[Faust] Inspecteur Valdorf

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Test d'observation de Faust (+2 connaissance du Culte): 5, réussite.

Légère comme une plume et silencieuse comme les pas du loup de la Drakwald, l'ombre se faufila sous l'embrasure de la porte, faisant apparaître une tâche noire légèrement vaporeuse de l'autre côté de la pièce, à la lumière des torches. Plus que quelques prêtres quelconque, Faust reconnut des membres de l'ordre de la Torche, le plus influent et le plus puissant des ordres sigmarites. Sans véritable rival, l'ordre était le principal faiseur de roi du culte: il nommait les lecteurs, les archilecteurs, fournissait tous les théogonistes et la large majorité des prêtres. Des gens puissants avec lesquels il ne fallait pas se fâcher si on tenait à progresser dans sa carrière religieuse.

Mais rien ne l'avançait en regardant ces deux hommes et cette vieille femme discuter autant d'un verre de bière. Il envoya ainsi son gardien à l'étage du dessous pour visiter davantage le bâtiment. Il trouva un lieu particulièrement intéressant: le foyer des prêtres qu'il avait visité en venant au temple. Le foyer était vide, les derniers occupants ayant sans doute rejoint leurs cellules pour ne pas gêner les dormeurs qui se reposaient dans les chambres autour du lieu de vie.
A part cela, rien de particulier, le grand calme. Il décida donc de lancer son sort.

Marche de l'ombre: 16. Echec. 15. Echec. 1, réussite critique.

Les vents d'Ulgu, bien tapis dans l'obscurité, refusèrent de se laisser dompter par le magicien. Un essai. Un autre... La troisième fût la bonne! Presque avec surprise, Faust se trouva happé par les ténèbres et émergea de l'autre côté du plancher, accroupi dans la pénombre. Rapidement il se plaça contre un mur et observa autour de lui. Dans l'âtre, un vieux feu finissait de mourir, diffusant une lueur dans la pénombre, couvrant d'une étreinte rougeâtre des restes de repas, des gobelets à vin et des tables décorées. Trois portes permettaient de pénétrer dans le lieu: une au nord, deux au sud. Celle du nord il la connaissait, elle donnait sur les cages d'escaliers et les quartiers des invités des prêtres de l'ordre du Marteau d'Argent. Une de celles du sud, il l'avait également emprunté, elle menait aux cellules des prêtres de l'ordre de la torche. Il ignorait où menait la dernière mais une faible lueur en émanait. En revanche, un frisson le parcourut quand il s'en approcha et il lui sembla, l'espace d'une seconde, que son gardien s'effaça.

[Faust Valdorf]

“Confortablement” installé dans son vestiaire privé, Faust patientait. Immobile comme une statue, ses propres yeux fermés ; c’est à travers ceux de son ombre qu’il découvrait avec attention les alentours de sa position. A priori, le faux répurgateur avait véritablement atterri à côté de cellules cléricales. Et vu les atours des prêtres qu’il percevait, probablement qu’il s’agissait même là du quartier réservé à l’ordre de la Torche. Rien que ça. En un sens, le Valdorf était rassuré de ne pas s’être téléporté à leur fenêtre… à côté de cette salle fortement peuplée, son petit cagibi n'était au final pas une si mauvaise entrée.

Rappelant à lui son gardien ombrageux, l'apprenti cambrioleur rouvrit les yeux ; profitant de ce répit temporaire pour évaluer la situation. A son grand déplaisir, le Reiklander ne possédait pas tant d’options que ça pour progresser dans son incursion. Le problème principal, c’est qu’il ne pouvait sortir de sa cachette que par la porte l’amenant aux quartiers de l’ordre. Ce qui constituait, évidemment, un itinéraire beaucoup trop dangereux pour qu’il puisse l'envisager. Entre la lumière et les prêtres réveillés ; impossible que Faust fasse deux pas dans cette pièce, sans que la moitié du temple ne soit alertée de sa présence. Pour autant, pas de raison de paniquer. Alphonse l’avait préparé à ce genre de situations : et le jeune homme comptait bien se montrer digne de son mentor. Si penser en voleur ne menait à rien, alors il lui suffisait de penser comme un mage.

D’un simple mouvement du poignet, l’umbramancien ordonna à son ombre de passer au travers du plancher, pour venir inspecter l’étage inférieur. Étonnamment, c’est sur une salle déjà visitée que tomba cette fois-ci la créature d’Ulgu ; puisqu’il s’agissait là du foyer que Faust avait traversé après la messe, et dans lesquels jouaient alors aux dés des religieux que n’avait pas manqué de critiquer Isaure. Fort heureusement, le lieu n'était plus empli de son agitation matinale ; et le mage gris le trouva complètement silencieux, exception faite des crépitements d’un feu qui mourait dans son âtre. En somme, il avait devant les yeux l’escale parfaite pour la suite de son opération.

À partir de là, le plan s’actionna de lui-même. Pliant Ulgu à sa volonté, après quelques tentatives infructueuses ; le compagnon se retrouva directement téléporté à l’étage du dessous, ne laissant derrière lui aucune trace de son passage. Quelque peu rassuré, il en profita pour déglutir un coup. Même si un garde ou un prêtre patrouillait par ici ; au moins l’umbramancien disposait-il désormais de plusieurs échappatoires, vu les trois portes disséminées sur les murs de la pièce. Ne plus être coincé dans la souricière de l’étage le soulageait déjà d’un certain poids… sans qu’il ne puisse pour autant se permettre de prendre ses aises. Pas qu’il en soit vraiment capable, de toute manière. La situation le mettait beaucoup trop à cran, pour qu’il puisse relâcher la pression ne serait-ce qu’une seconde. Dans ce moment de stress et d'anxiété, Faust se surprit même à penser religion ! Lui qui avait toujours préféré la chouette au chat, en matière de patron ; se retrouva, peut-être pour la première fois de sa vie, à adresser une prière muette à Ranald. Le mage aux cheveux blancs croisa l’index au-dessus de son majeur ; reproduisant ainsi un geste qu’il avait vu Alphonse accomplir quelques fois. Il avait toujours su le dieu des charlatans populaire au collège, mais ce n’est qu’en cet instant qu’il en comprenait vraiment la raison. Qu’il la ressentait. Un peu de chance ne lui ferait pas de mal, en cette nuit. Et après tout, s’il y avait quelqu’un pour soutenir un cambriolage réalisé au nom de la justice... alors ça ne pouvait être que le Grand Mystificateur.

Remerciant également l’architecte des lieux pour avoir préféré les dalles aux vieilles planches grinçantes ; c’est d’un pas léger que l’intrus se décida à poursuivre son exploration du temple. Au premier abord, Faust n’avait absolument pas prévu de s’attarder dans cette pièce. Il lui restait encore un étage à descendre avant de parvenir au rez-de-chaussée, et ce n’est pas les couverts et gobelets éparpillés sur la table qui allaient l’en décourager. Pourtant, alors qu’il se préparait à incanter une nouvelle fois, un détail attira bien son attention. Un frisson dans l’échine, qui le fit brusquement stopper, et tourner son regard vers la seule porte de laquelle s’échappait une lueur jaunâtre. Les vents s'agitaient devant cette entrée. Sa propre ombre lui paraissait faiblir en opacité lorsqu’elle s’en rapprochait.

Il y avait probablement quelqu’un à l’intérieur, vu la lumière. Un individu qui, peu importe son identité, déréglait complètement les flux aetheryques des environs.

Était-ce le vieil homme qu’il avait vu à la messe ? Celui ayant béni la bassine, avec ses vêtements d’or et de gris. Il avait bien semblé à Faust apercevoir les vents s’agiter en sa présence, et le phénomène lui paraissait ici relativement semblable. Avait-il enfin affaire à un de ces fameux prêtres divins ? Difficile de faire plus excitant. Dans tous les cas, le magister ne pouvait pas sous-estimer cette potentielle menace. S’il s’agissait bien là d’un individu capable d’influencer les vents, lancer un sort risquait de révéler sa présence à cet inconnu. Alors mieux valait assurer ses arrières avant de continuer.

Tandis que son ombre partait une fois de plus en repérage à travers le sol, Faust, lui, décida de rester. À pas de loup, glissant sur les dalles, il se mit en tête d’approcher la porte qui l'intriguait tant. Non pas pour l’ouvrir ou tenter de s’y introduire. Mais au contraire pour essayer d’y coller son oreille et d’en voir à travers la serrure. En bref, de découvrir, sans un bruit, ce que pouvait bien cacher ce rideau de bois et de métal...

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Test d'endurance de Faust: 10, échec. Perte de 7 Pvs.

Discret comme une ombre, Faust s'avança à pas légers vers la porte tandis que son double noir s'aventurait par-delà la pierre pour rejoindre l'étage inférieur. Le temps qu'elle s'y rende, le mage gris se pencha près de la porte. Les ondes aetheryques s'affolaient alors qu'il s'approchait et il voyait bien que les vents de magie souffraient. Cela ne l'arrêta pas. Il sentit ses forces faiblir légèrement quand il avança son visage vers la serrure et encore davantage quand il se pencha pour regarder au travers.

Une onde le traversa.

En une seconde, Valdorf se retrouva au sol, épuisé comme il ne l'avait que rarement été. Il ressentait l'absence de son gardien ombreux et l'absence d'ombre à ses pieds signifiait bien que son protecteur, dissipé, avait disparu dans le néant. Il avait chu au sol sous l'effet non pas d'une impulsion mais d'une douleur aigüe, proche de celle qu'il avait pu ressentir en assistant à la pacification du mage hérétique. C'est comme si sa magie s'était soudainement vidée, absorbée hors de son corps par quelque chose. Impossible de dire quoi pourtant, le mystère restait donc entier. Une tentative de canaliser son pouvoir lui fit comprendre la triste réalité: sa capacité à incanter s'était volatilisée!

Faust subit un malus de -10 à sa magie pour une durée indéterminée.

Si ça n'avait été que ça, à la rigueur il aurait pu s'en remettre. Déjà Ulgu recommençait à se tisser autour de son corps et nul doute que dans quelques minutes, au pire quelques heures, ses forces lui reviendraient. Mais sa chute sur le marbre avait provoqué un son lourd et si personne ne réagissait dans la pièce devant lui, les couloirs s'agitaient déjà de voix lointaines.

-"Tout va bien? Quelqu'un est tombé?"

Dans quelques secondes ils seraient là. Faust ne disposait plus de ses camouflages et déguisements magiques ni de beaucoup de temps. Il fallait qu'il fasse un choix: se cacher sous les tables ou derrière un meuble, s'enfuir par une autre porte, sauter par la fenêtre? Dans tous les cas il fallait qu'il se décide vite. Le temps lui était compté.

[Faust Valdorf]

Une part de lui savait qu’il s’agissait là d’une mauvaise idée. En espion sage et plein d’abnégation, Faust aurait simplement pu passer son chemin, rester concentré sur sa tâche au lieu de tomber dans ce piège grossier. Il aurait pu, oui. Mais c’était sans compter sur un trait de personnalité, malheureusement trop peu restreint chez l’Umbramancien : son insatiable curiosité pour tout phénomène lié de près ou de loin à l’Aethyr !

Il ne pouvait pas s’en empêcher. À la manière d’un enfant trouvant un nouveau jouet, toute son attention fut captée par le trouble magique qu’il percevait. Il s’en rapprocha, doucement, ses yeux brillants d'appréhension. Un peu plus près. Jusqu'à pouvoir toucher le métal du verrou...

Puis plus rien.
Littéralement, rien.

Brusquement, Faust se retrouva contre les dalles froides, non sans que le choc endolorisse son épaule. Il y eut cette seconde d’incompréhension, où son esprit confus tenta d'assimiler ce qui lui arrivait ; avant que le reste de ses sens ne le ramène à la réalité. Ça faisait mal. Comme si quelque chose coupait son putain de crâne en deux. Roulé sur le côté, c’est dans un grognement étouffé que l’umbramancien se tint la tête, aspirant à grandes goulées un air qui paraissait ne pas vouloir emplir ses poumons. Toujours plongé dans l’obscurité ambiante, il dut attendre quelques instants avant de reprendre le contrôle de lui-même ; alors que la douleur disparaissait pour ne laisser qu’une dérangeante sensation de lourdeur.

Bordel, c’était quoi ça ?! Se redressant lentement, il passa sur une main sur son visage, puis tapota son torse, ses bras, ses hanches, à la recherche d’une blessure invisible. A priori, rien de ce côté-là. Sa gorge était sèche, mais il pouvait murmurer. Ses oreilles bourdonnaient, mais il percevait encore sa respiration et les cliquetis à sa ceinture.

Il allait… bien ? Étonnamment. Alors pourquoi ce sentiment de vide…


C’est alors que la réalisation lui sauta finalement aux yeux.

Il ne ressentait plus son Gardien ombrageux. Il ne ressentait plus rien de magique, en fait.
Il "voyait" toujours les vents autour de lui, en y mettant un peu du sien, mais il paraissait comme… coupé d’eux. Il tenta bien d’incanter, d’attirer leur attention : mais ici aussi, rien. Pacifié. Comme quelqu’un de pacifié.

Sans magie.

Faust dut retenir un rire nerveux, mi-impressionné, mi-paniqué, alors que la sueur commençait à perler de son visage. Sans magie. Pour la première fois depuis, peut-être, une décennie, voilà qu’il se retrouvait absolument incapable de lancer le moindre sort. Ça… ça faisait bizarre, pour le dire ainsi. Puis, bordel de merde, comment ?! Il existait donc… quelque chose, à défaut de mieux, pouvant bloquer l’utilisation de la magie juste en s’en approchant ? En possession des sigmarites, par-dessus le marché ? Il savait d’importantes couches de matière capable d’affaiblir les vents, comme tout sorcier, mais rien qui ne puisse produire cet effet d’un simple touché !

Bon, bon, bon. Première règle : ne pas paniquer. Il n’était pas pacifié. Pas de familier arachnéen, pas de rituel étrange. Tout. Allait. Bien. Probablement que ses capacités reviendraient avant l’aube : il pouvait déjà sentir l’Ulgu commencer à reprendre place en son sein, à mesure que passaient les secondes. Continuer sans magie se montrerait néanmoins bien complexe. Il fallait juste qu’il patiente un peu, retrouve ses forces, et évite qu’on ne le remarque en...

-"Tout va bien? Quelqu'un est tombé?"

… en attendant.

Avec la surprise, la précarité de sa situation lui avait presque échappé... Il se trouvait toujours en train de s’infiltrer dans un temple, à côté d’une salle visiblement éclairée. Il venait d'attirer l’attention avec sa chute. Sa magie ne le camouflait plus. Son aurait était désormais observable par ceux disposant du don. Et des inconnus se dirigeaient vers sa position. Tout ça parce qu'il n'était pas capable de garder ses mains dans les poches !

Pris d’un sursaut de panique, le magister se releva précipitamment, scrutant les environs à la recherche d’une issue. Se cacher ? Fuir ? Mais par où ? Les voix provenaient du sud. Alors quoi, s’échapper par les escaliers nord et les cellules du marteau d’argent ? La fenêtre même, avec un peu de chance. Il pouvait, il pouvait… ou il pouvait ne pas bouger.

Faire quelque chose qui allait complètement à l’encontre de ses premiers réflexes.


Le magicien se calma, tant bien que mal. Une idée lui traversait l'esprit. Il avait l'habit d’un répurgateur. Il était donc chez lui, ici. Qu’il soit pris en train de se cacher ou de fuir le rendrait absurdement suspicieux… mais qu’il vaque simplement à ses occupations, dans un temple de sa divinité ? Étonnant à une heure aussi tardive. Mais pas impensable. Avec un bon jeu d’acteur… peut-être pouvait-il encore se tirer de ce mauvais pas. Crispé sur place, le mage rabattit sa capuche. Gonfla son torse, tentant de se donner courage. Il fallait déjà qu’il se convainque lui-même avant d’espérer tromper d’autres. Qu’il soit fier et assuré, comme Aurore. Et alors, une fois son Persona à nouveau revêtu, Erwin Tilman se contenta de délivrer quelques mots en direction du brouhaha.

- Tout va bien, tout va bien. Je me suis simplement cogné en souhaitant éteindre l’âtre, pas la peine de s’inquiéter. Un peu de calme, vous allez finir par réveiller tout l’étage !

C'était osé, mais pourquoi pas. Avec de la chance, cela suffirait à leur faire rebrousser chemin, sans venir plus le déranger. Pour satisfaire leur curiosité, et éviter qu’on ne le découvre ; une justification improvisée valait probablement mieux qu’un silence douteux...

Si faire du téléphone à des heures interdites par mes parents m'as appris quelque chose, c'est que généralement inventer une excuse bidon pour le bruit fonctionne mieux que rester silencieux . Du coup je tente ça : convaincre les curieux venant dans ma direction que rien de grave ne se déroule ici, et qu'ils peuvent passer leur chemin sans prendre la peine de vérifier.

Dans la mesure où ça demanderait probablement un jet de CHA (si tu me l'accordes), je pense utiliser une de mes relances avec le "sablier du temps".

Si ça fonctionne et qu'on vient pas trop me faire chier, je vais probablement patienter un peu, histoire de voir si mes pouvoirs reviennent. Je suis pas sûr de quoi faire ensuite, notamment si quelque chose se passe du côté de la salle éclairée, donc hésite pas à me MP/pinger pour que j'avise. Voilà voilà /o/

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Utilisation de sablier du temps: une charge restante.

Test de charisme (-2 car ta voix n'est pas connue): 8, réussite!

Le coup de bluff fonctionna contre toute attente. Sur ce coup de génie, que certains appelleraient coup de folie, Faust Valdorf était parvenu à acquérir à coup d'audace ce que la vitesse ou la discrétion ne pouvaient octroyer: la crédibilité. De l'autre côté de la porte, les prêtres et clercs qui s'inquiétaient du son lourd provoqué par sa chute se contentèrent d'un "Ah, faites attention alors" à moitié mangé dans la barbe avant de se retourner pour continuer leurs discussions nocturnes. Ranald semblait être de son côté en cette douce soirée et c'est en gardant cette information en tête qu'il prit sur lui pour continuer sa visite du temple, notamment pour trouver une porte de sortie! La fenêtre étant trop loin du sol pour pouvoir sauter sans risquer de se casser une cheville, ce qui rendrait sa mission plus difficile à accomplir, et qu'il ne pouvait plus se téléporter depuis les ombres, le mage sans pouvoirs prit le parti d'essayer la porte nord.

L'étendard sur le mur lui rappela qu'avant de pouvoir descendre au rez-de-chaussée il lui restait encore une salle à traverser: le couloir des chambres de l'Ordre du Marteau d'Argent, pas les moins paranoïaques des sigmarites. En temps normal il aurait pu passer sans problème, les locaux semblaient tranquilles et les ronflements indiquaient que les membres du culte interne dormaient à poings fermés. Un grain de sable brouillait pourtant la mécanique: sa chute tout à l'heure pouvait en avoir réveillé certains... Et ils pouvaient aussi se poser des questions sur la véritable identité de l'homme ayant chuté.

Test de discrétion de Faust sur (INI + HAB)/2 (+4 car noir complet et +1 grâce à compétence Camouflage): 14, réussite in extremis.

La sortie se trouvait à un mètre sur sa gauche. Il n'avait qu'à ouvrir légèrement la porte de bois qui lui barrait le passage aux escaliers et c'était réussi: il sortait de l'étage habité. Une malédiction s'abattit pourtant alors qu'il tirait la poignée: la porte grinça horriblement dans un bruit atroce. Un lourd silence et les gestes de quelqu'un qui se débattait dans son lit. Un instant il crut avoir été repéré et le doute persista longtemps... Jusqu'au son sourd de quelqu'un qui se recouche.

Les escaliers, éclaircis par une torche incandescente, semblaient totalement déserts. En les descendants ils menaient à une porte dérobée du transept occidental, sur le côté de la nef. Face à lui en sortant, dans un noir complet brisé par les rayons de lune traversant les vitraux, le temple se découvrait en entier. L'atmosphère y était tranquille, méditative. La lueur bleuâtre de la nuit emplissait ces vieilles pierres d'une quiétude propice à la réflexion et au repos. Des détails apparaissaient sur les vitraux, comme si leurs artisans avaient pensé aux effets de la lumière nocturne autant que de la lumière diurne. La statue de Sigmar, les traits brouillés par l'obscurité, semblait tranquille et paisible, le dieu paraissait se reposer également des tumultes du jour.

Pas une âme ne respirait à cette heure dans le saint des saints.

Comme dans toutes les nefs, plusieurs portes situées sur les côtés menaient à l'extérieur. Elles avaient cependant toutes le même défaut: être vieilles et bardées de fer, ce qui le rendait à la fois lourdes et extrêmement bruyantes à manipuler. Avec les gardes qui tournaient à l'extérieur, le sorcier devrait faire attention, d'autant plus que ses pouvoirs ne revenaient pas...

[Faust Valdorf]

En dépit de sa position, Faust s’était toujours considéré comme un plutôt mauvais menteur. Après tout, ce n’est pas par cynisme gras qu’il avait renommé sa lame d’Ulgu “Vérité”, même s’il y avait définitivement une certaine espièglerie dans cette décision. Rien que depuis son arrivée à Talabheim, le jeune homme s’était montré honnête avec Amélia, préférant tout révéler à la mère éplorée. Il avait été honnête avec Vogt, que ce dernier veuille l’entendre ou non. Et il avait même fait preuve d'honnêteté avec ses rivaux répurgateurs, leur donnant bien sa localisation, dans un excès de naïveté vivement critiqué par Othon. Faust ne possédait pas l’habileté d'un charlatan, capable de tenir un auditoire en haleine sans hésiter un seul instant. La chose restait pour lui un véritable effort, car il faisait partie de ceux pour qui la probité venait juste plus naturellement que la tromperie. De manière ironique, mais adaptée pour un manieur du vent des paradoxes ; il se trouvait être un menteur assez vrai dans ses mots, et dans ses intentions. Pour autant, lorsque la situation l’exigeait, le Reiklander savait se montrer digne de son ordre ! Là où la discrétion lui avait fait défaut, l’umbramancien tenta le bluff ; et comme il l’espérait, son improvisation fonctionna bel et bien.

Visiblement satisfaits par son excuse toute trouvée, les curieux venus s’enquérir de son état rebroussèrent vite chemin ; laissant seul un mage encore anxieux, mais quelque peu soulagé ! Peut-être sa petite prière avait-elle véritablement attiré les faveurs de Ranald, au final… à moins qu’il ne soit simplement parvenu à appliquer les enseignements rabâchés par Aurore. Dans tous les cas, l’anonymat du Valdorf semblait pour le moment préservé. C’est porté par le frisson de cette réussite in extremis, qu’il se décida à continuer sa route vers la nef ; prenant cette fois grand soin, de ne pas approcher la porte dont le contact l’avait coupé de l’Aethyr. Soit il s’agissait là d’un piège désormais désactivé ; soit d’un mécanisme plus persistant, qui ne manquerait pas de le frapper à nouveau s’il s’en approchait. Dans le doute, mieux valait donc qu’il garde ses distances. Pas que laisser derrière une salle allumée et potentiellement occupée l’emplissait de joie ; mais on ne l’y reprendrait pas à faire la même erreur deux fois. Il éluciderait ce mystère, un jour… la chose attendrait simplement des circonstances plus favorables.

Avec une discrétion qu’il espérait suffisante, le Valdorf s’engouffra dans le couloir menant aux escaliers ; dangereusement situé près des quartiers d'autres initiés sigmarites. Heureusement, les lieux lui parurent aussi silencieux que l’étaient les précédents. Les clercs de l’unificateur dormaient à poings fermés, plus sensibles aux appels de Morr qu’à ceux de leur divinité. L’obscurité l’aidait également à passer plus aisément… bien qu'elle l'empêchait tout autant de discerner quoi que ce soit ! Par réflexe, Faust tenta bien d’ouvrir son œil aetheryque, afin d’utiliser les vents pour compenser son manque de vision ; mais une migraine soudaine lui rappela qu’il se trouvait toujours aussi diminué en matière de magie. Tant pis. Décidé, le jeune homme s’avança malgré tout d’un pas lent ; autant pour que ses yeux s’habituent à la pénombre, que pour ne pas réveiller les religieux assoupis. Telle une souris explorant l’antre de félins.

Sa main posée contre le mur du couloir, il effleura la pierre en continuant sa route, jusqu’à ce que ses doigts trouvent le contour d’une porte de bois. Il se tourna vers cette dernière, son autre main se saisissant fermement de la poignée. Mordillant l’intérieur de sa joue, il commença à ouvrir… provoquant par la même occasion un ignoble grincement. L’umbramancien perçut un mouvement derrière lui, et le bruit d’un corps bougeant contre le tissu. Est-ce qu’il avait réveillé quelqu’un ? Est-ce qu’il devait continuer à ouvrir ou attendre que le silence retombe ? Pourquoi toutes ces portes à la con semblaient vouloir sa mort ?! Interdit, aussi immobile que les statues décorant l’édifice ; Faust cessa tout mouvement. Comme si une bataille de patience s’était enclenchée entre lui et l’inconnu au sommeil léger. Mais bientôt, le bruit d’un poids posé contre un matelas se fit entendre. Et sans demander son reste, le sorcier s’empressa d’entrouvrir plus encore son échappatoire ; avant de s'y faufiler, et de tout refermer derrière lui.

Miraculeusement… il passait pour le moment inaperçu ! Faust ignorait complètement quel genre d’offrande Ranald pouvait bien désirer de sa part ; mais sans nul doute qu’il en recevrait une, s’il parvenait à sortir d'ici. Adossé contre la porte comme pour empêcher quiconque de l’ouvrir, il reprit son souffle ; ne s’élançant dans les escaliers qu’une fois son calme retrouvé. Au moins, tout paraissait faiblement éclairé en bas. Que ce soit par les torches disposées sur les murs, ou par les lueurs perçant les vitraux .

L'atmosphère des lieux changeait vraiment du tout au tout, entre jour et nuit. Guettant un quelconque garde caché dans un recoin, Faust fut surpris de constater la quiétude qui régnait au rez-de-chaussée. Tout paraissait… silencieux. Paisible. Difficile de croire que cette salle si calme était, il y a peu, emplie de clameurs et de prières. Mais, à devoir choisir, l’umbramancien préférait sans l’ombre d’un doute cette ambiance-ci au vacarme matinal. Avançant de quelques pas pour arriver devant le chœur, Faust leva les yeux vers la statue de Sigmar y trônant en maître. Baignée dans l’obscurité, la figure de l’Empereur-devenu-Dieu lui paraissait bien oppressante ; comme s’il venait de tomber, en tête à tête, avec la divinité dont il bafouait la maison. Pire, dont il se faisait passer pour un croyant dévoué, simplement pour remplir une mission. Mais une mission qui visait pourtant bien à protéger l'œuvre de l'élu à la comète. À traquer ceux qui, parmi ses enfants, fragilisaient l’unité de sa nation.

Que pensait le dieu de cette situation ? Si cette statue pouvait parler, quels mots seraient sortis entre ses lèvres de marbres ? D’approbations, ou de jugements ?

Évidemment, l’empereur endormi n’apporta nulle réponse. La question resterait pour l’instant en suspens. Chassant ses interrogations, Faust laissa derrière lui la figure silencieuse de l’Unificateur. Le temps du repentir viendrait plus tard, si nécessaire ; déjà devait-il dénicher un moyen de se tirer d’affaire.

Car en l’état actuel, quitter le temple s’annonçait compliqué. Le bâtiment en lui-même se trouvait entouré par un mur extérieur, dont la seule faille paraissait être son épaisse porte d’entrée. Vu son importance, probablement que des gardes devaient la surveiller en permanence. Et même sans prendre ce problème en compte, ce n’est pas comme si le sorcier espérait pouvoir l’ouvrir seul, ou discrètement… À part s’il découvrait une faiblesse dans les défenses de l’endroit, ou que ses pouvoirs revenaient entre-temps ; la meilleure chance du mage lui semblait donc résider dans les remparts. Tout bêtement, il lui faudrait parvenir à atteindre ces dernières, à en descendre vers les rues en contrebas… et à espérer pouvoir se remettre d’une chute de cette hauteur. Rien qui ne soit théoriquement impossible, mais rien qui ne soit aisé pour autant…

Et encore, cela supposait que Faust décide immédiatement de partir. Au fond de lui, même privé de ses pouvoirs, l’umbramancien éprouvait toujours ce désir de continuer la fouille. Il connaissait les risques, pourtant. S’il quittait les lieux maintenant, en imaginant qu’il ne se fasse pas remarquer sur le retour ; au moins ne laisserait-il aucune plume dans cette expédition. De ce qu’il en savait, son anonymat était toujours préservé ; et il avait même pu en apprendre plus sur les pièges et agencements des lieux. Comparé à ce qu’il avait prévu à l’origine, tout cela restait bien maigre ; mais rien de vraiment dommageable. Il pouvait retenter l'opération une autre nuit, fort de ses nouvelles connaissances. Mais il devait pour ça ravaler son exaspération, et qu’il admette qu’il ne pouvait pas remplir sans magie les objectifs qu’il s'était déjà fixés. Plus encore, admettre que son infiltration sur un coup de sang, motivée par sa frustration du moment, ne pouvait en l’état mener à rien de bénéfique…

Haaa, quelle emmerde ! Mais il était une Ombre. En cela, Faust devait avant tout penser à la réussite de sa mission : le long terme primait sur ses envies du moment. Et se faire prendre ici ne l’aiderait pas à détruire les quêteurs… ni à venger Gaspard. Lui qui voulait à tout prix cesser d’attendre, voilà qu’il se retrouvait encore à devoir faire preuve de patience.

Résigné à tôt ou tard battre en retraite, l’umbramancien décida donc de se diriger vers le transpert oriental du temple, à l’opposé de sa position actuelle. Les portes de la nef lui paraissant particulièrement bruyantes, il espérait là y trouver une autre sortie potentielle plus discrète. Qui plus est, c’est aussi dans cette direction que Faust avait aperçu Astoffen et Hauptveen partir, plus tôt dans la journée. Si obtenir des informations concluantes sur ses suspects ne constituait plus la priorité du mage ; au moins pouvait-il toujours jeter un œil au chemin emprunté par ses derniers, et repérer le terrain pour une future expédition.

Du coup, en résumé, ce que je compte faire pour ce post et les prochains :

- Je vais voir dans la partie Est du rez-de-chaussée, que je n’ai pas encore fouillée, s’il y a d’autres issues ou trucs potentiellement intéressants. A priori ce sont les étages du dessus qui servent de chambre et autres donc je pense être seul, mais j’essaye évidemment d’être le plus discret possible.

- Si y’a rien de spécial, tant pis j'utiliserai les vieilles portes bruyantes de la nef pour sortir.

- Vu que pour des raisons assez obvious je peux pas quitter le temple par la grosse porte d’entrée, le but est a priori, pour se barrer, de me rendre sur les remparts qui entourent le temple (doit y avoir des escaliers pour ça j’imagine) ; et de juste descendre de l’autre côté. De préférence sur le mur opposé à celui qui accueille l’entrée, vu que c’est là où la surveillance doit être moindre logiquement.

- Évidemment, si mes pouvoirs reviennent entre temps ; qu’un truc peut attirer mon attention, ou quoi que ce soit d’autre, n’hésite pas à prévenir pour que j’ajuste @_@ !

[[MJ] Le Djinn]

Passant sous le regard de Sigmar qui trônait dans l'abside, Faust se sentit comme observé. Il lui semblait qu'à travers l'obscurité les yeux d'acier de la statue une vie l'observait. Impossible cependant de dire s'il s'agissait là d'une meurtrière déguisée comme il en avait vu dans les étages supérieurs ou si une entité supérieure surveillait sa progression avec intérêt. Les considérations religieuses mises de côté, le mage découvrit bien vite que la porte menant à la tour est n'était pas plus verrouillée que celle de la tour ouest. Doucement, il s'engouffra dans les escaliers montant jusqu'au sommet du temple, à la recherche d'un passage qui lui permettrait d'accéder à un lieu sensible.
A cette heure tardive, plus aucun mouvement entre les murs de pierre pourtant si agités en journée. Sa déception n'en fût que plus amère: il y avait bien deux portes, permettant d'accéder à deux étages, mais elles étaient toutes deux fermées à clé. Sans matériel de serrurier à sa disposition, ni magie, rien ne pouvait lui permettre de passer. Une troisième plaque de bois menait au sommet, mais qu'y avait-il à y faire à part écouter les soldats parler de leurs problèmes personnels?

Pas de temps à perdre avant l'aube, il fallait sortir.

Le prochain obstacle ne tarda pas à se montrer: une porte grinçante permettant de sortir dans la cour entre le temple proprement dit et ses remparts. C'est qu'en fidèles d'un dieu de la guerre, les sigmarites prenaient souvent des précautions militaires quand il s'agissait de bâtir un temple, surtout dans une grande ville. Les plus aguerris en Histoire d'entre eux préciseraient même que ces protections venaient également des nombreuses attaques et attentats des fanatiques d'autres divinités impériales, ou de dieux plus sombres, dans le passé. Comme prévu, les gonds grincèrent dans un hurlement de chat blessé quand il les força à se tourner, attirant l'attention sur lui... Il faudrait faire vite pour atteindre les écuries situées sous les remparts et, de là, les monter pour les redescendre en rappel.

Un premier jet de discrétion pour atteindre les écuries: 11, pas top, la sentinelle a droit à un jet pour te repérer, il doit faire moins de son (INT - 3).

Test de repérage de la sentinelle: 1, réussite critique.

En faisant profil bas il marcha rapidement mais en ayant l'air détendu vers les écuries. Une sentinelle qui attendait un peu plus loin sur une tourelle entendit pourtant le bruit qu'il fit. Sans protection magique pour le protéger cette fois, la sentinelle se tourna dans sa direction. Il s'agissait d'un certain Markus qui était payé comme mercenaire à temps plein pour garder le bâtiment. Présent depuis deux bonnes heures, sa vision s'était habituée au noir complet et c'est ainsi qu'il vit un particulier se déplacer subrepticement au milieu du chemin! A cette heure, personne n'était sensé être dehors et de toute façon les ordres étaient clairs: il devait l'interpeller, par la force si nécessaire. Aussi commença-t-il à descendre de son rempart en criant à la volée:

-"Hé vous! Arrêtez-vous, c'est un ordre!"

Instantanément les autres soldats et patrouilleurs se raidirent sur leurs armes: quelqu'un avait été repéré! Quelque chose se passait! Pour le moment Markus était encore à une bonne minute en marchand de Faust, beaucoup moins en courant. Il fallait se décider immédiatement, d'autant plus que les autres sentinelles le repèreraient d'une seconde à l'autre.