[Katarina] Antonlied

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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En entendant l’excuse que Katarina avait pour Lorenz, le jeune noble eut un petit hochement de tête.

« Oh. »

Il semblait un peu surpris. Voire bizarrement déçu.

Il reprit ensuite son sourire, et se pencha un peu vers l’avant.

« Allons, Meine Herrin, je n’ai fait rien du tout hormis ce qu’un gentilhomme se devait d’accomplir. Je sentais votre urgence, et du moment que vous êtes sauve et que vous vous sentez mieux, je n’ai besoin d’aucun autre remerciement. »

Sourire amical. Quand la rousse se présenta, il tendit sa main afin de pouvoir baiser la sienne, et avec toujours la même posture un peu révérencieuse, fort polie, il se présenta :

« Je suis Reikhard Velndez. Ma famille possède des terres près de Solzheim. C’est dans le grand-duché de Middenheim, très loin d’ici, je ne pense pas que vous trouverez ça sur une carte. »

Il eut un petit sourire amusé. Middenheim, la Cité du Loup Blanc, la troisième ville de l’Empire — et une de ses plus importantes historiquement. On racontait qu’elle avait été bâtie par Ulric qui avait aplati une montagne pour faire de la place, et ce que les gens retenaient de cet endroit, c’est qu’il était magnifique, même s’il y faisait très froid.
Reikhard, en tout cas, n’avait pas l’apparence stéréotypée des Middenheimer : pas de peau de loup sur les épaules, pas d’énorme barbe fournie sur son visage. Peut-être qu’il aurait déçu certaines dames qui s’imaginaient un grand guerrier primal aux larges épaules quand on leur promettait un descendant des Teutogens. En tout cas, il était grand, à défaut d’être vraiment musclé.

« Vous ne devriez pas avoir peur pour vos camarades. Cette émeute spontanée n’est pas anti-nobiliaire. Le peuple de Nuln est toujours au bord de l’explosion, mais ce n’est pas contre les sangs-bleus qu’ils en ont, et ils ne soutenaient pas la personne qu’on a rouée aujourd’hui non plus ; les Nulner sont en colère depuis des mois maintenant contre leur municipalité pour des raisons très urbaines…
…Enfin, pardonnez-moi, je suis vilain, je vous dis des choses que vous devez mieux savoir que moi. Ce n’est pas un Middenheimer qui va vous apprendre des choses sur votre propre pays. »


En réalité, non, Katarina n’avait aucune foutue idée de pourquoi les Nulner étaient en colère. Elle était logée dans le quartier Kaufmann où vivaient les banquiers et les fonctionnaires, et il n’était pas dans son habitude de lire le journal. Peut-être devrait-elle s’y mettre plus assidûment, il est vrai que l’idée que des papiers imprimés tous les jours donnent des ragots et des nouvelles sur tout et rien était quelque chose de bien novateur et qu’on avait pas dans le Wissenland, où on obtenait les informations au Temple et à la taverne…

« Ce que je veux dire, c’est qu’ils se sont probablement éloignés pour échapper aux heurts, mais que leurs corps ne sont pas en danger.
En plus, votre cavalier doit savoir se débrouiller si quelque bandit lui voulait du mal. En espérant qu’il n’oublie pas quelle damoiselle il est censé protéger. »


Il avait fait cette dernière remarque sur le ton de la blague pince-sans-rien, un humour Bretonnien pas forcément au goût de tout le monde.
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Katarina von Gildenspiegel
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Re: [Katarina] Antonlied

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Katarina accueillit les paroles de Reikhard avec un certain soulagement. Si ces émeutes n’étaient pas dirigées contre la noblesse et si les tensions étaient surtout liées à des problèmes internes à la ville, elle pouvait se permettre de relâcher un peu son inquiétude pour Lorenz et Gaïa. Reikhard avait raison, Lorenz savait se débrouiller.

Elle inclina légèrement la tête avec un sourire pour lui montrer sa reconnaissance avant de poursuivre. « Vous avez apaisé mes inquiétudes, Herr Velndez, et pour cela, je vous en remercie. Quant à vos remarques sur les troubles à Nuln, je dois admettre que vous m'instruisez. Je suis encore nouvelle ici, et bien que j'aie entendu des murmures sur le mécontentement grandissant, je ne suis pas encore tout à fait au fait des causes profondes de cette agitation. Peut-être pourriez-vous m’en dire davantage ? Vous avez l’air bien informé sur la situation ici. »

Katarina fit un pas de côté, s’éloignant légèrement de la fenêtre pour indiquer son envie de continuer la conversation. En détournant son regard de la scène agitée à l’extérieur.

Tout en parlant, Katarina ajusta son éventail d’un geste délicat, un peu plus détendue maintenant que ses pensées étaient apaisées. Elle ajouta, avec un sourire plus engageant : « Je dois avouer, Herr Velndez, que je me demande ce qui vous amène à Nuln. Les terres de votre famille ne vous manquent-elles pas ? Le grand-duché de Middenheim est réputé pour son histoire et son héritage, et il est rare de voir ses nobles se déplacer aussi loin vers le sud, surtout en des temps aussi incertains. »

Elle le regarda avec un sourire curieux, attendant de voir s'il serait disposé à lui en dire plus sur les raisons de sa présence. Peut-être y avait-il là une opportunité d'en apprendre davantage sur les dynamiques en jeu à Nuln, ou peut-être simplement de découvrir un aspect de la situation qui lui échappait encore.

Tout en observant Reikhard, elle ne pouvait s’empêcher de remarquer le contraste entre son apparence soignée et élégante et l’atmosphère de trouble qui régnait à l’extérieur. Il avait quelque chose de calme et de posé, une confiance en lui qui le distinguait des autres invités . Elle se demanda si cela venait de son origine noble ou d’une expérience personnelle qui lui permettait de garder une telle contenance en ces moments de tension.

Le silence de Reikhard avant sa réponse lui permit de réfléchir encore un instant, ses pensées retournant brièvement à Lorenz et Gaïa. Mais plutôt que de s’inquiéter, elle choisit de se concentrer sur l’homme devant elle, curieuse d’en apprendre plus sur lui, sur ses raisons d’être ici, et sur ce qu’il savait des enjeux qui se tramaient à Nuln.
Katarina von Gildenspiegel, Voie de l'Aristocrate
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Katarina] Antonlied

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À nouveau, Reikhard sourit. Mais devant le nouveau remerciement de Katarina, le noble se permit d’être un tantinet inconvenant et de la couper une poignée de secondes :

« Je vous en prie, comme je vous l’ai dit, je n'accepte aucun remerciement, c’était normal. »

Et alors qu’il s’éloignait un petit peu avec elle, il demeurait le buste bien droit, offrant même son bras pour qu’elle puisse marcher avec lui ; visiblement, voilà un noble qui avait été parfaitement et impeccablement élevé. Même dans le Wissenland, lors des bals de l’équinoxe d’été, tous les bons chevaliers de province ne se comportaient pas aussi bien, même s’ils essayaient de tout faire pour.

« Informé, informé… N’allons pas exagérer. Je suis comment n’importe quel cuistre — je lis les journaux, je parle avec des gens, je vais aux cafés écouter des rumeurs… Permettez-moi de parler un peu crûment, mais les avis c’est comme les trous du… Vous voyez, tout le monde en a un. »

Il ricana un petit peu, attendant de voir si Katarina était du genre à rire à ça ou pas. Puis il rebondit vite.

« Les troubles à Nuln sont assez anciens. Il y en a qui sont structurels, ancrés dans ce qu’est la ville elle-même, et il y en a d’autres qui sont conjoncturels, qui s’expliquent par la situation actuelle de notre belle cité.
Je ne vais pas vous ennuyer, mais en gros : Nuln a beau être une des villes les plus riches et les plus productives du monde, elle traverse une petite crise économique. Beaucoup de manufactures ont du mal à sortir des produits, à cause de la concurrence grandissante de la Bretonnie et de l’Estalie — énormément de riches manufacturiers ont décidé de se délocaliser dans ces royaumes voisins, surtout depuis qu’il y a un rapprochement diplomatique assez franc avec ces contrées éloignées. Bruno von Pfeifraucher, que vous voyez installé tranquillement là-bas, a notamment choqué un peu tout l’Empire puisqu’il a baissé massivement les droits de douanes sur les produits Bretonniens : 2 % d’octroi sur la ville-frontalière de Kreutzhofen, alors que c’est 15 à 30 % à Helmgart. C’est criminel, car du coup ça inonde le marché de produits Bretonniens, et ça met en difficulté les entreprises d’ici.
Il y a eut aussi une mauvaise gestion des dépenses publiques, pas mal de projets de grands investissements qui se sont révélés pas trop salvateurs — et puis, d’autres villes se mettent à briller. Talabheim, Averheim, ça se développe beaucoup, Nuln s’est trop reposée sur ses lauriers et n’a pas assez construit pour son avenir.
Vous ajoutez à ça le fait que les métiers ont peur pour leurs privilèges, que les prolétaires sans guilde qui bossent dans les usines n’ont pas eu d’augmentation de salaires depuis des années alors que la vie devient plus chère, et qu’en règle général il y a toujours les mêmes agitateurs Streissenites qui veulent abolir les privilèges du clergé et de la noblesse, plus les réformés religieux… Tout ça donne un cocktail explosif.
L’actuel bourgmestre de Nuln est terriblement impopulaire. Sa police est jugée violente et à ses ordres et beaucoup de jeunes ouvriers de Nuln cherchent toujours une occasion de les bastonner quand possible.
Von Pfeifraucher et son clan font très bien de se planquer ici, mais en général, les Nulner considèrent les nobles comme inconséquents, et même de bons clients. Pour ça que je n’ai pas peur pour vos amis. C’est une émeute tout ce qu’il y a de plus moderne — car oui, une émeute peut être moderne, figurez-vous ! Mais je me demande comment notre bonne comtesse va réagir ; jusqu’ici, elle comptait sur la mairie pour rétablir l’ordre, mais là, malheureusement, il va falloir qu’elle mette ses mains au milieu de cette fange violente et agitée pour régler le problème, pauvre d’elle… »


Il n’y avait qu’à porter le regard un peu plus loin pour voir les Pfeifraucher qui s’étaient privatisés tout seul une moitié du salon. Et en effet, Bruno, le noble le plus riche du Wissenland (Après les Liebwitz évidemment…) n’avait pas l’air tranquille, toujours à faire les cents pas tout en parlant avec son épouse et ses enfants.

À la question plus personnelle, Reikhard s’arrêta. Il tordit ses lèvres dans une grimace, avant de hocher sa tête.

« Pourquoi quelqu’un part-il de chez lui ? J’ai eu des raisons un peu intimes qui ont joué, vous me pardonnerez de ne pas tout vous révéler… Mais oui, Middenheim me manque un peu. Les grands espaces, les montagnes magnifiques, le froid…
…C’est un mal pour un bien. Nuln a beau avoir des difficultés passagères, elle a beau provoquer beaucoup de rancœur et de déception chez ses habitants et ceux qui y ont toujours vécu, à mes yeux, et aux yeux de tous les étrangers je pense, c’est toujours la Ville-Lumière — oui, Altdorf est plus grande, plus puissante, plus importante… Mais Nuln c’est la ville éclatante où tout le monde peut venir pour faire une fortune, c’est la ville où on ose créer et entreprendre ! Voyez comment la nuit il y a plein de bruit, et qu’elle est éclairée de mille feux, comme si elle ne dormait jamais. Je ne sais pas si vous avez eu beaucoup l’occasion de sortir, mais la Nouvelle-Ville la nuit tombée est à la fois rude et magnifique, j’aimerais beaucoup vous y emmener.
Avec votre cavalier, évidemment, s’il trouve cela inconvenant. »


Il souriait à pleines dents. Difficile de savoir si sa dernière phrase était une plaisanterie ou s’il était honnête. Peut-être faisait-il exprès de souffler le chaud et le froid.



Alors que les deux piaillaient, il y avait de l’agitation devant les portes. Les hommes en beaux costumes descendus en voiture étaient entrés. C’étaient des roturiers — on ne les confondait pas avec des nobles car eux ne portaient pas l’épée à leurs ceintures. Mais ils restaient tout de même richement vêtus et très élégants : ils avaient des collerettes de soie, des chapeaux de feutres à plumes de toutes les couleurs qu’ils retiraient, des bottes hautes renforcées d’argent et des manteaux brodés de décorations, qui devaient venir des plus beaux magasins de Nuln — la ville était après tout un haut-lieu de la production de textile de luxe, quand bien même on racontait que la Bretonnie était en train de les concurrencer. Et voilà que ce petit groupe d’une dizaine de bourgeois s’avançait.

L’un d’eux était particulièrement élégant. Un très grand homme, six pieds de haut ou presque, avec une petite quarantaine qui ne l’empêchait pas d’avoir des cheveux lisses, très noirs et impeccablement peignés. Musclé sous ses vêtements, il avait un air parfaitement altier qui faisait déjà tourner quelques têtes.
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Il se dirigeait tout droit vers un noble — un quelconque, un patriarche seigneur du Wissenland — mais avec une aisance impeccable, il lui serrait la main et lui offrait quelques mots. Puis il s’avançait, faisait d’autres salutations appuyées, suivi par son groupe de bourgeois derrière. Ainsi, en virevoltant de groupe en groupe, il essayait d’atteindre Peter von Wennigen qui était toujours coincé avec Astrid Toller. Alors, il fit une magnifique révérence et un baise-main à la baronne caustique, et un immense sourire à pleines dents (Toutes blanches et brillantes, telles celles d’un loup) au chancelier.

Reikhard, pourtant, s’était un peu fermé en le voyant.

« Oh non… Pas lui. »

Il sentait que Katarina était un peu dans l’incompréhension, aussi, il lui épargna le fait de devoir demander des explications.

« Vous ne le reconnaissez pas ?
C’est Maximale Leistung. »


Le nom lui disait quelque chose, sans trop être sûre de pourquoi. Et à nouveau, comme si Reikhard était tout à fait capable de lire dans ses pensées, il rebondit.

« Un grand marchand, très riche — pas autant que Albrecht Oldenhaller ou Karl Richthofen, mais quand même avec de gros moyens financiers. Il a établi sa base dans la Faulestadt, le quartier où l’on a mit toutes les industries salissantes et polluantes — sa spécialité c’est les métiers de la bouche et les produits agricoles, il a virtuellement pris le contrôle de la guilde des bouchers avec qui il est copain comme cochon — et c’est le cas de le dire, d’où mon expression un peu… Populaire.
Il rêve de devenir bourgmestre de Nuln à la place du bourgmestre. Évidemment qu’il y a une émeute alors il a dû courir de chez lui pour se rameuter ici. L’actuel bourgmestre de Nuln va péter une pile en le voyant se balader tranquillement là — on est après tout dans l’hôtel de ville, c’est pas normal pour lui d’être ici. Mais que voulez-vous, c’est tous les hommes politiques ça, ça aime serrer des mains et se faire de nouveaux amis.
Je ne l’aime pas. C’est un xénophobe et un conservateur, le genre « bon père de famille Sigmarite traditionnel » hypocrite et arriéré. Ce ne sont pas les valeurs de Nuln. »


Mais ce sont exactement les valeurs du Wissenland, qu’on pourrait lui répondre. Et voilà que Leistung continuait sa petite parade, comme s’il était déjà maire, au milieu des nobles, alors qu’il était roturier. Qu’est-ce qu’il souriait…
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Katarina von Gildenspiegel
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Re: [Katarina] Antonlied

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Katarina écouta Reikhard avec une attention polie, un sourire fin se dessinant sur ses lèvres alors qu'il la coupait brièvement pour refuser ses remerciements. Elle accepta son bras avec grâce, répondant à sa courtoisie par une inclinaison de la tête, appréciant visiblement ses manières impeccables. Cependant, lorsqu'il fit sa remarque crue sur les avis, elle laissa échapper un léger rire, à la fois surpris et amusé.

« Vous avez raison, Herr Velndez, tout le monde en a un, en effet. »

Elle continua d’écouter en silence tandis qu’il développait ses idées sur la situation à Nuln, un intérêt sincère se reflétant dans son regard. Lorsque Reikhard évoqua les décisions économiques et les troubles sociaux, Katarina hocha la tête en signe de compréhension. Elle semblait peser chaque mot, cherchant à démêler les complexités de la ville qui l’accueillait désormais.

Lorsqu'il aborda les raisons de son départ de Middenheim, Katarina perçut une certaine réserve dans ses propos. Respectant son choix de ne pas tout révéler, elle répondit doucement :

« Je ne vous comprends que trop bien mein Herr nous avons tous nos raisons qui nous ont poussé à quitter nos foyers. Parfois, il est nécessaire de partir pour trouver sa place ailleurs, même si cela signifie laisser derrière soi des lieux et des gens qui nous sont chers. Cela évoque en moi un certain échos.»

Elle marqua une pause, réfléchissant à ce qu'il venait de dire sur Nuln. Son regard se posa sur la scène autour d'eux, mais elle ne laissa rien paraître de ses pensées.

« Nuln est sans doute une ville de contrastes, pleine de promesses mais aussi de défis. J’admire votre capacité à voir au-delà des difficultés actuelles et à percevoir la lumière qui brille encore ici. »


Lorsqu'il proposa de lui faire découvrir la Nouvelle-Ville, elle sourit à nouveau, cette fois avec une étincelle de curiosité et un soupçon de malice dans les yeux.

« La Nouvelle-Ville… Votre invitation est tentante, Herr Velndez. Peut-être que voir cette ville à travers votre regard pourrait m’aider à mieux la comprendre, et pourquoi pas, à m’y attacher d'autant plus si le destin me pousse a rester davantage. »

Alors que Maximale Leistung continuait son défilé parmi les nobles avec une aisance déconcertante, Katarina observait la scène avec un mélange de mépris et d'inquiétude croissante. Ses lèvres se pincèrent, et ses yeux se durcirent en voyant l’aisance avec laquelle le roturier se mêlait des affaires qui, à ses yeux, ne devaient être réservées qu’à la noblesse.

Elle se tourna vers Reikhard, la voix empreinte de gravité et de sincérité, tentant de réprimer une frustration palpable.

«Puisque nous en somme aux confidences. Vous savez, ce que je vois là, c’est le parfait exemple de ce que je redoute tant. Maximale Leistung, ce personnage que vous décrivez comme un ambitieux marchand, est l’incarnation même de cette intrusion insupportable des roturiers dans des sphères qui devraient rester exclusivement nobles. Regardez-le, se pavanner avec une telle désinvolture dans l’hôtel de ville, comme s’il avait toute légitimité pour y être. C’est exactement ce que je redoute : des hommes comme lui, sans grâce ni dignité véritable, prenant des libertés qui ne devraient jamais leur être accordées. »

Elle fit un geste de l'éventail vers Leistung, son regard dur se posant sur lui comme un faucon sur sa proie.

« Ce n’est pas seulement qu’il se trouve ici alors qu’il n’y a pas sa place, mais c’est aussi cette attitude opportuniste et presque animale qui me choque. Les petites gens s’élèvent, au-dessus de leur condition, en se vautrant dans les salons des puissants, usurpant des rôles et des honneurs qui leur sont étrangers. Cela affaiblit notre société en brisant les traditions et les hiérarchies qui assurent l'ordre et la stabilité.»

Katarina fit une pause, cherchant les mots justes pour exprimer son malaise tout en restant polie.

« Je sais que mes opinions peuvent sembler archaïques, et peut-être même déconnectées de la réalité actuelle, mais je ne peux pas m’empêcher de voir cela comme une menace. Le rôle des roturiers dans les affaires politiques et sociales ne devrait pas s’étendre au-delà de ce qui est approprié. Nous avons assez d'enfant dans les familles nobles sans charges pour que nous ne perdions pas encore plus notre direction et notre autorité en laissant ces... individus envahir des postes qui ne devraient leur être accessibles que par le mérite de leur sang et de leur héritage. »

Elle soupira, sa voix se faisant plus douce mais toujours empreinte de conviction.

« Peut-être que cela peut paraitre amère, mais je crois fermement que c’est ainsi que les choses devraient être. Et voir des gens comme ce...Leistung se hisser à des hauteurs qui devraient leur être inaccessibles me rappelle la fragilité de notre caste et les dangers de cette dérive.»

Katarina tourna son regard vers Reikhard, lui adressant un regard mélancolique

Elle laissa ces mots en suspens, un sourire énigmatique aux lèvres, prête à poursuivre cette conversation avec autant de légèreté que de profondeur.
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Sire Rikhard écouta ce que Katarina avait à dire. Il fut apparemment de marbre, ne disant rien, et maintenant la même posture à son bras. Quand elle eut fini son long laïus, il reprit avec un petit sourire.

« J’entends et je suis d’accord avec vous, mademoiselle. Mais enfin, qu’y pouvons-nous ? Les choses changent, et les roturiers sont attachés à leurs privilèges. Cet hôtel de ville n’a pas été fondé par la noblesse, c’est la commune de Nuln qui l’a bâti pour lui-même.
La comtesse visiblement ne semble pas s’en soucier, en tout cas. »


Leistung continua ses poignées de main en tout cas. Il parvint, et c’était là très étrange, à faire éclater de rire Astrid Toller, avant de se congédier et d’aller ailleurs avec sa petite bande de bourgeois. Visiblement, il était très doué pour avoir le contact avec les autres, on ne pouvait pas lui retirer ça.

« Enfin, une sœur de baron comme vous, vous devez avoir des moyens assez considérables, même si vous êtes récemment entrée à Nuln, n’est-ce pas ?
Permettez-moi d’être un peu brut, mais je pense que les gens comme nous, de notre qualité, devraient se serrer les coudes, si on ne veut pas être mangés tout cru par des personnes comme Leistung, Oldenhaller, ou alors le bourgmestre Haguenau. Et les hauts-aristocrates ne nous seront d’aucune aide — le conseil de Nuln est composé d’autant de nobles que de bourgeois qui s’entre-marient. Tenez, monsieur Leistung ? Il a épousé Heidemarie von Bedernau il y a peu, une jolie petite blonde au pur-sang Sollander, alors qu’il n’a même pas encore un certificat d’anoblissement. C’est ainsi qu’ils font… »

Il grinçait des dents, comme si la chose le mettait en colère.

« J’ai des amis, mais peu d’argent, ce qui gêne un peu mes projets, pour le dire crûment — en espérant que vous ne trouviez pas cela vulgaire. »
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par Katarina von Gildenspiegel »

Katarina prit un instant pour rassembler ses pensées avant de répondre, la gravité de la situation se reflétant dans ses yeux.

« Vous avez raison, mein Herr. Les temps changent, mais ces changements ne sont pas nécessairement une amélioration pour ceux de notre condition. Au contraire, ils sont souvent une menace déguisée sous l'apparence du progrès. Toute sœur de baron que je sois, je vais vous confier quelque chose, puisque vous avez eu la courtoisie de me parler avec franchise. Je suis en froid avec mon cher frère. Vous parliez de ces mariages entre bourgeois et nobles, et c'est, hélas, une habitude dont je risque de devenir la prochaine victime. On me réserve le même sort. »

Elle marqua une pause, ses traits se durcissant légèrement alors qu'elle laissait transparaître une colère contenue.

« Connaissant mon frère, il attend patiemment que mes ressources personnelles s'épuisent, dans l'espoir que je rentre à la maison de moi-même, contrainte et forcée d’honorer des fiançailles qui me sont parfaitement déplaisantes. Je vois là un triste reflet de ce que vous évoquiez plus tôt : ces mariages d'intérêt qui ne visent qu'à amalgamer les fortunes, tout en diluant le sang noble dans une lignée de nouveaux riches. »

Katarina leva légèrement la tête, son regard se durcissant alors qu'elle poursuivait.

« C’est pourquoi je suis d'accord avec vous , si ceux de notre qualité, ne nous serrons pas les coudes, nous courons le risque de voir nos noms et nos lignées disparaître, dévorés par des opportunistes sans scrupules. Des hommes comme ce Leistung, ou même comme d'autre, n’ont aucun respect pour les traditions, pour les valeurs qui ont forgé ce que l’Empire est aujourd’hui. Ils ne voient que leur propre ascension, leur enrichissement personnel, et ils n’hésiteront pas à écraser tout ce qui se dresse sur leur chemin. »

Elle baissa légèrement la voix, son ton devenant plus introspectif.

« Si nous ne faisons rien, si nous nous laissons entraîner dans cette spirale d'alliances et de compromis indignes, alors quel avenir reste-t-il pour nous ? La noblesse, avec tout ce qu’elle représente, risque de n’être plus qu’un souvenir, une relique du passé. Nos noms, nos lignées, tout cela pourrait disparaître, effacé par l’histoire, tandis que les opportunistes s’installeront là où nous aurions dû siéger. »

Katarina se tourna vers Reikhard, son regard cherchant le sien.

« Je comprend parfaitement votre mécontentement , je partage en partie cette situation, si ce n'est que je n'ai pas encore eu le luxe de me faire des amis comme vous dites.»
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Reikhard fit la moue. Il fut silencieux un petit instant. Il semblait réfléchir, alors qu’il continuait de regarder Leistung en train de faire son tour — celui qui voulait devenir bourgmestre se dirigea tout droit vers les Pfeifraucher. Deux gros bonhommes, probablement des gardes-du-corps (Noble) de la famille lui barrèrent le passage, et, un instant, tous les regards se tournaient vers la scène ; on espérait que ce bourgeois se fasse proprement humilier…
…Mais un geste de la part du comte Bruno, et voilà que les deux chevaliers s’écartèrent, et serrèrent même la main au roturier qui se louvoyait alors au milieu de la partie privatisée du salon, pour se mettre à claquer des baises-mains et des tapes dans le dos à toute la dynastie noble la plus riche du Wissenland. Même eux n’avaient pas le luxe de s’arrêter devant le monde de la finance.

« …Il peut en être autrement. »

Il se tourna pour regarder Katarina.

« Je n’ai pas actuellement d’occupation. C’est le plus frustrant, de devoir rester parmi les cloportes qui patientent tranquillement que la comtesse ou un de ses proches veuille bien me remarquer…
J’ai réussi à me lier d’amitié avec le fils de Hildemar Kalb — enfin, un de ses fils. C’est l’Intendant de la comtesse, et un des hommes les plus importants du quartier noble de Nuln.
Monsieur Kalb pense pouvoir m’obtenir un poste quelconque de sous-lieutenant ou d’enseigne dans un régiment de Nuln. Vraiment pas un grade élevé, mais ça me permettrait d’avoir une solde et un rang, et d’au moins pouvoir accéder à l’Aldig au lieu d’autre chose.
Je pourrais arranger la même chose pour vous. Un poste de servante, ou de dame de compagnie dans une grande famille. Ça serait une tache domestique et subalterne, franchement pas du niveau d’une sœur de baronne, mais… ça serait un emploi, et au moins vous seriez vous aussi toute proche du palais.
Malheureusement, le chiard Kalb ne fera quelque chose pour moi que si je lui trouve une incitation. Qu’on le dise clairement, il veut que je lui graisse la patte. Plusieurs dizaines de couronnes d’or devraient suffire à le séduire, en plus d’un bon restau que je lui paye…
J’ai un peu de frais d’avances que j’avais prévu de filer dans sa poche, mais il me manque une somme considérable pour faire la différence. »


Il serra des dents.

« J’espère que je ne vous mets pas mal à l’aise, dites tout de suite si je vous gêne, c’est des propos assez mauvais que je tiens, mais…
Si nous mettions en commun nos moyens financiers, nous pourrions nous faire un meilleur sort. Même si votre frère ne vous envoie pas de ressource, je ne pense pas qu'une femme intelligente comme vous ne soit pas parvenue à Nuln sans des bijoux et des robes.
Mieux vaut que les bourgeois aient notre orfèvrerie que notre bon sang, comme les Bedernau, ne pensez-vous pas ? »
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Katarina von Gildenspiegel
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Re: [Katarina] Antonlied

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Katarina écouta Reikhard avec une attention accrue, observant le moindre de ses mots. Ses yeux, pourtant si expressifs d’habitude, demeuraient cette fois presque impassibles, une barrière invisible masquant les émotions contradictoires qui se battaient en elle.

Quand il eut fini, elle prit une longue inspiration, comme pour peser chaque mot avant de les prononcer.

« Vous ne me mettez pas mal à l’aise, Herr Reikhard, bien au contraire. Vos propos sont réalistes, même s’ils sont difficiles à entendre. Les situations désespérées appellent parfois des mesures tout aussi désespérées, et il est certain que rester inactif nous condamnerait à une lente érosion de nos privilèges et de notre rang. Vous avez le mérite de me proposer une solution.»

Elle jeta un coup d’œil à Maximale Leistung, qui continuait son petit manège auprès des nobles du Wissenland, se frayant un chemin avec l'aisance d’un serpent dans l’herbe. L’idée qu’un homme comme lui puisse parvenir à s’imposer dans des cercles aussi prestigieux la dégoûtait, mais elle savait bien que la réalité ne faisait pas toujours bon ménage avec ses principes.

« Vous avez probablement raison, les choses peuvent en effet être autrement. Il est plus sage de faire preuve de pragmatisme que de s’accrocher à une fierté qui, en fin de compte, pourrait nous laisser démunis. »

Elle haussa légèrement les épaules, un geste presque résigné mais accompagné d’un éclat de défi dans ses yeux. Katarina hésita un instant avant de reprendre, comme si le poids de ce qu’elle s’apprêtait à dire se faisait sentir.

« J’ai bien encore un bijoux » commença-t-elle en fixant le sol un moment avant de relever la tête, « dont un en particulier qui m’est cher : le collier que mon défunt père m’a offert. »

Elle serra légèrement les lèvres, laissant transparaître l’émotion derrière ce souvenir. « Ce collier, c’est bien plus qu’un simple bijou pour moi. C’est tout ce qui me reste de lui... Le sacrifier pour une cause aussi incertaine... » Elle marqua une pause, sa voix se faisant plus douce et faussement peinée. « Ce ne sera pas un geste facile, ni même évident. »

Ses doigts glissèrent machinalement sur le dit collier qu'elle porte en ce moment même.

« Pensez-vous que cela serai suffisant pour nous assurer de l'entreprise ? Est-il envisageable que je rencontre votre "ami", j'aimerais me tranquilliser sur le fait qu'il tiendra parole ? Quand nous parlons d'échange de "faveur", il convient d'être prudent. Il me faudra voir également si je ne peux pas mettre ma bijouterie en gage, avec l'espoir de la récupérer quand les temps seront meilleurs.»
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Reikhard se tourna face à Katarina quand elle déclara avoir le bijou de son père à mettre en gage. Le Middenheimer avait les sourcils un peu oblique, l’air presque triste. Il parla à voix basse une petite phrase qui semblait surtout destinée à lui-même.

« Il y a tellement de choses qu’on est obligé de laisser derrière soi quand on a pas le choix, c’est si triste… J’ai déjà dû faire des choix que je regrette moi-même, pour garder rien que mon épée et les vêtements que je porte.
Je ne peux pas vous obliger à prendre une telle décision. »


Il soupira, sembla vouloir dire quelque chose, se ravisa… Puis, après avoir regardé ses pieds un instant, il observa les yeux de la rousse plus intensément encore, et ses mots furent plus décisifs encore.

« Ce sacrifice auquel vous consentirez ne sera pas à la hauteur du geste. Ce serait complètement faux de vous dire l’inverse. Je vous propose de devenir une domestique pour une autre noble qui ne mérite pas plus son rang que le vôtre, en échange d’un héritage de famille auquel vous donnez une valeur sentimentale absolument inestimable. Ce n’est pas un marché équitable, à aucun moment.
Mais ce que je peux vous jurer, c’est que si vous souhaitez rejoindre l’Aldig, si c’est ça votre projet, alors le bijou le permettrait. Une marche, rien qu’une, c’est ça que vous gagneriez.
Cela, et, si cela à la moindre importance pour vous, ma reconnaissance et ma gratitude complètes. Sur la foi d’un Ulricain. »


Et, sur ce, il fit avec ses doigts le symbole du « U », pour désigner sa croyance envers le Dieu-Loup de l’hiver et de la guerre, le Dieu en lequel croyait Sigmar.

Il soupira un peu. Sembla se détendre. Il reprenait un air plus nonchalant, au bras de Katarina, comme pour paraître plus discret. Son soudain accès d’honnêteté était passé, peut-être aussi car trop voyant au niveau de l’assistance des nobles.

« Léopold Kalb — c’est son nom — est un homme occupé. C’est un noble, et en plus de cela, il occupe une fonction importante au palais, auprès de son père. Enfin, importante… J’exagère. Il sert à la Cour des comptes, mais j’ignore ce qu’il doit à sa compétence, à ses études, et simplement au poste de son père.
Heu… Évidemment, je compte sur votre discrétion pour ne surtout pas lui répéter ça. »


Il se pinça les lèvres. Visiblement, le Middenheimer péchait bien par le fait de délier un peu trop sa langue et d’être un peu trop franc.

« Si vous y tenez vraiment, je peux arranger quelque chose avec lui, oui… Je le vois de façon assez irrégulière et en ce moment même il est hors de Nuln. J’échange régulièrement avec lui par correspondance, mais je pourrais vous le faire rencontrer dans… Trois ou quatre semaines ?
Vous pouvez donner le bijou à un prêteur sur gages si vous préférez, évidemment. J’en connais quelques-uns, si vous ne voulez pas vous déranger à faire ça. C’est comme vous voulez, honnêtement, je n’ai pas à vous dicter quoi que ce soit. »
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Katarina von Gildenspiegel
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par Katarina von Gildenspiegel »

Katarina écouta Reikhard avec une attention toute particulière, ses yeux fixés sur lui alors qu'il parlait. L’expression de Reikhard, marquée par une sincérité palpable, parut surprendre la jeune femme, bien qu'elle ne laissa rien paraître. Quand il évoqua la difficulté des choix qu'il avait lui-même dû faire, elle hocha légèrement la tête, une reconnaissance tacite de la réalité qu'il décrivait.

Le poids de ses paroles sembla résonner profondément en elle, surtout lorsqu'il parla du sacrifice inégal qu'elle envisageait. Elle resta silencieuse un moment, ses pensées tourbillonnant, évaluant chaque aspect de la proposition. Le dilemme était clair : accepter une position bien en dessous de son rang en échange de la vente d'un bien précieux, ou se résigner à rester dans une position encore plus précaire, risquant de voir son avenir compromis à jamais.

Quand Reikhard prononça les mots "reconnaissance et gratitude complètes", et fit le symbole du « U » avec ses doigts, Katarina sentit une pointe de respect pour l’homme qui se tenait devant elle. Il était clair qu’il ne sous-estimait pas la gravité de sa demande, et cette prise de conscience, cette honnêteté brutale, la touchait d’une manière inattendue.

Elle laissa un silence s’installer, réfléchissant aux implications de ce qu’il venait de dire, avant de finalement répondre.

« Je comprends bien, Herr Reikhard. La situation est ce qu’elle est, et nous ne pouvons pas toujours espérer obtenir ce que nous voulons sans faire de sacrifices. Je crois que je pourrais consentir à cette démarche, même si le prix à payer est élevé. »

Elle marqua une pause, ses yeux se détournant brièvement, comme pour chercher des réponses dans le vide.

« Vous avez raison, si c’est cela qui me permet d’avancer ne serait-ce que d’un pas vers ce que je souhaite accomplir, alors peut-être ce bijou pourrait être mon clef d’entrée dans ce monde qui semble vouloir m’échapper. »

Elle reposa ses yeux sur lui, plus déterminée.

« En ce qui concerne votre ami, Léopold Kalb, je comprends qu’il soit difficile à approcher. Je vais donc vous faire confiance sur ce point, en espérant que votre jugement sur lui soit exact. Je n'ai pas le temps de d'attendre une entrevue. Quant au prêteur sur gages, je pense que je vais suivre votre conseil et m’y rendre. Autant agir vite, tant que je peux encore le faire. Auriez vous l'amabilité de m'y escorter? Nous jouons notre destin a tous les deux après tout»

Elle toucha légèrement le collier qu'elle portait, une dernière fois, comme pour s'imprégner de son souvenir.

« Sachez que je n’oublierai pas ce que cela me coûte, mais j’ai foi en votre parole. Si nous devons nous serrer les coudes pour ne pas être dévorés par les opportunistes, alors je suis prête à faire ce qu’il faut. Peut-être, un jour, ce collier me reviendra-t-il... »

Elle lui adressa un sourire triste, mais résolu, avant d’ajouter avec une lueur de détermination dans les yeux :

« Nous ferons en sorte en sorte que cela en vaille la peine. »
Katarina von Gildenspiegel, Voie de l'Aristocrate
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