*La scène avait peut changé même si il y avait moins de corps, tant morts que vifs, qui s’agitaient ça et là. Étrangement toutefois, l’odeur de suie et de fumée était plus marquée qu’avant son départ et il pouvait déceler une autre odeur dans l’air, plus marquée que celles des effets brûlés, une odeur que le garde avait déjà senti dans les ruines, celle de la chair calcinée. Et il était sûr de pouvoir suivre son nez et d’affirmer que ça brûlait sec et bien trop pour venir d’une simple pièce à rôtir. Mais cela ne l’empêcha pas d’aller faire son rapport à la vieille dame qui dirigeait toujours d’une main de fer ce royaume d’oreilles rougies.
-« Je crains que ce ne soit moi sœur Clementia, mon petit. Hum, les morriens ne sont pas encore arrivés alors il nous reste un peu de temps. Le petit Georgio va nous prêter main forte, n’est-ce pas ? »
L’intéressé hocha rapidement de la tête, portant inconsciemment sa main à l’oreille avant de donner des ordres en ce sens. Si sœur Faragonda avait eu du mal à se faire obéir d’Helmut et de ses hommes, la quinquagénaire ne voyait visiblement aucune difficulté dans le commandement du guet. Sœur Adela, une jeune femme encore essoufflée de sa course, finit par les rejoindre en portant une définitivement fort lourde trousse de cuir noir qui arrivait par Sigmar savait quel miracle à cliqueter plus fort qu’un ingénieur venant de vendre un nouveau prototype de canon.
-« Vous avez pris votre temps ma sœur, nous n’avons pas toute la journée non plus, et si le corbeau a été retardé, vous savez pourtant qu’ils sont plus inéluctables que les sermons de la révérende mère, alors activez-vous jeune fille. »
À vrai dire, la petite vague de reproches ne fit rien pour faire accélérer sœur Adela qui peinait à la charge et ce n’est que lorsqu’un des hommes de Georgio prit sur lui et la sacoche que la shalléenne put enfin marcher d’un bon pas. Helmut et Edmund étaient déjà passés au second plan pour la petite équipée et étaient effectivement libres de faire ce que bon leur semblait, c’est à dire aller se saouler si l’on en croyait l’acrimonieuse sœur Faragonda, encore dans les quartiers...