[Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Ben c’est à dire…
Que je fume pas, moi. »


Sigrid observait les Nurglites en retrait. Depuis qu’elle était entrée dans la maison, elle n’avait pas quitté son rebord de fenêtre depuis lequel elle observait le grand Reik et la ville de Nuln enflammée. À aucun moment n’avait-elle demandé un coin où s’asseoir, ou un verre.
Ce n’était pas pour autant qu’elle parût terrifiée, ou mal à l’aise, comme n’importe qui de sain d’esprit le serait devant un tas de mutants et de brigands qui expliquaient avec une grande libéralité comment ils venaient de tuer un paquet de gens. Elle paraissait plus… À part. Pas à sa place. Comme une personne invitée à une soirée alors qu’elle ne connaissait personne.

Heidemarie trouvait là l’occasion parfaite de fuir un Reinhard terrifiant qui lui pointait un flingue – tout déchargé qu’il était – sous le museau. Elle s’écarta doctement avec un sourire gêné, pour aller voir la nouvelle. Il est vrai que Heidemarie pouvait encore remplir certaines fonctions auxquelles ne pouvaient pas trop pourvoir les autres. Avec sa jolie trogne, et ses petites robes, elle était comme une tache de normalité au milieu de la folie.

« Tu dois être très fatiguée, jeune fille… Nous avons une chambre d’amis, plus… Plus agencée que les autres. Tu t’y sentiras bien.
– Hm ? Non non, ça va… Je, je gère. »

À travers l’alcool, Reinhard put noter ce qui intriguait réellement Sigrid. Plus que les flammes de la Faulestadt, c’était en fait la cuisine de Mémé elle-même. Depuis la mort de son mentor, Reinhard n’y avait pas trop prêté attention ; c’est qu’il avait déjà fort à faire avec les messes noires, et Candiano lui a demandé beaucoup de travail. Mais il est vrai que la Gâteuse avait laissé derrière elle quantité de bocaux de toutes sortes, et des grimoires poussiéreux comportant quelques sombres recettes de poisons, de charmes et de maléfices, qu’il n’avait pas su étudier. Son esprit n’avait jamais été trop taillé pour les études.
Heidemarie insista tout de même, en bonne maîtresse de maison :

« Ne t’inquiète pas, tu es une amie de Reinhard et donc tu seras protégée, ici. Attendons que Morrslieb se couche, et demain matin tu partiras dès que tu le souhaites. »

Si ses mots étaient pleins de gentillesse, ils étaient en fait assez fermes, comme seuls les nobles savaient faire. Elle enrobait un ordre, pour éloigner la Sigrid des liasses de papiers ésotériques qui pourraient trop l’intéresser.
Elle fit même un signe de la tête discret à Reinhard, comme si elle avait ainsi anticipé une de ses demandes.

Reinhard descendit lentement la cave, avec ses mutants, et avec les cultistes qui n’étaient pas fin ivres – il y avait quelques-uns des plus incapables qui n’avaient pas été de la partie, comment demander à des gamins de huit ans ou des gamines comme Ebba de participer à une opération d’infiltration hautement sensible ? Seul Kurt faisait exception à la règle. Même s’il semblait gravement atteint, et qu’il était incapable de s’exprimer normalement, Kurt avait un quelque chose qui le rendait légèrement plus efficace que les autres.

La cave était dans le même état dans lequel Reinhard l’avait laissé. La dernière messe, pour se souhaiter bonne chance, avait eu lieu ici même. On voyait encore des rats crevés qui dessinaient un pentagramme, autour de la sépulture du bébé-Karl. Les cultistes en haillons, les souillons, les crevures de Nuln, se préparaient à fêter dignement le retour de leur maître et la perte de l’un d’eux. Ils se plaçaient autour du cercle, posèrent leurs deux genoux à terre, placèrent leurs mains sur leurs visages, et ils se mettaient ainsi à prier en boucle quelques mots en langue noire que leur magus leur avait appris.

Reinhard pouvait singer la place d’un prêtre. Parodier les prêches des lecteurs de Sigmar. Et les lectures de Mémé Gâteuse. Mais alors qu’il allait commencer une oraison funèbre, un timide se fit entendre.
Cela faisait des heures qu’il était silencieux. Un moment maintenant qu’on n’avait plus entendu parler de lui. Un qui manquait à l’appel. L’oublié.

Reinhard regarda sa main. Il sentit une grande chaleur autour de ses doigts. Il poussa un cri, par réflexe, et le lâcha. Le bâton s’écrasa par terre, produisit quelques flammèches verdâtres, et une voix hurla dans un écho, dans plusieurs directions, comme si des centaines de bouches tout autour de la pièce répétaient en même temps :


Dehors ! Tout le monde dehors ! Je m’entretiens avec votre magus !


La voix avait répété la phrase d’un ton torturé. Prononcer ces mots dans un dialecte aussi laid que le reikspiel lui avait beaucoup coûté. Quelques voiles noires émanèrent des carcasses de rats sacrifiés. La tombe de Karl pulsa d’une nouvelle énergie. Et le tas de fidèles, aussi émerveillés que terrifiés, attendirent d’avoir l’assentiment de Reinhard pour fuir à toute vitesse. Ils remontaient les escaliers un à un, se bousculant dans l’entrée, avant de claquer les pans de bois derrière eux.
Reinhard était seul. Il entendit un rire. Un rire guttural, fluet, sympathique. Un rire si caractéristique de Celui à qui il avait vendu son âme.

Le bâton à ses pieds fut transpercé de cafards, et des mouches volèrent dans tous les sens au milieu de la pièce. Les murs tremblèrent d’aethyr. Et Reinhard se retrouvait au milieu d’une illusion. Le pentagramme dessiné au sol désignait une interface. Un passage entre deux mondes. Deux aspects différents de la réalité, là où le temps n’obéissait plus à sa dimension habituelle.
Le rieur avait une nouvelle apparence. Terminé, le corps de Candiano. Terminé, ce grand Tiléen bien costaud, aux cheveux gras et au cache-œil. Il était devenu quelqu’un d’autre.
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Il était devenu lui.

« Alors, Grand Coësre ! Comment tu me trouves ? Ta peau me va à ravir ! »

Furug’ath étendit grand ses bras, histoire d’avoir les impressions de Rein’. En voyant les yeux terrifiés de son sujet. Il ricana de plus belle.

« Attends, j’ai mieux. »

Son sourire à pleines dents se transforma – de la plaque dentaire et des caries apparurent au beau milieu de son émail brillant. Le blanc de ses yeux se mit à jaunir. Ses cheveux eurent une teinte grisonnante. Et des rides commencèrent à sillonner son crâne.
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« Là, comme ça, c’est plus familier peut-être ?
Ça fait tellement longtemps que tu n’as plus ressemblé à ça… Tu étais un être en fin de vie à cette époque. Mais regarde comment je t’ai élevé ! Observe-nous mutuellement, comme dans un miroir !
Dis-moi Coësre – es-tu plus heureux, de ta nouvelle vie ? »


À quoi ses questions rimaient ?
Il torturait l’ancien visage de Reinhard Faul avec son espèce de sourire immonde. Le visage qu’il avait il y a de cela si longtemps, maintenant – alors que ce n’était qu’une affaire de quelques mois.

« Tu as accompli quelque chose, aujourd’hui. Toi. Un moins que rien. Un misérable petit cloporte. Tu ne le sais pas encore, mais tu viens de bousculer le destin d’un quartier. Et à partir de ce quartier, tu as bousculé le destin d’une ville. Et à partir d’une ville, tu as bousculé le destin de l’Empire tout entier…
… Et pourquoi as-tu fait cela, Grand Coësre ? Est-ce que c’est ce que tu voulais ? »
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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Furuga'th prend mon apparence physique. La vraie. Celle que j'avais avant. Cette fois, aucun fantasme pervers ne vient me sauver la mise ; je suis authentiquement mal à l'aise devant mon double. Il n'est pas beau du tout. Il a les membres grêles et un peu de bide, ce qui lui donne la silhouette d'un œuf avec des bras et des jambes. Les cheveux commencent à être rares sur les tempes. Il est vieux, mais pas genre « force de l'âge », juste vieux comme quelque chose qu'on a laissé trop longtemps dehors. Le nez est ce qu'on va poliment qualifier de « fort » - je touche mon propre visage, d'un seul coup gêné de me balader devant tout le monde avec une horreur pareille sur la figure. Il y a des poils qui sortent des narines ! J'ai toujours été poilu, mais pas du genre barbe virile et crinière de lion. Plutôt le dos des mains, les oreilles ces dernières années... oh bon sang.

Le démon fait bouger mon corps avec beaucoup de maniérisme, quelque chose de féminin, surtout avec les mains et les hanches. Il habite l'espace avec un dynamisme que je n'ai jamais eu de mon « vivant ». Il le faisait déjà avec Candiano, mais maintenant ça me frappe beaucoup plus...
… et le sourire. Le sourire de Grand Père. Sur mon visage à moi. Ça devrait me faire plaisir mais j'ai plutôt envie de hurler.
Il me demande si je suis heureux.

« Hein ? »

Pris au milieu d'une crise de complexes, j'arrive à peine à écouter ce qu'il dit. Je regarde mes propres paluches s'agiter dans l'air pendant qu'il parle. Je ne veux pas me faire torturer par ce gars là pour l'éternité, il est beaucoup trop créatif. Alors que cinq minutes plus tôt, je m'amusais en haut, je suis maintenant en train de me recroqueviller par terre d'horreur existentielle. J'y avais pas réfléchi, mais c'est long l'éternité. Oh putain. Oh bordel.
Il me demande ce que je veux.

Ça se joue à rien que je réponde « une clope » par réflexe. Mais là, je sens que c'est pas le moment de jouer à ce jeu là.

C'est un démon. Son but avoué est de me torturer pour l'éternité. Tu peux pas bavarder à la légère dans des moments comme ça. Y a forcément une bonne réponse, un truc. Peut être qu'il veut que je dise « une clope », dans le fond. Aucun moyen de savoir. Je suis trop occupé à regarder mes propres yeux. Du coup je crie le seul truc qui me vient : la vérité.

« Ce que je voulais ? Mais j'en sais rien ! »

Furuga'th laisse quelques secondes de silence. Et le silence, quand on est paniqué, c'est insupportable, on ferait n'importe quoi pour le remplir. De plus, le démon imite mes propres mimiques de terreur, hilare. Il roule les yeux théâtralement et joue avec ses doigts. C'est aussi horrible que ça en a l'air.

Sa question n'a aucun sens. Comme si je voulais des trucs. Ça serait déjà donner de l'ordre au chaos. Moi je subis, je me mets pas à avoir des désirs, comme ça. Nuln flambe parce qu'elle doit flamber, parce qu'elle fabrique ses propres monstres. Du coup je réponds ce qui me passe par la tête :

« Ce que je veux... ce que je veux... le truc du contrat là ! La ville et les tas de gens. Le demi-millions là. C'est... c'est ça que tu veux entendre ? »

Ou alors il parle de ma vie d'avant avant ? Celle où il n'y avait pas Grand Père ? Ça a l'air d'être son thème de torture du jour. Sur les dernières années, mes souhaits étaient plus ou moins les mêmes chose que maintenant : « ne pas mourir ».
Mais avant ça ? Bah, ne pas me faire virer de mon village natal, j'imagine. Pouvoir annuler ma fugue des Collèges de magie (parce que, soyons honnête un instant, cette erreur de mes seize ans m'a coûté le reste de ma vie). Avoir de l'argent. Que les mecs auxquels je commence à m'attacher ne me quittent pas pour retourner avec leurs putain de bonnes femmes. Mais tous ces trucs là, j'y pense plus depuis longtemps...
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 11 sept. 2020, 17:42, modifié 1 fois.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Furug’ath était tout sourire. Il observait son Coësre se rouler par terre, avec cette même expression hilare, atrocement torturée. Son visage n’avait aucune expression naturelle. Par mimétisme, il tentait bien d’accentuer tel cil, telle petite pommette pour imiter un air de joie, mais la Créature qui singeait un corps humain n’avait aucune idée de la manière avec laquelle les êtres humains s’appropriaient leurs expressions corporelles.
Il était si puissant. Si écrasant. D’ordinaire, il paraissait plus détaché et rigolard. Ici, Reinhard pouvait sentir toute sa présence au milieu du pentagramme. Et ce n’était pas Morrslieb qui expliquait sa puissance. La Lune Verte était en train de rapetisser, et n’avait plus l’ampleur qu’elle avait pu avoir au cours de toute la nuit.
Furug’ath était puissant, parce qu’il avait le pouvoir d’écraser Reinhard, avec un simple geste.

Et pourtant, il n’en fit rien. Il ne tortura pas Reinhard pour lui prouver quoi que ce soit. Il se contenta de l’observer, avec un air fort ravi, et une once de curiosité.

« Quel étrange sujet es-tu, Grand Coësre. Une bizarrerie. Une énigme. Dans tout univers parfaitement logique et rationnel, cela ferait depuis bien longtemps que tu serais mort crevé dans un caniveau. Mais ton monde, même celui matériel, n’a absolument rien de logique et rationnel.

Il frotta ses mains, en pouffant un petit peu.

« Je te terrifie, n’est-ce pas ? Tu me crains. Tu as vu ce dont j’étais capable. Candiano, Mémé Gâteuse – ils ne sont que deux exemples d’êtres qui ont cru que mes cadeaux viendraient gratuitement. Il y en a eu des centaines avant eux. Mais toi… Toi tu es particulier. Tu te laisses flotter. Tu es baladé, lentement, d’un coin à un autre, à constamment déléguer les décisions importantes, comme s’il y en avait à prendre, des décisions importantes
Non, tu n’as rien de logique. Je n’arrive pas à te comprendre. Comment tu fonctionnes, constamment par impulsion, selon ce que tes tripes te disent de faire. Tu es un vieux croûton – et pourtant, tu es parvenu à convaincre des gens de tous les horizons à t’aimer, à te soutenir, à sacrifier leurs propres vies pour toi. Tu es un mage incompétent, illettré, qui n’a jamais lu un grimoire de toute sa vie, jamais étudié des composés chimiques – et pourtant, tu as vaincu des magistères plus puissants que toi encore, tu as fondé et transmis des maladies, et humilié des Magus qui ont vendu petit à petit des morceaux de leur conscience à la recherche de grandes capacités. Tu as agi au nez et à la barbe des religions, des sergents de nuit, et de la pègre.
Et pourtant, te voilà, à te rouler par terre, à moitié ivre, complètement incapable de saisir l’ampleur de ce que tu fais. Comment Mémé Gâteuse aurait fêté sa victoire à ta place ? Que fait donc Valitch en ce moment même ? »

Il se plia sur ses jambes, et posa une main contre sa bouche tout en baissant la voix.

« Je vais te faire une confidence, Coësre ;
Je suis dingue de toi.
Je suis ton plus grand fan.
Tu ne veux pas te servir du Chaos. Tu es le Chaos ! Tu es sa plus belle expression, immaculée 
Valitch peut bien saouler ses sycophantes dans d’interminables monologues sur l’importance que son minable Dieu Tzeentch voue à l’imprévisible – toi, tu es le véritable imprévisible ! Tu es au milieu d’une ville régie par les occultistes, où les sectes, les vampires, les mages noirs gangrènent la cité et toutes ses richesses à tous les niveaux. Et c’est toi qui vas tous les vaincre !
Et pourquoi ?
T’en sais rien. Tu sais même pas pourquoi tu fais tout ça ! »


Il se pencha et aida Reinhard à se relever. Le contact de ses mains avait de quoi terrifier – il était bien fait de chair et d’os, au milieu de ce pentagramme.

« Je pourrais te posséder, Coësre. À tout moment, je peux prendre ton corps et agir à ta place. Mais ce ne serait bénéfique pour aucun de nous deux. Tu as vu, les mouches autour de toi, tes plaies suppurantes ; te posséder, ça en coûtera, à ton esprit comme à ton corps. Te transformer en hôte exaltée, j’en ai la puissance, je peux te démolir comme j’ai démoli d’autres avant toi…
...Mais je ne ferai pas ça. Je n’en ai aucune envie. Je veux te voir faire. Je veux voir la manière avec laquelle tu déploies tes ailes. J’ai passé des siècles à chercher un élu – toute ma vie, j’ai cherché des érudits prometteurs, des chevaliers courageux, j’ai voulu corrompre ce qu’il y avait de meilleur dans l’Humanité. Mais non, c’est toi que j’aurais dû choisir, c’est toi mon plus bel enfant ! Un clochard illettré ! C’est toi l’héraut de Nurgle ! C’est toi qui vas ruiner pour moi et pour Pépé ce Continent qu’Archaon n’a pas su écraser ! »


Il tira la joue de Reinhard, avec un grand sourire.

« Non, Coësre. Je ne vais pas me jouer de toi. Je ne vais pas te faire des promesses ambiguës qui vont se retourner contre toi. Tout ça c’est bon pour les gars qui se prennent pour plus que ce qu’ils sont. Toi, tu as une pureté que j’apprécie. Que j’aurais tant aimer trouver chez d’autres.
Je vais te soutenir, dans tout ce que tu fais. Et j’ai beaucoup à t’apprendre. Utiliser des maladies, les répandre. Je vais t’apprendre à lire dans les grimoires, et te lier à d’autres sectateurs. »


Il passa ses mains dans le dos.

« Mais il faut que tu me dises ce que tu comptes faire.
Vas-tu vraiment fuir dans le Stirland ? Penses-tu que c’est vraiment la meilleure chose à faire ?
La gamine que tu as rencontrée là-haut, la mage ; Comment vas-tu la convaincre de s’attacher à toi ? Elle semble avoir un esprit plutôt bien entraîné. Elle a peut-être les mêmes failles qui ont pu faire céder les cultistes qui dansent autour de toi…
La magie était puissante lors de la nuit de Morrslieb. Elle t’ouvre de grandes portes. Mais dès demain, la Foi et l’Ordre réagiront. Ici est une pièce particulièrement importante, depuis ton sacrifice d’une âme juvénile à Papy. Il va falloir que tu multiplies ce genre d’icônes, à travers la ville – c’est ainsi que tu pourras le mieux canaliser la corruption.
La maladie que tu as répandu dans les abattoirs portera ses fruits dans les semaines à venir. Nuln va devenir un joli fruit. Tu verras. Ton enfant va prospérer. »

Jet pour convaincre un Démon Majeur d’un Dieu du Chaos de ne pas ruiner ta vie :
1, réussite critique.

Oui.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Le démon me relève avec mes propres mains. Il parle en souriant, d'un ton joyeux (avec ma propre voix, plus grave et rauque que ce que je croyais), et sa proximité physique me déplaît. Pendant qu'il parle de me posséder, il fait semblant d'épousseter une poussière de mon épaule. Il me tire la joue. Il me caresse les cheveux. C'est comme si il ressentait une espèce de... convoitise, à l'égard de mon réceptacle physique. Pas du désir sexuel bien sûr, plus quelque chose de l'ordre du prédateur affamé. Au milieu de mon ivrognerie et de ma fatigue, j'ai la trouille.

Furuga'th me parle d'Archaon. Je préfère ne pas relever. Comment je pourrais faire mieux que ce gars là ? Autant oublier. Je préfère pas penser à ça. Et pendant que je me fais cette remarque, je me rends compte que j'ai zappé au moins deux phrases de mon interlocuteur. Même si c'est un démon de Nurgle, lui aussi... il fait des putain de monologues ! Encore un ! C'est pas pour faire l'insolent, mais j'ai vraiment du mal niveau capacités cognitives brutes à suivre tous ces mecs verbeux. Enfin, si j'ai bien compris, il a l'air content. Je comprends pas ce que j'ai fait pour ça, mais tant mieux j'imagine.

Puis je sais pas pourquoi il en vient à parler du Stirland.

« Bah oui que je veux y aller ! C'est plein de gros attardés ! »

Je sens la perplexité du démon. Je la sens d'autant mieux qu'il l'affiche avec mon propre visage. Du coup je développe. J'explique, avec ton que j'emploie pour les étrangers et les débiles légers :

« Tout le monde sait que le Stirland c'est plein de gros cons qui baisent leurs sœurs. Et moi, si j'avais un arbre généalogique qui fait des croix, ben j'irais chez Grand Père... C'est quoi déjà le mot que tu aimes bien pour dire qu'on est foutu dès le départ et que rien s'arrangera jamais ?

- Le désespoir ?

- Ouais. C'est ça. Ben ils doivent en avoir à revendre là bas, à la campagne. Faut leur apporter la bonne parole. Puis t'inquiète pas pour la gamine, c'est une sorcière, du désespoir elle doit en avoir des caisses aussi. Je lui expliquerai bien j'te jure ! Mais je me disais que ben...le Stirland ça fait un bon endroit où attendre que le bordel se calme un peu et que la Maladie elle devienne grande.Se faire des copains en attendant, revenir en force après l'hiver, tu vois... Tu crois que la Maladie elle se souvient encore de moi ? »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 27 sept. 2020, 20:23, modifié 1 fois.
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Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
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- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
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Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
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- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Furug’ath tapa dans les mains du corps de Reinhard, tout en affichant un grand sourire satisfait.

« Mais bien sûr que ta petite maladie va se souvenir de toi ! Mais il faut qu’elle fasse son petit bonhomme de chemin. Je suis très confiant, c’est un joli petit chenapan qu’on a préparé toi et moi. Pas le plus beau ou le plus original des enfants de Papy, mais il grandira très vite ; Nuln est pleine de promiscuité, ta Maladie aura de quoi bien se nourrir.
J’ai hâte de la revoir à ton retour ! En attendant, va donc t’amuser dans le Stirland. Répands mon nom et ma gloire. Et en échange, je continuerai de te faire de beaux cadeaux. »


Il tapota la tête du Coësre, tendrement, comme il aurait pu le faire à un petit animal.

« Papounet veille sur toi, petit bonhomme. »

Son visage se mit à se liquéfier. Ses paupières se détachèrent pour révéler ses globes qui se mirent à fondre. Un millier de cafards perforèrent son épiderme et se mirent à virevolter à toute vitesse autour du cercle dessiné au sol. Il s’effondra dans un torrent de boue visqueuse. Et Reinhard se retrouvait à nouveau seul, devant l’autel de sa création.

Sa grande soirée était achevée. Il pouvait maintenant aller se coucher, heureux d’avoir ainsi promis Nuln à l’abominable.



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Le feu avait débuté tout près de l’Industrielplatz. La chaleur caniculaire de la journée d’été avait alourdi l’atmosphère, hâtant un peu plus les flammes qui dévoraient le torchis comme le bois des façades à colombage. Les cloches du temple Sainte-Jadwiga se mirent à tonner pour alerter la populace cloîtrée dans ses maisonnées, une cacophonie vite reprise par le beffroi de l’église Saint-Michael, puis le grand-oratoire Taal-sur-les-Deux-Rives ; Une symphonie de bronze intimant les Nulnois d’obéir aux honorables ordonnances du Wissenland de 1853 portant sur La Bonne Conduite À Tenir Durant Les Phénomènes Incendiaires. Terrifiés par les détonations de pistolets résonnant dans un écho assourdissant le long des rues, et terrorisés par la satanée Lune Verte éblouissant le ciel, bien peu de volontaires accoururent pour porter leurs seaux à remplir d’eau aux pompes municipales, afin de lutter contre la propagation du feu.
C’était triste pour le quartier de l’Industrielplatz. Il y aurait à prier Shallya pour le sauvetage de ses habitants. Et Morr pour leur repos.

Puis, le feu se mit à lentement lécher un toit de chaume et de paille, si bien qu’une minuscule poutre au 45 Hermannstrasse commença à se rompre dans un craquement démoniaque de bois. Cela faisait quatre ans que l’immeuble d’habitation du 45 Hermanstrasse faisait l’objet de demandes répétées d’entretien de la part de l’édile de quartier Dahler Schwartz ; Mais chaque année, au moment de soumettre son rapport devant le grand-voyer de Nuln, Schwartz recevait une petite missive à son domicile de l’Esplanade, contenant quelques lettres de changes d’une compagnie privée négociant des troupeaux de Longues-Cornes de l’Averland, et chaque année, maître Schwartz repoussait le moment où les autorités forceraient le propriétaire de l’immeuble à reloger ses locataires pour remettre en bon état la charpente.
La poutre traversa un étage, puis un autre, et s’effondra au milieu d’un appartement barricadé, occupé par la famille d’un cocher-vaguemestre du nom de Leon Hart. Il parvint à sauter par la fenêtre de sa résidence dans un effort désespéré de sauver sa vie, mais ne parvint qu’à se briser les deux chevilles au moment de se réceptionner sur la rue semi-pavée de l’Hermanstrasse. Ses enfants eurent la chance de tomber inconscients, asphyxiés par l’air vicié de miasmes de bois incandescent, avant que leurs corps ne soient offerts à l’éternité pour ne laisser que des cendres que les oblats de Morr ne sauraient enterrer.

Du 45 Hermannstrasse, la poutre détachée roula sur le pavage. Et, des projections d’étincelles atteignirent le petit relai de poste en face. De bluette en bluette, l’incendie parvint à atteindre Le Glaive du Duc, honorable auberge de la Faulestadt, établissement notoire à Nuln pour ses côtelettes de truies fumées, et son immense cave contenant plus d’une centaine de références de vins, bières et liqueurs.
L’alcool s’enflamma. Il se mit à atteindre toute la cave. Bouteille après bouteille, un maelstrom se mit à pulser sous la terre. Le propriétaire du Glaive du Duc voulu se réfugier sous la terre, ouvrant la porte de sa cave pour s’y cacher le temps que la ville daigne se réveiller pour venir le sauver.
À la seconde où il appuya sur la poignée de la lourde porte en bois de la cave, un infinitésimal appel d’air vint s’insuffler au milieu du maelstrom. Et le Glaive du Duc devint une boule de feu, un éclair, une explosion qui se fit entendre jusqu’au palais de la comtesse.

Et alors les bluettes devinrent un déluge. Et de toit en toit, d’ouvrage pourri en ouvrage pourri, de maison en torchis à entrepôt rempli de poudre à canon, de soufre, de charbon de bois ou d’alcool, d’erreur humaine en hasard malencontreux, Nuln tourna du vert au rouge. Et la Faulestadt devint l’Enfer.
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Le feu est l’ennemi de Nurgle. Le feu purifie. Le feu rend stérile. Le feu tue ses enfants. Les sœurs les plus éduquées et les plus superstitieuses du culte de Shallya apprennent à légèrement flamber leurs mains à la lueur d’une bougie avant d’opérer, une méthode heureusement encore peu répandue à travers les réseaux d’universités et les guildes de barbiers du Vieux Monde.
Sitôt née, Maladie était en danger. Reinhard pouvait le sentir. Sa conscience se berçait au milieu de l’aethyr. Il pulsait avec les derniers vents qui tournoyaient autour de la ville. Il cherchait son enfant entre les colonnes de fumées, et à travers la cime des hurlements de terreur des habitants du quartier. Tant de vies brisées. Il entendait les chiens gratter aux portes en bois pour sortir. Les enfants qui toussaient avant de s’effondrer. Des centaines de bouches qui hurlaient des appels au secours en cœur. Et des cloches. Toujours ces cloches. C’était là tout ce que la Foi avait à offrir à ces gens : Des cloches. Ce retentissement agité de flèches et de toits d’édifices, qui ne saurait sauver la moindre vie. Car le feu était devenu trop important. Et seule la sécurité du Reik et de l’Aver permettaient encore de soutenir les gens de Nuln terrorisés, qui pouvaient observer comment leurs voisins de l’autre côté du Große Brücke étaient promis à une mort des plus atroces.

Et Reinhard entendait quelques fragments décousus de voix au milieu de cette foule et de ces âmes qu’il se devait d’atteindre. Parfois, par mégarde, sa conscience entendait l’un d’eux avoir une pensée horrifiée, qui accompagnait la sienne.

« Il faut que je remonte le canal ! » se dit un capitaine d’un Loup Impérial, une de ces galères fluviales assurant la circulation du Reik. « Je peux encore évacuer des gens de l’Aubenstrasse si nous faisons vite ! »
« Si les flammes atteignent l’entrepôt de charbon d’Erhard, le quartier est foutu », songea la femme d’un équarrisseur, alors qu’elle accourait avec quelques rares volontaires pour éloigner les flammes à coup de seaux. « Shallya nous pardonne et Sigmar nous protègent ; Tout doit être fait pour que les flammes n’atteignent pas le charbon.
« C’est trop tard pour la sauver », osa se murmurer à lui-même un lâche alors que sa sœur l’implorait de retourner dans l’immeuble pour aller secourir leur mère. « Elle est âgée, elle est lente, et les gens vont se presser vers les navires pour s’échapper – il est déjà trop tard pour la sauver. »

Et au milieu de ce chahut, de ce brouhaha de ravage, Reinhard fut surpris d’entendre un homme pleurer encore plus fort que les autres. Il fut surpris de sentir une émotion encore plus viscérale, encore plus sincère que celles de tous ces orphelins et veufs en devenir. Il entendit un spectateur apeuré, et détruit.

« Mon usine ! » hurlait Karl Richthofen, bien en sécurité tout en haut de l’Esplanade noble. « Mon assurance ne me couvrira qu’à hauteur de cinq cent mille livres ! Comment vais-je honorer les commandes de l’Ostland sans mon usine ?! »

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À la recherche de Maladie, Reinhard fut enfin rassuré de le découvrir. Il était là où il l’avait laissé, bien dans les abattoirs de la ville de Nuln. Il avait pénétré la chair maturant des carcasses de porcs suspendues. Lentement, ses germes s’étaient propagées au bétail vivant, qui fuyait au milieu du carnage des guerres de rues entre truands Tiléens et brutes des guildes chartées. Sa marque se tiendrait sur le Mont aux Hobgobelins, dont la hauteur l’épargnerait du gros de l’incendie. Un îlot de corruption, que les flammes ne sauraient pas purger.

Reinhard pouvait rentrer chez lui. Flotter à nouveau vers le Dédale, en profitant du spectacle. Mais quelque chose le troublait. Quelque chose le touchait.
Une vieille amie. Une connaissance. Une femme arpentait les ruelles de la Ville-Nouvelle. Encore elle.

Sœur Emma. La chienne de Shallya. Comment faisait-elle pour respirer encore ? Reinhard l’avait laissée en vie sur la maudite galère de Furug’ath. Il avait permis à son maître de violer le corps qu’elle prenait pour un temple. Elle avait été couverte d’abcès, de nécroses, et de tumeurs. Elle aurait dû depuis fort longtemps faiblir. Ou se suicider. Mais non. La chienne était plus vive que jamais. Plus puissante que la dernière fois qu’il avait pu apercevoir ses rêves.

Emma remontait les mêmes rues que Reinhard avait parcouru au cours de la nuit. Et dans son dos, une demi-douzaine de pèlerins de Sigmar l’escortaient. Ces flagellants-ci n’avaient rien à voir avec ceux que le mage avait terrassés pour rendre service aux mutants : C’étaient de grands hommes, maigres, anorexiques, certes, couverts de traces de coups de fouets, dégoulinant de sang comme des boudins. Mais ils portaient des haches travaillées, et des massues couvertes de clous, et tout, dans leur allure comme leurs haillons, trahissait leur vétérance.
Emma remonta jusqu’au poteau sur lequel Reinhard avait dégouliné de l’acide. Et elle découvrit le carnage qu’on avait laissé derrière. En voyant ça, sœur Emma eut un instant de pause. Les Sigmarites derrière elle prirent une posture de combat, et se mirent à avancer tout autour, afin de quadriller le secteur et essayer, peut-être, de deviner ce qui avait bien pu advenir durant la soirée.

« Ici, l’un d’eux respire encore ! »

Emma se pressa. Elle éloigna le flagellant encore debout, pour se concentrer sur celui qui était mourant. Elle posa une main sur sa joue, et, lentement, invoqua quelques prières en Classique pour tenter de l’apaiser.

« Il n’a plus tellement de vie en lui », adressa-t-elle simplement au vétéran, avant d’à nouveau observer le jeune homme qui se trouvait être dans un sale état : L’une de ses jambes était brisée, retournée en deux. Une partie du visage lui manquait. Ses vêtements avaient été rongés, et la toile s’était mêlée à sa peau.
« Tais-toi. Ta salive va être très importante, fils de Sigmar.
Dis-moi qui t’a fait cela. »


Elle approcha son oreille de sa bouche couverte de cloques, afin de recueillir ses derniers murmures...

Jet de divination : 12, réussite de 2
Jet de résistance mentale d’Emma : 17, échec.

Lancement de sort divin d’Emma : 15, réussite de justesse.


Reinhard Faul était en train de prendre son petit déjeuner. Un plat de fèves cuites à la va-vite dans une vieille casserole rouillée. Se nourrissant après une longue nuit, il était seul dans la cuisine avec deux de ses acolytes : Heidemarie et Steiner, les lettrés de la bande, étaient en train d’éplucher les lettres que Faul avait subtilisé dans le coffre de la famille des Sansovino. Tout autour de la table, le magnifique butin de Reinhard : Une montre en or, un magnifique pistolet ouvragé, des petits sacs contenant des pièces d’argent ou d’or dans des quantités variables. De jolies choses qui fourniraient un magnifique pécule pour fuir confortablement dans le Stirland.
Mais c’était la paperasse qui semblait intéresser le plus les deux. Steiner se décida, comme d’habitude, à parler le premier, histoire de se montrer le plus utile.

« C’est une mine d’or, maître Coësre.
– Sommes-nous obligés de t’appeler Coësre ?
– C’est son nom, Heidemarie ! Merci de bien vouloir le respecter !
Comme je disais, maître Coësre, ce que vous avez réussi à dénicher est tout simplement fabuleux ! J’ignore ce que Dame Kassel espérait obtenir, mais il y a largement de quoi vendre pour très cher ! »


Il montra les papiers scellés à Reinhard. À ses yeux, ce n’étaient que des gribouillis que son cerveau était incapable de transcrire ou de faire sens. Aussi, Steiner eut la bonté d’expliquer.

« Sansovino gardait de quoi faire chanter quelques grandes personnes de la ville. Ces lettres, ce sont des preuves matérielles des liens de certaines grandes personnes de la ville avec la pègre ;
Il y a là la signature d’Arnulf Richthofen, un cousin du grand vendeur de canons de la ville. Et il y a également un assesseur du Parlement, ainsi que, pour la troisième, un chanoine de la curie de monseigneur Kaslain.

– Il y avait aussi une liasse de papiers qui sont des demandes d’aides de la part de Hondemar Haguenau, il me semble que c’était cette histoire qui intéressait le journaliste, le Kassel…
– Si ces documents étaient révélés dans la presse, la carrière du prévôt Haguenau serait finie. Je suis certain que c’est ce que les Kassel voulaient, et c’est tout.
Mais les trois autres lettres… C’est tellement énorme en comparaison de ça ! C’est une longueur d’avance effroyable, impossible qu’ils soient au courant ! »


Il semblait tout ravi de lui-même.

« Je t’explique, Reinhard- enfin je veux dire, maître ; Un riche plein aux as, un cureton, et un juge. Ces lettres, c’est des hameçons, des morceaux avec lesquels les faire chanter ! Avec ça, on peut faire libérer un des nôtres qui est tombé en prison, ou alors éloigner des répurgateurs qui nous font chier temporairement. On peut aussi vendre ces lettres, mais pas forcément qu’à la Kassel, y a des tas de gens qui payeraient pour l’avoir !
C’est comme si on avait des jokers dans nos manches, enfin ! Enfin on va pouvoir agir et pas juste subir ! »


Heidemarie approuva d’un hochement de tête.

« Nous allons nous occuper de récupérer de l’argent et des lettres de change. On achètera un bateau, et il faudra que tu choisisses qui viendra avec toi dans le Stirland, et qui restera ici à Nuln pour continuer les affaires.
– Avec l’incendie géant de la Faulestadt, notre virée dans les abattoirs pourra peut-être même passer inaperçue !
– Oui, mais tu es bien optimiste là-dessus, Steiner… Le feu n'est toujours pas éteint. Il risque de brûler encore des jours durant.
En attendant, on va tous faire un profil bas quelques jours. Il faut que tu donnes rendez-vous à Dame Kassel pour lui donner les papiers qu’elle voulait sur Haguenau, et que tu touches l’argent qu’elle t’avait promis – enfin, si tu lui fais confiance.

– Et il y a aussi la sorcière que tu as ramené…
– Oui. Elle n’est pas encore partie, mais je l’aie vue beaucoup louvoyer sur les livres que Mémé Gâteuse a laissé derrière elle. Il va falloir que tu lui parles. »
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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Steiner a l'air tellement content. Moi je suis en train de faire la tronche devant un bol de fèves et des monceaux d'or. Putain de gueule de bois. J'ai mal partout, l'impression qu'une charrette m'est passée dessus. Le clerc m'agite de la paperasse à la figure et je fronce les sourcils. Il parle très vite, sans doute à cause de l'émotion. Il va me falloir un petit moment pour procéder les informations. Je marmonne :

« On donnera à Valitch ce qu'on lui doit. J'y passerai tout à l'heure quand j'aurais plus envie de crever. »

Pas le moment de se mettre une Tzeenchie à dos ; trop mal au crâne pour ça. J'essaye d'humecter ma bouche pâteuse, dans un bruit répugnant de succion et de papier de verre. Je me sors les fausses dents de la bouche pour les rincer dans un verre d'eau. Elles sont très abîmées, ce qui est normal vu que c'est la pire qualité de prothèse possible. Ça fait belle lurette que je peux plus me taper un steack. Heidemarie et Steiner sont en train de s'enjailler à propos de nos réussites de la nuit. Je remets mes dents pour rétorquer :

« Nan, on est pas passé inaperçu. Emma a trouvé un des flagellants que j'ai tué juste avant qu'il meurt. Quelle merde...

- C'est qui déjà ? » Demande Steiner.

« Une prêtresse de Shallya qui a mal tournée. Elle faisait partie d'une secte illégale, on s'est croisée sur le bateau de Candiano là... je l'ai pas tuée. J'ai beaucoup rêvé d'elle, alors... enfin vous comprenez. »

Ça serait à refaire maintenant, je l'égorgerais sans hésiter - méthode que j'ai employé sur Giaccomo d'ailleurs. Marre des chieurs du passé qui viennent se venger. À l'époque j'avais été ému par son monologues intérieur sur son ex qui l'a faite cocu. Belle connerie. Faut vraiment que je me calme sur les femmes.
D'ailleurs, t'as remarqué comme j'étais entouré d'un type ultra spécifique de folles ? Mémé Gâteuse, Emma, Frida, Valitch, la petite sorcière dans la pièce d'à coté... c'est bien dommage. Pourquoi j'attire pas les grands types poilus et très musclés ? On pourrait faire des super actions maléfiques dans les bains pour hommes. Bah non. C'est les petite ambitieuses à fort caractère qui viennent me parler. Heureusement que j'ai Heidemarie et Ebba pour faire des pauses de temps en temps. Des fois je rêvasse à propos d'une nouvelle collaboration avec les Slaneeshis. Juste le temps de faire une soirée bien de là bas quoi... particulièrement quand j'ai la gueule de bois devant un bol de fèves avec les deux intellos de la bande qui me piaillent dessus. Je déclare :

« Je vais aller parler à la sorcière...enfin avant je vais aller vomir un peu, mais après c'est bon. »

Du coup je m'empresse de rejoindre une bassine quelconque et de faire comme j'ai dit.

La petite est en train de zoner du coté de l'atelier de Mémé. Elle est pas encore partie, c'est déjà bon signe. J'ai besoin d'en savoir plus sur elle pour savoir comment la faire rejoindre notre camp. C'est certes une fille, mais j'ai terriblement envie d'avoir une collègue de confiance. Si y avait un coup à jouer de ce coté là...

« Salut salut. »

Mon enthousiasme sonne moins bien que celui de Furug'ath parce que j'ai la bouche brûlée à la bile et des cernes noires – en plus du matériel de base déjà bien gratiné. Maintenant j'ai hâte d'aller sur le bateau juste pour faire la grasse matinée.

« Ça t'intéresse les bouquins ? Peux pas te dire ce qu'il y a dedans. Je sais parler le démon, mais je serais pas foutu d'écrire mon prénom en Reikspiel. Enfin j'ai su, mais j'ai oublié. C'était plein de boucles, me souviens pas dans quel ordre... »

Ferme ta gueule mon gars, concentre-toi un peu !

« Enfin bref voilà quoi. »

Je me frotte le visage comme un raton laveur pour me réveiller. Pour lutter contre la gueule de bois à mon âge, il ne reste qu'à attendre la semaine prochaine que ça aille mieux. Je reprends :

« Du coup, euh... ça va la vie tout ça ? »

Mais quel con.
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 27 sept. 2020, 20:24, modifié 1 fois.
Raison : +5 XP / Total : 135 XP | Total : 16 XPm
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
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- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Sigrid sursauta en voyant un Reinhard bien trop guilleret la rejoindre. Elle sembla très mal à l’aise, visiblement un peu trop incertaine de ce qu’elle devait faire, avant de lever sa main pour faire un signe.

« Heu… Bonjour. »

Elle observa à nouveau les livres, du coin de l’œil. Il ne fallait pas être particulièrement observateur pour remarquer que depuis qu’elle avait mis les pieds dans la planque, elle ne pouvait pas s’empêcher de les zieuter.
Elle restait debout, bras croisés, louvoyant près d’un mur. Et elle se permit alors de faire une remarque, sans doute l’euphémisme le plus débile que Reinhard ait entend depuis bien longtemps :

« C’est, heu…
C’est un peu sale ici. »


Elle disait ça alors que de la mousse et des champignons poussaient sur les murs, qu’une fuite d’eau usagée à l’étage coulait un mélange pisse-crottes directement sur le plan de travail de la cuisine, et que trois ou quatre chats baveux et borgnes se léchaient l’anus sur un tabouret ou un coin de table de la pièce.

« Mais la blonde là, Heidemarie… Elle est très gentille. J’ai eu un petit déj’ comestible et des draps… Qui puent moins que ce dont j’ai l’habitude, de façon surprenante. »

Elle tenta un petit sourire un peu gêné, toujours en restant debout près de son morceau de mur. Elle semblait visiblement bien moins fière ou aux aguets que la nuit dernière, lorsqu’elle n’avait pas hésité à menacer puis défier un Reinhard bien occupé à massacrer la ville de Nuln.
Elle passa même une main dans ses cheveux, avant de placer ses doigts dans son dos.

« Tu es…
Je… Je sais pas comment dire ce que je veux dire. Et puis pourquoi je tutoie ? Je…
Vous observer me fait très mal. À la tête. Y a comme… Comme quelque chose de très, très puissant qui vous suit. Ça fait très peur. »


Elle tordit ses lèvres.

« J’ai pas encore été enchaînée à un poteau pour que vous vous amusiez à m’égorger avec vos sectateurs et vos mutants, donc je pense que c’est déjà un bon début, mais…
…Mais vous êtes pas des gens bien recommandables, hein ? Pas vrai ? »

Jet d’intelligence : 16, échec, pas d’informations supplémentaires
Jet de conscience de la magie : 19, échec. Pas de remarques à faire.
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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

La petite n'avait pas sa langue dans sa poche quand elle sortait d'une tuerie de masse, maintenant elle semble comme intimidée. Peut être qu'elle n'a pas l'habitude de faire la conversation. Ça serait logique si elle sort d'un des Collèges. J'y connais pas grand chose, mais je sais que ce ne sont pas des lieux où on profite de la vie et où on fait des rencontres. Plutôt un coin pour manger du gruau (froid) et lire des manuscrits austères (dans une grande salle glacée). Elle me demande des trucs bizarres. J'essaye d'être plus attentif à la magie, mais la gueule de bois fait un gros brouillard dans ma tête et j'ai du mal à réfléchir. Je réponds :

« Tu parles du démon ? »

Je balaie son inquiétude d'un revers de la main.

« Ne t'en fais pas, c'est après moi qu'il en a. Je crois pas que je puisse « l'éteindre », désolé pour le mal de crâne. Ou alors c'est Emma ? Valitch ? Sigmar... ? T'as pas vu Sigmar hein ? Hein ? »

Je regarde pas dessus mon épaule. Je vois pas de marteau flotter dans les airs ou un grand type me gueuler dessus, il est pas là. Pour l'instant. Je pousse du pied un coin de tapis, si jamais il se tapissait là dessous. On est jamais trop méfiant avec Sigmar. Ça me demande beaucoup de maîtrise de moi pour ne pas soulever tous les coussins à la recherche du faux-Dieu - j'essaye de pas passer pour un barjot là.

« Enfin ouais, désolé, la nuit a été longue... je transmettrai tes compliments à Heidemarie, au fait. Pour répondre à ta question, je crois que le tout-venant dirait pas qu'on est « gentils », ouais. J'ai jamais trop cogité le truc sous cet angle là, mais voilà. Faut être honnête. »

Ça ne me semble pas une bonne façon de terminer mon explication, alors je continue, désespérément :

« Les chaînes et les égorgements c'est pas trop le programme non plus, cela dit. Tu peux trouver des paquets de groupuscules, de sectes, de machins, qui se feront un plaisir de t'aider pour ça, mais chez Grand Père c'est pas l'ambiance, non non non. Enfin je te dis pas qu'on tue personne, mais on joue pas avec quoi. Nous on est plutôt un groupe de gens qui veulent qu'on leur foute la paix.... attendre la mort... enfin, pas en glandant non plus... je sais pas comment dire ! Tu en poses des questions ! »

Je me gratte l'occiput, à la recherche d'un monologue convaincant. J'en trouve pas.

« Pourquoi ils t'intéressent, les bouquins ? Tu connaissais Mémé ? »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 27 sept. 2020, 20:24, modifié 1 fois.
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Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Heu… Qui ça ? »

La jeune Sigrid semblait véritablement chercher à suivre les noms que Reinhard lançait à la volée. Mais en réalité, loin de le comprendre, il était très clair que c’était plutôt une méfiance teintée de frousse bien primaire qu’il l’habitait. Elle ne s’était toujours pas assise – elle demeurait toujours là, debout, prostrée dans son coin. Au moment où Reinhard s’était même mis à hausser la voix, lorsqu’il ne sut pas expliquer le grand projet de sa secte, elle eut même un petit hoquet de panique.
Elle regarda à nouveau les livres que Reinhard venait de désigner. Et elle fit semblant de ne pas voir de quoi il parlait :

« Non… Non je ne la connais pas. Je… Je jetais un coup d’œil. C’tout. »

Elle ne mentait pas sur sa première phrase. Mais sur la seconde, il ne fallait vraiment pas être expert en micro-expressions faciales pour se rendre compte qu’elle était en train de servir un bobard éhonté à Reinhard. Tout le monde, même Heidemarie, avait pu voir depuis hier la manière avec laquelle elle n’arrêtait pas de zieuter les livres.

Peut-être avait-elle décelé, ou deviné une réponse chez Reinhard. Parce qu’elle se sentit forcée de se justifier, en sur-enchérissant.

« C’est que… C’est que ça a l’air d’être de… De sacrés bouquins.
En fait, ça m’étonne même qu’ils soient là, sur le rebord d’une cuisine dans une petite maison juste au bord du Reik. Je veux dire… Je…
‘fin je sais pas, j’aurais imaginé ça caché dans une sorte de tunnel sombre, gardé par des démons, pas… Pas juste une pile, comme ça, comme si c’était des livres de cuisine. »


C’étaient en quelque sorte des livres de cuisines. En tout cas, c’était le genre que Mémé zieutait alors qu’elle remplissait son chaudron.
Sigrid prit une grande inspiration.

« Pourquoi m’avez-vous sauvé la vie ?
Vous avez attaqué un magister Impérial et une répurgatrice de Sigmar. Ils vont vouloir vous traquer maintenant qu’ils ont vu vos pouvoirs. Et les gens qui me poursuivent, ils en ont… Ils en ont sacrément après moi. Avant de quitter le collège Gris, j’ai… Disons que je leur ai donné des raisons de vite me rattraper.
Je sens comme si je vous étais redevable, et en même temps…
En même temps je sens une âme en train de hurler dans la cave. Une âme incomplète. Un bébé. »


Elle se donna une mine faussement hargneuse. Avec sa gueule de jeune fille, ça avait du mal à être crédible.

« Est-ce que vous attendez quelque chose de moi ? »
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Reinhard Faul
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Re: [Reinhard Faul] Le Grand Coësre

Message par Reinhard Faul »

Je regarde les livres. Je n'ai jamais pensé qu'ils pouvaient avoir une quelconque valeur, mais la petite sorcière en parle comme je parlerais d'un tas d'or en train de traîner par terre. Peut être que je devrais les ranger aillurs... mais personne a jamais prévu de garder quelque chose de valeur dans le coin. Y a pas de coffre magique garder par les démons. À la cave c'est trop humide...
Sigrid parle de Petit Karl. Mon regard se durcit. Je serre le poing. J'ai brièvement envie de lui en coller une dans la bouche, puis ça passe.

« Il hurle pas ! Il hurle pas ! Il... il attend. Il attend la fin des temps. Quand tout l'univers sera mort il sera un roi. Voilà. »

Je me passe la main sur le visage.Tuer un petit enfant, c'est le genre de chose qui corrode pas mal une âme. Heureusement que j'ai plus la mienne hein ?

« Il était en train de mourir. Sa mère me l'a vendu sans lui avoir donné de nom. Certaines personne sont baisées dès le départ, lui il est puissant parce que c'était le plus baisé d'entre tous... puis pourquoi t'as massacré toute une auberge si t'aimes pas que les gens meurent ? »

La conversation tourne pas comme je le voulais. Je pensais pas qu'elle allait me reprocher Petit Karl. Pour moi c'était acquis, c'est une petite sorcière maléfique qui tue les gens. Et les bébés c'est hors limite ? La blague. Je suis bien embêté, donc je décide de changer de sujet, pour un qui me met plus en valeur :

« On peut pas vraiment dire que j'attends des choses de toi. Je peux pas te forcer à me vendre ton âme ou je sais pas quoi, c'est des décisions qui se prennent tout seul. Je t'ai sauvée la vie parce que... bah, pour des raisons un peu connes, faut dire. »

Je m'enfonce. Je ne suis pas doué pour parler de sentiments aux filles. Ça m'arrive rarement d'être gêné à propos de quelque chose, mais je répugne à admettre que ce n'est ni le pouvoir, ni l'argent, ni l'envie de détruire Nuln qui m'ont motivé. J'explique en me tripotant la barbe :

« Baaaaaah tu vois je suis tout seul ici... le seul qui peut voir de la magie. J'ai jamais foutu les pieds dans un Collège, je me suis enfui avant. Cette nuit, j'ai traversé un océan de cadavres, j'ai discuté avec des êtres que je ne peux pas raconter aux autres tellement on y croirait pas. Et puis je me balade, je vois une petite sorcière qui essaye de fuir des mages officiels et tout ? C'était, beeeeen... »

Le « beeeeeeen » veut dire que chez Grand Père, on aime bien les gens. Sincèrement. On s'intéresse à eux. Je ne veux pas faire du mal à Sigrid parce que j'ai aucune raison pour ça. Mais je peux pas lui dire « tu veux être mon ami ? », ça serait tarte...

« PUTAIN KURT ! »

Je chope un des gros bouquins (sous les yeux effarés de la petite) pour faire un tir bien ajusté sur le crâne du vieillard. Il s'enfuit en faisant ses gémissements habituels.

« Il arrête pas de venir rôder ! Il vient piquer des trucs dans ma chambres, comme mes restes de bouffe. J'en ai marre des cinglés ! »

Et encore, il s'est pas mis à se branler en regardant fixement le mur, loué soit Grand Père. Je ramasse le bouquin d'un air coupable.

« Il est pas abîmé hein... »

Je repense à la fois où j'ai failli les cramer, un soir où il faisait frisquette. Le seul truc qui les a sauvés, c'est que les napperons et les tableaux moches brûlent mieux. Et ils ont de la valeur hein ? Il faut peut être mieux que j'éloigne la petite du bureau. Quand j'y pense, elle a eu toute la nuit pour les voler... mais elle sort du Collège Gris. Peut être qu'elle a déjà remplacé les livres par des doubles en or qui vont se changer en plomb à minuit... on entend des tas de légende sur ces gars là. Il paraît qu'ils peuvent t'enlever ton slip sans que tu t'en aperçoives. Et je suis pas assez con pour filer des secrets de la secte à une fille qui a même pas donné son âme. Sinon je lui aurais déjà proposé de me lire les bouquins à voix haute. Comment la détourner de ça ?

« Tu veux visiter le jardin ? T'as pas pu hier, il faisait nuit. Tu vas voir, c'est très beau. »

Je la traîne dehors – après avoir passé un manteau, parce qu'il commence à faire frais le matin. Le jardin est dans son état habituel. Il n'est pas très grand. Mémé avait planté quelques buissons qui mangent la moitié de l'espace, beaucoup de petites créatures viennent s'y faufiler pour y mourir tranquille. Les ordures prennent le reste. En se tenant à l'intérieur, on a la place pour faire deux pas dans n'importe quelle direction. A l'arrière il y a un potager pour les bricoles intéressantes aux potions, et des immeubles à moitié en ruine qui bouchent le passage. Ce n'est pas un lieux très intéressant. Mais il est bien caché.

Le jardin ne donne pas sur une rue, mais quelques abris en bois misérables. Ce bidonville très étriqué est bâti dans l'ancienne cour d'une écurie de louage. Il y a beaucoup d'endroits de ce genre à Nuln. Tous les terrains vagues, tous les espaces libres, sont remplis de petits cabanes montées à la va-vite. Les horizons sont bouchés par les manufactures et les maisons bâties sur la hauteur pour gagner de la place... et la fumée de l'incendie de la nuit.

« Ah putain ouais, c'est vrai que tout a cramé. J'espère que j'ai pas parlé en dormant. »

L'air sent très mauvais, il porte beaucoup trop d'information. L'odeur est présente à l'intérieur aussi, mais avec le vent et les cendres on s'en rend mieux compte. Et ça a dû être une putain d'énorme flambée parce que d'ici, je vois même pas le moindre morceaux de charpente brûlée. C'est pas depuis le fond de la cuvette que tu vois le mieux Nuln, à cause de l'entrepôt abandonné et de toutes les anciennes maisons de riches en ruine qui sont plantés devant.
Dans le temps, y a longtemps, quand tous les bourgeois ne s'étaient pas encore enfui en hauteur, le quartier aisé changeait d'endroit d'un siècle à l'autre. Ce qui explique certaines incongruités architecturales dans la Faulstadt. Personne achète tellement rien dans le coin qu'on peut avoir une maison écroulée et abandonnée pendant deux cents ans. Et y a pas que les baraques ! Certains bâtiments administratifs, énormément d'écuries, des auberges, des boutiques... et je connais au moins un hospice abandonné. Du coup y a des gens qui se bricolent des cabanes dans ces vastes espaces à l'abri de la pluie. C'est ce que regarde Sigrid actuellement.

Au delà de la petite clôture du jardin de Mémé, c'est le petit bidonville des cultistes qui n'ont nul part où aller. Il n'y a pas encore grand monde. Beaucoup de vieux, beaucoup de cinglés, mais pas que. Des vétérans de guerre – une richesse dont Nuln abonde. Énormément de gens avec des bébés malades – parce que Grand Père traîne beaucoup autour des jeunes enfants. Quelques personnes, comme Heidemarie, qui détonnent dans le paysage. On voit d'ici une dame âgée avec une robe et des bijoux de prix, assise à coté d'un gars en chemise qui crache son cancer dans une bouteille de bière vide et qui reboie après. Elle a l'air contente. Un jeune homme avec une épée au coté allongé sur une serviette qui regarde les nuage.

« Approche pas du clébard. Il a la rage. »

Pas loin, il y a un chien miteux enchaîné à un piquet. Il ne remue pas la queue. Il n'aboie pas. Il est comme figé, et il se chie dessus de temps en temps. Je sais pas qui a ramené ça là. J'essaye de trouver un truc intéressant à commenter :

« Les gars dehors ils font les petites mains. Y s'occupent des bricoles. Tu vois, quand une recette demande de la merde de marin ou je sais pas quelle connerie ultra spécifique, ils vont me chercher ça. Ils sont très doué pour dénicher de la merde. Y y en a un qui m'a ramené de la terre de dessous un gibet l'autre jour. »

Bon, on a assez fait la discussion sur les cultistes. Parlons de choses plus intéressantes :

« Tu veux pas me raconter pourquoi tu t'es enfuis du Collège Gris ? Tu vas rejoindre des amis quelque part après, c'est ça ? »
Modifié en dernier par [MJ] La Fée Enchanteresse le 27 sept. 2020, 20:24, modifié 1 fois.
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Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

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- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
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- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
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