[Akarylius] Responsabilités

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L’île d’Ulthuan est la demeure des Hauts Elfes. Le continent insulaire des elfes est situé dans le Grand Océan de l’Ouest, entre le Vieux Monde et le Nouveau Monde. C’est un anneau de terres, entouré d’archipels dispersés. Durant la guerre civile entre les Hauts Elfes et les Elfes noirs, plus connue sous le nom de Déchirure, Ulthuan perdit une grande partie de ses terres nordiques.

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[Akarylius] Responsabilités

Message par [MJ] Le Gob' »

Un grand pouvoir…
Acte I : Responsabilités

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ImageEn plein cœur d’Ulthuan, au sein du royaume intérieur de Saphery, se cache un lieu des plus étranges, dont on dit que seuls peuvent en trouver le chemin ceux dont le cœur ne porte aucune mauvaise intention. Toutefois, l’esprit des elfes est si changeant, et si difficile à cerner, que l’on peut parfois douter de la véracité de certaines de ces légendes. Mais de tous les mystères d’Ulthuan, la Tour Blanche de Hoeth est certainement l’un des plus extraordinaires.

Initialement créée sous le règne de Bel-Khoradris, le Roi-Phénix que l’on surnommait aussi l’Erudit, cette titanesque tour d’albâtre est un haut lieu d’accumulation de savoir, de connaissances, et par effet d’entraînement, le cœur de l’enseignement de la magie en Ulthuan. L’édifice en lui-même relève de l’exploit improbable, car d’un point de vue strictement architectural, nul bâtiment, nul palais n’égale sa taille démentielle. Il est dit que le point culminant de la tour, la Cime du Savoir, s’élève à plus de quinze cent mètres du sol, exploit rendu possible par les prouesses dont font montre les mages de Saphery depuis maintenant plus de deux millénaires. Visible à des centaines de lieues à la ronde, la Tour est un sanctuaire du savoir, une antichambre de la vérité, un lieu de conservation de connaissances placé sous l’égide du Dieu du Savoir lui-même, dont elle porte le nom.

C’est notamment dans les premiers étages de cet imposant édifice que la plupart des mages d’Ulthuan apprennent à façonner les énergies aethyriques, afin de plier les Vents de Magie à leur volonté, tâche pour laquelle le peuple elfe fut depuis toujours naturellement doué. Mais même au sein de la race elfique, l’on trouve parfois d’exceptionnels joyaux, dont les prédispositions à l’exercice de la magie ne souffrent que peu de rivales. Ces perles, néanmoins, ne se trouvent qu’en de rares occasions, et tendent à différer de la plupart des autres mages.
Nul doute qu’Akaraylius comptait parmi ces prodiges du maniement de la magie. Son aisance naturelle à discerner les mouvements des flux aethyriques l’avaient propulsé, en dépit de son jeune âge, jusqu’entre les murs de la Tour Blanche de Hoeth, où il avait pu suivre, au cours des quelques dernières années, un enseignement de base qui, s’il le suivait avec assiduité, ne semblait lui poser aucun problème d’application lors du passage de la théorie à la pratique. Il différait en cela grandement de ses camarades, dont les aptitudes inégales ne rivalisaient en aucune façon avec ses propres facilités. Il en avait peu à peu développé, probablement malgré lui, une forme d’orgueil, et nourrissait d’ambitieux projets de carrière. Toutefois, son détachement avait fini par lui attirer l’attention, puis les foudres de ses instructeurs, qui s’ils étaient systématiquement satisfaits de ses performances, se plaignaient en revanche du modèle de laxisme et de désinvolture qu’il contribuait à répandre autour de lui.

Akarylius avait reçu des mises en garde, dont il n’avait pas tenu compte. Plusieurs convocations, également, pour lesquelles il n’avait pas témoigné davantage d’attention. Il savait pertinemment que sa performance sans égale valait bien davantage aux yeux des mages instructeurs que son comportement réfractaire. Du moins était-ce ce qu’il pensait.

Un jour vint où il reçut une visite pour le moins inattendue. En tant qu’étudiant prometteur à la Tour Blanche, il avait l’honneur de s’être vu attribuer une cellule d’étude, à titre gracieux, petit espace meublé d’austère manière, rassemblant bureau, couchette, et rangements. Cette cellule présentait l’avantage et le privilège d’être l’un des rares logements d’excellence accordés au sein même de la Tour Blanche, alors même que la majorité des étudiants devaient trouver gîte et couvert par leurs propres moyens, aux alentours de la Tour. Si Akarylius ne résidait pour l’instant qu’à l’étage le plus bas de la Tour, le bruit courait que ce genre de dispositifs était également mis à la disposition de mages de niveau supérieur, plus haut dans l’édifice. En somme, tous ses projets se résumaient à une ascension au sein de la Tour Blanche, qui symbolisait en quelque sorte, de manière concrète, la hiérarchie des mages en Ulthuan. Et Akarylius entendait bien, un jour, disposer d’un balcon au sommet de la Tour Blanche de Hoeth.

Ce jour-là, Akarylius avait délibérément omis de se rendre à une étude matinale sur le thème très théorique des foyers de convergence de lignes telluriques. Estimant avoir déjà lu l’essentiel du sujet dans des ouvrages de la Grande Bibliothèque, le jeune elfe avait donc décidé, fidèle à son tempérament, de faire l’impasse sur ce cours qui s’annonçait tout aussi répétitif que soporifique. Il finissait de mettre à profit ce temps pour rallonger sa nuit, compensant ainsi le déficit de sommeil causé par de studieuses soirées passées à consulter d’anciens parchemins, lorsque l’on frappa à la porte de sa petite cellule. Fidèle à ses stratégies habituelles, il tarda à répondre, espérant décourager la personne. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il entendit le cliquetis significatif du verrou magique qui se levait : d’ordinaire, seul le titulaire du logement d’excellence disposait du mot de passe mental nécessaire à l’ouverture de ces serrures magiques simples.

Entra un elfe blond d’âge mûr, et de grande taille, qui entreprit de jeter un coup d’œil à l’intérieur de la cellule d’un air austère, avant d’y pénétrer, et de tirer la porte derrière lui. Akarylius avait de quoi s’offusquer, à plus d’un titre : il était chez lui, et dans la mesure où ces petites cellules étaient conçues pour accueillir une personne, le fait que l’elfe soit entré empiétait de manière gênante sur son espace privé. Toutefois, plusieurs facteurs entraient également en ligne de compte, qui pouvaient influer sur la conduite à adopter. D’abord, le fait qu’il était lui-même en tort, étant supposé être présent à l’étude théorique des lignes telluriques. Egalement, le fait qu’il n’était lui-même encore qu’en tunique de nuit, preuve éloquente de son manque d’assiduité. Enfin, et peut-être surtout, l’elfe qui se tenait devant lui dirigeait les « coordinateurs », le conseil de mages instructeurs qui décernait les titres d’études, en fin de cycle, et accordait notamment les titres de compagnon mage. Les étudiants le nommaient Maître Inuil ; il enseignait aux novices un cours pratique visant à distinguer les flux aethyriques, et dans lequel Akarylius excellait.

Ayant constaté silencieusement mais d’un air ouvertement désapprobateur les libertés prises par l’un de ses meilleurs étudiants, Maître Inuil s’adressa bien vite à Akarylius, sans s’être le moins du monde excusé pour cette incursion brutale dans son intimité.

Maître Inuil,
Mage instructeur,
dirigeant du conseil des "Coordinateurs"


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« Etudiant Akarylius.

Mes plus chaleureuses félicitations pour votre succès à mon dernier examen. Votre performance était de loin la plus remarquable. »
Silence marqué. Prise de respiration. Soupir.
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« Rassemblez vos effets je vous prie. Tous.

Nous avons rendez-vous dans mon cabinet. »
Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par Akarylius »

Être dérangé pendant la fin de mon repos est une chose que je déteste, presque autant que d'assister à des cours ennuyeux et inintéressant. Mais bon, je commençais à être habitué maintenant. Et puis, j'aurais préféré me faire déranger tous les matins de la sorte et rester à la Tour Blanche de Hoeth que repartir en Chrace dans le Domaine Frænel, domaine de ma famille de haute noblesse, plus intéressée par son prestige et son influence que par l'épanouissement des membres la composant. D'autant que je n'avais aucune idée de comment mes géniteurs le prendraient si je décidais de quitter la Tour Blanche, pour revenir au Domaine, sans titre ni influence à apporter aux Frænels, avec les cheveux coupés courts, alors que leur couleur noire faisait déjà tâche au milieu de ma famille si riche, noble, puissante et d'une hypocrisie sans nom. En fait, si, j'avais parfaitement idée de comment ils réagiraient, et ça ne me plaisait pas du tout.

Lorsque Maître Inuil eut fini de prononcer des mots qui ressemblaient à du charabia pour mon cerveau encore à moitié endormi, je baillai, et me dis qu'avec tout le pouvoir dont disposait ma famille, les deux aristocrates qui m'avaient mis au monde auraient pu faire preuve d'un minimum de considération envers moi en priant les Coordinateurs de prendre en compte mes capacités et l'ennui qui y était inhérent face à des courts répétitifs que je comprenais sans difficulté, quoiqu'ils n'étaient sans doute pas eux-mêmes au courant, dans la mesure où tous les instants où j'avais été avec eux, mis bout à bout, devaient facilement tenir dans une journée. Après tout, à leurs yeux, je n'étais qu'un investissement de plus, dont la rentabilité n'avait toujours pas été prouvée.

Je laissai s'échapper un deuxième bâillement, me redressai légèrement et ouvrai lentement les yeux, afin d'observer l'Asur devant moi, et la bouche, prêt à déployer la totalité du peu d'éloquence dont j'étais doté pour dresser des arguments plus ou moins valides dans le but de convaincre Maître Inuil que j'étais fatigué, qu'il n'y avait aucune raison que j'assiste à un cours dont je connaissais déjà parfaitement le contenu, que les Coordinateurs devraient comprendre que mon potentiel serait bien mieux employé si j'assistais à des cours contenant des choses que je ne savais pas déjà.

Mais alors que je me disais qu'il faudrait faire preuve de beaucoup de tact et de pertinence - probablement plus que ce dont je disposais - pour que le dernier point soit énoncé sans que je subisse des sanctions, mon cerveau parvenait enfin à comprendre les mots prononcés par Inuil, et je réalisai que ce qu'il venait de me dire n'avait rien à voir avec le cours auquel je n'assistais délibérément pas. Savoir que j'avais réussi haut la main le dernier examen ne me faisait ni chaud ni froid, tant je l'avais trouvé, au même titre que ceux qui l'avaient précédé, d'une facilité considérable. En revanche, l'ordre que venait de me donner le chef des Coordinateurs faisaient monter chez moi une certaine appréhension : je suis plus pessimiste et inquiet que je le laisse paraître quant à l'interprétation de paroles énigmatiques quelles qu'elles soient. Je commençai à me demander pourquoi voulait-il me voir dans mon cabinet, après avoir rassemblé tous mes effets, et des scénarios, plus ou moins joyeux, se dessinèrent dans mon esprit. Je me redressai complètement, frottai mes yeux pour être sûr d'être bien réveillé, et dis :

- Bien sûr Maître Inuil. Si tu pouva... si vous pouviez me laisser juste quelques minutes, le temps que je range tout et que je me change, et je serai totalement disposé à vous écouter. Si je puis me permettre, à quel genre d'entrevue dois-je m'attendre ?

Je regrettais déjà la question que je venais de poser, tant j'avais l'impression qu'elle ne ferait qu'aggraver ma situation, mais je n'avais pas vraiment le temps de tenter de rattraper cette question qui risquait de déplaire à la sévérité de Maître Inuil, inhérente à son métier de chef des Coordinateurs. Toute fatigue ayant subitement quitté mon corps, je me précipitai hors de mon lit, et m'empressai de m'habiller et de rassembler et d'organiser le désordre régnant dans ma chambre, avec une certaine crainte en imaginant ce qui nécessitait de préparer l'intégralité de mes affaires.
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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par [MJ] Le Gob' »

Comme Akarylius obtempérait, entreprenant de rassembler ses quelques possessions, sa perplexité se muait progressivement en anxiété, comme en témoignaient certains de ses gestes, plus hésitants qu’à l’accoutumée. Derrière son masque impassible, Maître Inuil dut toutefois s’en apercevoir, et compatir quelque peu à l’angoisse grandissante de l’apprenti mage. C’est pourquoi, faisant volte-face pour ressortir de la pièce exiguë, l’archimage fit en sorte de ménager l’intimité d’Akarylius, lui permettant de ranger ses affaires, et de se vêtir sans être inquiété. Il ne répondit toutefois pas à la question posée par l’étudiant avant que celui-ci ne le rejoigne sur le pas de la porte, ses bagages dûment faits. L’elfe au visage austère dévisagea Akarylius un moment, alors que celui-ci refermait la porte derrière lui, la verrouillant magiquement à l’aide du schéma mental approprié. Lorsque toute son attention fut focalisée sur son aîné, le Coordinateur parla.
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« Votre conseil de discipline se tiendra dans mes appartements.

Je vous en prie, ouvrez la marche.

Ne traînez pas, vous n’habitez plus ici. »
C’est donc un Akarylius tout juste tiré du lit qui entreprit de parcourir les couloirs de la Tour Blanche, suivi de près par Maître Inuil. Notre jeune héros avait bien des questions à se poser, alors qu’il progressait presque intuitivement à travers le dédale de la Tour Blanche de Hoeth. Il connaissait bien les étages inférieurs, y ayant déjà passé quelques années, mais Maître Inuil avait laissé entendre qu’il leur fallait rejoindre les étages supérieurs. En effet, Maître Inuil était le seul, de tous les enseignants dont Akarylius avait pu un jour suivre ou sécher les cours, à disposer du rang très respecté d’archimage. A ce titre, ses appartements de fonction devaient se trouver bien plus haut au sein de la Tour qu’Akarylius n’avait jamais eu l’occasion ni l’autorisation de se rendre. C’était également en vertu de ce rang supérieur que Maître Inuil était chargé de superviser, par le biais des Coordinateurs, le passage des étudiants au rang d’initié, puis de mage à proprement parler. Maître Inuil était donc une figure importante au sein de la Tour Blanche, et représentait probablement pour Akarylius un horizon à atteindre, tant en termes de savoir que de pouvoir. Toute familiarité était de fait déplacée entre notre jeune mage et le respectable elfe, âgé de plus de sept cent ans. Pour autant, Maître Inuil avait toujours tenu Akarylius en haute estime, même parmi ses étudiants les plus doués, mais celui-ci avait tout lieu de penser que le mage agissait ainsi en raison de son prestigieux lignage. Qu’en penser aujourd’hui ? Nombreuses devaient être les pensées parasites à se bousculer dans son esprit, en ce jour où l’existence qu’il menait à la Tour, une situation qu’il considérait comme acquise, semblait remise en question.

Ils gravirent davantage d’étages qu’Akarylius ne put en garder le compte, d’autant plus qu’il avait présentement d’autres sujets de préoccupation. Lorsqu’enfin Maître Inuil lui fit signe, ils se trouvaient devant une imposante porte à double battants, décorée d’argent, de bronze et de fils d’ithilmar. Sans même devoir y porter une attention particulière, notre étudiant constata que ce portail était probablement aussi sécurisé qu’il était ornementé : le sceau magique qui en gardait l’entrée n’avait rien de commun avec le verrou très simple, à signature mentale, utilisé pour les cellules accordées aux étudiants d’exception. La porte n’en coulissa pas moins aisément, ses battants d’argents refluant sans heurt sur un simple geste de Maître Iluin. D’un signe, ce-dernier fit signe à Akarylius d’entrer, avant de le gratifier d’une froide consigne, le visage toujours aussi grave :
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« Veuillez patienter ici jusqu’à mon retour. »
ImageLa porte s’était refermée sur ces mots, et Akarylius était donc seul, dans une pièce relativement vaste, illuminée par de petites fenêtres mais surtout par une immense lucarne de forme circulaire, donnant vue sur le ciel dégagé de Saphery. Les rayons du soleil matinal tombaient à travers la vitre jusque sur une table parcourue de nombreux motifs en filigranes, comme inscris dans une sorte de marbre dont la table semblait composée. Directement adjacent à cette table, face à la fenêtre, dos à la porte d’entrée, trônait un bureau de la même matière, soigneusement rangé. Seuls deux objets trônaient sur le meuble ; un brûloir duquel émanait paresseusement une fumée aux arômes inconnus, et un globe de cristal d’imposante dimension. Partout ailleurs, alentours, le long des murs, des bibliothèques, accueillant probablement des centaines d’ouvrages ésotériques.
Un tel spectacle était à n’en pas douter propre à sidérer notre jeune héros, qui ne s’était jamais retrouvé en un lieu si intimidant, mais en même temps si stimulant. Ici, plus encore qu’ailleurs dans la Tour Blanche où il ait eu l’occasion de se rendre, l’air respirait la magie, sensation grisante s’il en était. Presque inconsciemment, Akarylius pouvait « sentir » les flux aethyriques parcourant la pièce, il lui aurait probablement suffi de cligner des yeux pour les deviner à vue d’œil. Son sens affûté de perception de la magie orientait d’ailleurs particulièrement son attention sur deux objets, qui concentraient davantage de flux aethyriques que d’autres, se trouvant à la croisée de cet écheveau enchanté : la table de marbre, et l’orbe reposant sur le bureau…
Gain de 1 XPM pour visite de haut lieu magique.
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A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par Akarylius »

J'étais donc, comme je l'avais craint, exclu de ma chambre, ce qui n'était pas des plus appréciables. Restait à savoir si c'était pour quelque chose me profitant, même si j'avais du mal à y croire. Le cabinet de Maître Inuil aurait été, pour n'importe quel Asur, d'une grande beauté. Mais pour moi, capable de distinguer les flux aethyriques si précisément, cette pièce était proprement magnifique, tant je sentais la magie tout autour de moi. J'observais brièvement les alentours, fasciné, en me disant qu'un jour, j'aurais un appartement mille fois plus impressionnant.

Alors que je m’émerveillais devant toute la magie concentrée en cet endroit, les mots prononcés par Maîre Inuil me revinrent en tête : « conseil de discipline » ; jusqu’à présent, j’avais échappé à une convocation d’une telle gravité, mes absences à répétition ayant toujours été compensées par mes capacités magiques, mais il semblait que j’étais allé trop loin. Du point de vue de la Tour exclusivement. Je restais fermement convaincu que je ne faisais rien de mal en n’assistant pas à des cours qui ne m’apporteraient rien, et en montrant clairement mon désintérêt pour cela. Je ressentais une petite boule au ventre en imaginant ce qu’il adviendrait si j’avais le malheur d’être exclu de la Tour Blanche. Mes géniteurs me renieraient sans aucun doute, ce qui impliquait l’exclusion du Domaine Frænel, et donc, l’inexistence d’un foyer pouvant m’accueillir. Mais en soi, être répudié n’était pas un problème : cela finira par arriver, quand ils verront que je compte plus les desservir qu’autre chose ; en revanche, être exclu de la Tour Blanche de Hoeth signifiait être banni de l’unique lieu dans lequel j'étais reconnu pour mon talent - le seul talent dont j'étais doté d’ailleurs -, et non pas pour mes origines aristocrates.

Cependant, paniquer en pensant à ce que préparait Maître Inuil pour moi ne me servirait à rien, aussi chassai-je de mon esprit les derniers relents de la légère appréhension causée par l’interruption brutale de mon repos par rien de moins que le chef des Coordinateurs, ne m’ayant pas donné le temps d’être en pleine possession de mes moyens. Heureusement pour moi, le moment que je passais actuellement seul dans le bureau de Maître Inuil me le donnerait. Je fermai mes yeux, et repris mon caractère habituel et mon assurance naturelle – ainsi qu’une certaine insolence, je devais bien l’avouer –, tandis que le sourire que j’arbore généralement et qui me fait passer, avec mon regard agité et peu expressif, pour un déséquilibré mental, se dessina lentement sur mon visage, au fur et à mesure que je reprenais confiance en moi et relativisais sur ma situation actuelle.

Après une expiration finale, enterrant à jamais l’inquiétude que j’avais pu ressentir précédemment, j’ouvrai mes yeux ; mon hyperactivité avait définitivement pris le dessus sur la fatigue due à mon manque de sommeil. Je devais maintenant me préparer à faire face à ce « conseil de discipline ».

Mais, malgré tout mes efforts pour imaginer ce que pourrait vouloir me dire Maître Inuil, afin de concevoir à l’avance les arguments que je pourrais dresser, cette entreprise fut terriblement mise à mal par mon déficit de l’attention revenu à pleine puissance, mon esprit voulant désormais se focaliser sur tous les objets magiques qui m’entouraient, notamment la table en marbre et l’orbe posé sur le bureau de Maître Inuil, que j’avais déjà remarqués en rentrant dans cette pièce, mais que j’avais oublié lorsque que je chassais ma désorientation et mon inquiétude. Je parvins à me concentrer sur la préparation à ma future entrevue avec l’archimage l’espace d’un quart de minute, puis, oubliant totalement le chef des Coordinateurs qui pouvait revenir dans son bureau d’un instant à l’autre, ce qui me forcerait à arrêter immédiatement ce que je m'apprêtais à faire, et ne risquait pas d'apprécier que je m'intéresse autant à ces objets, dirigeai tout mon intérêt et déployai toutes mes capacités de réflexion vers ces deux objets, cherchant à déterminer leur nature magique. Je fermai encore une fois mes yeux, bien décidé à le découvrir…
HRP : Je fais un test d'Intelligence pour en apprendre plus sur la nature magique de l'orbe et de la table en marbre, il me semble que ma compétence « Conscience de la magie » me permet de faire ce genre de choses.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 23 janv. 2017, 07:49, modifié 1 fois.
Raison : +6 xp (total 12). Wikifié.
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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par [MJ] Le Gob' »

Test d’INT : 1, réussite critique.
Ayant remarqué que l’écheveau de fils aethyriques qu’il avait devant les yeux semblait particulièrement dense aux environs de l’opaque sphère trônant sur le bureau, Akarylius projeta son « sens magique » afin d’investiguer ce curieux phénomène, et éventuellement d’en apprendre davantage. Un tel comportement n’était pas étonnant venant de lui, la curiosité étant à l’origine de sa soif de savoir, de pouvoir, et de connaissances. C’est cet étonnement à l’égard de la magie qui l’avait mené jusqu’ici en premier lieu, le poussant à poursuivre ses études, lui emplissant l’esprit de projets tous plus démesurés les uns que les autres. Loin de constituer un vilain défaut, sa curiosité naturelle le guidait dans la plupart de ses journées, et le mènerait encore loin, si les dieux le voulaient.
ImageLa surface de la pierre était froide, il en eut l’absolue certitude, sans pour autant prendre le risque de toucher physiquement l’objet. Son observation de l’objet par le biais de son sixième sens lui apprit que l’objet était enchanté, par de puissants sortilèges dont il ne mesurait pas la puissance. La sphère était ancienne, un trésor d’un autre âge, bien que le temps n’ait laissé aucune trace sur sa surface lisse. L’étudiant qu’il était encore éprouvait quelques difficultés à en deviner davantage sur la nature de l’objet, encore qu’il pût en supputer l’usage, ayant déjà rencontré au cours de ses lectures quelques mentions de puissants artefacts nommés Pierres de Vision, dont les premières remontaient à la genèse même de l’apprivoisement de la magie par le peuple elfique, sous la tutelle de l’ancien peuple lézard. Initialement prévues pour observer les astres, ce type d’outil s’était bien vite transformé en moyen de scruter la terre ferme à distance, un outil d’espionnage et de surveillance.
Comme il était tenté de s’en approcher davantage, voire de toucher la pierre, la porte derrière lui s’ouvrit à nouveau, et Maître Inuil pénétra dans ses appartements, flanqué d’un elfe au teint cireux, qui resta de deux pas en retrait de l’archimage, lorsque celui-ci s’immobilisa pour apostropher Akarylius.
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« Impressionnantes capacités de lecture aethyrique. A votre âge, ce n’est pas chose commune.

Vous ne cessez de m’étonner, jeune homme. »
Un léger silence suivit le commentaire élogieux, et Maître Inuil vint faire face à Akarylius, posant une main sur la sphère couleur de nuit, ses longs doigts fins tapotant légèrement l’objet, alors qu’il reprenait d’un ton solennel, pas le moins du monde perturbé par l’autre elfe, qui patientait en retrait, adressant à Akarylius un regard ouvertement condescendant.
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« Etudiant Frænel.

A votre avis, pourquoi êtes-vous ici ? »
Gain de 1 XPM pour contact avec objet magique.
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 23 janv. 2017, 07:48, modifié 1 fois.
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Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par Akarylius »

Quelque peu frustré de devoir arrêter mon observation alors que j’allais commencer la partie la plus intéressante de celle-ci, mais surtout de ne pas être encore bon pour comprendre parfaitement la nature de ce qui me semblait maintenant être une Pierre de Vision, même si je ne pouvais en être sûr, je mobilisai la partie de mon esprit qui n’était ni distraite par la pierre, qui m’intéressait beaucoup, ni distraite par l’Elfe à peine moins pâle que moi, dont je voulais connaître le rang, la réputation et son opinion sur moi pour me lancer un tel regard méprisant, afin de répondre à la question posée par Maître Inuil, tout en me disant que je pouvais m’estimer chanceux qu’il ne prenne pas mal l’attention que je portais à ses effets, et qu’obtenir deux félicitations de sa part, en une seule matinée, tenait sans aucun doute de l’exploit.

Prétendre ne pas avoir été étonné par une telle question serait mentir : j'étais plus habitué, de la part des Coordinateurs, que la relation de Tuteur-Étudiant soit assez proche d'une relation Roi-Serviteur, où un étudiant tel que moi n'avait que peu d’occasions de pouvoir donner son avis sur un sujet, et pouvait s’estimer vraiment chanceux quand cet avis était réellement pris en compte. Sans être désarçonné pour autant, je laissai mon sourire s’agrandir tandis que je riais intérieurement du caractère hautain de l’Elfe derrière l’archimage, qui avait tout l’air d’être un bon petit Coordinateur servile – un larbin de Maître Inuil en d’autres termes, et posai sur lui, le temps d’un instant, un regard ouvertement insolent et un sourire plein de défi, puis redirigeai mes yeux vers mon interlocuteur, et improvisai une réponse :

- Eh bien, je pense qu’il y a plusieurs raisons de me convoquer dans votre cabinet, Maître Inuil. Premièrement, vous pourriez vouloir me réprimander pour avoir refusé d’assister à plusieurs heures d’études où j’aurais appris de précieuses leçons, dont le seul défaut est peut-être que je connais déjà leur contenu ; cependant, il serait étrange de me convoquer spécialement pour cela, car c’est loin d’être le premier, ni même le dixième méfait de ce genre que je commets et dont vous avez forcément connaissance. Vous pourriez aussi vouloir me prévenir qu’il va m’arriver quelque chose de très positif, comme la suppression de tous les cours dont je n’ai pas besoin, ou encore un appartement plus luxueux, afin de marquer encore plus l’écart de potentiel entre moi et les autres étudiants – ne vous trompez pas, je n’insinue pas qu’ils ne valent rien face à moi, je le dis clairement, ce qui expliquerait pourquoi vous m’avez demandé de prendre la totalité de mes effets ; mais ça n’expliquerait pas pourquoi vous avez qualifié cette entrevue de « conseil de discipline ». En fait, la raison qui me semble la plus réaliste est que l’accumulation de mes absences délibérées et autres petits actes insolents commence à vous fatiguer excessivement, aussi voulez-vous me faire comprendre qu’il faut que j’envisage sérieusement de devenir mature et adulte, en m’expliquant que je ne puis continuer à me comporter ainsi impunément, et en me listant quelles sont les sanctions prises contre moi pour avoir fait preuve d’insolence autant et fois, et quelles seront les prochaines si je devais réitérer tout acte susceptible de créer un désordre dans la Tour Blanche de Hoeth ; Néanmoins, si cela devait être la raison de ma présence ici, je tiendrais juste à me défendre en vous disant que ce que mon cursus apprend aux étudiants censés être de mon niveau est aussi évident pour moi que le fait que l’herbe soit, de manière générale, verte. Et je ne pense pas que vous aimeriez que je vous répète à longueur de journée que l’herbe reflète généralement une lumière que nous qualifions de « verte ». Si vous me convoquez dans votre cabinet pour une autre raison que ces trois – quoique la première et la troisième soient liées, alors je n’ai aucune idée de la bonne réponse à votre question, mais suis sûr que vous allez me la donnez.

Après avoir terminé une réponse bien plus longue que prévue, surtout par rapport à la question initiale, à laquelle il aurait été plus simple – mais plus faux – de répondre par « Je n’en ai aucune idée. », je lançai à nouveau un regard effronté à l’Asur derrière Maître Inuil, en attendant la réponse de ce dernier.
Akarylius Frænel, Voie de l'étude de la magie
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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par [MJ] Le Gob' »

Maître Inuil avait écouté l’allocution de notre héros avec attention, et son regard, quoique sévère, ne se fit pas plus hostile ni plus ouvert du fait de l’orgueil de la réponse de son élève. Cessant de pianoter de ses longs doigts sur la surface lisse de l’orbe de vision, le Coordinateur entreprit d’éclaircir la lanterne d’Akarylius, et son ton sentencieux, s’il ne comportait aucune once d’animosité, n’en était pas moins sans appel.
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« Votre comportement n’en demeure pas moins inacceptable, en ce qu’il porte préjudice à la qualité de l’enseignement. Votre attitude incite en effet plusieurs autres étudiants, aux facilités certes moindres, à vous imiter, risquant de fait de se placer en situation d’échec.

Les Coordinateurs ont examiné votre cas avec attention, et une décision a été arrêtée. Nous ne pouvons tolérer semblables incartades au sein des classes de magie de la Tour Blanche de Saphery.

Le renvoi pur et simple de notre académie n’est toutefois pas adapté à votre cas, du fait de vos brillants résultats. Nous vous retirons en revanche le bénéfice de votre logement estudiantin, afin de faire un exemple. Vous êtes également prié de ne plus vous présenter à aucun cours, ni examen de votre session d’études. »
Une telle annonce était dramatique pour les ambitions d’Akarylius, car cela signifiait qu’il ne pouvait plus se présenter à l’examen de passage au degré d’étude supérieur. S’il ne pouvait plus progresser, cela équivalait à un renvoi de la Tour Blanche, la pire des sanctions peut-être à ses yeux. Cela signifiait qu’il devrait trouver un maître par ses propres moyens, option peu envisageable. Toutefois, Maître Inuil venait de dire que l’option de la punition par renvoi avait été écartée. Il devait donc y avoir une issue.
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« Certains de vos professeurs ayant intercédé en votre faveur, rechignant à gâcher votre exceptionnel potentiel, nous vous accordons toutefois une dernière chance de prouver votre valeur. A compter de ce jour, vous serez suivi par Maître Gwelyr ici présent.

Vous serez autorisé à assister à l’un de ses cours de second cycle, afin de puiser votre savoir à une source à la hauteur de votre ambition. Toutefois, ne vous méprenez pas, vous aurez des comptes à rendre, et votre assiduité sera étroitement contrôlée.

Maître Gwelyr fait également partie du conseil des Coordinateurs, mais n’enseigne qu’à des étudiants de second cycle ou supérieur. Vous devrez vous plier à ses exigences afin d’obtenir son approbation, qui fera office de condition d’admission à l’examen de passage de cette session.

Des questions ? Dans le cas contraire, vous pouvez disposer, je vous laisse entre les mains de Maître Gwelyr. »
Maître Gwelyr,
Mage instructeur,
membre du conseil des "Coordinateurs"


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Un gobelin inspiré a écrit :Pour toute réclamation ou problème, traversez la forêt et rendez-vous à la Caverne aux Champignons. Mais prenez garde aux vapeurs de bonnet-de-fou...
A l'entrée de la grotte se tient le gobelin : ses vêtements sont crasseux, et ses yeux vitreux. Plusieurs champignons d'une taille impressionnante pendent en grappes à sa ceinture. Dans l'une de ses mains, il tient une feuille d'arbre roulée en cylindre, dont l'extrémité fumante dégage les même fumerolles que celles qui planent lourdement au-dessus de sa tête. Il tire une bouffée de son étrange et longue cigarette, expire ensuite tranquillement par le nez, tout en dévisageant son interlocuteur d'un air rêveur. Puis, il prend la parole, d'une voix cassée, grave et enrouée, comme s'il avait quelque chose de très important à vous chuchoter :


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"Pourquoi cet air si sérieux ?
Écoute-moi bien, voyageur égaré.
Il y a quelque chose dont je voudrai te parler.
En tout temps, en tout lieu, tu dois bien être conscient que :

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En cas de non-respect de ces quelques règles,
Tu serais confronté à cet étrange animal,
Qui du forum régit le Bien et le Mal :
Le Modo, en vérité, créature fort espiègle."

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Un gobelin douteux a écrit :

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Re: [Akarylius] Responsabilités

Message par Akarylius »

Sans que je le veuille, je sentais la colère montait doucement en moi tandis que Maître Inuil terminait de m’annoncer les mesures prises à mon égard. Je commençai à inspirer afin de répondre au chef des Coordinateurs, à la fois pour le remercier de me fournir des cours intéressants, pour le prier de remercier les Coordinateurs ayant été contre mon renvoi, et pour retenter de lui faire comprendre que j’agissais par pur soucis de productivité – sécher les cours inintéressants, et avoir donc plus de temps pour travailler et me reposer, afin d’avoir des performances optimales. Je stoppai mon inspiration une fois mes poumons gonflés d’air, prêt à débiter toute ma réponse d’une traite.

Mais… non. Tout cela était inutile. La sentence des Coordinateurs était irrévocable, et épiloguer là-dessus serait une perte de temps. D’autre part, toute patience, même celle de Maître Inuil, avait une limite. Et je préférais me contenter d’avoir eu la chance de ne pas l'avoir franchie et de ne pas savoir ce qui arrivait à qui le faisait. Et peut-être qu’au fond, ce qui m’énervait le plus dans ce que venait de dire Maître Inuil, et sans que j’ose vraiment me l’avouer, c’était le ton parfaitement calme que ce dernier utilisait, qui me montrait plus efficacement que n’importe quel discours l’écart de maturité entre lui et moi, et donc l’immensité des choses qu’il me restait encore à apprendre. Or, me mettre en colère ne ferait que confirmer la grandeur de cet écart.

J’expirai donc lentement, et tout aussi lentement penchai légèrement ma tête vers l’avant, tout en arborant un sourire narquois, et dit :

- Non, Maître Inuil. Aucune question. Je te remercie de m’avoir fait part des décisions des Coordinateurs, et vais tout de suite me diriger la sortie avec Maître Gwelyr, afin de ne pas t’importuner plus longtemps. Encore merci.

Alors que je terminai ma phrase, je me rendis compte que je venais de parler au Chef des Coordinateurs en employant un tutoiement qui mettrait assurément une note d’insolence dans ma réponse que je voulais pourtant la plus flegmatique et neutre possible. Tout en me demandant si Maître Inuil en tiendrait compte, je me dirigeai, le plus rapidement et le plus naturellement que le permettait la démarche de quelqu’un qui venait de se rendre compte de la bêtise qu’il venait de faire, vers la sortie et Maître Gwelyr.

Savoir que celui à qui je venais de faire un sourire impertinent était la seule personne tenant entre ses mains la suite de mon parcours à la Tour Blanche de Hoeth ne me gênait pas plus que ça. Je n’avais fait que sourire, sans l’insulter directement, et il n’avait aucune raison de me faire un procès d’intention. En revanche, son regard méprisant me dérangeait maintenant que je savais le pouvoir qu’il détenait sur moi. Comment allait être notre relation si elle commençait par un mépris ouvertement affiché ? Et avec quelle sévérité jugerait-il mon comportement ? J’étais prêt à faire des efforts de discipline si c’était la seule solution pour rester dans la Tour Blanche, mais je ne pouvais pas toujours tout contrôler, et je parlais des fois trop vite ou sans prendre en compte les formules de politesse qui s’imposaient – que je trouvais certes inutiles et hypocrites –, comme le prouvait mon tutoiement à l’égard de Maître Inuil. J’espérais vraiment que je parviendrai à le conserver dans une opinion relativement favorable à ma présence à la Tour Blanche de Hoeth jusqu’à la fin de cette session.

Étant arrivé en face de lui, je passai de mon sourire narquois à une expression totalement impassible, vide de toute émotion, et dit sur un ton tout aussi neutre et indifférent, quoique teinté de solennité :

- Enchanté Maître Gwelyr. Je suis très heureux de faire votre connaissance et vous remercie d’avoir accepté de devenir mon nouvel enseignant. J’espère que je parviendrai à vous satisfaire afin que l’ensemble des Coordinateurs soient favorables à ma continuation dans la Tour Blanche de Hoeth. Quelle est la première chose que je dois faire ?
Akarylius Frænel, Voie de l'étude de la magie
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