[Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Il était évident qu’Assmus n’apprécia pas la manière qu’eut Reinhard de le renvoyer à sa propre situation, et à ne pas répondre aux questions tout en donnant l’impression d’avoir donné satisfaction — mais c’était ça, la beauté de l’interview. L’important n’était absolument pas de convaincre un journaleux à lunettes, mais plutôt ceux qui allaient lire son papelard. En ça, le Grand Coësre s’en sortait excellemment bien.

Le journaliste griffonna dans son carnet, tout en pinçant des lèvres.

« Vous avez déclaré que les Bretonniens étaient « soumis comme des bêtes de somme ». La communauté Bretonnienne à Nuln est pourtant très ancienne et regroupe plus de dix mille personne — y comprit de nombreux artisans de guildes qui produisent des biens pour la comtesse. N’avez-vous pas l’impression que vous utilisez un langage totalement dépassé et dangereux, dans le contexte actuel ? »

Il continuait ses mêmes accusations, avec même à présent un certain persiflage.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par Reinhard Faul »

Peu familier avec le jargon du journalisme, je demande bêtement :

« Dépassé par quoi ? »

Ses accusations me prennent à revers. Quel mal à critiquer les bretonniens ? Tout le monde les déteste ! Ça ou d’autres étrangers. Pour un type dans mon genre, qui n’est jamais allé plus loin qu’à vingt kilomètres de Nuln, toutes ces histoires de pays lointains sont de l’ordre du fabuleux. Les quelques échos que j’ai eu des mœurs étrangères sont… inquiétantes, au mieux. Des récits d’animaux horribles, de Dieux cruels et de nourriture fantasque. Quelqu’un qui est allé dans l’étranger ne dit jamais « ah bah ils se lèvent le matin et ils vont bosser comme tout le monde ». Moi j’ai eu les versions avec des cannibales et des femmes sorcières. Sans parler de ce que m’apprennent les songes. J’ai parfois eu des aperçus de pays, mais surtout sur leurs mythes fondateurs, leur spiritualité, bref, ce qui intéresse la magie. Tu connais les mythologies, ce foutoir pour dégénéré.
Et derrière avec ces quelques informations fragmentaires j’ai ma vision du monde bien à moi où l’Empire est le dernier bastion de bon sens face à des hordes de fous furieux.

« J’ai jamais dit qu’il y en avait pas des sympas, on en croise tous un de temps en temps… mais c’est pas drôle de chercher du boulot quand le chef peut importer de je sais pas où des espèces de semi-esclaves qui vivent comme il y a deux cents ans. Tu sais, la fé-o-da-li-té. »

C’est un mot étranger pour dire esclavagisme, c’est un type qui me l’a dit un jour, dans une taverne. Je suis très fier d’être parvenu à le prononcer.
J’observe le visage d’Assmus pour voir sa réaction. J’avais pas remarqué, il est plus jeune que je le pensais. Il s’habille en type sérieux, il a des lunettes, mais en réalité il doit avoir à peine passé la trentaine. Il a encore la silhouette d’un corps qui s’entretient sans effort. Pas encore le dos voûté et le teint maladif d’un lettré confirmé. Hmmm…

Mon esprit prend un chemin de traverse qui ne concerne en rien mes préoccupations politiques actuelles. Mes yeux se perdent sur la-dite silhouette dissimulée par les atours coquets en vogue de l’autre côté de la rive, dans les quartiers huppés. Ses collants à lui ont des rayures verticales, et de la couleur. C’est presque vulgaire. Hmmmm…

Ce genre de rêverie c’est un rituel bien ancré, j’en ai de la sorte pour à peu près tout ce qui a des bras et des jambes et qui respire. Un vice assez innocent. Mais en l’occurrence, la violence de ma… réaction, dirais je, me surprend. J’ai un corps en bonne santé. En excellente santé. D’habitude, dans la petite chose abîmée et corrompue que j’occupe, pour avoir ce niveau de réactivité il faut mieux s’armer de patience et avoir un bon vent arrière. Je me débrouille avec ce que Nurgle me laisse en terme de fonctionnement humain normal, quoi. Tu sais ce que c’est, des petits soucis circulatoire à cause de l’alcool, un cœur plus tout jeune, un système hormonal aux fraises. J’avais oublié ce que ça faisait d’être jeune. Bon sang. Mon cerveau est soudain bombardé d’images violentes et persistantes. Ça fait des mois et des mois que j’ai pas fait la chose avec d’autres gens que des cultistes, passifs et complaisants. Autant prendre une chèvre. Je suis curieux de comment font les journalistes de la haute. J’imagine son visage quand... Enfin j’ai pas envie d’être curieux, c’est ce corps bouillant de vie qui me suggère des trucs dont je devrais pas me préoccuper actuellement.

Je m’agite sur ma chaise, parce que concrètement je suis à la limite de me baver dessus. Je prends une position un peu plus… recroquevillée sur moi-même quoi, en appui sur mes bras croisés sur mes cuisses. Les bretonniens, on parlait des bretonniens. J’essaie de reprendre le fil en dissimulant l’éclat de l’œil du pervers en phase terminale. Ma voix est légèrement embuée par mon trouble :

« Tu peux m’expliquer les mérites de la Bretonnie si tu veux… »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le soudain passage à un ton plus familier sembla sensiblement troubler le journaliste ; Kassel mit un instant à demeurer muet, grattouillant le bout de son calepin, sans parvenir à trouver une bonne remarque assassine quasi instantanément — son épouse était bien plus forte que lui, à ce niveau-là.

Peut-être imaginait-il que la dernière phrase de Maximale était une provocation, car, finalement, il fit la moue, et balbutia quelque chose.

« Je ne défends pas la Bretonnie ni son système de gouvernement archaïque — je défends les Bretonniens, qui sont autant des victimes de la tyrannie de leurs seigneurs que le sont nos frères Impériaux des provinces plus… Rurales. »

Le mot rural était difficilement sorti de sa poche. Il voulait dire arriéré. Reinhard en savait quelque chose : il avait hiverné au milieu des Stirlander.

Assmus se mit à avoir un sourire taquin, et il prit un ton faussement détaché pour tenter d’attaquer le candidat avec, visiblement, un changement de tactique.

« Il me semble que vous aimez particulièrement retourner les questions contre moi — est-ce que je vous mets donc autant sur la défensive ? »
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par Reinhard Faul »

« Moui, on peut dire ça. »

Je hausse les épaules.

« J’ai pas l’habitude de parler à des gens comme toi, je comprends pas la moitié de ce que tu dis. Enfin crois pas que j’essaie de te rouler dans la farine, tu vis de tes mots, je m’attaque pas à un gars malin comme ça. »

Kassel essaie de garder un air neutre, mais je vois bien qu’il est tout content comme un chiot qu’on vient de féliciter. De mon côté mon niveau de langue retourne peu à peu à sa bassesse habituelle, mais c’est trop dur. Je ne suis pas un expert en mensonge comme Valitch, je suis juste un petit bonhomme fatigué qui essaie de neutraliser les stupides procédures de quarantaine de Nuln.

« Chuis juste un gars qui veut le meilleur pour Nuln. Je connais le terrain, mieux que les autres. Et puis… je dois beaucoup à cette ville. Elle a fait l’homme que je suis. J’ai promis… de l’aider, comme elle m’a aidé. »

Je sais à peine ce qui sort de ma bouche, mes pensées sont sur autre chose. Vu que le garçon a l’air du genre obtus, j’approche ma botte pour la frotter à son tibia. Je lui fais du pied quoi. Au pire il aura peur, et trop honte pour en parler.
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Kassel retira quasi instinctivement sa jambe, comme si le contact de celle de Reinhard l’avait brûlé. Il ne se mit pas à sautiller, ou à faire un scandale public non plus, risque qu’on prenait toujours avec des avances inverties — il parut plus troublé qu’autre chose, interrogateur, son visage était voilé d’incertitude, ce sentiment plus palpable que les autres.

Refixant ses petites lunettes sur son nez, il dégagea sa gorge. Au moins, il avait cessé de griffonner son carnet.

« Je pense que vous êtes également très fort avec les mots », répondit-il lentement, et en insistant particulièrement sur le vouvoiement. « Et je pense, et je ne serai pas le seul, que Nuln se dispenserait bien de l’aide de quelqu’un comme vous.
Nous vivons une terrible période. Vous rendez-vous compte de la portée de vos propos ? Plus vous allez répéter les mêmes choses, plus Nuln va s’effondrer un peu plus. »


Ce n’était plus un entretien. La question, formulée avec une voix un peu plus basse et légèrement cassante, n’était pas faite pour figurer dans son torchon ; il la posait sincèrement d’homme-à-homme.

Et pour toute réponse, il obtint de la part de Reinhard un simple sourire, toujours aussi affable.

« Je propose simplement quelque chose de neuf, qu’on n’a jamais fait. Nos opinions te paraissent peut-être irréconciliables, mais je suis certain que nous pouvons nous comprendre, toi et moi.
– Elles le sont pour moi, irréconciliables. J’ai passé quinze ans de ma vie à écrire pour unir le peuple, pour faire que les laboureurs de tous les quartiers et de toutes les professions se rendent compte de ce qu’ils ont en commun, plutôt que ce qui les séparaient — et vous comptez piétiner tout ça ? Vous n’avez pas le droit.
– Hé bien, désolé pour toi, mais c’est encore aux Nulners à en avoir le dernier mot. »

Kassel se leva. Et avec un air de colère qui embellissait son visage, le rendant encore plus mignon que d’ordinaire, il prit une voix faussement grave de garçonnet pour répondre au défi :

« Oui, je suis bien d’accord. J’ai hâte de voir vos idées rejetées par Nuln, et vos idées condamnées aux limbes. Il est en fait agréable qu’un homme comme vous soit sorti de nulle part — on pourra ainsi dire franchement ce qui est dépassé, et ce qui est le futur.
Vous me reverrez vite, maître Leistung. Bonne journée à vous. »


Et il défroissa son costume et s’en alla dans ses vêtements trop étroits, laissant ainsi un prochain rendez-vous au jeune politicien…
Intentions de vote :

Vieille-Ville :
Joachim Schultz : 58 % (+)
Karl Fleissig : 33 %
Maximale Leistung : 9 % (+)

Nouvelle-Ville :
Karl Fleissig : 61 % (+)
Joachim Schultz : 20 % (-)
Maximale Leistung : 19 %

Faulestadt :
Karl Fleissig : 60 %
Maximale Leistung : 25 % (+)
Joachim Schultz : 15 %

Halbinsel et Aver :
Joachim Schultz : 68 %
Maximale Leistung : 18 %
Karl Fleissig : 14 % (-)




Opinions politiques par groupes d’électeurs :

Nobles : Curieux
– (++) Soutien de la maison von Bedernau
– (-) Propos anti-Bretonniens

Clergé (Sigmar) : Neutres
– (-) Aiment la stabilité
– (+) Propos anti-Bretonniens

Clergé (Véréna) : Neutres
– (-) Aiment la stabilité

Clergé (Shallya) : Méfiants
– (--) Propos tendancieux

Étudiants : Curieux/Méfiants
– (--) Critiques du Batelier Déchaîné
– (+) Personnalité charismatique

Marchands : Enthousiastes
– (+) Soutien de Marteen Ruchen
– (++) Propos pro-commerce
– (+) L’un des nôtres

Fonctionnaires et clercs : Neutres/Peu enthousiastes
– (-) Aiment la stabilité
– (-) Acquis à d’autres

Artisans des guildes : Méfiants/Interrogateurs
– (-) Pro-commerce
– Demandent des précisions sur le programme

Travailleurs journaliers : Enthousiastes
– (++) Courtisés par les discours
– (+) Personnalité charismatique

Militaires : Neutres
– (+) Propos anti-Bretonniens

Crime organisé : Curieux/Méfiants
– (-) Nouvel arrivant dans la Faulestadt
– Demandent des précisions sur le programme

Minorité (Tiléens) : Méfiants
– (-) Propos tendancieux

Minorité (Bretonniens) : Craintifs
– (--) Propos hostiles

Minorité (Nains) : Méfiants
– (-) Aiment la stabilité

10. Jahrdrung, 2530.

Le printemps était enfin là. Ulric commençait à lâcher prise. Les nuits arrivaient de plus en plus lentement, même si, lorsqu’on mettait le nez dehors une fois le soleil couché, il fallait toujours se couvrir la tête et le nez pour ne pas attraper froid — au moins, la bonne société Nulner pouvait renouer avec les sorties en plein air, qui changeaient des spectacles couverts.

La fabrique paroissiale du Temple de Véréna, peut-être la religion la plus importante de la ville aux côtés de Sigmar, avait décidé qu’aujourd’hui était la bonne journée pour organiser une collecte de fonds pour bénéficier à la reconstruction de la Faulestadt, qui avait été victime d’un terrible incendie criminel l’année dernière — la faute aux manifestants et aux mafieux, comme d’habitude. Les frères et sœurs laïcs et réguliers du Temple avaient décidé d’inviter du beau monde sur une magnifique embarcation, un bateau-mouche dernier-cri qui allait faire partir des quais de l’Handelbezirk, contourner la Faulestadt, et descendre dans le plat-pays Wissenlander à contre-courant ; il serait de retour dans Nuln avant le lever du soleil.
Comme honorables convives, on trouvait des prêtres de la Colombe et de la Comète, des nobles, y comprit du palais de la comtesse elle-même (Qui s’excusait et envoyait à sa place sa nièce et héritière présomptive, Maria-Ulrike), et une foule de marchands, maîtres de guildes, recteurs de l’université et notables de quartier en tout genre.

Maximale Leistung avait eut deux moyens d’obtenir une invitation — par sa belle-famille, et par son compagnon Marteen Ruchen. C’est sans même avoir à demander qu’il reçût à son nouveau QG de campagne de la Neuestadt un carton d’invitation imprimé sur vélin glacé, un manuscrit avec un petit tampon représentant les armes de la dynastie von Leibwitz zu Ambosstein…
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Maximale et son épouse s’étaient faits beaux. Maquillés, habillés de beaux costumes, comme lors du repas où il s’était présenté à sa belle-famille. Puis, ils avaient repris la diligence avec Irmfried en guise de conducteur, et, plus spécial, Sigrid, l’Umbramancienne — il était naturel pour elle, compte tenu de son éducation, de se faire passer pour n’importe qui, et Reinhard était convaincu que bénéficier de ses sortilèges et de sa maîtrise du vent d’Ulgu lui servirait à maintenir son illusion à bord, et éviter le moindre incident.

Devant les quais de l’Handelbezirk, le culte de Véréna et tous ses partenaires organisant la soirée avaient mis les petits plats dans les grands — petits drapeaux décoratifs partout, buffet avec alcool et apéritifs, quelques musiciens des régiments militaires du Wissenland qui jouaient un petit air fort gai ; il était neuf heures du soir quand Reinhard arriva, sous un ciel nocturne clair et étoilé, et déjà, plusieurs des invités étaient fin beurrés.

Il croisa son beau-père, Aantonus, et l’oncle de Heidemarie, Karl-Werner. Les deux allèrent saluer le nouveau venu de leur famille, et leur fille et nièce qui parvenait impeccablement à retenir son dégoût — même si elle pressa un peu férocement le bras de son conjoint lorsque papa ouvrit sa bouche.

« Ah ! Maximale ! Comment allez-vous ? Belle soirée qu’organise la Gravine, n’est-ce pas ?
Vous allez pouvoir en profiter pour serrer des mains, prendre des noms ! »


Cela faisait trois semaines que Maximale ne faisait que ça, serrer des mains, encore et encore. C’était en fait le petit plaisir de son nouveau travail fort embêtant — serrer des mains sans porter de gants. Dans sept mois, Nuln serait plus belle que jamais ; mais le cadeau ultime de Papy mettrait un certain temps à éclore. Pour l’heure, il avait épargné ses plus proches cultistes, et les êtres à manipuler qui ne devaient pas mourir tout de suite. Qu’importe. Une fois la Pourriture de Neiglish répandue dans toute la capitale, la ville serait condamnée, et il faudrait la vitrifier pour espérer endiguer sa propagation.

« Et qui est donc cette charmante personne ? » demanda un tonton visiblement intéressé par la toute jeune fille ayant à peine la vingtaine qui accompagnait Maximale.
« Sigrid, sa demi-sœur », fit l’Umbramancienne avec une fausse voix toute timide, en regardant ses pieds et en s’inclinant dans une révérence mal exercée. Elle était une comédienne si douée.
« Hé bien, Sigrid, aimez-vous le ballet ?
Pour la représentation, la Gravine a invité de jeunes rats de l’Opéra tout droits venus du Kislev pour jouer Siegfried et Odette. »


Reinhard n’avait pas la moindre idée de ce que c’était. Mais Heidemarie eut soudain les yeux qui se mirent à briller. Sigrid, elle, prétendit ne pas connaître (Encore qu’elle jouât si bien l’incultivée que c’était fort possible que ce soit le cas), alors, Heidemarie, sa grande « belle-sœur », lui expliqua :

« C’est un opéra moderne, racontant l’histoire d’un prince du Reikland qui, en chassant le cygne, trouve une magnifique princesse de Bretonnie vêtue de plumes blanches — il en tombe éperdument amoureux. Odette est victime du maléfice d’un sorcier : le jour, elle est un cygne blanc, et, le soir, elle redevient femme.
Pour briser la malédiction, Odette doit épouser Siegfried. Mais le méchant sorcier souhaite que sa fille, Odile, marie le prince, aussi, il la change pour lui donner l’apparence d’un cygne noire, et l’enveloppe charnelle d’Odette. Lors de la soirée où Siegfried doit choisir son épouse, il danse avec Odile, et lui professe son amour, lorsqu’Odette apparaît… »


Alors que Heidemarie racontait la pièce avec beaucoup d’emphase, comme une narratrice passionnée, le regard de Maximale se perdit vers les invités.
L’histoire du ballet lui rappelait trop quelqu’un. Il trouva son nouvel amant à lunettes, et, à ses côtés, une superbe femme vêtue de noir.
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« Et ça se termine bien ? Je n’aime pas les fins tristes, je risquerais de ne pas en dormir de la nuit… »

Valitch remarqua le Grand Coësre. Elle lui sourit, et leva son verre de vin en guise de salutations.

« C’est là le plus étrange »
, coupa Aantonus. « La pièce a des dizaines de fins différentes, chaque metteur en scène choisit ou créée la sienne. C’est en ça qu’elle est toujours indémodable.
– Dans celle que j’avais vue, enfant, en professant son amour pour Odile, Odette est condamnée à être un cygne pour toujours — et cette nuit, trahie et éplorée, elle bat ses ailes et s’envole.
Mais l’amour de Siegfried est plus fort que la malédiction. Alors, lui aussi se mue en cygne, et lui aussi prend son envol pour la rejoindre…

– Ce n’est pas la vraie fin », ricana Karl-Werner. « Dans la vraie fin, Odette s’enfuit vers le lac des cygnes, et Siegfried court la rejoindre. Mais elle y meurt. Alors, Siegfried la prend dans ses bras, tandis que les eaux montent, et les engloutissent tous les deux…
– Quelle horreur.
– Ce n’est pas la vraie fin », siffla Heidemarie avec un pur regard de haine, ses yeux dardés vers l’oncle. « Il n’y a pas de vraie fin. Cette histoire n’appartient à personne, c’est en ça qu’elle est belle — on peut toujours la réécrire. »

Valitch tira le bras d’Assmus, et ensemble, ils se dirigèrent vers le navire.

« Il y a des histoires que les gens préfèrent, il y en a qui choquent, d’autres qui font qu’on applaudit — les goûts et les couleurs, comme on dit. Mais il y a des faits qui sont intangibles. Une personne a écrit la pièce, et une personne a imaginé la manière dont elle devait se terminer.
– Vous avez tort, mon oncle. L’art appartient à tout le monde. On peut le changer, comme on veut.
– Tu as toujours eu une imagination trop débordante, ma nièce, peut-être pour ça que tu apprécies d’imaginer d’autres fins aux histoires. Enfin ! Nous verrons bien ce que les Kislévites de Praag ont mis en scène !
Maximale. Sigrid. »


Heidemarie serrait tellement fort le bras de Reinhard qu’elle commençait maintenant à lui faire mal. Mais plus du tout de peur — à présent d’ire.



C’est au compte-goutte que les invités montèrent sur le magnifique bateau affrété par le culte de Véréna — un navire qui n’avait rien à voir avec l’horrible cogue verdie avec laquelle il était descendu sur le Stirland.
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C’était une formidable œuvre d’ingénierie moderne, avec des cheminées comme pour les usines, et des roues à aube, comme sur un moulin. On ne propulsait pas ce bateau avec des rames, des voiles, ou même de la magie comme les navires des contes — on le propulsait au combustible, au charbon, de façon à vaincre la force même des éléments, la brise et le courant, l’eau et l’air. C’était là le futur de l’Humanité.

Le navire lui-même paraissait somptueux. Paraissait, était le mot le plus important, car en montant, Reinhard passa devant un matelot au regard fatigué, couvert de suie, puant la sueur, qui sortait des boyaux de l’engin. Le magicien s’arrêta devant un petit valet en costume qui prit son carton d’invitation.

« Maître Leistung, dame Heidemarie, mademoiselle — si vous souhaitez signer notre livre d’or. »

Sur un petit bout de table en verre, recouvert d’une nappe, on avait posé un carton estampillé d’une balance avec rédigé « Gala De Charité Au Bénéfice De La Reconstruction Du Quartier De La Faulestadt », un grand livre avec des pages fines, et une plume élégante au fond d’un encrier d’encre violette — la plus rare de toutes. Maximale passa devant le livre, et vit rapidement quelques choses écrites par ceux montés avant lui.
C’est un tendre honneur qui m’est fait d’être ainsi reçue par les dignes serviteurs de Véréna. Je remercie chaleureusement les organisateurs et le personnel de cette belle soirée de bienfaisance, et prie pour la sauvegarde et la prospérité de notre pieuse et industrieuse cité.
— sa haute-seigneurie Maria-Ulrike von Leibwitz, gravine d’Ambosstein



Je remercie toutes les personnes qui m’ont aidé à organiser cette soirée, le personnel, et surtout vous, les invités et contributeurs. Gloire à Véréna et la famille de notre comtesse.
— révérende-mère et professeure Marieke van der Perssen, grande-prêtresse du culte de Véréna, diocèse de Nuln.



Comme à son habitude, Nuln ne déçoit jamais. Je suis toujours aussi fier d’être un de ses citoyens et au service de ma comtesse. Que nous prospérions à jamais.
— Brecht Kavenner, procureur de son excellence Emmanuelle von Liebwitz, grande-comtesse de Nuln etc.



Merci à Nuln de me recevoir moi et ma compagnie de l’Illustre Opéra de Praag.
— madame Praskovia Fiodorovna Lupolova, metteuse en scène



Heureux de représenter le comté du Wissenland.
— Florian Pfeifraucher, neveu de Bruno Pfeifraucher, comte du Wissenland, vassal de la grande-comtesse de Nuln.



Merci aux Vérénéens et à la comtesse pour cette soirée.
Merci au personnel pour sa gentillesse ! – Martha,
— professeur Albrecht Hahnemann, recteur de l’École Impériale d’Artillerie, et son épouse, Martha Hahnemann.



Je remercie Nuln pour son accueil, et ses hommes d’excellence comme de basse naissance pour faire la grandeur de cette cité
— sire Mathias Alptraum, invité du grand-comté d’Averland.



Que Sigmar bénisse Nuln.
— frère Nathanael Gerdht, vicaire du culte de Sigmar, diocèse de Nuln.



Les affaires sont les affaires.
— Albrecht Oldenhaller, marchand, et son épouse, Helene.



Heureux d’être là.
— Karl Richthofen, entrepreneur, et son épouse, Luzienne.



Ravi d’être de retour dans la plus belle et la plus moderne ville de l’Empire.
— maître Georg Hipler, alchimiste de la guilde de magie dorée d’Altdorf.



Je suis heureux Je suis ravi Depuis que je suis enfant Excellente soirée !
— Marteen Ruchen, marchand.



PRÉSENT.
— Vikram Norgrimson, représentant de la communauté Naine de Nuln.



Mes sincères compliments à la comtesse et ses serviteurs pour cette belle soirée.
– sa seigneurie François-Étienne Helion de Brémoy, CE, 5e vidame de Brémoy, représentant de la communauté Bretonnienne de Nuln.



Cette excellence soirée ne serait pas ce qu’elle est sans le sacrifice de nos trailleurs et ouvriers de toute la ville de Nuln. Cette soirée est avant tout pour eux, en leur honneur, et il nous faut prier pour que la bonté des gentilshommes et damoiselles permette à chacun de toucher les fruits de leur labeur. – Assmus Kassel
Nuln est aussi belle que la première fois où je l’aie découverte. – Irène.


Une fois le livre d’or signé, un autre valet demanda à Maximale, Sigrid et Heidemarie de bien vouloir le suivre. Ensemble, ils allèrent jusqu’à un escalier central opposé à la salle des machines ouvertes, et ils grimpèrent deux fois des marches recouvertes d’un tapis rouge jusqu’au 3e niveau du navire, le pont supérieur.

La montée était bien gardée, par de magnifiques militaires en tenues telles que Reinhard n’avait presque jamais vu.
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Les soldats du Héron Bleu, la compagnie de mercenaires privée de la comtesse. Tous de magnifiques Tiléens, grands, rasés de près, portant ces jolis vêtements bleus, ces insignes et ces médailles. On les voyait partout quand la comtesse quittait son palais, pour des fêtes ou des carnavals ; froids, disciplinés, élégants, Ils n’avaient aucune commune mesure avec les soldats du cru local.


Une fois tout en haut du pont, deux valets en beaux habits ouvrirent une double-porte en bois d’œuvre, et voilà que le trio débouchait au beau milieu d’un grand restaurant. Là aussi, comme à quai, il y avait de la musique, mais pas faite par des militaires — une musique faite par des Kislévites en costumes cintrés à la mode Impériale, leur origine lointaine se percevant uniquement dans les notes jouées et dans les instruments bizarres qu’ils avaient amené avec eux de Praag. Il y avait du beau monde à l’intérieur : des joueurs de cartes, des siroteurs de brandy Bretonnien, des commères jugeant la tenue de tous les invités… Tous, tous avec des toilettes impeccables, des cicatrices de duellistes pour certains hommes, des grosses joues joufflues et des ventres rebondis pour d’autres. Et on parlait bien, d’un air doux, avec beaucoup de syllabes pour chaque phrase.
Certains portaient des masques de porcelaine, de cuir ou de fer. La faute, probablement, à la syphilis qui faisait rage chez les aristocrates.

Reinhard était au milieu du gratin de Nuln, pour ne pas dire le gratin de l’Empire. Il se laissait être guidé par Heidemarie au milieu de ces étranges personnages.
Au moins, il était certain de bien s’empaffer.

« Hé bien… ça va être une sacrée soirée. »

Heidemarie avait expliqué à Reinhard qu’avant toute chose, il était nécessaire pour lui de se présenter aux invités, aussi, elle pressa son époux de le suivre jusqu’au bout du restaurant, là où des portes ouvertes donnaient sur une immense terrasse.

Au milieu de la terrasse, se tenait une estrade entourée de rideaux, qui camouflaient notamment un escalier de service à gauche — ce serait la scène où les rats de l’opéra pourraient danser, et rapidement s’échapper pour descendre en bas changer de costume dans des coulisses improvisées. Tout autour de la-dite estrade, on avait posé des fauteuils confortables, en rangées, ceux tout devant étant particulièrement bien surélevés et cousus de jolis coussins de velours.

Marteen Ruchen était dans un coin, en train de discuter avec un petit monsieur chauve à la physionomie de rat et un grand homme avec une constitution sévère.
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Marteen Ruchen

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Albrecht Oldenhaller

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Karl Richthofen


« Ce sont des marchands. Richthofen, tu as brûlé sa fonderie. Oldenhaller, tu as saccagé un de ses entrepôts.
Ils sont immensément riches. Ils pourraient t’aider. »


Ruchen remarqua Reinhard, et lui fit un coucou de loin.


À droite, discutaillaient un petit groupe de gentilshommes qui semblaient déjà totalement avinés, vu comment ils braillaient et hélaient les serveurs qui passaient.
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Florian Pfeifraucher


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Mathias Alptraum


« Le jeune homme là, c’est Pfeifraucher — il représente la noblesse du Wissenland, la majorité des gamins et des plus vieux autour de lui. C’est des nobles ruraux, considérés un peu comme des ploucs, ils veulent se raccrocher à Nuln. Les Pfeifraucher sont puissants, mais Florian n’a pas d’héritage — il sert juste à faire beau.
Le blond, là… Il vient de l’Averland. Un fils d’une grande famille. Il a tué quelqu’un là-bas, il est en exil auprès de la comtesse. En tant qu’otage, même. Une situation compliquée. Sale homme, j’ai déjà eu affaire à lui… Je ne veux pas me retrouver seule avec. »



Plus loin, devant le buffet, un petit homme bien costaud et très barbu était en train de manger des petits-fours tout en discutant avec un autre beaucoup plus grand et âgé.
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Vikram Norgrimson


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Nathanael Gehrdt


« Lui c’est le représentant Nain. Je ne le connais pas vraiment. Le grand c’est le vicaire de Sigmar, un ami à Kaslain. Un prêtre de Sigmar corrompu, il doit sa place au piston, pas à sa foi. »


Ailleurs, un homme tout doré empestant Chamon était en train de rigoler aux éclats avec un grand moustachu assis à l’envers sur sa chaise. Un Bretonnien de la cour, reconnut Heidemarie.
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Le vidame de Brémoy


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Hippler, le mage doré


Enfin, tout au bout de la terrasse, se tenait une véritable cour.

Un tas de personnes entouraient un petit groupe de personnes, qui transparaissaient immédiatement dans l’environnement — il y avait là des militaires du Héron Bleu avec plus de décorations, un homme à la peau totalement noire et aux cheveux crépus, un bouffon de petite taille (Un nain, mais humain), et des nobles bien trop habillés, couverts de soies et de broderies de perles partout sur leurs vêtements. Trois personnes étaient particulièrement notables : un monsieur en costume noir, avec une cravate blanche, qui portait au-dessus de son visage un sordide masque de cuir en forme de chouette afin de le camoufler ; une femme âgée, élégante, avec une tunique de prêtresse ; enfin, une petite femme aux cheveux blonds bouclés, fort élégamment habillée, qui était en train de discuter avec une dame qui n’arrêtait pas de lui faire des courbettes.
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Brecht Kavenner, procureur de la grande-comtesse.

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Marieke van der Pressen, grande-prêtresse de Véréna, rectrice de l’université de Nuln.


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La gravine Maria-Ulrike zu Ambosstein, héritière présomptive de Nuln.


« La femme au milieu, c’est la nièce de notre comtesse. C’est une amie à moi, elle est gentille et adorable. Celle plus âgée à côté, grande, c’est la grande-prêtresse de Véréna — elle a éduqué Emmanuelle et Maria-Ulrike quand elles étaient petites, une professeure émérite, une philosophe terriblement intelligente, mais elle est suspectée d’hérésie.
Celui avec le masque qui fait froid dans le dos… Kavenner, celui qui dirige toute la justice de la ville. Il instruit tous les procès, il a un immense pouvoir. Je ne sais pas pourquoi il porte une chose aussi sordide, je l’ai toujours connu comme quelqu’un de froid et sans passion…

Voilà. Je pense qu’il faudrait naturellement que tu ailles présenter tes hommages à ceux qui ont organisé cette soirée : la grande-prêtresse, et évidemment Maria-Ulrike qui est la personne la plus importante à bord. Ensuite… Ensuite on a une soirée à passer. »


Sigrid, dans leur dos, épiait un à un les invités, les gardes, les matelots, les serveurs, et les musiciens Kislévites. Les dizaines de personnes invisibles dans le décor.

Elle s’approcha de l’oreille de Reinhard, très discrètement.

« Je sens beaucoup de magie… Toi aussi ? Des magiciens sont à bord.
Dont une de mes ex-collègues… »
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par Reinhard Faul »

Je suis mal à l’aise à cause de la chaleur et des douleurs résiduelles dans mon corps. Cela fait trois semaines que je passe tout mon temps éveillé sous une autre apparence, et j’ai mal au dos, aux épaules, aux hanches, aux genoux, comme si mes articulations étaient tirées du mauvais côté en permanence. J’ai l’impression d’être de la glaise torturée pour prendre une autre forme. Sigrid dit que c’est « dans ma tête », mais comme je ne comprends pas ce qu’elle veut dire par là bah ça n’arrange rien.

On va aller dans le bateau, chez le gratin du gratin. Là en train d’attendre il y avait au moins des gens que j’ai déjà vu, comme Valitch et son époux. Ce dernier n’est pas venu me voir mais je comprends, il ne doit pas compromettre sa réputation en public. Ça doit pas être facile pour lui, le pauvre, il est bien mordu. Je l’ai vu dans sa façon de me dire qu’on se reverra. Il l’a bien dit hein ? Ça prouve ce que je dis. Il est séduis par Maximale Leistung. Je lui ai écrit une lettre la semaine dernière, je pense qu’il l’a déjà reçu. Heidemarie a dit que c’était con, mais je lui ai rétorqué (bien piqué au vif), que ses opinions sentimentales on s’en passait bien. C’est pas son genre mais je crois qu’elle est partie pleurer. Je me suis senti un peu mal, mais est ce qu’on pense à ce pauvre Kassel qui doit vivre avec une femme -oiseau ? Les hommes ont besoin de tendresse aussi. Je suis sûr que tout cucu comme il est, il doit garder ma lettre dans un endroit spécial.
La lettre de Reinhard
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Pour l'instant je plisse les yeux afin de lire le livre d’or. Toutes les mentions de Verena me font un petit coup au cœur. Ça aussi c’est embêtant. J’envie mes confrères loin dans le Nord qui peuvent faire leurs saletés sans être aussi proche d’une prière – voire pire, d’une prêtresse – en quasi permanence. Les gens riches sont plus religieux que ce dont j’ai l’habitude… du moins la religion prend une place plus importante dans leur vie. Là d’où je viens, un type qui lâcherait des « loué soit Sigmar » au coin des phrases en permanence passerait pour un taré. Mais bref.

J’ai plus ou moins compris ce qu’il fallait écrire dans un livre d’or : un truc poli sur l’événement en cours.

Merci à Nuln pour ce moment délicieux – Maximale Leistung

C’est sarcastique parce que je maudis mon sacerdoce pour m’avoir foutu dans cette situation de merde. J’ai mal. ‘fait trop chaud. Heidemarie et Sigrid ont l’air fraîches comme la rosée, ça doit être un talent féminin parce que je sue sous mon costume comme une plaie pleine de pus. Enfin je pue pas trop. Le sort ne m’y autorise pas. Maximale Leistung n’évacue pas de toxines de son organisme, il sent seulement la virilité et la bonne santé. Ça doit être à cause de l’énorme moteur du bateau, sous nos pieds, ça doit dégager une chaleur infernale. J’envie pas les mecs qui bossent là dedans, ils doivent être déjà à moitié fondus.

Heidemarie me traîna ensuite en haut des marches dans une espèce de… écoute, l’architecture veut plus rien dire pour moi à ce stade d’accord ? On est plus seulement chez les riches, mais chez ceux dont la majorité de la population connaît le nom. C’est encore le niveau au dessus des toilettes avec une chasse d’eau. Ce que je vois n’a aucun sens à mes yeux, c’est terrifiant. Y a des types qui promènent de la nourriture et des boissons sur des plateaux, comme si ces articles avaient besoin de faire une promenade pour être meilleurs. Un taré a posé un cygne en glace sur le buffet. Y a plus de dorures que dans un temple. Le seul type que je connais, c’est Ruchen, et on s’est déjà parlé en privé pendant ces trois semaines. Ma seule consolation, c’est que si je meurs à cause de la chaleur ce soir le plan de Valitch aura été transmis au reste du culte.

Par contre, les gens bourrés, ça je connais. Des gens qui attendent sans avoir rien à faire avec des pauvres hères payés à leur apporter de l’alcool… pas bon. Encore une fois j’ai un sacré paquet de mains à serrer et de noms à retenir. Ceux qui ne sont pas trop importants, je peux le faire vite fait en passant, mais Heidemarie m’entraîne vers la nièce de la comtesse, le procureur de celle-ci… et la grande-prêtresse de Verena elle même. J’aimerais espionner le procureur (il est forcément proche d’événement intéressants), mais la proximité de la religieuse m’inquiète.
Comme si elle lisait dans mes pensées, Sigrid intervient. Je lui réponds en chuchotant :

"Moi aussi. Y en a tellement que c’est le bordel. Je me demande comment ils se sont pas tous mis à hurler dès que j’ai posé un pied sur le bateau."

L’avantage de Nuln, c’est qu’elle est imprégnée un peu partout de l’énergie de Grand Père. Mais je commence à avoir une influence qu’il est difficile d’ignorer… j’essaie de me faire petit, que le Dhar m’ignore et ne se gauchisse pas sur mon passage, mais c’est difficile. Heureusement que j’ai de l’expérience en matière de dissimulation de magie. L’anneau d’Ulgu m’aide beaucoup aussi.

Nous nous avançons pour saluer les dames (et monsieur le procureur avec son masque terrifiant). Heidemarie m’a appris comment il fallait saluer, si je devais simplement incliner la tête, le buste, ou carrément me plier au niveau des hanches. Grand Père soit loué, la tradition dans l’Empire n’inclue pas le baisemain. La grande-prêtresse ne doit pas me toucher.
Je salue la nièce en premier. Je sais pas pourquoi, j’ai une espèce de sympathie pour elle. Dans ma vie d’avant, on entendait toujours les crieurs publics dire qu’elle faisait ci ou ça et je me disais que ça devait pas être facile de se faire refiler autant de responsabilités aussi jeune. Je dis « c’est un honneur de vous rencontrer » et rien d’autre, parce que je reste un plébien et je suis pas censé tailler le bout de gras avec une aussi noble dame. Je fais pareil avec la grande-prêtresse – quoiqu’un brin plus crispé – et je la remercie pour sa soirée. Le procureur je le salue poliment aussi mais je ne sais pas trop quoi dire d’autre, honnêtement. Si il faut faire des mondanités je compte sur mon « épouse ».
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Pauvre Reinhard aurait préféré expédier l’affaire et passer à autre chose — la magie servant à le rendre plus présentable que jamais était une torture pure et simple, pour ne pas parler de l’obligation qu’on lui infligeait de se faire passer pour quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus riche et de plus éduqué. Le cirque risquait d’ailleurs de continuer un moment : les élections étaient prévues dans trois mois.

Lorsque le couple s’approcha de la nièce, il aurait été préférable qu’elle les traite avec mépris et suffisance. Ce n’est pas ainsi que la scène se déroula — tout juste étaient-ils en vue de Maria-Ulrike, qu’elle arbora un grand sourire et étendit ses mains.

« Heidemariiiie ! Oh, tu es revenue ma belle ! Tu m’as tellement manquééeee ! Viens que je t’embrasse ! »

Et voilà que, devant le bouffon de petite taille, le maure à la peau noire, les prêtres et les procureurs, elle attrapa la petite Heidemarie, et les deux se firent franchement la bise, quitte à y laisser des traces de maquillage.

« Oh Maria-Ulrike ! Je suis désolée d’être partie si précipitamment…

– Oh, je ne t’en veux pas — c’est Emmanuelle qui se sent vexée ! Surtout qu’elle se demande qui a bien pu la dépasser en faveurs ! Personne ne quitte jamais la cour de Nuln, car elle est si exclusive ! »

Ce à quoi, la gravine d’Ambosstein s’écarta un peu, et la voilà qui détailla Maximale des pieds à la tête, avec, soudain, dans son expression, la pire chose que Reinhard aurait pu imaginer : de l’intérêt.
Une main sur sa hanche, la tête penchée de côté, la voilà qui prit un ton enjôleur dans la voix.

« Haaan… Bien que j’aie ma petite idée à ce sujet…
Bonsoir à vous… »


L’homme au masque horrible d’oiseau se mit sur la pointe des pieds, et sembla chuchoter quelque chose dans son oreille. Alors, la gravine répéta le nom en ronronnant.

« Maximale Leistung… C’est un vrai nom ? Vos parents devaient avoir de grandes ambitions pour vous. »

La grande-prêtresse, le procureur, le bouffon, le noir, et tous les clients proches de la gravine — une bonne dizaine de personnes — se mirent à rire en cœur et à l’unisson, comme des automates.

Pauvre Reinhard, intimidé par la présence d’une des personnes les plus importantes de Nuln, bégaya « je ne sais pas » en rougissant.

La réponse ne se fit pas attendre : Toute la cour se mit à rire de plus belle, le bouffon presque aux larmes. Alors, Maria-Ulrike lui offrit un tendre sourire et calma tout ce beau monde d’un simple geste de la main.

« C’est un nom qui a un franc caractère, c’est certain — mais vous semblez bien le porter, d’apparence. Du reste je pense, Heidemarie, que tu penses pouvoir témoigner pour lui de la substance. »

Il fallut un petit moment pour que ses mots soient traduits dans le cerveau de tout le monde. Et alors, on se mit à pousser des « haaaan » espiègles.
Heidemarie, ressentant peut-être le malaise de Reinhard, joua à l’épouse outrée — elle se mit à devenir toute rouge, et à faussement bégayer également.

« Maria-Ulrike, s’il… S’il vous plaît.
– Allons allons, n’aie pas de panique ma belle — il a l’air d’être un doux romantique !
Surveille-le quand même de près, on ne sait jamais. »


La gravine fit donc un clin d’œil à Reinhard, qui provoqua à nouveau l’hilarité générale.

« Je plaisante, je plaisante ! Un peu d’humour ma belle.
– Vous êtes le nouveau politicien qui a réussi à déposer une liste ? » Intervint soudainement la grande-prêtresse — bien que c’était une grande dame fort digne et élégante, elle avait une véritable voix de canard, nasillarde et désagréable à l’oreille. « J’ose espérer que les propos que vous pouvez tenir en politique n’entachent pas votre loyauté à la grande-comtesse.
– Nous sommes tous loyaux à la grande-comtesse, répondit Heidemarie à sa place en lui serrant le bras.
– Certains plus que d’autres, rétorqua Marieke van der Pressen avec un mauvais regard en coin.
– Pardonnez-moi, révérende-mère, à nouveau… Si Son Altesse Illustrissime souhaite m’accorder une audience, je lui implorerai son pardon personnellement — j’aie été sotte, mais je l’aie été purement par amour.
– Bien sûr, fit alors le monsieur au masque sur un air désagréable. Votre époux n’a pas l’intention de profiter de votre rang pour obtenir quelconque avantage dans l’élection de prévôt des marchands à venir. »

Il y eut un instant de silence gênant face à l’accusation. Alors, Heidemarie prit une grande inspiration, fit un petit sourire, et rétorqua directement au procureur :

« Votre honneur. Si mon bel époux ne souhaitait qu’un avantage du palais de la comtesse à travers les dames… Peut-être aurait-il pu courtiser plus haut que moi. »

Marieke leva les yeux au ciel — elle n’était vraiment pas convaincue. Kavenner ne fit pas mieux : il grogna audiblement.
Mais qu’importe que ces deux vilains demeurent impassibles. Maria-Ulrike fit un clin d’œil avant de ricaner poliment, en couvrant sa bouche — et alors tous les nobles derrière elle se mirent à rire, l’un eut l’outrecuidance de siffler, tandis que le bouffon nain s’attrapait l’entre-jambe en criant comme un dément :

« Maximale Leistung est un vrai politicien ! Il veut faire bon ménage avec la comtesse ! Recevoir d’elle des dessous de table ! »

La voilà, la plus belle cour de l’Empire, dans toute sa splendeur. Il n’était pas dix heures du soir, et déjà, Reinhard ne voyait que des regards vitreux, des visages complètement rouges, et des valets revenaient déjà avec des plateaux pour servir des alcools forts en bouteilles de verre et des coupes de vin blanc pétillant — et tout le monde se répandait en commentaires lubriques, en blagues de cul pas finaudes, en sous-entendus scabreux sur herr Leistung et damoiselle Heidemarie.

Il n’y avait aucun endroit sur ce navire pour y échapper. Même quand Reinhard fut entraîné au loin, sauvé par Heidemarie, partout où il jetait un regard, il y avait ces scènes bizarres. Le sire Bretonnien, désigné tout à l’heure, siffla un garçon de table, tira une chaise, et l’invita à s’asseoir auprès de lui — le garçon n’avait l’air pas du tout emballé, mais il obéit par politesse. Le Florian représentant le Wissenland, il hurlait si fort que tout le monde pouvait entendre ses discussions, où il jurait à qui voulait l’entendre qu’il connaissait une prêtresse d’Ulric qui se faisait monter par des loups. Il n’y avait bien que le Nain et le prêtre de Sigmar pour faire tâche dans ce tableau : les deux se tenaient côtes-à-côtes, silencieux, dans un coin de terrasse, à siroter leur bière.

Sigrid, Heidemarie, et Reinhard, s’installèrent ensemble sur une table éloignée, où ils pouvaient contempler la fête déjà furieuse. Sigrid eut un petit rire cruel, tandis qu’elle offrit à fumer la pipe à ses deux comparses.

« C’est trop facile de gérer des gens totalement torchés. Bientôt ils feront tout ce que vous voulez. »



Le bateau se mit en route. On fit tonner une immense corne de brume, assez pour réveiller tout le quartier — les prolos lève-tôt pouvaient être ravis. Des matelots sautèrent dans tous les sens sur les ponts inférieurs, pour larguer les amarres et pousser le navire hors du quai, sous les applaudissements des Wissenlander qui sifflaient et grimpaient aux rambardes comme des animaux. Le jeune Alptraum, le noble qui en avait buté un autre, il semblait être le plus fou de tous : debout comme un singe sur la rambarde, la chemise entrouverte, il avait tiré de son porte-feuille des papiers, des billets de banque, cette nouveauté étrange avec laquelle on paye les marchands à long-cours.

« Grouillez-vous ! Grouillez-vous putain ! Y en aura pas pour tout le monde ! Allez, grouillez ! »

L’un des marins leva haut les bras et se suspendit au-dessus du vide pour saisir un billet au vol ; il glissa, et tomba tête la première dans l’eau, entre le navire et le quai. Immédiatement, Alptraum se jeta dans les bras de Florian alors que tous les Wissenlander criaient de joie comme des hooligans à un match de Middenball.

Sur la table du trio de serviteurs de Nurgle, un valet posa trois verres et trois bouteilles sans que personne ne lui ait rien demandé — visiblement, leur sobriété semblait faire défaut.


Le navire franchit l’obscurité. Illuminé de lampions, de lampes à huiles, de torches, il brillait de mille feux au beau centre de Nuln. Lentement, à la vitesse du moulin sur la poupe qui fonctionnait à la vapeur, le gros navire contourna l’Aver pour s’approcher de la Faulestadt. Alors, l’orchestre de l’opéra de Praag se mit à jouer un air guilleret et entraînant, et de jeunes gens montaient sur l’estrade réservée au spectacle de plus tard pour danser.

C’est alors qu’il y eut un léger problème pour les invités, qui n’en était pas vraiment un pour Reinhard.

Ça puait.

C’était assez difficile à expliquer, et il fallut que le Grand Coësre regarde les invités et les valets paniqués pour s’assurer qu’il n’était pas le seul à sentir cette drôle d’odeur, assez compliquée à définir d’ailleurs — ça schlinguait, oui, d’une odeur qui prenait à la gorge, mais ça n’avait pas l’air vicié de la merde, ou de la boue. Non, ce fumet, cet arôme, ça venait d’autre chose…

L’un des nobles se mit à vomir dans son assiette de charcuteries et petits-fours. Tous se couvraient d’écharpes ou de mouchoirs, qu’ils pressaient sous leurs nez. Même les militaires du Héron Bleu, au garde-à-vous, semblaient gênés, et par pur instinct humain, ils brisaient leur aspect de statues pour discuter à voix basse.

Comme d’autres, Reinhard se leva pour aller voir d’où venait cet air infect qui envahissait toute l’atmosphère d’un bateau pourtant en plein air, sur une terrasse. Le Coësre bouscula un serveur, qui s’excusa, avant d’enfin atteindre la rambarde, et observer la surface de l’eau.

Ça venait de la Faulestadt. Comme d’habitude. Ça venait de chez lui.

Avec la nuit, l’eau avait un aspect terrifiant — c’était noir, absolu, omniprésent. Ça remuait dans de légers soubresauts alors que la proue de l’énorme bateau fendait la surface. Mais les yeux de Reinhard percevaient la magie, les vents, et la force de son Dieu porté par l’aethyr. Il vit des lueurs multicolores frapper la coque du bateau, c’était verdâtre, et rouge, comme du sang.

Reinhard devait réprimer un sourire. Lui aussi se sentait maintenant heureux et guilleret.

« Par Véréna !
– Douce Shallya !
– C’est quoi ce bordel putain ?! »

Une aristocrate plus jeune que d’autres, une gamine de seize ans, se mit à pleurer. L’homme beaucoup plus âgé à ses côtés la prit par le bras et l’éloigna du rebord violemment. Un autre gerba, cette fois avec la politesse de le faire par-dessus bord.

Tous les curieux avaient vu comment des entrailles, des viscères, se collaient au bateau à la coque flambant neuve. Ça, c’était pas incroyable : le Reik était une poubelle. Non, ce qui était incroyable, c’était cette chose énorme, cette masse qui flottait, disparaissant et réapparaissant par moments à la vue de tous.

Un bœuf. Un énorme bœuf Longues-Cornes, une race à viande de l’Averland. Égorgé, et jeté à la mer, avec la panse bien ouverte, des organes pourris étant émiettés petit à petit. Un festin pour les microbes, les bactéries de l’eau, les larves en tout genre qui le bouffaient de l’intérieur.

Et il n’était pas tout seul.

À l’horizon, alors que le bateau s’avançait et illuminait la rive du Reik, on ne voyait plus que ça : Des bœufs, des veaux et des vaches, des porcs et des génisses, un tas de poulets décapités. Pas des animaux sortis de l’abattoir, découpés en morceau pour leur viande — des animaux encore entiers, avec leurs membres et leurs peaux, butés et balancés à l’eau par familles entières.

« C’est quoi ce bordel ?! » se mit à hurler Albrecht Oldenhaller, l’un des marchands richissimes. « C’est quoi ça ?! C’est quoi ?!
– Les putains de dégénérés de la Faulestadt ! » rugit Karl Richthofen, l'industriel. « On dirait un acte de brigandage ! »

Tout un tas d’aristocrates se mirent à répandre des rumeurs. Irène Kassel, fumant la pipe, eut un petit rire qui força tout le monde à la regarder.

« Rappelez-moi, Karloman — C’était votre idée lors d’un conseil de Nuln de faire payer l’incinération du bétail malade aux abattoirs, il me semble ? »

Elle rit une deuxième fois, en s’éloignant d’un petit pas bien peu pressé.

« Ne soyez pas, messeigneurs, étonnés que les bouchers balancent leurs animaux à l’eau plutôt que payer une taxe. Rogner sur les contributions publiques, n’est-ce pas chose que vous affectionnez ?
– Salope ! Ferme ta gueule salope ! Pouilleuse d’Averland ! »

Irène rigola encore plus, tandis que Richthofen se mettait à l’insulter devant la quasi-totalité du gratin de Nuln. Assmus Kassel ferma son petit poing alors que son épouse lui tapota sur l’épaule et le planta tout seul. Et voilà que Richthofen, seul, se mettait à délirer en faisant les cent pas, devant les musiciens Kislévites qui jouaient comme si de rien n’était.

« Ville de merde ! Ville de merde ! Puante, immonde jusqu’à la moelle ! Couverte de chiasse ! Voilà ce qu’est devenu Nuln, vous m’entendez ?! Une cité de pouilleux qui puent la merde et la charogne ! Une cité de Bretonniens et de Tiléens pouilleux qui puent la merde et la charogne ! »

La pauvre gamine de seize ans de tout à l’heure était assise sur un tabouret, à pleurer aux larmes. Le vieux monsieur qui lui avait tiré le bras agita sous son nez un pochon remplit de poudre, et se mettait à l’engueuler :

« Tiens ! Tiens ! Prend pour garder tes nerfs ! C’est ça ou je t’enferme aux chiottes pour la soirée ! Tu choisis ! »

Et voilà que Reinhard découvrait la raison pour laquelle il avait souffert toute sa vie. Pourquoi des milliers d’ouvriers de la cité souffraient chaque jour — pour eux. Pour l’excellence du joyau de l’Empire. Pour des ivrognes, des addicts à la drogue, des hypocrites et des violents.


Ça promettait d’être une grande soirée.

Jet de charisme de Heidemarie : 2, large réussite
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par Reinhard Faul »

À ce stade de la soirée, je ne comprends plus rien. D’une part parce que les nobles font souvent leur blague de cul dans une autre langue, du bretonnien je crois. « Ménaje à trois », « voulé vou couché avec moua », ça n’a aucun putain de sens. D’autre part parce que le bateau a à peine largué les amarres et je suis déjà au bout de ma vie. Je n’ai jamais maintenu le sort qui me change d’apparence aussi longtemps. Les os de mes hanches semblent fait de métal chauffé à blanc, mon estomac refuse toute idée de nourriture et globalement, tous mes organes semblent habités d’une vie propre et se déplacer tout seul. Mon visage est un masque de cire parce que je me retiens de hurler. Quelle importance de toute façon ? Tout le monde est ivre mort.

Sigrid s’est levée pour aller me chercher un verre d’eau – entreprise hasardeuse au milieu de tous ces ivrognes -, que je vais sans doute dégobiller à peine bu. Heidemarie fait la conversation avec d’autres femmes – que je refuse d’approcher parce qu’elles sont tout simplement ignobles, décrivant dans le détail des pratiques sexuelles qui feraient rougir un soudard. Je suis là comme un con à faire de la figuration, parce que le but à ce stade de la soirée, c’est simplement d’être là. Aucune conversation politique n’est possible avec des gens aussi cuits. Bref, je m’emmerde ferme.

Un type que je ne connais pas – et je ne le présenterai pas parce que je m’en fiche – s’assoit à ma table et me demande :

« Tu passes une bonne soirée l’ami ? »

Je hausse les épaules. Il a l’air relativement sobre et ça ne sert à rien de mentir, parce que je tire une tronche de dix pieds de long assis tout seul dans un coin. Il me propose sans préambule :

« Ça te dit une goutte ? »

Je ne sais pas à quoi il fait référence, mais j’imagine que c’est de la drogue. Ma fierté de mec qui connaît la rue m’empêche de demander des détails. Je passerais pour quoi, un cave ? Quelle horreur. Je présume que c’est un espèce de dérivé d’opium pour riche, ou du baiser de la courtisane – quel nom de merde. J’aimerais bien que ça soit de l’opium parce que ça calmerait mes douleurs. Je réponds :

« Ouais. »

Là dessus le type sort une minuscule fiole en verre de sa veste, avec une pipette. Il pose une goutte sur son poignet et la lèche. Je tends ma main et je l’imite. La dose me semble minuscule, ça va rien me faire du tout sa merde. On enchaîne sur une conversation polie de gens sobres qui ne savent pas quoi se dire. Il me demande ce que je fais dans la vie, je lui explique. Il se présente comme le fils du cousin de je sais pas qui de riche et célèbre. Je m’en beurre la raie. On fait des commentaires plats sur la qualité de la nourriture, la beauté du bateau et la magnificence de Nuln. C’est une conversation conne, mais elle a le mérite de me distraire de mes douleurs qui semblent disparaître. J’ai aussi des bizarres sensations de brûlure sous la peau et dans les dents. Pas désagréables du tout hein, ça doit être la drogue. Mais rien qui fasse perdre la boule. C’est naze son truc. J’observe la foule d’un œil distrait pendant que nous parlons. Les visages de gens bourrés sont… incroyablement intenses. Je ne sais pas comment dire, on dirait tous de gros poupons très moches qui se morvent dessus. J’en fais la remarque à mon nouvel ami :

« Putain les gens sont tous laids ici. Ils ont tous des poils de nez, regarde ça. Même les femmes. »

Et on hurle de rire. J’ai jamais autant ri de ma vie, je parviens à peine à reprendre mon souffle. Je poursuis mon idée :

« Imagine si ils se mettaient à parler à l’envers. »

Alors là c’est le comble de la comédie, on est pliés en deux et on se tape du poing sur la cuisse en imaginant une femme avec des poils de nez qui parle à l’envers. Et on continue comme ça un moment : imagine si ils avaient des cornes sur la tête, imagine si leurs yeux sortaient de leurs orbites… putain que des barres. Je vais me pisser dessus j’en peux plus. Mais à un moment je reprends mon sérieux, je me redresse et j’annonce gravement :

« Je suis complètement défoncé. »

Mon copain se bave dessus en hurlant de rire une nouvelle fois, je vois les postillons voler au ralenti dans les airs avec les jeux de couleur et de lumières qui se reflètent dessus. C’est si beau. Je cligne des yeux stupidement pour assimiler tant de magnificence dans mon petit cerveau. Mon ami pose ma main sur mon épaule et m’explique :

« Je sais pas si tu as fait attention… mais écoute la musique qu’ils jouent mon gars. Écoute ça. Tu entends ? »

J’écoute, j’entends. Incroyable. Chaque note se détache et vient s’enrouler autour de mon cœur, et je peux voir le Dhar danser avec elles. Je ne m’étais jamais rendu compte qu’il réagissait à chaque activité humaine et se concentrait autour. Je brise le silence religieux que nous avons adopté pour commenter :

« Ouaaaaah. Je veux dire, putain, ouah quoi.

- T’as tout compris, tu vois aussi. Ça fait plaisir. »

Mon nouvel ami m’explique ensuite qu’en réalité, il est musicien, et il cherche la gamme de son qui pourrait détruire tous les conflits du vieux monde. Je l’y encourage avec profusion. Il me parle d’ondes sonores qui pourraient faire vibrer le cerveau des gens de façon à changer leur comportement. C’est une vaste entreprise, et je lui demande un peu inquiet si il compte utiliser son pouvoir ce soir. Il m’assure que non car les gens sont trop torchés. Il m’explique que l’alcool détruit la capacité des gens à s’aimer, qu’il ne boit pas et que je devrais suivre son exemple. Je hausse des épaules. Pour l’instant l’alcool ne m’attire pas – j’ai des brûlures d’estomac – mais je sais que demain ça sera une autre chanson. Je ne peux pas prendre un engagement aussi important pour l’instant, c’est trop grave.

Sur ces entrefaits, Sigrid revient enfin avec un verre d’eau. Mon copain et moi avons la même hallucination : ses poils de nez sont noirs, énormes et touffus. Nous hurlons de rire à nouveau. La petite sorcière me regarde gravement et dit :

« T’as pris un truc non ?

- Ouais mais on s’en fout. Machin, je te présente Sigrid. C’est comme une sœur tu vois, on partage des trucs et… »

La jeune femme a l’air très inquiète, sans doute que je bavarde trop. Elle m’interrompt :

« Qu’est ce que tu fais avec ton bras ?

- Je me touche. Il est super doux. »

Mon copain de drogue vérifie mes dires du bout des doigts, et il approuve :

« C’est vrai que c’est doux. »

On reste comme des cons à me tripoter l’avant bras plusieurs minutes sous le regard effaré de Sigrid. Elle finit par me demander :

« Tu devrais te passer la tête sous l’eau. T’as pas mal aux yeux d’ailleurs ? T’as des pupilles comme ça. »

Elle fait deux cercles avec ses doigts pour me dire qu’elles sont énormes. J’ai une brève bouffée d’angoisse en m’apercevant que je ne peux pas regarder mes propres yeux, puis ça passe. Je jette un coup d’oeil inquiet vers les toilettes. L’entreprise me semble périlleuse. Tout est si… intense, important. En traversant la pièce il peut se passer n’importe quoi. Je suis bien là où je suis. Mon copain de drogue m’encourage en me transmettant sa sagesse :

« T’inquiète pas, c’est pas comme l’alcool, tu vas pas te casser la gueule. Lance toi, c’est tout, ça va rouler tout seul. »

Je me lève. Effectivement, marcher, m’orienter dans l’espace, j’y arrive très bien, c’est pas du tout comme l’alcool.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Nuln donnait les meilleures fêtes. Au grand dam de l’orchestre de l’Illustre Opéra de Praag, les plus brillants danseurs et musiciens du Vieux Monde avaient été grassement payés pour occuper une bande de décadents orgueilleux et d’un mauvais goût impitoyable. Qu’importe que l’air était vicié, que tout puait la charogne et la mort — les valets s’agitaient juste dans tous les sens pour allumer des bougies parfumées, pour répartir des essences contenues dans des flacons, tout pour faire oublier qu’ils naviguaient sur un fleuve de mort, parsemé de cadavres de bêtes. Et plus ils remontaient, plus ça empirait…

Sur l’estrade principale, autour de la brillante noblesse des fiefs d’Emmanuelle von Liebwitz, des ballerines virevoltaient sur la pointe des pieds, tandis qu’un immense bonhomme barbu chantait très fort d’une voix puissante. L’étoile de l’Opéra, une femme svelte et grande, tirait la gueule — chaque fois qu’elle tombait dans les bras de son partenaire, Alptraum et Pfeifraucher se mettaient à siffler et hurler des encouragements grivois. Même la brillante gravine, au tout premier rang, était hilare, la face toute rouge, quand bien même la grande-prêtresse Marieke pestait et agitait sa main pour l’intimer de se taire.


Au milieu de cette réunion de barjots, Reinhard Faul était presque normal, et même faisait preuve d’une politesse excessive. Il arrêta un valet qui portait un plateau de viande froide, en demandant les toilettes ; avec beaucoup d’emphase, le-dit valet indiqua l’arrière du restaurant, puis fut remercié par le futur prévôt des marchands d’une petite tape sur l’épaule.

Reinhard traversa donc le-dit restaurant, où l’ambiance avait totalement changé. On jouait toujours aux cartes, mais maintenant ça puait le tabac, ça hurlait de rire, et devant tous les invités, un petit groupe d’aristocrates commençait à parier des vêtements au lieu d’argent. Une jeune fille sans chapeau et sans bottines, siffla d’admiration au passage de Leistung :

« Il y a encore de la place si vous voulez ! »

Quittant enfin la longue salle, Reinhard se trouva sur un pont bien plus tranquille. Il y avait le ciel noir étoilé, Mannslieb en croissant, et, à gauche et à droite du Reik, des buissons et des platanes — ils avaient quitté Nuln depuis un moment, et s’enfonçaient dans la campagne du Wissenland en remontant le fleuve à la vitesse du moteur à vapeur.

Reinhard entra dans les toilettes. Il était maintenant habitué, grâce au repas chez les von Bedernau. Il n’eut pas de mal à faire ses ablutions et put, en sortant, souffler un peu dans cet endroit plus tranquille. Il n’était d’ailleurs pas le seul à avoir eut l’idée : un homme bien habillé était suspendu au-dessus de la rambarde, en train de vomir tout son saoul.

« Aaah ! Vous approchez pas mon beau ! Je suis malade ! Shallya me vienne en aide ! »

Son accent ne trompait personne : c’était le vidame de Brémay, le représentant de la communauté Bretonnienne à Nuln.
Reinhard s’éloigna donc de lui, et inspira l’air plus froid et plus sain de la campagne, en espérant que cela calmerait ses aigreurs.

Il patientait comme ça, avec le chevalier plein comme une barrique. Jusqu’à ce que, au bout de cinq minutes, le noble arrête de gerber, lève le museau, fronce des sourcils, et se mette à engager la conversation.

« Hééé… Maiiis… C’est… *gloups*, c’est vous… Comment qu’il s’appelle ce con… Maximale Leistung ?
Vous êtes bien trop beau pour dire des choses aussi horribles, vous savez ! »


Très peu subtilement, le vidame glissa le long de la rambarde, et tenta de coller son coude à celui de Reinhard, tout en prenant un ton enjôleur qui allait très mal avec son haleine qui puait totalement l’alcool.

« C’vrai ça, qu’est-ce qu’on a fait d’mal ? ‘fin vous savez, j’les aimes pas non plus les gueux qu’on envoie à Nuln, mais enfin, on est pas tous si mauvais que vous le dites.
Hééé, vous êtes… *hips*, en épousailles avec la… Frau von Bedernau, hein ? Veinard ! C’est une vraie belle femme, avec, des, heuuuu… Looooong… Cheveux ?
‘fin bref, j’aimerais beaucoup rediscuter de tout ça autour d’un verre avec vous, et, heuuu… Voilà, j’ai heu… J’ai des chevaux de course, vous savez ! De vrais beaux, de Couronne ! »


Le ciel se mit soudain à s’éclairer. Et à exploser. Rouge, vert, mauve, en scintillant. Ça pétardait dans tous les sens, puis ça sifflait, et applaudissait.
Des feux d’artifice. À Nuln, bien sûr. La ville adore faire exploser des trucs, en toute occasion. Les jeunes hommes de la Faulestadt font exploser des mortiers à main colorés à chaque match de soule, les aristocrates ont juste plus de moyens.

Le truc, quand on a bossé toute sa vie dans des fonderies, et qu’on a l’oreille exercée, c’est qu’on sait faire la différence entre la mèche d’un feu d’artifice, et une arquebusade.

Quelque chose crépita au creux du tympan de Reinhard. Il tourna la tête, vers l’eau.

Le Loup Impérial qui escortait le navire à vapeur, la grande galère militaire qui servait à protéger la gravine… Reinhard s’approcha du rebord, et plissa des yeux. Il était dommage qu’il ne soit pas dopé au Feyeyés, afin de comprendre pourquoi les soudards étaient en train de décharger leurs armes.

Il vit une silhouette passer par-dessus bord, faire « plouf », et ne pas remonter.

La main du vidame se saisissait de son bras.

« Je disais — j’ai un manoir aussi ! Vous seriez… R’çu comme Louen !
Tout se passe bien avec votre épouse ? Y a pas de soucis, j’espère ? »




Reinhard le congédia. Il passa à travers le restaurant, où la même garce de tout à l’heure, avachie à moitié sur la table pour tirer son jupon, tenta d’attirer le regard du Nurglite camouflé avec encore moins d’élégance :

« Oooh, mon siège est tiède, si vous souhaitez…
– Respecte-toi Helga, bordel !
L’engueula tout de même son compagnon. C’est même pas un noble — tu vas pas le sucer ?! »

Et tiré de ce guêpier, il retourna sur la plate-forme principale, où les Kislévites donnaient une représentation impeccable, élégante, bonne à éblouir les spectateurs — mais pas les cuistres.

Il regarda à gauche, à droite. Retrouva Sigrid. La jeune fille était en train de se débattre avec quelqu’un qui lui tenait très fermement le bras. C’était Nathanael Gerdht, le vicaire du culte de Sigmar qui avait passé toute la soirée sobre, dans son coin, à faire la gueule avec le Nain.
En s’approchant discrètement, Reinhard put entendre des bribes de leur conversation : Le Sigmarite était en train d’agresser l’Umbramancienne, qui prétendait être terrifiée, en bonne comédienne.

« Espèce d’ignoble chienne ! Tu croyais que je te reconnaîtrais pas ?!
– J’ai aucune idée de quoi vous parlez !
– Tu as volé le crâne de Saint-Ottokar ! Tu l’as refilée à ces chiens du Cercle Huydermann ! Et tu croyais que tu pouvais juste te pointer comme ça, sous le nez du culte ! »

Il se mit à la tirer très fort alors que Sigrid traînait des pieds. Et voilà que Gerdht hurlait :

« Gardes ! Gardes, au nom de Sigmar aidez-moi ! »

Reinhard intervint en montrant les dents :

« Vous n’avez pas d’autres jeunes filles à aller emmerder espèce de taré ? C’est ma demi-sœur ! »

Le mensonge n’était pas très élaboré mais la colère, oui. Le Magus ne pouvait supporter la proximité d’un représentant du culte de Sigmar.

Le prêtre se retourna, tout en broyant le poignet de Sigrid qui se tordait sous l’emprise. Avec un gros doigt, le prêtre se mit à taper contre le buste du prêtre :

« Mais de quoi je me mêle ?! Je vais te faire embarquer aussi, on verra si tu parles comme ça une fois que t’es au Donjon de Fer ! »

Le Sigmarite n’était pas du genre à se laisser démonter par le premier notable venu, même sur un navire où se trouvait la gravine.
Mais si Reinhard n’arrivait pas à utiliser son charisme ravageur, au moins, il offrit un peu de temps à Sigrid pour murmurer quelque chose.

Le vent d’Ulgu se mit à danser autour de ses doigts. Et, sans que le vicaire ne s’en rende compte, elle parvint à se défaire de sa prise, et retirer sa main, alors qu’il avait encore l’impression de tenir quelque chose.

Sigrid lui donna un coup dans l’arrière de la rotule, puis se jeta sur lui comme un sac à dos pour le bloquer et le faire relever la tête. Le vieux grimaça, donna un coup de pied lourd vers le sol — il était terriblement costaud.

« Maintenant ! »

Reinhard ferma son poing, et décocha un uppercut dans le visage du prêtre. C’était un coup maladroit, qui lui fit terriblement mal au poing, assez pour le forcer à l’agiter et le suçoter dans sa bouche. Mais par on ne-sait quel miracle, ce fut suffisant pour forcer Gerdht à tourner de l’œil.

Sigrid, toute petite, plia sous le poids de sa carcasse. Elle glissa en arrière, donna un coup de pied dans une chaise, et installa le vicaire tout groggy dessus, avant de lui tapoter le poing. Juste à temps, car un militaire du Héron Bleu, attiré par le grabuge, était en train de fondre tout droit vers le trio.

L’umbramancienne et le Nurglite se faisaient la malle d’un pas pressé mais nonchalant, alors que dans leur dos le mercenaire Tiléen tapota la joue du prêtre endormi pour essayer de le réveiller.

« Merci. »

Reinhard lui expliqua rapidement en route la situation. Sigrid fronça des sourcils, en jetant un coup d’œil vers la mer.

« Si tu veux aller voir, on devrait laisser Heidemarie ici, non ? Elle est entourée de soldats, près de la gravine… C’est mieux que la trimballer avec nous ?
– Si ça commence à tirer partout, les soldats la laisseront bien se faire piétiner. Elle est venue avec moi, je la protège, c’est facile à comprendre ?
– Oui, ça se comprend. Allons la chercher alors. »

Et ils s’approchèrent tous les deux des derniers rangs, où Heidemarie finement pompette était en train de parler avec ses anciennes amies damoiselles de compagnie, toute proche de l’héritière présomptive de Nuln elle-même. Sigrid et Reinhard n’eurent pas le temps de faire trois pas, que déjà, un beau soldat de six pieds de haut se leva et leur barra la route en étendant sa main. Les voyant faire, la gravine parla très fort, quand bien même elle était juste en face de danseurs et de musiciens Kislévites très professionnels qui continuaient leur représentation :

« Oh, laissez-le passer ! »

Et aussitôt dit, le militaire s’écarta. La gravine ignora vite Reinhard pour se concentrer sur la scène, où la danseuse étoile était vêtue d’une magnifique robe couverte de plumes de cygne.

Heidemarie ronronnait, le maquillage coulant sur son visage :

« Vous en avez eu assez de faire la tête, mon époux ? Hihi…
– Mesdemoiselles. Heidemarie, il faut qu’on y aille, genre, quelques minutes… »

La requête provoqua des gloussements d’adolescentes, ce qu’elles étaient toutes.

« Allez-où ? Faire un bain de minuit ? Vous n’avez pas vu comment l’eau est ré-pu-gnante ! Hihi ! »

Devant le regard dur et solennel de son « mari », Heidemarie cessa soudain ses blagues pour prendre une expression absolument épouvantée.

« Heuu… O-oui, très bien…
Ne vous inquiétez pas, je reviens très vite. »


Le soudain changement d’humeur de Heidemarie mit mal à l’aise ses copines, qui l’intimaient de rester. Et les autres invités, autour, en firent de même.

« Il se passe quelque chose ?
– Hmm ?
– Ooh, assis devant !
– Pourquoi elle s’en va ? Ça va ? »


Sigrid prit la noble à son bras et l’aida à se relever. C’était fort utile, car la pauvre était finement beurrée, et titubait un peu, son pas chancelant empiré par ses talons un peu trop hauts.


Ensemble, ils allèrent à nouveau dans le restaurant, où les scènes avaient empiré, et à présent, les valets terrifiés n’osaient plus s’approcher de la table des ivrognes. Ils le quittèrent, et ne retrouvèrent pas le vidame. Ils s’engagèrent dans le premier escalier, pour descendre au second niveau, où se trouvaient les cuisines, des cabines de passagers et d’autres du personnel. Ils remontèrent ce pont-là, et Sigrid ne put s’empêcher de parler avec un ton fortement inquiet :

« Il y avait pas plus de gardes quand on est montés ? »

Il y avait encore des matelots, des cuisiniers, quelques invités perdus. Mais le Héron Bleu, avec leurs costumes brillants, leurs effectifs avaient été clairsemés.

Ils traversèrent un nouvel escalier. Sigrid posa Heidemarie contre une rambarde, la pauvre noble s’affalait dessus.

« J’ai la tête qui tourne… C’est horrible… Y… Y avait peut-être quelque chose dans mon verre…
C’est tellement bon… »

Sigrid regarda à droite, à gauche. Elle attendit qu’un matelot couvert de suie passe, et que le trio soit à peu près seul.

Immédiatement, elle se fit une nouvelle toilette. Elle noua ses longs cheveux qu’elle s’était embêtée à couvrir de petites fleurs pour faire un grand chignon, elle arracha son jupon qu’elle balança dans les mains de Heidemarie pour se retrouver en collant, et les dévoila d’ailleurs un peu pour y atteindre une jarretière d’où elle tira un couteau beaucoup trop fin pour être utilisé en plein combat — on aurait plus dit un pic à glace qu’autre chose.

« En avant. »


Ils atteignirent le pont final, celui inférieur. Il y avait là beaucoup de caisses, de hublots, des escaliers qui menaient jusqu’à la salle des machines. Tout au bout, il y aurait les chaloupes de sauvetage.
Mais ils ne pourraient pas aller bien loin. Un coup d’œil par-dessus la rambarde, et Reinhard put voir quelque chose d’étrange :

Il y avait une petite péniche accolée au navire, reliée par des cordages noués à la va-vite. Quelqu’un leur tournant le dos était assis dedans, en train de guetter la terre, avec la ligne de frondaison. Quelqu’un avec une grosse arbalète entre les jambes.

Sigrid tira sur le manteau de Reinhard, et lui fit un signe silencieux de la suivre. Ils contournèrent toute l’annexe principale, et glissèrent le long d’une autre allée.

Au bout d’une minute de marche, ils trouvèrent un cadavre portant une tunique bleue et un shako avachi par terre avec un filet de sang. Et un peu de brouhaha plus loin. Couverts par la nuit et cette discussion, ils purent trouver ce qui était en train de se passer :

Un grand type, tout vêtu de noir, portait un long sabre à une main. Et il le plaçait sous la gorge d’Assmus Kassel couché par terre, tandis que son épouse mortifiée pleurait de grosses larmes à côté.

« Pitié ! Laissez-le ! Je vous en supplie !
– Ferme-la ! Chuuut ! »

De la salle des machines, un collègue habillé comme lui remonta au trot. Les deux parlèrent en tiléen, avant que celui qui menaçait la Tzeentchie et son époux ne se mette à ricaner en reikspiel :

« Bon bah, on va pouvoir commencer le massacre ! Hahaha !
– Je vous en supplie ! On a de l’argent ! »

Sigrid tourna sa tête vers Reinhard, attendant une réaction de sa part.
Prise de la drogue « Clairvoyance » : +1 en INT et MAG durant une heure.

Jet de perception auditive : 12, réussite

Jet de charisme face à Gerdht : 18, lourd échec.
→ Cependant, l’intervention est suffisante pour permettre à Sigrid d’agir.

Sigrid lance « Action secrète » avec sa demi-action : 12, réussite
Jet d’intelligence de Gerdht : 12, égalité, au profit de Sigrid parce que je suis gentil.

Sigrid utilise son autre demi-action pour « Empoigner », merci Faust.
Jet d’attaque : 8, réussite
Jet de force de Sigrid : 3, let’s gooo girl
Jet de force du prêtre : 9 → il a beau être un Sigmarite très costaud, son jet réussi n’est pas suffisant.

Reinhard attaque en donnant un coup de poing pour assommer. Il n’a pas la comp « coups assommants », mais je le lui accorde grâce à la surprise :
Jet d’attaque (+4 grâce à l’emprise / -4 à cause du manque de précision du coup) : 2, réussite
Jet de force de Reinhard : 13, minable
Jet d’endurance de Gerdht : 20, échec critique, beaucoup plus minable.

Gerdht tombe dans les pommes.



Résistance à l’alcool de Heidemarie : 16, minable. C’est une loque.

Deux jets de perception difficiles, pour Sigrid et Reinhard (-4) : 10, 19 ; Reinhard sert à rien, Sigrid a une légère intuition (Petit échec)

Jets de déplacement furtifs :
Sigrid (+2) : 8
Reinhard : 1, réussite critique
Heidemarie (-2) : 3

La baraka.
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Reinhard Faul
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Re: [Le Coësre] Le Nouvel Ordre

Message par Reinhard Faul »

Je regarde avec perplexité la scène qui se déroule sous yeux, caché derrière une caisse avec mes compagnes. Valitch fait semblant de pleurer pendant qu’Asmus est menacé d’une arme posée contre son cou gracieux mais pourtant viril. Il est terrifié comme un homme qui n’a pas l’habitude des combats. Ça me chiffonnerait qu’il soit égorgé, mais ça serait pas le drame de ma vie non plus. La drogue pourrait me rendre anxieux, mais je suis au contraire un peu excité à la perspective de tuer des gens pour mon Dieu. Néanmoins, est-ce une bonne idée ? Ça arrangerait bien mes affaires si la Tzeentchie se faisait tuer maintenant. De toute façon elle fait semblant de chialer, elle prépare probablement une combine.

Sigrid fait des signes pour m’indiquer une stratégie de combat, moi je lui en fais d’autres pour lui dire de se calmer et ça devient la confusion de gens qui essaient de communiquer sans y parvenir. Il faut amener tout le monde jusqu’aux canots de sauvetage et je vois pas pourquoi on est si pressé. La tuile ça serait si d’autres gens hostiles arrivent, mais en dehors de ça je vois pas pourquoi c’est nos oignons. On a déjà Heidemarie à gérer… elle est bourrée comme un coing, on a dû limite la porter jusqu’ici et c’est un miracle qu’elle nous ait pas fait repérer.

Je ne sais pas pourquoi il y a des soldats tiléens ici, ni ce qu’ils veulent, mais c’est certainement pas Maximale le marchand qui les intéresse. Et moi, est ce que ça embarrasse tant que ça mes plans que l’élite de Nuln se fasse dessouder ? Bof. N’oublions pas la finalité de tout : remplir mon pacte avec le démon. Griller ma couverture et risquer un sale coup en jouant le Magus sur un bateau, ça va pas tellement dans ce sens. Moi je propose qu’on attende que Valitch fasse la folle et qu’on profite de la confusion pour sauter dans un canot.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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