[Loup Garou] Abatis en danger

[Vaalnar, l'Errant]

Quelque peu en retrait par rapport aux chœurs créés par le concert d'altercations qui avaient lui au sein du village, Vaalnar était plus que perplexe. Après son arrivée, la ménagerie n'avait fait que s'agrandir, et avec elles les histoires à dormir debout. Voilà qu'il était lieu de loups-garous, et pire, encore, de nains et d'elfes. À un moment, le quasi-sauvage se fit même accuser par une sorte d'énergumène filiforme : son charabia incessant lui passa complètement au dessus de la tête.

À l'évocation de garous, le norse avait aussitôt pensé, non sans une certaine excitation, aux fameux guerriers-ours de son peuple, les baersonlings. Malgré tout, il s'était vite rendu à l'évidence : si le village abritait des garous, ils étaient d'une toute autre trempe que les légendaires change-peau de Norsca.

Quant aux nains et aux elfes... eh bien il était question de brûler l'un d'entre eux, idée qui n'était pas dénuée d'un certain charme, d'autant que le vagabond commençait à manquer d'os à ronger pour son énorme molosse. Ce dernier était d'ailleurs surexcité en permanence, la présence du ridicule duo peau-verte-homme-rat le plongeant dans un état proche de la frénésie. Le barbare avait même dû se résoudre à l'attacher à l'aide d'une chaîne et d'un pieu enfoncé dans le sol.

Quoi qu'il en soit, quand vint le temps pour le chasseur de parler, c'est d'une voix forte et claire qu'il prononça les paroles suivantes :

"Qu'on brûle l'elfe ! On a suffisamment de créatures indignes de confiance par ici."

...Avant de regarder d'un air soupçonneux le magicien blanc. Le choix n'avait pas été bien difficile à trancher : son vote favorisait le mis en cause ayant le plus de pilosité et, en la matière, seul Éclat détrônait le nabot.

[Martin]

L'assemblée villageoise, dans sa grande sagesse, mêlée d'une saine dose de paranoïa et de xénophobie, décida avec une infime majorité d'exercer son droit à la convocation de la population rurale pour une barbecue publique de qualité.

Ainsi, l'on enchaîna par des fers la longues oreilles et que celle ci résiste ou non, les solides bras des bourreaux l'amenèrent sur la place du village pour être en bonne et due forme fumée.
C'était un spectacle que d'observer la place de l'abatis flambant-neuve ainsi inaugurée. Par contre les cris de la condamnée gâchaient quelque peu le reste. Mais heureusement les fumées s'ingérèrent dans ses poumons et elle sombra dans l'inconscience à mesure que les flammes mangeaient petit à petit son être.

Las, lorsque les justiciers improvisés et le notaire s’empressèrent de se saisir des biens de la condamnée, ils trouvèrent... Un arc, des flèches, quelques potions estampillées de cœurs et des aphrodisiaques. Visiblement la fichue elfe semblait davantage s'amuser à provoquer des unions soudaines et impromptues lors des soirées trop arrosées que faire du mal à son prochain.....
Et les villageois, de réaliser l'ampleur de leur erreur - ou pas ? - n'ont plus que la chaleur de leur foyer pour les choyer à l'idée d'avoir envoyé à la mort une innocente. Et alors que le crépuscule voit l'astre solaire plonger dans les ténèbres, les habitants de l'abatis retournent se dissimuler dans leurs demeures barricadées, alors que dans la nuit s'agite à nouveau un mal, un mal qui ne dort jamais....

[Nola Al'Nysa]

C’est encore une nuit d’angoisse et de peur qui attend les villageois. Pourtant, cette fois, en plus de la terreur que fait peser sur leurs épaules la potentielle présence de créatures rôdant autour de leurs maisons, il y a aussi la culpabilité d’avoir condamné une innocente à une mort horrible.

En plus de craindre une menace invisible, tous craignent maintenant leurs voisins, leurs amis voire même leur famille. Quelqu’un sait forcément quelque chose et pourtant a laissé ses concitoyens mettre à mort une âme innocente. Le manque de sommeil et la nervosité des derniers jours ne font qu'accroître la suspicion et rendre les gens encore plus prompts à s’emporter.

Tous se croient à l'abri derrière les murs en bois et en torchis de leurs maisons et chacun espère profiter de quelques heures de sommeil pour se reposer. Chez ceux qui ont des enfants en bas âge, on leur couvre la bouche lorsqu’il pleure pour éviter d’attirer l’attention. D’autres, qui ont la chance d’avoir une progéniture plus âgée peuvent faire de plus nombreux tours de garde et ainsi dormir plus longuement. Maintenant que toute solidarité a disparu, on ne peut compter que sur ses proches, car dorénavant à Abatis, la règle du chacun pour soi semble s’appliquer.

Au milieu de la nuit, à l’heure la plus noire ou le cœur des hommes se serre et où toute humanité semble avoir déserté la forêt, des cris se font entendre. Ils semblent provenir de la maison du sorcier et seul l’écho de sa voix résonne dans l’obscurité. Évidemment, personne n’ose sortir pour aller lui prêter assistance, les risques sont bien trop importants, et si en plus il s’agissait d’un piège ? Durant de longues minutes, les cris de l’étrange homme sont les seuls sons à venir perturber le silence nocturne, glaçant le sang de ses voisins. Enfin, les cris cessent et l’imagination des uns et des autres prend le relais.

Au petit matin, lorsque les premiers rayons de soleil viennent enfin apporter un peu de chaleur et d’espoir aux habitants, les plus hardis se dirigent vers la petite maison du sorcier. L’un d'entre eux remarque immédiatement l’absence de fumée s’échappant de la cheminée, ce qui ne fait qu’accentuer la crainte qu’un malheur ne soit arrivé. Pourtant, la porte semble fermée, comme s’il n’y avait pas eu d’effraction. Après quelques coups d’épaules énergiques, les hommes du village pénètrent dans la petite bicoque. Le spectacle qui les y attend est terrible : Reinhard gît sur le sol, son corps couvert d'ecchymoses et de griffures, ses yeux injectés de sang. On chasse les rats qui ont déjà investi les lieux pour pouvoir permettre au guérisseur de faire son diagnostic. Après examen, il remarque que le villageois à des lambeaux de sa propre chair sous ses ongles. Qui, ou plutôt quoi, a bien pu lui infliger cela ? Est-ce la peur qui lui a fait perdre la raison ou bien ses étranges expériences ?

Sans obtenir de réponses à leurs questions, les villageois décident d’inhumer leur compagnon sans plus attendre. Bien que personne n'ait vu la moindre trace d’une créature pendant la nuit, la journée commence à nouveau de façon bien morose pour la petite communauté d’Abbtis.

[Epik Kipik']

La nuit fut courte. En premier lieu, parce qu’elle fut dérangée par les flashs d’une tragédie : celle d’une elfe innocente brûlant sur un bûcher, sûrement faute d’appartenir à la race la plus détestée sur le continent, après les skavens.
En second lieu, parce que les cris d’un nurglite vinrent troubler son silence et mirent tout le village en deuil : on découvrit la dépouille du brave et immonde Reinhard, le corps écorché gisant dans son propre sang. Epik regarda cela en tremblant des guiboles : ça faisait froid dans le dos, et en même temps, ça voulait dire que le nombre d’habitants diminuait.
Donc on se rapprochait de la vérité en même temps que leur nombre diminuait. A la fin, qui l’emporterait ?

Un nouveau rassemblement pour une nouvelle distribution des cartes anima l’Abattis. De tous lieux, les hardis se présentèrent, avec cette fois des visages plus fermés et des registres plus vindicatifs : les uns venaient avec des idées, les autres avec des schémas.
Epik, lui, vint avec son gros nez, son cabot et ses pieds sales. Et il fut le premier à prendre la parole.

« D’abord, on a brûlé une villageoise ! Et puis, ils ont bouffé un villageois même kon voulait tuer le nain ! C’est de la manutention ! »

Excusez le vocabulaire de la pauvre créature.

« Mais ya un truk ki me chagrine ki doit rentrer dans vos krânes. Un truc ke même les kons comme moi, ils sachent ! »

Il marqua un silence, convaincu de cette idée.

« Kan on veut briser une Waaaaaagh !, on kommence par tuer le chef. Alors pourkoi ils ont pas tué le chef ? »

Son gros doigt dégueulasse habitué à gratter le fond de ses narines et de son froc se dressa en direction du chef du village, qu’il soupçonnait d’avoir sciemment pris les mauvaises décisions.
Et donc d’être un loup-garou.

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Mon vote part en direction du beau moustachu bien trop plébiscité par la plèbe pour être un simple bellâtre.

[Vaalnar, l'Errant]

Jusque là méfiant envers les individus les plus suspects du village (le sudiste et le gringalet), les paroles du gobelin firent littéralement tiquer Vaalnar.
Les accusations du peau-verte, quasi immédiates après la mort de l’immonde sans-le-sou, lui paraissaient beaucoup trop prématurées. En réalité, le norse y vit clairement un coup monté. Quasi aussitôt, il oublia le moustachu et le freluquet, fixant le peau-verte d'un air mauvais, sa méfiance surdéveloppée ayant pris le dessus.

"Tu me parais bien rapide dans ton choix, gobelin." cracha Vaalnar à l'encontre de la vermine venue des Terres Arides.

"On dirait bien que tu as eu le temps d'y réfléchir, de préparer soigneusement ton coup. Sois rassuré, je te sais coupable, mais je tiendrai mon molosse. Pour l'instant." La précision n'était clairement pas de trop. En effet, le quasi-loup, ayant senti l'animosité de son maître envers le nabot verdâtre, avait tenté de se jeter sur lui, seulement pour être retenu au dernier moment par le vagabond. À présent, il aboyait profusément, ses mâchoires claquant dans le vide.

Vaalnar prit une grande inspiration, et proclama avec conviction ce qui était pour lui l'évidence :
"Mon vote pour le gobelin ! Son choix beaucoup trop rapide pue la magouille !"

[Vilmikch La Lame Blanche]

Attendant patiemment dans l’ombre, Vilmikch ne savait plus quoi en penser… Dommage que le sorcier vert s’est fait dévorer. Il était le seul inconnu amusant à ses yeux. Cependant, toutes les bonnes choses ont une fin n’est-ce pas ?

En parlant de fin, le rat blanc se rendit compte que cette aventure prenait une mauvaise tournure. Plusieurs innocents ont été rayés de la carte et chaque mort inutile renforçait un peu plus ces soi-disant monstres. Et quelle est la solution pour trouver les imposteurs ? Désigner lâchement un bouc-émissaire. Ces villageois étaient d’une telle stupidité que Vilmikch se retenaient d’avoir des nausées.

Ces pensées furent interrompues par les croassements pathétiques du goblar. Le skaven écoutait à demi ses accusations sans queue ni tête et commença à bailler d’ennui… Voter le moustachu était très tentant mais il y avait des priorités. Le moustachu et le barbu devront attendre leur heure malheureusement. Or, le goblar se montrait assez excité en ces moments troublés. De plus, comment est-ce possible qu’une proie aussi faiblarde comme lui ne fusse pas encore été dévorée par une quelconque bête ?

L’interruption du norse vint assister ses soupçons. Il n’était pas le seul à douter des propos douteux du goblar. Ne pouvant retenir son petit sourire narquois, il appréciait beaucoup la tournure que prenait cette situation si intrigante. Cependant, d’un autre côté, si la souris verte s’avérait innocente, ce serait le buffet à volonté pour les monstres. N’ayant pas le choix, Vilmikch soupira d’exaspération avant de faire son choix.

Prenant sa dague luisant de Malepierre avec sa longue queue rose, il la leva vers le ciel pour exprimer son premier et denier soutien envers le chaotique.

« Je pense que le norse-barbare a raison ! Si je vote pour toi le goblin-goblar, c’est pour la rapidité-précipitation de ton choix. Tu vois-constates que le village devient faible donc tu veux profiter de sa faiblesse-vulnérabilité pour le détruire à jamais oui-oui ! J’espère-je pense que tu réfléchiras avant de parler la prochaine fois. S’il y a une prochaine fois bien sûr, oui-oui !! »

[Gormil Thorakfind]

Nouveau matin, nouvelle apparition du pâle tavernier pour vérifier que tout le monde était bien là. De notre côté pas de souci, j’étais en vie, Alrik et Sven aussi, Barazul avait eu son content de fourrage et je pouvais sentir avec l’expertise de ma race que ma bourse d’or ne s’était pas allégée durant la nuit. Le sommeil avait presque été parfait si on exceptait cette manie qu’avait les humains de mettre de la paille dans leurs matelas. Pour l’amour de Valaya une bonne vieille dalle de pierre, rien de mieux pour un juste repos.

Bon par contre, le petit déjeuner était quelque peu lacunaire par rapport à hier. Bah, toujours trop émotifs ces umgis, un seul mort, enfin en plus de l’elfe qu’on a cramé hier, et le voilà tout chamboulé. Après je peux le comprendre hein, apprendre qu’un petit vieux innocent, même si détestant les nains, était un salopard du chaos, ça a de quoi vous faire trembler la barbe. Mais bon, tout ça c’était pas bien grave à côté de l’inique outrage.

Il fallait voter pour condamner quelqu’un et une enflure de gobelin venait de faire l’erreur de l’ouvrir, en plus pour accuser le tiléen que nous avions élu deux jours avant. Un peu de consistance que diable, attendons qu’il meure de causes naturelle comme la maladie ou le poignard dans le dos. Même si je ne comprends pas pourquoi les sudistes considèrent cela comme une mort naturelle pour leurs dirigeants.

« Bon, avec mes deux petits, on va suivre votre tradition, alors d’abord on bute le gobelin ensuite on discute de la personne que nous allons exécuter. »

Par contre pour qui voter, là était la question, probablement le chaotique, pas le mort l’autre là, puis le skaven, encore que j’avais bien envie d’en finir personnellement avec lui plutôt que juste le lyncher, comme le gobelin. Faudra que je demande si on a le droit de lancer des haches sur le condamné

Le tavernier vint me voir discrètement pour me murmurer qu’on ne tuerait personne d’autre aujourd’hui, que c'était juste un par jour et qu'on devait voter pour des loups-garous présumés et pas juste pour nos ennemis personnels. J’ai failli hausser le ton, comme quoi un bon gobelin c'était un gobelin mort, mais comme il m’a apporté un peu plus de ce succulent pot-au-feu, j’ai décidé de laisser passer, on pourra toujours les descendre demain.

[Piero Orsone]

Le vieux moisi avait rendu l'âme. Enfin. On l'avait sauvagement massacré dans la nuit. Il n'en restait tellement plus rien qu'il avait suffi d'une balayette et d'une pelle pour le jeter là où ses choix de vie l'avaient destiné. Mais si sa vindicte envers Piero avait cessé en même temps que son souffle après qu'une créature terrifiante venue dans la nuit lui ait arraché la glotte, cela ne faisait pas les affaires de l'aventurier. Bah oui. Avec un ramassis pareil de dégénérés congénitaux échappés d'un hôpital d'aliénés, ils allaient sûrement porter leurs doigts boudinés et crasseux vers lui en l'accusant d'avoir fait la peau du vioque.

Fait chier. D'ailleurs cela ne tarda pas en la personne du gnome verdâtre et répugnant qui sautillait et qui couinait comme s'il avait des hémorroïdes. Il l'accusait ! Lui ! Alors qu'à part empêcher tout ce beau monde de s'entretuer depuis le début, il n'avait rien fait ! Le Malotru ! Piqué au vif, le Tiléen ne pu s'empêcher de voir ses administrés se précipiter pour le défendre en portant l'accusation vers l'immonde créature. Cela allait en l'arrangeant, mais pas tant, car ses soupçons portaient sur quelqu'un d'autre. Mais bon. Cela allait de son intégrité personnelle alors.

Mais. Après tout. Si l'infect gobelin était innocent, ils porteraient encore leurs accusations sur lui. Autant donner son avis à lui. Et prier que la vindicte populaire lui épargne le billot une journée de plus.
"Je pense que le mage cache quelque chose ! Sa véhémence envers le Nain et son défaitisme trahissent quelque chose de douteux."

[Adémar]

Le jour se lève sur la ville et un nouveau mort est à déclarer. Bon s’agissant d’un pauvre clochard et de surcroît galeux ou pesteux. Le jeune noble se contenta de considérer ce fait comme l’information que la taxe à prélevée ne sera pas beaucoup impactée par cette perte.


À présent, il fallait choisir une personne à livrée à la vindicte populaire pour apaiser leur besoin de sécurité.


Les désignés volontaires pour le bûcher n’étaient guères intéressantes mais Adémar avait notifié que voter la mise à mort d’un nain augmenterait significative les chances de représailles de son peuple.


Or selon l’article 49 alinéas 3 du Code Utilitaire Législatif rédiger par le recteur Manuelos Vallsus et sur utilisé sous l’exercice de la conseillère Hélize Abet Bhorn « La populace qui gronde vaut moins qu’un vrai throng, mais garde des Combattants Reiklandais de Sécurité en réserve pour les réprimer ».


Ainsi le choix de vouloir éliminer un individu rat-blé, rat-bougris et visiblement ayant raté sa défense s’imposa d’elle-même.


« Je vote pour la mise au bûcher de l’individu très poilu et avec des dents anormalement longues. »


Puis le jeune homme sortit son parchemin de compte et continua d’évaluer les taxes qu’il devrait prélever une fois cette affaire terminée.

[Théophraste Hell]

Le constat du matin était désastreux. Théophraste se sentit choir dès qu'il constata l'évidence qui se profilait devant ses yeux. Il avait échoué. Il n'avait pas réussi à se montrer assez convaincant lors du premier jour, et maintenant la communauté en paierait le prix. C'était sa faute, s'il avait trouvé une meilleure rhétorique... mais il était trop tard.

Évidemment, les loups garous ne l'avaient pas tué lui. C'eut été trop évident, et éliminer un individu qui attirait tant l'attention, ça aurait semé le chaos. Ils avaient été malins.

Reinhard mort, tous les espoirs de Théophraste de gagner le moindre vote s'étaient envolés. Personne n'avait l'air de vraiment réaliser ce qui se passait. Ils se laissaient tous aller dans ce capharnaüm... c'était si désagréable à voir. Théophraste, lui, se tenait en retrait, rongé de remords.

Ils étaient dix au départ. En supposant qu'il y ait trois loups garous, ils étaient donc sept innocents. Un mort par les flammes, et un autre déchiré par les griffes de la nuit. Donc, 5 innocents et 3 loups garous à l'heure actuelle. Si le village tuait un innocent aujourd'hui, ils ne seraient plus que quatre, les loups garous en tueraient un autre la nuit prochaine, et demain matin ils seraient 3 innocents et trois loups garous. À partir de là, quoi qu'il advienne, les loups garous auraient gagné.

Dit simplement, si le village condamnait un innocent aujourd'hui, ça serait fini, définitivement, plus aucune chance de salut, à moins que par miracle quelqu'un se trouvant du bon côté de la morale ait la capacité d'assassiner un loup garou pendant la nuit ? Mais autant ne pas compter là dessus.

Théophraste s'assit dans un coin. Il n'avait plus la force de se tenir debout. Il regarda les palabres des autres, et ses espoirs s'évanouirent progressivement.

"C'est désolant. En trois jours, pas un des suspects principaux n'a même été menacé, et maintenant ? Le Tiléen n'a cessé de nous narguer. Juste avant le meurtre on l'a vu s'approcher de Reinhard pour lui dire en substance : si j'étais loup garou je ne pourrais pas te tuer parce que ça me rendrait trop suspect. le lendemain elle meurt, et la première chose qu'il a faite c'est dire : voyez ça peut pas être moi, ça aurait été trop évident.

Vraiment ? Vous marchez tous ? Enfin c'est un comportement qu'un enfant comprendrait comme étant suspect... et quand le gobelin - qui a l'âge mental d'un enfant de six ans - vient l'accuser avec au moins un argument recevable, vous l'acculez immédiatement pour lui faire la peau. Oui, le fait que ce soit notre chef, qu'il soit encore vivant après deux jours, et qu'il ait systématiquement voté pour des innocents est un argument recevable. Ça ne veut pas dire qu'il est forcément loup garou, mais c'est un élément qui le fait ressortir du lot, c'est la seule personne à ressortir comme ça. Donc oui, comme le disait hier le nain, voter pour une personne qui a au moins une chance sur deux d'être coupable est mieux que de voter pour le premier quidam venu. Mais non, vous vous retournez contre le seul être ici à vouloir participer à l'enquête de façon pertinente.

Je pense que Piero est un loup garou. Je pense que le nain est un loup garou. Et pour Vaalnar et Adémar, je dirai 50/50, même si mes soupçons pèsent de plus en plus sur Vaalnar. Mais pour quoi faire de toute façon ? Mon seul regret, c'est que quand on sera tous morts, les trois larrons vont se gausser de nous et danser sur nos tombes en nous traitant d'idiots et en se moquant de combien nous avons ignoré des indices forts clairs.

Je vote Piero, et sur ce je m'en vais prier Sigmar, Véréna et Morr, non pas pour qu'ils nous sauvent, mais pour qu'ils prennent nos âmes en pitié. Sur ce, salut."