[Anton]Les secrets les mieux gardés sont les plus dangereux

[[MJ] Le Sombre Garde]

L'exploit de retaper ce post mérite une réponse rapide !

Le mercenaire écouta les informations de son employeur calmement, sans broncher. A la fin il dit simplement après un soupire.


Sale affaire.


Le fait que le baron vienne l'accoster et lui parler sembla étonner le jeune mercenaire, après tout ils avaient convenu qu'ils ne devaient pas se connaitre... Mais il se ressaisit vite et son air étonné se transforma en un air jovial, il allait s'apprêter à répondre quand le baron lui dit qu'il devrait plutôt s'entretenir avec Hans. Et le noble entra immédiatement dans l'auberge laissant ses deux mercenaires discuter.

L'auberge était en effet bien vide, seulement cinq clients répartie en une table de deux et une table de trois. Ils buvaient leur boisson en silence. Grundach était devant son comptoir, il semblait effondré... Cependant l'arrivé d'un nouveau client alluma une lueur d'espoir dans ses yeux. Il y avait aussi deux jeunes femmes qui discutaient dans un coin, sans doute des serveuses en manque de travail. Anton regarda plus attentivement les cinq clients tout en se dirigeant vers Grundach, ils étaient tous relativement âgés mais bien bâtis et avec le teint hâlé, rien avoir avec ce vieux rat de bibliothèque de Hyéronimus. S'approchant de l'aubergiste le noble lui demanda :

"Holà mon brave, ça n'est pas bien gai cette taverne! J'aime quand elles tremblent sous les trinquement, moi! N'auriez-vous que mon ami pour client par le dieu?"


Le commerçant lui répondit d'un air blasé :

Plus personne ne vient ici depuis que cet imbécile s'est fait enlevé, ah le co* mais pourquoi n'est-il pas allé chez Gunter ! J'gagne plus un rond maintenant à part ce que consomment ce quelques habitués... Non mais, c'est pas parce qu'un imbécile s'est fait enlevé que mon auberge est dangereuse, il serait allé chez Gunter que cela aurait été pareil. Enfin bon heureux de voir un client, je vous sers quelque chose ?

Pour ce qui est de la suite de l'aventure après la rentrée, peut être que l'on pourra trouver un peu de temps pendant les vacances, parce qu'on commence à bien rentrer dans l'histoire, ce serait dommage de s'arrêter là...

[Anton]

Evidement, pas de veillard. Juste un aubergiste et quelques clients. Un de plus...

Plus personne ne vient ici depuis que cet imbécile s'est fait enlevé, ah le co* mais pourquoi n'est-il pas allé chez Gunter ! J'gagne plus un rond maintenant à part ce que consomment ce quelques habitués... Non mais, c'est pas parce qu'un imbécile s'est fait enlevé que mon auberge est dangereuse, il serait allé chez Gunter que cela aurait été pareil. Enfin bon heureux de voir un client, je vous sers quelque chose ?

Le baron prit le temps d'examiner l'aubergiste le plus calmement du monde. Un rougeaud, terni par les soucis et la fatigue, l'air affable et les yeux éteints. L'exemple le plus parfait de cette engeance de parasites. Et dire qu'il allait falloir lui parler...

Le baron flanqua ses yeux dans les deux orbites abîmés de l'ignoble personnage, et entreprit... de se plaindre aussi.

Et comment. Je n'en peux plus. Une biere sera sans aucun doute un excellent commencement. C'est que je suis épuisé. Figurez-vous que je parcours la ville en tous sens, à la recherche d'un homme qui m'avait écrit de le rejoindre, et qu'il n'y a pas moyen de le trouver. Je ne vous cache pas que vous êtes mon dernier espoir; il a pu arriver ici au cours de ces douze derniers jours, c'est un homme assez agé, genre rat de bibliothèque. Il devait me vendre un livre, et il est introuvable. Alors, peut-être s'est-il enfermé chez vous? Vous conviendrez que les disparitions sont des choses bien désagréables de nos jours!

L'air accablé du baron n'était qu'à moitié feint. Il était toujours dans le brouillard complet et, par Morr, il n'en pouvait vraiment plus. Sans compter ses pièces d'or qui s'envolaient à toute vitesse...

Charisme & co si besoin était.
Content de m'y remettre! Vivement que je trouve ce gars-là.
Et dis-moi Edmund, est-il possible de connaître l'état de mes xp?
Merci encore Sombre

[[MJ] Le Sombre Garde]

Pour les XP il me semble que c’est Sombre Garde qui doit s'en charger.
Faudrait aussi mettre à jour ta monnaie parce que cela a changé pendant notre absence

Les plaintes de l'aristocrate ne semblaient pas importuner l'aubergiste, au contraire il semblait prendre un certain plaisir à l'écouter, sans doute entendre un étranger parler de ses malheurs lui faisait oublier les siens, il était tout de même possible que cet air légèrement réjoui provenait plutôt de la commande que venait de passer Anton...

AH je vous plain, j'déteste les gens qui donnent rendez vous et qui posent des lapins. Aucun respect. Et puis tout ce temps perdu... Le temps c’est précieux, le temps c'est d'largent comme disait mon père. Donc une bière c'est bien ça.


L'aubergiste répéta machinalement les gestes qu'il avait répété un nombre incalculable de fois et qui lui permettaient de poser un bonne chope de bière mousseuse devant l'aristocrate.

Donc vous cherchez un vieux rat de bibliothèque... Hum, pas courant comme voyageur et j'héberge pas de drôles d'oiseaux de ce genre en ce moment, en même temps j'héberge pas grand monde... Non, même avant l'enlèvement j'en ait pas vu. Oh mais attendez !

L'aubergiste fronça les sourcils et s'arrêta de parler quelques instants.

test de mémoire-->5 (bonne réussite)

Puis un éclat de satisfaction illumina ses yeux.

Oui... Il y a bien un homme qui convient à votre description. Un vieux fou aux cheveux gris qui étudiait de vieux bouquins le soir au milieu du bruit de la grande salle. Un sacré phénomène ! Je ne sais pas si c'est lui que vous cherchez mais il est passé il y a bien plus de douze jours. Je ne m'en souviens pas bien mais ça date d'il y a un peu plus d'un mois il me semble, enfin quelque chose comme ça.

L'aubergiste resta la bouche entre ouverte pendant quelques secondes, il se gratta la tête puis reprit.

Attendez, si je me souviens bien il y avait un autre homme avec lui, il n'était pas seul. Mais... Attendez... Serait-il possible que...

Un éclair de terreur traversa les yeux de l'aubergiste, il venait de comprendre quelque chose, et ce quelque chose lui faisait peur. Il reprit en chuchotant.

Partez, fuyez... L'homme qui accompagnait le vieux fou, c'est celui qui vient d'être enlevé...

Puis il poursuivi à voix haute.

Non finalement je ne vois pas. Tant pis. Mais je suis sûr que vous trouverait votre homme.

La sueur perlait sur son front, il avait peur...

Tu perds 1s pour la bière (nouvelle monnaie)

[Anton]

Entendu!

Oui... Il y a bien un homme qui convient à votre description. Un vieux fou aux cheveux gris qui étudiait de vieux bouquins le soir au milieu du bruit de la grande salle. Un sacré phénomène ! Je ne sais pas si c'est lui que vous cherchez mais il est passé il y a bien plus de douze jours. Je ne m'en souviens pas bien mais ça date d'il y a un peu plus d'un mois il me semble, enfin quelque chose comme ça.

Le baron se pencha en avant, captivé. Voilà pourquoi le vieux fou lui avait donné rendez-vous ici! Il y était venu avant de se rendre chez von Preiss et ses cinglés de paysans. Plus inquiétant, il n'avait jamais atteint le point de rendez-vous qu'il s'était lui-même fixé. Il allait falloir...

Attendez, si je me souviens bien il y avait un autre homme avec lui, il n'était pas seul. Mais... Attendez... Serait-il possible que...

Quoi encore?

Partez, fuyez... L'homme qui accompagnait le vieux fou, c'est celui qui vient d'être enlevé...

Le sourire du baron bougea à peine. Les coins du puzzle, hein? Tout se mettait en place tranquilement, il n'y avait qu'à demander. Voilà pourquoi on avait enlevé ce type; il avait servi de guide à Hieronymous. Brave aubergiste...

Bien, désormais, il pouvait être sûr que le savant avait été enlevé lui aussi; inutile de rester dans cette fichue auberge. Il y reviendrait comme prévu si jamais le conteur le décevait. Il y avait surement quelque chose à tirer de cet aubergiste, mais inutile de se faire remarquer maintenant. Non, il fallait attendre une heure plus...propice.

Le baron secoua la tête. Cette secte était tout de même assez inquiétante, mais quelle puissance! Décidement, il fallait à tout prix trouver de nouvelles informations à son sujet. Lorsqu'il en saurait assez, il pourrait décider que faire: chercher à s'en servir comme d'un outil au service de ses interêts, ou bien la neutraliser au plus vite. Il s'attacha un instant à ce dernier point. Comment faire pour, le moment venu, mettre fin à une secte? Trucider ses chefs? Utiliser l'Inquisition? Il allait falloir y réfléchir. Plannifier était la clef de la réussite. Plannifier, s'informer, comprendre, agir, voilà comment un homme efficace savait s'organiser pour aboutir. Mais d'abord, le devin.

Et bien, tant pis. Ce gars-là a toujours eu une ARAIGNEE au plafond, je me passerai de lui. Merci maître pour votre biere, et votre obligeance, je n'ai plus qu'à quitter la ville au plus tôt.

Frederic allait attendre le signal. Il n'y avait plus qu'à retrouver ce conteur, en priant Morr pour que lui au moins n'ai pas disparu...

[[MJ] Le Sombre Garde]

Je m'occupe bientôt de ton XP.

Les traits de l’aubergiste se détendirent un peu, mais il avait toujours l’air très stressé. Il répondit à l’aristocrate d’un ton qui se voulait déçu mais qui, déformé par le stress, était un peu ridicule :

Vous nous quittez déjà… Quel dommage, les clients se font si rare. Enfin tant pis, je suppose que vous avez déjà perdu assez de temps à rechercher votre extravagant ami. Que Sigmar soit avec vous.

Avant de partir l’Aristocrate ne pu remarquer aucun changement de comportement chez Frédéric mais il avait sans aucun doute compris le message, même s’il était sanguin et parfois irresponsable il connaissait son métier.

Anton quitta donc l’auberge et parti en quête du mystérieux conteur, mais à peine quelques minutes après sont départ il ressenti une bien désagréable impression, celle d’être suivi. Il se retourna, rien, personne. Mais ce désagréable sentiment ne s’était pourtant pas estompé. Peu de temps après il se retourna de nouveau, toujours rien. Il n’y avait personne dans la ruelle et il n’entendait que les bruits habituels d’une petite ville, c'est-à-dire pas grand-chose. Il continua donc à marcher mais était toujours poursuivi par cette angoisse et se retourna à nouveau… Rien. Il ne put cependant pas reprendre son chemin car un violent coup sur la tête l’en empêcha en lui faisant perdre connaissance.

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Après une nuit presque infinie ponctuée de rêves étranges, l’aristocrate ouvrit les yeux et redécouvrit le monde réel. Il émergeait petit à petit, ses muscles étaient engourdis, il pouvait à peine bouger ses membres et il était doté d’un terrible mal de tête. Il était dans une pièce très obscure, peut être une cave, en tout cas elle était très petite, moins à peine plus deux deux mètres carrés. Ses habits avaient été remplacés par des haillons et ses affaires étaient introuvables. Il reprenait peu à peu ses esprits, en tout cas il pouvait entendre correctement, et il entendait des bruits de pas qui approchaient…
[/i]

[Anton]

Anton ouvrit les yeux. Pour les refermer aussitôt.

A vrai dire, cela ne faisait pas grande différence. Le monde dans lequel baignait le baron avait tout des cavernes de Morr, avec ce que ça impliquait d'obscurité totale. Simplement, il lui semblait que son crâne le ferait moins souffrir s'il gardait les yeux fermés. Prudemment, il porta une main à sa tempe.

La lourdeur qui pesait sur ses membres rendit cette simple action héroïque. Un sursaut de volonté plus tard, et ses doigts engourdis massaient délicatement l'arière de sa nuque. La douleur reflua. Que s'était-il donc passé?

Les yeux se réouvrirent, deux abîmes brillants dans le noir de la pièce. Puis le baron se redressa.

Nul besoin de lumière pour comprendre qu'on l'avait dépouillé de toutes ses affaires. Sans doute avait-on poussé le vice jusqu'à lui dérober ses frusques pour vérifier s'il ne cachait rien dans des doublures. Ils en seraient pour leurs frais. Le baron ne possédait que très peu d'argent. Sa richesse était son rang, ses terres, et ses relations. Nonobstant, il doutait que tout ceci ne le tire de ce guêpier dans l'heure...

Sa vision se faisait plus précise; ses sens s'adaptaient peu à peu à l'obscurité de l'endroit. Il se trouvait dans un cachot, ou une cave à en juger par la fraîcheur des murs. Une pièce aux dimensions des plus réduites qui plus était. Le baron s'approcha de la porte, mais elle ne lui apprit rien, sinon qu'il était bel et bien prisonnier. De qui, il pouvait fort bien s'en douter!

Voyons, essayons de nous rappeler ce qui s'est passé. Je marchais seul vers l'auberge, pour retrouver le conteur. Où était Hanz? Ah oui, bien sûr, il prenait congé de Frédéric; je lui ai fais signe de me rejoindre, puis j'ai commencé à marcher tout seul. Belle erreur!

Les soliloques étaient une des grandes passions du baron. Il prenait un certain plaisir à exposer ses idées à hautes voix, et tout spécialement lorsqu'il se trouvait dans une situation difficile.

Cependant, je l'ai entendu partir alors que je tournais le coin de la rue. Il est probable que lui et mon aggresseur se sont croisés, où alors qu'il est lui aussi prisonnier. Nous verrons bien.

Beaucoup plus interessant, me voilà désormais aux mains de cette secte. Position dangereuse, certes, mais qui aura le mérite d'éclaircir ma lanterne. La question se pose: comment m'ont-ils percé à jour?

Le baron passa en revues diverses hypothèses; le plus probable était qu'ils attendaient sa venue, soit que Hieronymous ait parlé, soit que -comme il l'avait autrefois subodoré- une des lettres était un faux destiné à se débarasser de lui. Peu importait. Le baron serait bientôt fixé.

En revanche, il allait falloir jouer serré. Ces gens-là l'avaient en leur pouvoir, c'était certain. Et ils étaient dangereux. Le seul moyen pour s'en sortir allait être de se prouver plus utile vivant que mort. Difficile, mais pas inenvisageable.

Un bruit de pas alerta le baron, coupant court ses spéculations. D'un geste machinal, il épousseta ses haillons. Il était prêt.

[[MJ] Le Sombre Garde]

Les pas se rapprochaient, se rapprochaient... Le baron était toujours très faible et son crâne le faisait souffrir affreusement. Il était cependant maintenant en possession de la plus part de ses capacités mentale. Il ouvrit les yeux, la pièce resta flou quelques instant mais en se concentrant un peu il arriva à voir convenablement. C’est à ce moment qu'il remarqua que les bruit de pas s'étaient estompés... Et il pu voir la porte de la cellule s'ouvrir dans un grincement affreux.

L'homme qui pénétra dans la pièce était grand d'au moins deux mètres et sa carrure semblait athlétique. Il portait des habits délabrés variant du jaune sale au marron, une épée pendait à sa ceinture. Son visage était grossier et sa peau marquée par les intempéries. C'est d'une voix rauque qu'il dit :

Viens.


Le noble, en titubant un peu, suivit donc l'inconnu. Il traversa quelques couloirs sombres des souterrains du château dans lequel il se trouvait, au bout de quelques minutes il se retrouva dans une grande salle éclairée par de nombreuses torches. la lumière l'éblouissait et il ne pouvait encore voir ce qui se trouvait dans la salle.

A genoux


Mais qu'il en ait ou non l'envie une pression violente sur l'épaule, conjuguée à son état de faiblesse, le força à obéir. Se redressant un peu après sa chute Anton, dont les yeux s'étaient habitués à la lumière pu découvrir un bien étrange spectacle... Deux hommes étaient comme lui à genoux et protégés par un garde, un jeune et un vieux, un inconnu et Hans. En face d'eux, de l'autre côté de la salle se trouvait un homme aux habits de bonne qualité et dont le maintient rappelait la bonne conduite aristocratique, il était escorté par deux autres gardes. mais le plus intéressant était le cortège de cinq hommes portant de très longues robes noires et portant des couvres chefs très particuliers : une sorte de couronne en métal à laquelle sont fixés des bois de cerfs.

Après quelques instants de silence l'homme qui semblait être un aristocrate commença à s'exprimer :

Maintenant que tout le monde est là nous allons pouvoir commencer. Veuillez excuser ses manières quelque peu... brutales mais les serviteurs des faux dieux sont puissants et nous, serviteurs de la vérité, ne pouvons nous permettre de laisser des espions en liberté. Mais je manques à tous mes devoirs, je suis le baron Vincentus von Preiss, à qui ai-j l'honneur ?

A ce moment Anton remarqua que les murs de la pièce étaient ornés de fresques rougeâtres représentant des scènes de chasses, de chasse à l'homme...

[Anton]

Étonnant comme le cerveau peut parfois marcher à toute allure...

Le baron n'était jamais aussi brillant que lorsqu'il se trouvait au pied du mur. Ou du gibet. En l’occurrence, la probabilité pour que ces malades de fanatiques s'apprêtent à le mettre à mort dans une chasse à l'homme histoire de plaire à leurs dieux était...de 100% jugea froidement le baron. Mais ça n'était pas une raison pour ne rien tenter.

Ses options étaient ridiculement peu nombreuses; ses objectifs, minuscules. Le premier, survivre. Le second, survivre avec le minimum de perte. Maintenant qu'il était aux mains de la secte, il allait pouvoir tenter de se l’accaparer. Sinon, il allait lui falloir s'enfuir et déchaîner les forces de l'Empire sur von Preiss. Pas de problème.

La première difficulté allait être de pouvoir causer seul à seul avec von preiss; il n'avait encore jamais vu de négociation bien se terminer avec trois type à terre et cinq gourous emmaillotés dans des capes et des chapeaux sacrés au-dessus d'eux. Pour ça, il fallait jouer le jeu.

Anton fixa chacun de ses interlocuteurs, puis lança, fermement:

"Je suis Anton von Adeldoch, baron de Wunschentraum et d'Elilbye, Seigneur des Terres Noires, Délégué Perpétuel au Grand Conseil de Nuln, Pair et Président du Conseil du Sudenland Septentrional. Espions à mes heures perdues, je vous l'accorde, mais pour mon propre compte et jamais encore celui de dieux, vrais ou faux. Cet homme était chargé de ma sécurité, et son incompétence me vaut le plaisir de cette inconfortable rencontre. Quand au troisième, je ne le connais pas. Et maintenant que les présentations sont faites, je me permet de vous demander avec tout le respect d'un homme à terre: puis-je savoir pourquoi Von Preiss et cinq prêtres d'Ahalt ont cru bon de me faire moisir dans une telle geôle avec un mal de crâne?""

diplomatie, charisme, tout pour les mettre de bonne humeur...

[[MJ] Le Sombre Garde]

Test de charisme : 4, réussite

Le baron Von Preis eut l'air estomaqué par les dires d'Anton. Les prêtres murmurèrent entre eux, le bruit de leur conversation trop bas pour atteindre les oreilles des captifs. Seuls les gardes restèrent de marbre, leurs yeux attentifs scrutant chaque coin de la place, même si c'était un terrain ami.

« Vous êtes un Pair du Sudenland ? Toutes mes excuses très cher baron, je vais arranger ça tout de suite. »

Il parla aux gardes situés derrière Anton.

« Relevez le ! Tout de suite ! »

Deux bras puissants remirent le noble sur pied et deux gardes l'escortèrent jusqu'à Von Preis. Les prêtres avaient fini leurs messes basses et regardaient fixement Anton alors qu'il quittait la pièce avec son hôte. Finalement, l'un d'eux l'apostropha.

« Seigneur ! Que fait-on des autres individus ? »

Von Preis se retourna, sa voix perdant les inflexions amicales pour devenir froide et sans pitié.

« Poursuivez la cérémonie. Vous savez ce que vous avez à faire. »

C'est à ce moment là qu'Anton repéra l'homme qui attendait dans un coin derrière les prisonniers, hors de leur vue : de taille moyenne, large d'épaule, il portait une cagoule noire qui lui couvrait la face. Ce qui frappait les yeux était surtout l'immense serpe d'acier tranchant qu'il astiquait avec amour. Voilà qui expliquait les cadavres découverts la gorge tranchée.

Mais Von Preis invita le baron à poursuivre et il dut détourner les yeux de la salle. Il fut mené dans des corridors de pierre jusqu'à une petite salle où un feu flambait joyeusement. Plusieurs fauteuils confortables étaient disposés pour la conversation et un meuble bas supportait le poids d'un plateau sur lequel était posé un flacon de vin et des verres. Anton fut invité à s'asseoir devant l'âtre et se retrouva bientôt un verre à la main devant le feu. Von Preis prit également un verre et s'installa en face de lui. Les gardes restèrent à la porte. Le baron prit la parole, la voix à nouveau amicale et chaleureuse.

« Veuillez m'excuser le désagrément de l'enlèvement et de la séquestration. Si j'avais su qui vous étiez, je vous aurais plutôt invité directement à venir me voir. Un visiteur de votre acabit se soigne. Entre sudistes, nous devons nous serrer les coudes face à l'envahisseur nordiste. Je suppose que vous êtes un partisan de notre culte, très cher ? »

[Anton]

Et le sang-froid d'Anton...paya. Le baron, scandalisé, le fit relever, tandis que les prêtres marmonnaient dans leurs barbes, ne sachant plus où donner du goupillon. La scène ne pouvait pas décemment être feinte, ou bien c'était du trop grand art pour les yeux du noble. Que Morr les emporte, non, c'était désormais certain, ces imbéciles ne savaient même pas qui il était!

C'est cette pensée -assez incroyable pour l'imaginaire quelque peu paranoïaque et égocentrique du baron- qui occupa son esprit la majeure partie du trajet qui le vit passer du stade de prisonnier effarouché à invité de marque. Il n'avait pas même réfléchi une seule seconde à cette éventualité. Il faisait face à une secte secrète...et en savait plus sur elle qu'elle sur lui. Voilà qui ne se lassait pas d'égarer le baron. Une telle négligence...Une fois de plus, l'Empire montrait toute la faiblesse des hommes qui le conduisait; même au sein de ses pires sectes, les postes à responsabilité étaient occupés par des incapables...

On présenta au baron un fauteuil et un verre de vin, tous deux de forte engageante apparence, qu'il ne présenta aucune difficulté à accepter; Il va sans dire que l'esprit de notre aristocrate était bien davantage préoccupé par ces signes réconfortants que par ceux qu'il avait aperçus tantôt et qui auguraient du triste sort de ses compagnons de cellule. Sort qu'il comptait bien ne pas partager. Il faut dire, et cela rentrait bien dans son caractère, que les heures sombres durant sa captivité qu'il avait dûment mis à profit pour analyser les raisons de sa présence dans une cave l'avaient conduit à s'ôter la totalité de la considération qu'il avait eu autrefois pour ses mercenaires. Restait que, pour un homme dans sa posture, il eut été réjouissant de ne pas se savoir tout à fait seul en terrain ennemi.

Car Anton se trouvait bel et bien en territoire ennemi, et cela ne lui avait pas échappé une seule seconde; il avait beau apprécier les politesses du baron, il n'oubliait pas avec quelle promptitude la sentence de mort était sortie de ces lèvres l'instant d'avant encore toutes souriantes. Aussi, c'est avec la dernière des attentions qu'il s’apprêta à engager la conversation qui déciderait probablement de son existence.

Von Preis, lui, ne semblait pas s'en faire plus que ça. Sa voix était toujours aussi chaleureuse, mielleuse même, mais le baron savait pertinemment combien il est facile à l'homme qui s'exerce de controler ses expressions.

« Veuillez m'excuser le désagrément de l'enlèvement et de la séquestration. Si j'avais su qui vous étiez, je vous aurais plutôt invité directement à venir me voir. Un visiteur de votre acabit se soigne. Entre sudistes, nous devons nous serrer les coudes face à l'envahisseur nordiste. Je suppose que vous êtes un partisan de notre culte, très cher ? »

Allons, au moins un qui partageait ses vues sur ces arriérés du Nord! Mais il fallait répondre très vite, s'il souhaitait mentir. Figurer la franchise. Mais l'instinct du baron lui souffla une autre réponse. Quelque part, il savait que mentir sur sa religion lui serait préjudiciable.

"Le diktat du nord trouble bien des esprits, baron, et fait parfois que les frères s’entre-tuent quand ils devraient se liguer. Je pardonne votre méprise, mais nous savons tous deux que je ne l'oublierai pas. J'étais à genoux devant les prêtres, comme le dernier des rebuts de votre bétail, Seigneur, et cela blesse." Le ton du baron, assez distant jusqu'ici, se déglaça avec un léger sourire. "Mais nous savons tous deux aussi qu'avec un vin comme celui-là, je devrai bien finir par vous pardonner, quand bien même vous ne le mériteriez encore qu'à moitié. Et non, mon cher, je n'adore pas Ahalt, quoique je ne le renie pas non plus; mon père était totalement fasciné par ma mère, une femme du nord, et elle lui a mis en tête qu'elle m'inculquerait sa religion, tandis qu'il se chargerait des armes. Morr est le Seigneur auquel je dédis mes actes, mais nombreux sont ceux dans mon entourage qui vénèrent Tahalt; après tout, nous possédons sur le domaine même d'anciennes pierres sacrificielles. Ce qui est certain,ajouta-t-il en se penchant légèrement, c'est que jamais les dieux usurpateurs du nord n'ont chassé Tahalt de mes terres, si c'est ce que vous voulez savoir. Le sol se souvient de ses vrais maîtres. Il n'oublie pas."