière, plutôt que d'essayer d'imposer vainement son autorité. Ils étaient dans leur bulle et allaient faire souffrir leurs proies. Si elle se mettait sur son chemin, elle risquait de subir le même sort que les "malheureux" présents dans ses griffes. Mieux valait se contenter d'observer et d'attendre que la fièvre populaire redescende.

Ainsi l'inquisitrice eut elle tout loisir de suivre des yeux le cortège, adossée à un mur, observant les individus tant dans la foule, emplis de haine, comme ceux plus à l'écart. Les blessés déjà. Ceux qui s'occupaient d'eux. Et un illuminé qui s'était mis à genoux pour prier en direction de l'oratoire. Sans doute une victime, ou un proche, qui remerciait les dieux d'avoir mis fin à ce calvaire. Quand à la foule... Il y avait des hommes au sein de celle ci, mais aussi des femmes et des jeunes filles. Pas la peine d'être devin pour savoir ce qui s'était produit pour que ces jeunes pousses soient là, à scander avec les hommes la mort de ces déchets d'humanité.

Quelques pas en direction des trois blessés, deux légers et un autre plus atteint, celui touché à l'épaule par un coup de lance, l'inquisitrice recommanda aux infirmiers improvisés de faire s'assoir les blessés, tandis qu'elle intimait à une gamine de la suivre dans la tour des miliciens, désormais vidée de ses occupants, pour se mettre à la recherche de bandages.
Surement ces crevures avaient sous la main quelques choses en cas de coup dur ?
S'enquérant aussi de la potentielle présence d'une femme-médecine ou d'un guérisseur dans le coin, elle eut la malchance d'apprendre que c'était le prêtre qui se chargeait des blessures d'habitude. Et inutile de retourner à l'oratoire, celui ci était envahit par la foule en ce moment même, tandis que les soudards avaient pillés le lieu il y avait de ça un moment.

"Vraiment...."

Poussant la porte en bois lourd, renforcée de fer, laissée ouverte, l'inquisitrice eut la désagréable surprise d'être accueillie par une odeur musquée, mélange de sueur et de saleté. Visiblement ces foutus barbares n'étaient même pas capables de prendre soin des lieux par eux même. On était bien loin de la discipline et propreté monastique si chère aux enseignements du temple de Meissen....

Au rez de chaussée, on pouvait déjà distinguer une cuisine, visiblement en mauvais état. Quelqu'un avait fait un feu il y a un moment et avait visiblement échoué à garder celui ci sous contrôle, au vu de la couleur noirâtre du sol et des murs alentours. La suie n'avait pas non plus été nettoyée. Quand reste, deux longs bancs, une table, une chaise - sous doute pour ce qui devait leur tenir d'officier - et des sacs de vivres. Orges, blé, viande séchée, saucisson... Et un tonneau vide - de bière, à l'odeur. Pas de cassette ou de sac semblant contenir autre chose que des vivres. Puis un ratelier sur lequel se trouvait d'autres lances et quelques arbalètes et carreaux mal entretenus. Le genre d'arme dont on hésite à se servir, de peur que le projectile dévie énormément de sa cible ou, pire, une de ces armes si mal entretenues qu'à la seconde ou troisième utilisation elle se brise dans vos mains. Pathétique. Tout était à huiler ou carrément refondre.
En montant à l'échelle, on accédait au premier étage, celui ci étant encore plus puant que les autres. N'en pouvant plus, l'inquisitrice ouvra l'un des étroites fenêtres, laissant un mince filet d'air nettoyer un petit peu l'atmosphère du lieu, en plus d'amener un mince rayon de lumière supplémentaire pour y voir quelque chose.
Comme des lits. Ils avaient la belle vie. Des lits, avec des insectes, certes, puisque pas lavés, plein de pellicules et autres crasses, mais toujours mieux que de la paille. Par contre les draps étaient presque bons à jeter, vu que leur blanc avait tourné beige puis marron. Il y avait des coffres, mais uniquement remplis de fripes. Des jeux de cartes. Des chopes de bières vidées depuis des éons. Et des gravures pornographiques de piètre qualité, sans doute achetées à un marchand de passage ou bien à Pfeildorf. Rapidement délaissées. Bien qu'également remarquées par sa compagne, rougissant à leur vue.

"Oh.... Qu'a-t-on donc là ?..."

"Silence créature. L'heure est au travail."

Rien de bien grande valeur ici non plus.
Enfin, au second étage, on commençait à mettre la main sur des objets de plus grande importance.
Tout d'abord du papier. Des livres qui se révèlent être, après plus grande attention, les registres de naissance de la localité. Pourquoi ont ils été dérobés ? La réponse se trouvait dans les pages arrachées et le pot de chambre à proximité. Honteux.
Ensuite il y avait cet écritoire en airain, à côté d'autres livres, traitant de théologie. Manifestement le fruit du pillage de l'oratoire. D'autres ouvrages de lecture profane également, tels que "Adages" de feu Erasme de Nuln, "Les discutatio" d'un certain Albus Brenz... Sans doute des livres de quelques valeur importante auprès des spécialistes. Car déjà pour qu'un livre soit écrit en caractères d'imprimerie, il lui faut passer la censure, et payer pour sa fabrication, ce qui n'était pas rien. Au bas mot, un seul ouvrage peut valoir une dizaine de couronnes au moins.
Mais il y avait encore plus. Des parchemins de cuir vierges, des feuilles de papier vierge.... Clairement, on s'en était donné à cœur-joie durant le pillage de l'oratoire.
Une cassette en métal - fermée - également, dont le son du contenu laissait amplement deviner des espèces sonnantes et trébuchantes. Fruit de rapines et vols, encore.
Accroché au mur se trouvait également une gravure sur laquelle était représenté Sigmar, défaisant les nordlings, et dont le cadre en cuivre avait été dépouillé de ses ornements, des creux où devaient se trouver des pierres ou médailles gravées ayant disparues, ne subsistant plus que quelques sceaux de plomb, ceux en métaux plus précieux devant sans doute se trouver dans la cassette. Ils s'en étaient fichus pleins les fouilles et la rétribution divine leur était désormais tombée sur le coin de la figure. Loué soit Sigmar.

Enfin,elle parvint à trouver ce qu'elle cherchait : un sac - avec une légère odeur de résine - dans lequel se trouvait des bandes de tissus immaculé et quelques autres objets, clairement destinés à un usage médical. S'emparant de celui ci, elle intima à sa compagne de redescendre les échelles pour rejoindre les blessés, qu'il convenait de panser.
Modifié en dernier par Alicia le 24 déc. 2020, 16:44, modifié 1 fois.
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Message par Alicia »

Revenant en bas, la répurgatrice referma la porte de la tour derrière elle pour rejoindre les blessés alignés contre un mur de maison, tandis que la foule était désormais en train de s'en donner à cœur joie avec les restes de la soldatesque désormais décédée et réduite en charpie. Ordonnant au blessé le plus grave, celui avec une plaie bien ouverte à l'épaule, de retirer ses frusques, et devant son refus apparent d'obtempérer, elle sorti sa dague pour découper la toile de sa tunique de lin, mettant au jour la blessure suintant de sang.
Farfouillant dans le sac, elle chercha de quoi rincer la blessure, pour trouver une flasque, contenant un liquide invisible... Peut être de l'alcool pur ? Ça allait faire mal. Elle enfourna dans la gueule du blessé une bande de cuir, lui ordonnant de mordre fermement celle ci, tandis qu'elle déversait le produit sur son épaule, usant d'un des tissus immaculés comme d'une éponge pour enlever le sang qui obstruait sa vue de la plaie.
Une fois nettoyée, la blessure était plus claire d'aspect, permettant à l'inquisitrice de de constater que le coup n'avait pas porté trop profondément. On ne voyait pas le blanc immaculé de l'os. Qui eut cru que passer toutes ces heures à dépecer des corps et faire ressentir de la souffrance pour obtenir de meilleurs aveux était d'une si grand aide lorsqu'il venait à atténuer cette même douleur chez un autre ? Uniquement des individus fermés d'esprit. Car chaque chose qu'on leur enseignait à Meissen, leur avait on dit, pouvait trouver d'autres usages que les premiers enseignés. Ainsi les cours de coutures pouvaient ils être détournés pour recoudre une plaie. Et d'autres du même genre.

S'emparant d'une autre bande, celle ci n'ayant pas été peinte par le sang, la bonne sœur de Sigmar usa de celle ci, malgré les cris de douleur du blessé étouffés par le cuir, pour bander l'épaule rapidement, effectuant plusieurs tours autour du membre avec le tissu, et usant d'une aiguille pour agrafer le tout, le faisant ainsi tenir fermement pour au moins quelques jours.

Tu ne touches pas au bandage pendant trois jours. Et tu n'utilises pas cette épaule pendant une semaine au moins. Et si Shaylla le veut, peut être n'aura tu pas à payer un médicastre pour soigner ta blessure, mais juste inspecter celle ci. Compris ? lui demanda-t-elle sur un ton qui n'appelait de réponse de sa part.
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Re: Promenons nous dans les bois, pendant que le loup...

Message par Alicia »

L'inquisitrice essaya à plusieurs reprises, après avoir pris soin des blessés, de se faire suivre par quelques âmes pures et dévouées. Las, son échec à motiver ne serait-ce qu'un seul homme de la suivre fut évident.
En désespoir de peine, et car on ne pouvait décemment laisser pourrir à l'air libre des cadavres, elle condescendit à requérir qu'on lui prête une bête de bât, une charrette ou un chariot. Si elle ne pouvait se procurer de solides bras pour mettre en terre les corps, elle était bien décidée en revanche à amener ceux ci au village pour forcer les locaux à creuser d'eux même une fosse commune pour ceux ci.
Sigmar ! On était pas en Sylvanie ici ! Les morts doivent être mis en terre et y rester !
Laissant les sacoches de sa monture à la bonne garde d'un ancien du village, elle attela la bête à une charrette que l'on avait consenti à lui prêter, pour guider celle ci quelques kilomètres plus loin, là où elle avait trouvée le charnier.
Laissant derrière elle la communauté où encore quelques villageois fêtaient la mise à mort des bandits, elle s'enfonça dans les bosquets à travers desquels passaient la route, une allée de terre, bordée de fossés de drainage, empêchant les eaux de pluie de causer plus de dégâts que nécessaire à la bonne tenue de l'infrastructure, dans le but d'empêcher la route de se transformer en immonde mare de boue où piétons, cavaliers et véhicules se trouvent piégés.

Lorsqu'elle arriva enfin au lieu où les combats avaient eu lieu, le soleil était alors à son zénit, quelques heures après le moment où l'on souperait normalement.

Les corps étaient toujours là.... Mais des bêtes sauvages erraient clairement dans les collines, déjà sa présence ayant fait fuir quelques renards, se sustentant sur les corps. Que l'on attende encore un peu et des loups se joindraient à la fête. Ces sales bêtes étaient systématiquement exterminées dans le Wissenland et aux abords du Reik, mais ici, dans le Suddenland.... Les battues étaient hélas moins courantes. Et avec les vendettas locales, il était certainement possible d'en trouver aux abords des routes, enhardis par les proies toujours plus aisées à chasser, les corps et autres fruits issus du conflit.

Plaçant le chariot au bord de la route, le tournant pour mieux faire demi-tour en direction du village, elle laissa sa monture paître dans la plaine, faute de cordes pour l'attacher à un arbre.

Enfin, elle prit un chiffon qu'elle attacha pour se protéger le nez et la bouche, légèrement trempé d'alcool saisit au village, dans le cabas des miliciens.
Le risque d'attraper des miasmes dont ne manquaient pas d'émaner les corps était déplaisant. On pouvait attraper de sérieuses infections et mauvaises humeurs en maniant des corps. Encore plus si l'on s'y prenait mal. Sigmar merci qu'ils vous enseignaient tout ça à l'abbaye de Meissen, en plus du classique, du khazalide et toutes sortes de matières jugées nécessaires à la formation de prêtres et inquisiteurs. Pour servir Sigmar, ses serviteurs pouvaient s'engager dans divers voies, mais toutes nécessitaient d'avoir une solide base théologique. Du moins était-ce là l'avis du père Cregan, et de ses prédécesseurs.
Une belle institution fonctionnant très bien.

Avec un travois fait à la va vite, l'inquisitrice s'approcha du premier corps et....

"Oh qu'il est lourd, flasque et mous.... La rigidité cadavérique a fait des merveilles avec celui là... Puis il pue bon sang ! Pourquoi faut il que les selles soient relâchées au décès ! Cette odeur de putréfaction...."

Malgré son dégout pour la chose, Alicia avait de bons gants de cuir. Donc le sentiment de saleté était amoindrit... Mais pas trop quand même. Surtout qu'il fallut user de ses avant-bras pour tirer le premier cadavre, à moitié collé par la terre, avant que l'effet de sussions prenne fin.
Et il en fut de même pour le second. Et le troisième. Et ainsi de suite. Déjà avec une dizaine de corps la charrette était bien chargée. Et il restait tout autant de cadavres à même le sol....

Ecoeurée, l'inquisitrice du s'emparer des corps restant, alignant ceux ci au sol, s'interrogeant sur ce qu'il convenait de faire. Ça tenait du miracle qu'il n'y ait déjà pas eu d'autres saletés issues des bois qui soient venues faire la fête avec ces repas gratuits à leur disposition.

Partie chercher la pelle laissée dans la charrette, l'inquisitrice commença à creuser à quelques cinq enjambées du fossé de la route. La terre était un peu mouillée, mais pas assez pour rendre la tâche franchement épuisante. Il fallait juste forcer. Pelle, remonter la terre en s'appuyant sur son genoux plutôt que son dos. Jeter la terre un peu plus loin puis recommencer.... Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'elle ait de la terre au niveau des cuisses. Là, continuer le travail pour pouvoir faire un trou assez grand pour un corps mis en long. Puis recreuser dans le sens de la largeur, pour pouvoir en mettre un dizaine.
Ces saligauds pourraient se vanter devant le père pour l'avoir fait suer toute la journée. D'habitude c'était l'inverse. Elle faisait suer les autres. Souvent jusqu'aux aveux. Mais d'eux, il n'y avait rien à tirer, si ce n'est que le silence des morts.

Pendant une heure, elle continua à creuser, creuser et creuser encore.

Faisant une pause, elle parti chercher la jument pour rattacher celle ci à la charrette. La tranchée était creusée à moitié déjà. Elle en aurait bientôt fini. Mettre les corps dedans, jeter la terre sur ceux ci, et elle pourrait foutre le camp avant la nuit, amener les cadavres au village et laisser les indigènes se démerder pour creuser eux même une fosse commune pour les malheureux. Et peut être même leur donner quelques pierres tombales, là où les gars qu'elle mettait en terre maintenant auraient droit au plus à un tas de cailloux.
Une gorgée d'eau, et on se remettait à creuser, encore et encore.

Alors qu'il restait encore un quart à creuser, la wissenlandaise aperçue, à l'orée de la clairière, alors qu'elle faisait une pause pour éponger de la sueur qu'elle avait au front, une tache blanche. Suivie d'autres tâches, plus foncées.
Des loups. Des putains de loups.
Charognards. Toujours moins pires qu'un ours sorti de l'hivernation. Ou des chiens sauvages. Les pires ceux là....
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