[Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


« - Je hâte la dissolution de la matière !
- Je facilite l’éparpillement des germes !
- Tu détruis, pour mes renouvellements !
- Tu engendres, pour mes destructions !
- Active ma puissance !
- Féconde ma pourriture ! »

Slaanesh et Nurgle, Liber Malefic.

Un mois après la mort de Mémé Gâteuse.



L’Interlope préparait sa barque. Devant la baie de la Faulestadt, le vieux borgne ramenait son embarcation pourrie, gagnée par les vers, au bois couvert de lichen. En voyant arriver ses passagers, cachés sous leurs grands manteaux coupes-vents bien sombres, capuches abaissées sur leurs têtes, il ne put s’empêcher de leur offrir un grand sourire, affichant ses dents jaunes, cariées, et ses gencives saignantes.

« Védé, p’tits gars ; L’beauté d’la fin sur vous ! »

Il ouvrit sa main, aux ongles sales recouverts de crasse. Bernhard Steiner ouvrit sa bourse et y déposa sur la paume osseuse une pièce d’argent, tout en le saluant en posant deux doigts près de sa tempe.

« Pour ton silence et ton office, Interlope.
– Allez donc ‘vec la fin ».

Steiner posa son pied dans l’embarcation chancelante, manquant de tomber à la renverse en sentant le bois tanguer sous ses bottes. Il se tourna et ouvrit sa main pour l’offrir à Frida ; La voleuse l’ignora, et grimpa par ses propres moyens à l’intérieur, s’asseyant sur un pan de bois, croisant une jambe l’une sur l’autre comme une jeune fille de bonne famille, usage qui n’allait pas avec sa naissance modeste et sa mauvaise vie.
Steiner s’assit en face d’elle, et ainsi, l’Interlope put se saisir de sa grande rame pour pousser le navire hors du petit ponton en bois, et suivre le flot du Reik pour quitter l’île.

Nuln était perdue dans une nuit verte. Le ciel sombre, couvert de nuages qui camouflaient les étoiles. Mais Morrslieb était en forme de croissant dans le ciel. Elle s’était montrée soudainement, sans prévenir, à la grande terreur des autorités de la ville. Quelques galères militaires, des Loups Impériaux, patrouillaient le Reik avec de grands feux allumés sur leurs pontons pour tenter d’éclairer la baie.

« Pouvez l’sentir, mes ouailles ? Céti la frousse qui s’empare des fidèles… Y claquent des dents dans leur sommeil... »

L’Interlope avait un sourire terrifiant. Figé. Plissé. Qui découvrait jusqu’à ses molaires. La vision de Morrslieb était loin de le terroriser : Il semblait tout guilleret, à deux doigts de ricaner. Voir ainsi de preux soldats impériaux catastrophés, des enfants de Sigmar, se relayer sur les pontons des loups impériaux qu’il évitait soigneusement en voguant tout doucement avec sa parodie de gondole, l’emplissait d’une grande joie.

Frida haussa les épaules, quelconque. Steiner, lui, se signa.

« J’ignore si nous pourrons agir dès ce soir. Nous avons vécu des temps si troubles… Rien n’a été préparé. »

L’Interlope observa la lune. Ses gros yeux injectés de sang, ceinturés de cernes, n’étaient pas humidifiés par des paupières qu’il ne battait presque jamais.

« J’peux sentir leur trouille… Oui… C’te ville, pleine d’merde… Y nous balancent, avec la morve, la gnôle, leur dégueli… Y savent pas qu’tout ça va leur r’tomber d’sus.
On va les prendre par l’bas et les enfoncer dans leur prop’ crasse. »


Évitant méthodiquement les patrouilles, il parvint à traverser le Reik pour atteindre le Dédale.
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L’Interlope gara sa barque. Frida et Steiner débarquèrent, et grimpèrent les vieux escaliers abandonnés de pierre pour grimper jusqu’à la maison de Mémé.
Ils se présentèrent en passant devant le petit jardin rempli de fruits pourris et de cadavres d’animaux semi-enterrés. Un gros chat à qui il manquait la moitié de la tête, la cervelle exposée, mais qui pourtant était toujours en vie, cessa de se lécher sa patte nécrosée pour observer les inconnus. Frida toqua à la porte d’une main recouverte d’un gant noir : Elle fut bien de faire ainsi, car sa main se recouvrit d’une mélasse brune lorsqu’elle entra en contact avec le bois.
La porte de la demeure s’ouvrit. Max se trouvait derrière. Le contremaître avait bien changé : Il ne s’était jamais vraiment remit de son passage sur la galère Tiléenne maudite. Là où Frida avait magnifiquement bien reprit du poil de la bête, et s’en était tirée avec juste quelques petites cicatrices de plus, Max lui était tombé gravement malade. Son œil s’était réinfecté, et de la gangrène lui recouvrait maintenant la moitié de la face. Il n’avait plus un seul poil sur le sommet de sa tête. Et, près de son épaule droite, un amas de chair putrides, un cancer pulsatile, se développait clairement sous sa chemise.
Il salua ses collègues et les intima d’entrer, avant de fermer derrière. La troupe descendit à la cave. Là, dessous, sept personnes étaient en train de prier. Sept cultistes nouvellement venus, le petit secret que Mémé essayait de cacher, des recrutements qu’elle devait préparer spécialement dans le but de contrer les ambitions de Reinhard au cas où il deviendrait gênant dans le futur.
Dommage pour elle. Reinhard l’avait affrontée au bon moment. Et par miracle, malgré sa puissance, il était parvenu à la vaincre. À la bannir pour qu’elle serve à jamais Nurgle – en tant que charogne. À présent, ces sept personnes, des gueux quelconques, des mendiants, un d’entre eux au bras arraché, une vieille aveugle, une prostituée de seize ans atteinte par la vérole, toute la misère atroce de Nuln, il dessinaient un triple-cercle stylisé au sol, et répétaient en boucle des paroles d’une petite chanson :

« Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… Rejetons de Nurgle, mes mignons, mes petits… Comme Nurgle aime ses enfants ! Comme Nurgle aime ses petits… »

Reinhard Faul se tenait là. Il observait devant lui un amas de chair pensant, immonde, atrophié.
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Cette chose immonde était tout ce qui restait du capitaine Vitale Candiano. Il n’avait cessé d’empirer dans sa déchéance infecte. Il était devenu à présent un gros tas obèse, aux doigts suintant de décomposition, un tas de 300kg qui devenait incapable de se mouvoir tout seul. Ses yeux apitoyés étaient dirigés tout droit vers Reinhard.

« Tuez-moi…
Pitiééééé…
Tueeez-moi... »

On entendit un rire guttural, muet, dans les deux crânes de Vitale et Reinhard, pour eux seul.

Mhhmhuhuhu…
Bientôt… Bientôt, c’est promis.


Reinhard se retourna. Frida et Steiner posèrent chacun un genou à terre, la tête bien baissée. Reinhard lui aussi avait bien changé. Frida approcha ses lèvres pour embrasser une verrue immense sur son orteil. Steiner lui posa sa bouche contre un doigt recouvert d’une dyshidrose gigantesque.

« Nous sommes venus te servir, Reinhard.

– Nous avons fait selon tes instructions. Et nous venons te faire notre rapport. »

Ces instructions étaient en fait celles de Furug’ath ; Mais à présent, il avait la chance de pouvoir parler à travers la bouche de Reinhard, sauf quand le sorcier luttait désespéramment pour l’en empêcher.
Il lui fallait trouver un moyen pour lui de le limiter.

Irmfried Brandt apparut en haut de l’escalier. Il descendit les marches, les faisant craquer à chacun de ses pas. Il passa derrière les cultistes qui continuaient leur mantra répétitif, et salua Reinhard avec un grand sourire et un signe de tête.

Morrslieb sera pleine dans trois jours.
Morrslieb sera pleine dans trois jours.
Morrslieb sera pleine dans trois jours.
Trois jours, Reinhard.
Trois jours pour que tu trouves quoi faire de la carcasse de Candiano : Une charogne à offrir à la ville de Nuln.


« Il y a plusieurs questions qu’on doit traiter, et puisque t’es notre magus maintenant, bah…
Bah ça va être à toi de les résoudre.
Tu nous prépares de quoi boire ? »


Les trois conseillers du Roi-Maudit remontèrent les escaliers. Ils suivirent Reinhard tout prêt, qui put répéter les vieux gestes de Mémé Gâteuse en utilisant une petite théière pour faire chauffer de l’eau croupie, tandis que les trois invités s’installaient sur des chaises grinçantes.

« Je pense qu’il faut songer à déménager, commença Steiner. J’ai pu entendre des rumeurs depuis mon poste au Parlement : Il y a des plaintes des voisins. Mémé n’a jamais été très discrète… Il nous faut un endroit où nous cacher, avant que la Loi n’arrive.

– Pourquoi pas le manoir dans la campagne que Reinhard nous a trouvé ? Il est camouflé, bien éloigné. On peut s’y installer.
– C’est une possibilité. Mais nous pourrions aussi décider de nous installer de l’autre côté du Reik, dans la Faulestadt. Ou bien dans les égouts. On pourrait aller envoyer des gens pour prospecter et nous découvrir un endroit ?
– Sinon, reprit Brandt, on pourrait déménager dans les marais du Stirland. Il y a des coins où personne n’y vit, à part des Stryganis et des pêcheurs très pauvres. On resterait proches de Nuln, . »

Reinhard leur servi l’apéritif, tandis qu’ils continuaient.

« Il faut qu’on sécurise le contrôle de la Faulestadt. Les événements avec Mémé font qu’on a pas pu trop se soucier des Sansovino et du Kassel dont tu m’avais parlé… Mais je crèche dans une maison de mon ex et j’ai continué la mission que t’as dû abandonner. Je pense qu’on peut la reprendre. La situation est explosive dans le quartier des ouvriers, je crois qu’il risque d’y avoir des bagarres et des ennuis.
Il faut qu’on choisisse un camp dans cette affaire. Ça pourrait nous offrir des opportunités. Des gains d’argent ou de nouvelles recrues.
Est-ce que tu penses qu’on devrait aider Kassel à soutenir la grève et trouver de quoi détruire l’influence des Sansovino ? Ou c’est une affaire qui ne nous concerne pas ? Y a aussi mes potes braqueurs, tu t’en souviens… Ils ont toujours cette histoire de diligence, ça va faire trois mois qu’on ne les a pas recontactés, il me semblait pourtant qu’ils nous avaient promis du lourd niveau monnaie... »


Steiner tiqua des lèvres.

« Il est vrai que nous n’avons plus beaucoup d’argent, et la secte peut difficilement vivre sans argent. Ce que propose Frida c’est un moyen de renflouer les caisses.
Pourtant, il n’y a pas que l’argent qui m’inquiète. Tu te souviens de l’affaire que tu avais fais avec ce… Cette chose au sous-sol ? Eh bien, la maladie que tu as déclenché dans les beaux quartiers s’est transmise à beaucoup de nobles. Des familles partent à la campagne du jour au lendemain pour cacher leur honte. Je crois que c’est quelque chose qui pourrait nous servir. Heidemarie gravite autour de cette société là. Elle souhaitait, eh bien… Elle souhaitait que tu rencontres des gens huppés. Des enfants de grandes familles, dont l’avenir a été ruiné par d’atroces chancres sur leur visage.
Il me semble que tu souhaitais qu’on découvre quoi faire de la chose au sous-sol. Nous pourrions peut-être l’utiliser pour attaquer à nouveau la Vielle-Ville.
Il faut en tout cas trouver un moyen où transmettre la corruption. Les mutants apeurés font de bons fidèles, non ? Comme les malades.

– Ou alors, on pourrait l’utiliser à l’abattoir. Cela détruirait le gang des Sansovino. Ou bien cela les forcerait à se placer de notre côté. Ça nous donnerait une milice, plus utile que des sales riches de nobles aux gueules ruinées. Mais c’est toi le patron, c’est à toi de voir. »

Brandt leva la main.

« Il faut aussi qu’on décide quoi faire de Max. »

Brandt jeta un regard accusateur dans son dos, vers le contremaître tout penaud qui surveillait l’entrée de la maison.

« Il t’a trahit, Reinhard. Certes, il servait Mémé ; Mais Heidemarie et Steiner avaient l’excuse d’être pris en otage par les autres cultistes de Mémé. Ces autres cultistes, ils avaient l’excuse de ne pas te connaître, pour cela qu’ils bossent pour nous maintenant.
Mais Max… Max il était avec toi. Fidèle à toi. Et il t’a vendu comme une putain à Mémé. Il a failli te tuer ! Tu es sûr que tu souhaites garder un homme comme ça auprès de toi ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Ça fait un mois que j'ai tué Mémé. Je vis dans sa maison pour l'instant. J'aurais souhaité un autre lieu, mais les options manquaient. Maintenant, c'est compliqué de sortir dehors. Max et Candiano ressemblent à rien. Ils sont intransportables, surtout Candiano qui pèse le poids d'un poney et qui peut pas marcher tout seul. Moi aussi j'ai acquis un physique particulier cela dit.

Les mouches, déjà. Je suis en permanence entouré de mouches. Je les aime bien, mais c'est spécial comme entourage.
Ensuite, ben... mon corps est en train de changer, dans une version plus... morbide. La pire puberté du monde. J'ai des lésions de toutes sortes, toutes au stade « suinter/ machins noirâtres/croûtes ». Mes ongles sont noirs et tout fendillés. J'ai les lèvres gercées comme jamais. Des liquides dégueu qui me coulent en permanence du nez (ou d'ailleurs). T'inquiète pas c'est indolore. En fait, ça donne la sensation de vie bourgeonnante à la moindre petite cloque de pus. Plein de cadeaux de Grand Père. C'est juste que c'est pas des façons de se présenter devant les gens.

Les cultistes adorent, bien sûr. Mais c'est pas... enfin c'est pas comme si ils avaient du libre-arbitre à ce sujet. J'ai essayé de l'expliquer à Irmfried. Il s'est mis à me fixer dans le jaune de l'oeil. J'ai vu son petit visage moustachu se chiffonner d'incompréhension. J'ai laissé tomber. Ça n'allait nul part. Et quoi ? J'aurais dû lui dire « tu traînes avec moi juste à cause des pactes démoniaques qu'on a conclu et pas parce que tu adores ma personnalité » ? J'ai senti que cette conversation n'avait pas d'avenir.

Donc je suis pas très à l'aise à cause de tous ces bouleversements qui arrivent dans mon corps. J'ai passé beaucoup de temps durant ce mois à m'enfermer dans le noir dans ma chambre. Parce que oui, il y a des chambres. Une salle de bain. Une sorte de bureau. Ces choses là. C'est juste que je n'y traînais pas beaucoup avant. Je me suis installé sous les combles. Y a un espèce de lit antique, tout massif et poussiéreux là dedans, bien à l'abri entre des colonnes de bordel. Ce meuble et moi avons passé beaucoup de temps ensemble. Le matelas est immense et très mou. J'ai trouvé des peaux de bestiole jetées un peu partout, ça fait des couvertures très convenables. Je ne me voyais pas m'installer dans la chambre de Mémé. OK y a plus aucune convenances, mais... je vais pas vivre au milieu des affaires d'une vieille dame. Elle et moi on a pas les mêmes goûts en plus.

Donc j'ai passé beaucoup de temps à profiter de mon gros poil dans la main. Y a toujours un cultiste qui m'apporte à manger à intervalle régulier. Il fait sombre (et ça tombe bien parce que j'ai pas envie de trop me voir en ce moment), et chaud. De temps en temps j'arrive à me faire apporter de l'alcool, ce qui élargit encore mes horaires de sommeil. J'ai passé beaucoup de temps à rêver de trucs débiles pendant mes grasses siestes. Rien de pertinent, juste des trucs simples, reposant. Des trucs que je verrais jamais en vrai. Genre des espèces de gros poissons bizarres qui vivent dans la mer. Y nagent. Y bouffent des trucs. Y s'passe rien. Le son est quasiment absent. C'était tout ce dont j'avais besoin. Mais la glandouille dure jamais pour toujours (c'est pour ça qu'il faut en profiter quand elle est là, de toute ses forces). En général au bout de quelques heures de paresse béate, Furuga'th le démon finit toujours par passer :

« Salut salut Reinhard, tout va bien dans tes trucs d'humain ?

- Oui, merci.

- As-tu parlé dans ton petit monologue intérieur des rêves que tu fais dans les bains pour homme là ?

- J'ai pas dû juger ça utile.

- Oui, c'était moins poétique que les poissons hein ? Bon, quand est ce que tu fais caca ? »

En général c'est des conversations comme ça. Des fois c'est plus long. Gérer le démon...

Ah oui, gérer le démon.
Un sacré morceau ça.

Si je ne le surveille pas tout le temps il peut rentrer dans ma tête et faire ce qu'il veut. C'est le pire invité surprise du monde. Il débarque chez toi, il saccage tout. Si je n'exerce pas une attention permanente pour garder la porte fermée, il peut rentrer et faire ce qu'il veut. Prendre le contrôle de mon corps, gérer la perception de mes sens, trifouiller dans ma mémoire, faire de la magie... rien n'est sacré.
Quand je glande je ne lui donne pas trop de prises pour faire des commentaires et s'agiter. Sinon il est infernal. Même quand je vais aux toilettes il est casse-burne. Il reluque et il hurle des vannes à Sigmar, il le provoque. Ce qui ne change rien, les voix des dieux ou des bestioles comme ça ne sont que des échos qui répètent leurs petits commandements et leurs petits soucis au gré des vents, sans attendre de réponse. Sigmar ne change pas d'un iota ses beuglements outragés malgré la présence de Furuga'th. Mais ça m'énerve.

Il adore commenter mes souvenirs de ma vie d'avant. Et il parle il parle il parle... Ça doit avoir un but de brasser autant d'air. Si ce but c'est de me rendre chèvre en me faisant vivre dans une pluie de commentaires, ça marche pile comme il faut.

« J'aime particulièrement la période juste avant que tu t'élèves parmi nous ! Déjà pour le décorum autour, bravo, c'était vraiment sordide et plein de bestioles, je respecte toujours ce genre de monument dédié à Grand Père. Et puis cette journée horrible où tu chies une énorme quantité de sang, ça, félicitations ! Tu te rends compte que tu ne vas pas guérir, que tu es foutu... Ce vide existentiel, ces angoisses de mort, on ressent vraiment bien le souffle glacé du néant qui s'approche à chaque seconde. Je déteste dire des évidences, mais bon sang de bois c'est vraiment une belle chose, le typhus. »

Je préfère ne pas répondre. Ça ne ferait que le relancer. De toute façon tout ça c'est du passé, en réalité je me sens mieux que jamais. C'est les mutations, la lune qui devient plus grosse, et la magie, ces machins là. Comme Furuga'th aime à le rappeler tout le temps, je ne suis plus vraiment humain. J'ai mis quelques jours à me sentir mieux après le combat.

Quand j'ai commencé à « guérir », j'ai entrepris de fouiller la maison. J'ai pas encore tout regardé, la chambre de Mémé me fait un peu peur et y a vraiment beaucoup de bordel. A posteriori, je pense que c'était une mesure pour détourner l'attention. C'est fou le temps que ça prend de retourner tout ça. Certaines pièces sont inutilisables parce que pleine de vieux journaux, de déchets alimentaires, d'animaux crevés (surtout des chats et leurs proies), de vieux morceaux de tissus en lambeaux, des tas et des tas de bouteilles. Des fois on retrouve une commode ou un bureau en dessous. Je n'ai rien trouvé d'incroyable pour l'instant, pas de bâton magique qui tire de la lave, de bourse pleine de pièces qui ne se vide qui ne se vide jamais.

Il y a aussi des livres. Je n'avais pas pensé à ça. Pour la première fois de ma vie, je me demande si ce n'est pas un tort d'être analphabète. J'ai besoin d'en savoir plus en magie-truc. J'ai du temps. Je suis à l'abri de la pluie et en possession d'un stock de bougies. Mais Mémé possède de vrais livres chiants en papier, et pas des tomes démoniaques que j'aurais pu comprendre. J'ai demandé à Steiner de me lire juste le titre d'un seul bouquin – je n'ai pas beaucoup de lecteurs sous la main, j'ai pas envie de rendre fou le peu que j'ai en les exposant à des savoirs occultes – il m'a répondu que c'était dans un alphabet qui lui était inconnu. Et merde.

A partir d'un certain temps, les cultistes ont commencé à venir me trouver. Je suis le Magus. C'est moi qui bricole les messes noires, la bénédiction de nouveaux-nés, ce genre de trucs. Ça a mis un stop à ma carrière de fouilleur d'ordures de vieille. J'ai aussi dû abandonner mon lit.

Sacré affaire, les messes noires. Il n'y a pas vraiment de façon stricte d'en faire une, ça irait contre l'esprit de la chose. On chante, on boit, on mange, on joue aux cartes. Parfois je sacrifie une bestiole et on fait la fête autour pendant qu'elle se décompose. Parfois je vomis sur un cultiste ou je lui balance des insectes, et il pleure de joie. Il y a toujours quelqu'un qui tape sur des vieux seau ou qui souffle sur une bouteille pour faire de la musique. Je n'oublie jamais de passer dire coucou à Petit Karl, toujours morts et enseveli à l'intérieur d'un petit autel en briques. Ce sont toujours de vraies fêtes les messes noires. Il y a des bagarres. On a célébré une noce une fois.

« J'ai dirigé quelques messes moi aussi, en utilisant ton corps. Les miennes sont bien meilleures, demande aux autres ! Le secret, c'est le caca. »

Il ne faut pas répondre. C'est toujours pire quand on lui donne matière à relancer. Ça devient de plus en plus confus.

Ça fait vraiment un mois que Mémé est morte ? Entre le démon, les rêves et les messes, je perds le fil. Je voudrais pouvoir sortir dans la rue et faire des choses normales, ça me requinquerait. Mais non, ce n'est pas possible. Là, d'ailleurs, je dois aller faire des rituels-messes-machin-chose pour les « nouveaux » (ça désigne les cultistes que je ne connaissais pas avant d'avoir tué la vieille chouette).
Je m'enroule avec dignité dans un vieux rideaux à grosses fleurs aux couleurs passées, en le posant sur mes épaules et sur ma tête comme un châle. J'ai encore du mal à regarder mes propres mains et à supporter l'adoration éperdue des membres du culte pour ma mocheté. Ils n'aiment pas trop quand je cache ma splendeur au monde, mais j'ai fait passer le truc en force. Plus tard, peut être que j'appellerai ça « le poncho à capuche de la pestilence », ou un nom dans ce style, pour que ça devienne officiel.

Ou alors je serais un tas de gras comme Candiano et ça sera la fin de l'histoire.

J'arrive dans la cave, sept nouveaux sont déjà là. Ils se mettent tous à genoux en même temps, mécaniquement, sur la terre battu devant l'autel. J'ai à peine posé une verrue près d'eux qu'ils se mettent à psalmodier. Ça m'enivre comme ces espèces de petits vins tiléen tout léger, ça rend vivant et de bonne humeur. J'ai le goût de la magie de Grand Père dans la bouche.

Mes yeux se posent sur Candiano. Des fois on discute ensemble. Il a une conversation assez limitée, mais c'est le seul autre ici à connaître le démon. Je lui fait coucou de la main. Il me répond sa phrase traditionnelle :

« Tueeeez-moi...

- Tu sais que tu lui fais plaisir en disant ça ? »

Furuga'th se met à glousser. C'est à ce moment là que les copains de la première heure descendent me rejoindre. Max, Irmfried, Steiner, Frida. Ils se précipitent sur moi pour faire leurs petites génuflexions. On a une réunion ? Je leur ai donné des instructions ? Je ne m'en souviens même pas. En plus ce putain de démon qui m'empêche de réfléchir avec ses putain de commentaires !

« Oui je sais que Morrslieb sera pleine dans trois jours ! Comment je pourrais l'ignorer merde ?! »

Je le dis à voix haute, mais le démon ne répond pas et les autres m'adressent un regard interrogatif. J'ai l'habitude de passer pour un cinglé, je ne perds pas mon temps en explication. Nous remontons tous au salon pour boire le thé. Bien sûr, les braises du foyer sont froides. Je ne crois pas que je mange régulièrement, je n'arrive pas à me souvenir. Je ramasse un peu de mousse et de foin qui traînaient par terre pour aller le feu dans le poêle.
Lancé sort « flammèche »
Jet : 12, réussite.
Il va falloir du temps pour que la bouilloire chauffe. Il fait un froid de tombeau ici ! Je ne m'occupe pas de l'intendance de la maison, et visiblement ça n'intéresse pas les autres. A l'époque de Mémé ce n'était pas une priorité non plus cela dit. Je ne crois pas qu'elle était sensible au froid et à la faim, je ne la voyais pas souvent manger. Il fallait fréquemment que je sorte me débrouiller pour m'occuper de mes besoins vitaux, d'une façon ou d'une autre.

Je trifouille dans les placards pour trouver les sachets d'herbes. C'est des mélanges de thé déjà fait. Mémé leur a donné des noms étranges comme « nuit calme » et « ventre plat ». Je prends celui que je connais sous le nom de « transit apaisée ». De la magie puissante, sans aucun doute (mais qui a un petit goût de citron et qui me donne moins mal au ventre que le vin au petit déjeuner).
Pendant que j'attends que l'eau frémisse, j'écoute la conversation des cultistes à coté de moi. Tant de problèmes, si peu de temps. L'argent, la planque... Je sors les boules à thé du tas d'ordure où je les avais rangées, je pose tasses et petits biscuits sur la table.

« On devrait plutôt aller au marais. Le manoir c'est vraiment pas conseillé, et les égouts... je les trouve trop peuplés, les égouts. »

Y a la cour des miracles, et puis des drôles de bestiole. Il y a peut être des saloperies aussi dans les marais, mais je ne les connais pas. L'idée de sortir de la ville me déplaît, mais on est une troupe pas très discrète par ici.

« Et à choisir, je préférerais envoyer Candiano sur les Sansovino. Les nobles c'est des petits trous du cul, mais ceux là c'est une belle bande de merdes aussi. Y a l'ex de Frida, dans le tas, c'est dire. Puis comme elle a dit ça ferait un peu du muscle, parce qu'on est quand même dans une belle bande de tarlouzes par ici. Des tarlouzes malades en plus. »

Steiner, qui a parfois un peu de mal avec mon second degré, me fixe en plissant les yeux. Je hausse des épaules. Il commence une question malheureuse en disant « mais je croyais que tu... », heureusement il se fait interrompre. Enfin... heureusement, c'est vite dit.

Irmfried lève la main pour prendre la parole, avant que Steiner s'enfonce dans le marasme de l'incompréhension et des explications de blagues. La moustache tremblant de rage, il pointe un doigt accusateur vers Max. Ah, Max.
Je n'ai pas envie de faire du mal aux copains. Néanmoins, je suis maintenant un Magus. La reine de la ruche. Je sais aussi sûrement que l'eau mouille que je dois faire survivre la secte, à n'importe quel prix, et ne pas me faire vendre par mes subordonnés, je le sais dans ma chair. C'est pour ça que je n'écarte pas immédiatement l'idée de tuer le malheureux Max. J'ai quand même du mal à le regarder dans les yeux. Il a pris cher depuis que Mémé est morte, il a l'air à peine humain. J'ai du mal à croire qu'il me vende. Et pourtant...

« Max... pourquoi tu m'as donné à Mémé ? »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Les conseillers du Roi des Clochards prirent acte de ses décisions, et se préparèrent à rédiger de sombres ordonnances pour lui obéir.

« Très bien, commença Irmfried. J’irai prendre quelques volontaires et nous pourrons partir dans les prochains jour au Stirland, en quête d’un refuge où nous pourrons nous planquer. Il faudra que l’on achète des tentes, des canots pour rejoindre Nuln par la mer, peut-être même des montures, pourquoi pas ? Si on est en extérieur, dans un coin où se planquer, on pourra véritablement avoir de la place pour se développer, plus que cette maison ou dans des égouts…
– Tu es bien entreprenant, répondit Steiner avec un air inquiet. Tout ceci va demander du temps, et de l’argent, et cela va nous éloigner de Nuln. Les égouts auraient été une meilleure idée, ils sont dantesques, ils nous permettent d’aller n’importe où en ville, un véritable réseau souterrain.
– Mais Reinhard a raison ! Tu oublies qu’ils sont patrouillés régulièrement par les égoutiers, en plus d’être la planque idéale de mutants et de criminels ! De plus, une fois installés dans les marais, rien ne nous empêchera d’installer un avant-poste, une planque sous la terre. Tout ce qu’il nous faut, c’est du temps… Et plus tard, de l’argent. En tout cas, on respirera mieux qu’ici.
Le deuxième avantage de se planquer dans le Stirland, c’est qu’on brouille les pistes. Il faudra que les patrouilleurs impériaux franchissent une frontière, et donc une juridiction. Ça ralentit forcément les procédures criminelles. »


Steiner opina du chef, se ralliant finalement à l’ordre de son magus.

« En parlant de procédure… Tu te souviens de ce patrouilleur impérial que tu avais justement assassiné pour récupérer le chariot avec lequel vous êtes entrés dans l’Halbinsel ?
– Je n’avais pas le choix. Il allait me contrôler. Il aurait pu remonter jusqu’à nous.
– Je n’en doute pas. Mais une enquête est ouverte. Je ne suis pas sûr qu’elle aboutira à grand-chose, c’est un cadavre perdu sur les routes… Mais c’est une épingle sur un plan. Dorénavant, plus nous nous ferons remarquer, plus les enquêteurs lieront ces épingles que nous semons entre elles. Ça risque de constituer une toile contre nous.
À partir de maintenant, chacune de nos actions doit être prise avec précaution. »

Le pistolier grommela, approuvant sans trop le signifier. Il était un homme fait pour la bagarre et la castagne, pas pour réfléchir ainsi à comment gérer une secte. Steiner, avec son expérience de bureaucrate, semblait beaucoup plus à l’aise.

« En tout cas, excellente idée de se concentrer sur les Sansovini, dit fièrement Frida. Non seulement ça nous débarrasse de Candiano et nous permet d’accomplir les faveurs du Pestilent, mais en plus, ça va nous permettre de faire d’une pierre deux coups ; Tant qu’on y serra à infecter l’abattoir où les gros bras de la famille mangent tranquillement, on pourra piller le coffre et donner à Asmus Kassel ce qu’il veut, et ainsi se faire un peu d’argent. En plus, je suis sûr que les Sansovino gardent des liquidités et des objets de valeur dans leur coffre.
– Ouhlà, coupa Steiner. Reinhard a dit qu’on allait infecter l’abattoir, oui, mais il n’a pas dit qu’on allait bosser pour Kassel pour autant ! On est sûrs qu’on fait confiance à ce type ?
– Pourquoi pas ? Il a de l’argent, ça c’est certain.
Sa femme a de l’argent. Une riche héritière Averlandaise d’après ce que j’ai compris. Et lui-même est pas un simple journaliste, il est engagé, son rêve est de provoquer d’immenses émeutes dans la Faulestadt. Sacrifier des enfants orphelins, c’est une chose. Mais là on est en période électorale, ça concerne directement le gouvernement de Nuln. Ça risque d’attirer plus d’attentions que nous n’en avons besoin.
– Les Sansovino sont déjà mouillés politiquement. On foutra le bordel de toute façon en les transformant en petits Nurglites malades. Pourquoi pas en plus se faire du pognon derrière ?
– L’argent, on peut en trouver autrement. Je dis juste que… Que nous aurons toujours d’autres priorités. Rien n’est urgent pour l’instant, Mémé a laissé des coffres avec des pièces d’argent derrière elle, on peut encore manger nos réserves.
– Plus pour très longtemps, grogna Irmfried. Le casse de l’Halbinsel nous a beaucoup coûté, c’était une entreprise risquée. On a besoin d’argent pour acheter des vivres, du matériel, des armes… À plus long terme, on en aura toujours besoin, pour acheter des témoins, corrompre des enquêteurs, faire sortir quelqu’un de prison si l’un d’entre nous merde. Il est urgent de se constituer une trésorerie dès maintenant.
– Je sais. Mais je trouve juste plus prudent d’aller braquer un relais de poste ou une diligence plutôt que s’attaquer à la mafia.
– Si on se tire quelques semaines dans le Stirland pour se faire oublier, et laisser les émeutes prendre la Faulestadt, on sera pas éclaboussés par le merdier, et on aura directement du fric pour s’en sortir. Moi je pense que ça vaut le coût, même si au final, ça sera bien à Reinhard de décider. »

Tous les trois ayant terminé leurs débats, ils se tournèrent vers leur magus pour obtenir sa décision.
Mais pour l’heure, le mage préféra remettre sa décision à un peu plus tard. Il décida de s’éloigner un peu, laissant ses camarades boire tranquillement leur thé et débattre gentiment, tandis qu’il prenait Max à part dans une petite pièce pour lui demander des explications.
Le contremaître borgne parut tout tremblant. En entendant la question remplie d’accusations de son maître, il se jeta à terre et versa immédiatement de très chaudes larmes.

« Reinhard ! Je… J’avais peur ! Mémé m’a trompé ! Elle m’a… Elle m’a promit qu’elle ne te ferait pas de mal, qu’elle voulait juste discuter ! Qu’elle avait peur que tu réagirais mal ! Elle… Elle a menacé ma famille, aussi !
Et elle… Elle m’a dit aussi que… Que tu travaillais avec un ennemi de Papy ! »


Heureusement qu’il avait prit Max dans une autre pièce pour lui faire avouer cela. Les trois dans la salle à manger de mémé ignoraient qu’Irène Kassel était une servante de Tzeentch – sûrement qu’ils ignoraient le nom même de Tzeentch.

« Elle m’a dit qu’une fille t’avais fait tourner le regard ! Moi j’y croyais pas parce que… Bah parce que t’aimes pas les filles, mais, mais elle m’a dit qu’elle était censée te faire revoir la raison ! Je te supplie de me croire Reinhard – si je savais qu’elle allait te tuer, jamais je ne t’aurais assommé ! La preuve, je t’ai bien libéré et sauvé quand elle a tenté de te tuer, non ?!
Laisse moi une seconde chance Reinhard, je t’en supplie ! »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Heureusement qu'on était que tous les deux quand Max m'a parlé de Valitch ! Il était en train de se rouler par terre pour pleurer alors il ne m'a pas vu tirer une gueule de six pieds de long. Mémé a pris soin de planter quelques derniers coups de poignard avant de mourir.

Instinctivement, il ne me semble pas être une bonne idée de parler du petit coup de main de la sorcière aux cultistes. En fait, il y a beaucoup de sujets à éviter avec eux. Je ne suis pas un grand leader, mais pas au point de dire « ouh là là je sais vraiment pas ce que je fais avec les puissances démoniaques » devant un public. C'est pourtant ce qui s'est passé. J'ai écouté la Tzeentchie parce que j'avais besoin de cacher Candiano, qu'infecter des bourges semblait une très bonne idée et que Mémé avait l'air pas trop gênée de nous envoyer vers la mort. Je pense que ça arrange bien Valitch que sa collègue soit morte et remplacée par un petit Magus débutant, au passage, donc pas besoin de laisser ce brillant moment transpirer. Ils sauraient pas quoi faire de l'information de toute façon.

Pour en revenir à l'instant présent, ce que je fais de Max... ben, le laisser tranquille, sans doute. D'autant qu'il a pas complètement tort...
Il pleure et se roule à mes pieds. C'est pas beau. Ça empire le pus qui lui sort de l'orbite, maintenant il ruisselle dans sa barbe. En plus il m'a fait peur en se jetant au sol comme ça, j'ai cru qu'il faisait une attaque ou je sais pas quoi, j'ai failli en lâcher le rideau que j'ai sur la tête. Si c'est de la comédie, on à affaire à un acteur de premier ordre. Je lui fais un signe d'apaisement de la main. Tout doux, tout doux..

« C'était quand même pas un bon début de conversation de me foutre un sac sur la tête... Machin y m'a étranglé jusqu'à ce que je m'évanouisse en plus. »

Max se remet à chouiner encore plus fort. C'est très gênant. OK c'était pas une bonne introduction. Mais j'avais envie de me plaindre une dernière fois. Un sac sur la tête, bordel.

« Te mets pas dans des états pareils ! Chuis encore vivant, c'est là où t'as du bol. Mémé vous aurait tous truci...

- Je dois faire quoi ?! »

Un cri du cœur. Je commence à prendre l'habitude, les cultistes sont un poil plus... dépendants, on va dire, depuis que je fais le Magus. Ils tombent à genoux pour vénérer à tout bout de champ, ils me demandent mon avis sur des trucs pas possibles. Surtout les nouveaux. Ils ne me connaissent que comme le mutant plein de mouches qui propulse du vomi magique sur plusieurs mètres en se décrochant les mâchoires. Ça te pose un bonhomme.
Enfin j'ai découvert qu'il était plus efficace de répondre n'importe quoi un peu dans le thème que d'avouer mon ignorance.

« Ben euh... chépa, tu pourrais passer plus de temps avec Grand Père. Chanter devant l'autel à la cave, des trucs comme ça. Chanter sept fois. Ça peut pas faire de mal. Sept fois c'est un bon chiffre ? Oui... je crois...

- Je vais faire ça ! »

Puis Max s'est barré à la cave. Par ricochet ça va l'éloigner de la réunion, comme ça les autres seront moins énervés. Je retourne avec eux d'ailleurs. Irmfried m'adresse un hochement de tête interrogatif. Là je cogite dur parce que dire « il pleurait vraiment très fort » me semble un peu léger.

« Ben... rien.

- Rien ?

- Ben qu'est ce que tu veux que j'en foute de Max. Je vais pas le jeter dehors, vu la tête qu'il a ça va nous attirer des ennuis pour rien.

- Et le tuer ?

- Le... quoi ? Hein ? Mais j'vais pas le trucider comme ça, là, dans la pièce à coté ! Y voulait que Mémé et moi on discute. Dans l'absolu j'étais pas contre non plus à ce moment là, personne pouvait prévoir. En plus maintenant je vois pas où il pourrait me vendre. Y a plus que moi.

- Et si il se fait menacer par des gens qui n'adorent pas Papy ? »

Je fronce les sourcils.

« C'est impossible. Max peut pas trahir Grand Père. Tu peux pas te faire bouffer le pus de l’œil en tartine et être un sigmarite où je sais pas quoi. Un de ces bouffons tiendrait pas cinq minutes ici.

- Hmmm... »

Un « hmmm » lourd de sens. Un « hmmm » qui veut dire qu'il va lâcher l'affaire pour l'instant mais se la garder au chaud plus tard pour bouder. Et merde. Je rajuste le rideau sur ma tête avant de changer de sujet :

« Pour en revenir au journaliste là... Kassel. Il a p'tète du pognon mais je vois pas comment je pourrais le récupérer avec cette tête là. J'ai l'air de sortir d'un cercueil. On devrait le buter aussi, l'infecter comme les Sansovino. Y me revient pas ce type. Y m'a saoulé. C'est un con et c'est un journaliste. Gna gna gna les syndicats la misère gna gna gna. Comme si ça changeait quelque chose de chouiner. Si il meurt ça empêchera les ouvriers de rêvasser sur des trucs de merde. Puis le pognon  »

Puis c'est l'époux d'une sorcière du Corbeau, aussi. Comment un coup de pute ne pourrait pas venir de là ? Valitch peut pas rester dans le paysage, elle et tous ses sbires. Moi je demande que ça d'ignorer les frères de Grand Père, c'est eux qui veulent pas. Il faut les niquer préventivement.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Frida fronça les sourcils, paraissant embêtée par les propos de celui qu’elle surnommait obstinément « patron ».

« Tout saoulant qu’il est, il promet de l’argent. Et il ajouterait de l’huile sur le feu, il provoquerait le chaos, ce dont nous nous nourrissons.
– De l’argent, on en trouvera ! Répliqua Steiner, qui était ravi de voir Reinhard se ranger à son opinion. Mais se mêler de politique, c’est nous attirer encore plus d’emmerdes. On doit déjà composer avec des répurgateurs. Ne rajoutons pas en plus les autorités du Parlement. »

Le conseil du Magus pouvait à présent se conclure, toutes les affaires courantes concernant la secte traitées pour aujourd’hui ; Irmfried, Steiner et Frida se levèrent chacun à tour de rôle, posèrent un genou à terre et embrassèrent la main de Reinhard, avant de tous se retirer pour passer la nuit ailleurs.

Reinhard alla retrouver les autres cultistes pour se préparer à passer une bonne nuit de sommeil. L’un des nouveaux arrivants dans la secte, un dénommé Kurt, avait préparé ses draps et se mit à la disposition de son supérieur comme un bon domestique ; Il n’avait absolument pas l’apparence d’un laquais. Kurt était un aliéné qui s’était enfuit d’un asile de Shallya, un clochard de soixante ans qui avait un magnifique cancer à la mâchoire, offrant à la vue de tous une magnifique boule nécrosée grosse comme un poing boursouflant la gauche de son visage. Il se déplaçait toujours pieds-nus, n’arrêtait pas de parler tout seul, et avait la particularité de ne faire que des excréments qui indiquaient clairement sa mauvaise santé : Il chiait une espèce de colle noire comme tout, gluante et malodorante, qui serait sans doute magnifique pour fabriquer des potions, si seulement Reinhard était capable de lire tous les ouvrages étranges de Mémé. Reinhard avait raison ; Il était peut-être nécessaire qu’il prenne sous son aile un apprenti. Un garçon qui puisse lui servir à accomplir des tâches diverses et variées, comme lui servait à l’époque Mémé.
Et Furug’ath lui souffla l’idée dans son crâne.


Tu sais, il y a une succursale des écoles de magie à Nuln. Une petite académie que se partagent les Collèges ; La plupart d’entre eux sont des apprentis perpétuels, qui servent d’yeux et d’oreilles aux Fidèles d’Altdorf.
Un joli petit magasin de bonbons où tu pourrais choisir ton parfum préféré. Et j’ai le moyen tout trouvé de les infiltrer…

Tu te souviens de la magnifique galère où tu as rencontre Candiano ? Il y avait nombre d’artefacts dessus, nombre de mes petits cadeaux et objets de toutes sortes ! Mais malheureusement, les Fidèles sont passés dessus, l’ont brûlé, ont tenté d’effacer la trace de ma corruption, je n’arrive plus à les détecter…
...Mais les Fidèles sont idiots. Je suis sûr et certain qu’ils ont emporté certains de mes bibelots pour tenter de les étudier. Il faudrait que tu trouves un moyen de les retrouver. Je vais y réfléchir. C’est vrai qu’avec ta tête et tes mouches il va être compliqué de te trimballer en ville, et tu dois déjà avoir tant de choses en tête...



Reinhard Faul s’installa dans le lit de Mémé que Kurt lui avait préparé. Il s’endormit alors que des chats couverts de puces et de pus le réchauffèrent, en s’installant sur ses bras ou sur ses jambes. Il rêva d’un doux jardin fleuri où des petits Nurglings sautillaient de joie, et eut de magnifiques visions de Portes-Pestes s’embrassant langoureusement, échangeant la morve sécrétée par leurs poumons.



Sœur Emma n’avait jamais aimé le sang. C’était le comble pour une servante de Shallya ; Depuis qu’elle n’était qu’une jeune novice, elle avait pansé, drainé, cautérisé, suturé des milliers de plaies toutes plus vilaines les unes que les autres, de la simple écorchure d’un enfant tombé d’un arbre jusqu’à la jambe sectionnée net par un boulet de canon. Elle s’était habituée à la fragrance de la décomposition, à la vision des fractures ouvertes et des asticots qui gangrènent les membres déchiquetés, elle avait endurci son cœur pour ne plus s’effondrer après une nuit passée à entendre des suppliques et des pleurs ; Mais le sang ? Le sang elle ne le supportait toujours pas.

Là où elle n’était, il n’y avait que ça, du sang. Partout. Omniprésent. Il coulait à travers les dalles de pierre. Il recouvrait les interstices des dalles. Il était partout, partout. S’il ne coulait pas hors du temple pour aller descendre le long du Mont aux Hobgobelins, pour se mêler aux flux corrompus des porcs qu’on égorgeait le long des Abattoirs, nul doute qu’on en accumulerait assez pour en avoir jusqu’aux mollets.

Mais qui était-elle devenue pour juger ?
Elle pouvait traiter les fidèles du Temple de ce qu’elle souhaitait dans son for intérieur. Elle ressentait la lourdeur de leurs regards. Sœur Emma n’avait jamais été particulièrement coquette, mais malgré le vœu de chasteté des prêtresses du Culte, elle rougissait toujours quand elle sentait qu’elle suscitait l’intérieur chez quelqu’un. Elle aimait les compliments de Ferdi. Elle aimait sentir ses mains sur son corps.

Pour empêcher la contamination du Pestilent qui s’était faufilé en elle, elle avait prit le mal à la racine. Elle s’était arraché le nez qui commençait à se couvrir de veines noires. Elle s’était brûlée les lèvres sur un tison pour les arracher. Elle s’était retirée elle-même une molaire cariée qui menaçait de lui ravager la gorge dans un abcès. Ça, c’est pour les dégâts qui étaient visible en la regardant directement ; On aurait dit un crâne, un crâne animé uniquement par des restes de cheveux gras aplatis sur son front, et deux yeux vifs, tristes, dans des globes entourés de cernes. Sous sa vieille pèlerine qui lui servait de haillons, elle s’était découpé un sein quand elle avait senti des boules dures naître dessous. Tout ce qui se passait dans ses entrailles, la corruption de ses poumons, de ses viscères, de son cœur, en revanche, elle ne pouvait rien faire contre, si ce n’est se droguer à coup de concoctions qui servaient tant à diminuer ses forces qu’à détruire ce qui était en train de sommeiller en elle.
Elle n’était pas sortie entière de cette galère. Son corps avait toujours été un Temple, Shallya lui avait apprit à l’aimer et le respecter. L’immonde Nurgle s’était fait une joie de se venger, et de transformer les soins et les actes chirurgicaux qu’elle avait apprit durant toute sa vie pour aider les autres en une torture écœurante et éprouvante.

Devant elle, le Grand-Flagellant était assis sur un étrange trône : Une simple caisse de légumes retournée. Le Grand Flagellant était entièrement nu, excepté pour une couverture jetée sur son pubis pour offrir un minimum de pudeur. Il souhaitait exposer son corps, tout entier, et les sévices qu’il avait accomplit dessus. Il avait encastré sur son crâne des clous, transpercé ses paupières d’aiguilles, s’était arraché les tétons avec des lames de rasoir, et, ses cuisses, son torse, son dos, dégoulinaient, toujours, inlassablement, de sang. Ce n’était pas normal pour un être humain d’autant saigner, de passer chaque heure de sa journée ou presque à se faire mal avec une telle force, et pourtant, ne jamais subir d’infection, sans jamais s’écrouler de fatigue. Une force supérieure l’encourageait à se faire toujours plus souffrir, et à répandre davantage son essence.
Ce qui étonnait Sœur Emma, c’est à quel point le Grand-Flagellant était beau. Elle s’était attendue à poser les yeux sur un demeuré furieux, qui devait ressembler aux tarés qu’on enfermait dans des cellules d’hospices, les dérangés qu’on éloignait de la bonne société par mépris et phobie. Mais non. Le Grand-Flagellant avait une mine jeune, des yeux sages, et posait sur elle un regard froid et autoritaire. Cela se voyait qu’il avait été, dans une autre vie, un illustre professeur, un théologien respecté du culte de Sigmar, un maître de la parole et de l’écrit.
Quelles perversions impardonnables avait-il dû découvrir, pour s’effondrer à un tel niveau ?
À quel point Emma s’était effondrée, pour chercher l’assistance d’un homme comme lui ?

« Tes sœurs te poursuivent donc, n’est-ce pas ? Tu pues la corruption. Tu ne trouveras plus asile auprès des sœurs de Shallya. »

Emma leva ses yeux, permettant au Grand Flagellant de découvrir un peu mieux sa face ravagée.

« Monseigneur Kaslain vous poursuit également. Vous avez été excommunié par le Culte de Sigmar. Vous et moi savons ce que c’est, d’être rejeté par la religion qu’on a toujours eut à cœur de servir. »

Le Grand Flagellant haussa les épaules. Il toussota un peu, pour dégager sa gorge. Tout autour de lui, ses fidèles l’observaient, ébahis, hagards ; Des dizaines d’orphelins, d’enfants perdus, d’ex-soldats, de femmes veuves, qui s’étaient dédiés corps et âmes à Sigmar, jusqu’à la mort s’il le fallait.
Certains parmi eux étaient des vétérans des campagnes contre Archaon. Autrefois considérés comme de la chair à épée, comme une quantité négligeable et sacrifiable à jeter sur les forces adverses pour un peu les occuper et les fatiguer, ils étaient devenus des combattants aguerris habitués à affronter le Chaos, avec leurs corps nus, leurs dos fouettés, et leurs massues.

« Sigmar… Est un Dieu compliqué. Plus subtil qu’il n’y paraît. Il a à cœur l’obéissance. L’obéissance… C’est cela qui nous dirige tous.
L’Empire, c’est Sigmar. Les lois humaines, temporelles, sont également les siennes. Mais hélas, le temps des lois guidées par la raison et l’honneur est passé. Notre culte est menacé par le schisme et la simonie. Les élites du Wissenland s’adonnent plus aisément à l’orgie dispendieuse plutôt qu’à la défense des sujets que mon Seigneur – Notre Seigneur – leur a confié en échange de leur noblesse.

– Ils ne sont pas le seul danger, mon père. La corruption vient aussi d’en bas. Elle vient des pauvres et des nécessiteux qu’on a abandonné. Elle s’étend dans les égouts, dans les fosses septiques, dans les mouroirs…
– C’est pour cela que je te reçois, ma sœur. La Grande-Comtesse de Nuln ne t’écoutera pas. Personne à Altdorf ne t’écoutera. Notre-Dame-de-Shallya à Couronne ne t’écoutera pas. »

Sœur Emma sourit – ou elle l’aurait fait, si seulement elle avait encore des lèvres.

« Je connais des personnes qui nous aideraient…
– Cela tu me l’as déjà promis. Mais je veux savoir à qui j’ai affaire.
Pourquoi es-tu venue me voir, ma sœur ? Je veux dire… Pourquoi, véritablement, dans ton cœur ? Est-ce uniquement la foi ? La foi pure, sans rien d’autre pour lester ta conscience ? Rien qui n’empiète dessus ? Rien qui ne la souille ? »


Emma baissa les yeux au sol. Elle mit un long moment à répondre. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus prié la Colombe. Cela faisait bien longtemps qu’elle ne pleurait plus avec sa Déesse.
Elle pensait aux mains de Ferdi.
Elle le voyait encore s’étrangler dans son propre sang. Le serviteur de Nurgle au-dessus d’elle. Elle l’avait imploré d’être tuée ; Il avait refusé.

« Non… Non mon père.
Ce qui me guide, c’est la haine. Ce qui me guide, c’est la vengeance. »


Le Grand Flagellant adopta une attitude grave. Il fronça ses sourcils. Un instant, il semblait qu’il allait sévèrement sermonner la sœur de Shallya ; Mais il se résigna au bout d’un moment.

« La haine est source de nombre d’actes. Regarde autour de toi ; Tu ne verras que des gens remplis de haine.
Mais envers qui cette haine est-elle dirigée, ma sœur ? Envers ceux qui t’ont prit ceux que tu aimais ? Qui t’ont fait ce qui est arrivé à ton visage ?
Je vais te le dire, ma sœur ; La haine c’est puissant. La haine c’est coriace. La haine c’est un poison particulier, car il fait tant de mal à celui sur lequel tu le déverses, qu’à la bouteille dans laquelle tu la contient. Tes ennemis, ils ne méritent pas ta haine. C’est trop puissant.
Ma haine, je ne l’aie qu’envers moi-même. Je suis répugné par les actes de ma vie passé. Par mes fautes. Par ceux que je n’ai pas pu sauver. Je me hais. Et c’est ça qui me permet de me lever tous les matins, alors même que je veux craquer, alors même que la douleur que j’éprouve sur mon corps devient trop difficile à supporter.
Ensuite, je me souviens de ce que nous affrontons, et je suis prêt à déverser du sel et du citron sur mes écorchures. »


Emma opina du chef.

« La haine n’est pas tout ce que je ressens, mon père. Mais si je la fais s’estomper, c’est tout le reste qui resurgit.

– La tristesse ?
– Oui.
– Les regrets ?
– Oui… »

Le Grand Flagellant posa une main sur son menton. Il resta pensif, un long moment.

« Si j’étais encore un honorable curé de campagne, et que tu étais une de mes ouailles, je te ferais un discours sur le deuil et l’oubli. Sur l’inévitabilité du mal et de la fin. Du fait que le bien finit toujours par triompher un jour ou l'autre. Qu’il faut aller de l’avant.
Mais toi et moi n’avons pas le luxe d’être ignorants. Nous ne sommes pas des êtres humains normaux.
Est-ce que tu crois au bien, Emma ?

– C’est vaste, cette question, mon père.
– Je ne crois pas qu’il y ait du bien chez les gens, il n’y a pas sincèrement de personnes bonnes – il y a bien des saints qui s’élèvent parmi la fange immonde qu’est l’Humanité, mais toi et moi ne sommes pas des saints. Mais s’il n’y a pas de bonnes personnes, il y a de bonnes décisions. De bonnes œuvres.
Toi et moi ne sommes pas de bonnes personnes, loin de là. Je ne suis pas Kaslain. Je ne suis plus tout à fait un prêtre de Sigmar. Je n’accueille ni les fidèles, ni les païens à convertir. J’accueille ceux qui n’ont plus rien sur eux, à part… À part la haine.
Tu ne retrouveras jamais une vie normale, Emma. Ils ont arraché une partie de toi qui est brisée à jamais. Tu es déjà en partie dans le jardin de Morr. Mais il y a une chose que je peux t’accorder, si tu me le jures, si tu franchis cette ligne et effondre le pont derrière-toi :
Nous détruirons ceux qui t’ont fait du mal. »




Reinhard se réveilla en hurlant. Il brûlait de l’intérieur. Les dernières paroles prononcées par le Grand Flagellant ne cessaient de résonner. Toute sa magie divine empestait, troublait sa divination, sa tentative d’accéder aux rêves ; Il se contorsionnait, remuait, glissait hors du lit. Un instant, un long instant, il n’entendait plus la voix de Furug’ath. Il était seul dans sa conscience. Mais il sentait que quelque chose tentait de le brûler de l’intérieur.

La porte s’ouvrit, et une jeune fille sauta vers lui. Elle lui caressait le visage, paniquée, lui demandait s’il allait bien. Reinhard s’effondra dans une semi-inconscience, prenant un long moment à se rendre compte d’où il était, et enfin retrouver la présence du démon dans son esprit…



Au réveil, c’est Ebba qui venait l’aider à se tirer hors des couettes. C’était une ancienne prostituée de seize ans – Seize ans est un âge beaucoup trop jeune pour mériter un tel titre de profession. Elle avait été vendue à ses douze ans par son père pour finir dans un cloaque immonde près de Nehren, une ville de mineurs bornés, débiles et violents. Ce qui l’avait sauvé de cet enfer, c’était la petite vérole – la petite seulement, heureusement. Elle avait finit avec peu de séquelles graves. Mais son visage était à présent marqué à jamais, couvert de cicatrices de pustules, déformant un peu plus sa face creusée par la maigreur et légèrement difforme, la faute à des traits génétiques récessifs encouragés par la consanguinité du bled où elle avait vu le jour. Elle était aux yeux du monde un déchet immonde. Il n’y avait bien que dans une secte de fanatiques de la puanteur et de la maladie qu’elle pouvait à présent s’épanouir, et en effet, depuis qu’elle roulait avec les Nurglites, c’était la première fois de toute son existence qu’elle souriait.

Ebba prit soin de Reinhard, lui amena tout ce qu’il réclamait, notamment une bassine pour vomir. Puis, elle offrit de lui préparer un petit-déjeuner. Quand le magus fut prêt, et enfin remit de ce qu’il avait subit, il put descendre les escaliers.
Heidemarie l’attendait devant la porte d’entrée. La jeune aristocrate ne s’était pas maquillée ni parfumée, et pour passer discrètement dans le Dédale, elle s’était recouverte d’un long manteau à capuche. Mais enfin, elle était toujours aussi jeune et jolie, aux dents blanches, transpirant la bonne santé – Elle tranchait avec toute l’ambiance de la pièce, et avec tous les autres cultistes de la secte. Elle se rua vers Reinhard en le voyant, et l’embrassa.

« Reinhard ! Cela fait si longtemps… Tu m’as manqué. On a tellement peu eu l’occasion de se voir dernièrement…
Je me disais qu’on pouvait passer une partie de la journée ensemble, qu’en dis-tu ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Ce cauchemar était horrible, plein de trucs religieux. Je n'arrivais pas à me réveiller ! J'avais envie de fuir comme fuirait la vermine devant un incendie. Ça brûlait comme si j'avais été enfermé dans un cercueil en métal chauffé à blanc. La scène à laquelle j'ai assisté sentait l'urgence, le paquet d'emmerdes.

Ça faisait un moment que je n'avais pas pensé à Kaslain ou à Emma. J'avais d'autres soucis en tête, plus que ma dose. Deux prêtres fous furieux, de Sigmar et Shallya, respectivement. Les Faux-Dieux. Ce sont des petits édifices en paille que se construisent les gens pour échapper à l'inexorable. Mais ça marche. Ça fait mal. Ils sont puissants et ils me haïssent.

Je me suis réveillé par terre, les jambes emmêlées dans ma couverture. J'ai failli balancer du vomi magique, là, comme ça, pour faire fuir les voix horribles que j'ai entendu toute la nuit. Ça n'aurait fait qu'abîmer le mur. Je hurle :

« ÇA BRÛLE ! ÇA BRÛLE ! ILS VONT TOUS NOUS BRÛLER ! »

Ebba court dans la chambre. Elle s'agenouille près de moi, et me répond :

« Qui ça ? Ils sont où ? »

Je la fixe d'un air couillon, pas sûr d'être dans ma chambre ou au Temple. La petite se met à éloigner les mèches de cheveux collées par la sueur à mon visage. Elle devait dormir pas loin. Elle aime bien se reposer sur le plancher de ma chambre, voire dans mon lit avec les chats. C'est une pauvre gamine de seize ans, je ne sais pas trop quoi en faire. Elle a l'air d'apprécier ma présence. Comme tous les cultistes, tu me diras, mais... ben je sais pas, on m'aurait dit un jour que de très jeunes filles trouverait plaisir à ma compagnie... c'est que j'aurais eu du mal à y croire.

Pourtant c'est ce qui se passe. Grand Père n'attire pas que des vieux tout putrides. Ça semble évident dit comme ça mais enfin... j'ai pas l'habitude. Même sans parler de sexe, les gamines et moi on ne fréquente pas les mêmes cercles sociaux. Et me voilà, atrocement muté, des chicots en bois, pue de la gueule, vieux, et des petites cultistes n'arrêtent pas de venir me coller. Elles me posent des questions tout le temps, elles me font des câlins. Ça me met mal à l'aise, mais c'est un peu comme des petits chats. Ça semblerait cruel de les chasser, on les laisse squatter, alors ils prennent la confiance et se permettent des choses. A raison, d'ailleurs, parce que je ne compte rien en faire. Je suis donc envahi de petits chats. Mais pour l'instant ce que je vois c'est quelqu'un disposé à écouter mon délire :

« C'est les faux-dieux et leurs serviteurs... ils pensent à nous trop fort... ils parlaient... j'entends trop fort... Sigmar veut pondre des œufs dans mon ventre, et son horrible descendance va me bouffer de l'intérieur. … je... j'vais gerber. »

Ebba m'apporte ma bassine à vomi. Elle m'aide à bien viser, en traitant le liquide comme quelque chose de précieux, dont il ne faudrait pas perdre une goutte. Je ne sais pas ce qu'elle compte faire de ma bile, on va dire que c'est cadeau. J'apporte honnêtement ma contribution à la dégueulasserie en dégobillant de la bonne boue noire avec des petits débris et des asticots. L'adolescente me donne un verre d'eau en échange. Je la remercie. Elle se tortille comme un chiot, puis me pose d'autres questions  :

« Mais ils sont où ?

- Je sais pas. Non... c'était un rêve, je crois. Hein ?

- Euh... bin vous étiez dans votre lit avec les yeux fermés en tout cas Monseigneur sorcier. Si c'est plus compliqué que ça moi j'peux pas dire. »

Je regarde le décor autour de moi, lentement. Je suis assis à coté d'un matelas sur un sommier, il fait tiède (un luxe incroyable dans ma vie ces dernières années), et j'ai les yeux qui collent. Tous les indices indiquent que j'étais en train de rêver. Je me laisse quand même une bonne minute pour digérer l'information et laisser les battements de mon cœur ralentir. Le démon se remet à faire du bruit dans ma tête (il était très absent quand les deux prêtres discutaient dans les feux des faux-dieux). La petite me regarde comme si j'allais exploser, puis semble prendre son courage à deux mains pour redonner un semblant de normalité au dialogue :

« Vous voulez à manger ?

- Euh... ouais ? Quoi ? Un des chats a encore claqué ? Je suis pas contre, mais après quand on les laisse là ça coule partout et puis la table elle colle...

- Ah, non, je pensais faire des œufs.

- Des œufs pourris ?

- Non, des œufs-œufs quoi. C'est celui avec les boutons qui en a ramené hier et... enfin c'est juste des œufs.

- Ben d'accord.

Ebba se met à sautiller vers l'escalier. C'est à ce moment que quelqu'un entre dans la maison.
Je descends l'accueillir, encore tout bouleversé de ma nuit. Il s'agit d'Heidemarie, toujours aussi pimpante, apparaissant de bon matin. Par mystère, cette jeune fille aussi est heureuse de traîner avec moi. En tout cas elle dit que ma compagnie lui manque. C'est vrai que ça fait longtemps que je ne l'ai pas vue. Elle ne peut pas rester autant dans la maison que les autres, noblesse oblige tout ça, et elle présente bien mieux que les vieilles épaves du coin genre moi ou Kurt. C'est bizarre d'avoir une dame toute fraîche dans le salon. Des fois, quand elle est là, je me sens obligé de pousser un tas de fiente du pied de son passage parce que je me dis qu'elle doit galérer à rester présentable pour rentrer chez elle après avoir passé du temps ici. Pourtant, elle souhaite rester avec moi aujourd'hui. Je dis  :

« Bin si tu veux. Mais on est pas en sécurité ici... faut que je te raconte... approche. »

Je lui fait signe avec un doigt crochu et abîmé comme celui d'un cadavre d'approcher son oreille de ma bouche. Je me mets à chuchoter très fort, en lui crachant des petits glaviots dans les cheveux. Mes dents en bois sont pas très pratiques quand il s'agit d'orthophonie de pointe :

« On va partir dans des marais qui puent, dans le Stirland. Sigmar a pondu des œufs dans le Flagellant. Ils veulent tous nous tuer ! Ça m'a fait mal, tellement ils veulent nous tuer. Ils nous cherchent, mais on va partir avant ! Mais peut être que Sigmar est déjà dans les murs ou sous les meubles, peut être qu'il est dans nos os, je sais pas. Si c'est ça on est foutu. »

On ne se méfie jamais assez des faux-dieux. Surtout de... de Lui. En général j'arrive à me contrôler, mais des fois je suis pas sûr que Sigmar est pas là, en train de me regarder. Ça me préoccupe beaucoup. Je ne comprends pas que les cultistes ne soient pas paniqués. Ils ne le sentent pas ? Non, ils s'échangent entre eux des regards gênés, parce qu'ils n'aiment pas que je leur demande de fouiller toute la maison pour trouver Sigmar et le faire sortir dehors. Je sais que des fois ils font semblant de m'aider ! Mais j'ai du mal à... enfin quand Sigmar est là c'est difficile de réfléchir...

« C'est parce que tu es cinglé. Tes humains sont obligés de s'occuper de toi. Tu te souviens quand tu as été enfermé dans un hospice chez l'autre Pleureuse ? C'était pour ça aussi. Tu n'avais pas encore rencontré Nurgle, pourtant tu chiais déjà sous toi en pleine rue. J'ai vraiment hâte que tu voles un apprenti pour le rendre fou lui aussi. »

- Laisse moi tranquille s'il te plaît.

- Co-comment ?

- Je parlais pas à toi Heidemarie, ne t'en fais pas.

- Oh. Pardon. »

Je me frotte le visage à deux mains pour faire partir toute cette folie de la nuit. Il y a aussi les mafieux dont je dois m'inquiéter, les disciples du Gros Piaf, le démon dans ma tête, Morrslieb dans deux jours... je cherche comment raccrocher les branches, mentalement. Et puis je trouve. Il y a quelque chose qui me redonne toujours la pêche...

« Dis Heidemarie... qu'est ce ça devient notre cadeaux pour jeunes nobles là ? Ça... ça se diffuse bien ? Ça va bien ? »

La petite dame, soulagée de me voir sortir de mes délires sur Sigmar, me raconte la déchéance de ses pairs. J'écoute ça comme une mère écouterait des nouvelles à propos de son premier né, avec toute mon attention, en joignant les mains de ferveur. Des gens qui « disparaissent » pour vivre en reclus dans leurs maisons de campagne. D'autres qui sautent plus vite aux conclusions et décident de se suicider. Certains postes importants se retrouvent brusquement vacants et ça fout le bordel. Formidable. J'ai du mal à comprendre exactement la nature du bordel parce que ça se passe loin de moi, mais je suis si fier que ma création réussisse.

Une fois plus calme, Heidemarie m'installe devant une table pour que je mange les œufs qu'Ebba a préparé. Les deux filles se mettent à discuter au dessus de ma tête comme si j'étais complètement décrépi. Est ce qu'il a bien dormi. Est ce qu'il a fait caca. Est ce qu'il mange correctement. J'ai pas trop l'habitude d'être une relique sacrée alors je trouve ça humiliant. Certes j'ai mendié pour vivre mais ça venait de moi, c'est pas pareil.
Et alors que je finissais d'engloutir mon omelette, Heidemarie déclare :

« Reinhard et moi allons nous promener dehors, dans le Dédale.

- Ah bon ?!

- Bien sûr. Je ne peux pas le visiter toute seule.

- Mais c'est plein de connards. »

Oh, s'il te plaît. Je n'ai pas beaucoup l'occasion de voir de belles choses... Encore hier soir j'étais à un vernissage, c'était affreux. La mode est aux scènes de chasse en ce moment. Tout est toujours lisse, propre. Les personnages n'ont même pas de boue sur leurs bottes. Je préférerais tellement rester ici avec vous...

« Mais y a plein de trucs qu'on peut faire dans la maison de Mémé. On y est en sécuri... OH PUTAIN KURT PAS DEVANT LES FILLES ! »

J'ai attrapé un livre qui traînait sur une table pour le lancer sur la tête du vieillard. Malgré la présence des deux jeunes femmes, celui ci était en train de se branler avec obstination en regardant fixement le mur. Un bien triste spectacle, d'autant qu'il n'est plus très vigoureux de ce coté là. A se demander ce qu'il peut bien encore trouver là dessous.
Le vieil homme s'enfuit en hululant.

« Je voulais pas que tu vois ça. C'est une crème quand il s'agit de tenir une maison, mais en dehors de ça y a rien qui tient debout. De temps en temps il retrouve un truc genre sa bite et il se met à faire n'importe quoi.

- Oh... ce n'est pas grave. »

Bien sûr que c'est pas grave. Aux yeux d'Heidemarie et Ebba, se machiner la bite ça doit être les trois quarts des préoccupations masculines. Pauvres petits chats.
Il faut garer un œil là dessus. J'y peux rien mais les cultistes ça reste des gens. Des gens qui parfois été très seuls pendant longtemps, avec des besoins normaux et des... enfin Kurt est le moins subtils, mais dès qu'on réunit un groupe de plus de une personne y a des choses qui se passent.

Bref, même si ce n'est vraiment pas ma priorité en ce moment, il y a des gens qui se croisent ici. Une vie collective. Y a plein de cultistes qui sont jeunes et... enfin ça me fatigue d'avance. Ce ne sont pas des choses qui font parti du domaine de Nurgle, c'est seulement la nature qui se manifeste quand on réunit des personnes pendant plusieurs semaines : des histoires de quéquette. Je suis peut être cinglé furieux mais j'ai encore des yeux et des oreilles.

« T'as raison en fait, on va sortir un peu. Ça sera plus sain pour toi de voir de la bonne dégueulasserie du Dédale plutôt que le zob à Kurt. »

D'ailleurs, celui ci revient en gémissant dans des hauteurs de ton plutôt aiguës. Il se tort les mains vers nous puis se met à pousser des onomatopées en bavant. Brave gars.

« Bon, pendant qu'on est pas là Ebba, tu peux lui mâcher de la bouffe ? Il crève la dalle et on lui a pas encore trouvé de faux chicots... OUI KURT TU PEUX LECHER MON ASSIETTE ! »

Je pousse la fin de mon omelette vers le vieillard.

« Il est un peu sourd en plus... mais je te jure Heidemarie, il est pas méchant. Les prêtresses de l'autre pute elles l'ont drogué, drogué, drogué... TU VEUX PLUS LES PILLULES HEIN KURT ? »

Le vieillard se met à hululer plus fort, visiblement terrorisé. C'est encore un de ces cultistes trop fragiles pour ce monde. J'agite le plat de la main vers lui en signe d'apaisement.

« Bon allez, on y va... mais faut essayer d'être discret Heidemarie. »

Même si la jeune femme est autant à sa place dans le Dédale que moi chez les elfes, on est parti visiter. J'ai moi aussi mis une capuche sur ma tête. Tant qu'on reste dans les coins bien crado, mes mouches ne devraient pas se faire trop remarquer. On aura juste l'air de deux couillons qui essayent de mal se cacher.

Au début j'ai marché au hasard. Je n'ai pas trop d'idée de coins enchanteurs pour la noble. Ces lieux sont surtout pour moi des endroits où j'ai vécu. En changeant de rue, je peux rajeunir de dix ans d'un seul coup. Ça m'inquiète un peu de croiser une ancienne connaissance d'ailleurs, je baisse bien le visage dans certains passages.

La plupart des rues sont très étroites ; les chevaux ne viennent pas jusqu'ici. Les ordures sont poussées contre les murs par les gens qui circulent. De temps en temps, les maisons s'espacent assez pour une cour, une fontaine, un terrain vague. C'est jamais grandiose. Dans certains endroits, surtout le long du fleuve, les maisons ne sont même plus en dur, mais en ferraille et en morceaux de bois. Des cabanes, souvent arc-boutées contre des pans de ruine. C'est déjà cossu d'avoir une cabane dans le coin, les plains pas trop, moi j'ai jamais réussi à ce qu'on me laisse tranquille assez longtemps pour en bricoler une. On finit toujours par se faire faucher sa meilleur ferraille.

Mais est ce qu'on est venu là pour l'architecture ? Non. Heidemarie s'extasie devant des toilettes improvisées juste à coté de l'eau potable. Elle s'émeut d'un cadavre de vagabond à plat ventre sur la plage. Un petit enfant en train de gémir en regardant ses jambes la ravit. Puis, la rue d'après, elle s'arrête devant un vieillard pieds nus dans la boue glacé.

« C'est vraiment incroyable. La semaine dernière, lors d'une soirée organisée par mon père, j'ai vu un bretonnien avec la goutte. Mais ça n'était clairement pas au même niveau.

- Un bretonnien ? »

Je me sens intimidé de me tenir à coté de quelqu'un qui a déjà vu un bretonnien en vrai, d'un seul coup. Il est loin de chez lui, le gars ! On peut être un Magus, voir au delà du monde temporel, et se sentir un peu con devant l'imprévisibilité de l'univers parce qu'il existe des gens ici bas qui croisent des bretonniens. J'en ai déjà vu, mais c'était dans les Jardins alors c'est pas pareil. Je frime avec le peu d'informations que j'ai sur le sujet :

« Ils ont des chevaux avec des ailes, et le Moussillon. Et des petits casques rigolos avec des torchons dessus. Et... Ouh ! Regarde ! Y a les égouts à ciel ouvert par là ! Viens voir !

- C'est tellement beau ! »

Une rivière de merde, littéralement, qui circule en plein milieu des habitations. Il n'y a pas de commerces ici, pas d'entrepôts, pas de bâtiments publics. Seulement des pauvres et une rivière de merde.

« Oh Reinhard, regarde ces gens qui rangent de la nourriture juste à coté ! Les enfants qui jouent ! Oh, Papy, cette fontaine ! Cette fontaine juste à coté ! C'est... c'est si beau, je...

- Oui, je sais. Oh, j'ai une idée de ce que je peux te montrer, suis moi. C'est pas loin. »

On se faufile dans des rues mornes où la plupart des gens sont trop assommés par leur propre misère pour nous regarder passer. Il ne fait pas très beau, nos capuches n'interpellent pas tant que ça. On finit par arriver sans soucis jusqu'à une maison en ruine, dont les fenêtres et les portes ont été bouchées par des planches. Expert des lieux, je me faufile dans le jardin derrière par un trou, puis je déplace une planche déclouée pour me glisser par une des fenêtres. Je connais bien cet endroit. C'est là que je venais me cacher pour fumer de la racine de mandragore quand j'en trouvais, et c'est là que j'ai attrapé le typhus.

J'ai aidé Heidemarie à rentrer – pas très pratique la robe pour crapahuter dans un squat de drogué. Il fait froid et c'est humide. Aucun éclairage. Je crois que personne ne vit ici maintenant. Je reconnais un vieux tas de chiffons qui était déjà là à mon époque. Je retrouve la cuve sous laquelle j'allais me cacher. Je ne sais plus pourquoi il y avait une cuve ici, je crois que des gens faisaient de la drogue dans cette maison, initialement. Je n'ai pas connu la période où il y avait encore des propriétaires et tout ça, je suis venu après.

« Regarde, c'est ici que j'ai rencontré Grand Père – je me touche le ventre, là où se trouve la marque -, on sent encore quelque chose ?

- Hm... je... je ne sens rien de spécial. Mais il y a deux cadavres ici. Ils ont l'air très vieux. Ça a abîmé le sol en dessous.

- Ah oui ! Ils sont morts du typhus aussi, je m'en souviens.

- Et ils sont tellement seuls que personne n'est venu les enterrer ?

- Ben apparemment.

- Extraordinaire.

- Si tu veux maintenant on peut aller voir l'arrière de cette taverne où ils servent de la viande bizarre. »

Et puis on est parti. La taverne n'est qu'un prétexte pour montrer de nouvelles rues à Heidemarie. C'est agréable de voir le quartier par les yeux neufs d'une jeune noble, c'est vrai qu'on ne prend pas assez le temps d'apprécier les petites beautés proches de nous. On a tous un coin du monde à faire découvrir aux autres.
La jeune dame saute d'un tas d'ordures à un cadavre d'enfant comme un petit chat fou qui a trop de jouets à la fois. A un moment elle s'emballe et elle court vers un tas de légumes fortement décomposés et un vagabond qui grignote ce qui est le moins abîmé dans le tas.

« Non, va pas par là s'il te plaît. Attends !

- Oui mais c'est tellement... oh, tu saignes du nez !

Je plaque ma manche contre mon visage.

- Il y a un hospice de... de l'autre grognasse de l'autre coté de cette rue. Reviens par là... »

Heidemarie m'obéit enfin. Juste à temps. Je lui attrape le bras pour la tirer derrière un porche. Une prêtresse marche d'un pas pressé vers son temple. Elle aurait pu nous voir ! Cette pute, cette connasse, qui aurait pu me voir moi avec ses sales yeux plein de merde...
La jeune noble fixe elle aussi l'ennemi qui passe. Elle a les joues rouges, la respiration plus rapide et elle a retroussé les lèvres en formant un rictus qui dévoile ses dents trop blanches. Je lui tapote l'épaule pour la calmer, et lui chuchote à l'oreille :

« On leur fera du mal, ne t'en fais pas. »

La prêtresse, elle, se retourne d'un air inquiet. Elle regarde aux alentours avec des mines de biche aux abois. Quelle petite pute. Nous restons tapis dans notre coin. Elle part.

« J'ai rêvé de l'une d'elle cette nuit. Je voudrais tellement qu'elles meurent. Une fois elles m'ont enfermé, et même que je devais porter un truc bizarre qui s'attache dans le dos.

- Une camisole de force ?

- Oui ! Et ben tu sais quoi ? Dans deux jours ça lui fera bien les pieds, à cette conne. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



Envoi en mission des agents



Frida : Reconnaissance
(HAB+INT)/2 : 15
Tentative d’approche de Giaccomo (Mission facile) : 14, réussite.
Tentative d’espionnage des bouchers (Mission moyenne ; Malus -2) : 2, réussite.
Tentative d’approche du coffre (Mission difficile ; Malus -4) : 7, réussite.
Approchant son ancien petit ami mafieux, Frida est parvenue à s’infiltrer aisément au sein du quartier de l’abattoir. Surveillant de près les allées-et-venues du gang Sansovino, elle a maintenant une meilleure connaissance de l’abattoir et de ses environs.
Louvoyant discrètement à l’écart des quartiers où vit Giaccomo, elle a été capable de noter des habitudes dans les horaires des bouchers, une information bien utile pour tenter de s’infiltrer.
Au péril de sa vie, elle a tenté de découvrir où les Sansovino rangent leur argent. Elle sait maintenant beaucoup plus de choses sur le coffre que Kassel rêve de dévaliser.



Brandt : Matériel
(HAB+INT)/2 : 12
Tentative de détournement d’un chariot (Mission facile) : 16, échec.
Tentative de vol d’armement (Mission moyenne ; Malus -2) : 3, réussite.
Tentative de vol d’explosifs (Mission difficile ; Malus -4) : 18, échec.
Irmfried Brandt a tenté d’utiliser son autorité pour récupérer une charrette de manière à transporter Candiano ; Ce fut bien plus compliqué qu’on l’imagine. Le pauvre paysan n’a rien voulu savoir et a tenu tête au pistolier. Il faudra trouver un autre moyen pour l’obtenir.
Brandt a tenté de voler de l’armement léger à l’École Impériale d’Artillerie. Quelques pistolets tout juste sortis des lignes de production et de la poudre se sont volatilisés, provoquant l’embarras des étudiants. En revanche, Irmfried a été incapable de mettre la main sur du véritable équipement lourd ; La mission étai trop risquée, et il a préféré annuler.



Steiner : Soutien
(INT+CHAR) : 13
Tentative d’informations sur le quartier (Mission facile) : 9, réussite
Tentative de contacts au sein de la cité ouvrière (Mission moyenne ; Malus -2) : 6, réussite
Tentative de contacts au sein de la guilde des bateliers (Mission difficile ; Malus -4) : 14, échec.
Utilisant ses relations publiques, Steiner est parvenu à découvrir des informations sur l’état de la Faulestadt. Se faisant passer pour un militant politique, il a posé de nombreuses questions à des familles d’ouvriers, et a donc obtenu des informations qu’il souhaite donner à Reinhard.
En revanche, il a été incapable d’approcher les ouvriers des guildes, qui l’ont prit pour un espion cherchant à s’immiscer dans leurs mouvements de grève.




Le Conseil du Roi pouvait à nouveau être assemblé. Après une délicieuse journée passée avec Heidemarie au milieu du Dédale, Reinhard profita d’une nuit bien moins mouvementée que la précédente. Au matin, les cultistes se rassemblèrent un par un. Tous étaient présents, et se réunirent dans le salon de Reinhard en s’asseyant sur des poufs ou des tas de cartons et cagettes empilés les uns sur les autres en guide de sièges de conseillers. Président au milieu, Reinhard fit une parodie d’ouverture de séance, et ce fut Frida qui se leva la première pour donner les informations qu’elle avait pu récupérer au cours de sa reconnaissance.

« J’ai jamais été très forte en dessin, mais je pense que je suis capable de faire un plan. »

Sur une vieille table couverte d’échardes et de trace d’alcool séché, elle posa des feuillets de brouillon pour commencer à faire un croquis, qui, il est vrai, était loin d’être de qualité…
Image
Frida dessina tout ça avec des crayons de graphite et de la pointe d’encre, en tirant la langue pour bien s’appliquer. En voyant le résultat, Steiner posa ses mains sur son crâne.

« Mais… Mais c’est quoi ce truc là ?! Pourquoi y a un carré avec un trident ?! »

La voleuse devint toute rouge, tant de honte que de colère. Elle répondit en bégayant :

« Mais, c’est… C’est une fourchette ! C’est parce que c’est un restaurant !
– Et c’est quoi ces rectangles là ? Pourquoi un y a un homme-bâton géant au milieu ?
– C’est parce que c’est une auberge qui sert d’hôtel ! Non mais oh ! Si t’es pas content la prochaine fois c’est toi qui ira te faire chier à aller en éclaireur ! »

Heidemarie fit un petit sourire très gêné en coin.

« Non non, c’est très joli ma chérie…
Mais pourquoi est-ce que tu n’expliques pas un peu plus ton dessin et tout ce que tu as pu découvrir ? »


Frida posa ses poings sur ses hanches et tira la langue à Steiner, qui se rassit en croisant les bras avec dédain. Toute fière d’être ainsi soutenue par la noble, la voleuse commença son exposé à son maître.

« Le quartier des abattoirs est presque une mini-forteresse. Y a tout autour de grandes grilles de fer, et constamment deux ou trois bouchers qui font quelques rondes.
– C’est logique, reprit Steiner qui coupa ainsi l’exposé d’une Frida déjà bien énervée. Les abatteurs servent aussi de service d’ordre pour le prévôt Hondemar Haguenau.
– Le complexe est constitué de trois gros bâtiments. Au sud, il y a l’entrepôt qui reçoit les bêtes. C’est une sorte d’immense bâtiment couvert, un véritable labyrinthe constitué d’une quarantaine d’enclos plus-ou-moins petits, avec une grande ouverture où ils reçoivent les chargements de bêtes à tuer, en majorité des porcs. Chaque semaine, ils reçoivent un chargement qu’ils enferment, dirigent et traitent petit à petit selon la demande.
Toute la configuration de la pièce est savamment pensée ; Ils peuvent modifier les chemins que prennent les bêtes avec des pans de bois qui sont déplacés. Un couloir les relies au deuxième bâtiment au nord.

– Celui avec un gros A ?
– Oui Bernhard, celui avec un gros A ! Mais déjà il y a une sorte de pièce aux murs en pierre, qui est fait pour être insonorisé. C’est là où ils abattent les bêtes. Ils peuvent les accrocher à des crocs suspendus au plafond, et utilisent des rideaux et des pans en métal pour séparer les lieux où ils égorgent. Le sang coule grâce à un réseau de siphons et gouttières souterraines par lesquelles le sang s’échappe et se déverse dans la rue. Ils ont aussi une ligne d’eau plus vaste, qui se déverse dans le canal, où ils jettent les plus gros détritus.
– Oui, pour cela qu’il y a toujours un flot de sang qui ruisselle du mont aux Hobgobelins…
– En effet, les abattoirs sont assez séparé socialement du reste du quartier à cause de la hauteur qu’ils ont. Faut grimper pour aller au mont Hobgobelin. La cité ouvrière juste à côté est quasiment uniquement peuplée de bouchers et de leurs familles, ça leur facilite le trajet. Presque tout là bas est à eux, et ils aiment y maintenir l’ordre.
– Bref, je peux reprendre, merci ?
Après avoir égorgé les bêtes ils vont dans un deuxième complexe, où ils procèdent à l’équarrissage. C’est là où ils sortent la barbaque et nettoient les carcasses, ils sortent du produit brut que les bouchers viennent acheter. C’est pour ça qu’il n’y a que deux grandes ouvertures dans la grille : au nord, et au sud. Autrement, il faut escalader discrètement.
Ce qui est intéressant de noter, c’est que les abattoirs ne servent pas qu’à tuer des animaux. Certaines nuits, la salle des enclos où ils reçoivent les bêtes, lorsqu’ils sont vides et que les bouchers sont au chômage technique, ils forment des espèces de blocs où ils invitent des parieurs habitués à se ramener. Ils organisent des combats de savate parfaitement illégaux et bien violents. Ils n’hésitent pas à faire disparaître les cadavres de ceux tués en les équarrissant comme des bêtes et en les balançant dans la flotte par leurs tunnels comme le reste. Le jour que Reinhard a choisit pour intervenir ne pouvait pas être plus parfait : Le matin, les bouchers seront occupés à terminer leurs travaux, alors que le soir, tout l’endroit sera rempli de parieurs et de combattants, il faudra qu’on choisisse à quel moment il est plus propice d’exécuter nos plans.
Le bâtiment à l’ouest, c’est la salle de repos et les bâtiments administratifs des abatteurs. C’est là où les Sansovino ont mit en place leurs quartiers. Il y a plein de petits bureaux, une salle de repos, une infirmerie, et, tout en haut à gauche, vous pouvez voir une pièce où se trouve le coffre que l’on doit ouvrir.
C’est lui notre prix, et heureusement, j’ai pu observer la bête.

C’est une vraie bonne machine. Un coffre Frettzer-Baum, aux ferrages renforcés, l’originalité du coffre c’est qu’il fonctionne non pas à clé, mais avec une combinaison. Une sorte de vis qui se tourne selon des numéros, trois qu’il faut insérer un par un. Autant dire qu’à forcer c’est vraiment pas facile. J’ai déjà eu à en violer quelques-uns, j’ai l’équipement pour, mais ça met du temps… Vraiment du temps. Si je suis chanceuse, je peux l’ouvrir en dix minutes. Mais sinon, ça peut aller jusqu’à une demi-heure.
Autant vous dire que passer une demi-heure à tourner une vis avec mon oreille collée à la ferraille, c’est dangereux.
Les deux autres solutions, c’est d’obtenir la combinaison ; Mais dans ce cas là il va y avoir des poches et des tiroirs à fouiller. Ça va donner du temps. J’ai pas la moindre foutue idée de ce que ça peut être, j’ai pas pu aller aussi loin.
Ou alors on y va à l’explosif. Mais même là, ce sera pas un boulot aisé. On peut pas juste mettre de la poudre dessus et tout faire sauter, ça résiste très bien les Frettzer-Baum. Comme je suis une génie, je pense que c’est possible de le faire avec du matériel sur place. Je peux tenter de scier un côté de l’ouverture, puis utiliser une des pompes à eau liée au réseau de tunnels pour le remplir jusqu’à ras-bord. Ensuite seulement, on peut mettre de la poudre et tout faire péter. L’opération mettra du temps et si on doit se trimballer avec une énorme pompe à eau, faudra faire attention qu’aucun garde ou vigile ne découvre le tout.
Et l’opération prendra dans tous les cas dix minutes, le temps que je mette tout en place et que le coffre se remplisse. »


Tout le monde resta silencieux. Ce fut au tour d’Irmfried de parler.

« Si t’as besoin de matériel pour l’opération, ça va être chaud. J’ai fais ce que j’ai pu, mais c’est pas énorme…
Il va falloir qu’on arrive à faire déplacer son gros cul à Candiano, donc acheter une charrette. Si tu veux de l’équipement un peu spécial, je connais des marchands discrets, mais il va falloir mettre la main à la bourse.

– L’état de nos finances n’est pas génial. Nous n’avons plus que cent-quatre-vingt couronnes en liquidités. C’est une grosse somme, mais si on doit payer des pots-de-vins et des suppléments pour rester discret, nous allons vite perdre beaucoup de notre trésorerie.
Rien que pour acheter une charrette avec un âne, et s’assurer du déplacement et du logement discret… On devrait en avoir pour quarante couronnes. Si on rajoute la poudre à canon, ou d’autres choses…

– Il va y avoir beaucoup de monde à l’intérieur. Une vingtaine de bouchers, au moins une demi-douzaine de mafieux Sansovino le matin. Il y aura un dernier service, mais les bouchers sont alors remplacés par plus de mafieux pendant la nuit. On peut tenter notre coup durant une après-midi, mais la fenêtre optimale n’existe pas.
– J’ai pu récupérer des informations dans la cité. C’est dommage, je n’ai pas réussi à convaincre les bateliers, j’aurais peut-être pu créer une sacrée diversion pour les occuper. Ce soir, les bateliers ont décidé de se mettre en grève, mais c’est pas pour autant qu’ils vont aller provoquer une bagarre devant les murs de l’abattoir.
En revanche, je peux peut-être approcher une famille pour essayer d’obtenir de quoi rentrer. On peut peut-être terrifier un des bouchers en prenant sa famille en otage, de manière à avoir un uniforme et des papiers ?

– C’est une bonne idée Steiner. Mais ça nous permettra pas de faire rentrer le gros cul de Candiano à l’intérieur.
Autrement... Rien ne nous empêche d'aller voir Kassel. Je sais Steiner, pas besoin d'ouvrir la bouche, tu es contre et Reinhard a dit qu'il était contre ; Mais cette grève ça peut pas être un hasard, il doit être au courant de quelque chose, et on peut travailler avec lui.
Qu’est-ce que tu en penses Reinhard, de tout ça ?
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Je suis assis sur un trône en cagettes en bois et en vieux torchons. Par égard pour ma nature de chef suprême, quelqu'un a posé un coussin sous mes fesses. Frida dessine son plan sur la table basse qui sert habituellement à l'apéro, en tirant la langue d'application.

Tout le monde se met à se plaindre que c'est super moche et mal dessiné. Effectivement, on y comprend rien. Y a des lettres en plus. Moi ça me stresse un peu de voir des trucs pareils alors qu'on doit faire un super plan qui doit infecter tout le monde. Puis c'est un rappel douloureux du fait que je suis un putain d'analphabète qui est pas du tout qualifié pour le poste. Bon. Reste calme mon gars. Au moins le démon est silencieux, profite en.
J'écoute attentivement les explications de Frida, ponctuées des interventions de Steiner. Tout le monde a bossé dur. Le moment est sérieux. Pourtant, j'ai l'obscure envie de boire de l'huile de lampe. Je sais pas pourquoi, depuis que j'ai muté j'ai des appétits bizarres de temps en temps, des envies de chose non comestibles. Mon corps est bizarre. Bref, c'est pas facile d'être un Magus. J'arrive quand même à mobiliser deux neurones pour intervenir :

« Est ce que les systèmes d'évacuation du sang, des eaux usées, des cadavres etcetera, pourrait être assez large pour faire passer Candiano ? Sinon, je peux essayer le sort qui me transforme en jeune sur lui, mais je sais pas ce que ça va donner... »

Je hausse les épaules.

« Si ça marche pas on le déguise en porc, il ressemble tellement à rien maintenant... »

Putain ça doit tellement désaltérer l'huile de lampe, et ça doit être tellement goûtu avec... avec des gonds de porte de chiotte. J'ai envie de mâcher des gonds de porte de chiotte. Non ! Morrslieb ! Candiano ! Grand Père ! Concentre toi !

« J'imagine que ça serait mieux de rentrer pendant les combats de savate là, on fera moins tâche dans le paysage. »

J'ai déjà oublié ce que voulait dire les deux lettres sur le plan de Frida.

« Mais comment on va faire pour trimbaler une pompe à eau ? Je sais pas comment faire... il faudra peut être prendre le risque de perdre du temps en crochetant à l'ancienne... »

… ou de faire appel à Kassel pour faire une distraction. Et puis lui il aura peut être de l'huile de lampe.... j'ai du mal à réfléchir. Pourquoi on me demande de réfléchir ? Je devrais être en train de me baver dessus avec Kurt. Je ne veux pas demander de l'aide à Kassel, il est avec Valitch, mais ça serait quand même extrêmement commode qu'il foute le bordel en ville à ce moment là. L'avis des autres est biaisé parce qu'ils ne connaissent pas la sorcière. Mais ça serait quand même très commode. Sale pute. Elle titille ma paranoïa. Comment ne pas se sentir victime d'un complot très élaboré quand une servante du Gros Piaf est dans les parages ? C'est au contraire la seule réaction censée. Penser à son visage me donne déjà mal à la tête.

« T'as raison, on devrait peut être demander une distraction à cette salope de journaliste, ça nous déblayerait quelques cons du paysage, mais... mais j'espère que ça nous retombera pas sur le nez quoi. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


La première question du Roi des Clochards entraîna une réflexion de la part de Frida. Elle gratta son menton, tout en tordant un peu ses lèvres. Pensive.

« Pour s’enfuir, je pense que c’est une option. On peut aisément se glisser. Ça sera parfaitement dégueulasse, mais je pense qu’on passe.
En revanche, pour Candiano, bah… On peut tenter. Mais c’est vrai qu’il est, disons, eh bien… Eh bien d’un gabarit un peu supérieur… Et puis, il faudrait le tirer. L’évacuation est légèrement inclinée, c’est fait pour faire couler le sang et se débarrasser de gros morceaux de barbaque.

– D’un autre côté le ramener caché dans une charrette ça sera suspect. Et puis… Merde, il pue quoi ! Il schlingue à des lieues à la ronde !
Le faire bouger d’ici jusqu’à l’abattoir ça va être très clairement le plus compliqué. J’ignore si quelqu’un a des idées, moi je suis plutôt à sec. La discrétion sera pas forcément une option longtemps, ça serait une bonne idée d’acheter des armes et se mettre à plusieurs sur cette affaire. »


Frida et Steiner froncèrent les sourcils. Ils avaient beau ne pas beaucoup s’entendre, les deux appréciaient encore moins les suggestions trop souvent belliqueuses et violentes d’Irmfried ; Le pistolier aimait la bagarre et tout résoudre en se jetant dans le tas, certainement pas en utilisant de discrétion ou de subterfuge.

« Une pompe à eau ça peut se trouver. On peut en déboulonner une sur un puits artésien. Mais c’est vrai que c’est un outil lourd, lourd et encombrant…
Je peux évidemment crocheter à l’ancienne. J’ai l’outil et les connaissances. Mais derrière il faudra que vous assuriez qu’aucun garde vienne me faire chier pendant que je m’en occupe. »


Imrfried approuva d’un hochement de tête.
Max sourit, et leva la main.

« On peut aussi se faire passer pour les fossoyeurs qui viennent chercher les carcasses, sinon…
– Oui, en se ramenant avec une énorme carcasse nous-même ? Un peu de sérieux.

La réponse du tac-au-tac de Steiner eut l’effet de le faire sceller ses lèvres. Reinhard avait peut-être choisi de pardonner à Max, mais ses camarades n’étaient pas prêts à faire de même. Le cultiste se rassit sans un bruit, et regarda ses pieds d’un air penaud.

Jusqu’ici, les seules personnes à avoir parler étaient les cultistes originels, ceux que connaissait bien Reinhard. Ils étaient, en quelques sortes, le Cercle Interne, les plus fidèles des fidèles, les autres devant mériter laborieusement leur place auprès du magus. Ils n’étaient pourtant pas seuls, tous les six, au milieu du salon de Mémé Gâteuse. D’autres personnes, des vieux, des femmes fébriles, des clochards édentés, des fous furieux… Quatorze nouveaux arrivants étaient maintenant mêlés aux plans de Reinhard. Aucun d’entre eux n’avait une compétence vraiment particulière, ils étaient juste plus-ou-moins débrouillards avec le peu dont ils étaient capables. Comment demander à taré comme Kurt ou à la gamine Ebba de se rendre utile ? Ils étaient des poids morts plus qu’autre chose. Des dangers dans les rues de Nuln, qui pouvaient attirer sur eux l’œil de répurgateurs.
Et pourtant, Reinhard avait également besoin d’eux. C’était eux, les porteurs de sa destinée. Eux qu’il pouvait sacrifier pour des rituels. Ou utiliser pour les tâches les plus minuscules et les moins importantes : Jeter un animal mort dans un puits, clouer la dépouille d’un lapin sur un monastère de Shallya… Un moyen de montrer que l’on existe encore. Propager la Corruption de Pépé, à petite échelle.
Pourtant, il y avait dans tout ce tas là un gars qui osa faire ce qu’aucun autre ne faisait : Il prit la parole :

« Heu… Scusez moi, mon grand seigneur... »

Tout le monde le regarda.
Reinhard l’avait déjà vu : Il faisait partie des sbires qui l’avaient frappé et ligoté, avant de l’embarquer sur une barque. Deux bras, deux jambes, et un garçon : c’était déjà pas mal. Il était très mince. Il n’avait pas de styles particuliers de dégénérescence ou de maladie sur sa gueule, peut-être pas pour l’instant, ou alors les cadeaux de Papy étaient mieux cachés chez lui.
En tout cas, Rein ne connaissait ni son prénom, ni son histoire.

« Si on y va d’nuit comme vous le demandez… La porte de service s’ra pas trop voyante. Mais y a toujours deux gôrs d’vant, des bouchers de l’abattoir. Pour prévenir les intrus.
On peut les buter silencieusement et entrer discrétos avec l’Candiano. »


Frida grimaça.

« On peut charger une partie du groupe de ça. Moi les Tiléens remettent ma tronche, je peux entrer aisément avec d’autres par la grande porte.
Concrètement, à part nous six, je pense que nous avons dans les nouveaux arrivants quatre types qui ont encore assez de bras, de jambes, et ni pustules sur le visage ni problèmes mentaux qui pourront être un minimum utile. Ainsi que trois femmes qui peuvent servir à surveiller les rues en cas de danger ou de mouvement.
Mais ils sont tous mal vêtus et sans équipement avec eux. »


Il semblait bien que l’équipe arrivait quelque part. Ils avaient enfin un plan mieux établi.
C’est alors que Reinhard émit finalement l’idée d’aller voir Kassel. Sur ceci, Steiner gonfla ses joues et bondit sur son séant.

« Mais, enfin ! Grand Rein, on va pas… ‘fin…
On était d’accord pour ne pas aller le voir !

– Kassel a des relations. Des capacités. Il sait ce qui se trame dans le quartier. Il peut nous aider à faire chier les Tiléens.
Ce n’est pas la faute de Reinhard que tu n’aies pas réussi à convaincre les bateliers de venir ici toi-même.

– Il y a toujours d’autres solutions ! Reinhard, ce type est cramé, pas par la Foi, mais par l’État. Or si on a déjà la Foi sur le cul, si des types sont déjà au courant de notre existence et nous forcent à nous exiler dans le Stirland… Pourquoi en plus se faire chier avec un journaliste ?
– Parce qu’il peut créer une diversion. Parce qu’il peut nous filer du fric. Et on a besoin des deux. Regarde, on est une grosse bande de gueux dépenaillés. On a besoin de toute l’aide qu’on peut pour s’enfuir et prospérer ailleurs.
De toute façon avant la fin de la semaine on se sera tous cassés. Irmfried et Reinhard nous trouverons un coin sympa et on déménagera : Et on laissera la Faulestadt s’entre-tuer avec toutes leurs conneries en notre absence. Quand on reviendra, on sera les cadets des soucis du quartier.

– Reinhard, si rejoindre Kassel est vraiment ta décision finale, alors je m’y plie. Mais je continue de dire que c’est une très mauvaise idée. Fait-en ce que tu souhaites, à présent. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Je ne connais pas encore tous les cultistes récemment arrivés. Le nom du petit nouveau qui vient de se lever pour parler m'est inconnu aussi. Il m'appelle « seigneur », attend ma permission. Tout le monde se tourne vers moi en même temps pour attendre mon assentiment, j'aime pas trop quand ils font les automates bizarres. Ça me rappelle qu'on est plus entre humains standards.

« Bin euh... oui, parle. »

Il dévoila son savoir sur la sécurité des bouchers avec timidité. Sans doute parce qu'il fait parti des gars qui m'ont frappé et mis un sac sur la tête. Moi aussi je serais un peu gêné aux entournures à sa place. Mais je ne suis pas en colère. Déjà, parce que ce qu'il dit est intéressant. Ensuite, c'est mes petits cultistes, ils n'ont pas de libre-arbitre de toute façon, ils m'adorent. Pourquoi les rabrouer ? Ma magie me souffle qu'ils n'existent que pour servir une cause plus grande, comme nous tous. Pourtant, j'aime encore faire semblant d'avoir des relations sociales avec les gens. Le monde ne peut que devenir plus fou, pourquoi être pressé ? Je me lève pour tapoter le crâne du gamin affectueusement. Il est plus grand que moi et je dois me hisser sur la pointe des pieds pour atteindre l'objectif. Une poignée de mouche se posent sur son visage, en signe d'appréciation.

« C'est bien de parler utilement, t'es un bon p'tit. »

Le gars a eu l'air transporté dans un monde d'extase et de validation sociale (ce qui n'arrive pas souvent quand on est un clodo). Les cultistes sont très sensibles en ma présence. Il s'est mis à me lécher les doigts avec volupté, passant la pointe de sa langue sous mes ongles longs et fendillés pour en goûter la crasse. Hm.
On va pas mentir, l'absence de libre arbitre ça ouvre des portes. Si tu vois ce que je veux dire. Y a une partie de moi qui se dit « bon sang, pourquoi c'est pas arrivé dix ans plus tôt ». Maintenant, enfin... je suis malade, je mange mal, on m'a gavé de drogues à l'hospice de Shallya et ailleurs... ça t'abîme un homme tout ça, sur certains aspects. Maintenant je régresse comme un vieillard, j'ai envie de câlins, qu'on m'apporte à manger, dormir dans les bras de quelqu'un. Néanmoins comme tous les vieillards j'ai eu plusieurs années pour découvrir le dégueulasse qui vit en moi, et ce dégueulasse est assez sensible à la jeunesse, à la vulnérabilité. Voir un grand gars tout lisse de partout me lécher les doigts. Ouh.

Mais bon là on a des choses plus importantes à faire que la dégueulasserie. Je reprends ma main. Steiner est déjà en train de bondir pour s'indigner sur un autre truc. Quoiqu'on fasse de toute façon ça pue la merde. J'attends poliment que les autres aient fini d'exposer leurs points de vue parce que je ne sais pas faire le leader dans une discussion (c'est assez nouveau pour moi, et même avec des âmes damnées ça ne semble pas encore naturel) :

« Steiner, je suis assez d'accord avec toi, mais on parlait de buter des gardes une minute plus tôt. J'crois qu'on va pas couper à ces conneries là. On a besoin d'en armer quelques uns, au moins pour être sûr. Je peux pas tout régler en dégueulant. Et du coup on a besoin de pognon. Du coup on a besoin du putain de journaliste, parce qu'il en a. Quand on se sera barré on pourra faire mieux, ça sera différent. »

Je me gratte la barbe en réfléchissant. J'en retire quelques croûtes, que je balance vers les nouveaux cultistes en train de nous contempler. Ils se sont jeté par terre pour les bouffer.

« Faudrait qu'on passe à « la mèche courte » non ? C'est toi Irmfried qui en avait parlé non ? Avec un gars qui s'appelle Ümbaden ou un truc comme ça.

- Ouaip.

- Bah attends, je reprends pour être sûr, parce que ça part dans tous les sens. Nous on rentre par devant parce qu'on est des têtes connues. On envoie des mecs par la porte de service avec une pompe à eau, de la poudre et des armes. On les rejoint – en misant sur le bordel des bateliers pour y arriver.

- Et Candiano ? »

- Bah il va passer par la porte de derrière aussi, sur un gros chariot.

- Ça fait une sacrée procession qui transite par là. »

Frida, sait toujours pas fermer sa gueule quand il s'agit de commenter.

« Irmfried il les accompagnera, il sait y faire pour les missions impossibles. »

Il a eu l'air content, il aime bien être un bon soldat.

« J'ai oublié des trucs ?

- On peut... on peut la voir ? »

C'est le cultiste qui a parlé avant qui pose la question. Il semble terrifié. Il s'est pourtant assez enhardi pour poser la question. Les autres nouveaux commencent à se tortiller de supplication et d'attente. Les sectes du chaos c'est toujours une expérience humaine unique. Je sais ce qu'ils veulent voir, ils veulent voir la marque sur mon ventre. A défaut de messe noir, c'est leur seul moyen de communier leur Dieu. Un petit morceau du Jardin, ici, à Nuln, à moins de deux mètres. Ce ne sont que des humains. L'attrait est irrésistible.

« Ah non putain ! Vous allez recommencer vos conneries de l'autre fois à me léchouiller le ventre et à me pisser dessus, et puis après je suis mouillé et j'ai froid. Nous on fait les trucs sérieux là, le PLAN. Je m'occupe de vos conneries plus tard, d'abord on finit les trucs importants. On disait ? »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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