[Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 876
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Reinhard luttait avec toute sa force humaine pour continuer d’avancer. Il luttait avec toute son endurance, tout son courage, toute sa vigueur défaillante et amoindrie d’un pestiféré de quarante ans. Mais il était écrasé par l’environnement dans lequel il progressait : Il était confronté, juste sous ses yeux, à des millénaires de drames et d’épidémies au nom de Nurgle. Le Seigneur des Mouches, tout puissant, absolu, vivait dans cette Forteresse, dans le palais le plus haut et le plus insalubre de la cité. Lui, minuscule serviteur qu’il était, se retrouvait à patauger au milieu de Ses Ignobles Créations ; De grands boyaux de métal rouillé projetaient des flots continuels de chairs en putréfaction, et un mélange d’excréments, de bile, de lait caillé et de beurre rance, du gras et du maigre, pullulant de bactéries et de protéines de virus.

Il n’aurait probablement jamais la force d’atteindre les portes. Il luttait contre la puissance brute de son Dieu fait matériel au sein de l’immatériel. Il était confronté à la crasse à l’état brut. Un charnier à ciel ouvert, plus horrible que toutes les morgues des hospices de Shallya de Nuln, plus sinistre encore que les squats où de jeunes gens meurent étouffés de leur propre gerbe avachis sur des matelas, plus tragique même que les enfants alités qui voyaient des vers pousser derrière leurs yeux.
Il était chez Nurgle.
Après quarante ans de sa vie à avoir été parcouru de cauchemars, de visions, étranglé par des sanglots et une dévotion parcellaire à une force qu’il ne comprenait pas, après avoir découvert ses reliques, passé un contrat avec un démon, et mit à mort sa propre magus, il découvrait enfin, véritablement, et dans toute son infâme étendue, ce que signifiait servir Nurgle.

Et alors qu’il souffrait à contre-courant, alors qu’il sentait ses muscles se froisser et sa gorge se nouer, le Mal passant à travers les pores de sa peau, sinuant à travers ses voies respiratoires par son nez, forçant sa magie protectrice à crépiter autour de lui, il entendait, non loin, un chant. Un chant heureux et rythmé de trois voix discordantes et nasillardes :


♪ « Eh bien on va,
Eh bien on va,
Réveiller ceux-qui-puent !
Va, va convoquer mon enfant,
Va convoquer mon enfant,
Les démons-qui-puent !

Arrache le foie de ton papy,
Arrache le foie de ton papy,
Pour l’offrir aux asticots de Gnawhami !

Tords les boyaux de ta mémé,
Tords les boyaux de ta mémé,
Pour les jeter dans les collines calcifiées !

Mange le cerveau de ton p’tit frère,
Mange le cerveau de ton p’tit frère,
Pour qu’Arzinapal parasite ton crâne !

Écorche les poumons de ta p’tite sœur,
Écorche les poumons de ta p’tite sœur,
Pour que je puisse y coller le goudron du Puisard ! »♫




Le chant se rapprochait. Et sous les yeux ébahis de Reinhard, une vieille barque était tirée par trois sympathiques Portes-Pestes faisant de l’aviron. Tournant le dos au courant, ils maniaient à toute vitesse et en cadence leurs rames, tandis qu’un petit Nurgling sur la poupe agitait à toute vitesse une cloche pour accompagner leur sombre opéra. Ce n’est que lorsque l’embarcation fut toute proche, que Reinhard se rendait compte que l’embarcation était faite d’une ossature qui semblait être un ancien animal marin. Et que le tout avait été recouvert de planches d’un bois qui n’avait rien de naturel ; Tout au contraire, le bois semblait pulser de vie. Trembler de son écorce. Et même, souffrir.

Les trois portes-pestes arrivèrent tout proche de Reinhard. Et là, ils manquèrent de le taper contre la proue. Le Nurgling agita sa cloche à toute vitesse, poussa un cri, et enfin, les trois rameurs découvrirent le pauvre mage empêtré dans le bourbier.

« Oh, un qui s’est perdu ! Fit le premier en langue noire.
– Il fait de la natation, c’est pour avoir de beaux musclés à pourrir ! S’émerveilla le deuxième.
– Quel dommage, il serait plus beau avec encore plus d’escarres ! Répondit le troisième.
– Regardez sa tête ! Comme il est beau ! On l’a fait à l’image d’un Grand Immonde !
– Oui, et ce petit corps tout chétif ! Une petite grippe le tuerait !
– Et ses poumons ! C’est un homme qui a vécu dans le suif et le charbon ! Entendez le sifflement lorsqu’il tousse !
– Ses os plein d’arthrose !
– Ses dents cariées !
– Son urine brunâtre !
– Ses reins remplis de calculs !
– Ses tripes encrassées !
– Ses yeux vitreux !
– Ses oreilles à cérumen !
– Et regardez ! Regardez ce qu’il a avec lui, comme il est mignon !
– Adorable !
– Tout jeune !
– Veux-tu monter, jeune homme ?! »


Sans demander son reste à Reinhard, deux des portes-pestes se jetèrent et lui attrapèrent les épaules, afin de le soulever et le faire embraquer. Le troisième arrachait sa maladie des mains, et commençait à le tripoter dans tous les sens, en lui mettant ses gros doigts crochus dans les trous de ses yeux.
Reinhard se retrouvait embarqué de force, pressé à gauche et à droite. On lui retirait sa sacoche de l’épaule, sans demander son avis.

« Tu es arrivé ici il y a longtemps ?
– Tu es perdu, c’est dangereux par ici !
– Il y a des démons vilains, ils vont te perdre et t’infecter !
– Heureusement que tu es tombé sur nous !
– Nous on sera tes guides !
– Tu as envie qu’on soit tes guides ?
– Ça se paye,, un guide, par contre.
– Tu caches des choses dans tes chaussures ?
– Ou bien dans ton estomac ? »

Rapace et voleurs, les deux démons ouvraient la sacoche et se mirent à tout piller dedans, tandis que le troisième faisait pleurer la Maladie et lui touchant le nombril et les aisselles.
Les voleurs sortirent une magnifique chevalière surmontée d’un caillou tout vert.

« Oh ! Mais ça a de la valeur ça !
– Un morceau de la lune !
– Où as-tu trouvé ça ?
– Petit riche ! »

Ils sortirent un fourreau, qui, dégainé, affichait l’acier scintillant d’une magnifique dague brunâtre et pestilente.

« Mais ! C’est une arme ancienne celle-là !
– Et très puissante !
– Tu n’as pas l’air assez puissant pour la porter.
– Tu es un voleur ?
– Pas bien de voler !
– C’est un objet trouvé ! On te le confisque ! »

Ils sortirent maintenant un étrange masque parcouru de marques longilignes vertes, qui semblait être un tas de peaux morts liées ensemble par de la bile et des glaires, avec deux trous pour les yeux et un pour la bouche.

« Cela pulse de Dhar !
– Pour camoufler ton identité ?
– Tu devrais le porter, tu serais plus beau avec !
– Mais prisonnier pour toujours !
– On ne pourrait plus laisser les rats dévorer tes petites joues ! »


Et, comme ultime pillage de la sacoche, ils sortirent un gros livre. Un livre à la couverture poilue, faite en peau de plusieurs êtres humains. Les pages étaient du vélin noirci, de veaux morts-nés de maladie. Ils ricanèrent de plus belle en découvrant l’ouvrage.

« Et tu caches ta magie là-dedans ?
– Tes invocations ?
– Les noms des démons que tu souhaites réduire en esclavage ?
– Souhaites-tu nous diriger ?
– Tu es méchant !
– Pas beau !
– Répugnant !
– Vilain !
– Tu mérites d’être puni !
– Oui, c’est pas bien du tout ! Voyons, tu vas voir ce que ça fait, qu’on dise ton nom ! Tu te mettras à notre place !
– Oui, je lis, alors :
’’Cet ouvrage est la propriété exclusive de Furu-’’. »


Le porte-peste n’osa pas finir. Il devint soudain stoïque. Et silencieux. Il battit plusieurs fois de son œil borgne, et regarda tout droit Reinhard de la tête aux pieds.
Et tremblant, il termina de lire.

« ’’Cet ouvrage est la propriété exclusive de Furug’Ath, Plénipotentiaire de la Pestilence, Répugnant Baron de Ter’Oleh, Assassin d’Arhalien le Juste de Tor Yvresse, Écuyer du Grand Ver, Échanson du Moussillon, quatre fois lanceur de comètes, tendre aimé de Nurgle.’’ »


Alors que l’instant d’avant, tout le bourbier était rythmé par leurs chants et leurs caquètements incessants, il n’y avait maintenant plus que le silence. Le bruit de l’eau croupie et grouillante sous la barque de bois vivant.
Et le petit Nurgling qui agitait vivement sa cloche.

Les deux portes-pestes se dépêchèrent de tout ranger dans la sacoche à la va-vite. Le troisième lâcha la maladie pleurante et la jeta dans les bras de Reinhard : Celle-ci se calma instantanément en suçotant son pouce. Et, tout tremblants, les Portes-Pestes se mirent à rivaliser en excuses :

« Oh pardon ! Pardon ! On ignorait qui était ton maître !
– Nous sommes confus !
– Tout le monde connaît Furug’ath !
– Oui, il est connu par ici !
– On aurait dû le savoir !
– On est bête !
– Mais on est pas des Portes-Pestes méchants, hein !
– On allait juste te guider, faut nous croire !
– Tiens, tu as l’air d’être tout nouveau ! On va t’amener en ville !
– Et te protéger, hein !
– Faut le dire à Furug’ath, qu’on t’a aidé !
– Oui, faut lui dire, qu’on a été sympa !
– Tu veux qu’on te donne nos noms ?
– Je m’appelle Jua’ !
– Et moi Cass’ !
– Et moi ‘Yé !
– On est les frères jacassiers !
– Parce qu’on parle beaucoup !
– Tout le temps !
– Tu veux chanter avec nous ?
– Pour le carnaval de Nurgle !
– Hurlant sous le grand arbre !
– Riant dans les marais putrides !
– Causant dans l’île des lépreux ! »


Et les trois se remirent dos au courant, et ramèrent à toute vitesse en chantant à tue-tête ; Et dans le ciel, Arghus, la Lune de la Peste, flottait avec sa teinte macabre, et sa forme de crâne géant.

Il était temps pour Reinhard d’entrer dans la forteresse du Dieu qu’il avait désiré suivre. Et pour lequel il avait vendu son âme.





Rien dans la ville n’avait de sens. Tout avait été fait pour singer une cité humaine : Il y avait bien des rues, et des allées, et des traboules qui découpaient de gros blocs qui servaient de bâtiments. Mais c’était une ville faite pour que des démons y vivent, et non des êtres humains. Toute la cité n’était, en fait, qu’un gigantesque caniveau. Un lieu où ne cessaient d’être déversées depuis les fenêtres des flots ininterrompus de magie et de corruption. Et des centaines de milliers de démons se bousculaient dans tous les sens, des cafards et des mouches géantes volaient dans le ciel, des scatophages de tout poil se jetaient sur des grandes places pour se repaître de pourriture.
Reinhard croisa énormément d’êtres humains. Mais rares qui avaient un sort enviable. Certains étaient attachés à des roues comme les autorités impériales font aux brigands : On les entaillait de la gorge jusqu’à l’entre-jambe tandis qu’ils hurlaient, et des nurglings déroulaient leurs intestins pour courir avec dans tous les sens. Quelques-uns étaient roulés en boule, obèses et boursouflés comme Candiano. On accrochait une grand-mère sur une pique agitée dans tous les sens par des Portes-Pestes qui ressemblaient à des hommes ivres lors d’une parade d’un jour de fête.
Il contemplait l’horreur dans tous les sens, tandis qu’un des jacassiers le tirait par la manche pour l’entraîner dans tous les sens, sans qu’il ne puisse se perdre, dans un labyrinthe constitué de coupes-gorges, des maisons à colombages délabrées où quelques âmes errantes et damnés cherchaient à se réfugier pour échapper à leurs tourments.
Il était perdu dans un de ces Enfers contre lesquels les prêtres de Sigmar prévenaient le petit peuple pour les éduquer. L’endroit où on jetait les enfants qui ne se lavent pas les mains, en l’occurrence.

« Regarde, c’est là-bas !
– C’est le palais d’Épidémius !
– C’est là où tu voulais aller ?
– C’est sérieux là-bas !
– Pas rigolo !
– Pas comme le reste de la ville !
– On va t’attendre devant que tu fasses ton travail !
– Ensuite tu pourras venir t’amuser avec nous !
– Tu auras le temps non ? »


Ils poussaient Reinhard devant une sorte de gros château aux grilles ouvertes, la sacoche sur un bras, maladie cramponné à lui autour de l’autre. Il marcha le long de dalles de marbre, à travers un petit jardin fait de fleurs fanées et où jouaient à se bagarrer quelques animaux fort étranges, plein de pattes et de tentacules.
Reinhard avait une allure immonde : Il était couvert de morceaux, d’excréments, et suintait à des lieues à la ronde.
Mais les deux gardes devant l’entrée du grand bâtiment, des chevaliers en armures noires servant Nurgle, semblaient être heureux derrière leurs gros casques d’acier et de magie. Ici, Reinhard ne pouvait que paraître plus sublime et plus sérieux à mesure qu’il était le plus répugnant.

On lui ouvrit la porte, et Reinhard tomba sur un nouveau cauchemar :

Il était au milieu d’une grande salle remplie de bureaux. Avec des gens de toutes les tailles et de toutes les formes qui marchaient très très lentement de l’un à l’autre.
Tout timide, Reinhard s’approcha du bureau d’entrée. Une petite dame à tête de corneille et pleine de mutations attendait pour servir de ce qui semblait être une standardiste d’accueil.

Image
Reinhard ouvrit la bouche pour parler, mais la Corneille claqua son bec et se plaignit :

« On prend un numéro et on fait la queue, comme tout le monde !
Non mais ! »


Elle pointa une serre acérée vers une statue de chair, trois hommes nus découpés et recousus ensemble dans tous les sens : De sa bouche grande ouverte tombait un rouleau, avec des numéros écrits dessus avec de la morve.
Reinhard tira, et reconnut malgré son illettrisme le chiffre « Vingt-sept ». Aucune idée de ce que cela signifiait.
Il se retourna vers la corneille pour avoir de l’aide, mais sans dire un mot, elle désigna un tas de sièges et de bancs un peu plus loin.

Toute une galerie des horreurs était en train de patiemment attendre de pouvoir passer devant les bureaux d’Épidémius, Intendant de Nurgle.
Jet d’endurance de Reinhard.
Jet : 4, réussite – il parvient à se tirer de l’eau et à résister aux maladies.

Un d100 pour avoir ton numéro dans la file : Numéro 27.
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »



La ville était amusante, mais le bâtiment où je me trouve maintenant : non.
Je suis épuisé. Vraiment épuisé. Je n'ai pas trouvé de quoi étancher ma soif non plus. Bien sûr que dans les Jardins l'eau n'est jamais potable (et on est tous d'accord que ma définition de « potable » est vaste). C'est à peine si on trouve quelque chose d'assez liquide pour être avalé. D'habitude c'est boueux, ou suintant, avec des grumeaux. Pas d'eau. Je ne sais pas comment le temps s'écoule ni ce que devient mon corps physique, mais ça va finir par être un problème à la longue.

Malgré la folie furieuse du lieu, malgré l'absence totale d'activité humaine, la fonction du bâtiment où je me trouve est parfaitement transparente. Il y a un guichet. Un sol en pierre froid. Des sièges en bois inconfortable. Il y a une créature derrière le comptoir, avec une tête de corneille. Elle dégouline de partout, ses bras son couverts de champignons. Et pourtant, elle dégage l'impression très nette d'être une femme entre deux âges avec des problèmes de rétention d'eau. Comme quoi.

Enfin il est indéniable que je me trouve dans un bâtiment administratif.

J'ai pris un ticket, parce que la dame désagréable me l'a demandé. Ensuite je me suis dirigé vers les sièges et les bancs. Même le décor est moins « baroque » qu'à l'extérieur. Les murs sont couvert d'une espèce de peinture d'un vert très fade, très délavé. Il y a des boiseries massives pour décorer, sauf qu'elles sont moches avec des motifs géométriques simples, elles ne reposent pas les yeux. Ça sent... le vieux, la poussière, des légers relents d'urine marinée, mais pas assez forts pour être agréables. L'odeur d'un mouroir pour vieux, celui de l'ennui incrusté jusque dans les murs. Il ne manque qu'une grosse pendule qui fait tic tac pour se croire chez mamie. Je ne sais pas encore à quelle sauce je vais être manger, mais je donnerai mes jambes pour pouvoir m'asseoir et me reposer un peu, en fait.

Je me trouve un banc inoccupé. Je dois me hisser sur un bras pour poser mes fesses dessus, parce que tout le mobilier semble conçu pour des êtres construits sur une autre échelle que la mienne. Quand je suis assis, mes jambes pendent dans le vide. Ma tête dépasse à peine la hauteur des fenêtres ou du guichet. Je suis fatigué, mais si je m'endors je vais rater mon tour et j'aurais encore plus soif à mon réveil... Je décide de ne pas me caler trop confortablement contre le dossier en bois, pour ne pas m'assoupir par accident, puis j'observe les autres « gens » qui attendent.

A ma gauche, le plus proche est un nurgling silencieux, les griffes jointes sur les genoux, ses petites pattes battant dans le vide. Je ne sais pas pourquoi il attend, mais il a la moitié du crâne enfoncé dans ce qui semble être un arrosoir. Il n'a pas l'air plus incommodé que ça.

A ma droite se trouve ce qui ressemble à une grosse bûche planté à la verticale sur une seule patte maigrelette. Ça a des bras, deux yeux et une bouche aux endroits attendus, mais on est encore très loin d'une forme humanoïde qui soit agréable à l’œil. Je lui jette des coups d’œil méfiant. Je suis encore tout retourné de ma rencontre avec les frères jacassiers. Ces sales connards. J'ai pleuré quand ils m'ont embêté, alors que j'étais déjà tellement épuisé par la marche à travers l'océan. Ça ne m'arrive pas souvent de remercier Furuga'th, mais là je lui ai adressé toutes mes prières les plus chaleureuses au moment où les monstres ont trouvé son livre. J'espère que son aura va aussi me permettre de survivre à la salle d'attente. Je n'ai pas un bon a priori sur la grosse bûche.

Maintenant que je l'ai pas mal observé du coin de l’œil, j'ai remarqué qu'elle me scrutait aussi. En plissant les yeux. Quand je croise son regard, elle détourne le sien rapidement. Elle remue sur son siège. Mal à l'aise ? Je... je l'inquiète aussi ? Ça me ferait chier de faire flipper une bûche qui fait un mètre de plus que moi. Elle a qu'à me tomber dessus pour me tuer ! Je rajuste la maladie plus confortablement contre mon épaule, prêt à fuir. Mais la créature me parle :

« Vous êtes une espèce d'insecte ?

- Un humain – et puis, parce que le détail semble important dans le contexte, j'ajoute -, vivant.

- Ah ! Ah bon. »

La bûche parlante... arbore probablement une expression faciale sur quoique puisse être son visage, mais j'ai aucune idée de laquelle alors disons juste qu'elle reste silencieuse une ou deux seconde. Puis elle parle :

« Je suis mycologue. On ne croise pas souvent d'humains dans ma branche.

- Quoi ? »

Nouveau silence. Puis la créature reprend la parole :

« Les champignons. Je m'occupe des champignons.

- Ah... je croyais qu'ils... qu'ils s'occupaient tout seuls d'eux mêmes. On en apprend tous les jours. Les humains croisent souvent des champignons cela dit. Non ?

- Pas les miens. Je m'occupe de ceux qui poussent sur le bois. Pas tous les champignons. Ah ah ! Où est ce qu'on irait si un seul démon s'occupait de tous les champignons ? Je vous le demande ! Non, il faut créer des pôles d'activité adaptés au flux. Ça serait ridicule sinon. »

Je ne réponds rien, parce que à ce stade je n'essaye plus de faire semblant de comprendre ce qu'on me dit. Le démon a l'air embêté aussi, il semble d'humeur à faire la conversation. Alors il reprend d'un ton hésitant :

« Hm... à la rigueur je croise des charpentes de maison humaine, quelques fois. Vous aimez bien ça, les charpentes en bois ?

- Je... crois ? Sinon on... on prend la pluie sur la tête, quoi. »

Nouveau silence.

« J'imagine que c'est une mauvaise chose, vu la tournure de votre phrase. Vous vous dissolvez sous l'eau ? Je n'ai jamais vraiment prêté attention aux humains sous la pluie.

- Nan, on se dissout pas. Enfin... ben en restant vraiment très très longtemps sans bouger ça finit par arriver, mais ça dépend pas de la météo. »

Le démon n'a pas l'air hostile, mais il me fait un peu peur. J'ai vu beaucoup d'horreurs avec les damnés sur le chemin jusqu'ici, et même si ça ne me concerne pas (pour l'instant), ce n'était pas très agréable. Je voudrais qu'on me laisse tranquille. Je ne me sens pas très bien. Pourtant c'est le seul interlocuteur que j'ai sous la main pour comprendre ce qui se passe :

« Pourquoi on fait la queue en fait ?

- Il faut bien ! »

Le démon des champignons qui poussent sur le bois a l'air surpris par ma question.

« Je veux dire... c'est pas comme si il fallait trouver de l'argent pour payer du personnel en plus... je ne comprends pas.

- Et comment on s'ennuierait dans une salle d'attente sinon ?! »

OK. Très bien. Il faut s'ennuyer. D'accord. Je n'ai jamais été aussi près de Grand Père de ma vie, pourquoi est ce que je suis aussi malheureux ? Cet endroit me rappelle l'asile d'aliéné. On se fait malmener en venant, on ne comprend rien, et puis... et puis l'attente, l'ennui, les autres gens qui font peur, le sentiment d'impuissance. Et la fatigue. Je me sens aussi épuisé maintenant qu'à l'époque, comme si c'était la deuxième fois de ma vie que je traversais un océan de merde à pied.

Ça s'est produit l'année de mes trente cinq ans, la première fois. Peut être plus tard. Bien avant de rencontrer Grand Père en tout cas. J'ai de gros trous de mémoire sur ces périodes là. Bref. Peu importe les dates. Plus je vieillissais et plus c'était difficile de ne pas être un sorcier. Les voix, les hallucinations, les yeux qui brillent, les visions, ce genre de choses. L'intégralité de mes forces étaient consacrées à ne pas montrer que j'étais en communication directe avec d'autres plans de la réalité. Rien que ça, ça devrait me valoir une médaille dans les Jardins, si ils en distribuaient. Tant d'années à se cacher des Répurgateurs, c'est un exploit. Enfin on devient drôlement motivé quand la première erreur est punie par un feu de joie sur un bûcher.

Donc voilà, je fais très très attention à ce que je dis toute ma vie. Mais c'est long. Si par exemple tu entends une voix te dire une fois « tu es tellement médiocre que tu devrais manger ton caca », est ce que tu accepterais ? Non ? Non ! C'est très bien, bravo. Tu as de la volonté et du libre-arbitre, nous te félicitons tous. Tu te dresses tel un roc contre l'adversité. Ta médaille en chocolat est déjà en route par coursier.
Si maintenant la voix te le répète tous les jours, pendant que tu es chez toi, dehors, aux toilettes, pendant que tu dors, partout. Si elle murmure, si elle crie, si elle rajoute des grincements, des gémissements, des pleurs. Si ses paroles couvrent celles des autres gens autour, ceux qui sont réels. Si elle te montre des choses. Si elle amène ses copines les autres voix pour te demander des trucs débiles. Tous les jours. Pendant des années. Hein ?

Donc peut être qu'un jour j'ai craqué. Trop fatigué. Peut être que je suis sorti de chez moi à moitié nu – parce qu'à l'époque j'avais encore une adresse -, que je suis allé sur la place du marché. Peut être que j'ai grimpé sur un des étalages construit en dur. Peut être que j'ai mangé mes propres excréments en hurlant et en pleurant. Je t'avoue que je ne me souviens pas très bien. Ou alors ça me fait chier de te raconter à quel point ce jour a été douloureux pour moi. Va te faire foutre.

Donc les temples de Shallya ramassent les fous trop exubérants. Ne serait que pour faire le tri entre les cinglés normaux et ceux qui sont des bombes à retardement point de vue corruption du chaos. Puis c'est une question d'ordre public. Les gros psychotiques qui mangent leurs cacas ne sont pas si nombreux, mais dans une grande ville on peut vite remplir une pièce avec. Qui voudrait d'une horde d'aliénés hurlants à déambuler partout ?

Donc ce qui se passe très concrètement c'est que des gardes font descendre le cinglé du stand de la la place du marché. Ensuite ils l'amènent – avec plus ou moins de tendresse - à un asile d'aliéné plein de prêtresses de Shallya. Et voilà.

Je n'ai pas mal vécu la privation de liberté. Je m'en suis à peine rendu compte. Quand on est trop fatigué pour s'empêcher de manger du caca, on est trop fatigué pour s'offusquer de grand chose. En réalité j'étais soulagé que quelqu'un s'occupe de m'apporter mes repas et changer mon pot de chambre (avant que je le transforme en goûter nocturne). J'avais trop peur des voix pour vouloir sortir de toute façon. Par contre je me suis bien emmerdé. J'étais vaguement conscient d'être seul dans une pièce pendant une longue période. Les murs étaient du même vert qu'ici.
Donc je suis resté... quelques mois ? Et on m'a foutu dehors. Mon proprio avait dégagé mes affaires depuis belle lurette, par égard envers mes loyers impayés, mais c'est une autre histoire. Je suis retourné à l'asile deux ou trois fois maximum dans les années qui ont suivi. Je sais me tenir, tout de même.

Donc je pensais laisser ces conneries derrière moi. Mais voilà que surgit une putain de salle d'attente. Pareil qu'à l'époque : je ne comprends pas après quoi j'attends, le personnel n'a pas l'air du même monde que moi, et je suis épuisé du voyage pour arriver jusqu'ici. Explosé.

Et, tout pareil qu'à l'époque, c'est impossible de détourner quelqu'un de son importante mission pour t'apporter un verre d'eau, parce que toi tu as pas accès à l'évier.

C'est vrai que j'avais oublié ça, de l'asile d'aliéné. La langue gonflée, les lèvres gercées par la déshydratation. Cette sensation là. Tu peux pas laisser un broc d'eau à un cinglé, il s'en servirait pour n'importe quoi. Mais par conséquent il faut attendre que quelqu'un ait le temps de passer dans ta cellule pour s'occuper de ça. Enfin tu vois bien que j'en suis pas mort ! La plupart des prêtresses ne sont pas sadiques. On s'en sort.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 10 juil. 2020, 20:37, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total : 47 XP | Total : 2 XPm
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 876
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

La Corneille tira de son bureau une bouche humaine arrachée et mêlée à un long tube constitué d’un œsophage brunâtre. Elle approcha son bec de la bouche, et parla dedans, ce qui eut l’effet de réverbérer ses paroles à travers la salle d’attente, à travers des orifices humains collés aux murs de la pièce.

« Numéro soixante-dix-sept ! J’appelle le numéro soixante-dix-sept ! »

Le petit Nurgling coincé dans son arrosoir glissa lentement hors de son siège, et trotta gaiement d’une patte à l’autre jusqu’à l’accueil. Reinhard n’avait plus qu’à lentement se tourner les pouces au milieu d’un tas de démons aussi originaux que terrifiants. Un asticot géant n’arrêtait pas d’éternuer de la morve acide dans un mouchoir disproportionnellement grand. Un être humain à six têtes s’amusait à tricoter une chemise avec des poils de rat. Un mélange bœuf, chèvre et petit garçon lançait de légers regards méfiants au mage, en cachant une collection de doigts arrachés qu’il ne cessait de recompter.

« Numéro onze ! J’appelle le numéro onze ! »

La bûche spécialiste en champignons du bois se leva en souhaitant une bonne maladie à Reinhard. Elle disparut derrière une porte ouverte par un Chevalier du Chaos tout armuré. Et voilà que Reinhard devait à nouveau attendre, tout seul, dans le silence.
Silence vite troublé par deux gais porte-pestes vêtus d’une parodie de costume de bureaucrates : Ils étaient enserrés dans des pourpoints troués avec des chapeaux à clochettes de bouffons sur la tête, qu’ils devaient confondre avec des couvre-chefs officieux. Les deux portes-pestes s’approchèrent de deux fesses et d’un anus montés sous un tréteau, en dessous duquel ils tendaient des petits gobelets en terre cuite pour le remplir. Et alors qu’ils buvaient tranquillement les excréments, ils se mettaient à papoter :

« Et donc, tu devineras jamais ce que Pul’Arek’Gian il a fait le Cycle Déchu dernier !
– Le gars de la compta, là, le timide avec deux yeux ?
– Oué ! Ben, figure-toi, il s’est amusé à filer une grippe à des Horreurs de Tzeentch pendant l’une de leurs Cabales Ténébreuses !
– Naaaaaaan ! Pas possible ! Il a fait ça comment ?!
– Il a acheté le passage jusqu'à la Neuvième Bibliothèque à une Démonette de Slaanesh, en échange il lui a filé l’Âme et l’Avenir d’un seigneur Bretonnien qui s’est damné pour sauver sa nièce de la maladie.
– En voilà un qui cherche à être employé de l’hégire ! »


« Numéro vingt-sept ! J’appelle le numéro vingt-sept ! »


C’était au tour de Reinhard. Il se leva de sa chaise trop haute et retourna à l’accueil. Il pouvait légitimement se poser la question d’à quoi servait la Corneille ; Elle ne faisait rien d’autre qu’attendre derrière son bureau, à se limer ses serres et à grignoter des petits vers dans un bocal, avant d’appeler au hasard des numéros sans aucune logique numéraire dans son appendice humain. Lorsqu’elle vit Reinhard arriver devant elle et expliquer pourquoi il était présent, elle soupira grandement.

« L’enregistrement des maladies, c’est au bureau ‘Arak-Tol-8. »

Elle vit que Reinhard était perdu. Alors, elle tapota ses serres sur le bois pourri du bureau.

« Vous allez à gauche, puis à droite, vous montez les marches, puis à gauche, puis à gauche, puis vous prenez la porte qui vous téléporte au sixième et vous redescendez au quatrième et vous prenez à droite.
Et ne vous trompez pas ! Suivez très précisément les indications ! C’est pas parce qu’on est le Chaos que Son Insigne et Immonde Puanteur apprécie le désordre ! »


Reinhard obéit prestement en trottant derrière le bureau. Il tournoya à gauche, et passa devant une grande porte géante gardée par deux Chevaliers du Chaos bien titanesques, débordants de tripes et de pus.
Jusqu’ici, tout ressemblait à peu près à un bâtiment administratif normal, pour le peu de bâtiments administratifs que Reinhard avait déjà visité. C’était à se demander comment son camarade Bernhard Steiner ne devenait pas fou, d’ailleurs – il possédait quelques souvenirs d’étages, d’ascenseurs à poulies, de grosses madames et de messieurs souffrant de calvitie qui badinaient devant des sucreries au lieu de s’occuper des gens qui attendaient pour renouveler des passeports ou se plaindre d’un souci dans leur déclaration d’impôts – problèmes auxquels Reinhard avait heureusement échappé par son état de déclassement socio-professionnel.
Mais après qu’il eut traversé la grande porte, tout commençait à partir dans du n’importe quoi.

Ce n’était pas un palais construit de façon logique. Tzeentch, taré comme il était, avait souvent fait cauchemarder Reinhard en lui montrant des palais mémoriels et des labyrinthes où tout le désordre essayait d’imiter un ordre, et où l'ordre s'éclatait en désordre. Là, on ne cherchait pas à perdre volontairement Reinhard – on le perdait parce qu’il était dans un monde immatériel qui tentait de faire une parodie ironique du monde matériel, mais où rien n’avait de sens. Des portes changeaient de forme et d’emplacement chaque fois qu’il tournait dans un sens ou dans un autre. Des mouches géantes servaient à des Portes-Pestes faussement costumés d’aller rapidement d’un étage à l’autre. Certaines portes qu’il empruntait, guidé par quelques bureaucrates pressés qu’il dérangeait pendant leur pause-caca le menaient soudainement à un étage plus bas, ou plus haut. Les escaliers dont il montait les marches semblaient l’amener à un niveau inférieur. À un moment, il rentra par mégarde en plein dans un Nurgling portant tout un tas de documents. Le Nurgling se mit à crier en tapant ses petits poings par terre, hurlant des insultes en Langue Noire à un pauvre Reinhard vers lequel des trentaines de paires et de triplettes d’yeux se dirigeaient, accusateurs.

Pauvre Reinhard se mettait à paniquer. Il se mettait maintenant à ouvrir des portes au hasard, à passer derrière des bibliothèques, à aller devant des bureaux où une dame tout aussi vulgaire que la Corneille de l’accueil lui disait qu’il était arrivé au mauvais endroit et qu’il devait suivre un autre itinéraire – parfois à droite, parfois à gauche, une Dame-Fourmi lui dit-même qu’il fallait qu’il mette un doigt dans ses fesses puis dans sa bouche pour que la sécurité accepte de le laisser passer, à cause de terroristes Khorneux qui tentaient parfois de s'infiltrer pour semer la zizanie dans le travail des pestilents.

Finalement, Reinhard, à force de courir dans tous les sens dans le Palais, ouvrit une énième porte au hasard. Il fut avalé à l’intérieur. Tomba dans le vide, pendant quelques secondes, puis s’affala par terre. Et lorsqu’il leva les yeux, il était tombé dans une pièce qui ne se gênait pas à imiter la fabrique réelle, à inventer de l’espace, du sol et des dimensions.
Il était au milieu d’une pièce géante, qui montait jusqu’au ciel et disparaissait dans un horizon éternel. Il était au milieu de digues géantes qui projetaient des sécrétions.

Et devant lui, un gros monsieur tout géant, grattait à toute vitesse sur un parchemin de peau humaine, entouré de petits Nurglings qui couraient dans tous les sens pour lui amener de nouveaux rouleaux de papyrus.




Image





Son Insigne et Immonde Puanteur Épidémius, Premier Plénipotentiaire de la Peste, le Roi des Asticots, le Panjandrum Maudit, Comptable de la Mortalité, Marquis de Pul’Rithiz, seize fois lanceur de comètes, tendre aimé de Nurgle.
Si Furug’ath était un des démons les plus anciens et les plus puissants de Nurgle, il était bien peu de choses face à son rival. Reinhard n’avait pas besoin de connaître Épidémius : Rien que le voir en face avait immédiatement gravé son nom et son titre complet dans son âme. La politesse ne fut pas retournée : Épidémius était en fait beaucoup trop occupé à écrire à toute vitesse sur ses papyrus pour se rendre compte qu’un intrus venait de pénétrer dans son bureau.

« Oui, oui… Grippe des Dix-Neuf Larmes, Middenland… Bien, beau développement… Hm hm hm, parfait, parfait…
Où sont les rapports sur la Chaude-Pisse des Amoureuses Éreintées de Magritta ?! Je les avais demandés pour la dernière Morrslieb ! Bon sang, savez-vous à quel point les saisons et la temporalité sont importantes dans le monde matériel ?! Les grippes en hiver, les otites à l’été, on ne mélange pas tout !
Oh, une armée qui se lève en lointaine Cathay ? Intéressant, intéressant – Héhé, de quoi ennuyer les serviteurs du Méchant-Frère-Aigle avec une bonne dysenterie ! Il croit que ce pays n’appartient qu’à lui, il va voir… Qu’on envoie une boîte d’âmes de prêtresses de Shallya et de nouveaux-nés en remerciement à Kazyk le Souillé !
Où en est Ku’Gath avec ses concoctions de cadeaux pour les Nains ? Il ne me tient jamais au courant celui-là ! Toujours à tout faire dans son coin ! »


À ses pieds, reposait une magnifique épée couverte de bubons, qui suintait la pestilence. Il était entouré de sept Guerriers du Chaos, qui étaient montés sur sept estrades, précédées de sept montures servies par sept Nurglings palefreniers, qui prenaient le produit de sept furoncles consacrées dans sept bocaux : Tout, absolument tout autour de Reinhard, était lié au chiffre sept.

Reinhard tenta de lentement trouver une sortie. Mais il marcha sur la racine d’un arbre maudit parmi sept, qui, comme le démon-bûche de la salle d’attente, était vivant. Le pauvre arbre se mit alors à crier de douleur.

« Mais ça ne va pas mon vieux ?! Faites attention où vous mettez les pieds ! »

Le cri alerta Épidémius, qui leva sa tête de la paperasse. Il pointa un doigt couvert de verrues et d’oignons vers le mage, en criant d’une voix qui fit détoner les tympans de Reinhard : Un sang bouillant coulait de ses oreilles.

« Comment oses-tu troubler mon travail, toi ?! Encore un branleur qui s’est trompé de porte, je suis sûr !
Je te donne sept battements de cœur pour me donner une bonne raison de ne pas avaler ton âme ! Maintenant ! »

Jet d’intelligence de Reinhard : 20, échec critique.
Jet de discrétion de Reinhard : 16, échec.
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Évidemment que je n'ai pas retenu le chemin à suivre. J'étais trop intimidé pour demander à la dame de répéter. J'aurais dû m'affirmer. En fait, si j'avais su, je l'aurais cognée au visage jusqu'à ce qu'elle grave les instructions dans mon âme. Quelle erreur !

J'étais dans un couloir à la con, je passe une porte en bois totalement banale et...

Je suis tombé. J'ai eu mal. Ce n'est rien à coté de l'horreur de simplement... vivre. Du Dhar, du Dhar partout. Il me faut toute ma concentration pour simplement me retenir d'exploser et devenir un enfant du chaos. Si je m'approchais si près de Grand Père, comme ça, en prenant une autre porte au hasard, je serais oblitéré devant Sa grandeur. Ici, je me retrouve nez à nez avec Son bras droit, à l'improviste comme qui dirait. Je fais de la lumière avec les yeux, le nez, le trou de balle, tout ce que tu veux. Je ne devrais pas être ici. J'ai beaucoup de mal à me relever. C'est comme si on m'avait balancé dans un ouragan.

Évidemment que je trébuche sur quelque chose. J'arrive à peine à marcher. Mon corps se met à faiblir instantanément. Tout fout le camp. Il va sans dire qu'une chiasse fétide et sanglante est en train de remplir mon pantalon - ça ne change pas vraiment mon apparence physique vu que quelques temps auparavant j'étais en train de me noyer dans un océan de viande en décomposition. Mes yeux pleurent du sang. Quand Épidémius se met à parler, je hurle tandis que mes tympans explosent. Ma voix ne couvre pas ses paroles, pas assez puissante. Je vais crever très très vite en restant ici, même si cet être gigantesque ne me tue pas avant. À la longue des mots comme « hémorragie interne massive » vont se rajouter aux descriptions et ça fera du vilain.

Là, il peut me faire mourir simplement en y pensant trop fort. Il est si puissant. J'ai jamais rien vu d'aussi titanesque que ça, jamais été aussi proche de l'essence même de Grand Père. D'ici on peut voir jusqu'au destin de l'univers, qui est de s'éteindre et de refroidir. Les choses vivantes grouillent, se multiplient jusqu'à l'épuisement. On croit fabriquer de nouveaux êtres, mais ils grignotent ce qui reste des morts précédents et chaque génération épuise un peu plus le monde. Il n'y a pas d'échappatoire. Même les étoiles vont mourir.
Il n'y a que Grand Père, il ne restera que Lui, Il est l'avenir de tout.

C'est difficile de rester Reinhard Faul ici. Il n'est quasiment rien. Il a l'espérance de vie d'un éphémère qui vole au dessus d'un étang, et à peu près autant d'intérêt. Qu'est ce que je suis à coté d'une étoile ? Je ne sais pas comment Épidémius fait pour seulement me voir, je suis à peine plus gros qu'un microbe pour quelqu'un de son échelle. Je comprends son agacement, je comprends qu'il trouve ça absurde de devoir me parler. À sa place je me serais tué d'un revers de la main tel un moustique.

Donc c'est pas facile de trouver quoi répondre à un Épidémius très énervé en seulement sept battements de cœur – d'autant que le mien à ce stade tient plus du colibri que de l'humain. Pourtant, je me lance avec vaillance. C'est pas la première fois que je supplie pour ma vie en saignant du trou de balle, et je suis encore là. Comme quoi ça vaut le coup de s'accrocher, hein ?

« Pardon Grand Seigneur ! J'ai une maladie avec moi ! Je suis venu à la place de Furuga'th ! Je me suis trompé de porte parce que je suis trop con ! Pardon pardon pardon pardon ! »

J'ai jamais eu une diction aussi rapide. Mes hurlement sortent avec un mélange de bile et de sang, parce que pourquoi pas rajouter de nouvelles saveurs ? Tandis que j'essaye de caser d'autres « pardon pardonnez moi je suis une merde pardon » dans les derniers battements de cœur qu'il me reste, j'accompagne avec ma dernière prémolaire. C'était une brave petite dent. Elle m'a accompagnée dans mes combats contre des de viandes trop cuites et de légumes pas assez mûrs. Elle sera très regrettée, si jamais j'ai l'occasion de manger à nouveau.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 14 juil. 2020, 12:25, modifié 1 fois.
Raison : +5 XP / Total : 52 XP | Total : 2 XPm
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 876
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Épidémius n’est pas un simple démon. Il est le démon. Il est bien ancré bien profondément dans les pires tréfonds de l’Immatériel, à la tête d’une répugnante administration qui consigne et enregistre tous les maux qui terrassent la Terre, du panaris du petit orteil jusqu’au paramyxovirus. Il est à la frontière, la bordure la plus minuscule entre ce que l’âme et la conscience de Reinhard, l’être humain, peut encore supporter, et le divin, l’absurde, l’absolu. Le vide. Le mal brut. Ce que l’arcane noir a décidé de baptiser Nurgle.
Le peu d’éducation et le peu de volonté propre du petit mage qui se tenait au centre du Palais l’ont souvent tiré d’affaire. Il n’était pas grand-chose. Une sucrerie. Un petit bonbon d’amande qu’on gobe dans un buffet. Il avait eu un début, dans un petit village quelconque près d’un bourg quelconque d’une province quelconque d’un Empire d’être humains – deux descendants de gens quelconques l’ont nommé « Reinhard Faul », et si le destin ne lui avait pas gravé un sixième sens, et permit à ses doigts et sa langue d’insuffler une magie qu’il a toujours fui et qui l’a toujours terrifié, nul doute qu’il serait mort Reinhard Faul, son âme tendrement gardée entre les Dieux de l’Ordre, Shallya quand il a mal, Taal lorsqu’il cultive, Sigmar lorsqu’il se sent en danger, et Morr et ses orchidées noires lorsque viendrait l’heure pour lui de quitter son enveloppe.

Reinhard ne pouvait pas savoir qu’il y a huit millénaires, un monde en paix, parfait, avait subit l’assaut d’une autre dimension. Il ignorait absolument le sacrifice de Caledor le Dompteur de Dragons, dont le Vortex aspirait les Vents de Magie pour empêcher l’influence pernicieuse du Chaos d’avaler un monde entier. Il n’avait aucun moyen de comprendre les ouvrages des Slanns, grenouilles géantes qui depuis un autre continent étaient capables d’empêcher des démons comme Furug’Ath de se matérialiser indéfiniment dans le Matériel. Il n’était pas un Tisseur de Charmes lié à une forêt vivante plus ancienne que toutes les races habitant la Terre. Il n’était pas un Astromancien risquant sa santé mentale en essayant d’étudier la trajectoire d’étoiles refermant des secrets inavouables. Il n’était pas une Damoiselle du Graal servante d’une Déesse, ni un Maître des Runes à l’âge centenaire. Il n’était pas un conspirateur élevé par le baiser de Neferata, ou un étudiant des arts noirs de Nagash. Il n’était pas Balthasar Gelt, ou Thyrus Gormann. Il n’était pas Mémé Gâteuse, il n’était pas Valitch.
Il était un homme illettré de quarante ans. Il était un malade mental, danger pour lui-même et les autres, qui aurait mérité l’internement à vie dans un hospice de Shallya. Il était quelqu’un de commun. Paresseux. Raciste sur les bords. Peureux. Sans histoires.

Mais que serait le Chaos sans nature erratique ? Que serait le Chaos qui obéirait aux règles ?
C’était Reinhard Faul qui se présentait devant Épidémius. Qui se tenait tout près de toutes les Maladies passées et à venir. Le Chaos ne colporte pas des destins. Il parodie les prophéties. Il invente et réinvente des milliers de visions de la Fin des Temps ; Le monde est à Eux. Reste à attendre leur heure.

Épidémius n’avait pas besoin de faire quoi que ce soit pour s’en prendre à Reinhard. Il pourrait avaler son âme en un battement de cils. De là où il se tenait, il n’était pas grand-chose. Et Épidémius détestait qu’on le dérange durant son travail.



Et pourtant, Épidémius cessa son mouvement dès l’instant où il entendit le nom de son collègue Plénipotentiaire. Le coeur de Reinhard battit bien plus de sept fois, et pourtant, il semblait encore debout, chair et âme. Il n’en avait pas été expulsé. Il n’avait pas été détruit et remodelé dans l’instant. Il n’avait pas été changé en monstre. Il n’avait pas obtenu de mutations – du moins, pas pires que celles que Furug’ath lui avait offert en forçant son corps à devenir le réceptacle de sa conscience Exaltée.
L’Intendant tenta d’ouvrir des yeux ; Des filets de mucus coulaient de meurtrières dans sa peau grasse et couvert de furoncles explosant. Il grogna, et prit une petite voix pourtant toujours aussi éthérée :


« Furug’ath ?
Il est ici ? »



Épidémius regarda à gauche, puis à droite. Tous ses petits valets Nurglings se mirent à reculer, et à trembloter de peur. Les sept arbres purulents recouvrirent leurs troncs de leurs branches. Les sept gardes du corps en armure penchèrent la tête, dans une marque de servilité.


« Comment ose-t-il ? Comment ose-t-il ?! Cet irrespect ! Cette insubordination ! Donne-moi Papy la force de supporter mon frère !
Et alors, qu’es-tu pour Furug’ath ?! Quel contrat as-tu passé avec lui pour ton âme ?!
Ne me dis pas qu’il a décidé de… De s’exalter à travers toi ?! »



Épidémius se souleva de son palanquin. Il en toucha la rambarde et se pencha au-dessus. Malgré la grande distance qui le séparait de Reinhard, il semblait scrupuleusement l’étudier. Puis, il sautilla de colère sur ses deux pattes, en se mettant à rugir :


« Qu’on aille me le trouver ! J’utilise mon autorité de Roi des Asticots pour commander Furug’Ath À Jamais Puant de venir sur-le-champ devant mon ban ! »
Un petit Nurgling tout timide se dégagea la gorge avec un tout petit bruit.
« Heu, Votre Insigne Puanteur… Je crois qu’il se fait appeler Furug’Ath le Crade maintenant.
– Ah, le vil ! Cela fait tellement longtemps que je ne suis pas allé dans son domaine ! Ma tâche n’est pas facile, voyez, voyez comme elle est difficile !
Qu’on m’amène une lettre de marque, et qu’on agite un peu mon administration ! Nous avons du travail à mettre en œuvre ! Hop hop hop ! »


Des petits Nurglings se mirent à s’activer dans tous les sens. Les murs se crevèrent comme une peau prise de cloques éclatées. Des mouches et des cafards en dégueulèrent. Et Reinhard se retrouvait bousculé, à droite et à gauche, par toute une armée de secrétaires indignes : Des dames Corneilles et des dames Vautour qui s’agitaient avec leurs becs et leur plumage asticoté pour s’activer.
Deux des gardes du corps du grand Épidémius quittèrent leur garde pour s’approcher du petit mage. Chacun lui prit un bras, et sans efforts, soulevèrent le petit Reinhard pour l’amener juste à côté du palanquin du Plénipotentiaire.

« Reste-là, toi, petit vaurien ! Il faut que je t’observe et que je t’enregistre !
Bon sang, toutes ces mutations, tous ces cadeaux ! Et je suis sûr que Furug’Ath ne t’a rien fait signer ! Ce n’est pas comme ça qu’on passe des pactes ! C’est tout bonnement irrégulier !
On va résoudre de la paperasse, tu vas voir ! Huit millénaires que je tiens scrupuleusement mon office, jamais personne n’y a dérogé – Pas même les Grands Immondes comme lui ! »


Épidémius grattait à toute vitesse avec sa plume. Comme signe de son agitation, il se mettait à sécréter de plus en plus de morve par tous les pores de son immonde peau couverte de sébum. Et tout autour de lui, des hommes-musaraignes, des têtes de buses, des pieds fendillés couverts d’escarres, bougeaient rapidement dans tous les sens pour se mettre au travail, comme si Reinhard, par son intervention, avait fichu la pagaille dans une bureaucratie bien huilée, sans aucun sens, où les gens avaient trop longtemps pris l’habitude de tirer des numéros au hasard pour faire la queue dans des étages qui ne cessent de se modifier.
Une trappe s’ouvrit à un étage. Et un demi-millier d’âmes furent balancés dans une immense gueule ouverte et couverte de dents. Des hommes, des femmes, des enfants, tombèrent en hurlant de terreur et de douleur, avant d’être avalés tout cru et digérés dans la seconde qui suit. Un mur se mit à pulser, un souffle de Dhar s’éveilla, et une sorte de grand cercle brillant s’illumina.
Après un long moment d’attente qui parut être une éternité, en émergèrent deux Portes-Pestes portant une parodie de costume de sergents du guet, et derrière eux, un Vitale Candiano qui arrivait en marchant nonchalamment, les mains dans les poches.

Furug’Ath dépassa tranquillement et sans les dévisager une seule seconde le groupe de sécurité de l’Intendant. Il monta toutes les marches qui le séparaient du palanquin, manquant de piétiner un pauvre Nurgling qui s’écarta de son chemin en criant. Furug’Ath arriva juste à côté de Reinhard, et tendit sa main humaine à son collègue avec un grand sourire.

« Salut Épidémius ! Ça fait une paye ! Alors, toujours un Porte-Peste ? »

Épidémius refusa de serrer la main à Furug’Ath. Il préféra croiser des bras avec mépris, comme piqué dans sa fierté.

« Il y a des irrégularités dans ton dossier ! J’ai toute une annexe dans mes archives qui est faite de rapports incomplets et parcellaires signés par ta main ou tes serviteurs !
Qui est cet humain et pourquoi l’as-tu envoyé dans mon Palais ?!

– Tu n’as pas entendu la grande nouvelle, Épidémius ? Je reprends du service ! J’ai une toute nouvelle maladie à te faire découvrir ! Rien de bien incroyable, mais ça va te plaire ! »

Furug’Ath se tourna pour faire face à Reinhard, en tendant sa main.

« Le livre, s’il te plaît ! »

Reinhard ouvrit la sacoche pour tendre le registre. Furug’Ath le remit à Épidémius, qui lui arracha des mains pour se mettre à le feuilleter à toute vitesse, sans prendre gare à ne pas écorner les folios en peau de scrotum.

« Tu as déjà un serviteur d’enregistré ! Al’Tilarh, dite « Mémé Gâteuse » !
– Elle a été malheureusement licenciée par le nouveau serviteur que tu vois à ma droite. Celui à travers je m’exalte !
– Mais tu n’as jamais passé de contrat avec lui !
– Si si, il m’a dit, et je cite très précisément : Fait comme chez toi. »

Épidémius fronça des sourcils, visiblement peu amusé de l’entourloupe légale qui décrochait un grand sourire tout gaillard à Furug’Ath.

« Ce n’est pas ainsi que le contrat fonctionne ! Toi tu as un nom, mais lui, il n’est inscrit nulle part ! Il est censé obtenir une clause, et une marque ! Simplement dire fait comme chez toi n’est pas une preuve de consentement !
– Quelle hypocrisie ; Il était bien content que j’entre en lui quand il fallait tuer Mémé Gâteuse ! En plus, regarde-le ; N’est-il pas le portrait craché de Papy avec son immonde tête ? Je suis sûr que tu es jaloux parce que tu n’es toujours qu’un petit Porte-Peste ! C’est ça la vérité, non ?
– Sa mort t’as arrangé également, tu ne peux pas tordre les règles comme tu le souhaites ! As-tu au moins ses sécrétions quelque part ?! Il faut le lier par sa bile et par sa morve ! »

Furug’ath leva les yeux au ciel. Eut un faux soupir très lent, puis il se tourna vers Reinhard.

« Très bien, mon cher petit serviteur préféré… On va faire les choses dans les règles…
Mon cher ami ! Mon fidèle vassal ! Je te propose… Un contrat. »


Épidémius tira un brouillon qu’il tendit à Furug’ath. Vitale Candiano ouvrit la bouche, et cracha du mucus qui lui servit d’encre, avec lequel il se mit à rédiger prestement dessus.

« Moi, Furug’ath le Crade, Plénipotentiaire de la Peste, Répugnant Baron de… Blablabla là je mets mon titre complet, me propose de devenir ton Seigneur et Maître éternel et absolu sans aucune fin, en achetant ton âme qui sera mienne pour l’éternité à contempler, afin que je puisse te modeler, te torturer, te détruire et t’élever comme je souhaite selon mon bon plaisir.
C’est un peu l’arrangement qu’on avait, vu que, tu m’as dit, et je cite : Fait comme chez toi ! »


Épidémius toussota pour manifester son désaccord.

« Cependant, puisque c’est un accord totalement équitable, je dois en effet t’offrir des cadeaux en échange, auxquels je dois pourvoir avec diligence afin de te permettre de t’élever et de me servir, et qu’ensemble nous répandions gaiement la corruption de Nurgle !
Il faut que tu me fasses des vœux, et que tu les lies par une clause, une promesse que tu feras devant l’Absurde pour y lier le destin de ton âme.
Et moi j’ai déjà une idée de ce que tu vas promettre : La ville de Nuln, et un demi-million d’âmes. Si tu m’accordes cela, tu parviendras à te soustraire à mon emprise, et Nurgle t’élèvera dans son armée au rang des Démons. Tu seras mon égal.
Échoue à cette tâche, fais-toi tuer par les forces de l’Ordre, les suppôts de Sigmar ou de Shallya... et j’avale ton âme. »


Il posa le papier rédigé devant Épidémius. Il fallait à présent la signature de Reinhard.

« C’est bien beau, tout ça, mais je n’ai toujours pas ton nom de serviteur.
Il te faut un nom. »

Jet de charisme de Reinhard pour convaincre le plus puissant de tous les démons de Nurgle à vivre dans les Royaumes du Chaos de l’épargner, peut-être le jet de charisme le plus important de toute sa vie.
Bonus : +1 (Intérêt manifeste d’Épidémius pour Furug’ath).
Jet : 5, réussite de deux.
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Mon regard passe de Furuga'th à Épidémius sur un rythme rapide. Je suis embarrassé. Le premier finit par comprendre mon problème :

« Tu n'as pas d'idée de nom hein ? »

Je secoue la tête de droite à gauche.

« Viens ici. »

Je titube vers mon démon. J'ai peur qu'il se mette en colère et me tue, mais il se contente de me tapoter le crâne avec la main de Candiano. Avec le pouce, il essuie le sang et la boue qui me couvrent le visage. Puis il me demande :

« Tu n'y as pas réfléchi ?

- Si, mais j'ai pas d'idée. J'imagine que « Tas de Merde » ça ne fera pas l'affaire ?

- Quelque chose d'un poil plus littéraire serait effectivement le bienvenue. »

Je fixe Furuga'th avec un regard bovin. La journée a été longue, mon cerveau n'est pas disponible pour chercher un pseudonyme de poète maudit. Je racle mentalement les fonds de tiroir. Il faudrait un groupe nominal du type prénom plus titre ronflant, comme Bernhard le Seigneur du Pourri. Sans la connotation impériale, bien sûr. On a jamais vu de démon ou de Magus s'appeler Karl ou... ou Reinhard, tiens. Mais je n'ai pas assez d'imagination. Le démon m'asticote :

« Tu préférerais ne pas signer ce contrat ?

- Et pour quoi faire ?! Retourner à l'asile ? T'es con, va. »

Je tousse un peu de bile. Ma bouche est brûlée et sèche comme jamais. Je dois finir cette histoire et sortir d'ici. Je reprends :

« Laisse moi juste y réfléchir deux secondes. C'est pas facile vos prénoms là... Alors soit disant c'est le chaos, on emmerde toutes les règles, mais quand il s'agit de se choisir... »

Furuga'th m'interrompt :

« Il te faut juste un... nom démoniaque. Éventuellement avec un titre, ça sonne bien. Je ne sais pas moi... Un alias, tu vois ? Par exemple Alias le Déchu, ou Alias le Corrompu, ou...

- Je peux pas prendre le premier ? Alias le Déchu ça sonne bien.

- Non tu ne peux pas t'appeler Alias le Déchu ! »

Le démon n'a pas souvent l'air agacé, mais là il fronce les sourcils. Puis il se pince l'arrête du nez avec le pouce et l'index, comme poussé à bout par un esprit simple et bête (le mien). Ensuite, il tente à nouveau de stimuler mon imagination :

« Chercher plutôt dans des sonorités gutturales. Des mots qui viennent du fond de la gorge, quoi. Des G, des K, des R...

- C'est quoi dégédékadéair ?

- Ah putain j'avais oublié que...

- Dégédékadéair Alias le Déchu ?

- MAIS FERME LA.

- Aïe ! »

Furuga'th m'a mis une claque derrière la tête pour que je la boucle. Pas très fort hein ! Plutôt comme on ferait avec un chiot agaçant. Je me masse l'occiput, plus vexé qu'endolori. Certaines dames vautours se couvrent le bec avec leurs ailes pour s'empêcher de rire. Épidémius commente :

« Tu aurais peut être dû garder Al’Tilarh... même morte. »

Le Grand Immonde prend ma défense :

« Il est con comme une brique, mais je le trouve adorable. Regarde moi cette 'tite bouille affreuse. Je vais adorer jouer avec lui pour l'éternité. Pouic ! »

Il touche mon nez avec le bout de son index, puis reprend :

« Bon, sans rire, t'as trouvé un nom ou tu meurs ici ?

- Euuuh...

- Allez, lance toi.

- … euuuuh... Pandémurk... le euh...

- Rôh putain ce qu'il est con... »

Cette dernière remarque a été soufflée par un démon-arbre en arrière plan, mais Furuga'th n'a pas l'air convaincu non plus. J'ai envie de me remettre à pleurer. Je suis tellement nul que même me faire corrompre par le chaos, j'y arrive pas. On pourrait croire que c'est la chose la plus simple du monde pour un sorcier, pourtant. Je tente à nouveau :

« Reinhard le Grand Coësre ça marche ça, ou merde ? Hein ? Moi je sais pas trouver des prénoms genre « Glurk », va falloir vous démerder tout seul avec ces conneries là. Reinhard le Grand Coësre ou rien. »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 21 juil. 2020, 14:13, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total : 58 XP | Total : 2 XPm
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 876
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Épidémius eut un sourire bien mauvais à l'énonciation du nom de Reinhard.

« Le Grand Coësre ?
Eh bien, il ne se prend pas pour de la merde, celui-là ! »


Furug’ath se retourna soudainement, en fronçant bien des sourcils. Il paraissait être très en colère à la petite réflexion du Plénipotentiaire.

« Je ne parie jamais sur de mauvais concurrents, Épidémius – Crois-moi, il va le mériter, son nom de baptême !
– Comme Al’Tilarh ?
– Ne parle pas mal d’elle – elle avait prévu de longue date de me trahir et en a bien payé le prix, mais elle reste l’une des plus grandes sorcières qui ait traversé le monde matériel. Le même destin est promis au Grand Coësre.
Il me plaît bien ce nom… Le Grand Coësre... »


Furug’ath posa une main rassurante sur l’épaule de Reinhard. Il le leva et l’approcha du palanquin purulent d’Épidémius, où le parchemin de peau humaine avait été recouvert d’inscriptions d’une encre plus noire que toutes les encres qu’il avait jamais pu apercevoir, dans des lettrines qui ne correspondaient à aucun alphabet qu’il avait pu tenter de déchiffrer. Par l’horreur de la magie, son cerveau parvenait à douloureusement reproduire les lettres, les arranger dans un coin de son cortex, et, alors même qu’il n’avait jamais dressé son esprit à mettre en forme un abécédaire, il parvenait à étrangement déchiffrer l’horreur du contrat.

Il vendait son âme. Il la confiait éternellement entre les mains de Furug’ath. Il se liait, corps, cœur et âme. C’était un contrat de servage ; Un moyen pour le Grand Immonde de posséder absolument le vieux Reinhard.
Mais ce n’était pas à proprement parler une cession. Le Grand Immonde aussi était lié par ce papier. Il remettait la suite de son destin entre ses mains ; Il avait le devoir de le protéger et de l’élever, et endossait la responsabilité de ses actes devant Grand-Père Nurgle.

« Le Grand Coësre. Prince des mendiants et des rifodés. Maître des capons et des millards.
Lorsqu’une épidémie fait rage, c’est toujours les pauvres gens qui trinquent. Tu vas les élever. Les attirer autour de toi. Tu créeras une grande procession, une farandole pestilente… Tu vas m’offrir le joyau de l’Empire.
Tu vas élever les éclopés et les indigents, et avec eux, tu vas offrir Nuln à Nurgle. »


Épidémius apposa un tampon où la cire avait été remplacée par une rate humaine broyée. L’instant d’après, Reinhard hurla de souffrance. Il s’écrasa à terre, alors qu’une douleur brûlante pulsait à travers son ventre.
En se déshabillant, il comprit : La marque de Nurgle qui l’accompagnait depuis des mois maintenant venait de prendre une lueur malsaine. Verdâtre. Suintante. Elle semblait changer de forme, s’agrandir. Comme les chevaliers Bretonniens obsédés par leur héraldique, le signe de Nurgle prenait quelques aspects esthétiques mineurs, quelques changements destinés à refléter le blason de Furug’ath le Crade.
Et alors que Reinhard se tordait à genoux en criant, Furug’ath déclama d’une voix éthérée :

« Ouvre grand tes oreilles, et entends-moi ; Reinhard Faul n’existe plus. Ton ancienne vie n’est plus la tienne. Je la possède. Je possède ce que tu étais, et ce à quoi tu te raccrochais encore de tes ongles meurtris et infectés de mycoses.
Tu jures de rejeter tout ce que tu étais. Tout ce que tu possédais. Tous ceux que tu aimais. Tout ce à quoi tu tenais. Tu rejettes les anciens Dieux qui t’ont protégé pendant ton enfance. Les lois qui t’ont gardé comme dans le carcan d’un pilori. Tu rejettes l’autorité des princes et des rois. Tu rejettes l’autorité des prêtres et des oblats. Tu n’es plus un jeune homme interné à l’asile. Tu n’es plus un mage illégal cachant tes pouvoirs dans l’ombre. Cette personne-là est bannie. Tu l’abjures. Tu la videras de ton esprit pour la remplacer par quelqu’un d’autre.
Tu es le Grand Coësre. Tu es l’émissaire de Nurgle à Nuln, terre de l’Empire du maudit Sigmar. Tu jures de jeter dans la gueule du Grand-Père un demi-million d’âmes pour rembourser une dette noire au Plénipotentiaire que je suis. Un demi-million d’âmes, Grand Coësre ; Un demi-million d’hommes, de femmes, d’enfants, de vieillards, de riches et de pauvres, de saints et d’impurs, de nobles et de roturiers ; Un demi-million de bouches hurlantes et de paires d’yeux pleurant des larmes, un demi-million de reins remplis de calculs, d’aisselles couvertes de bubons, de nez coulant de la morve, d’anus chiant de la merde, de dents cariées, de langues rosies par les champignons, de poumons goudronnés par les feux de cheminées. Un chœur qui chantera les louanges de la Peste, et qui dansera au nez et à la barbe de l’Ordre.
Grand Coësre, je te bénis ; Grand Coësre, je t’élève ; Grand Coësre, je me lie à toi, devant la démolition et l’abominable.
Grand Coësre, je te lie à moi devant Nurgle. »


La douleur s’estompa. Reinhard se releva avec l’aide d’un Furug’ath incarné par le corps de Candiano. Mais alors que jusqu’ici, le Plénipotentiaire prenait l’apparence d’un beau quarantenaire borgne, le visage du capitaine Tiléen se mit à lentement se tuméfier. Se boursoufler. Sa bouche se disloqua. Ses pupilles furent rougies d’une conjonctivite. Son front eut une excroissance qui fut percée la seconde d’après par un asticot.
Candiano se saisit violemment de Reinhard, l’agrippa fermement jusqu’à essayer de lui broyer les muscles des épaules. Et, prit d’un hoquet de panique, Reinhard entendit sortir de la bouche de Candiano une voix qui n’était pas celle de Furug’ath. Une voix paniquée, accentuée, avec un écho comme si elle émanait d’un gouffre profond.

« Non… Non ! Non pitié ! PITIÉ !
Le laisse pas m’emporter ! Le laisse pas m’emporter ! Je voulais juste mon fils ! Je voulais juste revoir mon enfant ! Tout ce que j’ai fais, je l’ai fait pour sauver mon enfant ! »


Il vomit de la bile noire, comme Mémé Gâteuse à sa mort. Il s’écarta en agrippant ses tempes, qu’il commençait à arracher par poignées ; Sa peau se détachait avec des filaments d’une mousse blanchâtre.
Et, à genoux, il se mettait à pleurer en hurlant de plus belle.

« Raffaele ! Raffaele, où est-ce que tu es ?! Pourquoi t’a-t-on volé ?! J’ai prié, j’ai prié tous les Dieux Raffaele… Raffaele… »

Dans son dos, une gueule s’ouvrait au fond des murs. Une gueule salivaire, édentée. En sortirent des dizaines de milliers de mouches. Elles envahissaient la salle. Bousculaient les sept gardes du corps géants d’Épidémius qui demeuraient impassibles. Les mouches agrippèrent Maladie, l’enfant du Coësre ; Maladie se mit alors à rire, à rire comme un enfant qu’on chatouille. Les mouches le mangeaient comme elles auraient pu manger de la confiture. Maladie ne semblait pas souffrir ; Il semblait même plutôt heureux.

« R’garde pôpa ! R’garde ! J’vais aller chez les vivants !
Pôpa, tu continueras d’me voir chez les vivants ? »


Bien sûr que oui. Le Coësre venait d’offrir Maladie à la ville de Nuln. Il allait rejoindre son cousin aux chancres qui sévissait déjà chez les nobles. Peut-être est-ce qu’ils s’entendraient bien. Peut-être que Reinhard lui enverrait des frères et sœurs pour qu’il ne se sente pas trop seul.
L’allégresse de voir ainsi son fils réaliser son rêve n’était gâchée que par les pleurs de Candiano. Il se roulait en boule tandis que des asticots gros comme des poings se jetaient sur lui, et commençaient à le piquer de partout, lui arrachant des cris étranglés de souffrance.
Reinhard observait son futur en cas d’échec.
Reinhard était en train de voir comment un homme, un homme avec une âme, pouvait être détruit et reconstruit à l’infini, pour des tourments sans âges ni épilogues.

« Raffaele ! Raffaele ! Je voulais juste Raffaele ! J’aurais tout donné pour Raffaele ! »

Et après de longs instants de supplice, Candiano était transformé. Transformé en une chose abominable au regard. Une chose avilissante. Une conscience mêlée à d’autres âmes que Furug’ath avait obtenu au cours des éons.

Image



Épidémius était resté coi devant le spectacle. Il était occupé à écrire des papiers. Tous les petits Nurglings s’agitaient dans tous les sens tandis que, dans son bureau, de nouvelles gueules ouvraient de nouveaux portails, des monstres disparaissaient et réapparaissaient, des guerriers du chaos mutaient dans tous les sens. Certains Nurglings trébuchaient et étaient avalés par mégarde, en criant, dans une autre dimension. Et cela n’empêchait par le Premier Plénipotentiaire de se plaindre des délais :

« Cessez de vous faire avaler avec les parchemins ! Comment vais-je tenir ma paperasse autrement ?! »

Reinhard sentait le sol trembler. Lui aussi avait du mal à tenir debout. Il glissa, attiré par une bourrasque. Il tenta de se rattraper à la branche d’un démon-arbre ; Mais alors que ses doigts agrippaient l’écorce, il vit un millier d’yeux éclore dans de petites détonations de liquide séminal. Des pattes d’araignées retinrent ses phalanges. Hurlant de peur, il lâcha.
Il fut avalé dans le vide. Traversa une colonne de chair humaine. Il contempla un Karak Nain perdu dans une brume polluée. Observa des tripes d’Elfes au ventre ouvert qui étaient encore conscients pour sentir la douleur depuis cinq millénaires. Il vit un Griffon blanc tournoyer dans le ciel. Et un requin pourpre qui dévorait une comète.

Et après, ce fut le silence.



Il se réveillait avec les sens obstrués. Il étouffait dans de l’eau. Bougeait dans tous les sens. Par pur réflexe humain, alors qu’il ne savait pas nager, il remonta à la surface. Il sortit son visage une fraction de seconde et avala de l’air, mais retomba en dessous, si bien que l’eau lui rentrait dans les poumons.
Il se sentit partir. Noyé. Mais des mains se saisirent de lui. Le forcèrent à remonter. On le posait au sec, tandis qu’il vomissait tout ce que sa bouche avait avalé, et s’effondra sur ce qui semblait être de la pierre.

Il était revenu dans le monde matériel. Pouvait sentir sa magie. Sa marque. Mais il n’était pas dans les abattoirs.
Il lui fallut un petit moment pour revenir à lui et comprendre ; Il était dans une partie des égouts de Nuln. Il avait retrouvé conscience dans un mélange visqueux d’eau, d’urine et de merde. Et à présent, il était tout près d’une grille ouverte, sur une petite rambarde de brique.
Trois personnes le regardaient d’un air inquiet autour d’un petit feu. « Personnes » étant un terme assez neutre : Reinhard avait en face de lui trois mutants. Trois adolescents, à en juger par leur taille et leurs visages plutôt juvéniles. Une jeune fille avait quatre yeux et une bouche inversée. Un garçon avait la peau blanche comme le lait et une corne unique sur son front. Un autre était couvert de poils et avait onze doigts charnus à chaque main, pour un total de vingt-deux phalanges.
En voyant Reinhard se relever difficilement, ils eurent un mouvement de recul, et s’agenouillèrent devant lui.

« Papy a répondu à nos prières ! Papy a répondu à nos prières ! »

Reinhard sentait toujours sa magie étinceler au bout de ses doigts couverts de mélange pisse-crotte. Il était toujours une nuit de Morrslieb.
Derrière les trois mutants, le symbole de Nurgle, les trois cercles, avaient été dessinés à la craie. Probablement de petits cultistes réfugiés ici.

La jeune fille, toute tremblante, agitait ses mains liées devant elle.

« Ça fait… ça fait des mois qu’on s’cache ici, à d’mander l’aide de Papy ! On a jamais arrêté d’croire, on vous l’jure m-… m’sieur ?

– Zallez nous aider, m’sieur ?! »
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Je ne sais plus où est le haut du bas. Il fait noir. Les visions ont disparu. Je suis en train de tournoyer dans le vide, tendant mes doigts pour agripper quelque chose, tel un chat en état d'apesanteur.
Plouf.

J'ai eu l'impression un instant de retomber dans le lac de cadavres en décomposition qui s'étend devant la forteresse d'Épidémius, mais la texture du temps et de l'espace est différente ici. Ce ne sont pas les royaumes du Chaos. Je suis de retour dans le monde réel. Dans une rivière de merde, plus précisément.
Le liquide dans lequel je me noie est glacé. Tout était tiède chez Grand Père. Le choc expulse l'air de mes poumons. Je ne sais pas nager, néanmoins je pourrais peut être barboter suffisamment fort pour maintenir ma tête hors de l'eau, si il n'y avait pas du courant et des débris... une carcasse de chien jaillit en plein sur ma figure et m'envoie par le fond. Pourquoi le destin m'envoie toutes ces noyades ? Je n'arrive plus à me débattre. Trop fatigué. L'air est trop loin. L'eau trop lourde. Je vais mourir.

Des mains me tirent hors de la rivière de merde. Me traînent sur des briques. Je reste allongé sur le flanc comme un animal malade, en toussant et en vomissant ce qui m'encombre les poumons. Il fait terriblement froid, et j'ai mal partout. Surtout au ventre. J'ai si mal. C'est affreux. Qui aurait pu croire que donner son âme à un démon pouvait être abominablement douloureux ? Même mes yeux me font mal, ce qui explique pourquoi je mets autant de temps à comprendre où je suis.

Les égouts de Nuln. Je ne les connais pas très bien. J'y vais le moins possible. Personne de normal ne s'y balade volontairement. Je ne faisais pas parti de cette sorte de clodo là, du moins. Ceux qui ont vraiment besoin de se cacher de tout le monde. En plus, il y a les rats qui marchent sur deux pattes... tout le monde sait qu'ils n'existent pas, bien sûr, mais j'ai le genre d'esprit qui adhère facilement aux théories du complot. Et donc, qu'est ce qui va encore me tomber dessus cette fois ? Je me recroqueville un peu plus dans mes haillons puants.

Je louche sur les trois adolescents qui m'ont sauvé la vie. Des mutants, même si ce n'est pas ce qui m'alarme le plus à ce moment là. C'est triste à dire, mais je me suis fait cassé la gueule plusieurs fois par des groupes de jeunes. La plupart du temps ce sont de petits zonards qui essayent de faucher de la menue monnaie, mais quelques fois ce sont des nobles que les situations de pouvoir font bander. Bref, je me méfie un peu du sale tour qui pourrait me tomber dessus. Je ne suis pas au meilleur de ma forme.

Mais ils ne me tabassent pas, ils ne me tuent pas pour me manger, ils n'essayent pas de me dépouiller. J'ai le temps de me débarrasser de toute la saleté qui encombre mes poumons. En fait ils ont l'air plutôt contents, même si je mets du temps à comprendre pourquoi. Il fait très sombre et j'ai les yeux qui pleurent, difficile d'observer la scène.

Leur dégénérescence physique est facile à remarquer, mais ensuite je prends note d'autres détails. Leur petit campement a l'air extrêmement pauvre, même selon les normes locales en matière de mendicité. Une couverture en lambeaux pour trois, pas de couverts, pas d'abri pour l'eau qui goutte du plafond, pas de stock d'eau. Je comprends vite que leurs mutations les empêchent de subvenir à leurs besoins les plus élémentaires. Même moi j'arrivais à trouver des vêtements, certes pas neufs, mais qui couvraient au moins mes bras et mes jambes. La fille est carrément emballée dans un vieux sac de jute découpé au couteau ! Et les trois adolescents sont d'une grande maigreur. Ils ont l'air faibles. Pauvres petites choses.

Je me mets difficilement debout. Morrslieb est encore là, ma magie est forte, mais mon corps a du mal à suivre. Je dois m'appuyer contre le mur pour mener l'opération à bien. Et, pourtant, les petits mutants rampent en arrière avec terreur pendant que je me relève. J'ai un petit pincement au cœur en les voyant avoir peur d'un vieux monsieur à moitié mort. Puis ils s'agenouillent. Hein ? Mais je vois maintenant le symbole derrière eux.
Ah. Tout s'explique.

Les trois pauvres gamins ont prié pour ma venue ? Ben dis donc. Ça c'est de la misère noire. Je reste con sur ce coup là. Puis je me ressaisis. Je m'empêche de trembler (je t'ai dit, je ne supporte pas le froid) et d'avoir l'air au bord de l'évanouissement, ce qui n'est pas facile. Mais ces pauvres petits cultistes méritent un Magus à la hauteur. Ils ont prié ! Je ne sais pas pourquoi j'ai atterri là, mais il y a forcément une raison non ? J'écarte mes cheveux de mes yeux, pour être plus présentable. Que dire ?

« Coucou. »

J'accompagne ça d'un signe de la main. Je ne sais pas vraiment parler aux enfants, je manque d'expérience dans le domaine. L'adolescent poilu me rend mon coucou avec un geste hésitant, mais ils ont tous les trois l'air perplexe devant ce que Grand Père leur envoie. Je les comprends. Moi aussi je me demande ce que je fous là. J'essaye d'être un bon gars et de bien représenter notre culte :

« Pour être honnête, c'était pas ma destination première, et j'ai un truc sur le feu... mais si je peux aider les petits enfants de notre Papy à tous, je le ferais. Vous avez l'air brave. C'est quoi le soucis ? »

J'essaie de m'appuyer le plus discrètement possible contre le mur dans mon dos. Je suis si fatigué, j'ai mal... les enfants fixent quelque chose en dessous de mon visage. Je mets du temps à comprendre. Mon ventre ? Je baisse le nez.
A travers mes nippes, on voit de petits tâches de sang fleurir en cercle. On peut y deviner un motif qui ne doit rien au hasard, même si le dessin n'est pas très clair. Je dis :

« Vous voulez voir un truc ? »

En fait, moi aussi je suis curieux de voir à quoi ça ressemble. Déjà parce que ça brûle et ça me fait atrocement souffrir, et puis j'ai pas eu le temps de voir avant...
Je soulève des pans de mes haillons. Bien sûr, c'est un charnier abominable là dessous, mais ça on s'y attendait. On devine que le symbole de Nurgle a servi de base au dessin, mais que les motifs sont devenus plus... élaborés. En réalité, ça a une certaine forme de beauté. Si ça n'avait pas été tracé par magie, il aurait fallu un scalpel très précis, de longues heures, et une bonne dose de dextérité pour réussir un dessin pareil. Mais les lésions que Furuga'th a ajouté sont encore fraîches, elles saignent. Chaque fois que je respire, les plaies s'étirent et suintent un peu plus.
Je ne me souviens pas si la première marque m'avait fait mal. Je venais d'abandonner ma destinée aux forces du chaos, j'étais pas vraiment attentif à ce genre de détails. Mais je me souviens qu'elle me fascinait. Je ne comprenais pas exactement ce qui était en jeu, pas autant que maintenant, mais je passais des heures à la contempler, à la toucher, à la goûter.

« C'est chouette hein ? »

Je laisse tomber mes vêtements pour recouvrir la marque. On a pas besoin de devenir fou et de faire une messe noire maintenant, même si c'est une activité très louable. On a d'autres choses sur le feu. Je me lance dans une des balourdises sociales dont j'ai le secret :

« C'est quoi vos noms ? Moi c'est Reinhard le Grand Coësre, mais vous pouvez raccourcir parce qu'on en a un peu plein la bouche avec ce truc là... Mais bon, vous comprenez, j'étais au milieu d'un sacré bordel quand j'ai dû choisir. J'étais dans la forteresse d'Épidémius... hé ouais, les gars. Me demandez pas comment un trou d'balle dans mon style peut s'y rendre mais voilà. Il y avait des démons partout ! Des démons-arbres, des démons-vautours, des démons-champignons, des démons-machins... et puis après le type a explosé en criant « Raffaele, Raffaele », et pfffrrr krrrr BOUM le monde a explosé aussi et je suis tombé, tombé... jusque dans la rivière de merde là, quoi. »

Ce n'est pas facile de bien raconter une histoire, ça l'est encore moins quand on a la tête qui tourne et pas dormi depuis au moins un tour d'horloge (selon ma perception personnelle du temps). Il faut que je retrouve ma secte. Je tente à nouveau :

« J'étais avec mes copains avant ça... il faut que je les trouve. Vous pourriez venir avec nous ? Mais je sais pas depuis combien de temps je suis parti... on est toujours en été, dites ? »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 22 juil. 2020, 14:18, modifié 1 fois.
Raison : +6 XP / Total : 64 XP | Total : 2 XPm
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Avatar du membre
[MJ] La Fée Enchanteresse
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
Messages : 876
Autres comptes : Armand de Lyrie

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Les trois ados regardaient Reinhard avec de grands yeux de merlans frits. Les pauvres âmes ne devaient même pas savoir qui était Épidémius – leur catéchisme dans la Foi de Nurgle devait pour l’instant être très limité. Tout comme Reinhard lorsqu’il avait eu ses premières visions, ils ne devaient agir que par instincts, des besoins impérieux liés à des cauchemars, des voix murmurées dans un coin de leurs tympans. Ils avaient dessiné trois cercles car ils devaient en avoir perçu le symbole durant une hallucination. Ils devaient bien deviner que Papy était leur seul espoir dans leur actuelle position. Mais jusqu’à quel point comprenaient-ils vraiment ce que servir Nurgle signifiait ?
Ils avaient prié pour avoir un signe, et maintenant, ils en avaient un en chair et en os devant eux. Ils ressemblaient à ces vieilles dévotes que Reinhard voyait dans les temples de Sigmar ou de Shallya. Les trois gamins étaient tremblants comme des feuilles, devant un miracle fait chair, sorti des eaux pour eux.

« Heu… M’Sieur Grand Coësre…
– On doit dire « m’sieur » ou on doit dire… « Maître ? »
– Ou « Monsignor » ? »

Ils s’attachaient à ces minuscules détails de courtoisie en tremblotant. Peut-être bien que c’était la dernière chose à laquelle Reinhard s’attendait après être sorti des fabriques maudites du Chaos. Il n’était pas encore tout à fait revenu à la réalité.
Du trio, c’était la fille aux yeux quadruples qui semblait la plus débrouillarde, parce qu’elle parla pour le reste du groupe :

« J’m’appelle Herna, Monsignor-Coësre Reinhard. Et ça c’est mon frère Paulus, et notre ami Karl... »

Elle avait désigné son frère comme le cornu, et le dernier larron comme le tout poilu et la tripotée de doigts. Ils avaient de bons noms Nulnois typiques. Des « Karl », il s’en trouvait par milliers dans le pays de Sigmar, surtout depuis que c’était un Karl qui s’était emparé du marteau Ghal Maraz et qui était devenu le seigneur tout-puissant de millions de sujets.
C’était le nom que Reinhard avait donné au tout premier enfant qu’il avait sacrifié pour Nurgle.
Nul doute que beaucoup d’autres Karl allaient suivre.

« Ça va faire des mois qu’on doit pas s’faire voir, m’sieur-Coësre… On est pô des mauvaises gens, mais qu’nos corps ils ont changé, et d’pis…
Et pis nos parents nous ont dit d’aller lô, c’soir… Céti qu’on s’rait en sécurité...

– On f’sait rien d’mal ! On sait pas pourquoi qu’on est d’venus comme ça ! On… On vivait juste tranquillement dans l’Halbinsel, et d’pis… D’pis qu’on entend Grand Père nous appeler, la nuit… Tous les trois... »

Reinhard avait fait son tour dans l’Halbinsel, il y a trois mois maintenant. Une éternité. Il avait vu la Grande Galère maudite de Candiano remonter jusqu’à sa quarantaine. Il avait libéré Furug’ath.
En fait, Reinhard avait déjà commencé à changer Nuln, par minuscules touches. Par grappes. Des petites traînées laissées derrière lui. À chaque messe noire, à chaque cérémonie, à chaque invocation des Dieux, Grand Père gagnait de l’emprise sur la ville. Et des jeunes garçons ou jeunes filles sans histoire comme les trois loustics devant lui se mettaient à tout perdre.

« On s’est cachés, mais qu’on a servi Nurgle ! On a fait c’qu’il nous a dit d’faire !
– Oui ! Même qu’on a sacrifié des chats !
– On a fait ce qu’il fallait ?
– Faut qu’vous nous aidiez monseigneur-Reinhard ! On a-
– R’gardez ! »

Herna désigna le lac de merde des égouts dont Reinhard venait de sortir. Pour une raison étrange, des vagues circulaires semblaient émaner d’un point.
La marque des trois cercles dessinés à la craie se mirent à briller sur la brique. Et des détritus des égouts, des sortes de pinces, et des doigts, se soulevèrent. Elles portaient quelque chose hors de l’eau. L’approchaient du rebord, et le tendaient à Reinhard.

C’était son bâton de sorcier, qu’il avait perdu en coulant par le fond. Mais le bâton avait pris un aspect… Différent. Plus vert que jamais. Plus lugubre qu’auparavant.
Il sentait un morceau du démon Furug’ath l’habiter. En attrapant le manche, Reinhard sentait sa main se couvrir d’irritations…

Mais il se sentait également plus apaisé. Plus clairvoyant.

Sitôt le bâton arraché à l’eau, les mains s’effondraient dans un clapotis de flotte s’écrasant à ses pieds. Et il se retournait, pour se présenter aux trois mutants qui redoublaient de génuflexions à son égard : Ils étaient maintenant tous les trois face contre le sol.

« On est dans l’Dédale, m’sieur…
– On s’cache parce qu’y a des méchants flagellants qui nous cherchent… Y dit qui amènent la Rédemption...
– Y sont quatre, en c’moment, juste au-d’ssus…
– Y… Y ont… Y ont…
Y ont tué nos parents m’sieur… C’est la folie lô-haut. Plein d’fous dans les rues, le guet se planque et fait rien… »


« Rédemption ». Reinhard savait de qui ils parlaient.
C’était le flagellant excommunié qu’il avait croisé sur l’Emmanuelplatz il y a des semaines. Un serviteur divin, qui l’avait alpagué en pleine rue, reconnaissant sa corruption, sentant ses voiles de magie. Reinhard l’avait aperçu dans des cauchemars. Lorsqu’il voyait son corps meurtri et ensanglanté, il pouvait percevoir le Seigneur Sigmar et son grand marteau juste derrière.

Ses sbires semblaient profiter du chaos de la nuit de Morrslieb pour faire un peu de nettoyer à Nuln.

« Zallez… Zallez nous aider, m’sieur ?
On… On a prié pour qu’Papy nous aide... »

Nouvel équipement débloqué : Bâton purulent, à la place du Bâton démoniaque.

Les trois gamins connaissent à peu près les égouts. Tu te trouves dans le Dédale, au sein de la ville basse, mais les égouts peuvent être utilisés pour aller a peu près n’importe où dans le quartier – il est possible de retourner à la planque de Mémé Gâteuse, à moins que tu ne veuilles aider les trois gamins à venger leurs parents en attaquant les flagellants.
Image

Avatar du membre
Reinhard Faul
Monster Vieux Monde 2021
Monster Vieux Monde 2021
Messages : 294
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)

Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Pendant que les gamins me parlent, je ressens comme une impression de... de manque. Y a un truc qui cloche. Je crois que j'oublie quelque chose d'important. Quelque chose qui devrait être physiquement là, m'encombrer...

LE BATON PUTAIN !

Panique à bord. Je n'y réfléchis pas vraiment d'habitude, il est là. Je me balade dans la vie en partant du principe que j'ai toujours un bras occupé, comme un sac à main. Il est déguisé en fausse canne. Je prends une démarche de boiteux sans réfléchir dès que je sors dans la rue. Mais pendant que je me galérais à droite à gauche, à voyager entre les dimensions et me noyer...
On dirait un de ces cauchemars où j'oublie de mettre un pantalon avant de sortir dehors.

Jusque là j'essayais d'avoir l'air serein et rassurant, pour les enfants, mais le masque commence à s'écrouler. Sans bâton je suis un connard qui fait de la lumière avec les yeux. C'était un cadeau de Grand Père, il m'a montré en rêve comment le voler parce qu'à l'époque j'étais aussi démuni que les trois mutants. Mais alors que j'allais me mettre à hurler et à geindre, un des adolescents pointa l'eau du doigt.

Tel Excalibur qui aurait traversé une mauvaise passe, mon bâton sort des eaux, tendu par des mains aux doigts tentaculaires. Il est différent. Avant, le bois était d'un marron/gris très banal, maintenant il est vert. La pointe a un aspect plus torturé, plus lugubre. Et il irradie d'une magie qui me donne des petits frissons de plaisir. Il est mieux accordé à mes talents, on dirait.
Je le prends en tendant le bras. Puis je le frotte contre ma joue pour sentir la douceur du bois (ce qui me donne une énorme plaque d’eczéma). Les gamins ont rien à craindre, maintenant.

Oui bon attends qu'est ce qu'ils me disaient ? Des simgarites ont tué leurs parents ? C'est pas rigolo les sigmarites. Bon tu connais déjà ma répulsion envers leur « dieu »... Puis j'ai rencontré un espèce de héros à eux, le taré qui se frappe tout seul si durement qu'il aurait dû en mourir. Il m'a fait forte impression. Son seul regard était douloureux à soutenir. Ils sont tous tarés là dedans.
Avant, je n'avais rien contre la religion, je la voyais comme un mal nécessaire. Mais Sigmar a toujours été spécial. Il se mêle trop de la vie privée des gens. Dans un monde plein de chaotiques, de monstres en tout genre, de magie, leurs prêtres peuvent venir te faire la chasse pour les pires peccadilles. Comme la masturbation, exemple choisi purement au hasard. Une fois, alors que je passais une nuit dans un hospice, un représentant du culte a fouillé dans mes affaires et est tombé sur mon petit stock d'images licencieuses. C'était deux trois bricoles que j'avais collecté au fil des ans, pas grand chose. Une affiche de recrutement de l'armée avec une gravure représentant un soldat musclé dans une posture dynamique, un tract pour une pièce de théâtre... je sais faire feu de tout bois. Je conserve encore un souvenir ému du dessin du forgeron pour la propagande du complexe militaro-industriel de l'Empire. Il avait un regard doux... Les feuillets étaient très abîmés d'avoir été plié et déplié des dizaines de fois. Mais le prêtre m'a tenu un de ces sermons... j'en rougis encore de honte. Je ne m'étais jamais senti observé d'une façon aussi répugnante. Trop de détails, en plus, beaucoup trop. Et il a tout jeté à la poubelle ce sagouin ! La présence de ces commères laisse toujours un sale goût dans la bouche, même quand on a encore son âme.

Et ces pauvres chérubins se font harceler par ces connards ? Alors que je viens de recevoir un nouveau bâton tout joli ? Une nuit de Morrslieb ? Si ils voulaient titiller le peu de hargne que j'ai, ils ne pouvaient pas viser plus juste. J'ébouriffe la fourrure sur le sommet du crâne de Karl du plat de la main, et je dis :

« Je vais vous aider, puis on ira retrouver mes amis. »

Puis après il faudra me conduire au lit et me laisser dormir trois bonnes semaines, pensais-je en mon for intérieur.

« Ils sont où ?  »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 26 juil. 2020, 13:31, modifié 1 fois.
Raison : +5 XP / Total : 69 XP | Total : 2 XPm
Natus est cacare et abstergere coactus est.
Image
Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

Image

Répondre

Retourner vers « Nuln »