[Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le soir venu, une diligence quittait les docks pour se rendre à l’hôtel de ville. Le conducteur tira les rênes de ses chevaux pour s’arrêter devant le barrage de police tenu juste devant la Reikplatz, et une fois les bons documents contrôlés, on permit au véhicule de passer ; la voiture se retrouva à l’ombre de l’immense statue du professeur Sebastian Veit, dressée devant les bâtiments de la grande université de Nuln. Le véhicule continua jusque devant les trois étages de l’hôtel de ville, et alors, un valet sous le perron du bâtiment s’avança devant les pavés, ouvrit la portière, et permit au passager de l’habitacle de descendre.
Bernhard Steiner, premier échevin de la ville, prit son temps de descendre la marche, pipe à tabac au bec. Il salua le valet du menton, en faisant mine de faire une discussion agréable :

« Bonsoir, Walter. Comment vont les enfants ?
– Fort bien, maître. Le plus âgé a enfin pu intégrer la guilde qu’il souhaitait — je vous remercie pour cela.
– C’est tout mon plaisir, très cher. »

Le valet baissa la tête bien bas, en laissant cet étrange monsieur à l’allure inquiétante se diriger vers le bâtiment.
Steiner était devenu riche, grâce à la secte de Nurglites. Riche et important. Il n’était plus capable de passer une soirée sans serrer des mains, et sans laisser derrière lui ses horribles mouchoirs de soie couverts de mucus et de sa sueur verdâtre. Alors que Reinhard n’avait que faire de la bureaucratie, monsieur Steiner était d’un secours salvateur ; il était parvenu à répartir tous les postes de son administration entre ses amis, il avait mis des cultistes serviteurs de Nurgle à des endroits stratégiques, et maintenait des fiches secrètes sur tous ceux qui n’avaient pas été illuminés, de manière à savoir quels étaient leurs points faibles, et quand ils pourraient être assez mûrs pour servir plus franchement le Seigneur des Mouches…

Des années qu’il connaissait Reinhard. Il avait été, en fait, le tout premier collègue du sorcier — à l’époque où les deux pouvaient véritablement être considérés comme collègues, avant que l’un ne prenne plus franchement l’ascendant sur l’autre.
Envie. C’était ça le sentiment qu’il éprouvait le plus. Une atroce jalousie. Il convoitait cette place de magus. Il avait obtenu la richesse, le respect, et pouvait satisfaire toutes ses ambitions terrestres. Mais aux yeux des Dieux, et notamment de son Dieu, il n’était rien de plus qu’un secrétaire glorifié…

Pour l’heure, en revanche, Steiner profitait. Il saluait le garde de nuit qui avait remplacé la secrétaire de l’accueil avec un sourire impeccable, tint une conversation agréable avec un notaire qui était en train de descendre et qui débauchait anormalement tard — il lui assura qu’il pouvait se présenter plus tard demain en compensation — et fit quelques blagues sur les matchs de Rotzball avec un concierge en train de passer la serpillière dans les locaux.
Les locaux de l’hôtel de ville étaient quasiment vides. Les greffiers, standardistes et huissiers en tout genre étaient rentrés chez eux, dans le quartier d’habitation du Westen, pour aller profiter du dîner en famille. Ne demeuraient plus ici que les plus motivés ou les plus en retard sur leurs dossiers des employés…
…Et ceux qui servaient une administration plus secrète encore.

Steiner les réunit dans son bureau. Quatre personnes, trois hommes et une femme, bien habillés comme lui, avec des airs de petits bourgeois rondelets, souriants et bien-portants — même s’ils avaient tous un défaut physique assez notable, des dents très cariées pour l’un, une puanteur excessive pour l’autre qu’il masquait sous un flacon entier de parfum… Aucune personne de haute importance parmi ceux-là : que des intermédiaires, des cartes, des voyers ou sous-préfets en tout genre. Souvent, ces personnes-là avaient plus accès aux dossiers et à la réalité du terrain que les responsables qui n’en récoltaient que les fruits.

Tous les quatre fermèrent la porte derrière-eux, s’assurèrent avec paranoïa qu’il n’y avait personne sous le bureau, caché dans le placard, ou derrière la cloison. Et c’est seulement après qu’ils passèrent tous un par un devant Steiner, pour lui embrasser la bague, en l’appelant par un titre bien plus ronflant et inquiétant que celui de Premier échevin

« Acolyte du Coësre… Je sers selon tes désirs. »

Steiner se posa derrière son bureau. Il ouvrit un tiroir, derrière lequel se cachait un faux-tiroir. À l’intérieur, il trouva un petit ruban de toile, qu’il dévoila à la surface du meuble : se trouvaient là quelques herbes issues des égouts, un médicament universel pour leurs maux à chacun — Nurgle rend malade, mais Nurgle sait garder entiers ceux dont il aura un jour besoin.

« Parlez donc, mes chers frères et ma chère sœur. Les choses des dernières semaines ont-elles été accomplies ? »

La femme s’inclina la première, et parla :

« Les Temples de Shallya deviennent de plus en plus soupçonneux, maître-acolyte. Il y a des rumeurs dans les tavernes et les cafés, des endroits qui remplacent la presse. Le secret est devenu trop gros pour être étouffé. Nous n’avons plus de moyens d’en empêcher la propagation.
– N’en empêchez plus la propagation. Les ordres du Coësre ont changé. Dorénavant, considérez que la contagion existe à Nuln, et aidez du mieux que vous pouvez les Shalléennes à l’endiguer. Ne refusez pas leurs demandes de fonds ou de locaux.
Cela fait partie du plan. »


La jeune femme eut l’air étonnée, avec ses yeux écarquillés, mais si c’était la volonté du Coësre, elle ne la discuterait pas.
Un autre homme s’approcha, fit la même révérence, et parla à son tour :

« Mes services ont l’adresse d’une presse illégale, dans la Neuestadt. Les étudiants qui ont été renvoyés de l’université de l’année dernière comptent faire un grand tractage illégal. J’ai un de mes espions en place parmi eux, il peut agir comme il sera souhaité…
– Ils ne sont plus une priorité. Demande à ton espion d’identifier leurs chefs et de quoi les faire chanter, mais ne contacte pas la police. Je l’utiliserai comme un agent provocateur, lorsque nous aurons besoin de mobiliser la comtesse.
– J’ai terminé le rapport sur les propriétaires des entrepôts des docks, signifia le troisième de la bande. Il y a de nombreux biens à y saisir, comme vous le verrez sur les papiers que j’ai remplis…
– Beau travail. Une bonne saisie renflouera les caisses de la secte, pour financer nos actions.
– L’opinion publique devient de plus en plus tendue contre Maximale Leistung. Il ne jouit plus de la même popularité qu’avant auprès de la classe moyenne. Il est nécessaire de montrer un peu de bonne volonté envers eux…
– Très bien, tu en parleras à la prochaine réunion du conseil de la ville. Nous augmenterons le délai avant la fin de la limitation du prix du pain, et il faudra réfléchir abattre le péage du Grand Pont. Ce n’est pas comme si nous aurons longtemps un souci avec l’argent… »

Les discussions s’enchaînèrent ensuite. Steiner répondit aux questions, prodigua des conseils, nota mentalement les choses importantes à devoir vérifier lui-même — il prit des adresses de lieux importants, des noms de personnes qu’il faudrait éloigner ou rapprocher des opérations, et surtout, ceux qui étaient en ligne de mire pour être admis — chacun des acolytes de Reinhard était responsable de ceux qu’il faisait rentrer dans la secte, et le prix serait important s’il amenait un traître ou un espion parmi la bande.
Reinhard. Steiner était l’une des dernières personnes sur terre à encore connaître le nom de son patron. Il n’osait jamais l’utiliser à l’oral. Il n’aimait même pas y penser. C’était commettre un blasphème, comme à l’époque où il utilisait trop familièrement le nom d’un saint. Et pourtant, il savait que son maître n’était qu’un homme de chair, il fut un temps où il pouvait le traiter de façon tellement plus simple…

Cela l’attristait. L’envie, en voilà, un poison. Il aurait toujours l’impression d’être le second.
À quel point le second d’un Dieu est-il triste ?

« Très bien. Vous avez bien servi. Continuez, et je vous remercie tous. »

Ils s’inclinèrent et s’en allèrent un par un. Steiner resta dans le bureau encore vingt minutes, à la lueur d’une simple bougie, à relire de la paperasse, à apposer quelques sceaux sur des notes de frais et des choses très mineures. Ses yeux lui faisaient très mal, mais il avait l’habitude de veiller tard — ce n’est pas comme si quelqu’un l’attendait à la maison.
Steiner n’avait personne pour lui. Personne. Pas comme Max’, qui avait ramené sa famille dans la secte. Pas comme Frida, qui s’était trouvée un amant parmi ses sbires. Et même pas comme Irmfried, qui avait perdu sa sœur — Steiner n’avait jamais eu personne pour lui. Ses parents ne l’avaient jamais vraiment aimé, il n’avait pas eu d’amis à l’école, et pendant des années, il avait accepté que ce serait la fin de son existence : rentrer chez lui dans une maison trop vide et trop silencieuse, à lire le journal en pyjama dans son lit, avant de se coucher sans personne pour lui dire bonne nuit.
Ça le rendrait triste. Cette tristesse avait servi aux esprits farceurs des Nurglings pour lui chuchoter des rêves, et l’encourager à aller trouver la pire personne possible pour combler son vide : Mémé Gâteuse.
Il était tombé amoureux de la vieille. À moins qu’il ne la prenne pour sa mère. Sûrement les deux à la fois. C’était ainsi, avec sa façon de percevoir les choses : tout était tellement mélangé.
Au fond de lui, il rêvait que Reinhard Faul l’embrasse sur les lèvres — mais il n’avait eut d’yeux que pour le pistolier Brandt. Il aurait aimé que le Grand Coësre s’occupe de lui comme un père — mais leur relation avait toujours été trop sérieux, trop professionnelle ; Steiner était trop utile, trop pour accompagner la secte dans ses opérations dangereuses, trop pour aller avec lui au Stirland. Il fallait toujours quelqu’un pour la paperasse, le recrutement, pour donner le change et contrôler l’administration. S’il avait été plus médiocre, peut-être aurait-il pu être aimé.
Ou bien peut-être qu’il ne serait jamais rentré dans le groupe non plus.

Ayant terminé, il souffla sur la bougie, alla devant le porte-manteau de la porte pour récupérer sa veste, et il ferma soigneusement sa porte derrière lui alors qu’il retournait dans le bureau principal, où le concierge venait tout juste de terminer le nettoyage.

Il dépassa une étagère. Quelque chose attira son regard, alors, il s’arrêta, recula, et observa : c’était le meuble sur lequel on posait les envois postaux. Il y avait là des lettres, des colis, des choses qui devaient être traitées. Elle était quasiment vide, car tout le monde avait bien bossé, mais il y avait une toute petite boîte recouverte de papier crépon, avec une étiquette.

Sur cette étiquette, un timbre postal, à la jolie xylographie représentation un lion rugissant — un timbre de la comtesse Emmanuelle, cette grande introuvable. Le colis était adressé à Maximale Leistung — Pour ses yeux seuls et avait été livré de façon expresse. Il se pencha pour renifler : ça sentait le jasmin. Visiblement, la comtesse, ou quelqu’un de sa famille proche, était fan du prévôt. Élégant, beau comme tout, charismatique, Nurgle n’avait pas été avare en cadeaux avec son champion, lui que Steiner avait connu à l’époque où il n’était qu’un clochard puant et apeuré, que Steiner devait faire passer pour son simple matelot de barque.

Steiner sentait que quelque chose clochait.

Il aurait pu juste laisser le colis là. Il n’était pas pour lui. Et ça serait tellement impoli, de vérifier le parfum qu’une noble délurée offrait au bourgmestre de Nuln. En quoi c’étaient ses oignons ? Si Reinhard ne s’intéressait même pas à sa fonction pour laquelle il avait sué sang et larmes pour lui permettre d’être élu, qui était-il pour rattraper ses affaires ?
Mais au fond de lui, malgré toute sa jalousie, il demeurait un loyal serviteur, qui aimait son Coësre. Quelque chose, il ne savait pas quoi, une simple intuition, l’inquiétait dans cet envoi…

Il attrapa le colis sous le bras, il retourna à sa porte, chercha sa clé, se trompa de poche, et galéra ainsi avant de pouvoir ouvrir. Il ferma bien derrière lui, s’approcha de son bureau, chercha son briquet pour rallumer la bougie, et s’assit sur son fauteuil. Avec un petit coupe-papier, il défit très facilement les petites cordelettes en chanvre, décolla le papier crépon sans trop le déchirer, et il révéla la petite boîte.
Il y avait un message dessus. Il le lit. C’était court. Mais obscur. Pas ésotérique, juste étrange. Il fronça des sourcils. Hésita.
Et alors, il eut peur — mais plus pour lui. Il eut peur pour le Coësre.



Reinhard avait passé un bon moment à jardiner. C’était une chose agréable à faire, même s’il était très débutant dans la matière — les Norses faisaient de très mauvais traités d’agronomie, et c’est uniquement avec son propre courage et sa maîtrise de l’aethyr qu’il se lançait dans un tel projet. Il n’était pas certain de pouvoir parvenir à grand-chose, heureusement, il n’y avait personne pour lui faire des reproches ; Sigrid s’intéressait à de la magie beaucoup plus noble, et regardait par-dessus son épaule simplement quand il fallait retranscrire et réciter des sorts, ou s’occuper de potions. Ça, c’était un projet plus ambitieux, et plus original de la part du Coësre.
C’était un bon moyen de noyer le poisson, et neutraliser l’inquiétude de Furug’ath. Le démon vint lui parler, un peu tard dans la soirée, mais après avoir vu que Reinhard s’occupait tranquillement en préparation du Carnaval, il le laissa tranquille, sans se douter de la poption que le mage avait fabriqué dans son dos…

Ensuite, Reinhard put passer le reste de sa nuit avec ses valets, et en apprendre plus sur les rumeurs qui circulaient. Il eut un nom : Werner. Il devait y avoir deux ou trois Werner dans la secte, alors il dût pousser pour en obtenir davantage. Il laisserait à Sigrid le soin d’enquêter sur les bonnes informations données par le garçon, et ainsi, l’umbramancienne se chargerait de trouver qui osait démoraliser les troupes, afin de lui enseigner qu’il ne fallait pas répéter tout ce qu’on entend dans les tavernes, en plus de l’interroger sur qui avait dit ça…

Étrangement, alors que Reinhard avait envie de dormir, il se réveilla en plein sommeil, lorsqu’il sentit une énorme douleur à l’abdomen, comme un ulcère à l’estomac. Ça ne dura pas longtemps, mais il ne parvint pas à retrouver ses rêves après ça, tout juste se contenta-t-il d’une petite sieste pour avoir une parodie de bon sommeil.




Au réveil, en retournant dans la salle du trône, il y avait du monde. Ses acolytes étaient réunis, en parlant à voix basse. De nombreux courtisans conspiraient en chuchotant bruyamment. Tout le monde ferma sa bouche en voyant simplement le Grand Coësre et sa grande cape entrer dans la pièce, suivi par ses hommes de chambre qui l’avaient préparé.

Sigrid s’approcha tout près de Reinhard. Elle ne faisait jamais ça : d’habitude, on attendait que le monarque soit assis sur le trône pour parler avec lui, et à voix haute. Aucune messe basse, surtout en public, c’était une insulte à l’étiquette. Même chez des Nurglites dégénérés, il y avait un protocole à respecter, pour de bonnes raisons.

L’Umbramancienne avait l’air penaude, mais sérieuse. Derrière elle, le reste des acolytes camouflaient leurs visages, tournaient leur dos à Reinhard. Il pouvait jurer que Frida était en train de pleurer.

« Coësre », fit Sigrid avec une petite voix rauque. « Il… Il y a eut quelque chose hier…
Steiner… »


Elle n’avait pas eu besoin de terminer sa phrase.

Deux jets de « jardinage magique » de Reinhard : 16, 14. Tu galères, et c’est pas pour l’instant que tu vas réussir à bien nourrir ta secte de choses bizarres.

Jet de charisme : 7, réussite.

Jets de résolutions pour Steiner.
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

Il faut du temps pour que l’annonce de Sigrid atteigne mon petit cerveau. Je lui fais répéter, plusieurs fois, pour être sûr d’avoir bien compris et qu’il ne s’agit pas d’une blague douteuse. Je reste ensuite plusieurs secondes à regarder le vide, à me laisser pénétrer par l’information. Plus de Steiner. Plus jamais. Comme ça, brutalement. Je dis d’une voix aiguë :

« D’accord. Je-je reviens. »

Je me précipite avec de grandes envolées de cape vers le bureau, puis je ferme soigneusement la porte derrière moi. J’abandonne sur place Sigrid, Frida et les autres. Néanmoins, il n’y a pas besoin de coller l’oreille à l’huis pour m’entendre sangloter.

J’avais rarement picolé avec Steiner, mais c’est pas pour ça que je me foutais de lui. Je lui avais donné tout l’argent qu’il voulait, parce que ça le rendait très heureux d’avoir de beaux habits, de la nourriture délicate etc. Je lui avais donné plein de sbires, parce qu’il aimait exercer le pouvoir. Quand nous sommes partis dans le Sirland, je lui avais laissé la gestion de Nuln et il avait semblé être comme un poisson dans l’eau avec ces histoires-là. Un gars solide le Steiner, qui faisait parti des meubles.

Oui, certes, en passant en revue mes souvenirs, c’est assez clair que je lui ai accordé moins d’attention que les autres. J’étais jamais parfaitement détendu en sa présence, donc nos relations sont restées très professionnelles. C’était pas un calcul de ma part, c’est juste… il m’a connu plus bas que terre, OK ? C’était pas facile de lui jouer mon numéro après ça. Il m’adorait comme tous les fidèles m’adorent, mais… il savait la vérité.

La pensée « j’étais pas là. Je l’ai pas protégé » est venue faire son petit tour dans ma cervelle, et elle m’a fait si mal que j’ai hurlé de douleur, comme si le chagrin plantait un poignard dans mon estomac. Je ne suis pas un très bon Magus, j’ai trop de casseroles pour ça. Steiner le savait très bien. J’ai tous ces sales sentiments qu’on adore, la honte, les regrets, la douleur. J’en profite à fond.

J’ai mis une heure ou deux avant de déboucher une bouteille. Au début je me sentais pas digne de calmer mon âme avec de l’alcool. Steiner mérite pas qu’on l’enterre anesthésié par autre chose. Puis l’habitude a repris le dessus et j’ai entrepris de copieusement me murger. Quelqu’un a frappé à la porte pour me demander si j’avais besoin d’aide, je lui ai hurlé d’aller se faire foutre.

La journée s’est ensuite déroulée… comme elle devait se dérouler j’imagine. Mal. J’ai passé plusieurs heures enfermé tout seul – mais pas mystérieux sur mes occupations grâce aux bruits de morve et de couinements audibles à travers la porte – puis une fois complètement détruit j’ai commencé à me donner en spectacle. Absolument dénué d’amour propre, je suis allé cogner du poing sur la porte de Irmfried. Il m’a ouvert, et ça a été le grand numéro. C’est pas la première fois que je le produis, mais cette fois-ci je me suis donné à fond.

Je l’ai supplié de me pardonner, je me suis mis à genoux en pleurant etc etc tu connais la chanson. Il a eu la réaction habituelle, c’est-à-dire répondre oui à tout et m’assurer qu’il est dans mon camp, néanmoins il garde toujours son visage mort et ses yeux éteint. En deux ans il n’a jamais donné signe d’oublier sa sœur, pas une seconde. Je lui hurle dessus, j’essaie de lui lancer des trucs au visage, je rampe sur le dallage, ça ne change rien. Quand les autres arrivent attirés par le bruit, je suis allongé à plat ventre sur le sol, en train de cogner des poings en pleurant, déjà à moitié étranglé par ma cape à force de me rouler par terre. Un valet me traîne jusqu’à mon lit en me traînant par les aisselles. C’est pas la première fois que je pique une crise de nerf à cause de la pression et de l’alcool, alors passons à autre chose.

Le lendemain après-midi, ça a été l’enterrement, auquel j’ai assisté dans un état second. Je sais qu’on a mis ce qui restait de Steiner dans une boîte à peine assez grande pour contenir un chat. On a planté de très jolis champignons sur sa tombe dans le cimetière des égouts. Je me souviens pas vraiment de ce qui s’est passé, j’étais surtout concentré à ne pas m’évanouir. Mais c’était comme tous les enterrements j’imagine, un tas de genre qui restent debout à regarder un trou se faire reboucher. Ça fait une occupation collective, tout le monde est content.

Ensuite j’ai dormi, ayant deux nuits de sommeil en retard sur mon agenda. Ça nous emmène au surlendemain. J’aurais aimé pleurer dans mon lit un mois ou deux, mais j’ai pas le temps. De toute façon je crois que tout le monde a des fourmis dans les jambes. Le conseil de guerre se retrouve spontanément dans la salle du trône, à une heure assez matinale si on tient compte des libations qui ont suivi l’enterrement. Même Irmfried est là, mais je peux pas dire quelle tronche il tire parce que j’ose pas le regarder dans les yeux.
Moi je suis… ben pas en forme, on va pas se mentir, mais pas aussi abîmé que je pourrais l’être. J’ai bien dormi. Je suis presque sobre, parce que je dois bien à Steiner un esprit clair pour m’intéresser à son meurtre. J’ai pas bu après l’enterrement. C’est pas une idée qui me viendrait tous les jours, mais là je me suis dit que je devais être le plus intelligent possible. On a pas souvent des discours anti-drogue à Nuln, il faut me pardonner qu’une idée aussi simple mette autant de temps à me parvenir.
Là je suis vautré sur mon trône, en train de siroter une tasse de café excellent pour le tonus. J’entame les hostilités, détruisant le silence qui s’était naturellement installé après les « salut ça va » d’usage. J’ai une voix un peu cassée, mais claire :

« Sigrid… excuse-moi, j’ai même pas demandé l’autre jour : qu’est-ce qu’on sait de ce qui s’est passé ? »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Obtenir la dépouille de Bernhard Steiner n’avait pas été bien compliqué — le Premier échevin de Nuln, tué dans un acte criminel, allait évidemment être emmené à la morgue avant que les sombres frères de Mórr ne puissent mettre leurs squelettiques mains dessus. Discrètement, ce qui restait de l’acolyte de la secte de Nurgle fut enfermé dans un sac, et traîné par des sbires de confiance de la secte jusqu’au plus secret repaire du Coësre au fin fond des égouts.

L’horrible cérémonie fut en comité réduit. Il était inutile de courir des risques à organiser d’immenses funérailles réunissant toute la secte, Steiner lui-même aurait été contre, ce bon professionnel sérieux de Steiner. Mais tous ses anciens collègues proches firent l’effort de se réunir, y comprit Heidemarie qui était pourtant de moins en moins présente. Tous vêtus de noirs, les visages voilés, ceux qui avaient été liés par Mémé Gâteuse prirent le temps de dire une dernière fois au revoir à leur camarade. Tous étaient entachés d’une grande tristesse, renforcée par le lien d’aethyr qui les unissaient tous — chaque fois qu’une larme coulait d’un œil de Reinhard, la même goutte se formait dans tous les globes de tous les survivants.
La mort de Steiner avait physiquement meurtri leur âme. Eux qui pendant deux ans et demi avaient tant risqué et réussi, découvraient enfin le risque de perdre l’un des leurs.

Sigrid, elle, avait assisté à cet enterrement de loin. Garde-du-corps et apprentie personnelle du Coësre, elle ne partageait pourtant pas le même lien qui unissait ceux de la première heure. Au contraire, elle parut étonnamment froide, à dévisager longuement chacun des invités présents.


Réunis à nouveau dans la salle du trône, le conseil avait été restreint. Hormis les valets et les gardes en faction, il n’y avait que quelques courtisans, et les acolytes. Reinhard commença immédiatement par des demandes sur le meurtre de Steiner — il était évident que la mort de leur ancien collègue serait une grande priorité.
Pourtant, l’ex-umbramancienne n’offrit pas de mots de réconfort, et elle parla plutôt d’un air direct, comme si elle traitait n’importe quelle autre affaire :

« Je me suis rendue sur les lieux du crime et j’ai pu obtenir une copie du rapport de police.
C’est un colis piégé qui a tué maître Steiner. Une petite boîte remplie de poudre, avec un détonateur qui a enclenché une flamme au moment où il l’a ouvert. L’explosion a été suffisamment importante pour le tuer et faire des dégâts à son bureau.
Je ne pense pas qu’il était la victime attendue — Le concierge interrogé par la police a décrit qu’il a pris un seul des colis qui attendait sur le meuble des envois postaux, alors qu’il avait déjà traité les siens dans la matinée. Quelque chose a dû attirer son attention, et il a souhaité vérifier. »


Frida grogna. Et avec une petite voix triste, il se mit à se hasarder à des conjonctures.

« Il a dû sentir que quelque chose clochait… Steiner a toujours été le plus intelligent d’entre nous… »

C’était un propos étonnant de sa part : Elle et Steiner n’arrêtaient pas d’être rivaux, hostiles l’un envers l’autre. Pourtant, il était clair que son affect n’était pas feint : elle était toute blanche, et avec des yeux rougis. Elle l’avait sincèrement pleuré.

« Il y a eut une explosion à l’hôtel de ville et le deuxième homme de la prévôté est mort, enchaîna Sigrid sans autre commentaire. Des funérailles publiques seront obligatoirement organisées. Le peuple tout entier va demander des explications sur cet attentat. Et Maximale Leistung doit être considéré comme en danger.
– On va renforcer la présence policière auprès du sosie, prévint Irmfried. De même, nos flics vont mettre les bouchées doubles pour organiser des perquisitions et des fouilles — le tribunal ne pourra pas nous les refuser.
– Il faut également considérer que nous sommes tous en danger, nota Sigrid en volant à nouveau la parole. J’ai… Des raisons de penser que l’attentat visait notre confrérie, à travers Steiner. Il va falloir moins se rencontrer au cours des prochaines semaines. Réduire nos sorties et nos actions à travers la ville, au moins jusqu’à la Geheimnisnacht.
Il faut également choisir un successeur à Steiner, parmi sa propre cellule. Le choix vous revient évidemment, Coësre. »


Elle désigna de la tête quatre sectateurs qui attendaient silencieusement au bout de la pièce. Trois hommes et une femme, tous bien habillés, à la manière des bourgeois — comme Steiner, ils semblaient impeccables et issus des bonnes écoles de Nuln.

« Tu sembles bien pressée de vouloir le remplacer, feula Max’.
– La place qu’occupait Steiner était essentielle pour nos opérations. Je suis désolée, mais il faut à tout prix que quelqu’un prenne sa suite et coordonne ses affaires.
– Tu ne parles pas de l’essentiel : Il faut venger Bernhard ! Quelqu’un l’a tué, c’est personnel ! Est-ce que tu as une piste ?! »

Il y a des années, Steiner avait suggéré à Reinhard de se débarrasser de Max’. Mais aujourd’hui, le contremaître semblait rempli de colère, une autre réaction émotive à la perte d’un frère d’armes.

Sigrid fit la moue. Elle ouvrit son manteau, tira un petit quelque chose, et s’approcha du trône.

« Ce petit papier légèrement calciné a été retrouvé au pied de son bureau. Je pense qu’il était avec le colis. »

Elle se pencha, et chuchota à voix basse pour les oreilles de son maître seulement :

« N’affichez pas la moindre réaction. Ne dites rien. Nous en discuterons ensemble. »

Un bâton de fusain avait griffonné quelques phrases manuscrites sur un brouillon.
Puisque la fin nous attend tous, je te la réserve d’abord. Et sache que je t’observe avec des yeux qui t’appartiennent.


« J’ai comparé l’écriture sur ce papier à la missive non-envoyée que Steiner a récupéré dans une caravane de Stryganis, tués sur la route du Wissenland par des guérilleros Söllander : C’est exactement la même que celle d’Eva Seyss. La servante de l’Ordre Gris a tué Steiner. »

La réaction au nom provoqua dégoût, colère, mais aussi, même si personne n’osait le dire… De la peur, montrée en quelques sourcils obliques sur les mines des sectateurs.

« Le colis piégé était une arme efficace, mais qui sera sa perte : Le mécanisme utilisé pour déclencher l’explosion était trop subtil pour être parfaitement artisanal, il a nécessité du matériel et un atelier. Avec l’aide de la police, nous devrions avoir rapidement une piste, mais ils risquent de perdre du temps à chercher du côté de suspects trop attendus — rebelles Söllander, révolutionnaires pro-liberté, hérétiques Sigmarites…
Je pense avoir une piste plus franche. Je crois savoir comment ma collègue agit. Si vous me l’autorisez, je peux essayer de partir à sa recherche — mais cela voudra dire que je ne serai temporairement plus à vos côtés. »


Heidemarie, alors, leva le museau, et s’immisça : d’une petite voix fluette, et élégante, elle leva la main, et commença à parler :

« Pardonnez-moi, mais, j’ai peut-être une idée…
La mort du Premier échevin va obligatoirement provoquer une réaction. Ce n’est pas un petit meurtre. En plus des funérailles de la ville, la comtesse elle-même, alors qu’elle se cache, va bien devoir donner des nouvelles d’elle, en personne, son conseil présent en ville ne sera pas suffisant : ça serait une insulte.
Si elle vient d’elle-même à Nuln, ou envoie sa nièce, ou quelqu’un de confiance pour la représenter, l’effet sera le même : j’aurai enfin une occasion de me présenter, et de demander à redevenir une de ses damoiselles d’honneur. Je peux retourner dans son entourage, tout près d’elle. Là où nous pensons que se cachent les derniers serviteurs de Slaanesh. »


Il y eut un certain silence. Max’ grogna une objection :

« Tu es attendue aux côtés de ton époux. Et on ne va pas laisser le sosie s’occuper de tout tout seul…
– Au contraire : Maximale Leistung pourrait estimer que je suis en danger, et vouloir trouver un moyen de me mettre en sécurité — ça serait un prétexte recevable, et même un encouragement pour que la comtesse accepte.
Une fois auprès d’elle, je pourrai investiguer et agir, même hors de Nuln.

– Mais tu serais seule, Heidemarie, fit tristement Frida. Tu n’aurais personne pour te surveiller, tu pourrais devenir un otage. On pourrait te perdre. »

Heidemarie sourit tendrement, et prit une voix plus franche :

« Nous n’avons aucune piste sur Eva Seyss. On donne des coups d’épée dans l’eau, et nous pouvons tout perdre avant l’éclipse.
Grand Coësre, je… Je ne te suis d’aucune utilité ici. À quoi est-ce que je sers ? À recruter quelques petits nobles, à donner le change au conseil de la ville ? Je suis inutile.
Près d’Emmanuelle, je peux réellement servir, je peux aider à retrouver la tueuse de Steiner.

– Tu serais entourée de l’armée de la comtesse, ses services secrets, ses chapelains… Ce n’est pas la même envergure.
– Grand Coësre, je t’en prie, fit-elle en venant s’agenouiller au pied du trône. Envoie-moi là-bas, je veux faire payer à ces salopards pour ce qu’ils ont fait à Steiner. Pour toi. Pour nous. »
Jet d’investigation de Sigrid : 1, réussite critique
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

J’ai une assez bonne habitude des magouilles des bas fonds pour donner le change. Je jette un petit coup d’oeil ennuyé au bout de papier, puis je le chiffonne dans ma poche comme si il ne contenait rien d’important. En réalité je me sens très mal et je deviens tout blanc, écoutant à peine ce qu’on me dit ensuite. Un traître ? C’est bien une petite méthode de pute d’umbramancienne. Je regarde Frida, Max… pas eux. C’est pas possible. Ils ont eu chacun cent fois l’occasion de me tuer, déjà. Puis y a eu le sort de Mémé entre nous. Je sais pas quel effet il a eu exactement, jamais trouvé dans ses bouquins, mais je crois pas qu’il nous laisserait faire ça. J’ai essayé d’expliquer l’effet étrange du rituel sur nous à Sigrid, mais elle a seulement haussé les sourcils. On a pas la même approche de la magie, sans doute grâce – ou à cause – de son éducation dans les Collèges. Elle aime bien ce qui est très bruyant, très puissant, elle se fiche de prédire la météo ou de faire de la lumière. Elle ne prend pas le temps de regarder les jolies couleurs du Dhar. Elle adhère moins au folklore, disons, ce qui peut avoir de bons aspects. Comme regarder d’un œil extérieur la secte et me prévenir des espions.

Heidemarie nous expose son plan. Elle propose de s’infiltrer dans l’entourage de la Comtesse, les collègues protestent pour des raisons évidentes, mais elle insiste. Elle s’agenouille même à mes pieds pour me le demander à moi, personnellement. Je bredouille d’une petite voix :

« Ben euh… mais si il t’arrive quelque chose ? »

Je vois ses yeux se voiler de déception, de tristesse. Oh non ! Je supporte pas quand elle fait ça. J’essaie de rattraper le coup :

« Non j’ai pas dit non tout de suite, ça serait très intéressant que tu sois là bas mais… les autres ont pas tort non plus. Mon sosie est aussi con qu’une poule. Comment il va faire tout seul ? Je veux bien y aller de temps en temps, mais ça collera pas avec les conseils de prudence de Sigrid si je me balade entre deux identités d’un bout à l’autre de la ville. Non ? »

Je finis mes objections par un point d’interrogation, car je sais plus vraiment ce que je veux. J’arrive pas à réfléchir quand Heidemarie veut des trucs. C’est une fille, elle est jeune, riche, elle cause bien… on aurait envie de se lever du trône parce qu’on s’est trompé de place quand elle est là. Frida et Sigrid, ça c’est de la bonne cagole à l’ancienne, ça je connais. Elles sont obligées de faire des boulots de bonshommes parce qu’elles sont pauvres. Je peux pas parler à Heidemarie pareil. Y a un espèce d’atavisme de bouseux là-dedans. Bref, je finis par lâcher :

« Mais bon, t’as raison dans le fond, on va pas retrouver l’autre connasse en restant cachés dans les égouts… mais tu saurais être vraiment prudente ? Parce que tes trucs qui servent « à rien » là, avec les nobles et tout… bah tiens, pas plus tard que l’autre jour, t’étais pas là, on cherchait le magasin de grolles là… deux heures on a tourné autour ! On trouvait pas ! Enfin tout ça pour dire que c’est la merde si tu meurs. »

Et je suis sincère. Ça m’a vraiment fait chier de tourner en rond pour trouver des chaussures de riche parce que je connais pas le quartier. Ce que je veux dire, mais où le vocabulaire me manque, c’est que c’est très précieux quelqu’un qui connaît les nobles, l’argent, et le reste. Steiner aussi il connaissait des trucs, mais il est plus là…
Je relève le nez vers ses potentiels remplaçants. Depuis tout à l’heure je les ai bêtement oubliés. Ça parle, ça parle, et on laisse des mecs debout dans un coin de la pièce. C’est triste à dire, mais j’ai l’habitude de voir les fidèles comme des silhouettes debout dans un coin en ma présence. Ça ne me choque même plus. Ils sont trop nombreux. Je fais un signe de tête à Max :

« On peut pas leur donner un siège, à eux ? »

C’est embarrassant si je le fais moi-même, rapport au trône et ce qui s’en suit. De toute façon j’ai déjà tenté d’être poli, de me rappeler ce que me disait ma maman à propos de tendre les plats à table et tout ça, ça fait tout un bazar à chaque fois, j’ai renoncé. Les sbires de Steiner ? Je crois que je les ai déjà vu deux trois fois, en passant. Le défunt en parlait souvent en tout cas. Il avait l’air content. Je lui ai jamais demandé si il en avait un préféré ou quoi, ça m’est pas venu à l’idée qu’il puisse mourir un jour…
D’ailleurs, Sigrid m’a dit que je devais choisir son successeur. Je comprends la nécessité, mais c’est bien emmerdant. Bon, autant pas être pudique – ou du moins commencer à l’être aujourd’hui -, je croise le regard des quatre nouveaux venus bien habillés. Je sais pas commander, mais je sais déléguer, et dans le cas présent le problème revient aux sbires eux mêmes. Je leur demande simplement :

« Y en a un parmi vous qui saurait faire le boulot de Steiner ? Enfin je vous laisse en parler entre vous, je reviens, faut que je discute de trucs de sorciers avec Sigrid dans le réservoir. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Reinhard n’eut qu’à suggérer de confier des sièges aux agents de feu-Steiner, et presque aussitôt, ses acolytes s’étaient mis en ordre. Irmfried et Max s’approchèrent d’un tas de fauteuils cabossés empilés les uns sur les autres, en attrapèrent deux chacun, les posèrent juste devant le trône, et le commissaire de police claqua des doigts pour inviter les bourgeois à s’asseoir.

Maintenant rapprochés du Coësre, ils se mettaient à trembloter tout en inclinant bien leurs têtes, de sorte à ne pas croiser le regard de leur monarque. Silencieusement, ils s’installèrent, l’un d’entre eux qui n’osait pas recevant les mains d’Imrfried sur ses épaules pour le forcer à poser ses fesses sur la chaise.
C’est alors que le Coësre eut l’originalité de leur demander de choisir leur futur successeur eux-mêmes. Leurs petits yeux penauds s’observèrent mutuellement, sans trop comprendre : peut-être leurs cervelles s’agitaient pour essayer de déchiffrer l’ordre, et lui donner plus d’explications qu’il n’y en avait réellement.


Sigrid quitta donc la pièce seule avec le Coësre. Les deux entrèrent dans le grand réservoir privé, celui où seuls elle et le magus pouvaient librement pénétrer. Il y avait là l’établi et les tables sur lesquelles ils travaillaient ensemble, que ce soit pour lire des grimoires, ou créer des potions.
L’Umbramancienne ferma derrière eux, et commença tout de suite à parler, ayant deviné les intentions de son mentor :

« Tu y as pensé aussitôt que tu l’as lu. Eva Seyss n’essaye pas de faire une devinette très subtile. »

Elle soupira un coup, tout en s’asseyant à moitié contre une table.

« Elle et moi avons grandi à la même école. Les Umbramanciens sont experts dans la subversion, le subterfuge, l’intrigue… Peut-être utilise-t-elle des espions dans la secte. Peut-être est-ce qu’elle bluffe, et cherche simplement à déstabiliser ta famille, et toi-même, en écrivant des choses aussi futiles. Peut-être a-t-elle deviné que Maximale Leistung est un agent de Nurgle ; mais comment peut-elle savoir que le Coësre et le prévôt sont une seule et même personne ?
Tu affrontes un ennemi redoutable, mais ne t’y méprends pas : le pouvoir c’est juste une illusion, une ombre sur un mur. Cette fille n’est pas omnisciente. »

Elle marqua une pause, et, discrètement, tira un des ouvrages de Mémé Gâteuse qui était fermé sur la table.

« J’ai… Continué d’étudier ce que tu m’as demandé de fouiller. Ce… Lien que l’ancienne magus a noué, entre toi et les autres acolytes. Je ne suis pas certaine de ce que je vais dire, mais…
Mais j’ai peut-être une hypothèse à formuler. »

Elle posa ses pieds sur l’assise d’une chaise, tout en ouvrant le bouquin ; c’était un ouvrage mal relié, un grimoire à la couverture en bois, et où les feuillets semblaient être des parchemins de peau de rats. L’encre était étrange, souvent, on avait l’impression que les lignes verdâtres avaient été rédigées avec une concoction de bile ou d’excréments, que le temps n’avait pourtant pas effacée grâce à de bons mélanges.
Sigrid ne s’était pas gênée pour ajouter ses propres notes, à celles de Mémé, et à celles de nombreux sorciers précédents qui s’étaient emparés du livre au cours des générations — certaines pages étaient parfaitement incompréhensibles, tant les runes semblaient anciennes, ou issues de dialectes corrompus.

« Dans les sectes chaotiques, le plus difficile, c’est toujours d’assurer la loyauté et la fraternité entre ses membres. Mémé a été douée dans son recrutement — elle a choisi spécialement ses acolytes dans toutes les franges de la société Nulner, si bien que presque chacun d’entre eux était indispensable à sa façon ; si Frida ou Brandt n’étaient que des sbires armés, ils étaient d’excellents combattants, quant à des gens comme Schneeberger, von Bedernau ou Steiner, ils avaient accès à des documents et des ressources essentielles pour faciliter les opérations.
Tous ont été recrutés relativement récemment, d’après ce que j’ai pu comprendre. Aucun d’entre vous n’était particulièrement convaincu par le service envers le Pestilent, alors qu’elle a commencé à vous envoyer fouiller cette galère où se cachait Furug’ath. Elle a… Trouvé un moyen d’accélérer ce qui aurait dû prendre des années et de nombreuses épreuves. Elle vous a transformé en fantassins pour sa propre volonté. »


Elle montra le livre à Reinhard. Il y avait écrit là des formules magiques, et de grandes prières, au sujet d’une chaîne d’argent qui aurait été forgée par Slaanesh pour enchaîner des âmes et les lier à lui à distance — la chaîne aurait été obtenue par un Porte-Peste farceur, après que celui-ci ait passé un marché avec une démonette, un échange de bons procédés comme seuls des démons pouvaient en faire.
Une Horreur de Tzeentch avait réussi à vaincre le Porte-Peste au cours de la 788e guerre entre Nurgle et Tzeentch, et avait bossé sur la chaîne pour en copier l’effet et la transformer en formule magique. C’est un chamane Varg, offrant ses services à des Norses servant les Dieux du Chaos, qui amena le premier cette formule dans les mondes humains, il y a trois mille ans de ça.

« Ce lien vous permet de… Percevoir les sensations, et les sentiments des autres. La principale utilité du sort, lorsque les chamanes de Norsca l’ont utilisé, c’était de synchroniser les actions de guerriers, capables de tous agir à la fois comme une seule personne. Si le sort est répété et encouragé de nombreuses fois, il devient possible d’échanger les souvenirs, de communiquer des pensées et des songes sans ouvrir la bouche, voire-même de contrôler quelqu’un d’autre physiquement — une sorte de grande conscience collective peut être formée par votre lien.
Mémé Gâteuse est morte avant de vous tisser une chaîne aussi puissante entre vous. Peut-être comptait-elle d’ailleurs tous vous tuer assez rapidement après avoir récupéré Furug’ath, ça expliquerait la violence qu’elle a eut à ton égard… »


Elle laissa Reinhard réfléchir de lui-même quelques instants, avant de reprendre.

« Le lien entre vous est incomplet. Mais il est présent. Quand l’un d’entre vous est triste, tous les autres le sont. Quand l’un d’entre vous est blessé, vous souffrez tous à la fois.
Au moment où Steiner est mort… Est-ce que tu as… Ressenti quelque chose ? »

La nuit où Steiner était censé mourir, Reinhard s’était réveillé avec une douleur horrible à l’abdomen. Mais il n’avait plus eu de symptôme suivant.

« C’est encourageant. Peut-être est-ce que le lien qui vous a été forcés entre vous durant la messe noire n’est sommes toutes que très superficiel.
Mais malgré tout, ce que j’ai pu déduire dans ce grimoire — ce que j’ai traduis, ça m’inquiète franchement.
Le lien a ce grand défaut ; si tes acolytes sont peut-être incorruptibles, et prêts à mourir pour toi, vous risquez petit à petit de souffrir de plus en plus, si vous tombez les uns après les autres… C’est une chaîne. Si quelques anneaux cassent, tout le lien peut être rompu. »


Elle tiqua des lèvres.

« Furug’ath…
Nous savons tous les deux qu’il t’utilise. Un démon ne pense jamais qu’à lui. Même un démon de Nurgle, qui t’aime sincèrement, qui t’admire… Il trouverait que c’est de l’amour que de te transformer en esclave à jamais.
Pourtant, Mémé était prête à tout pour le récupérer. Tu m’avais expliqué, une fois, que c’est quand Mémé a essayé de te tuer, que tu as accepté de passer un pacte avec le Grand Immonde.
Nous savons tous les deux que tu ne parviendras pas à remplir ta part du contrat. Ton âme est gagée, et Furug’ath récupérera tous les fruits de tes aventures. Tu n’es pas le premier à être à cette place. Il y a eut… D’autres magus victimes du même marché à travers les siècles. Mémé Gâteuse elle-même a été victime de ses traités, et je pense que c’est pour ça qu’elle était si désespérée de récupérer la présence matérielle du démon ; elle travaillait sur un moyen de défaire le pacte qui la liait à cette créature, et pour une raison ou une autre, elle devait estimer que tu étais devenu un danger pour elle. Tu parles d’une prophétie auto-réalisatrice… »


Elle approcha son visage, et chuchota — comme si des murmures les empêcheraient vraiment d’être écoutés par l’Au-Delà.
Elle jouait à un jeu très dangereux.

« Le Scion de Tzeentch, peu importe ce que c’est…
Tu pourrais obtenir une faveur de Nurgle en personne pour passer au-dessus de Furug’ath. Ou alors… Tu pourrais demander l’aide d’Egrimm van Horstmann, pour te débarrasser du contrat. Si j’en crois ce que j’ai lu, l’Archi-traître a des connaissances qui dépassent tout ce que l’humanité connaît. »
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

Je caresse distraitement les ouvrages de Mémé du bout des doigts. Ceux-là, je ne peux pas les lire parce qu’ils sont dans des langues bizarres, et je suis impressionné par le boulot qu’a abattu la petite. J’ai déjà dû me coller aux journaux de la vieille, et en plus d’être inintéressants et insultants à mon égard, ils sont mal écrits. Enfin j’ai eu l’occasion de me frotter à ce qu’une chaotique estime être une bonne mise en page, et imaginer la chose dans des langues mystiques me fait frissonner d’horreur. Je commente distraitement pendant que Sigrid parle :

« Ouais, j’imagine que ce rituel était pas fait pour me faire plaisir. »

Sigrid me demande les effets du rituel. Je lui raconte mes souvenirs confus. Le vol du bébé, le sacrifice, l’effet que ça m’a fait… mais à l’époque j’étais encore dans une sorte de brouillard. Grand Père a fait quelque chose à mon cerveau, il fonctionne différemment… je ne sais pas exactement comment ça marche. Mes hallucinations sont moins envahissantes depuis qu’on a sacrifié Candiano, tu as remarqué ? C’est plus facile de réfléchir quand je n’ai pas l’impression que Sigmar essaie de voler mon pénis. Mais je me souviens qu’une heure avant le rituel, Heidemarie, Frida, Max et compagnie étaient de complets inconnus pour moi, et qu’ensuite je les connaissais comme je connais mes propres mains (mieux, même). Et même en sachant ça… je ne peux pas souhaiter que la mort de Steiner ne me fasse pas mal. Même si mes sentiments sont artificiels, ils existent tout de même.

Et c’est comme ça que nous en venons au démon. Puis-je en vouloir à Mémé ? Elle était dans le même traquenard où je me trouve actuellement. T’inquiète pas que je tuerais des dizaines de clodo à mains nues si ça me sortait de la merde. Sigrid me rappelle que les démons ne sont pas gentils, je lui réponds sèchement :

« Je sais déjà qu’il me veut du mal. »

Puis je détourne la tête, honteux. Il est plus fort que moi, il peut faire absolument tout ce qu’il veut quand ça lui chante. Et il est structurellement incapable de compassion. Il ne me frappe pas ni rien, il n’a pas l’idée d’être inutilement cruel, mais j’ai compris qu’il a des objectifs divergeant des miens. C’est devenu clair avec l’épisode de la marque. Il va falloir un peu de contexte pour raconter celui-là, alors accroche-toi bien.

Je n’aime pas trop habiter mon corps. Le démon le sait. C’était déjà une faille avant Nurgle, et après… ben ça s’est emballé. Il s’agit d’un phénomène qui nous arrive à tous. On est fascinés par ce qui dégoûte dans un humain. La merde, les maladies… quelque chose est profondément vicié dans nos vilaines petites têtes. Le Grand Père se nourrit de certains aspects tordus de l’humanité. Tu connais la représentation traditionnelle du Magus de Nurgle ? Il a un capuchon pour recouvrir son visage.
Mais même sans ça je serais paumé. Tous les mutants sont cinglés. J’ai vu ma peau pourrir de mon vivant, des mouches vivent dans mon cul et je peux pas savoir quelle tête j’ai avant de me regarder dans un miroir. Ça me plaît que mon Dieu me modifie, mais… c’est si dur ! J’ai peur d’oublier comment être humain, les limites de mon propre corps, parce que le jour où ça arrivera je deviendrai un enfant du chaos. Cette peur est une sensation physique, comme quand on se tient au bord du vide et qu’on a peur d’être aspiré. Je ne peux plus vivre normalement.

C’est devenu flagrant avec l’épisode de la marque, que je vais donc te narrer. Ça s’est déroulé pendant une messe noire. Nous étions déjà nombreux, mais j’étais encore habillé normalement, et pendant une gesticulation scénique j’ai levé les bras. Mes haillons ont révélé mon ventre, et la marque du Chaos qui se trouve autour de mon nombril.

Elle évolue, tout le temps. Elle est à la fois ici et ailleurs, c’est impossible à décrire. Je préfère pas le faire, d’ailleurs. Je t’ai déjà dit qu’elle rendait les gens fous. Moi je la sens pas, mais les fidèles ils voient un morceau des Jardins. Ils veulent la toucher, rentrer dedans, c’est leur seul contact possible avec leur Dieu de leur vivant. C’est juste balot que je sois accroché derrière quoi.

Donc moi j’ignorais m’être dévoilé comme la dernière des catins, et j’ai vu un spectacle… ça aurait effrayé plus brave que moi. Tous les gens devant moi, des dizaines de dizaines, se sont immobilisés comme des serpents. Et leur visage s’est étiré et étiré pour sourire… comme le fait le démon. Une parodie d’expression humaine, répétée sur tous les visages au centimètre près. Une bouche si large qu’elle dépasse des joues, et pleine de dents, mais des yeux fixes et écarquillés, dénués de joie. Et ils ont avancé vers moi au même rythme, comme des morts-vivants. Je ne me souviens pas de la suite, je sais qu’il y a eu un mouvement de foule et qu’on m’a marché dessus. J’ai eu le poignet cassé ainsi que quelques côtes. Pour m’en sortir j’ai dû utiliser la magie et tuer les gens autour de moi, ça a fait sortir de leur transe les autres. Mais plus jamais, jamais, je n’ai jamais négligé mon apparence physique.
Le démon ? Lui il a adoré. Il adore toutes les mutations de toute façon, mais surtout les miennes, il ne tarit jamais de commentaires sur le sujet. Il m’a parlé longuement de la marque, mais j’ai rien compris, c’était du détail technique venant d’un autre plan d’existence. Il aime juste s’écouter parler je crois. Enfin il a des centres d’intérêt très spécifiques, et mon corps en fait parti. Et un démon ne s’intéresse à rien sans raison. Quelques fois je le sens… observer, si le verbe peut convenir quand un démon porte son attention sur toi. Je ne sais pas ce qu’il bricole exactement, mais je n’aime pas le sentir rôder comme ça autour de moi. Il me regarde respirer, dormir, chier, et il chante. Les paroles me sont incompréhensibles, car les démons ont une culture bien à eux, mais je sens que ça me concerne.

Et il y a eu l’épisode des cheveux aussi. Je t’ai pas raconté ça ? C’est lui qui a décidé que je devais les porter longs. Il s’est énervé là-dessus un jour, comme ça. C’est pas son genre de s’intéresser à des détails aussi insignifiants. Toute ma vie j’ai mis des coups de ciseaux là-dedans quand ça commençait à me chatouiller les oreilles, et j’ai voulu me faire ma tonte habituelle. Ça a beaucoup enragé le démon, sans que je comprenne pourquoi. Il a obligé mes cheveux à pousser. Je ne savais pas qu’il pouvait faire ça. Je les ai sentis sortir de mon crâne, je me suis vu changer de tête dans le miroir et j’ai failli hurler – je me suis retenu pour ne pas mettre encore plus en colère Furuga’th. Maintenant j’ai une épaisse tignasse pouilleuse, avec des trucs accrochés dans des mèches engluées de crasse, comme un doigt humain ou de la merde d’oiseau séchée. On peut pas nier que ça a de l’allure, mais ma coiffure pèse plusieurs kilos quand elle est mouillée et ça le démon s’en fiche bien.

Enfin voilà, faut pas être grand clerc pour deviner que je suis dans la merde. Sigrid ne fait que confirmer mes pires craintes. J’ai eu mon lot de ce côté là alors je prends seulement l’air un peu penaud quand la petite sorcière me propose d’aller voir le Tzeentchi suprême pour lui taper la causette. Ah, rien que ça ?

Qu’est ce que je sais d’Egrimm van Horstmann ? C’est vague. C’est un ancien petit ami de Valitch, mais ça ne dit pas grand-chose de leur relation. Cette engeance là, tu sais, ils se comportent comme des chats entre eux. Sinon je ne me souviens pas de tout ce qu’elle m’a dit sur lui. Elle parle beaucoup, c’était y a longtemps… je sais que c’est un très puissant magicien, qu’il a plutôt sévi aux alentours de ma naissance puis qu’il a disparu à bricoler dans une tour quelque part très loin. Je réponds tristement à Sigrid :

« Pourquoi il voudrait m’aider ? J’ai rien à lui offrir. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« C’est simple : Il ne t’aidera pas. »

Sigrid avait répondu ça avec un tout petit sourire mesquin.

« Pas officiellement, du moins.
On a aucune idée de ce qu’est le Scion de Tzeentch, mais tu as pu découvrir un peu l’influence de Valitch et de ses alliés — peu importe ce que c’est qu’ils préparent, c’est gros, assez gros pour que l’héritier de l’Empire soit au centre de leurs complots ; et il semblerait qu’Egrimm van Horstmann n’en fasse pas partie.
Si le Scion de Tzeentch est un projet de leur Dieu, Egrimm ne peut pas frontalement s’y opposer. Imagine qu’un Nurglite prépare une immense épidémie, si bien que ça te rende jaloux ; est-ce que tu crois que tu gagnerais quelque chose à empêcher sa propagation ? Ou alors est-ce que Nurgle serait très en colère contre toi ?
Egrimm ne peut pas laisser ses rivaux gagner. Mais il ne peut pas les arrêter non plus. C’est là que toi, tu es parfaitement situé. En tant que serviteur de l’ennemi héréditaire et absolu du Dieu-Ailé, tu pourras détruire la bande de Valitch. Et il est tout dans l’intérêt de monsieur van Horstmann que tu gagnes, afin qu’il demeure le petit chouchou de sa religion. »

Elle marqua une petite pause.

« Mais pour aller jusqu’à Egrimm van Horstmann, il faut traverser tout l’Empire, deux mers, et la Norsca…
Tu es certain de ton rituel ? »


Elle faisait référence à une idée qui avait traversé la tête de Reinhard, alors qu’il préparait son expédition dans le nord, sous les encouragements de Furug’ath ; nul doute que le Grand Immonde prévoyait également de récupérer de la gloire, en étant celui qui avait détruit le Scion de Tzeentch.
Plutôt que de se rendre en personne jusqu’en Norsca, Reinhard prévoyait d’y envoyer un cadavre, qu’il pourrait posséder, grâce à de la sombre magie dont il avait trouvé les formules et les préparations dans les ouvrages de Mémé Gâteuse. Mais tel rituel possédait évidemment de nombreux risques, notamment celui de quitter son propre corps. Il y avait de très nombreuses variables dont ni lui, ni Sigrid n’avaient la moindre idée — par exemple, qu’adviendrait-il de la marque de sa divinité, scellée dans sa chair ?

« Parce que Irmfried a commencé à faire mettre de côté des corps dans la morgue de Nuln. Quand tu auras un peu de temps, on pourra aller les visiter. »
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

« Ce que tu veux dire, c’est qu’il veut faire chier les copains même si lui rapporte rien ? Un Tzeentchi comme on les aime. »

À ce stade de mes aventures, tu pourrais me catapulter jusque dans un volcan, pendant le voyage je réfléchirais froidement à une façon d’atterrir. On m’envoie dans le grand Nord lointain ? Bien. Bien bien bien. J’ai la trouille ? Oui, évidemment, mais qu’est-ce que ça change ? C’est si éloigné que ça n’a plus aucun sens. Moi, quand je te parle du Nord, je parle du continent au dessus de l’Empire, celui qui est plein de chaotiques, de sacrifices humains intéressants et de neige. Egrimmouchet, il a rien trouvé de mieux à foutre que de traverser tout le continue, encore une autre mer pleine de glace et de vivre sur la frontière entre notre monde et les Royaumes du Chaos. Les lieux-dits ont des noms charmants comme les Fosses Putrides ou la non moins fleurie Montagne Sanguinolente. Il y a des gens qui vivent là-bas, mais si muté et contrefaits que ça n’a plus aucun sens. Déjà que je me sentais perdu dans le Stirland… non, je panique pas parce que j’ai plus assez d’imagination pour ça.

Ce qui me chagrine à la rigueur, c’est de planter un couteau dans le dos de Valitch. Mais elle s’en remettra. Puis elle m’avait pas dit qu’elle avait peur du Premier Oeil, un des chefs de son giga-complot ? Bah je lui arrange ses fréquentations, voilà. Je lui rends service en réalité.

Sigrid me parle du rituel pour parvenir jusqu’au Nord lointain, et je m’anime beaucoup plus. Elle n’aime pas l’idée. Je la sens réticente. Moi je lui affirme avec un grand sourire :

« Oui ! Viens voir, j’ai repris tout ce que tu as dit ! »

Je ne suis pas très soigneux de mes affaires, alors on se dirige vers les piles de feuilles posées à même la boue par terre, à côté d’une grande table recouverte de paperasse aussi. Je montre à Sigrid de grandes pages de vélin recouverts de schémas et de notes. On y reconnaît régulièrement le dessin enfantin d’un corps humain, souvent annoté en rouge de symboles mystiques inquiétants. J’ai l’air fiévreux du passionné qui va faire un monologue sur son sujet favori. Je lui montre des dizaines de barbouillages pour lui expliquer les petites modifications que j’ai apporté depuis notre dernière conversation. Comme souvent, elle a l’air surprise ou choquée par des détails que je ne comprends pas trop.

C’est difficile à rendre comme conversation, parce que ça entraîne beaucoup de vocabulaire technique. Comment expliquer… bah Sigrid elle a passé du temps dans un Collège, ça lui donne une… rigueur que j’ai pas. Elle est comme un artificier qui regarde un enfant jouer dans l’entrepôt de poudre à canon avec un briquet. Souvent elle intervient pour dire quelque chose comme « ah, tu veux parler de l’effet Weber-Meyer ? » quand je lui explique depuis une heure que si je mets les doigts comme ceci, la lumière devient comme cela. Ça ralentit beaucoup le rythme des échanges et je me sens souvent débile. Quelques fois elle crie un truc du genre « tu as pas verrouillé les éléments de Klügürk avant de faire ça ?! » et moi je la regarde d’un air con, parce que j’ai aucune idée de ce dont elle parle. Un jour elle m’a avoué ne pas comprendre comment je ne m’étais pas fait sauter tout seul dès le début de ma carrière.

Là, elle regarde gravement le papier en hochant la tête sans parler et en évitant soigneusement mon regard. Je reconnais cette mine. Elle veut faire un commentaire, elle sait que je vais pas le piger et que ça va être galère. C’est une gentille dans le fond, elle aime pas que je me sente crétin. Malgré tout je suis un adulte, alors je lui demande en soupirant :

« Bon, crache-la ta pastille.

- Je… c’est pas vraiment utile alors… »

Elle pose les yeux à nouveau sur la feuille, expire par le nez, puis trouve le courage de continuer :

« Pour ce que je comprends de la technique Coësre, ça pourrait marcher, mais c’est… impressionnant. Oui, c’est le mot.

- Hein ?

- Bah tu vois ce passage ? Ça a dû te prendre des heures, c’est monstrueux… enfin tu aurais pu contourner le problème en deux minutes si tu avais utilisé le modificateur de… »

Mon expression indique très clairement que si je me fais balancer un nom de famille inconnu à la figure je vais piquer une crise. Sigrid comprend, et poursuit :

« Enfin du coup tu sais pas ce que c’est, doooonc… bah tu as répété un bricolage en boucle et après t’es tout simplement passé au travers de… enfin je comprends même pas ce que tu fais.

- De quoi ?

- Comment expliquer… tu es comme un gars qui voudrait construire un chalet en bois, sauf qu’il sait pas ce qu’est un arbre. Du coup il fait tous les murs en tressant des brindilles qu’il a trouvées par terre, et ça tient et le toit est étanche. C’est prodigieux.

- Ah ouais ?

- En plus toi à la fin tu prends le chalet, tu le fais flotter au-dessus du sol puis tu l’envoies dans une autre dimension. Où est ce que tu as trouvé ce passage ? »

Je hausse des épaules. De toute façon je ne tirerai rien de cette conversation, alors je préfère changer de sujet :

« Tant que j’y pense : on apportera un tatoueur à la morgue. Tu peux m’en trouver un ? Il va reproduire le tatouage dans mon dos sur le cadavre. Il lui faut un truc qui m’appartienne, c’est écrit dans le bouquin, et je préfère ça que mon œil ou je sais pas quoi. »

Mon fameux tatouage moche, qui représente deux loups très mal dessiné devant une lune. J’avais complètement oublié qu’il existait, mais j’ai pas de raison d’y penser. Jamais personne en me voyant torse nu se dirait « oh tiens cet homme a un tatouage ». Y a comme des détails qui s’interposent. Les bubons, le pourri, les mouches reviendraient plus souvent dans les descriptions je pense.

Bon, maintenant que c’est réglé…
Je triture les pages de notes comme si j’essayais de mettre de l’ordre. Mentalement, j’en reviens au sujet qui m’empêche de sortir de ce réservoir sans angoisser. Je demande à Sigrid :

« Mais pour Seyss, on fait quoi ? Elle peut pas que bluffer… On me demande de choisir un successeur pour Steiner, mais c’est peut être un espion ! Comment je sais moi ? Quand j’ai lu ton mot dans la salle, là, j’ai failli me chier dessus ! Et puis tu disais tout à l’heure que tu voulais te barrer… ce… c’est vrai ? »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 877
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Quitte à tatouer quelque chose… Peut-être serait-il mieux, de… Je pense… Tatouer la marque que Nurgle t’as offerte ? Elle pourrait, je pense, reprendre vie dans le corps que tu posséderas… »

C’était vexant. Ce que Sigrid disait était certes, probablement logique, mais elle le disait d’un ton tellement traînant et avec une si petite voix, qu’en fait, elle ne semblait pas du tout sûre de sa théorie sur la magie noire ;
Il était plus probable qu’elle soit juste très gênée du tatouage très moche et vulgaire qu’avait le Grand Coësre sur son dos.

« Seyss… C’est compliqué. »

Elle ressortit le mot retrouvé sur le colis piégé, s’approcha du grand tableau où les deux magiciens partageaient leurs notes et leurs observations griffonnées en toute hâte, et elle accrocha le bout de papier dessus, sous une épingle. Afin qu’ils puissent tous les deux réfléchir en le regardant.

« C’est… Cryptique. Un jeu, pour l’amuser, ou dans l’objectif de nous triturer l’esprit. Des yeux qui t’appartiennent, oui, mon premier réflexe est de penser à un espion…
…Mais moi, je pense à ce qu’elle peut gagner avec un tel mot. Si elle a vraiment un espion dans la secte, quel intérêt a-t-elle à ainsi lui faire courir un risque ? C’est de la subversion, elle veut simplement inspirer la méfiance parmi nous. »


Reinhard regarda le mot, et se tritura également les méninges. L’idée que la secte soit infiltrée était-elle vraiment si impossible, pour Sigrid ?

« Les Frères de la Cape savent infiltrer des sectes, en retournant des mutants ou des gens désespérés, par fanatisme ou par chantage. Mais les Frères de la Cape, c’est une organisation du culte sigmarite, ils ne sont pas censés avoir de liens avec une umbramancienne… »

Reinhard repensait à ses souvenirs. À ses divinations. Il se souvenait qu’il y avait une femme à chapeau avec elle, une femme qu’il avait déjà vu ; une répurgatrice de Sigmar, et une qu’en plus, Sigrid connaissait…

Michaela Dousa. C’était elle. Avec un pyromancien, Janus Horn. Les deux avaient tenté de mettre la main sur la petite magicienne renégate, et c’était Reinhard qui les avait mis en déroute, avant de la récupérer et de l’accueillir chez lui.

« C’est… Vrai. Il y a eux deux.
On n’a jamais plus eut de nouvelles de leurs parts. Les magiciens des collèges sont limités par les ordres de la comtesse, le culte de Sigmar est en pleine dérive… Peut-être qu’ils bossent encore avec Seyss. Peut-être que c’est ça, son point faible. »


Sigrid tordit des lèvres, et parut inquiète.

« Si Seyss n’est pas seule, elle est dangereuse, c’est vrai.
Horn et Dousa ne travailleraient jamais avec des serviteurs de Slaanesh. Jamais. Ils sont loyaux envers l’Empire, et ils savent très bien distinguer le bien du mal. Pour ça qu’ils voulaient mettre la main sur moi, alors que je n’avais pas encore franchi la limite.
Peut-être que Seyss est beaucoup plus douée qu’on ne l’imagine. »


Et petit à petit, Sigrid se mit à trafiquer le tableau. Elle écrivit des noms sur des papiers, dessina des petits symboles, et épingla le tout, pour dessiner une sorte de toile, qui servait à lier le plus de gens entre eux :


Culte de Sigmar — Archi-lecteur Kaslain — Dousa — Frères de la Cape ;
Flagellants Renégats — La Rédemption — Sœur Emma —

Mages des Collèges — Janus Horn

Cadavre Exquis (Slaaneshis) — Kavenner — « L’Esthète » (Chef de secte) (?)

Comtesse — Héron Bleu — Wissenland — Pfeifraucher



Sigrid joua avec des cordelettes rouges ou bleues, et construisit un schéma, de plus en plus étendu, en rajoutant de nouvelles factions et des gens rencontrés au cours de ces années d’intrigues ; et tout au centre, se trouvait Eva Seyss.

Et les deux réfléchissaient, entre eux, longuement.


Reinhard commençait à comprendre pourquoi Valitch avait quitté Nuln ; ce n’est pas qu’elle n’avait plus rien à y faire, et qu’elle léguait la ville à son ami pour qu’il s’y amuse.
C’est parce qu’elle savait pertinemment que toute la cité était devenue une immense poudrière. Et elle laissait le Grand Coësre se démerder avec toutes les retombées.

Pendant ces deux ans, il avait tué trop de gens, allumé trop d’incendies, il avait beaucoup trop d’ennemis contre lui. Son grand avantage, c’est que toutes les factions qui s’opposaient à ses plans étaient également motivées pour s’entre-tirer dans les pattes, mais plus il devenait puissant, plus il apparaissait clairement comme l’homme à abattre, le vrai protagoniste dangereux de la ville-lumière.

Et alors, Reinhard Faul pouvait petit à petit sentir qu’il devenait fou, alors que son esprit essayait de se torturer, de lier des noms, des visages, de rejouer des événements dans sa tête, d’essayer de trouver des solutions ou d’élaborer des complots…



« Je me demande même si on devrait pas tout simplement abandonner Nuln. La laisser en plan, la laisser se dévorer, et se refaire ailleurs. c’est sûr que ça simplifierait la traque… »

Elle avait dit ça sans trop vraiment y penser. Comme une tentative de penser les choses différemment, d’adopter une autre focale, sans réellement chercher à analyser la moindre implication d’une telle décision.

« On peut aussi… Ignorer Seyss et les autres. Faire le dos rond. Pourquoi gaspiller des forces et attirer l’attention à vouloir avoir l’initiative ? C’est pas ce que Nurgle nous enseigne — être impavides, laisser l’entropie agir à notre place ? Qu’ils fassent leurs conneries. Nous, on réagira quand elles nous tomberont dessus. Chaque jour qui passe, on gagne, parce qu’une épidémie, ça se propage, avec ou sans nous.
Faire des complots, c’est plutôt digne de Tzeentch. J’ai tort ? Qu’est-ce que t’en penses ? »

Jet de mémoire (-4) : 4, réussite

Deux jets d’intelligence : 13 et 12, réussites

Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Le Coësre] « Ce n’est pas la fin du monde. Mais tu peux la voir d’ici. »

Message par Reinhard Faul »

« Je… je n’avais jamais vu les choses sous cet angle. »

Je regarde Sigrid d’un air un peu demeuré, puis je tourne lentement la tête pour examiner les égouts où nous nous trouvons comme si je les voyais pour la première fois. Le démon m’a demandé un million d’âmes, je suis parti du principe que ça se résumait à Nuln et ce qui gravitait autour, mais théoriquement rien ne m’empêche de sortir.
Elle m’explique ensuite que la plupart des problèmes peuvent se régler en prenant du large. Laisser pourrir, c’est notre devise. Elle n’a pas tort. C’est l’approche que j’ai eu jusqu’à devenir prévôt, et elle a fonctionné à merveille. Moi et mes copains on s’est mis à sérieusement organiser les choses seulement parce que le laisser faire devenait trop angoissant. C’était un truc de Tzeentchi, mais, hé, ne suis-je pas ambivalent là-dessus ? Ne l’ai-je pas toujours été ?
Je réponds à Sigrid :

« Oui, tu as la bonne vision des choses. C’est peut être pour cette raison que je ne suis pas très doué pour… tout ça. »

En disant « tout ça » je fais un geste du bras qui englobe les égouts, les centaines de gens qui se trouvent à l’intérieur, la ville au-dessus, ses multiples périls, ses groupes d’intérêts divergeant. Je vois les coins de la bouche de la sorcière se crisper presque imperceptiblement, mais je reconnais l’expression pour l’avoir vu souvent. Les fidèles, tous, sont mal à l’aise quand je reconnais ne pas savoir ce que je fais. C’est la vérité pourtant. Il n’y a pas de maléfice qui donne du charisme, le sens de l’organisation et un besoin urgent de connaître toutes les organisations religieuses de Nuln. Et moi j’ai déjà du mal à sortir de mon lit le matin. Soyons honnêtes deux secondes : je suis pas une bête de politique.

Du coup je prends une grande inspiration et dit la destination de voyage la plus improbable, la plus lointaine, qui puisse me venir à l’esprit dans la seconde :

« On pourrait aller… jusqu’à Altdorf. »

Devenu nerveux par la possibilité d’une telle entreprise, je me mets à triturer les dentelles qui dégueulent de mes manches. Il faut dire qu’en dehors de la petite visite dans le Stirland, je ne me suis jamais vraiment éloigné de la ville. Les gens normaux ne voyagent pas. Ils peuvent monter à la Capitale, à la rigueur. Et les forêts, les montagnes et tout ça ? Je n’y pense même pas. Le Reinhard est un animal urbain. Il est né à la campagne, mais il a fait beaucoup d’effort pour que ça ne se voit pas. En dehors de quelques souvenirs où je nourris les poules et où j’aide mon père à rentrer du bois, il ne m’en reste rien. Sinon c'était être associé aux ploucs qui débarquent dans des tavernes mal famées, et qui tombent dans les pièges les plus simples. Les femmes se font payer des coups à boire par des charmeurs bien habillés, éblouissants, au courant des dernières tendances de la ville, puis tombent enceinte. Les hommes prennent les pires décisions financières de leur existence, que ça soit au travail ou aux cartes. Puis imagine l’horreur de ma vie amoureuse si elle se déroulait dans un village de cinquante habitants où tout le monde connaît tout le monde ! Non, j’irais pas à la campagne. Et en plus ces foutus arbres ne peuvent pas tomber malade.

L’étranger est exclu parce que ça fait trop peur. Le Grand Nord c’est pas pareil parce que techniquement je serais toujours là, puis c’est pas bizarre comme la Tilée ou la Bretonnie. Au-delà, tout ce que je sais de l’étranger se résume à des rêves à teneur mystique, ce qui n’a pas contribué à me rassurer. Je connais un type dont le cousin a vu un elfe, une fois. Et c’est tout.

Devant le vertige que me causent ces réflexions, je me gratte le crâne dans un bruit de vaisselle secouée. C’est les bijoux. En os, en plumes, en morceaux de cadavres, en or – oxydé bien sûr. Je produis mon propre orchestre chaque fois que je bouge, mais cette fois ci je ne prends pas le temps de m’en agacer parce que le champ des possibles capte toute mon attention.

Je suis tout de même curieux de certaines maladies exotiques. De voir un champ de bataille en vrai. De rencontrer un de ces fameux insectes qui pompent le sang et que je n’ai jamais vu – ils ne supportent pas la pollution de Nuln. Mais ce sont des désirs timides, des réflexions du type ah oui c’est balot ça m’arrivera jamais. Un peu maladroit dans ma démarche mentale, j’ai besoin d’un tuteur. Je demande à Sigrid :

« Tu es déjà allé euh… quelque part ? Enfin oui bien sûr, pour ton ancien boulot. Mais je veux dire… c’est dur ? »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Répondre

Retourner vers « Nuln »