[Faust] Inspecteur Valdorf

Surnommée « l’œil de la Forêt », construite en hommage à Taal, Talabheim est située au sein d'un gigantesque cratère engendré par une catastrophe antique dont nul n’a gardé la mémoire. Cette muraille naturelle, l'anneau du « Taalbastion », en fait une des places les plus fortifiées de tout le vieux monde.

Cette cité-état indépendante est actuellement dirigée par la Duchesse Elise Krieklitz-Untermensh, électrice Impériale. Très attachée à la tradition, Talabheim a une réputation de cité respectueuse du droit : il existe des lois régissant tous les aspects de la vie et du comportement. Sa situation sur le fleuve Talabec, située en amont des grandes cités de Nuln et Altdorf en font le centre de l’activité commerciale de l’Empire.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par [MJ] Le Djinn »

Le temps se figea sous les yeux glaciaux de la sorcière de Jade quand ils se posèrent sur ces énergumène qui, comme tous les hommes, n'avait rien de mieux à faire que de jouer avec son épée. Quand enfin la lame d'Ulgu apparut, prouvant selon Faust son appartenance à l'Ordre Gris, ce dernier crut avoir gagné. Mais il restait un détail que le mage n'avait pas pris en compte: les autres umbramanciens étaient au courant pour l'épée, évidemment, mais ce n'était pas le cas des autres Collèges! Est-ce que ce tour de passe-passe suffirait à convaincre une femme qui ne voyait vraisemblablement pas les vents?
Test de CHA de Faust: 3, bonne réussite.
La température remonta de quelques degrés et la jeune mère fit mine de se détendre. Un long soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres plus vite qu'Amélia ne l'aurait souhaité. Les questions ne concernaient rien que très normal dans le cadre d'une enquête et elle dût donc se rendre à l'évidence: oui ce garçon était là pour l'aider, même s'il faisait partie d'un ordre connu pour sa fourberie.

-"Soit, Tilman, je vous répondrai, mais sachez que vous torturez une mère en la forçant à revivre ce jour."

Sans doute aurait elle osé lui cracher au visage que le glaire serait déjà parti. A la place elle frappa à la porte derrière elle, laissant apparaître quelques secondes plus tard le valet de l'accueil, elle exigea une chaise qui lui fût apportée. Laissant Faust debout, elle s'assit, profitant de l'appui de son bâton pour se positionner. Ce faisant elle serrait les deux et laissa échapper un grognement de douleur. Ses pommettes rosirent alors, bien qu'elle toussa dans son poing pour se redonner une contenance avant de se lancer.

-"J'étais avec mon petit garçon, mon Gaspard, dans le quartier des marchands, dans la Dragonnière même, non-loin de l'auberge des Trois-Pommes, si vous voyez. Je voulais... Je voulais acheter des poires pour faire une tarte, c'est quand je parlais avec un marchand que..."

Les dents d'Amélia pincèrent sa lèvre inférieure alors que ses yeux s'écarquillaient. Quelques secondes lui furent nécessaire pour trouver les mots suivants.

-"Je parlais avec le marchand, le "Beau Fruit" comme on l'appelle... J'ai perdu Gaspard de vue quelques secondes le temps de prendre une corbeille, j'ai entendu un cri, je me suis retournée et j'ai vu des silhouettes noires courir plus loin, Gaspard n'était plus là... J'ai paniqué, j'ai lancé des sorts pour les arrêter, mais un d'entre eux m'a tiré dessus à l'arbalète, j'ai été touché à la poitrine. Je suis agromancienne, je sais soigner... Et je sais qu'un pouce de plus vers la gauche et j'aurais..."

Elle déglutit et s'arrêta, les larmes aux yeux. Lentement, elle sortit une pointe de carreau encore maculée de sang séché et le tendit à son vis-à-vis. La hampe était bisée. Le modèle était lourd, en acier trempé et de belle facture, sans défaut.

-"Des passants m'ont ramassée et je me suis réveillée à l'Océan de Roses d'Arcturus, la suite... Un capitaine des limiers est venu me voir, Gaëtan… Quelque chose... Je crois… Il m'a posé les mêmes questions que vous, c'est tout.."

Elle baissa les yeux et osa, le regard vers le parquet, d'une voix sans conviction:

-"Vous pourrez retrouver Gaspard, messire Tilman? Vous me le promettez?"
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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par Faust Valdorf »

De tous les témoins que Faust prévoyait de rencontrer, Amélia Dauvein restait probablement la personne avec laquelle son destin était le plus entremêlé. Des aptitudes du jeune homme, dépendrait certainement la survie de sa progéniture, chose qu’ils ne savaient tous les deux que trop bien : ironie du sort, elle semblait également être celle ayant le moins confiance en lui, peut-être pour cette exacte raison ! En même temps, il pouvait difficilement lui en vouloir après une aussi piètre présentation. Le sorcier pouvait se considérer comme relativement compétent dans bon nombre de situations, sauf lorsqu’il s’agissait de le paraître...

Pendant les secondes que dura ce pénible flottement, Faust resta nerveusement immobile, se demandant si sa maladresse habituelle ne venait pas de causer l’incident de trop. Heureusement pour lui, son hôte sembla se résigner à lui accorder le bénéfice du doute, le laissant reprendre son souffle par la même occasion. Joie. Aujourd’hui ne serait pas le jour où une magicienne traumatisée ferait pousser des ronces sous sa peau. Le comportement de la sorcière n’en fut pas plus agréable pour autant, mais le Reiklander se contenta d’ignorer la bravade lancée à son encontre. Sa formation d’umbramancien avait au moins eu le bénéfice de le rendre complètement indifférent au jugement d’autrui, même si attirer l’attention provoquait toujours chez lui un malaise plutôt conséquent. Tant qu’Amélia parlait, et que les informations données permettaient de remonter la piste du disparu, alors le reste ne lui importait pas vraiment. C’était dans leur intérêt, à tous les deux : ni les beaux discours, ni les paroles vides de sens ne suffiraient à rendre le sourire à la fille de Ghyran. Seulement les résultats.

Tandis que la maîtresse des lieux prenait position, épaulée par un valet visiblement bien consciencieux, l’inspecteur demeura donc debout, les bras croisés, et l’oreille grande ouverte. Pour un garçon aussi curieux que lui, rester concentré devant une telle profusion de décorations tenait presque de l’impossible (une tête d’homme bête empaillé, sérieusement !), mais le récit de la matriarche fut suffisamment poignant pour qu’elle parvienne à conserver toute son attention. Presque… dur à écouter, pour être honnête. L’histoire n’était pas particulièrement bien racontée, mais il émanait des paroles de la druidesse une telle peine que cela ne faisait aucune importance. Imaginer le sentiment d’injustice qui devait la ronger, la réalisation que sa vie aurait pu s’éteindre si facilement avec ne serait-ce qu’un peu moins de chance… tout cela avait de quoi lui arracher un haut-le-cœur, d’autant plus que Faust comprenait tout à fait le genre de dégâts que pouvaient provoquer ces émotions, pour les avoir lui-même expérimentés.

D’un point de vue purement pragmatique, et s’il ne pouvait les exploiter pour le moment, les informations données furent néanmoins bienvenues. De nouveaux lieux à explorer, bien que le temps déjà écoulé l’empêcherait sûrement d’y trouver des pistes vraiment utiles, et surtout, de nouveaux noms liés de près ou de loin à cette triste histoire. La sorcière ne pouvait certes pas lui en apprendre beaucoup plus sur ses agresseurs, ayant été mise hors de combat assez rapidement, mais c’était toujours ça de prit. Cette embuscade avait au moins le mérite de clarifier certaines de ses interrogations : les Quêteurs gardaient probablement un œil sur la famille Dauvein depuis un temps non négligeable, pour avoir eu connaissance d’un déplacement aussi personnel que de simples courses. Peut-être même possédaient-ils un membre infiltré dans l’entourage des Magisters… rien d’invraisemblable, en vérité. Le fait qu’un dénommé capitaine Gaëtan s’intéresse également à l’évènement ne manqua d’ailleurs pas de rassurer le Valdorf. Faust avait beau être plutôt aventureux, il réalisait bien que confronter seul une organisation entière de répurgateurs allait se montrer compliqué. Le moment venu, commander l’assistance des autorités lui serait donc certainement utile : comme le lui avait expliqué sa mentor il y a quatre ans de cela, « on ne va jamais arrêter un meurtrier seul ».

Enfin. Penser aussi tôt au dénouement de cette affaire, c’était mettre la charrue avant les bœufs. Pendant un instant, il envisagea même de prendre la munition d’arbalète avec lui pour voir si Othon, en sa qualité de limier magique, pouvait obtenir quelques informations de plus sur son ancien propriétaire. Mais il lui parut de suite très improbable qu’un fragment retrouvé une vingtaine de jours auparavant, et étant passé entre les mains d’autant d’individus soit toujours utilisable. Approchant pour saisir l’objet tendu vers lui, Faust s’amusa à soupeser le carreau brisé pendant quelques secondes ; et n’en détacha son regard que pour le poser sur le visage abattu de la sorcière, alors qu’elle formulait à voix basse une demande de promesse. L'hésitation du jeune homme ne dura pas longtemps. Il avait déjà proclamé un engagement similaire à Siegfried et Aurore, lorsque le cas lui avait été confié, et comptait bien ici réitérer sa parole d’honneur. Il croyait évidemment en la justesse de sa mission, et s’il pouvait, par cet acte, redonner ne serait-ce qu’un infime espoir à Amélia, alors ça valait certainement le coup.

- Nous autres avons la réputation d’être des menteurs, madame, aussi ne suis-je pas sûr d’être la bonne personne à qui faire prêter un serment. Mais si vous pouvez accorder votre confiance à quelqu’un comme moi… alors oui. Je promets que je retrouvais Gaspard. Reposez-vous, et remettez-vous de vos blessures pendant que je tirerais cette histoire au clair. Vous avez déjà fait ce que vous pouviez pour le protéger, à d’autres de prendre la relève.

Il adressa un sourire compatissant à la sorcière, puis adopta un air plus sérieux une fois cela fait. Il lui restait encore des zones d’ombres à éclairer avant de continuer sa route.

- Néanmoins, j’aurai quelques questions supplémentaires, si cela ne vous dérange pas.

Après avoir redonné le carreau à sa propriétaire, Faust se plaça donc comme à l’accoutumée, les bras croisés contre le torse et la main droite sous le menton. Sa « pose » de détective, en quelque sorte. Si son habitude de gesticuler dans tous les sens durant une incantation avait bel et bien été amoindrie par sa formation, on ne pouvait pas en dire autant de toutes ses autres manies !

- Premièrement, puis-je vous demander ce qu’il en est de votre mari ? Je dois admettre être assez surpris de ne pas le trouver à vos côtés, au vu de la situation. Deuxièmement, vous rendiez-vous souvent dans la Dragonnière ? J’imagine que vous devez posséder une certaine notoriété en ville, mais il est tout de même impressionnant qu’ils aient pu suivre vos déplacements avec autant de précision.

Ces détails abordés, ne lui restait donc plus qu’à poser sa principale interrogation, encore et toujours sur le coupable désigné de ce crime.

- Et enfin, est-ce que le nom de Paulein Astoffen vous dit quelque chose, par hasard ?
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par [MJ] Le Djinn »

Deux yeux se transformèrent en véritables poignards quand Faust eut l'impudence de soupçonner Alexander Dauvein de négligence, voire d'indifférence à l'égard de sa progéniture. Bien qu'assise et souffrante, Amélia se leva d'un bond, folle furieuse, la colère ardente qu'elle dégageait laissait croire qu'Aqshy se manifestait dans le manoir. Pourtant c'étaient bien les vents de Ghyran qui s'affolèrent et tournoyèrent à l'unisson avant de redescendre en même temps que la vexation de la druidesse. En réalité, rien de ce que n'avait dit le mage gris n'était blessant ou même si intrigué que cela, mais dans son état la pauvre femme devait entendre des injures là où elles n'étaient pas.

-"Mon mari… Alexander a entendu l'appel de Taal. Les chamans ne sont pas des gens comme vous et moi vous voyez? La ville, la civilisation… Ils ne supportent pas tout ça. Il ne rentrait à Talabheim que pour nous voir, Gaspard et moi… Actuellement il doit être quelque part autour de la ville, dans les forêts proches. Je n'en sais pas plus, mais je vous déconseille d'aller le voir. Il en va de votre sécurité. Quant à mes courses… J'y allais deux fois par semaine environ, parfois seule, parfois avec Gaspard, il n'y avait jamais eu de problème."

La chose étant entendue, la mère éplorée parut se calmer pour de bon. Ses jambes trahissaient pourtant une impatience ou une gêne, claquant des genoux bien trop vite pour que ce ne soit qu'un réflexe de passe-temps. Furtivement les lèvres se pincèrent et les mains se fermèrent, serrées, avant que tout ne redevienne normal. Le nom de Paulein Astoffen, prononcé par le Valdorf, la fit sursauter, d'instinct une main se posa sur son cœur, comme une réaction face à un événement tragique.

-"Oui j'en ai entendu parler... Souvent même! C'est un membre de l'église Sigmarite qui est en ville depuis quelques mois. Il fait souvent la tournée de la Dragonnière et surtout du suif où il distribue de la nourriture aux pauvres gens. Il n'est pas là depuis longtemps mais il est connu pour être extrêmement généreux. Je l'ai croisé quelques fois dans les rues… Un gros bonhomme toujours jovial et avec le mot pour rire..."

Son visage se crispa et elle tourna la tête à la diagonale, interrogative.

-"Je ne suis plus sortie depuis longtemps, il... Lui est arrivé quelque chose?"

Une pointe d'inquiétude sincère perçait à travers la question. A Faust de savoir prendre les devants.
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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par Faust Valdorf »

Décidément, il ne fallait jamais sous-estimer l’amour d’une mère pour les siens. Qu’on ne se le cache pas, depuis le début de leur rencontre, Amélia Dauvein ne s’était pas montrée particulièrement avenante envers le détective, ce qui ne constituait en soi rien de bien extraordinaire. Au vu de la situation et de sa présence, il aurait en fait été plus étonné que la sorcière ne soit pas à fleur de peau, et se comporte comme si de rien n'était. Elle adoptait une attitude bougonne, certes, mais restait toujours coopérante, l’amer de ses mots camouflant seulement la peine qui la dévorait de l’intérieur. Mais ce qu’elle venait de faire, là, c’était différent. Comme si une autre femme avait pris sa place, le temps d’un battement de cils. Une force de la nature digne du vent la représentant, et dont la rage disparut aussi brusquement qu’une violente averse, ne laissant derrière elle qu’un Valdorf finalement bien pantois. Bordel, c’était donc ça une druidesse vraiment en colère ? En fait, le choc était d’autant plus grand que d’une manière un peu sotte, il avait du mal à considérer la sorcière de jade comme autre chose qu’une dame éplorée relativement inoffensive, malgré son statut de Magister émérite. Disons que la Dauvein venait de lui administrer une piqûre de rappel bienvenu.

Surpris, Faust le fut donc définitivement. Excité, encore plus ! Il ressentait toujours cette joie enfantine à l’idée d’admirer de nouvelles manifestations de magie, fussent-elles aussi violentes que celle-là. Une femme capable d’endiabler les vents d’un bâtiment entier par sa simple colère avait forcément de quoi l’impressionner. Et d’une certaine manière, il trouvait ce déchaînement soudain de passion d’autant plus beau et noble ; car le jeune homme savait bien que ce dernier n’était pas causé par une animosité personnelle, mais bien par la sensibilité et l’empathie que ressentait la druidesse. Amélia aimait juste son fils et son mari plus que de raison ; ne serait-ce que sous-entendre une remarque à l’encontre de ce dernier avait suffi pour que la magicienne sorte de ses gonds. Et Faust trouvait peu de chose plus admirable qu’un lien si inébranlable… bon, en y réfléchissant, il commençait à comprendre pourquoi il côtoyait tant d’agromancien : pour un gris protecteur, il était plutôt fleur bleue.

Pour sa part, le Valdorf n’avait jamais réellement connu sa mère, Alexandra : une prêtresse de Verena morte en couche peu après sa venue au monde. C’est uniquement par l’œil idéalisé de son père qu’il avait appris à la découvrir, lui qui s’était toujours montré incapable de vraiment faire le deuil de sa défunte épouse. A l’origine une simple conseillère à la cour, mais dont la sagesse et la droiture, qualités d’autant plus rares dans le vieux monde, avaient fini par conquérir son cœur ; sans que cette union lui apporte le moindre avantage politique, si ce n’était un bonheur bien mérité. Faust ne pouvait pas réellement regretter ce qu’il n’avait jamais connu, mais c’est peut-être pour cette raison qu’une telle manifestation d’amour maternel l’attendrissait plus que toute autre chose. Comparés aux restes des magisters, les druides formaient des familles étonnamment fonctionnelles. Même dans une situation aussi dramatique, il était simplement heureux de constater que cette affection ne faiblissait pas. C’est ainsi qu’un peu sans le vouloir, le sorcier esquissa l’ombre d’un sourire. Pas surprenant qu’Amélia le prenne pour un idiot après ça : on venait de l’assassiner du regard, et il arborait en seule réaction un rictus nostalgique, trop plongé dans ses pensées pour comprendre l’étrangeté de la chose. Ou du moins, jusqu’à ce que la druidesse se calme ; après quoi, réalisant son égarement, il reprit aussitôt son attitude sereine et composée, bien décidé à ne plus laisser se reproduire ce genre de divagation. Évidemment, ça n’avait pas loupé : parler de famille le rendait tout de suite plus émotionnel. En règle générale, le Reiklander essayait autant que possible de ne pas ressasser les moments du passé. Cette vie-là était derrière lui. Il préférait tourner son regard vers l’avenir, pas vers des souvenirs pour lesquels il ne pouvait plus rien faire. Ses rêves prenaient trop de place pour en laisser une aux regrets.

Retour à l’enquête, donc.

Outre l’intérêt que ces informations pouvaient avoir pour ses recherches, c’est aussi pour rassasier une curiosité purement académique que Faust avait demandé des détails sur le destin d’Alexander. Le mage gris ne comprenait que peu le mode de pensée des shamans, les instincts animaux de ces derniers étant bien loin de sa raison plus pragmatique, alors il ne reculait jamais devant une occasion d’en apprendre un peu plus sur eux. Il fallait se mettre à la place du mage d’ambre. La civilisation qu’il abhorrait tant venait de lui prendre son enfant ; pas étonnant, dans ce cas, qu’il tente de s’en éloigner le plus possible. Qui sait, peut-être qu’il cherchait lui aussi une solution au problème, à la manière si atypique des fidèles de Ghur. Mais pour l’heure, il resterait un acteur extérieur à cette affaire. Philmann lui en avait déjà dit suffisamment, et Amélia ne faisait que confirmer ce qu’il savait.

Malgré son semblant de prestance retrouvée, elle trahissait d'ailleurs toujours une gêne dont Faust ne parvenait pas à établir la provenance. Peut-être l’absence de son mari la peinait-elle plus qu’elle ne voulait bien l’admettre ? Ou peut-être avait-il été un peu trop pressant dans ses questions… il ne comptait pas la déranger beaucoup plus longtemps, de toute manière. À vrai dire, il aurait même pu quitter les lieux sans plus tarder, s’attendant à ce qu’Amélia ne lui apprenne pas grand-chose de plus sur sa cible. Une erreur monumentale, car ce qu’elle lui indiqua au sujet de Paulein Astoffen le convainquit immédiatement de patienter encore quelques instants.

À quoi pensait-on lorsqu’on imaginait un répurgateur ? Pour n’importe quel citoyen de l’Empire, la réponse semblait relativement évidente, tant les templiers avaient cherché au cours des siècles à développer une image reconnaissable entre mille. Des hommes sinistres et paranoïaques, avec le traditionnel chapeau haut et une propension à amener au bûcher tous ceux leur déplaisant. Alors, aussi hypocrite que cela puisse paraître vu sa profession, Faust fut légitimement surpris qu’on lui décrive une fois de plus son suspect numéro un comme un corpulent monsieur, joyeux et respectueux, connu pour son sens de la charité. Pire que cela en fait, Amélia l’appréciait ! Il fallut un certain effort mental de la part du garçon pour ne pas afficher une grimace de gêne en percevant l’inquiétude dans la voix de la demoiselle. Proche de ses amis, et encore plus de ses ennemis… Au moins, cela expliquait comment ils avaient pu lui tendre une embuscade si aisément.

Astoffen cultivait-il volontairement une image d’homme affable afin de pouvoir mener ses activités sans être suspecté, ou était-il sincèrement un individu aimable et doué de bonnes intentions, mais dont le fanatisme l’amenait à s’attaquer aux mauvaises cibles ? Dans le premier cas, il aurait fait un excellent mage gris. Et dans le second… hé bien, ça ne changeait rien à son jugement. Tout au plus, cela en aurait-il fait des hommes à la personnalité similaire ; après tout, Faust aussi avait été entraîné à pouvoir commettre des actions douteuses si cela pouvait venir en aide au plus grand nombre et sauvegarder l’Empire, malgré son bon fond. Mais lui savait ses actes justifiés. Tuer un innocent n’améliorerait pas l’état de cette ville, et ne freinerait en rien la corruption prétendue des collèges de magie. Même dans l’éventualité où Astoffen souhaiterait honnêtement bien faire, ça ne changeait rien au fait que ses actes étaient indiscutablement mauvais. Il devait être mis hors d’état de nuire, point.

Mais Amélia ne l’entendrait peut-être pas de cette oreille. La vérité, c’est qu’il était incapable de prédire comment elle réagirait à cette révélation : qu’une personne aussi estimée et amicale puisse tirer les ficelles derrière l’enlèvement de son fils. Le croirait-elle seulement ? À part sa parole, il ne disposait d’aucune preuve à l’encontre de l’ecclésiastique, et celui-ci paraissait, de fait, suffisamment populaire pour qu’elle lui accorde sa confiance, sans compter l’état émotionnel de la druidesse. Par prudence, il aurait pu essayer de la ménager, au moins pour cette fois. Il ne voulait pas l’attrister inutilement, d’autant plus que rien ne l’obligeait à divulguer toute l’histoire afin qu’elle lui réponde. Mais d’un autre côté, il aurait été tout aussi irresponsable de ne pas l’informer d’une présence ennemie si nocive. Et Faust était le genre d'homme à considérer la vérité comme un bien suffisamment précieux pour que la druidesse mérite de l'entendre.

Devant le regard concerné de cette dernière, il reprit donc calmement son souffle, avant d’adopter un air plus solennel.

- Non, il ne lui est rien arrivé.

Pas encore, du moins.

- En toute honnêteté, on m’a parlé de lui avant mon arrivée en ville, aussi étais-je curieux d’en apprendre plus à son sujet. Comme je vous l’ai expliqué, ce sont certainement des répurgateurs affiliés à l’église de Sigmar, les Quêteurs, qui sont responsables de l’enlèvement. Et si les informations délivrées par mes superieurs sont bonnes... alors il est probable que ce soit cet homme qui a organisé le drame. Je comprends que cela puisse vous sembler irréaliste, et je ne vous forcerai pas à m’accorder votre confiance, mais croyez bien que je ne remuerai pas le couteau dans la plaie par plaisir. Considérez le fait qu’il soit arrivé en ville quelque temps seulement avant l’attaque, alors que, comme vous l’avez vous-même dite, il n’y avait jusqu’ici eu aucun problème... Malheureusement, une attitude amicale peut cacher des intentions effroyables. Il est probable que cette couverture lui ait juste servi à gagner la confiance des habitants de la cité, et la vôtre, par la même occasion. J'en suis désolé.

Plaçant les mains derrière le dos, comme par pudeur, il patienta quelques secondes, puis reprit d'une voix légèrement hésitante.

- J'imagine que si je souhaite le trouver, il me faudra aller au temple ou l'aborder durant l'une de ses distributions, n'est-ce-pas ?
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

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Aire de Camouflage
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par [MJ] Le Djinn »

L'espace d'une seconde, le léger malaise d'Amélia apparut eux yeux de Faust. Elle manqua de porter une main à sa bouche avant de se raviser et se respira fort pendant plusieurs bouffées. Nul besoin d'être un mage des ombres pour deviner que la révélation l'avait choquée et que, même si elle ne désirait pas le montrer, cette annonce avait été pour elle un coup de poing. Le souffle court, les paumes sur un ventre qu'on devinait noué, elle gémissait plus qu'elle ne parlait.

-"C'est… Je… Je ne peux y croire… C'est un homme charmant et… Il avait toujours un mot gentil pour Gaspard… Ou une friandise…"

Vainement, la mère éplorée se replaça sur sa chaise afin de reprendre un peu de contenance. Son estomac et son esprit luttaient contre ces révélations cruelles. Son visage parcouru d'une petite cicatrice à la lèvre gauche vira soudainement très pâle, blanc comme la neige.

-"On le croisait… En allant au marché… Il nous… Il nous… Survei..."

A la vitesse de l'éclair elle plaça une main sur sa bouche avant de vomir de la bile à travers ses doigts, tenta tant bien que mal de sauver ses cheveux et sa dignité. Si son esprit tenait le choc, son corps avait tout simplement reflué le stress au dehors, pathétique mais tristement humain. Une seconde vague lui arriva dans la gorge mais cette fois Amélia parvint à restreindre le suc gastrique et la laissant debout. D'un geste du bras elle empêcha Faust de venir à son secours. Par dignité ou par honte, qui savait? Toujours était-il que l'éternel serviteur arriva bien vite avec un seau d'eau fraiche et une bassine de céramique très simple qu'il remplit avant de la laisse sur une serviette devant sa maîtresse. Il ne manifesta ni surprise pour l'état de celle-ci ni inconfort vis-à-vis de l'infâme odeur âcre et acide qui enveloppait l'antichambre.
L'eau se retrouva jetée sur les cheveux et le visage de la mage avec une avidité violente. Le visage rendu au monde humain et les cheveux débarrassés du liquide écoeurant, Amélia put répondre à la vraie question.


-"Oui vous devriez le croiser au temple. En ville vous le verrez mais il sera gardé... Il est toujours gardé."

La serviette frotta sa peau, évacuant l'eau disgracieuse qui troublait ses traits déjà rougis par le chagrin et déformé par l'inquiétude. Faust ne tarda pas à prendre congé après cela, n'ayant plus de question immédiate à poser. La druidesse ne le retint pas et, autant en sentence qu'en au-revoir, elle lança:

-"Ombre... Si c'est bien Astoffen le responsable alors... Faites-le souffrir."

Ghyran s'agita alors que les portes de bois se refermaient sur Faust. Au-dehors le crépuscule commençait à pointer et les bruits provenant de la basse-ville diminuaient en intensité. Dans les rues du Quartier Châtelain une petite foule de nobliaux de toutes richesses remontaient en direction du palais de Talabheim ou de leurs propres manoirs privés. C'était la fin de journée et les guildes comme les magasins d'artisans fermaient leurs portes. On arrivait au soir, au moment de la journée où les tavernes faisaient le plein, que les auberges se remplissaient et que les malfrats commençaient à s'occuper sérieusement de leurs affaires. C'était le monde de la nuit et le monde des umbramanciens.
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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par Faust Valdorf »

Tout comme Faust n’était pas parvenu à prédire quelle réaction provoquerait sa révélation, Amélia elle-même parut ne pas savoir sur quel pied danser suite aux paroles du jeune homme. Aussi brutal que soudain, le choc de la découverte sembla éclipser toutes ses autres pensées : l’Umbramancien ne parvenait même pas à décerner une colère ou une quelconque tristesse chez cette femme pourtant si expressive. Juste une surprise sourde à laquelle il avait, bien maladroitement, donné naissance. Pas qu’il ignorait que la nouvelle serait difficile à encaisser, mais il n’imaginait tout simplement pas que la mère de famille puisse tant en souffrir : son esprit ne trouvant pas une manière appropriée de réagir, le corps de la druidesse prit rapidement le relai, libérant dans la foulée une volée de bile comme pour extirper de force ces mauvaises émotions. Quelques jours auparavant, l’insensibilité d’Aurore était parvenue à provoquer une montée de larmes chez la pauvre Dorothea ; suivant l’exemple de sa professeur, voilà que l’héroïque Valdorf se retrouvait à littéralement faire vomir celle qu’il tentait désormais d’épauler ! Dans un réflexe un peu vain, il s’avança aussitôt vers elle, mains tendues pour l’aider, avant qu’elle ne l’arrête sans tarder d’un mouvement hâtif du bras. Pourquoi fallait-il que les mages gris soient si incompétents en matière de relations humaines... Ironique, pour un groupe de menteurs, que de toujours blesser en se montrant honnête.

Pour autant, bien que déplorant certes son manque apparent de tact, Faust restait convaincu que connaître la vérité, aussi brutale soit-elle, était préférable pour la druidesse. Elle avait été trahie, oui. Astoffen avait abusé de sa générosité, avait profité d’une façade de bonté pour la surveiller et plus facilement renfermer son piège sur sa famille. Et alors quoi ? Il aurait été plus souhaitable de la laisser ignorante simplement pour maintenir une sérénité dérisoire ? Elle en souffrirait, certes, mais pas plus qu’elle ne souffrait déjà depuis qu’on lui avait enlevé son fils. Apprendre la vérité lui éviterait au moins de réitérer cette erreur, ou d’accorder sa confiance ne serait-ce qu’une journée de plus à un homme qui ne la méritait pas. Elle pourrait désormais décider de la marche à suivre, sans être faussée par les mensonges qui l’avaient jusqu’alors aveuglé.

C’est ainsi dans un silence très étrange que s’écoulèrent les derniers instants de leur rencontre. Alors que les minutes passaient, Amélia reprit peu à peu son souffle, aidée dans cette tâche par un domestique décidément bien serviable. De fait, Faust ne connaissait même pas son nom, après réflexion. Le visage toujours humide de larmes, comme de l’eau apportée pour sa toilette, la druidesse entreprit rapidement de répondre à son interrogation finale, confirmant les doutes du jeune homme par la même occasion. Qu’Astoffen possède une escorte n’était en soi pas très étonnant, surtout pour une personnalité apparemment si importante : même sans cela, il devait probablement entretenir des soldats ou des répurgateurs à sa solde, chiens de garde utiles pour le servir dans ses opérations. Le Reiklander n’y manquerait donc pas ; il devrait bien se rendre au temple de Sigmar pour continuer son investigation. Mais pas aujourd’hui, même si l’idée de se présenter dans l’antre de ses ennemis suffisait amplement à exciter son côté aventureux. La plupart des rites sigmarites se déroulaient plutôt à l’aurore ou en matinée, le soleil venant alors de l’Est, direction empruntée par le fondateur de l'Empire lorsque celui-ci avait accédé à la divinité : y participer serait certainement l’occasion de faire connaissance avec les clercs locaux, et lui laisserait le reste de l’après-midi pour s’entretenir avec Dieter Vogt. D’un point de vue rationnel, sans doute fallait-il mieux patienter jusqu’au lendemain : aussi frustrant que ce soit, le coucher du soleil l’empêcherait de progresser significativement durant les heures à venir. Désolé Gaspard. Il faudrait tenir une soirée de plus...

- Bien...

Inclinant poliment la tête, Faust se contenta donc de prendre congé. Un repos salutaire s’imposait pour la sorcière, et il ne comptait pas plus longtemps l’assommer de ses questions.

- Dans ce cas, je crois n’avoir plus rien à vous demander. Merci de m’avoir accordé cette audience, et désolé de n’avoir pu vous apporter des nouvelles plus joyeuses. Je tâcherai de vous prévenir si je réalise des avancements significatifs.

Mais pour seule réponse, ce furent des paroles bien sinistres qui s’échappèrent des lèvres de la Magister : Amélia nourrissait un désir de vengeance légitime, dont l’umbramancien avait bien du mal à évaluer s’il fallait ou non l’encourager. Faust n’appréciait pas la violence inutile , et observer d’autres souffrir ne lui apportait généralement aucune satisfaction : en vérité, il était bien plus motivé par l’envie de voir Gaspard sauvé que celle de voir son ravisseur punit. Et pourtant, si le prêtre se révélait vraiment être le responsable de tout ça, alors il ne faisait aucun doute qu’un châtiment à la hauteur s’imposerait : mais le laisser aux mains des druides et des shamans ne suffirait probablement pas. Le tuer permettrait juste à un autre fanatique de prendre sa place. Faust voulait plus. Attaquer sa mémoire, le décrédibiliser, cibler son idéal afin qu’aucun après lui ne suive son exemple. En somme, révéler au grand jour ses crimes et démanteler l’organisation pour laquelle il les commettait. Mais évidemment, cela restait plus facile à dire qu’à faire. La mâchoire crispée, le sorcier hocha la tête, plus pour satisfaire son hôte que par réelle conviction. Il aviserait le moment venu.

- J’y veillerai. En attendant, gardez vos distances avec tout ça : je ne tiens pas à ce qu’ils puissent être tentés d’agir à votre encontre une seconde fois.

Puis, sans un bruit, il tourna les talons, et se dirigea calmement vers la sortie, ne prêtant pas attention aux reflux de Ghyran qui s’agitaient derrière lui.

- Au plaisir de vous revoir.

Test de MAG (demandé à Djinn sur le discord) pour remettre l’épée dans sa forme « Normale » :

18, 11.

Seulement 10 secondes cette fois, ça s’améliore :mrgreen: !

Main sur la poignée de sa lame d’Ulgu, il patienta encore quelques secondes, attendant que Vérité daigne reprendre une forme plus discrète. Ensuite, seulement, il se résolut à franchir le seuil de la porte, son joli visage tout de même grimacé par une moue boudeuse. Évidemment, quand sa crédibilité n’en dépendait pas, là, son épée daignait bien fonctionner ! Enfin...

Protégé du froid extérieur par le lourd costume recouvrant son anatomie, Faust lâcha un léger soupir, avant de jeter un regard au crépuscule le surplombant. Le temps passait décidément bien vite. Lui qui avait espéré pouvoir rencontrer un autre Magister avant que ne viennent les lunes jumelles, voilà qu’il se retrouvait à errer sans but dans les rues harmonieuses du Quartier Châtelain. L’obscurité nocturne ne représentait pas un obstacle pour les umbramanciens : en règle générale, elle constituait même un allié sous le couvert duquel ils pouvaient se livrer à leurs activités les plus douteuses. Pour Faust, néanmoins, impossible d’appuyer cet avantage ; il ne possédait pour l’instant pas suffisamment de preuves, ou plutôt d’informations, pour que rendre une visite nocturne à un de ses suspects soit réellement alléchant. Mis à part le Temple de Sigmar, aucun bâtiment ne paraissait digne d’intérêt, et avant de tenter quoi que ce soit, il préférait encore se rendre sur place en journée, afin d’avoir une idée de la disposition des lieux. Se jeter dans la gueule du loup, d’accord, mais autant si possible ne pas y aller les yeux bandés.

En l’absence de piste concluante à exploiter, le mage gris se résolut donc à occuper sa soirée par... une promenade. Oui, c’était moins excitant tout de suite. Mais bon, Talabheim lui paraissait agréable à parcourir, alors autant profiter de l’occasion pour explorer cette citée inconnue : seulement, pour cela, encore fallait-il déjà qu’il parvienne à quitter l’endroit. Ce qui ne fut heureusement pas trop compliqué : au bout de quelques minutes de marche, le Magister déboucha sur un vaste boulevard qui semblait couper le quartier de part en part ; et qu’il décida donc naturellement de suivre, déterminé à satisfaire sa curiosité.

Une « allée des héros », comme le lui indiquèrent quelques passants angoissés à la vue de son uniforme, ce qui avait au moins le mérite d’expliquer le nombre ahurissant de statues qu’on trouvait ici ! C’en était vraiment vexant : il n’avait pas la moindre idée de qui pouvait bien être tous ces hommes et toutes ces femmes, immortalisés dans le marbre et la pierre. Des individus ayant rendu service à la cité de Taal ou à l’Empire, probablement. Aurait-il droit à une statue semblable s’il parvenait à détruire les Quêteurs ? L’idée le fit rire plus qu’autre chose. Évidemment que non. Comme tous les mages gris, Faust ne convoiterait jamais un tel honneur. C’est là le genre d'inconvénients auquel il avait fini par se résigner, au fil des années. Après tout, il n’était pas devenu un sorcier par désir de richesse ou pour sa gloire personnelle, alors à quoi bon pleurer leurs disparitions. Balayant sa réflexion du moment, il continua tranquillement son chemin, complètement ignoré par les quelques gardes encore en activité, jusqu’à pénétrer une seconde fois dans le quartier de la loi.

De ce côté, rien de bien nouveau : si le lieu ne respirait déjà pas la joie de vivre en temps normaux, l’heure tardive le transformait simplement en ville fantôme. L’avantage, c’est qu’au moins, l’absence de foule lui permettait d’observer plus aisément les nombreux édits recouvrant les murs de la place. Les TRÈS nombreux édits : honnêtement, il devait là y avoir de quoi ensevelir tout un bâtiment juste en documents administratifs. Verena le pardonne, le Reiklander ne possédait décemment pas la force mentale suffisante pour passer une soirée entière à lire des textes de loi, aussi jugea-t-il bon de poursuivre sa route sans plus s’attarder dans ce sinistre endroit. Jusqu’à ce que ses pas le mènent, finalement, au niveau de la Dragonnière. Cette place, Faust en avait déjà entendu parler. Et pour cause : c’est non loin de là que s’était apparemment produit l’enlèvement du petit Dauvein. Contrairement aux lieux précédents, la Dragonnière paraissait néanmoins s’animer avec la venue de Mannslieb ; les tavernes, auberges et autres épiceries étant toujours ensevelies sous une marée humaine. La fête continuait à battre son plein, envers et contre tout. Pour les masses anonymes du Vieux monde, le sort d’un unique enfant ne représentait que peu de chose comparé aux horreurs du quotidien. Ces pauvres gens avaient déjà bien assez de peine à survivre, sans qu’on leur impose en plus le fardeau de veiller sur leur prochain : c’est aux hommes comme lui qu’incombait ce devoir.

De ce qu’il comprit, remonter vers le nord l’aurait amené dans la partie supérieure au quartier marchand, le fort Schwartz, où se trouvait l’auberge dans laquelle il avait pour le moment élu domicile. Mais c'est pourtant dans le sens inverse que le Magister se dirigea. Il souhaitait vérifier quelque chose. Observer par lui-même ce qui se cachait à l’ombre des tours opaques du Quartier de la Loi, dans ce taudis abandonné même par les rayons du soleil, et dont la crasse lui rappelait sans mal ses plus désagréables souvenirs d’Altdorf : le Suif, quartier pauvre de Talabheim. Là où ailleurs, les rues étaient pavées de pierres noires, probablement issus des falaises entourant la cité, celles du Suif étaient caillouteuses et recouvertes de fange : il lui suffit d’avancer d’une dizaine de pas pour sentir la boue agripper ses bottes, comme si le sol lui-même tentait de dérober le moindre signe de richesse. Et c’était sans parler de l’odeur, des miséreux en guenilles ou des bandes de malfrats que son uniforme parvenait, pour le moment, à tenir en respect. Alors qu’est ce qu’Astoffen voyait lorsqu’il donnait à ses gens ? Que représentait pour lui ce dédale aux marges de la civilisation ? Un élevage d’ouailles à endoctriner ? Des marionnettes lui permettant de conserver une image d’homme docile et sympathique ? Ou de véritables victimes à qu’il se devait de venir en aide, malgré la prédominance de sa mission ? Même s’il ne pensait pas un seul instant qu’ils excuseraient ses actes, Faust désirait au moins connaître les motivations qui animaient le répurgateur. Cet homme était une énigme. Et peu de chose énervait plus l’umbramancien qu’une énigme dont il ne pouvait trouver la solution.

Pourtant, même dans un endroit aussi pauvre et inhospitalier, le quotidien des habitants paraissait inchangé. Comme lors de son arrivée au port de Talagaad, il eut en fait l’agréable surprise de découvrir quelques bicoques et rôtisseries d’où émanait plusieurs arômes contrastant fortement avec la puanteur ambiante. Rien de bien luxueux, vu l’endroit, mais la quantité de foules entourant ces quelques « auberges » ne manqua pas de l’impressionner. Maintenant qu’il y pensait, c’est bien des saucisses du suif qu’Othon lui avait demandé, non ? Alors, autant lui acheter un petit quelque chose avant de partir. Vraiment, il ne tenait pas à avoir un familier boudeur sur les bras en plus de ses autres problèmes ! Si l’accueil ne fut pas très chaleureux, et qu’il se garda lui-même de goûter les préparations locales ; Faust put ainsi récupérer quelques morceaux de viande à la provenance douteuse, pour un nombre de sous relativement modeste. Selon ses critères, du moins : pour les habitants du coin, il devait en être autrement. Maintenant que le collège ne lui offrait plus le gîte et le couvert, il allait devoir sérieusement commencer à surveiller ses économies ! Faire les yeux doux à des prêtresses ne suffirait probablement pas à l’alimenter en argent de poche, ici.

Son exploration terminée, et son estomac lui faisant bien comprendre qu’une pause s’imposait, le Magister reprit finalement sa route, mais cette fois-ci en direction du « Mousquet rouillé ». La journée qui viendrait serait probablement décisif dans l'avancement de son enquête. Alors autant s'y préparer convenablement.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

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Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par [MJ] Le Djinn »

Le Suif était fidèle à l'idée qu'on se faisait de faubourgs pauvres dans une grande ville: si sombres que des bougies de suif étaient nécessaires à toute heure du jour ou de la nuit, créant un nuage de fumée noire puante qui assombrissait d'autant plus les lieux, impliquant d'autres bougies. La boucle était alors bouclée et les pauvres hères qui s'entassaient dans de véritables taudis délabrés n'avaient plus qu'à inspirer la suie et la crasse à plein nez alors qu'à côté d'eux de gras marchands et des nobles oisifs se prélassaient dans des palaces qui faisaient la taille d'une rue! Le quartier avait comme transformé les humains, un phénomène que l'ont voyait également à Altdorf: les mines étaient basses, les visages durs, les yeux lançaient des éclairs maudissant la vie et les dieux d'infliger aux mortels de tels tourments. Dans ces conditions, le statut de répurgateur de Faust n'était qu'une maigre barrière, mais une barrière tout de même. Plus que le respect, il inspirait la crainte, la peur de l'autorité et de ces fous fanatiques qui s'autorisaient à entrer dans le quartier pour tuer et torturer à loisir, sans devoir en répondre devant qui que ce soit. Cette crainte d'être le prochain, peut-être était-ce tout ce qui empêchait un malfrat d'écraser la tête du mage à coup de matraque alors que ce dernier choisissait les saucisses chez un rôtisseur trop gras pour être honnête.

L'heure avançait et les sujets de l'Empire étaient de moins en moins nombreux dans les rues. Des lumières transparaissaient depuis les fenêtres des maisons et des domaines à étages et des prières s'échappaient ça et là, vénérations en haut-reikspiel de cuisine avant de passer à table. Des figures plus sombres prenaient possession d'une nuit que le Guet aurait pour mission de sécuriser, ou d'essayer. Dans ces allées noires cachées aux yeux des badauds honnêtes on volait, on négociait, on s'aimait parfois. Aux yeux d'un umbramancien, cependant, le ciel étoilé pouvait constituer un refuge. Aurore ou Siegfried aurait probablement ronchonné à cette évocation, mais la nuit constituait le lieu de prédilection de ceux qui vivaient dans l'ombre. Malgré ça c'est avec un certain plaisir que Faust arriva au Mousquet rouillé, même s'il ignorait toujours ce qu'était un mousquet. L'auberge était à moitié remplie par un public varié allant du voyageur à l'aise au soiffard dont on se doutait qu'il ne payerait pas l'ardoise. Les tables avaient été réorganisées pour faciliter le déplacement de l'éternelle serveuse aux cheveux noirs en queue de cheval qui transportait des assiettes.


"-Ah ben vous v'laaa mon pèèèère. Y'a voooot' cabot qu'a aboyé pendaaaaant une heuuuuure. Mais il dit pluuuus rien maintenaaaaaaant. Vous avez mangéééé? J'vous apporte çaaaa."
Test caché.
Pendant qu'elle s'occupait de la gamelle, Faust monta l'escalier de bois vermoulu et atteignit sa chambre. Il toqua doucement pour indiquer à Othon qu'il s'agissait de lui, mais il n'y eut aucun bruit. L'umbramancien ouvrit la porte à l'aide de sa clé et dût constater qu'elle était vide de son habitant à fourrure. Pire, la fenêtre était grande ouverte, provoquant un lourd courant d'air! Il s'avança, regarda à droite puis à gauche et dans le lit: rien, pas la trace d'un chien à l'horizon.

Soudainement rendu inquiet, Faust se retourna vivement pour voir fondre sur lui une paire de crocs énormes et un organe vocal aboyant avec un volume à faire se réveiller les morts! La réaction de l'humain fût sans appel: il dût lâcher un cri de peur et tomber fesses contre terre au sol! En se relevant il vit un Othon en train de mourir de rire et de se rouler sur le sol en s'esclaffant... Avec la saucisses dans la gueule!

Image-"Ahahaha! Le terrible Faust! Ahahaha! Qui a peur d'un chien! Wouf wouf! AAAAAAAH! Ahahaha! Ah et merci pour les saucisses, j'ai eu peur que tu n'y penses pas!"
Par miracle la porte était fermée! Faust put ensuite apprécier l'image de son compagnon canin qui dévora la viande à pleines dents avec un plaisir non dissimulé. Avec la bouche pleine il tenta quand même d'articulier:
Image-"Chinon ta chournée sh'est bien pachée? Tu as chtrouvé des chinfos?"
Tout aurait pu s'arrêter là mais une fois qu'il avait fini de manger il indiqua avec une certaine honte qu'il restait une dernière tâche à Faust pour après le repas et avant le sommeil: lui permettre de sortir, parce qu'il commençait à se sentir un peu... Plein... Après quoi lui et l'umbramancien pourraient prévoir la journée de demain et ce qu'il fallait en tirer.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par Faust Valdorf »

Faust n’aimait pas spécialement jurer. Même après avoir passé plusieurs années au sein d’un collège qui, s’il formait bons nombre de diplomates, n’était pas non plus connu pour son respect des conventions, le Valdorf n’était jamais réellement parvenu à oublier certains enseignements de son ancienne vie mondaine. Un certain sens de l’étiquette, entre autres ; qui le poussait à ne souhaiter la mort d’autrui, de manière souvent très imagée, que dans les limites de ses pensées. Sauf, avec Othon.

Ça, il devait bien lui reconnaître : le familier était très, très doué quand il s’agissait de lui faire insulter tous les dieux de l’Empire et d’ailleurs. C’en était devenu un réflexe, à ce stade. Faust ne s’énervait même plus vraiment lorsqu’il subissait les assauts de la boule de poil. Il avait depuis bien longtemps accepté le fait qu’Othon restait avant tout une créature d’Ulgu, le vent de la désorientation et de la tromperie, et qu’il était donc dans sa nature de... hé bien, tromper et désorienter. Sans doute qu’il ne pouvait lui même rien faire contre son irrépressible envie de causer le trouble autour de lui. Pas que cela semblait le déranger, néanmoins, vu les rires tonitruants qui s’extirpèrent de sa gueule en observant son dernier méfait !

Après avoir rageusement poussé un juron de circonstance, ainsi qu’un petit cri surpris pour faire bonne mesure, c’est donc étalé sur le sol revêche de la chambre que se retrouva le pauvre magister. Une fois l’incompréhension passée, il fut bien obligé de reconnaître à son compagnon canin un certain sens tactique. Que ce soit les hurlements produits plus tôt dans la journée, ou la fenêtre grande ouverte : toute cette mise en scène avait été réalisée dans le seul but de faire croire à une altercation, et de déconcentrer Faust, tandis que le vil bondirait sur lui par surprise… Avec un peu de motivation, Othon se transformait en véritable génie du mal. Il était juste dommage qu’il utilise principalement ce talent pour lui rendre la vie impossible. Comme durant leur voyage sur le Talabec, où il avait volontairement caché sa lame d’Ulgu au milieu des autres épées entretenues sur le navire, profitant du fait que son absence d’aura empêchait Faust de la repérer d’un simple coup d’œil. Autant dire que le jeune homme avait fini par gâcher un bon quart d’heure juste pour la retrouver.

- Ha. Ha. Ha. Très drôle.

Arborant malgré lui un sourire amusé devant le ridicule de la situation, le Valdorf se redressa, désormais assis en tailleur, avant de faire bouger une mèche lui obstruant la vue d’un petit souffle de la bouche. Au moins, il ne s’était pas pris le lit ou un coin quelconque en tombant. Plus de peur que de mal.

- J’imagine bien que rester seul dans une salle toute l’après-midi ne devait pas être passionnant, mais si tu pouvais remplir tes journées autrement qu’en me tendant des pièges…

Pas de réponse de l’intéressé, ce dernier étant visiblement trop occupé à jubiler fièrement devant la réussite de son stratagème. Se mettre en colère contre un familier aussi adorable était décidément au-dessus de ses forces.

- Puis je t’ai déjà dit de ne pas parler, tant que tu n’es pas sûr que personne ne peut nous entendre. Imagine si quelqu’un était passé dans le couloir...

Il commença à tirer légèrement sur les oreilles du canidé, quitte à le déranger dans son repas, avant de déposer une caresse sur la tête de cette fripouille ; vérifiant dans le même temps qu’aucun passager indésirable n’avait élu domicile dans cet abysse de poils.

- Enfin, au moins, la chambre ne ressemble pas à un champ de bataille. J’en déduis que tu as vaincu sans problème cette puce si terrifiante.

Sur ces mots, le jeune homme laissa s’échapper un joli ricanement cristallin. C’est pour ces moments-là que Faust ne regrettait pas la présence d’Othon à ses côtés. Aussi désagréable puisse-il se montrer, il restait le seul avec lequel l’umbramancien pouvait réellement agir à son aise. La seule « personne » dans cette région de l’Empire pour laquelle il n’était pas un répurgateur ou un mage gris impassible. Alors, entre deux interrogatoires pleins de gravités, il fallait bien l’admettre : cela faisait du bien de rigoler un peu avec un ami, même à ses dépens.

Néanmoins, le familier lui demandant des détails sur ses découvertes, Faust ne put pas profiter beaucoup plus longtemps de ce moment d’allégresse. Se relevant pour vérifier que la porte était bel et bien fermée, il entreprit d’en faire de même avec la fenêtre donnant sur la rue en contrebas. Et, seulement une fois ce petit rituel accomplit, il s’installa sur le rebord du lit, observant quelques secondes de plus le cabot aux prises avec son morceau de viande.

- Rien de bien concluant sur Gaspard, mais beaucoup plus sur le déroulement d’enlèvement et le rôle d’Astoffen, oui.

Ses paroles ne portaient pas loin, et son ton restait calme : même s’il les savait seuls, une prudence peut-être excessive l’encourageait tout de même à ne pas élever la voix.

- J’ai eu l’occasion de parler à madame Dauvein, notamment. Elle est cloîtrée dans sa demeure depuis l’enlèvement : pour ce qui est de son mari, il a disparu dans les forêts du bastion. Je t’avoue que j’ai du mal à saisir le mode de raisonnement des shamans, mais je ne peux pas vraiment l’en blâmer… Malgré son isolation, elle a tout de même accepté de me rencontrer, et nous avons discuté pendant un certain temps. De ce que j’ai compris, et bien que les mages de la ville habitent généralement autour du Taalgarten et du Quartier Châtelain, c’est dans la Dragonnière que s’est déroulé l’enlèvement. Amélia était partie acheter des fruits avec son fils. Elle a perdu Gaspard de vue quelques secondes, le temps de prendre une corbeille et de discuter avec un marchand, a entendu un cri, puis s’est retournée pour apercevoir des silhouettes noires courir plus loin. Gaspard n’était plus là. Elle a tenté de les arrêter, alors ils lui ont tiré dessus à l’arbalète, et elle s’est évanouie. Probablement grâce à la précipitation, ils n’ont heureusement pas pris la peine de l’achever, ou de vérifier son état. Des passants se sont occupés d’elle, un capitaine des limiers est venu l’interroger, et depuis, elle reste… comme ça. Elle avait gardé le morceau de carreau l’ayant frappé, d’ailleurs. Je me demande si tu aurais pu en faire quelque chose, vu ton odorat.

Laissant la remarque en suspens, il leva la tête, son regard errant, sans trop de raison, vers le plafond poussiéreux de l'auberge. Ses informations étaient certainement intéressantes, mais elles ne les avançaient pas beaucoup dans leur recherche du garçon. Le plus étonnant venait après.

- Quant à Astoffen… il est connu en ville, apparemment. Et aimer, surtout. Même Amélia semblait éprouver de la sympathie pour lui, avant que je partage nos soupçons avec elle. Il fait de la charité, que ce soit dans le Suif ou les autres quartiers pauvres, bien que j’ignore si c’est pour se donner une image positive ou par réelle conviction. Je pense que je pourrai le voir facilement, en me rendant au Temple de Sigmar local. Il m’intrigue, pour être honnête.

À tort, probablement, mais Faust n’était pas homme à s’en soucier.

- En cherchant Amélia, j’ai aussi rencontré un autre mage de Ghyran, Arcturus Philmann. Mais je crois ne pas avoir besoin de te le présenter, étant donné qu’il m’a indiqué que tu n’avais pas le droit d’approcher ses plantes… Il m’a donné ceci, néanmoins, en guise d’aide.

S’il conservait toujours son attitude sérieuse, le magister ne put s’empêcher de lancer un sourire taquin à l’évocation de son confrère druide. Othon agissait de suite beaucoup moins impunément dès que l’on exposait au grand jour ses manigances. Toujours est-il que Faust pointa rapidement du doigt les trois fioles attachées contre son torse, et d’où s’échappait toujours une palpable senteur de jade.

- De quoi endormir, torturer ou tuer, pour le dire crûment. Évite de les boire, donc.

Avait-il quelque chose à rajouter ? De fait, il lui semblait avoir plutôt bien résumé le principal : ne manquait plus désormais qu’à décider ce qu’ils feraient lorsque le soleil se lèverait à nouveau. Toujours silencieux, il commença à tapoter de son index le matelas sur lequel il reposait. Faust ne savait pas trop quoi penser de tout cela… La vérité, c’est qu’il ne se considérerait pas comme une personne particulièrement calme : plus doué que la moyenne pour contrôler ses pulsions ou laisser passer des affronts, tout au plus. Mais il suffisait d’appuyer sur des points suffisamment sensibles pour qu'il devienne aussi impulsif que n’importe quel homme. Et c’est précisément ce que faisaient les Quêteurs. Ils lui donnaient juste envie d’aller au Temple dans la nuit, d’attacher Astoffen dans un coin et de le travailler jusqu’à ce qu’il dévoile l'emplacement du garçon. L’idée de laisser Gaspard souffrir une soirée de plus, pour peu que ce dernier soit encore en vie, lui était difficilement supportable. Mais il devait continuer à se contrôler, et ne pas céder à cette sirène qui lui conseillait de foncer aussitôt pour faire avouer sa cible. Avec le poison donné par Philmann, essayer directement la méthode brutale restait certes tentant, mais aussi éminemment risqué. Même en supposant qu’il parvienne à approcher le clerc sans problème, rien ne confirmait que ce dernier parlerait. Et si les Quêteurs apprenaient qu’un mage enquêtait sur eux, sans doute se débarrasseraient-ils aussitôt de leur prise, pour disparaître dans la nature sans laisser plus de traces. Se fondre parmi eux, puis tous les attraper d’un coup restait probablement l’option la moins risquée, mais aussi la plus longue, et donc douloureuse pour l’otage. Malheureusement, il ne possédait pas de solution miracle pour cela. Il devrait prendre son mal en patience. C’est dans ce genre de situation qu’il enviait les membres du collège flamboyant : régler n’importe quel problème en brûlant tout ce qui se tenait devant soi devait être beaucoup moins frustrant. Il soupira, puis, prenant appui sur le matelas, se leva d’un bond peu enthousiaste

- Allons manger. On verra après, pour le programme de demain.


De fait, le reste de la soirée se déroula sans incident particulier. Accompagné d’un compagnon aussi rassasié que « plein », et qu’il laissa d’ailleurs librement se soulager à quelques ruelles de l’entrée, Faust entreprit de se mêler à cette foule disparate que la servante des lieux peinait tant à satisfaire. L’endroit était bien animé à cette heure, et définitivement plus bruyant que la cantine du collège. Sans surprise, les voyageurs se montraient plus bavards que les ombres. Il tranchait un peu avec le reste d’ailleurs, au milieu de toute cette masse d’hommes en tenues variées. L’avantage de l’uniforme, néanmoins, c’est que même en cas de déconvenue, personne n’oserait lui faire remarquer que sa présence pouvait en déranger certains : ce qu’Othon comprit très vite. Là où Faust préféra rester dans son coin de table à déguster le ragoût préparé pour sa personne, ne discutant à l’occasion qu’avec la serveuse ou certains occupants des comptoirs avoisinants (on l’informa par ce biais que les mousquets donnant leur nom à l’établissement étaient en fait des sortes d’arquebuses) ; Othon lui, n’hésita pas à faire errer sa truffe sur les tables des clients, chassant quelques morceaux de nourriture laissés à l’abandon, pour revenir se cacher entre les jambes de son maître dés qu’il attirait l’attention d’un individu un peu trop hargneux. Un vrai illusionniste celui-là. Capable de rendre invisible n’importe quel plat simplement en le fourrant dans sa gueule…

Le repas étant fait, ne manquait désormais plus que la toilette. Hé, ce n’est pas parce qu’il avait passé les dernières années à jouer les mendiants que le Valdorf ne prenait pas soin de son hygiène corporelle. Après quelques jours de voyages, un rinçage commençait véritablement à se montrer nécessaire ! Puis passer un petit coup d’eau sur Othon ne pourrait pas lui faire de mal non plus, surtout si cela pouvait éviter qu’il se retrouve encore aux prises avec des acariâtres. Son statut et ses revenus le permettant pour le moment, le magister demanda donc, dans la mesure du possible, si l’on pouvait lui apporter une cuve afin qu’il se lave convenablement. Aussitôt dit, aussitôt fait, et un grand bac d’eau froide fut rapidement mis à sa disposition, accompagné d’un petit savon grossièrement taillé, mais bienvenu dans ce genre de situations.

Et ainsi commença la bataille aquatique la plus terrible de l’histoire du Talabecland. Bon, honnêtement, Faust partait de base avec un sacré désavantage : autant, il appréciait beaucoup son costume de Templier, autant il devait avouer que toutes ses couches de tissues prenaient du temps à s’enlever. Handicap que son familier, lui, ne possédait pas, lui permettant directement de sauter dans la bassine, volant sa place par la même occasion. Il avait oublié à quel point Othon était énervant à nettoyer, tiens : toujours à se débattre sans raison. Comme quoi il frottait trop fort, ou que tant de passage au savon abîmaient sa fourrure… et bien sûr, il ne manquait jamais de se secouer pour asperger d’eau tout ce qui passait aux alentours, son propriétaire y compris : ce que n'empêcha évidemment pas Faust de profiter de la baignoire une fois le monstre nettoyé. Débarrassé de tous ses vêtements, il plongea lentement sa jambe dans le liquide glacial, espérant ainsi s’habituer à la température, avant d’engouffrer peu à peu le reste de son corps dans l’onde.

C’était rafraîchissant. Très rafraîchissant. Tant que l’on n’était pas de nature pudique du moins : sans doute que se faire observer par un chien parlant n’aurait pas été au goût de tous ! Cependant, Faust s’en accommodait sans trop y faire attention. Il faut dire que le mage n’avait pas de complexe particulier à cacher, côté physique. Pas de cicatrice désagréable, de marque de naissance étrange ou de signes véritablement déplaisants. Une légère maigreur, il est vrai, le gruau du collège gris n’étant clairement pas le plat le plus nourrissant du vieux monde, mais rien de bien avilissant : Salim s’était assuré qu’il reste en forme malgré tout, au cas où ses futures missions l’obligeraient à défendre sa vie de manière plus physique. Les yeux dans le vague, il laissa sa crinière opaline flotter sur la surface de l’eau mousseuse, ne prenant pas garde aux longues mèches humides déjà collées contre sa peau et son visage. Malheureusement pour lui, Faust avait l’habitude de réfléchir plus que de raison, surtout dans des moments aussi calmes, où son esprit pouvait vagabonder comme il l'entendait ; et sa mission actuelle l'accaparait beaucoup trop pour qu'il puisse réellement faire le vide dans ses pensées.

Une fois son corps nettoyé, ce n'est donc que très partiellement détendu qu’il renfila finalement son pantalon de lin, laissant le soin à une domestique de récupérer la bassine. Autre inconvénient : il avait oublié de prendre un nécessaire de rasage lors de son départ d’Altdorf. Encore un outil qu'il devrait racheter, donc ! De manière assez particulière, seuls les cheveux de Faust possédaient leur couleur atypique, aussi le mélange « barbe de trois jours » noir et tignasse blanche donnait-il généralement un rendu assez… spécial. Et de toute manière, il préférait garder le visage imberbe : cela faisait tout de même plus propre, pour le peu qu’il se souciait de son apparence.

Maître et familier désormais parés pour la nuit, un rapide « plan » fut établi pour la journée à venir. Faust se rendrait à l’aurore au Temple de Sigmar (accompagner d’Othon si ce dernier le souhaitait) afin d’accomplir les rites religieux propres à sa « profession », et commencer à se mêler aux membres du clergé local : avec de la chance, peut-être pourrait-il même en profiter pour faire la connaissance d’Astoffen. Si ses rencontres ne lui permettaient pas d’exploiter cette piste plus en détail, alors sans doute utiliserait-il ensuite son temps libre pour se rendre au palais du Comte-électeur, où résidait Dieter Vogt, afin qu’il puisse l’informer de la situation, et peut-être discuter d’une approche commune à adopter vis-à-vis des Quêteurs. Ici aussi, il ne voyait pas d’objection à ce que le cabot se rende avec lui au palais, tant qu’il se comportait convenablement : le lieu devait être suffisamment vaste pour qu’on ne fasse pas attention à la présence d’un simple templier et de son molosse, aussi gros soit ce dernier. Mais comme à son habitude, il aviserait plus précisément une fois sur place.

Othon étant Othon, Faust eut néanmoins à batailler quelques minutes de plus avant de pouvoir rejoindre le Grand Veilleur : la petite chambre dans laquelle ils résidaient ne possédait en fait… qu’un lit. Et il était visiblement hors de question, autant pour le magister que pour le familier, de passer la nuit par terre. Pas que partager sa couchette aurait dérangé le jeune homme, ce qui lui aurait en plus donné l’occasion d’utiliser son compère comme peluche vivante, mais l’animal d’Ulgu ne possédait pas vraiment un petit gabarit ! Avec une bonne soixante-dizaine de centimètres au garrot, et un poids quasi équivalent en kilo (le rendant de fait beaucoup plus lourd que le mage gris), difficile de les faire tenir tout deux sur le même lit. Heureusement, il trouva rapidement de quoi résoudre ce problème : le Valdorf ayant amené une couverture dans son sac de voyage, son compagnon canin consentit finalement à dormir sur cette dernière, après que ses multiples regards de chien battus aient échoué à émouvoir le sorcier. La lassitude le rendait étrangement plus prompt à déceler des solutions...

Le familier désormais installé, le Magister prit la peine d’éteindre les quelques bougies de suif, à l’odeur fortement désagréable, qui éclairaient jusqu’alors la pièce de leurs faibles lueurs ; sauf une, qu’il déposa à gauche de son oreiller. Il se repositionna, de manière à être à la droite de ce dernier, plaça sa main dessus, et murmura, d'une voix solennelle, une prière nocturne au maître de l’outre-monde.

- Ô Morr, Toi qui règnes sur le Royaume d’en bas. Toi qui surveilles l’esprit des défunts, manie les fils de notre destin. Je t’implore, seigneur des rêves et du trépas, de m’accorder ta protection lors de cette nuit. Que mon voyage en tes terres se déroule sans ennui.

Il dormait mal, depuis quelques jours. Mal et peu. Les images revenaient toujours après un certain temps, même lorsqu’il parvenait vraiment à trouver le sommeil. Des fois, la scène se répétait à l’identique, sans jamais que l’issu ne diffère : d’autres fois, c’est lui qui se tenait au centre du cercle, l’acier froid lui enserrant le torse et la gorge. Et toujours, cette masse informe et goudronneuse aux reflets rougeoyants, qui s’agitait au-dessus de leurs têtes, avant de descendre, lentement, comme une goutte que l’on voit peu à peu se distordre et tomber, sans qu’il ne puisse rien faire pour l’éviter. Il se réveillait là, généralement : haletant, les draps trempés de sueur, parfois de larmes, mais toujours aussi silencieusement que possible, pour ne pas troubler le sommeil d’autres passagers. À quelques occasions, cependant, le cauchemar avait duré plus longtemps. Alors voilà. Faust n’aimait pas se plaindre, ni prier. Pas que la foi lui manquait, mais en règle général, il préférait autant qu’on se repose sur lui plutôt que l’inverse, que cette aide vienne des hommes ou des dieux : quémander leur assistance revenait à les déranger, ce qu'il souhaitait naturellement éviter. Il se taisait. Il endurait, comme on lui avait appris. Il attendait simplement que ça passe, n’y pensait plus, puis continuait son travail comme si de rien n’était. Jusque là, cela avait plutôt bien marché. Mais il arrivait forcément un moment où il ne pouvait plus les ignorer. Et dans ces instants-là, un peu d’aide du divin se montrait parfois nécessaire pour chasser ses pensées parasites. Il était une Ombre. Une des innombrables épées de l’Empire et des collèges. Il ne pouvait se laisser accabler ni par l'échec, ni par la déconcentration. Pas la peine de s'inquiéter. Il n'aurait jamais à en subir une. Il n'aurait jamais à en subir...

- Bonne nuit, Othon.

Il déplaça la bougie non loin de là, puis réajusta les draps au-dessus de sa silhouette. La flamme dansa quelques instants devant lui, projetant sa forme changeante contre le mur crasseux de la chaumière. Un petit souffle vient bientôt l’éteindre, plongeant la salle entière dans les ténèbres. Il posa son visage contre l’oreiller, et ferma les yeux.


Ce que j'aimerai donc faire le lendemain /o/ :

- Comme expliqué, me rendre à l'aurore au Temple de Sigmar local pour faire mes rites de bon petit dévot pas du tout infiltré, et en profiter pour rencontrer du beau monde. Othon peut venir s'il se sent motivé, tant qu'il ne pisse pas sur les statues et/ou les prêtres. Je laisse le poison à l'auberge, vu qu'il émane des fioles un soupçon de ghyran qui serait probablement perceptible par quelqu'un ayant un sens de la magie. Evidemment, je lance Masque d'Ulgu comme d'habitude, avant de sortir.

- Selon comment se déroulera ma venue au temple, je changerais peut-être de programme, mais pour l'instant j'envisage ensuite de me rendre au palais du comte pour essayer de rencontrer Dieter Vogt, si possible. Si c'est le cas, je repasserai préalablement à l'Auberge pour prendre "l'autorisation" donnée par Philmann, que je ne souhaites pas amener à l'Eglise (basiquement je vais éviter d'amener au Temple tout ce qui pourrait traduire un contact antérieure avec des mages, juste au cas où). Ici aussi, à moins que je ne change d'avis entre temps, Othon pourra venir s'il le souhaites.

- Si Othon veut faire de la discussion dans la matinée, je suis curieux de savoir ce qu'il faisait à Talabheim la dernière fois qu'il est venu, vu que Philmann et le monsieur de la taverne le connaissent.
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
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Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par [MJ] Le Djinn »

-"Depuis combien de temps pactisez-vous avec les forces du mal?"

La question était tombée comme un couperet. Au banc des juges, baignés dans la pénombre, un nombre indéfini de silhouettes noires observaient Faust. Autour d'eux une foule de curieux, accusateurs ou sadiques se délectant de la souffrance d'autrui, tous dans les ténèbres. Lui, au beau milieu de ces gens, était le seul mis en pleine lumière par une lucarne verticale. La voix répéta, plus pressante:

-"Je vous le redemande, messire Valdorf: depuis combien de temps pactisez-vous avec les forces du mal?"

Outré par l'accusation, le mage tenta de lever les bras en signe de protestation, avant de comprendre qu'il était attaché pieds et poings liés à un piquet dans son dos. Surpris et paniqué, il essaya de se débattre, de défaire ses liens, mais ce fût en vain: même le foin sous lui ne bougeait pas. Alors il voulut crier mais aucun son ne sortit, comme si sa gorge manquait. Une voix venue de la foule, étonnamment semblable à celle du juge, reprit:

-"Il refuse de parler! Il est donc coupable!"

-"Messire Valdorf, êtes-vous bien un serviteur des forces du Mal?"

Encore une fois, pas un mot n'échappa des cordes vocales de l'umbramancien, qui s'étouffait comme un poisson hors de l'eau. Le juge frappa alors la table de sa main.

-"Qui ne dit mot consent! Son silence vaut pour aveu: bourreau, exécutez la sentence!"

Une forme vaguement humaine approcha, un être immonde et boursouflé, au visage lisse comme la paume d'une main et tenant une lourde torche enflammée. La créature lança la flamme dans le foin qui ne tarda pas à s'embraser. Faust put sentir la chaleur, la puanteur de la chair brûlée, la douleur de la calcination, de la carbonisation. Il hurla et cette fois le son sortit. Puis une sensation étrange, étonnante, inhabituelle... Une sensation de douceur, de calme, comme la caresse d'une fourrure...

Faust émergea en sueur au beau milieu de la nuit. D'après l'obscurité il devait être deux ou trois heures du matin. Le rêve avait été si réaliste qu'il en sentait encore la lourdeur dans les jambes... A moins que ça ne soit la présence de la moitié supérieure du corps d'Othon dessus! Le chien ronflait doucement, les pattes inférieures et les fesses sur la couverture en bas du lit et le reste du corps monté sur le corps du mage. Au dehors il régnait un calme absolu brisé par les lourds pas de quelque voyageur égaré et les aboiements au loin. Tranquille dans ce calme, rassuré de la présence de son compagnon canin, Faust put se rendormir tranquille, à l'abri des démons qui envahissaient le Royaume de Morr.

Au lever du soleil, comme il était normal pour une personne aussi formée que lui, le sorcier s'éveilla à nouveau pour constater que son compagnon n'avait pas bougé de la nuit et qu'il fallait à présent de se lever et le lever également. Othon ouvrit les yeux quelques secondes plus tard et bailla à s'en décrocher la mâchoire.

Image-"Ouah... Faust, tu ne vas pas me croire... J'ai rêvé que j'étais poursuivi par des saucisses géantes qui voulaient me manger... Elles me courraient après sur leur... Bout... en criant "ouaf ouaf!"... C'était terrible... Oh et désolé d'avoir dormi sur toi, mais t'avais pas l'air d'aller bien alors... Bref... On va manger? J'ai une faim de loup, et je m'y connais."
Evidemment tout avait été prononcé à voix basse pour ne pas attirer l'attention d'un chaland partant attraper un fruit et de la soupe pour le petit-déjeuner. La salle était remplie au tiers, ne comprenant que les ouvriers lève-tôt et les voyageurs de passage. Rien de notable n'eut lieu et même Othon se tint tranquille sous l'oeil vigilant de la patronne qui nourrissait des envies de Chien-Chaud, comme on disait en Bretonnie, après ses facéties de la veille.
De retour dans la chambre, il fallait faire vite: les rituels du matin n'allaient pas tarder à être mis en branle avec la première messe. Quand il fallut demander au chien s'il souhaitait ou non venir, il se contenta de répondre:

Image-"Je te laisse les Bonnesigmareries et la prière. Par contre je voudrais t'accompagner quand tu iras voir Vogt. Il sera content de me revoir je pense!"
Masque d'Ulgu: 11, réussite.
La décision ayant été prise, Faust put tranquillement descendre les escaliers qui le mèneraient à l'extérieur. En chemin l'acariâtre propriétaire se planta devant lui:

-"Scuzez-moi mon pèèèèère, mais faudrait régler la soooomme! Pas qu'je vous faiiiit pas confiaaaance mais j'suiiiis commerçaaaante moi!"

Cassé dans son élan, notre héros se trouva contraint de verser la pistole avant de rejoindre la Dragonnière qui était encore calme à cette heure. Quelques artisans et commerçants nettoyaient leur échoppe ou leur atelier, mais la majorité de la population visible faisait comme un long flot à travers le quartier de la loi. Riches comme pauvres s'y retrouvaient en une foule hétéroclite fortement surveillée par des soldats cernés par une nuit trop courte. Comme Erwin Tillman, ils allaient à la Promenade des Dieux assister aux différents offices qui auraient lieu ce matin là. Au Nord on entendait déjà les cloches du Temple de Sigmar sonner, marquant les sept heures et le début très prochain des rites.
Silencieuse, en prière, la foule avançait et se découpait dans les temples: beaucoup allaient faire leurs dévotions au fondateur de l'Empire, mais la plupart semblaient continuer vers les lieux de Myrmidia, Ulric et Taal. C'était quelque chose sur laquelle Aurore avait insisté: oui Sigmar était présent partout, oui il était très souvent influent, mais à Talabheim les dieux plus sauvages, plus anciens, dominaient encore. On pouvait se douter que dans la grande compétition que se menaient les différents courants religieux, cet état de fait agaçait gravement le Grand Théogoniste et l'Archilecteur de la ville.
Le Temple de de Heldenhammer, construit bien des siècles plus tôt, était un monument plus qu'impressionnant: plus grand que n'importe quel autre lieu de culte de la cité, il possédait une flèche de métal montant presque aux cieux et visible de partout. Il n'était constitué en apparence que de deux matières: acier et marbre, dans un métal de richesse et d'austérité très classique dans l'art sigmarite, surtout les mouvements les plus inspirés des pratiques naines. Des statues représentaient l'antique empereur en majesté, tenant bien haut Ghal Maraz, son puissant marteau, couvert de la cape d'hermine impériale et coiffé de la couronne unificatrice des comtés. Autour de lui, dans des alcôves, des images de grands nobles et de saints se succédaient, observant le visiteur en transe. Une foule de trois cent personnes environ se pressait devant les portes, contrôlés un à un par des gardes aux allures bien peu religieuses et vêtus de tenues de cuir et d'armes bien réelles. En voyant arriver le Valdorf, un garde fit signe à un collègue en toge de s'approcher.

L'homme était vêtu d'une toge noire bordée de blanc mais affichait surtout un large médaillon d'or frappé d'une grande flamme. Difficile de les rater: un membre de l'Ordre de la Flamme Purificatrice, un groupe officiel, discret et très influent du culte qui était spécialisé dans la traque de l'hérésie! Les épaules larges, le crâne rasé et le visage austère le cultiste était une représentation parfaite de l'image d'Épinal des sigmarites. Suspicieux, il emmena notre héros un peu à l'écart de la foule.


-"Bonjour mon père, pouvez-vous me montrer vos documents officiels?"

Evidemment, habillé en répurgateur assermenté et avec des cheveux blancs comme la neige sur un visage juvénile, la vérification serait obligatoire. Le religieux scruta les papiers officiels fournis par le Collège d'Ulgu, passa et repassa deux yeux fouineurs dessus, puis fini par les rendre avec un sourire.

-"Merci mon frère, désolé mais c'est la routine. Je vais vous faire mener à la tribune religieuse."

Il héla sans finesse un jeune acolyte vêtu dans les mêmes couleurs que lui. Moins assuré que son supérieur, l'acolyte fit le signe de l'étoile, la main gauche sur le cœur.

-"Suivez-moi mon père."

Alors que la foule pénétrait le hall d'entrée, l'acolyte se faufila, jouant des coudes et des épaules pour y faire pénétrer plus rapidement l'invité du jour. Très vite ils furent dans la nef, où le spectacle était, comme toujours, fabuleux. Des piliers lourds soutenaient un toit en clé de voûte peint, représentant deux gigantesques trainées de flammes qui s'achevaient sur la coupole d'or au-dessus de l'abside. Les vitraux étaient nombreux mais tous placés très hauts, car des bureaux et administrations entouraient ce lieu de culte. Ils représentaient des scènes de la vie de Sigmar dont l'iconographie, recherchée à l'extrême, offrait une vision très binaire du monde: Sigmar et les siens étaient montrés vaillants, braves, dans des couleurs claires et brillantes qui attiraient l'oeil et l'admiration. Les ennemis et les incroyants, eux, n'étaient dépeints que comme des monstres assoiffés de sang et teintés de rouge sang et de noir sale.
Sur les murs, des frises en or éclairées par d'énormes braseros muraux reprenaient l'histoire de l'Empire, dans une simplicité proverbiale qui flattait tous les égos. Les paysans étaient mis en valeur aux côtés des guerriers, des nobles, des artisans, des marchands et tant d'autres! Tous semblaient réunis sur ces dessins comme dans un rêve, travaillant main dans la main pour faire triompher l'Empire sur le monde. Ah ils ne faisaient pas les fiers les couards orques, les faibles bretonniens, les idiots d'hommes-bêtes et autres engeances qui périssaient symboliquement sous le Marteau et le Verbe!

Puis venait le chœur, où l'argent du Culte de Sigmar se voyait réellement: une débauche de marbre, de métaux précieux, une statue de l'empereur devenu dieu encore plus belle qu'à l'entrée, surplombant l'auditoire. A ses pieds, un peu sur sa gauche, un trône ouvragé digne d'un petit roi où l'archilecteur seul avait le droit de siéger. Sur ses flancs, un peu en arrière, deux petites salles spécialement conçus pour les chorales d'enfants, filles et garçons séparés. Ils étaient déjà là par ailleurs, une quinzaine de chaque côté vêtus en rouge et doré et qui se chamaillaient gentiment, leurs bêtises rendues bien audibles par l'acoustique recherchée du lieu.


-"Asseyez-vous là s'il-vous-plait, père templier."

Des bancs parcouraient l'abside sur sa moitié supérieur, proche de Sigmar. Evidemment les plus beaux et décorés étaient ceux près du trône et Faust avait été relégué à l'opposé, devant les garçons chanteurs, près du transept occidental où quelques bien-vêtus se plaçaient. Une petite dizaine d'autres personnes étaient déjà placées: des prêtres-guerriers, des répurgateurs comme lui et même semblait-il quelques personnes de haut-rang car leurs habits ne faisaient pas parti des coutumes religieuses. Pensez-donc: un avait même une peau de loup!

La nef se remplit bientôt et chacun se mit à genoux. Un prêtre monta tranquillement, solennellement, dans l'abside et se plaça à équidistance des garçons et des filles, qui se calmèrent immédiatement à sa vue et se tinrent bien droit. Alors le prêtre, dos au public et face à Sigmar chanta:


"Remercions Sigmar, l'Empereur-Dieu."
Et les choeurs juvéniles de reprendre sur une note haute:

"Qui protège nos âmes."
Le prêtre reprit alors, plus grave, la phrase traditionnelle qui débutait toute cérémonie:

"Dawr gribald zharr!"
Comme de coutume, des deux sacristies jaillirent des cohortes portant de lourds cierges en forme de marteau couverts de runes naines qui brûlaient de flammes blanches. Lentement, fendant une foule qui s'ouvrait sur leur passage, les représentants de l'Ordre de la Torche, fervent dévots, avançaient en psalmodiant des prières. Ils avançaient lentement et Faust put constater que nombre d'entre eux avaient des crânes humains pendant à la ceinture, parfois même couverts de bougies éteintes. Un par un ils montèrent les escaliers, posèrent les crânes et les cierges géants aux pieds du souverain divin et s'assirent sur les bancs à ses pieds. Derrière eux les chorales entamaient un "Mourir pour Sigmar" de toute beauté, percutant les murs comme une vague et arrachant des larmes aux yeux des plus incrédules.

C'est que le Culte savait se donner les moyens pour convaincre et persuader.

Quand tout fût en place, le prêtre chef de chœur laissa le chant se terminer et une dernière figure entrer dans le cercle sacré, un homme âgé, à la tonsure blanche et aux habits gris et doré extrêmement riches. Avec lenteur mais un incontestable sens du spectacle, il se plaça entre les jambes de Sigmar et joignit ses mains en prière.

Deux acolytes apportèrent à grand peine une belle bassine de bronze remplie d'eau. Le prêtre fit un geste et l'umbramancien se retrouva comme aveuglé l'espace d'une seconde. A côté de lui les vents de magie s'agitaient doucement. Un autre prêtre, sans doute très gradé également, s'approcha du pupitre sur la gauche de la statue, face au public et ouvrit un épais volume. D'une voix forte et claire, il prononça:


"La naissance de Sigmar et la prophétie de l'oracle. Décris dans les Ascensions de Sigmar."
Rien d'étonnant dans le thème pour qui, comme Faust, avait été initié aux tendances des cultes. Le matin était le moment parfait pour célébrer la naissance du Sauveur de l'Empire! Une jeune mère, bien vêtue, fût d'ailleurs invitée (ou plutôt engagée) à monter sur l'estrade et à confier son poupin au vieux religieux. A côté de lui, un peu gênée d'être sous ces centaines de regard, elle tentait de faire bonne contenance.

-"Et il est dit que roi Björn des Unberogens et sa femme Griselda reçurent par trois fois la visite de Taal.
Taal se présenta à eux sous la forme d'un ours, pour leur délivrer la prophétie de Sigmar.
Björn le chassa par la lance et la hache, et cela irrita Taal.
Taal se présenta à eux sous la forme d'un aigle, pour leur délivrer la prophétie de Sigmar.
Griselda le chassa par l'arc et le javelot, et cela irrita Taal.
Taal se présenta à eux sous la forme d'un grand cerf, pour leur délivrer la prophétie de Sigmar.
Björn et Griselda le chassèrent par l'avidité et l'épée, et cela irrita Taal.

Repoussé par trois fois, Taal demanda conseil à Rhya pour toucher l'âme des hommes.
Et Rhya dit: L'esprit des hommes est bon et simple, tu ne dois te cacher à eux.
Alors Taal se fâcha et demanda conseil à Ulric pour toucher l'âme des hommes.
Et Ulric dit: L'esprit des hommes est sauvage et brutal, tu ne dois te cacher à eux.
Une fois encore Taal se fâcha mais décida de suivre les conseils de ses semblables.
Taal se présenta à Björn et Griselda sans ambages ni déguisement.
Et Björn et Griselda tombèrent à genoux en admiration.

Taal leur dit alors: "Je suis venu vous délivrer la prophétie de Sigmar, celui qui naîtra de vous."
Sous une étoile en chute il naîtra.
Il connaître la grandeur, mais son existence sera marquée par la guerre.
Son existence marquera le renouveau des hommes, et le couronnement d'un nouvel âge.
Femme, pour m'avoir chassé par deux fois, je te condamne à périr en enfantant et à ne jamais connaître sa gloire.
Homme, pour m'avoir chassé par deux fois, je te condamne à périr dans l'oubli et à voir ton nom balayé par ton fils.

Ainsi parla Taal, et ainsi naquit Sigmar, neuf mois plus tard, sous une comète à deux queues."


A ce moment précis, le vieux prêtre supérieur plongea l'enfant dans la bassine d'eau sous les yeux de sa mère et l'y tint une vingtaine de secondes avant de le remonter, suffoquant et en larmes. Un souffle ému parcourut alors la foule, tandis que l'enfant renaissait, bénit par Sigmar, dans les eaux sacrées de ce temple. L'homme de foi le rendit à sa mère qui descendit les marches avec un sourire accompli, tenant sa progéniture dans ses bras comme un trésor.

Au pupitre, le prêtre reprit:


Le frère-templier Astoffen va lire un passage des Testaments.

Il s'écarta du pupitre alors que le gros homme en noble et à la cape de loup proche de Faust se levait. Il portait l'épée et le pistolet à la ceinture et, d'une démarche lourde mais étonnamment fluide, approcha du grimoire posé. Il était grand, fier, à l'allure noble, les poils courts. Etonnamment gras malgré son métier de répurgateur, sa carrure et son port laissait percevoir un être puissant, doué aux armes même. Un humain à multiple facettes.

Le répurgateur Paulein Astoffen

Image
Il prit une forte inspiration et avec une voix particulièrement grave et profonde, entama:

-"Sigmar franchissait les routes vers l'Est..."
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Faust Valdorf
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Re: [Faust] Inspecteur Valdorf

Message par Faust Valdorf »

Et à la manière d’un naufragé rejeté par les eaux, Faust rouvrit les yeux.

Il sursauta instinctivement, le corps arqué vers l’avant, et l’esprit encore emplit des bribes de son cauchemar. Il ne voyait rien, pas plus qu’il n’entendait : ses oreilles bourdonnaient au gré des battements agités de son cœur. Il serra les pans du matelas entre ses doigts, pour s’empêcher de tomber à la renverse. La pièce entière tournait autour de lui. Les vents de l’Aethyr dansaient frénétiquement, remuant les bougies éteintes, faisant aussi bien se dresser les ombres sur les murs que les cheveux recouvrant son crâne. Il ouvrit la bouche, engouffrant de grandes goulées d’air à l’intérieur de ses poumons. De l’air frais. Pas la fumée noirâtre qu’il avait cru l’engloutir durant ses derniers instants. Peu à peu, ses sens s’affinèrent. Il parvint à discerner la texture du drap le recouvrant à moitié. La présence moite de la sueur sur sa peau. Ses mèches s’affaissèrent, pour mollement reprendre leurs positions d’origine. Des secondes, peut-être des minutes, s’écoulèrent avant qu’il ne retrouve complètement le contrôle de son corps et de ses pensées.

C’était fini. C’était enfin fini.

Le magister passa la main sur son visage, essuyant l’humidité qui gagnait ses yeux, autant que celle déjà présente sur son faciès. Morr était donc resté sourd à ses appels. Ce n’est pas comme s’il s’était attendu à ce que cela marche réellement, de toute manière : le vieux monde serait un endroit bien paisible si implorer les dieux suffisait à régler les problèmes du quotidien. De façon ironique, Faust était à peu près certain d’avoir aperçu, dans un des grimoires poussiéreux du collège, un sort ridiculement simple à apprendre et permettant d’assurer des nuits sans trouble à son utilisateur. S’il avait seulement pris la peine de l’étudier plus sérieusement, nul doute qu’il aurait pu s’éviter bien des tracas. En somme, c’était là une erreur classique de jeune mage ambitieux : foncer sur les sortilèges les plus impressionnants, avant de considérer l’apprentissage des plus utiles au quotidien. Sa puérilité lui arracha un sourire résigné. À quoi bon pouvoir se téléporter et invoquer des poignards d’ombre s'il n'était même pas capable de passer une nuit sereine ?

Le Valdorf baissa les yeux, pour constater avec une pointe de dégoût que son bras continuait à trembler. Mesdames et messieurs, le terrible répurgateur Erwin Tilman : un gamin déconcentré par de simples mauvais rêves… Non content de lui faire revivre en boucle la pacification, voilà que son esprit se mettait maintenant à créer de toute pièce de nouvelles scènes de torture, sans qu’il ne puisse rien faire pour l’en empêcher. Les peurs enfouies au fond de son être ressurgissaient comme d'anciens ennemis, dévoilant à ses yeux le destin qui lui serait réservé si les Quêteurs découvraient son identité ; le bûcher, comme l’avaient subit bien des mages le précédant. Faust espérait simplement que la fatigue ne l’empêcherait pas de mener l’enquête au maximum de ses capacités : sans quoi Gaspard viendrait s’ajouter à la longue liste de ceux ayant souffert de cette triste fin.

Les yeux dans le vide, l’Umbramancien tourna lentement son regard vers la fenêtre. Un peu d’air lui ferait le plus grand bien. Il n’arrivait jamais à se rendormir immédiatement une fois les cauchemars passés, alors autant patienter en profitant de la quiétude nocturne. Le jeune homme tenta de se lever, mais son corps sembla refuser d’obéir : comme si un poids étrange l’empêchait de se mouvoir hors du lit. Un peu surpris, il tira sur la couverture pour faire glisser au sol cet intrus imprévu, mais la forme paraissait décidée à ne pas quitter sa position. Puis il y avait ce bruit qui perçait à travers la nuit… en provenance de l’extérieur, peut-être ? Ses yeux désormais habitués à l’obscurité, il abaissa son regard… pour découvrir la figure canine du responsable.

- Oh.

Il lui était complètement sorti de la tête, celui-là. Le jeune homme se mit à sourire doucement en constatant qu’il ne semblait pas l’avoir réveillé. Tant de minutes gâchées à parlementer pour qu’ils se retrouvent au final sur le même lit. Il tenta sans succès de soustraire ses jambes à l’embrassade d’Othon, avant de capituler, baladant une main apaisée sur l’épaisse fourrure du familier. Il ne pourrait pas flâner en observant les rues de la cité endormie... mais ce n’était pas plus mal comme ça : sentir le cabot osciller au rythme de ses ronflements le détendait plus qu’il ne l’aurait admis.

Machinalement, il délivra une autre caresse sur la tête d’Othon. Les cauchemars ne le troublaient pas tant que ça, en eux-mêmes. Il en avait connu des biens pires lorsque ses sens aetheryques s’étaient développés, et même une fois aux collèges, son apprentissage s’était accompagné d’un lot de fiascos, d’invocations accidentelles et de visions troublantes. Aussi dérangeants soient-ils, dans sa situation actuelle, les mauvais rêves cessaient au moins à son réveil : il ne pouvait pas en dire autant pour ceux qui l’avaient assailli durant son adolescence. Non, le problème n’était pas là. Ses songes n’avaient toujours été que les conséquences de son malaise, jamais les causes.

Ce qui le terrifiait vraiment étant plus jeune, plus encore que les visions (bien que ses dernières avaient certainement de quoi pousser à bout un nobliau comme lui), c’était l’impression de perdre pied, jour après jour. La sensation d’être le seul dans cette putain de maison à voir ces manifestations, comme si tout ça ne constituait que le fruit de son imagination. De ne savoir ni ce qui se passait autour de lui, ni comment y mettre un terme : ses cauchemars avaient donc logiquement disparu aussitôt sa formation débutée, quand il comprit enfin la nature des troubles qui l’accablaient. La situation était similaire, aujourd’hui. Faust avait peur, honnêtement. C’était peut-être la première fois de sa vie qu’il éprouvait réellement l’impression que de ses actions dépendrait non pas sa simple survie, mais aussi celle d’innocents à sa charge. La mise en pratique de l’adage que Siegfried se plaisait tant à répéter : se montrer digne de l’Ombre, ou rejoindre l’Outre-monde. Il ne faisait donc pour lui aucun doute que tout reviendrait à la normale une fois sa mission accomplie, et la source de ses angoisses, éradiquée. Il lui suffirait de faire avec en attendant. Simple, non ?

Enfin. À force de penser à tout et n’importe quoi, voilà qu’il était incapable de dire combien de temps s’était écoulé depuis son réveil. L’aurore ne tarderait sans doute pas à montrer le bout de son nez, alors autant profiter des quelques heures de sommeil supplémentaires tant qu’il le pouvait encore. Et puis , vu le chien de garde si dévoué qui veillait à ses côtés, son voyage dans le royaume de Morr ne pouvait que bien se dérouler. Posant un regard attendri sur le molosse, Faust étouffa un bâillement, avant de reprendre place contre son oreiller, regard tourné vers le plafond. Avec un peu de chance, Magalie se débrouillait mieux qu’eux, de son côté…


Curieusement, la seconde partie de sa nuit se déroula sans problème particulier. Plus de hantise, de visions sordides ou de réveil impromptu. Juste un sommeil profond et réparateur, comme il aurait aimé en avoir plus souvent. L'impérial se leva rapidement, étirant ses bras d’un même mouvement, alors que la lumière naissante du soleil s’engouffrait dans l’encadrement de la fenêtre. Pas le temps de traîner, ce matin. S’il ne voulait pas rater l’occasion de rencontrer sa cible, il lui fallait accélérer l’allure : les sigmarites ne prenaient pas à la légère le respect des horaires et le strict suivi des rites. Désireux de se libérer du chien somnolant encore sur pattes, le Valdorf fit craquer ses doigts, prêt à frapper… pour se contenter d’une grattouille derrière l’oreille du canidé.

- Debout là-dedans. C’est l’heure de se lever.

Othon pouvait parfois être lent au réveil… mais ce genre de technique aidait toujours à le ramener à la réalité : au bout de quatre ans de « vie commune », Faust commençait à connaître les points faibles de l’animal. Et en effet, la réaction de ce dernier ne se fit pas attendre : à peine debout, voilà que fidèle à lui-même, il déblatérait déjà ses réflexions de l’instant avec ce ton insouciant qui ne le quittait jamais. Encore de sombres histoires de charcuterie… À vrai dire, le sorcier ignorait complètement si le familier pouvait réellement subir ce genre de cauchemars. Il n’était pas improbable de penser qu’il rigolait simplement ; impossible d’être sûr, avec les enfants de l’Ulgu. Faust n’y prêta de toute manière pas grand intérêt : l’information qui accapara toute son attention, c’est qu’Othon avait décidé de rejoindre le lit par inquiétude pour son état.

- Tu te faisais du souci pour moi ?

Cet aveu changeait tellement de ses habitudes taquines que Faust ne pût s’empêcher d’arborer une moue amusée.

- Moi qui pensais que tu avais juste profité de mon sommeil pour venir voler la place.

D’un autre côté, cependant, que le cabot soit parvenu à déceler son mal-être malgré les meilleurs efforts du magister emplissait ce dernier d’une certaine gêne. Il ne doutait pas qu’Othon avait agi avec de bonnes intentions : qu’on se préoccupe de lui n’était simplement pas quelque chose que le jeune homme désirait. Il n’y voyait là pas d’intérêt, si ce n’était affoler inutilement son entourage.

- C’est très aimable de ta part, mais non, pas la peine de t’inquiéter. Je vais bien, juste un peu fatigué.

Sans plus discussion, Faust souhaitant fermer cette parenthèse aussi rapidement que possible, il décida de donner suite à la proposition de l’animal. C’est donc quelques minutes plus tard, le temps d’enfiler de quoi se couvrir, que les envoyés de l’ordre gris descendirent les marches de la taverne, prêts à remplir leurs estomacs avant d’entamer cette longue journée. Le déjeuner qui suivit se révéla très inintéressant : même Othon se tint à carreau, la présence d’une aubergiste aux aguets suffisant apparemment à refréner ses pulsions de chapardeur. Dévorant son pain et ses quelques fruits sans perdre d’instant, le magister retourna dans la chambre aussitôt son repas terminé, désirant au moins se rendre présentable avant de quitter les lieux. Il ne s’agissait plus de se comporter en répurgateur devant une foule incapable de faire la distinction entre le frère et l’apostat : l'infiltré allait, pour la première fois, devoir assurer sa couverture face à des sigmarites consacrées. Des clercs expérimentés et à l’esprit retord, qu’un simple uniforme ne suffirait probablement pas à berner.

De manière peut-être étonnante pour des non initiés, l’habillement des dévots de Sigmar variait en fait grandement d’un ordre à l’autre, ou selon les traditions locales ; donnant parfois lieu à des tenues liturgiques et des coiffures bien loin de ce qu’on pouvait attendre, venant des membres d’un culte à la réputation si monolithique. Raison pour laquelle Faust ne s’inquiétait pas outre mesure de sa longue chevelure ; surtout si on ajoutait à cela la largesse supplémentaire que son statut de templier lui donnait par rapport aux standards vestimentaires du culte.

Néanmoins, une chose restait vraie pour tous les prêtres de Sigmar, et qu’il se devait donc lui aussi d’imiter : la volonté, peu importe l’accoutrement, de demeurer propre et ordonné en toute circonstance, une apparence soignée indiquant généralement un esprit sain et rigoureux. Bon, étant membre à part entière du collège des pauvres et des haillons, le magister devait admettre ne pas forcément adhérer à cette logique, mais il préférait autant passer telle réflexion sous silence. En Sigmarite « modèle », Faust accorda donc un minimum de soin à sa toilette matinale, afin de se donner un air plus probe qu’à l’accoutumée. Il prit la peine de décrotter ses yeux, de laver son visage marqué par les cernes sous le peu d’eau à sa disposition, pour ensuite défroisser sa tunique blanche. Et, une fois cela fait, coiffer sa crinière opaline en une queue de cheval lui descendant jusqu’entre les omoplates, comme Magalie lui avait enseigné peu après leur rencontre.

Laissant Othon à ses préoccupations du moment, ce dernier ne souhaitant pas l’accompagner au temple ; le répurgateur empoigna rapidement armes et autorisation, gratifia son camarade d’un salut aussi affectueux que prudent (hors de question que de la bave ou des poils de chien s’immiscent sur son costume), avant de s’éclipser d’un pas hâtif vers l’entrée. Son masque d’Ulgu incanté avec succès, et la tenancière des lieux amadouée à grand renfort de pistoles ; c’est alors, seulement, que le sorcier fut autorisé à franchir les portes de l’établissement, et à s’engouffrer sans plus attendre dans les rues de la Dragonnière.

Le trajet jusqu’à la Promenade des Dieux ne fut guère compliqué à suivre. Outre le fait qu’il était déjà passé non loin lors de ses pérégrinations de la veille, l’attroupement de fidèles matinaux s’y agglomérant rendait d’autant plus évidente sa localisation. Faust n’eut ainsi qu’à se mêler au courant de dévots, attirés par le tintement des cloches comme des abeilles par du miel. Il faut dire qu’il y avait de quoi faire ici : contrairement à Altdorf, où les divers temples se retrouvaient éparpillés dans toute la ville, les habitants de Talabheim avaient fait le choix... disons, audacieux, de tous les réunir dans une seule et unique place. Par quel miracle tout ce beau monde parvenait-il à coexister, sans qu’ulricains et sigmarites ne s’insultent d’un bout à l’autre de la rue, faisant une fois de plus preuve de leur subtilité légendaire ? Il l’ignorait ; mais cette technique semblait en l’état plutôt bien fonctionner. De fait, l’ambiance était… étrangement calme, si on faisait bien sûr abstraction des cloches. Beaucoup plus calme que devant le Grand Temple de Sigmar, sous les cris des flagellants et pèlerins qu’il avait l’habitude d’apercevoir. L’heure devait sans doute aider, mais tout de même : la chose n’en restait pas moins impressionnante. Au regard des rues ordonnées et de symboles religieux présents un peu partout, le sorcier n’eut pas plus de problèmes à trouver le Temple Heldenhammer, que sa large flèche de métal lui permit d’identifier au premier coup d’œil. Un bel édifice, bien que définitivement moins imposant que celui de la capitale, ou même que le Temple Vérénéen du quartier de la Loi. Difficile d’imaginer que son ennemi se trouvait là, quelque part entre ces colonnes de marbres et d’aciers…

Faust pouvait sentir son pouls accélérer, à mesure que ses pas le guidaient jusqu'à l’entrée de l’édifice. Encore protégé des regards indiscrets par le mur de croyants attendant devant lui, il profita de l’instant pour se préparer une dernière fois ; mains dans les poches de son manteau, il tritura nerveusement les documents falsifiés par le collège, comme s’il craignait de les voir s’envoler d’un moment à l’autre. Jouer l’inquisiteur taciturne lui semblait de suite plus éprouvant, maintenant que ses sortilèges ne camouflaient pas sa présence ! Mais assez d’inquiétude. Il était grand temps d’entrer en scène. Prenant une dernière inspiration avant de se jeter dans la gueule du loup, c’est l’air naturel et la posture droite qu’Erwin Tilman se décida enfin à avancer vers les portes du bâtiment.


Comme attendu, les gardes ne tardèrent pas à l’interpeller lorsqu’il se présenta à eux. Ce qui le surprit plus, fut la présence à leur côté d’un individu dont le répurgateur reconnaissant parfaitement la tenue : la toge noirâtre et le médaillon flamboyant des frères de la Flamme Purificatrice. De mieux en mieux. Parmi les nombreux ordres servant de rouages à la machine complexe du culte impériale, il en existait quatre de première importance dont l’autorité prédominait sur tous les autres : et celui de la Flamme purificatrice faisant partit de ces derniers.

Des « répurgateurs », eux aussi, partageant des fonctions très similaires avec l’ordre des Templiers de Sigmar (dont Erwin était « officiellement » membre)… ce qui expliquait sans doute pourquoi les deux groupes entretenaient de si médiocres relations, chacun marchant à tout va sur les plates-bandes de l’autre. D’autant plus qu’en vertu de leur responsabilité, les frères de la Flamme Purificatrice possédaient explicitement le droit de commander à tous les sigmarites, exiger n’importe quelle requête « dans les limites du raisonnable », et accéder à tous les temples et monastères du culte. Au grand plaisir de leurs collègues inquisiteurs, comme on pouvait l’imaginer ! Lorsque ce bourru personnage lui demanda des preuves de sa profession, Erwin se contenta donc d’obtempérer sans opposition, tendant à ce dernier les documents concoctés par le collège d’Ulgu.

- Sans soucis. Tenez.

Faust accordait toute sa confiance à ses supérieurs. Il ne doutait pas un instant qu’ils étaient parvenus à produire des imitations assez convaincantes pour qu’on le laisse passer sans plus de problème. Et pourtant, il dut tout de même se retenir de déglutir en voyant son interlocuteur épier sa contrefaçon avec tant d’attention. C’était là toute l’excitation de la tromperie : ces quelques secondes où l’on sait que son mensonge a toutes les chances de réussir, mais que l’on reste tout de même pendu aux lèvres de sa victime, guettant son verdict final. Le frère de la Flamme observa lentement les papiers entre ses larges mains, scrutant d’un œil attentif le moindre détail… avant de hocher la tête d’un air satisfait, arborant sur le visage un sourire calme que le sorcier se dépêcha de lui rendre.

- Ne vous excusez pas de mener à bien votre tâche, mon frère.

Pour l’instant, tout se déroulait sans accroc : le frère de la torche fit aussitôt venir un initié visiblement bien chancelant, afin que ce dernier guide Erwin jusqu’à la tribune réservée à ceux de son rang. Ils passèrent devant les salles des gardes installés de part et d’autre de l’entrée, durent jouer de leur corpulence pour fendre à travers la foule du narthex (une tache que l’umbramancien laissa d’ailleurs bien volontiers à son guide, sa petite stature n’aidant de toute manière pas trop dans une telle situation) ; puis débouchèrent dans la nef à proprement parler. Assez chic, de son humble avis. Sa dévotion envers Sigmar étant ce qu’elle était, le visage de Faust ne s’illuminait pas de la ferveur religieuse propre à beaucoup des croyants présents ici ; mais son regard bleuté n’errait pas moins avec un grand intérêt sur ces représentations érigées à la gloire de l’Empire et de son fondateur. Avec une certaine fierté, même.

C’était sa patrie. Un morceau de terres disparates habité par des populations tout aussi différentes, mais pourtant habitées d’une foi et d’une volonté similaire. Possédées par la hargne de survivre et prospérer, d’eussent-ils pour cela affronter toutes les horreurs de ce monde. Un pays rongé par la corruption, les conflits internes, mais qui tenait pourtant depuis plus de deux millénaires, envers et contre tout. Cette conception d’un peuple uni et fédéré, comme représenté sur les peintures qui l’entouraient, Faust la savait fausse et utopiste. Mais il ne pouvait pour autant s’empêcher d’espérer, un jour, pouvoir aider à la rendre réelle. On ne l’immortaliserait pas sur ces vitraux, aux côtés des hommes et des femmes luttant aux yeux de tous à la survie de leur civilisation : mais s’il pouvait faire en sorte que d’autres après lui puissent admirer la même vision, alors ça en valait la peine. C’est pour ça qu’il était venu à Talabheim, après tout. Pour purger l’Empire du mal, et supprimer ceux qui empêchaient la réalisation de cet idéal.

Tiré hors de ses pensées, l’acolyte l’invita finalement à s’asseoir près de l’abside, où patientaient déjà un certain nombre d’individus. La fine fleure de la hiérarchie ecclésiastique, pour le dire ainsi. Des prêtres guerriers au corps marqué par le combat, et même d’autres répurgateurs, qui lui jetèrent des regards neutres avant qu’il ne prenne place à leurs côtés, toujours aussi impassible. S’ils savaient !

La messe commença peu après, et Faust y assista avec toute la rigueur dont il était capable. Il écouta sans dire mot les chœurs prononcés par les jeunes pupilles du culte, les serments en Khazalide du prêtre (qu’il parvint vaguement à traduire par « Vive le marteau de feu », ses connaissances de la langue naine restant limitées à quelques phrases usuelles) ; et le défilé animé des membres de l’Ordre de la Torche. Contrairement à celle du clerc de la Flamme qui l’avait accosté à l’entrée, la présence des frères de la Torche en ce lieu ne l’étonnait absolument pas : on parlait après tout de l’ordre sigmarite le plus vaste et populeux, dirigé par le Grand Théogoniste en personne. Des administrateurs responsables de la gestion d’une grande majorité des temples : celui de Talabheim ne devait pas faire exception à la règle. Et pourtant, au milieu de ce spectacle somme toute assez classique pour un habitué comme lui, un détail attira rapidement l’attention du magister.

Le phénomène ne dura que le temps d’un battement d’œil, au moment où le prêtre menant le chœur s’inclina devant la bassine de baptêmes. Imperceptible pour tous les autres, mais bien visible au sixième sens du jeune homme : un déploiement de magie si aveuglant qu’il le fit plisser des yeux, avant de disparaître en ne laissant qu’un léger remous aetheryque. Là, ça devenait intéressant.

Test de « Conscience de la Magie » demandé à Djinn sur discord :

17, échec.

Tentant d’affiner ses sens pour déceler la nature de cette manifestation, Faust se heurta malheureusement à ses propres limites. Pouvoir observer les vents et leurs couleurs de manière fiable requérait une concentration qu’il n’était définitivement pas capable de fournir en l’état, que ce soit à cause des liturgies dont l’écho lui emplissait les tympans, ou de sa propre excitation à la perspective de découvrir une nouvelle forme de sorcellerie. De ce qu’on lui avait appris au collège, il existait de par le monde certains prêtres capables d’incanter des miracles similaires aux sorts des mages, par leur foi, et leur volonté. Peut-être qu’il venait d’assister à un phénomène de ce type ? Mais aucun des hommes présents ici ne semblait posséder d’aura semblable à la sienne… le mystère restait donc entier, à son grand désarroi. Ce n’est pas tous les jours qu’il aurait l’occasion d’observer de ses yeux la manifestation de pouvoirs divins...

Sans se soucier des états d’âme du mage, le baptême continua durant quelques minutes, sur fond de « Naissance de Sigmar », comme ce dernier l’avait déjà entendu de nombreuses fois ; pour cause, Aurore l’emmenait souvent au Grand Temple, sous un déguisement ou un autre, pour qu’il se familiarise avec les us et coutumes du culte. Il n’avait jamais su que penser de cette histoire, d’ailleurs. C’était comme si elle lui parlait personnellement : que ce soit les paroles de Rhya, « L’esprit des hommes est bon, tu ne dois te cacher d’eux », ou le destin de Björn et Griselda, il ressortait toujours de la séance un millier de questions en tête. Les parents de Sigmar avaient-ils été attristés par la prophétie de Taal ? Donner naissance au sauveur des hommes, au prix de sa vie et de sa propre postérité… pas étonnant que ce passage l’intrigue autant.

À la manière du reste de l’assemblée, le répurgateur afficha une mine attendrie quand la mère put récupérer son nourrisson, se soustrayant aux centaines d’yeux qui l’épiaient alors. La liturgie se poursuivait, lentement mais sûrement, obligeant le Valdorf à prendre son mal en patience. Il attendit, silencieux. Attendit, jusqu’à la bête quitte enfin sa tanière.

- Le frère-templier Astoffen va lire un passage des Testaments.

Son visage se crispa dès qu’il entendit son nom. Faust ne se donna même pas la peine de tourner la tête : sentant qu’un individu bougeait non lui de lui, il patienta simplement, jusqu’à ce que le corpulent inquisiteur daigne se montrer dans son champ de vision. Récitant les textes saints sans être lui-même un lecteur. Au pupitre, là où tous pouvaient le voir et l’écouter. Tel était Paulein Astoffen. L’homme qu’il devrait probablement éliminer.

La description que lui en avait faite Amélia se révéla plutôt fidèle. « Un gros bonhomme », pour la citer, dont l’embonpoint certain ne diminuait en rien l’impressionnante carrure : vu la taille et l’aisance du répurgateur, il ne devait pas cacher que du gras sous son costume de maille. Rien qui ne l’inquiétait outre mesure, cependant. Peu importe que l’on soit le meilleur guerrier du vieux monde lorsqu’on se retrouve avec une balle dans le crâne ou du poison dans les veines. La partie physique de leur possible affrontement ne préoccupait pas du tout l’umbramancien, peut-être à tort : le véritable atout de l’ennemi se trouvait autre part. C’est ce que cet enculé dégageait un certain charisme, il devait l’admettre. Faust ne le considérait pas comme beau, loin de là, bien que sa voix grave demeurait assez agréable à l’oreille. Mais que ce soit sa stature, les cicatrices traversant son visage ou l’extravagante peau de loup qui recouvrait ses épaules, quelque chose chez lui attirait définitivement le regard. Un côté théâtral suffisant pour captiver des masses influençables, comme le prouvait sa prestation actuelle. Il fallait posséder une certaine habilité au combat pour survivre en tant que chasseur de sorcières ; un charisme impressionnant pour s’offrir aussi vite les faveurs des enfants de Taal ; et une intelligence froide pour parvenir à tromper même des Magister. Pour lui, il ne faisait aucun doute qu’Astoffen ne manquait d’aucune de ces qualités.

Alors que faire ? Et bien pour l’heure, pas grand-chose. Tant que la messe ne se terminait pas, il était cloué à son banc : impossible de parler ou de se déplacer sans attirer l’attention, surtout vu le monde présent ici. Pour cette même raison, il ne pouvait pas non plus utiliser sa magie, bien que profiter du moment pour aller fouiner dans le Temple le tentait réellement ; perdre le contrôle des vents dans un endroit aussi bondé ruinerait à coup sûr sa couverture, et il préférait autant favoriser la prudence, étant donné la « manifestation » de tout à l’heure. Ne lui restait donc plus qu’à ouvrir grand les yeux et les oreilles : tenter de cerner et mémoriser l’identité des autres personnes présentes autour de lui, certains sous-fifres d'Astoffen pouvant très bien se trouver aux alentours. En somme, repérer son environnement, en attendant qu’une occasion de parler avec sa cible se profile. Agir comme un sigmarite normal, donner son or à qui viendrait mander la Quête… et résister à la foudroyante colère qu'il sentait monter en observant l'ennemi.

Ne pouvait pas trop bouger ou parler tant que la messe n’est pas terminée, je vais juste tenter pour le moment de repérer/mémoriser les lieux, ainsi que les différents répurgateurs et autres sympathiques bourrins présents autour. Tu parlais notamment dans ton post de "quelques personnes de haut-rang car leurs habits ne faisaient pas parti des coutumes religieuses", groupe qui comprenait Astoffen, si j'ai bien compris. Donc voir si je peux grappiller quelques infos sur eux ou d'autres membres présents, en les observant du coin de l'oeil. Je ne sais pas comment tu gères la Perception pour le coup : sur le JDR de base ce serait juste un jet d'INT, sur le forum certain font (INI+INT/2) il me semble, mais de toute manière ça ne change rien à mon score, vu que j'ai 10 dans les deux carac. Je ne sais pas si ma compétence "Sens du détail" s'appliquerait dans ce genre de situation, donc je t'en laisse juger.

Si une occasion d’interagir avec certains prêtres (histoire d'avoir leurs ressentis sur le bonhomme en jouant l'ingénue qui vient d'arriver en ville et qui ne connait personne), voir avec Astoffen en personne se profile, je fonce comme une fangirl sur une star de K-pop :mrgreen:
Faust Valdorf, Voie du sorcier des collèges de magie
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 10 | Int 11 | Ini 10 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Mag 11 | NA 1 | PV 58/65
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_faust


Profil détaillé :
Compétences

Alphabétisation : Sait parler, lire et écrire le Reikspiel.

Conscience de la Magie : Est capable de déterminer la nature et l'origine d'une magie avec exactitude. Peut ressentir au toucher si un objet est magique ou non. Sur un test d'INT réussit, permet de voir les courants de magie avec précision.

Incantation - Domaine de l'ombre : Peut dissiper, apprendre et incanter des sorts du domaine de l'ombre et du domaine commun.

Langue Hermetique - Magikane : Sait parler, lire et écrire le Magikane, utilisé par la totalité des Magister impériaux.

Sens de la Magie : Est capable de ressentir les vents de magie et leurs altérations.



Camouflage : +1 sur les test visant à se camoufler en restant immobile.

Déguisement : +1 sur les test visant à berner des individus via un déguisement.

Imitation : +2 sur les test visant à imiter la voix d'un individu, à condition de l'avoir déjà entendue.



Empathie : Est capable de percevoir les émotions d'une personne sur un test réussit.

Interrogatoire : +1 sur les test visant à interroger et faire parler des individus sans recourir à la violence.

Mémoire : +1 sur les test visant à se remémorer des détails et des évènements.

Sens du détail : +1 sur les test visant à trouver quelque chose de dissimulé dans une pièce et/ou lors d'une fouille.



Doctrine du culte - Sigmar : Possède une très bonne connaissance de la doctrine du culte sigmarite ( les croyances de base, les détails des cérémonies religieuses, les costumes appropriés, les jours saints, les comportements honorables et interdits, les symboles de son culte/religion, les cérémonies etc.)

Langue étrangère - Khazalid : Sait approximativement parler, écrire et lire le Khazalid, utilisé par les nains et les membres du culte de Sigmar.



Equipement

Vérité (Lame d'Ulgu) : 1 main ; 18+1D10 dégâts ; 12 parade ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé). Sur un jet de MAG réussi, peut reprendre ou perdre une apparence illusoire d'arme modeste. Magique : peut toucher les éthérés sans malus.

Pistolet : 50+1D8 dégât ; Percutante (Relance du jet de dégât, meilleur résultat gardé) et Perforante (4) ; malus de -2 au TIR tous les 8 mètres. 10 munitions.

Dague : 12+1D6 dégâts ; Rapide ( -2 en Parade/Habilité lorsque l'opposant tente de parer ou d'esquiver) ; parade 6 ; peut-être utilisé comme arme de jet.

Potion fumigène (X2) : A l'explosion, créer une zone opaque de fumée sur 3 mètres de rayon.

Élixir ardent (X2) : Créer une flaque enflammée d'environ 2 mètres de rayon. Les flammes sont durables.

Potion de soin (X2) : Régénère 10+1D10 PVs à l'ingestion. Pas plus d'une par tranche de 24 heures.

Poison de souffrance : Quand utilisé sur un humain, octroie + 8 à tout test visant à lui soutirer des informations. Trois doses.

Poison de sommeil : Si ingéré par un être vivant, celui-ci s'endort aussi sec durant une heure. Deux doses.

Poison de mort : Si utilisé sur une arme tranchante, la cible subit 20 points de dégâts en net. Si utilisé en ingestion, la cible doit passer un test d'END-3 sous peine de subir 40 points de dégâts par dose. Deux doses.

Costume de Répurgateur
Couverture
Rations et eau
Pipe
Tabatière
Once de tabac
11 allumettes
Sacoche (Grande)
Sap-Sapin de Nowel (X2) : Redonne 3+1D5 PV. Peut rendre malade (indigestion etc) via 1d3, sur un 1.

2 Couronnes d'or, 7 pistoles d'argent et 7 sous de cuivre

Sablier du temps : Un sablier sur lequel est écrit : « Seconde chance ».
Inverse le cours du temps sur une action, permettant au joueur qui le désire de lancer deux jets sur un seul test et de garder celui qu’il désire. Utilisable trois fois. L’utilisation des Sables du Temps doit être déclarée en amont par le joueur. Encore une utilisation possible.


Sorts

Domaine de l'Ombre

Aire de Camouflage
Incognito
Masque d'Ulgu

Action secrète (Malus de -2)
Changeforme (Malus de -2)
Gardien Ombrageux (Malus -2/-4/-6, selon la version lancée)
Marche des ténèbres (Malus de -2)
Poignard d'ombre (Malus de -2)
Avatar réalisé par Pierre Huot. Cadeau de djinn ( :kiss: ):
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Awards
Roi du Discord 2018, 2019, 2020, 2021 et 2022
Warfo Award 2019 du Meilleur RP libre (Aucun mérite pour celui-là, il devrait revenir à Armand)
Warfo Award 2020 du Meilleur PJ - Écriture
Les nuages et l'obscurité l'environnent, La justice et l'équité sont la base de son trône.

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