[Nimiel Elanwië] Ecrit dans les astres
Posté : 10 mars 2015, 01:54
Le soleil approchait de son zénith et sa chaleur commençait à se faire ressentir. La trentaine de recrues s'étaient levé à l'aube et ils répétaient inlassablement depuis les mêmes mouvements d'attaque et de parade dans le champ d'entraînement poussiéreux. Entouré par de hauts murs de pierre blanche ainsi que d'une galerie aux fenêtres ouvertes, le terrain n'offrait nulle distraction pour les initiés hormis le ciel bleu dénué de nuages au dessus d'eux. Par intermittence, on pouvait entendre le râle de l'un d'entre eux ou le bruit des épées de bois s'entrechoquant. Il n'y avait personne pour les surveiller, pourtant, aucun ne se plaignait et les exercices se faisaient dans le silence le plus religieux. Ils étaient tous là de leur propre chef, et ils savaient que ces durs moments d'entraînement n'étaient qu'un moindre mal sur la longue route qui les amènerait un jour à devenir maîtres des épées. Comme les autres, Nimiel suait à grosses gouttes. Sa fine chemise en étoffe bleu ciel était déjà détrempée et ne lui offrait plus aucune protection contre les rayons acérés de midi, ni contre ses propres fluides corporels. Le bandeau de tissu qui lui comprimait la poitrine était aussi une gêne supplémentaire qui lui faisait presque envier la condition de ses camarades masculins. Heureusement, la pause déjeuner n'allait pas tarder à arriver, sonnant ainsi la ruée vers les douches, puis un repas mérité.
Effectivement, maître Thranduil apparut dans l’entrebâillement de l'unique porte de bois blanc qui donnait sur la cour de terre battue.
"Fin de la session matinale ! Nimiel, venez me voir dans mon bureau !"
Nimiel sursauta à l'appel de son nom. Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui porte attention. Même si elle ne s'isolait pas consciemment, son attitude légèrement distante ne manquait pas de l'exclure des moments de convivialité que partageaient les autres élèves de sa promotion en dehors des périodes d'entraînement. De plus, fait rare, elle était l'une des rares elfes encore en entraînement. Bien sûr, il lui arrivait de croiser quelques homologues féminins, mais c'était toujours des supérieurs hiérarchique ou des érudits qui n'étaient que de passage.
La nouvelle ne manqua donc pas de l'intriguer. Autant qu'elle se souvienne, elle n'avait rien fait de réprimandable. Mais le ton de Thranduil était sec et tranchant, ce qui ne lui ressemblait pas beaucoup. De tous les entraîneurs qu'elle pouvait fréquenter, c'était sans doute le plus indulgent (bien que ce concept soit très relatif au sein de la discipline de fer de Hoeth). Peut-être devrait-elle aller le voir immédiatement, quitte à exposer une image d'elle assez peu enjoliveuse.
"Tu ferais bien de te dépêcher si tu veux qu'il reste à manger !" cria Ilthariel du bout du terrain.
Perdue dans ses pensées, Nimiel n'avait pas vu que presque tous les apprentis étaient déjà partis. Seul restait Ilthariel, un jeune noble de Lothern de quelques années son cadet. Il n'avait jamais brillé par son talent et représentait l'archétype même du jeune blondinet, dernier de sa famille, qui n'avait été envoyé ici que parce que ses parents ne savaient quoi en faire. D'après ce que Nimiel avait pu observer, il était plutôt moyen dans tous les domaines, voir carrément mauvais dans certains. Elle s'entendait toutefois relativement bien avec lui. Sa perpétuelle bonne humeur et son air joyeux lui avait attiré sa sympathie.
Ce qui n'était certainement pas le cas d'Araën, un mètre quatre-vingt-dix d'arrogance et d'ego surdimensionné qui faisait la fierté de tous les entraîneurs par les prouesses martiales qu'il accomplissait. Elle ne se le serait jamais avoué, mais en dépit de son caractère de cochon, Araën était bon, peut-être même plus qu'elle. Pas une seule fois, elle ne l'avait battu en duel. Quoiqu'il en soit, elle avait essayé jusque là de l'éviter autant que possible, lui et sa bande d'admirateurs abrutis qui lui collait aux chausses.
Quelques autres noms lui revenaient aussi en tête; Finubar le rouquin, mystérieux et timide, Altharael, expert en archerie, ou Isildur l'agile, aussi insaisissable qu'une anguille.
A vrai dire, elle n'avait pas fait beaucoup d'effort pour retenir le nom de ses camarades. Elle avait d'autres soucis en tête, son entraînement, et en l’occurrence, sa convocation. Thranduil ne lui avait pas explicitement demandé de venir tout de suite. Elle pourrait sûrement faire un détour vers le bâtiment des bains et même grignoter un brin. Dans tous les cas, l'obscur bureau de l'entraîneur était situé totalement à l'opposé des bâtiments et il fallait marcher une dizaine de minutes à travers les couloirs immaculés de Hoeth pour y arriver. Elle n'y était allé qu'une seule fois, elle n'était même pas sûre de l'emplacement exact.
Effectivement, maître Thranduil apparut dans l’entrebâillement de l'unique porte de bois blanc qui donnait sur la cour de terre battue.
"Fin de la session matinale ! Nimiel, venez me voir dans mon bureau !"
Nimiel sursauta à l'appel de son nom. Elle n'était pas habituée à ce qu'on lui porte attention. Même si elle ne s'isolait pas consciemment, son attitude légèrement distante ne manquait pas de l'exclure des moments de convivialité que partageaient les autres élèves de sa promotion en dehors des périodes d'entraînement. De plus, fait rare, elle était l'une des rares elfes encore en entraînement. Bien sûr, il lui arrivait de croiser quelques homologues féminins, mais c'était toujours des supérieurs hiérarchique ou des érudits qui n'étaient que de passage.
La nouvelle ne manqua donc pas de l'intriguer. Autant qu'elle se souvienne, elle n'avait rien fait de réprimandable. Mais le ton de Thranduil était sec et tranchant, ce qui ne lui ressemblait pas beaucoup. De tous les entraîneurs qu'elle pouvait fréquenter, c'était sans doute le plus indulgent (bien que ce concept soit très relatif au sein de la discipline de fer de Hoeth). Peut-être devrait-elle aller le voir immédiatement, quitte à exposer une image d'elle assez peu enjoliveuse.
"Tu ferais bien de te dépêcher si tu veux qu'il reste à manger !" cria Ilthariel du bout du terrain.
Perdue dans ses pensées, Nimiel n'avait pas vu que presque tous les apprentis étaient déjà partis. Seul restait Ilthariel, un jeune noble de Lothern de quelques années son cadet. Il n'avait jamais brillé par son talent et représentait l'archétype même du jeune blondinet, dernier de sa famille, qui n'avait été envoyé ici que parce que ses parents ne savaient quoi en faire. D'après ce que Nimiel avait pu observer, il était plutôt moyen dans tous les domaines, voir carrément mauvais dans certains. Elle s'entendait toutefois relativement bien avec lui. Sa perpétuelle bonne humeur et son air joyeux lui avait attiré sa sympathie.
Ce qui n'était certainement pas le cas d'Araën, un mètre quatre-vingt-dix d'arrogance et d'ego surdimensionné qui faisait la fierté de tous les entraîneurs par les prouesses martiales qu'il accomplissait. Elle ne se le serait jamais avoué, mais en dépit de son caractère de cochon, Araën était bon, peut-être même plus qu'elle. Pas une seule fois, elle ne l'avait battu en duel. Quoiqu'il en soit, elle avait essayé jusque là de l'éviter autant que possible, lui et sa bande d'admirateurs abrutis qui lui collait aux chausses.
Quelques autres noms lui revenaient aussi en tête; Finubar le rouquin, mystérieux et timide, Altharael, expert en archerie, ou Isildur l'agile, aussi insaisissable qu'une anguille.
A vrai dire, elle n'avait pas fait beaucoup d'effort pour retenir le nom de ses camarades. Elle avait d'autres soucis en tête, son entraînement, et en l’occurrence, sa convocation. Thranduil ne lui avait pas explicitement demandé de venir tout de suite. Elle pourrait sûrement faire un détour vers le bâtiment des bains et même grignoter un brin. Dans tous les cas, l'obscur bureau de l'entraîneur était situé totalement à l'opposé des bâtiments et il fallait marcher une dizaine de minutes à travers les couloirs immaculés de Hoeth pour y arriver. Elle n'y était allé qu'une seule fois, elle n'était même pas sûre de l'emplacement exact.