[Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

Contrairement aux attentes de Snorri, la gueulante ne vint pas. Rollon, fortement professionnel, n'écoutait déjà plus le jeune ingénieur coupable. Avec une habileté et une vivacité qui trahissaient des décennies de profession il observait la profondeur des plaies et les projectiles logés dans les chairs, surtout les éclats. Quand une rapide analyse fût faite il gueula:

-"Toubib!"

La voix de Patok retentit depuis l'autre salle. Un échange de cris s'ensuivit:

-"Si vous vous mettez tous à claquez en même temps on va pas s'en sortir! S'passe quoi?"

-"Y'a le p'tit qui a tiré un cadeau de l'aîné, il a pété le bidon des camarades avec. Court-sept, long-trois, court-deux!"

-"Tu t'occupes de court-deux et c'que tu peux sur court-sept, j'finis avec Skalf et j'arrive!"

Le brise-fer hocha la tête en silence et attrapa la sacoche qu'il avait à la ceinture, autoritaire il ne laissa aucune réplique possible à Snorri:

-"T'allonges ton manteau, tu te mets sur le dos et tu tiens ça dans ta grande bouche, j'veux pas entendre un pet pendant qu'je bosse."

C'est sans doute un peu anxieux que notre héros put découvrir une large bande de cuir bien épais et parsemé de petits trous qui lui fût fourrée entre les chicots. Rollon, laissant le patient s'installer, attrapa un couteau exceptionnellement fin ainsi qu'une paire de petites pinces. Les instruments étaient propres et bien entretenus, sans doute davantage que ceux d'un médecin moyen dans l'Empire.

-"Ca va piquer, tu vas appeler ta mère, tu vas appeler les ancêtres, mais c'est pas grave. C'qui compte pour toi c'est qu'dans dix minutes j'ai fini."

Et la boucherie commença.

Sans être une brêle dans son domaine, difficile de dire que Rollon était un véritable expert, sans doute était-il plus proche du chirurgien-barbier que du grand spécialiste du soin. Homme de terrain et d'action il semblait pourtant avoir les gestes basiques dans ce genre de situation. Snorri avait, de plus, eu beaucoup de chance, n'ayant été que peu impacté par les morceaux de projectiles.
Malgré cela la douleur était intolérable. La lame qui s'abattait dans les entrailles du nain était comme un tison placé dans les chairs, un cauchemar éveillé. Le sang giclait alors que la pointe faisait sauter les éclats, que les pinces récupéraient le bout de métal qu'enfin des épingles et du fil vinrent suturer cette plaie béante sur un ventre gras. Peut-être le pire moment de sa vie.

Et encore était-il chanceux! Deux éclats seulement à récupérer, facile, rapide! Mais sept? Le pauvre Gungni n'avait pas mérité tant. A vrai dire si les cris d'appel des nains n'avaient pas rameutés les pires horreurs des souterrains, les hurlements d'agonie du jeune courtaud y feraient. L'opération n'était pas finie quand le reste de la compagnie arriva. Skalf portait à la gorge un immense bandage de tissus accroché par des lanières de lin. La tâche de sang était importante et, plus inquiétant, une substance verdâtre semblait s'être mêlée à ses fluides corporels. A part ça il marchait correctement et semblait dans une certaine forme si on oubliait son air absent.

L'opération de Sigmar n'aura nul besoin de description tant Patok eut à travailler profondément dans les chairs. Tout ce qu'il y a à retenir c'est que le médecin eut à lutter une véritable bataille pour sauver son patient de l'étreinte de Gazul. Finalement, après près d'une heure d'opération il annonça, sobre:


-"J'parierais pas ma barbe qu'il pourra marcher à nouveau un jour."

Snorri put sentir sur lui les regards des brises-fer mais surtout de Gungni. Le futur infirme dormait, plongé dans le coma par la douleur. Un terrible spectacle de sang sur son corps.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Tiens, il ne se passe rien. Pas de soufflet, rien. Bon, bah ça ne doit pas être si grave...
Après tout, si c'est des costauds, ils ont dû en voir des écarts de conduite. Mouais, ça devrait aller avec eux, ils ont certainement vu pire, et plus longtemps que moi. Voilà qu'il se met à inspecter les plaies et les machins. On n'est pas sensé laver les gens avant de les opérer ? Enfin, je ne sais pas, et la médecine dans tout ça? On fait ça comme des gorets, façon Umgi de taverne, c'est ça ? Ah bah qu'ils y viennent alors, à me dire que c'est moi qui ai charcuté tout le monde et qu'il leur ait refilé les trépanées ou la vesse-de-chien. D'accord, le tir a amorcé trop près, mais celle-là ce n'est pas de moi. Ils ont les connaissances qu'il faut au moins ? Nan parce que bon, s'ils y vont à sec et à l'acier froid, ça va déchirer tout l'attirail de.... Bah de tout le monde en fait. Hm. On verra bien.
Ah ben tiens, c'est bien cela. On démarre à froid, et à l'acier sec. Ah, si les tordus reviennent, ils vont bien se marrer de mon exploit, tiens ! Bon, on va s'étendre... Mais j'suis sûr que ça aurait été plus malin de retourner au moins aux escaliers avant de nous étripailler au stiletto. J'ai l'impression d'être au barbier, c'est dire l'ambiance que ça me colle... Et qu'est-ce qu'il me -Vuuch avec chon cuir 'e chef ? ... Et pourquoi je me suis mis à penser comme si j'avais la bouche pleine. Je ne suis pas en train de parler à quelqu'un bon sang, je suis en train de réfléchir, et même pas à voix haute. Ca y est, je me paume dans mes pensées. Oh pétard, il attaque la découpe. Oh bon sang, bon sang, bon sang....


[Afin d'éviter la salade très massive d'onomatopées, complétée par des injures diverses et variées qui n'auraient pas trop de sens ni de logique, passons ce petit instant fort peu agréable et fort peu instructif ou élogieux à propos du vocabulaire de Snorri, et concentrons nous un instant sur ce qui compte vraiment ici : l'hygiène. Car oui, l'hygiène, c'est important quand on ne veut pas se déliter en 30 secondes. Les gens de Remas avaient bien des thermes où ils raclaient la saleté à grands coups de rabot en bois ou en métal, et c'était plutôt fonctionnel à leur époque. Donc au lieu de se moquer des gens qui vont aux thermes, essayez de ne pas vous faire devancer par des gens qu'on imagine tous en toge, morts il y a des siècles. Sur ce, revenons vers le petit Snorri. ]

Aaaaaaaah... Sainte Valaya, que quelqu'un me porte secours... J'ai même plus les mots qu'il faut pour décrire le quadrillage qu'il vient de me graver sur les viscères... Ah, pour sûr, j'achète des vêtements plus costauds dès qu'on est remonté à la surface. Comme ça, si je refais des âneries, j'en prendrai moins dans les dents. J'ai bien cru que j'allais me dégnaper mes chicots, avec ses histoires de cuir. Pour sûr que j'ai laissé une couche sur l'épaisseur tannée. 'faudra que je recompte mes dents aussi, histoire d'être sûr que j'ai pas pété un truc en mordant là-dedans... Ah pis voilà qu'il rattaque sur l'autre à-coté ! Nom de nom qu'il y va fort ! Si j'avais la force de gueuler, j'lui dirais bien que ce n'est pas un gigot d'agneau qu'il est en train de tailler, mais là... On va tourner la tête, tiens, ce sera mieux.

...

Mouais, bon, ça n'enlève pas vraiment le bruit ambiant. J'peux toujours deviner ce qu'il lui arrive, au compagnon.

Alors, par contre, après mûre réflexion, cet ouvrage souterrain manque clairement d'entretien. Y a rien qui va, hormis le format d'origine. De ce côté ça dégueule, là ça commence à pencher, la pierre juste au-dessus à l'air rayée ou demi-fendue, ... Et si je ne me plante pas, l'appentis là-bas est en train de s'arquebouter ou de glisser à cause des écoulements. Dans quelques années ça va décaniller tout ce qu'il y a au-dessus. Bonjour le respect pour le travail artisan. Ca en dit long sur les considérations de Madame la Comtesse à propos des Guildes et des Quartiers étrangers, tiens... Tsss... Faudrait que j'en touche quelques mots à Père, entre deux discours moralisateurs ou deux volées d'aplomb. Ah, tiens. J'oubliais un détail sur la remontée...

On va devoir faire un rapport à Mornin...

Ouuuuuh la bonne demi-heure qui m'attend... Hmmm, oui, je sens que je vais me faire dénoncer bien comme il faut, avec les chouineries et tout le bazar, puis qu'on va me refiler toutes les merdes sur le dos. Il manquerait plus qu'on me dise que je cause du tort à mon paternel, tiens. Comme si c'était moi qui avais voulu que je descende dans ce repaire de pouilleux et de crasse consciente, hein. On ne va pas m'accuser d'avoir fait mon boulot quand même ? Mouais, j'sais pas pourquoi je me fatigue à imaginer des ripostes ou des réponses, puisque je pense que j'aurais pas le droit d'en placer une, ni de dire un mot pendant qu'on va me coller tout les maux du monde sur la tronche. Ah les deux compères, ils vont être fier tout d'un coup, hein ? Ah, quand il va falloir poucaver, va y avoir du monde, hein? Pour se sortir les mains des poches et dérouiller des affreux, on se fige et on se vide les tripes, mais quand il faut couiner parce que celui qui a agi a gaffé, ah là, ça va être autre chose ! Tsss, si ça se passe comme ça, ils ont qu'à retourner faire des chaudières et des théières tiens. Ca leur fera une belle carrière, à ces trouillous.

Tant pis si j'me prends des taloches et des truelles pour ce que j'ai fait. J'ai tué personne, sauf ceux qu'allaient nous bouffer. Et j'y tiens bien à ce détail : nous bouffer. On m'a collé à l'armement à L'École Impériale, si j'me trompe pas. Certes, je n'ai pas fait beaucoup de choses liées à cela, ou bien j'ai mal compris ce que cela voulait dire, mais au moins, les Umgis ne m'ont pas refilés des traîne-savates ou une expédition "d'apprentissage dans les égouts". S'ils me gardent dans les forges du Mighdal-Bar, ça me sera bien assez. Si on me dégage à bottes dans le train, j'retournerai chez les Umgis et leurs méthodes hasardeuses, tiens. J'leur montrerai deux-trois bricoles que j'prétendrai avoir vues en chemin, et on me foutra vite la paix. Ils sauront jamais que c'est du vent, et vu l'intérêt qu'ils ont pour les choses bien faites, le premier à tester va se faire sauter une paume, pour sûr.

J'm'en vais leur montrer, tiens. J'm'en vais leur montrer qui sont les traînes-savates. S'ils me dégagent, les Umgis viendront me cajoler dans une décennie ou deux, maximum. Et ce ne sera pas plus mal. La camaraderie, quelle idée... Est-ce que les maîtres ingénieurs font preuve de camaraderie entre eux ? Je ne crois pas, non. Qu'ils soient la fierté de leur forteresse d'origine, soit. Qu'ils soient l'élite de la Guilde, soit. Mais qu'on ne vienne pas me vendre qu'ils sont tous copains, tous gentils entre eux, et qu'ils se font des cadeaux. Ces gens-là, c'est le progrès incarné. Et le progrès, c'est pas une visite pédestre. Faut grimper, faut cravacher, s'instruire autant qu'on peut, pour avancer. Et j'compte bien grimper au-delà de tout ce ramassis d'apprentis et de frotte-latrines, que ce soit du coté de mes origines, ou dans ma nation actuelle. J'suis le seul Sturillson à être né hors des Forteresses, ou bien trop jeune pour être considéré comme tel, ou je sais pas quoi. Puisque c'est la loi, tant mieux. On va jouer selon les règles. Contrairement à tous ces tâche-culottes, j'ai deux chemins devant moi. Et j'compte bien aller le plus loin possible.

Il ne faudra pas se remettre à chouiner quand j'aurai atteint ce que je veux. Parce que j'atteindrais ce que je veux, que cela leur plaise ou non. Je le ferais juste pour leur arracher la gueule, à tous les merdeux, Umgi ou non, qui se sont moqués de moi. Quitte à m'en scier une patte que j'atteindrai ce que je veux. Et ça, Père ne pourra pas me dire que c'est une mauvaise chose. Que je soit d'un coté ou de l'autre, au fond, ça lui importera peu, tant qu'il trouvera de quoi tirer de la fierté de ma personne.

Enfin, je crois...
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

L'arrivée à la surface se déroula vite, trop vite peut-être au goût de Snorri pour lequel la profondeur des égouts semblait être un abri salvateur devant la prévisible punition à venir. Pourtant l'obscurité frappait déjà Nuln l'Industrieuse en cette fin d'après-midi d'automne, alors que le vent frais courait sur les toits et dans les rues, laissant les morts-de-faim grelotter en silence, dans l'indifférence complète des puissants. Depuis l'opération à vif de Sigmar les brises-fer s'étaient fait silencieux, froids et durs comme de la pierre. Rollon et Fimir portaient à bout de bras le pauvre cadet dans le coma, laissant leurs collègues prendre la défense du groupe malgré la mauvaise blessure de Skalf. Gungni avançait en serrant les dents, geignant entre deux pas que la vie était injuste et que quelqu'un paierait pour ça. Personne n'osait le contredire. Au passage notre héros fût rapidement désarmé, devenu trop dangereux en l'état.

Dans les rues non plus ils ne passèrent pas inaperçus. Ce groupe de nains lourds, armurés comme des forteresses, l'air sombre réfléchissant la colère sourde qui envahissait leur âme. Les badauds se pressaient pour dégager le passage, les patrouilles tournaient avant de les croiser, les bandits et voleurs fuyaient les lieux à toute jambe comme si Morr lui-même était à leurs trousses. Bien sûr au rythme d'une marche soutenu les quartiers Sud du Schwarzrauch où vivaient la majorité du millier de nains de la ville. Pour autant, contrairement à ce que Snorri pouvait attendre de la suite, ce n'était pas chez Mornin qu'on l'emmenait, ni chez son père. A la place, arrivé au croisement de la Rue des Forges, Thorin prit la place de Rollon, ce dernier posant une main ferme et sans appel sur l'épaule de l'apprenti.


-"Toi, tu viens avec moi."

Sans admettre de réplique le brise-fer poussa durement son vis-à-vis et laissa là le reste du groupe, se concentrant sur son prisonnier. Car c'était le mot: partout dans le quartier les regards se tournaient vers eux, les murmures fusaient:

-"Par ma barbe, c'est le petit Sturillson non?"

-"De la mauvaise graine que celui-là, les umgis lui ont retourné l'esprit..."

-"Faudrait prévenir son père..."

-"Que les Ancêtres aient pitié de lui, quoiqu'il ait fait..."

Et bien d'autres encore. Impassible, Rollon se tenait silencieux, guidant Snorri à la pointe d'un pistolet jusqu'à arriver à un bâtiment étroit et sombre, tout en pierre. Un endroit où nul n'allait jamais et qui se trouvait gardé par un nom en armes qui jeta un regard oblique aux nouveaux arrivants.

-"Qui va là et pour quel motif?"

Le professionnel des tunnels lui répondit de mauvaise grâce:

-"Rollon Nattarich, brise-fer de profession. J'amène le prisonnier Snorri Sturillson pour qu'il soit enfermé en attendant le jugement du conseil."

L'étonnement passa dans le regard du gardien qui ouvrit la porte de bois massif derrière lui à l'aide d'une clé tout aussi épaisse.

-"Tu le colles dans la troisième cellule à droite, en rentrant. La première vide."

A l'intérieur une petite salle de garde dans laquelle deux nains en équipement léger, équipés de matraques, jouaient au dé en buvant de la bière à grande lampée. Ayant sans doute entendu les bruits à l'extérieur ils ne parurent pas particulièrement surpris de voir le duo rentrer et Snorri se vit montrer sa nouvelle chambre: une pièce exiguë de quatre mètres par quatre avec une fosse d'aisance et un lit en pierre couvert de paille. Charmant. Aucune odeur ne s'échappait des chiottes cependant, laissant prédire que de la même façon que tous les bâtiments nains sont solides leurs toilettes sont aérées. Une lourde porte cerclée de métal et dotée de barreaux bas permettant aux geôliers d'observer leurs invités se referma alors sur Snorri, qui errait seul dans le noir quasi-complet, éclairé par une torche extérieure à sa cellule.

Le temps s'écoula.

Deux ou trois heures devaient être passées quand la porte s'ouvrit dans une certaine agitation. Une voix connue parue alors:


- "C'est là qu'est mon fils?"

-"Oui, maître-ambassadeur."

- "Ouvrez la porte."

Et ainsi cela fût fait. Dans l'embrasure était un nain large, au ventre rond et à la barbe brune et longue avec une chevelure inexistante. Ses yeux noirs lançaient le tonnerre alors qu'il fixait son engeance, les mains sur les hanches. Sans doute dérangés dans l'exercice de ses fonctions il arborait une tunique et une jupe masculine de bon goût, d'un rouge vif bardé de dorures et accompagné d'une collerette à la marienburgeoise. L'assemblage des styles umgi et dawi. La porte se referma derrière eux.

Alors Sturill Noradson du clan Juste-Marteau prononça, d'une voix profonde et grave.


- "Tu peux t'expliquer, mon garçon?"
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Ah, voilà qu'on repart.
Ouah, d'accord, on va faire ç... ça plus ... lentement... La relevée c'est pas la même brassée que de se coucher.... Bon sang, j'ai l'impression d'avoir des écailles à la place de la peau. Y'a rien qui va, ça s'emboîte n'importe comment, en lançant tous les nerfs à vif... Allez, debout. On se lève lentement, voilà... Len-te-m... Eeeeh merde. Connerie de pochard, c'est pourtant pas si compliqué. Il m'a cisaillé la panse entière, pour que j'arrive pas à me déplier pour me lever ?

...

Peut-être bien, en fait. Ça n'a pas l'air grandiose tout ça. Hm. Bon, on avisera une fois à la surface. Si ça se barre pas avant, évidemment.
Allons, une, deux, et ... Tr-aaaaaah... Merde à la fin !

Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour se relever normalement une fois la panse rainurée ?! On serre les dents, on bloque la mâchoire et on y va ... Voiiiilà ! Ce n'était pas si compliqué, non ? Foi de Grimnir, si je me mets à galérer pour me tenir tout seul, ça va mal aller pour la suite de ce calvaire... Au moins, avec mon chasuble, on verra rien. Enfin, on verra... moins. Bref, passons. Personne n'est mort, tout le monde est debout, on peut avancer... Ah non, tiens, justement, on est pas tous debout. L'autre geignard s'est tellement fait étripailler par le toubib qu'il en a vrillé les yeux. Eh merde, il a dû bien se faire cisailler, lui aussi. Bah, au moins, il sera frais pour m'accuser et tout balancer pour m'inculper, et ce n'est pas Mornin qui va s'en plaindre, heh. Enfin bon, s'il vient pas à se réveiller à temps, j'vais m'en prendre dix fois plus que prévu, et là j'aurai pas d'échappatoire...

Ce serait quand même une sacré histoire de devoir quitter tout ça et de me déshonorer parce qu'un compère a pas tenu le choc après que j'aie essayé de le sauver. Il aurait sans doute préféré souffrir à cause d'un incident de chaudière. Hm. En tout cas, vu mon exploit, il n'est pas prêt de retourner dans un souterrain, seul ou accompagné... C'est sans doute autant mieux pour lui que pour moi, vu les résultats du premier essai des 'farces de Mornin'. Par contre qu'est-ce que ça lance dans le dos ces conneries... Impossible de se redresser en entier, c'est juste infaisable. Il y a vraiment des moments où j'me dis que le vrai fautif, c'est cette Comtesse qui a jugé bon de me sortir de l'Université en m'offrant une place dans son École d'Artillerie. Vu où l'enchaînement d'événements m'a mené, j'suis bon pour faire demi-tour... Bah, ce ne serait pas plus mal. Au moins, je ferais ce que j'avais choisi à l'origine. Ce serait moins glorieux, c'est sûr. Mais bon, elle a belle gueule la gloire que je rapporte aujourd'hui...

Faisons un état des lieux, pour ne pas penser à la douleur :
- On nous a filé, le plus normalement du monde, deux fusils, six grands gaillards d'élite, et un 'entraînement au front'.
- Ensuite, on m'a filé des munitions spéciales, sans rien me dire ou m'expliquer, même pas une prérogative, rien.
- De plus, une fois dans la mélasse et la fange, on se tape des tordus, des nausées, de la crasse vivante, et encore des tordus. Tout ça pour quoi ? Pour qu'au moment où je retente l'essai avec ces munitions inconnues, ça nous pète au sifflet et que ça trifouille dans nos tripailles respectives, décapant les saloperies en face par la même occasion ?

Hm.

Au moins, on ne peut pas dire que je n'ai pas été efficace. J'ai agi pour sauver notre peau, et résultat, j'ai déglingué tout le périmètre, avec nos pommes en supplément. Ah, mais franchement, si je n'avais pas les tripes en feu et deux sermons bien corsés en attente, je serais admiratif de ma propre connerie, et surtout de mon surplus d'efficacité. L'apprenti qui dézingue tout, y compris lui-même... Quelle journée. Dommage que j'ai déjà un avant-goût de la suite... Je vais me prendre une remontrance, oh bon sang, on va l'entendre gronder jusqu'aux tunnels sous Middenheim. Et ce sera certainement dans un concours de sons et lumières. Je sens que Père va exploser si je dis un mot de travers en face de lui. Il va choper des ulcères à tous les organes, et j'vais tripler ma dose. Ah, qu'est-ce que j'ai hâte... Non. Non-non, je n'ai pas hâte en fait.
Étonnant, n'est-ce pas ?

Qu'est-ce qu'il dit, l'autre ? "Quelqu'un doit payer " ? Oui, bon, ça va hein. Pas besoin de faire du théâtre non plus. Tu n'es pas un Umgi décharné avec une prothèse rouillée, hein. Je sais très bien que tu vas poucaver comme il faut pour que je prenne du rab de culpabilité et déshonneur, pas besoin de faire semblant avant... Tsss, j'en suis presque à me dire que j'aurais dû reculer et attendre qu'ils agissent, les deux compères. Ouais, c'était sans doute la meilleure idée. S'asseoir dans la crasse et les regarder, pétrifiés face à la masse gluante qui leur arrive dessus. Après tout, eux, Mornin ne leur avait pas filés des 'surprises', à ce que je sache. Ils avaient aucune chance de rater, vu que le vieux grommeleur leur a même pas laissé une chance. Heh, peut-être qu'il me pensait le seul capable parmi les trois. Eh ben, il va être déçu, et pas qu'un peu. Snorri Sturillson, le nul de service, prouve une fois de plus ses capacités de nullard de haut-rang, en blessant ses potes alors qu'il pensait les sauver. Si j'étais un Umgi avec des rivaux, j'pense qu'ils seraient tous morts de rire actuellement, alités au mausolée de leur dieu glauque. Mais je ne suis pas un Umgi, et Père a aucune raison de se faire du souci pour sa position. S'il y a un fautif à accuser en plus de moi, Mornin est désigné d'office, sans souci. Filer des munitions spéciales (et donc un secret des Guildes) à un marmot sans rien lui dire. Ca pourrait en faire gronder pas mal... Peut-être autant que ces histoires de tour métallique en Kislev.

Eh, mais... on est déjà au Schwarzrauch ?
On n'a pas traîné pendant que je blablatais tout seul. Ah tiens on s'arrête.

[...]

Euh... On va où là ? Je n'aime pas trop les environs... Il m’emmène où ? Je n'aime vraiment pas la tournure de cette balade. On fait juste un détour, hein ? C'est une juste un petit détour pour que je me prenne mon humiliation en privé, hein ? C'est ça ? ...

Tout compte fait, je ne vais pas tenter de discuter. Il a plus l'air très commode, l'armoire d'acier qui m'accompagne. C'est quand même pas lui qui va me distribuer les taloches, hein ? Nan, parce que bon, déjà une tape dans le dos, j'ai failli cracher mes dents, alors s'il se met à me dérouiller... Ah tiens, chose étrange, tout le monde nous évite... Oulah, je n'aime vraiment pas cet endroit. Et je reconnais la structure, c'est la P... Foi de Grungni... La... Prison ? Oh merde. D'accord. Là, je suis foutu. Là, c'est terminé, pas de plan de secours. C'est la panique. Zut, zut, zut. Qu'est-ce que j'peux faire ? Qu'est-ce qu'il faut que je dise ? Ils ne vont pas me laisser crever ici, hein ? Je ne vais pas passer un an là-dedans ? Valaya me garde, pas de vie dans les geôles...

Bon, allez Snorri, plus de blabla maintenant. On regarde personne dans les yeux, on se tient bien, et on ne bronche pas. On attend. Encore, et encore... Mais j'attends quoi en fait ? Ce n'est pas en restant debout ou m'en asseyant sur cette paillasse que mes tripes vont se replacer et ma panse se ressouder... Oh bon sang, et j'ai laissé tout mon bazar dans les ateliers. Mes affaires, mon chasuble, etc. Ils vont en faire quoi ? Aaaaah, je n'aime pas quand je panique ! Et voilà que ça me relance les nerfs ! Allez, on se calme, et on pense à rien. Il va bien se passer quelque chose à un moment.

[...]

Ah, voilà quelqu'un. Un messager, ou un médecin, j'espère...
Oh. Ehm... Eh bien...
À l'aide ? Je crois que c'est le moment d'appeler à l'aide ? J'pense que c'est maintenant ou jamais.
Ah nan, ne me laissez pas tout seul avec mon père. Nan, pas maintenant, pas ici... Bon, plus le choix. Valaya, Grungni, Grimnir, Gazul, Morgrim, et tous les autres, donnez moi juste de quoi me défendre...
...
Allons, Mereana l'a bien fait, pourquoi pas moi ...


- " ... Mornin, le professeur qu'on m'a attribué quand j'ai donné ta lettre, m'a amené vers deux autres apprentis, pour qu'on étudie les différences de fabrication entre fusil Umgi et Dawi... En nous envoyant dans les égouts, avec une escorte d'une demi-douzaine de brises-fers.
D'après lui, c'était juste une expédition d'entraînement, sans risque. Donc on y est allé, on a rejoint les brises-fer, et on est descendu avec eux pour patrouiller... On a... Croisé des Umgis tout tordus, décharnés, défigurés. Ils n'étaient pas normaux, et ils voulaient tous nous dévorer ou nous découper. Sans les brise-fers, on y serait tous passés.

En voulant me rendre utile, j'ai découvert que Mornin avait caché des munitions spéciales dans ma sacoche, vu que l'une d'elles a explosé en blessant une dizaine de ces trucs d'un seul coup... Une fois qu'on les a repoussés, on a fait un bivouac avec les provisions dans nos sacoches, et en repartant, on a croisé... D'autres trucs. Les tordus étaient revenus, toujours plus féroces, mais on avait autre chose en face de nous. Une espèce de mélasse qui bougeait toute seule. Comme une grosse masse de crasse qui venait vers nous. J'ai voulu tirer dessus, et là... La munition a explosé, détruisant la masse gluante en face de nous. Mais des ricochets nous sont revenus dessus, et... Sigmar en a pris un dans la jambe, Gungni dans l'épaule, et moi... "


On va lever les plis de vêtements, ce sera plus simple pour expliquer. Allez, serre les dents, et on relève juste pour qu'il voie le travail accompli.
- "Voilà. Je ne savais pas quoi faire face à ce machin qui glissait vers nous, et on pouvait voir des bouts de ferraille qui dépassait de la masse... Vu que je ne voulais pas que l'un de nous se fasse dévorer, j'ai tiré. Après tout ça, l'un des gars de l'escorte nous a alité, et a tenté ce qu'il pouvait sur chacun de nous, et... on m'a amené ici."

Et là, c'est le pire moment.
Celui où je prends quinze tonnes de gravats sur le dos en un seul regard, où j'ai la gorge écrasée, et où il va répondre en trois mots qui vont suffire à me perforer de part en part. Enfin bon, si je suis ici, c'est que je suis déjà accusé d'un crime, alors...

Ca ne fera que quinze tonnes de plus...
Snorri Sturillson
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Personne n’a le droit d’être ignare.
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

Dur comme la pierre et sans doute doté de la même patience qu'un rocher, le fameux Sturill Noradson écouta ce qu'on son fils avait à lui dire. Il ne cilla pas un seul instant, n'esquissa pas un geste, ne tenta pas une interruption. Ses courts doigts bardés de bijoux ne bougèrent pas de ses hanches, elles-mêmes aussi statiques que des stalactites. Il n'y avait que sa respiration, lourde, pour faire la conversation. Un souffle de taureau, brutal et sec, dégageant au simple bruit une impression incroyable de maîtrise et de puissance.

Finalement, quand notre infortuné étudiant eut terminé son petit discours, la pose du paternel varia. ses bras remontèrent et ses mains prirent une jonction empoignées, semblables à une masse formée de doigts. La position bascula ensuite du marteau vers les mains jointes, paume contre paume. Sturill souffla longuement, cherchant peut-être à reprendre ses esprits. La scène dura une quinzaine de secondes, une véritable éternité, avant que les paluches ne reprennent leur place le long du corps et que l'aîné dise lentement, profondément, les dents serrées:


- "En quatre-vingt quatre ans, trois mois et quinze jours, personne n'avait jamais osé décevoir Sturill Noradson du clan Juste-Marteau. Ce temps est désormais révolu."

Sans un mot de plus, le père se retourna et exigea que la porte lui soit ouverte. Avec un empressement tout particulier les gardiens s'empressèrent d'obtempérer et le lourd coche de bois se referma rapidement sur le pauvre Snorri. Un murmure de discussion s'ensuivit à propos d'une caution à payer, suivi du roulement des pièces d'or sur une table, reconnaissable par tout nain qui se respectait. Un des gêoliers ouvrit alors à Snorri, laconique dans son attitude:

-"Tu repars avec ton père, petit. J'te conseille de t'grouiller."

Effectivement, devant la porte attendait une diligence dotée d'un cocher humain en habit de valet qui attendait patiemment ses passagers, en profitant pour caresser ses deux chevaux de ville. Sturill était devant l'entrée, bras croisés, de véritables éclairs explosant dans ses yeux fixés sur sa descendance. Il suivit lentement du regard Snorri alors que ce dernier montait dans la diligence. Montant à sa suite, le diplomate s'empressa de fermer les rideaux du carrosse, les bloquants mêmes avec des rubans prévus à cet effet. Les trente minutes de trajet se déroulèrent dans une ambiance des plus moroses, le père regardant son fils avec ce regard de fureur, à tel point qu'on l'aurait cru près à tuer son fils pour sauver son honneur.

Heureusement rien de tout ça ne se passa et le fiacre les amena à bon port, à la résidence Juste-Marteau: un joli hôtel particulier en face du palais, offert en location par la Comtesse envers un diplomate de haut-rang. La maison semblait vide, ou plutôt elle avait l'air habitée mais ses résidents n'étaient pas visibles où que l'œil se posent, comme s'ile tentaient de se cacher. Entre ces pièces de mobilier "à la naine" c'est à dire très sobres il n'y avait pourtant que peu de place où se mettre à l'abri des regards…
Les premiers et derniers mots de Sturill à l'égard de Snorri avant de monter dans son bureau furent les suivants:


- "Tu es tenu de rester entre ces murs jusqu'à ton procès qui aura lieu dans deux jours. Si tu tiens à te racheter tu respecteras cette tradition. Ce serait bien la première fois d'ailleurs."

Ces derniers mots avaient été dit presque en les crachant. Le diplomate disparut dans l'escalier, laissant notre héros seul avec ses pensées.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Eh merde. Eh merde. Eh merde.
Au secours ? Quelqu'un ? Quelque chose peut-être ? Appeler tous les Ancêtres n'aura rien changé, c'est cela ? Il est tellement courroucé qu'il en a perdu la motricité ? Oh pétard, je suis dans une mélasse... Mêmes aux Huits-Pics, ils n'en ont pas des ... AH NON. Je ne vais pas me mettre à manquer de respect aux Pics Anciens. Je suis dans la merde, certes, mais faudrait que j'apprenne à me contrôler à un moment. L'ancien bastion sera repris un jour, c'est certain. Et cela... Ne change rien à ma situation actuelle... Cela fait combien de temps qu'il est stoïque comme ça ? Il attend quelque chose, peut-être ? Ah, il reprend contrôle de ses mains. Allez, c'est qu'un mauvais moment... Bon, ils les a posé contre ses hanches, ça pourrait être pire. Il aurait pu se pincer l'entre-deux-yeux.

Là, lieu public ou pas, j'aurai décollé en 5 grains de sablier. Alors, quelle réaction ? ...

...
...
...

J'ai.... J'ai fait quoi ?

...

C'est moi qui ai fait... Ça ?
Il a admis, explicitement, vocalement, ouvertement, devant moi, et sans se soucier des oreilles baladeuses, que je l'avais déçu. Il... Il l'a... Dit... Et il n'a rien dit de plus. Je... Que ... Qu'est-ce que je suis sensé faire ? Qu... Qu'est-ce que je dois dire, là ? Je dois réagir ? Je dois me rasseoir ?
...
Que...
MAIS QU'EST-CE QUE J'AI FAIT DE MAL AUX ANCÊTRES, HEIN ? PAR TOUS LES FORTS DES MONTAGNES ET DES SOUTERRAINS... Qu'est-ce que je n'ai pas compris... Comment j'ai pu autant échouer... J'ai tué personne, j'ai provoqué aucun cataclysme, j'ai révélé aucun secret des Anciens, j'ai bafoué aucun nom d'Ancêtre et aucune loi. Où est-ce que j'ai raté, alors ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ?! J'étais sensé attendre, c'est cela ? Attendre que l'un de nous se fasse dévorer vivant, devant nos yeux, pendant que les six piliers s'occupaient de nos arrières ? J'étais sensé gigoter des guibolles et attendre mon tour comme les deux autres incapables à mes côtés ? C'était vraiment cela, la marche à suivre ? Attendre ? Attendre que quelqu'un teste l'appétit de cette immondice, histoire de voir, de prendre des notes, et ensuite d'aviser quand Mordrim ou Einar ou je-ne-sais-qui se sera fait disloquer une main ou un pied ? Vraiment ? Ou alors j'étais - c'est peut-être ça après tout - sensé savoir que Mornin, le grand et terrible Mornin Bouche-à-feu, grand blagueur du Mighdal Bar, allait cacher des munitions spéciales sans me le dire ? J'étais aussi sensé deviner leur forme, leur aspect, leur fonction et leurs limites, c'est ça ? ET TOUT CELA, j'étais sensé le deviner comme par enchantement, c'est ça ? C'est ça, mes erreurs si décevantes ?!! Vraiment ?! C'est ça, le summum de votre déception, Père ? Voilà donc la raison de votre honneur et votre dignité bafouée ? Parce que votre incapable de fils n'a, encore une fois, pas été capable de deviner les choses qu'il ne savait pas ? On en est vraiment à ce niveau d'attentes de votre part, Père ?! Après quelques semaines à l'École Impériale d'Artillerie, vous vous attendez vraiment à ce que votre universitaire de fils accomplisse de tels prodiges en une après-midi ? ...
...

J'ai plus envie de penser, ni de parler, ni de marcher. Je veux juste de quoi me concentrer ou m'occuper, et de quoi dormir. J'espère que l'amende ne va pas être trop lourde... De la mauvaise graine, qu'il disaient... C'est vrai que j'ai tellement choisi de naitre ainsi. J'ai tellement eu le choix lorsque je suis sorti du joufflu de ma mère, de me dire :
"Tiens, moi, j'vais être la honte de mon clan. Ce sera trop bien comme vie. J'vais en prendre plein la tronche à chaque fois que je tente un truc, et j'aurais toujours un frère ou un parent qui aura fait mieux que moi. Comme ça, pas moyen de ressentir de la fierté ou de l'estime pour moi."
Pffff... Ah elle est belle, la fierté Naine... Les grandes nations d'antan... J'imagine que je peux faire une croix dessus, désormais. Les brise-fers m'ont amenés en prison, mon Père est dégouté de ma personne, mes frères m'ignorent ou me prennent de haut, et mes ex-futurs camarades vont me haïr pour les siècles à venir. Quelle belle journée... Ah, je rentre avec lui ? J'ai quand même le droit de marcher avec lui ? Bah tiens, belle aubaine... Allez, on la mets en veilleuse maintenant. Et on attends. Au moins, comme ça, j'peux pas rater quoi que ce soit, si je ne fais absolument rien...


[...]

Bon. Voilà. Je suis... Seul. Encore, certes. Mais confiné à mon domicile familial, pour l'instant. Deux jours avant le jugement... Qu'est-ce que je pourrais bien faire en deux jours, hm ? Lire les livres de la bibliothèque de Père ? Bah, je les ai déjà lus, et j'ai pris assez de savon à vouloir m'y intéresser encore et encore pour faire plaisir, à tort en plus. Tsss... Si seulement j'étais à l'Université. Là, au moins, je pourrais m'intéresser à d'autres choses, et librement en plus. L'astrologie de Blitzen, l'alchimie de Kemperer, l'artisanat de verrerie de Miragliano, les contreforts de Remas ou Luccini, les oeuvres de Leonardo, ... Je devrais peut-être demander l'exil, si jamais ça tourne au vinaigre... Enfin, l'exil, d'accord, mais pour aller où ? Les Forteresses me semblent closes si je me fais jeter hors de mon apprentissage, ce qui me semble un minimum logique, vu les faits accomplis. Ils n'auront que faire que j'ai sauvé qui que ce soit, et se contenteront bien de me radier et de m'empêcher de pratiquer au sein de la Guilde des Ingénieurs Nains, et de se passer le mot entre les forteresses, histoire que je passe pas entre les mailles de la cotte. Ou alors, je pourrais aller à Karak Kadrin. Mais ça implique le serment de Grimnir, le vœu de rédemption, le rasage et l'abandon des richesses. Bonjour l'évolution sociale... Non merci. La Tilée, peut-être ? Après tout, ils ont bien des savants là-bas ? ... Mais je m'y rends comment ? La passe des Principautés fait un détour bien trop grand et trop risqué... La rivière souterraine ? Sauf que je n'ai ni marchandises rares, ni laisser-passer diplomatique à mon nom... Bonjour l'addition en fin de course. Et puis j'irais faire quoi en Tilée ? Je sais même pas aligner quatre mots de Tiléen sans baragouiner du Khazalid, et encore, mon Khazalid commence de plus en plus à sonner Sigmarite, à force de côtoyer des humains. Hmmm... L'Estalie, c'est trop loin, et c'est un pays de fous. Vu ce qui est expliqué dans les Lames du Sud, j'ai très peu envie de me frotter à des mercenaires ou des manticores... La Bretonnie ? Moui, quelle grande idée. Éviter les confrères et les mercenaires pour se taper des arriérés, des vaniteux et des adorateurs de chevaux et de magie. De chevaux, bon sang... Surtout que leur divinité, là, ça m'a l'air louche. Toute cette histoire de bénédiction, je n'y crois pas trop. Déjà que les dieux impériaux, ce n'est pas mon fort, alors les dieux des autres... T'façon c'est de la magie. Cela ne mérite pas que l'on y porte de l'attention. L'artisanat et la science, c'est bien plus intrigant, non ? En si peu de temps, j'ai pu voir une belle tranche de la capacité naine en maçonnerie et gestion des fluides, quand même ! ... Et aussi, une autre preuve formelle de l'incompétence et l'obscurantisme débile des humains de cette cité. Ils ont utilisé de la pierre dégrossie pour réparer les pans glissants. De la pierre dégrossie... Autant utiliser des éponges, ça absorbera autant l'humidité. Pfff, maintenant, je comprends leur expression "donner de la confiture aux cochons".

Enfin, d'un autre coté, ça me permet de toucher aux savoirs de balistique, des fortifications, et de l'ingénierie. Vu que ce sont des... Innovations humaines appliquées aux savoirs Nains, si je puis dire. Je me demande comment on en est arrivé à donner les secrets de la poudre et des canons aux humains... Ce doit bien être inscrit quelque part, non ? Ou alors dans un passage déjà vu, mais que j'aurais raté ? Hm. Cela demande une recherche plus approfondie. Et qu'en est-il des autres civilisations humaines, d'ailleurs ? Parce qu'aux dernières nouvelles, l'Empire n'est pas la seule nation à posséder des fonderies, des arquebusiers, ou des mortiers. Marienburg a bien des galions de combat, de même qu'Erengrad a, semblerait-il, ses propres fonderies et son chantier naval personnel, tout comme les nombreux remparts des cités Tiléennes... Ils ont quand même pas volé tout ces trucs en passant, hein ? Nan, mais parce que si c'est le cas, ça doit ruminer dans les halls inférieurs, et depuis un bout de temps... D'ailleurs, ces histoires de secret Nain, ça me rappelle un truc : les "munitions de farce" de Mornin. Quelle grande blague que cela, tiens. J'vais me faire secouer et condamner aussi sec à cause de ses conneries. Moi, un fils de diplomate. Enfin bref, je me répète. Il prendra ce qu'il mérite, j'espère. Mais ces munitions à fragmentation... Comment ? Juste, comment on produit un tel engin ? Voyons... Il me faut un carnet, une feuille, et surtout un fusain ou un crayon. Bon, on va prendre ce que j'ai dans ma chambre. Vu que je ne suis pas passé par les forges, j'ai une partie de mon barda, mais si c'est pour réfléchir ou pour écrire, j'ai largement ce qu'il faut dans ma chambre, et dans ma caboche... En principe.

Ah, voilà. Bon, ce n'est pas l'opulence, mais ça suffira pour quelques réflexions... Voyons, déjà, la charge est ronde, sphérique, disons... Comme ceci. Au passage, on dit merci aux cours de géométrie de Max Schreiber. Il avait beau nous les rabattre avec ses codes et son Marteau Doré qu'il arrivait pas à cacher, il n'y a rien de plus pratique pour tracer sans règle ou compas que toutes ces heures à s'affûter les mains. Ensuite... Les billes ? Ici ? Non, elles seraient comprimées, pas expulsées. En paroi extérieure ? Mais il faut un contenant autre alors, pour les insérer... Disons, une lamelle fine, comme du papier de restauration d'œuvre, ou de suture plate. Mais elle doit être creuse... En deux morceaux ? Pourquoi pas, ce ne sont pas des grenades à priori, mais des cartouches. On va les placer en concentriques, sur cette épaisseur, contre la paroi interne. Le papier, là, les billes, là. La détonation maintenant. Du phosphore ? Pas assez puissant pour propulser. Du calcite ? Trop instable à l'humidité. Qui plus est la bille est close... Donc, pas de mèche externe pour le retardement. Hmmm... Un déclenchement à choc, si mes yeux ne me trompent pas. Peut-être... Oui, c'est peut-être une charge en contour, qui s'enclenche lors de pression ou de déformation due à la chaleur. Une partie au salpêtre pourrait suffire, ou un minéral simple. Et ensuite, on longe par un endroit, jusqu'à ce que l'on ait... La détonation, centrale, assez précise pour propulser le plus de billes, et assez compacte et dense pour briser la coque. Avec une autre lamelle fine, pour éviter les mélanges et les aberrations lors d'essais.
...
Bon sang. Que Grungni me guide, je tiens quelque chose. Ca me semble incomplet. Diablement incomplet. Comment peut-on réaliser ce genre de choses en grand nombre ? Il faudrait des mines, des orfèvreries d'armement, des presses à papier extrêmement fortes, des champs, des fabriques de colles animales ou végétales, des entrepôts de séchage et de lissage, puis des forges pour les pièces de coque et les billes... Et je dois encore en oublier. Sainte Mère des Forts, que de prodiges dans une si petite chose... Ou alors, on utilise une géométrie à double coque, avec l'extérieure qui contient l'ensemble, et l'intérieure qui contient la charge d'explosion et qui éjecte le tout. Mais ce serait encore plus pernicieux, vu les dimensions de l'objet... Prenons une autre feuille. Celle-ci est complète, et déborde d'informations. Voyons, qu'est-ce que l'on pourrait faire pour une autre échelle... Une charge à main ? En gardant la géométrie d'origine ? Peut-être à la façon d'un flacon d'huile... Ou alors, comme une fiole sphérique, où l'on bouche avec une mèche et de la terre, après avoir couvert la paroi de billes, puis remplie le tout de poudre. Et on pourrait alors faire de même en version incendiaire, simplement en enlevant billes et charge par quelque liquide instable. Ou peut-être une simple charge sur le bouchon, pour déverser les flammes en vol ? ... Trop instable, vu le contenu. Ca flamberait les mains avant d'avoir décollé. Hm...


Et les heures passent, sans que Snorri ne quitte ses brouillons et dessins géométriques, calculant et établissant maintes hypothèses plus ou moins saugrenues, jusqu'à ce que...

... Et donc là, il faudrait une partie métallique creuse, résistante avec charge plate, pour que, lorsque l'on actionne le tir, la charge est propulsée par l'explosion dans le fût, la case métallique reste, et l'impact propulse la sphère assez loin, ou assez haut, pour qu'elle se brise à l'impact final, sans nuire au porteur. Mais comment je pourrais stabiliser le trajet dans le fût. Il faudrait guider la sphère, sans obliger à des efforts résiduels... Vu la fragilité du projectile, le moindre impact interne pourrait libérer tout le contenu, et bonjour les dégâts... Bon. Je meurs de faim. Assez de réflexions, tâchons de trouver quelque chose à manger. Le cellier doit bien contenir quelque chose à grignoter. Je suis consigné à domicile, pas forcé dans une grève de la faim non plus. Et puis Père garde bien quelques tonnelets quelque part. Il n'est pas prêtre reclus, tout de même... Bref, je reprendrais cela plus tard. A table.

[Note : Snorri compte potasser ce que j'ai vu en utilisant et en inspectant le fusil nain, le fusil humain, les munitions simples et spéciales, les grenades des brise-fers, etc. Histoire de faire des ébauches, des plans, des dessins sur papier, etc. Faut bien passer le temps à quelque chose, avant le procès.]
Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

Enfermé dans son bureau, loin d'un père isolé, Snorri tua le temps comme il pouvait en théories fumeuses et explications honteuses concernant le fonctionnement d'inventions de maître que son esprit encore fragile peinait à comprendre. Quelque part on trouvait là l'essence même de la nanité: un refus de l'abandon, de sombrer dans le chagrin et la douleur. A la place c'était la douleur, la colère, la passion qui prenaient le contrôle de l'esprit, poussant aux plus grandes revanches.
Et nul ne devait le déranger pendant de longues heures. Il devait bondir de sa chaise suite à une main douce et calme posée sur son épaule. Effectuant un bond d'un mètre de haut, il retomba sur ses schémas pour observer, le cœur battant, sa mère qui le regardait, l'œil rieur devant sa petite plaisanterie. Meyna du clan Juste-Marteau atteignait les soixante-dix ans bientôt et paraissait pourtant forte et vaillante. De longues boucles brunes savamment tressées et parées de bijoux de métal et d'or partaient dans son dos, tombant sur une robe impériale de bourgeoise à couleur rouge et or. Son visage presque virile irradiait d'amour maternel.

Calme et souriante, elle attrapa un tabouret pour y poser son séant. Face à son fils qui se remettait à peine du coup de frayeur, elle tint à marquer une certaine position en se tenant bien droite, lui prenant tout de même les mains dans les siennes quand elle put. Tout sourire elle envoya une petite pique sur un ton très doux.


-"Alors Snorri, on a la frousse de sa vieille mère? Je t'ai connu plus courageux!"

Elle n'avait jamais été un modèle de sévérité, contrairement à son mari. Bien qu'on retrouva toutefois chez elle ce côté martial cher aux naines modernes qui n'entendaient pas se laisser marcher sur les pieds. Dur de dire qui à la maison portait la culotte entre Meyna et Sturill, bien qu'un calcul prudent aurait affirmé que le rôle se partageait selon la mission à accomplir.
Toujours aussi rassurante, elle passa une main des paumes de son fils à son visage pour le réorienter dans sa direction afin de maintenir un regard direct. Ses yeux verts se faisaient doux, rassurants, en un mot: bienveillants.


-"Ton père m'a raconté Snorri, la bêtise que tu as faites, le procès qui arrive, ce qu'il t'a dit…"

Se rendant sans doute compte qu'elle remuait un peu le couteau dans la plaie, elle préféra enchainer.

-"Il est terrifié pour toi Snorri et très triste que cela te sois tombé dessus. Le destin est parfois cruel... Enfin ce que je voulais te dire c'est qu'on sera avec toi jusqu'au bout et qu'on te sortira de là."

Sa poigne se raffermit quelque peu.

-"Ca ira pour toi, tu penses? Tout ce choc..."
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Ah quoique, je peux peut-être rajouter cela ici. Un aparté dans cette case, histoire de m'en souvenir. Et là, même chose, histoire de rester uniforme dans la représentation... AAAAAAAAAAH ! QUI VA LA ?!! Pffff... Aaaaaah-Pffff... Aaaaah, c'est juste Mère, pffff... Elle sait bien que je ne trouve pas ça drôle ! En plus, Père a bien dû lui expliquer, l'heure n'est pas aux frayeurs...
...
J'ai vraiment pointé un fusain en guise d'arme de défense ? Un. Crayon. Et. Un. Fusain. Eh beh, heureusement que j'ai pas à me défendre sur un balcon face à quelque créature assassine. Je n'aurais pas fait long feu... Bon, l'avantage, c'est que Mère n'a pas l'air fâchée. Elle a l'air... Heureuse ? Ou alors... bienveillante ? Oui, je dirais cela. Ça tombe bien, j'en avais un peu marre des gueules de grès. Allez, cette fois, cela devrait bien se passer. Après tout, eh, y a pas mort d'homme. J'ai tué personne, et j'les ai même sauvé. Bon, pas entièrement sauvé. Mais c'est toujours mieux que deux cadavres dans les effluves, heh.


- " J'étais concentré, Mère... Avec toutes ces histoires saugrenues, j'ai pensé nécessaire de me concentrer sur autre chose. Et puis... Père m'a bien expliqué les limites de mes... Permissions actuelles..."

Ça aussi, c'est vrai. J'suis sûr qu'on va me traiter de menteur, quand j'vais tout déballer au procès. Ah, ça va jaser comme il faut, ça, je le sais. Sinon, Père n'aurait pas été aussi catégorique. Mais ils n'auront qu'une seule chose : la vérité. Sans moi, on serait sans doute morts, ou tous amputés. Ce machin avait l'air d'avoir rongé déjà pas mal de trucs avant de nous tomber dessus. Si les compères commencent la délation en racontant qu'il n'y avait rien, là par contre, c'est plus corsé. Mais ils s'engouffrent dans un sacré pétrin. On a tous vu les limons, même les Brise-fer. C'est même eux qui ont balancés leur espèce de grenade dessus. Ah, ça, ce serait bien drôle tiens. Qu'ils se lancent dans des mensonges, alors que les officiers en patrouille avec nous ont de quoi faire des témoignages exacts des créatures qu'on a croisé. Qu'ils osent, tiens. Père va les moudre, une fois l'affaire réglée. Oui, c'est le mot, les moudre.

- " Père, terrifié ? ... Terrifié, lui ? C'était une erreur, oui. J'ai agi, oui. Mais je sais ce que j'ai fait, Mère... J'ai préféré éliminer le danger proche plutôt que risquer notre mort à tous. Cette chose qui nous a attaqué avait l'air de pouvoir dévorer les métaux. J'ai pensé bien faire en l'empêchant de ronger qui que ce soit, ou quoique ce soit... J'ai failli, oui, mais pas uniquement par mes actes. Si je suis désigné coupable, c'est par manque d'informations, d'indications, et d'apprentissages de la part du maître qui m'a été attribué. Même la patrouille qui nous accompagnait était plus aux faits que moi sur cet équipement spécial. Ils ont tous été entretenus sur notre objectif premier. Ils ont vu, combattu, et constaté ce qui nous barrait le chemin. "

Bon sang, je ne sais pas si c'est la douleur de mes tripes qui me fait jaser, mais j'y vais sans crier gare là. Mère a pas l'air dans son assiette tout d'un coup. En même temps, cela m'étonne sur les humeurs de Père. Il démolirait le Palais à la main plutôt que flancher face aux exigences de la Comtesse, et là, sur un accident dont son nullard de fils est à la fois l'un des accusés et l'une des victimes - parce que bon, hein, ils auront beau tous chouiner, j'ai aussi la panse effilochée, je l'ai pas inventée celle là - ... il serait terrifié ? Soit c'est un piège qui vient de se refermer sur lui/nous, soit il y a une erreur grossière quelque part.

- " Pardon, Mère, je me suis emporté. J'ai mal choisi mes mots... Et pourtant, cela ne change rien aux faits. Oui, j'ai blessé mes camarades par mes actes. Oui, j'ai utilisé involontairement une munition spéciale que mon maître avait dissimulée dans ma sacoche sans me le dire. Oui, je suis aussi blessé physiquement, autant ou plus que mes camarades, bien qu'en ce point-là, ce soit discutable... Je sais que les conséquences possibles sont nombreuses, et incluent de nombreux risques pour Père et/ou pour nous tous, mais... Je ne suis pas fou ou simplet pour autant. Voyant que notre escorte était occupée à l'opposé, mon but était et reste de sauver mes camarades d'un trépas gluant et nauséabond, comme n'importe qui l'aurait fait avec le peu d'informations que je possédais alors... C'est normal, non ? ... Je ne devais quand même pas laisser cette... chose nous dévorer, hein, Mère ?"

Mornin et ses "farces" injurieuses devraient se faire un peu plus de souci, de son côté. S'il s'avère qu'il est de mèche pour toute cette mascarade, j'espère que ça va gronder en haut lieu... On ne touche pas à un diplomate de Karak Hirn impunément. On ne fricote pas avec le Fort du Cor comme avec un simple repaire de bourgeois.

Tsss... Les emmerdeurs. Comme si Père avait besoin de cela pour rythmer ses journées...
Ils mériteraient un bon coup de semonce, tiens. J'emprunterais bien les bizarreries du culte de Sigmar, juste pour quelques minutes.
Cela leur remettrait les idées en place, à tous ces odieux farceurs...
Snorri Sturillson
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Personne n’a le droit d’être ignare.
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[MJ] Le Djinn
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

Tu tentes de mentir, mais on ne peut tromper sa mère sans un jet de CHA… Résultat: 9, échec!
Sans se départir de son sourire calme et bienveillant, Meyna Juste-Marteau, en bonne mère, se redressa sur le tabouret qu'elle venait de chiper dans un coin de la pièce. Ses grandes boucles encadrait son visage marqué par la maturité. Elle fronça d'épais sourcils devant les propos de Snorri. Quelque chose n'allait pas dans cette histoire, dans sa façon de s'exprimer et de gesticuler. Cela faisait bien trop longtemps qu'elle le connaissait pour ne pas se méfier de ces moments où les jeunes nains inventent des histoires pour se dédouaner, même si l'honnêteté était plus courue que la malice au sein de leur race. Dépitée, elle hocha la tête.

-"Snorri, Snorri… Mes tresses sont bien trop longues pour me faire embobiner aussi aisément, toute mère que je sois. Tu ne me dis pas tout, je le sens, mais si tu ne veux pas le dire, je ne te forcerai pas."

Visiblement un poil vexée par l'attitude de son fils, la femme de la maison se leva tranquillement, remettant sa robe dans ses plis une fois les genoux dépliés. Toujours bienfaitrice dans son attitude mais probablement un peu piquée au vif, elle se contenta d'ajouter.

-"J'irai parler aux femmes des Anciens pour plaider ta cause, mais tu ne m'aides pas en ne me disant pas tout, sache-le. A tout à l'heure Snorri, tu es attendu à diner."

Par chance pour notre adolescent nain son père n'était pratiquement jamais présent à ces repas de famille, par trop occupé à régler des affaires diplomatiques "de la plus haute importance" en ville ou avec des nobles locaux. Seulement, là où chez les humains une telle attitude aurait pu paraître suspecte, ce n'était pas le cas chez les nains. Depuis des millénaires ceux-ci accumulaient des rancunes et des demandes, qu'il fallait bien négocier, en plus des affaires courantes! Autant dire qu'il y en avait pour plusieurs vie à régler ces tracas avant qu'un Throng ne s'en occupe…

Les jours entre les événements criminels et le procès se déroulèrent dans la même ambiance mi-figue, mi-raisin. Sturill Noradson semblait s'être quelque peu calmé même s'il regardait toujours son fils de loin, pas comme un pestiféré mais dans le genre. Le jour du procès c'est lui qui vint le chercher, stoïque et dur comme le granit, planta un regard dur dans les yeux de son enfant.


- "Viens fils, c'est l'heure."

-----------------------------------------------------------------------------------

La salle de procès n'était pas à proprement parler celle d'un palais de justice professionnel. En l'occurrence c'était une salle des fêtes souterraines où les nains tenaient conseil et organisaient les célébrations diverses rythmant la vie de leur diaspora. L'endroit était d'importance: une salle dans la démesure naine, quasiment quarante mètre de long pour vingt-cinq de large, toute entière décorée de piliers muraux, de fresques et de runes au symbolisme caché.
Une estrade en bois était installée à l'extrémité opposée à la sortie, derrière elle cinq vieux nains, les cinq aînés, trônaient sur des fauteuils, à égalité. Ils étaient tous richement vêtus et avaient des barbes si blanche qu'on aurait pu les prendre pour de la neige. Devant eux des feuilles de rapport et des articles légaux. Il n'y avait pas beaucoup de spectateurs: la famille de Snorri, aussi complète que possible, les brises-fer appelés comme témoins, Mornin Bouche-à-Feu, Sigmar et Gungni ainsi que quelques curieux et observateurs divers. Aucun humain n'était évidemment admis, de toute façon ils n'auraient servis à rien en l'état. Des estrades latérales permettaient à ce beau monde de prendre place tandis que deux pupitres trônant devant les juges serviraient à entendre les partis.

Le plus vieux de tous, le nain qui semblait s'appeler Hunril Monaksson et qui passait pour avoir quasiment trois siècles se leva et prononça d'une voix puissante, renforcée par le poids des ans:


-"Le procès du jeune Snori Sturilsson va pouvoir commencer. Un rappel des faits va avoir lieu puis la parole sera donnée aux témoins ainsi qu'à l'accusé. Sous l'égide des ancêtres le verdict se révèlera juste!"

Et ainsi de commencer à énumérer par le menu les événéments... La journée allait être longue.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Snorri Sturillson
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Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

... Ou alors je peux laisser les législateurs décider.
Ce serait bien ma veine qu'ils se mettent à faire leur boulot correctement, pour un cas comme le mien. Enfin, correctement... Je ne sais pas trop si ce serait une bonne chose. Vu les gueules de truands que j'ai pris pendant ma première - et peut-être dernière - sorti d'entraînement... C'est peut-être un tantinet risqué de tout tenter sur une procédure classique. Enfin, Père a dit que le procès serait dans deux jours. Si je devais m'affairer à un plaideur et un magistrat Umgi, je doute que la sentence ne soit tombée ou du moins n'ait été discutée auparavant. Et voyait la position diplomatique et politique de Père en ce moment (que ce soit avant ou après cette déconvenue), le Haut magistrat aurait eu fait de solder cela... ou de la laisser de côté, juste pour irriter Père et gêner les manoeuvres naines en ville.
Après tout, bien que Père ne possède à l'origine que le titre de "Maître-ambassadeur de Karak Hirn" à l'intérieur des contrées du Wissenland & de Nuln, vu qu'il ne possède pas vraiment de rival public ou d'équivalent direct dans les sphères de l'Altestadt, c'est un peu sur lui et à lui qu'incombent les affaires Naines, même les plus générales... Ainsi, puisque tout le monde semble avoir eu vent de mon "méfait" en quelques heures, j'imagine que les retours et autres missives ont dû pousser comme des bolets de caverne. Et la rumeur encore plus. Hm... Si mon cas venait à trainer en longueur, l'affaire serait bien malvenue dans les délibérations ou durant les compromis d'exigences... Ainsi, j'imagine que, puisque mon cas ne concerne que la population naine - que ce soit en tant qu'accusé, victime(s) ou témoins -, je dois sans doute m'attendre à un jugement collégial en interne.
Est-ce que c'est vraiment une bonne chose? L'affaire sera réglée en temps et en heures, certes, mais les conclusions possibles en deviennent plus... contraignantes... Enfin, je verrai bien.

Mère fait une drôle de tête tout à coup. J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas . J'ai mal prononcé un mot c'est ça? Si c'est encore un problème d'élocution à cause de mon accent légèrement Sigmarite, autant s'y atteler tout de suite. Je n'ai pas envie de passer pour un Umgi de 4 étés tout au long de ma vie...
Comment ça? Comment ça ce n'est pas la véridique histoire ? ... Qu'est-ce que j'ai bien pu oublier... ? Peut-être aurais-je dû faire un oratoire en 28 temps, tels les conteurs des Pics de l'Est... Non, ce ne doit pas être cela. Une faute dans la narration, peut-être ? M'enfin, comment pourrais-je être conscient d'une telle erreur? J'ai balancé les mots comme je les pensais, je n'avais pas de pupitre ou de notes préalables. Soit. Ce que je viens de lui dire ne lui a pas du tout plu, c'est normal j'imagine. Au moins, je ne vais pas subir la même déconfiture que face à Père dans les geôles. Quoique, vu que je suis consigné ici, c'est un peu une sorte de geôle enjolivée... Bref... Si j'ai mélangé quelque détail, j'imagine qu'il est trop tard pour faire machine arrière. Allons bon, ce ne serait pas nouveau que j'aie du mal à retenir les choses dans l'ordre ou dans les détails exacts. C'est bien pour cela que j'ai préféré la cartographie aux littératures anciennes. Tout ce fatras de précisions et de récitations, très peu pour moi. Autant développer de nouveaux procédés géométriques, des plans, des cadastres souterrains et sur-terrain. C'est nettement plus intéressant que je ne sais quelle histoire de fous énumérée par Leupold von Kleinbart ou von Kleingroll. Si l'on m'avait envoyé en extérieur, je n'en serais pas là aujourd'hui d'ailleurs, hm . Il faut admettre que c'est assez difficile d'effectuer des ricochets dans un milieu à ciel ouvert.

D'ailleurs, cela me fait penser aux raisons de la farce de Mornin :
Pourquoi aurait-il pu trouver cela drôle de me filer des munitions à fragmentation ou à projection sachant qu'il nous a lui-même envoyés dans un endroit confiné ? En tant que maitre-ingénieur, j'imagine qu'il n'est aux faits sur les calculs probabilistes des derniers temps, et donc que, lorsque l'on envoie une munition à grande dispersion, dans un endroit particulièrement connu pour être à la fois sous terre et assez exigu / clos / confiné, il est plus que probable que la promiscuité de l'endroit ciblé soit plus petite que l'espace nécessaire à la bonne propagation des projectiles, hm . Ou alors, il n'a pas pensé à de telles conditions, parce qu'il trouvait cela juste drôle et amusant, de filer une munition inconnue à un apprenti supposé "peu fiable" ou "trop proche des Umgis". C'est vrai, quelle belle méthode pour remettre quelqu'un dans le droit chemin que de poser les paramètres à risque sur sa personne et, jusqu'à preuve du contraire, aux dépens de la répartition de son utilisation de munitions. Hum... Cela pourrait faire un bel argument... Mais il faudrait que je mette de l'ordre dans ma réflexion. Les juges n'accepteraient certainement pas un tel fil conducteur, sans une certaine rigueur de présentation. Il faudrait que je pose quelques lignes sur papier, avant le procès réel.


Et les deux jours qui suivirent ne furent ponctués que par quelques idées d'explications, quelques réflexions scientifiques (à propos de ce qu'il avait vu), etc. Étrangement, la solitude ne frappa jamais Snorri, bien trop habitué à délibérer seul et à vivre reclus à l'Université. Il est vrai que Snorri avait du mal à propos de l'éloignement intempestif que son père lui affligeait, mais au vu des occupations professionnelles de son paternel, cela n'alla pas plus loin. En tant que dernier fils de Sturill, et en tant que progéniture la moins prodigieuse de tous, ce n'était pas la première fois que Snorri recevait quelque réprimande, bien que celle-ci fût exceptionnelle en ces jours. [Mais on ne verra rien de tout cela ici, parce que faire quinze monologues qui racontent la même chose de quinze façons différentes, ça pourrait en tuer plus d'un. Moi y compris. Allez hop, on accélère le 48h à domicile.]

Ah, bah j'ai bien dormi aujourd'hui. Passer ses journées à dessiner et à écrire, c'est quand même mieux que crapahuter dans la mélasse et se faire alpaguer par des incompétents. On est quel jour ?
Bezalt...
Bezaltag. M-E-R-D-E. Journée de merde.

C'est le procès aujourd'hui. Et vu que c'est entre Nains, faut pas que je sois en retard. On se magne le train, Snorri. Si en plus d'être accusé de crime, tu es jugé sans être présent, tu es dans une merde noire... Presque aussi sale que les charbonneries et teintureries du Faulestadt. Allez, les braies, une chemise ample, un surcot, mes chausses - mes souliers, et vite en bas. j'espère que je ais pas me faire enguirlander parce qu'il est tard dans la matinée. Ah bon sang, je sais même pas quand est-ce que je me suis endormi hier soir... Ou alors je me suis endormi ce matin. Raaaaah, génial... Bon, Père n'est pas encore en bas, j'ai sans doute le temps de manger avant de me faire fusiller du regard. Qu'est-ce qu'on va prendre... Tiens, ça, et puis le pain là, hop. On va finir le sachet de noix là, et pis de l'eau. Ça me maintiendra en émotion avant le jugement. Il ne faut pas non plus que je sois au summum du confort, à siroter une bière avant le procès. C'est sérieux, certes, mais surtout risqué. Je pourrais me faire condamner à tort si je ais pas attention. Allez, tant pis, on engloutit tout ça...

...
... [Là, vous pouvez placer un ASMR "bruits de bouche" si vous voulez]
...

Et on file se réarranger la barbe. À dormir n'importe comment je dois avoir une tronche d'oracle des rues en ce moment. Oh pétard, la gueule de vaurien que je e tape. Ah, c'est sûr, dépenaillé comme ça, je pars pour 12 ans de geôle Umgi. Je ferais peur à une bavette avec cet amalgame sous le menton. Le peigne, l'huile, les brosses, les pincettes à pression, ... Déjà qu'on va m'injurier pendant toute la journée, faudrait pas non plus que je leur file des raisons ou des idées. Tssss, je vous jure, quelle pitrerie que tout ça. Bon, ça va en fait. Ça s'arrange plutôt bien, et rapidement. C'était juste un peu ébouriffé, y a pas de nœuds, pas de torsade. Maintenant, on s'attèle aux petites œuvres... On va nouer celle-là, ici. Celle-là, ici... Comment c'est déjà pour le croisé central. Ah oui, c'est sur les strophes... " 1 petit gobelins, ce n'est pas bien. 2 petits gobelins, attaquent un chien. 3 petits gobelins, ..." Ouais, aujourd'hui on va juste en faire trois. Donc là, on passe celle-là au-dessus, celle-là à gauche, et ainsi de suite, en inversant les côtés. Tac. Tac. Tac... Voilà. On vérifie que ça tient, et que ça fait pas dandy... Mouais, ça va. Père a une barbe bien plus épaisse, donc c'est sûr que c'est plus facile à tricoter... Bref. Ah, le voilà justement !

Bon, ce n'est pas la joie de son coté, évidemment. Être retardé pour des âneries et des accusations, ça doit pas aider dans son organisation hebdomadaire. Bah, les Umgis attendront un jour de plus. Ils aiment bien nous renvoyer le pendule, alors à nous de faire de même de temps à autre. Ce n'est pas comme si on allait rouvrir les barrages des Monts, et inonder les champs en bordure... Oui, c'est vrai, on l'a déjà fait. Ou du moins, on l'a placé maintes fois à la table des négociations, haha.
Allez Snorri, cette fois, c'est le jour sérieux. Pas d'humour, pas de rêverie. On reste ancré dans ses bottes, les pieds sur terre. Allez, en route.

[...]

Ah, là par contre, on discute ! Ah ça ce n'est pas du travail de fainéant ! Là j'approuve ! C'est pratique, d'allure ordinaire, propre. Pas de chichis, pas de niaiserie sur les murs, et un espace acceptable pour moduler l'arrangement. Tiens, y a quoi sur ces murs là-bas . ... Non. Non non-non. On a dit : rester sérieux et concentré . On ne va pas craquer au bout de 3 secondes, bon sang.
....
...
...
Bon, ils sont cinq au parloir de front. Y a pas l'air d'y avoir les brise-fers, mais y a le reste. Mornin, Sigmar, Gungni. Bah, c'est les principaux intéressés. Les brise-fers ont autre chose à foutre que ce verbiage à rallonge. Allons, voilà le plus ancien qui se lève. Ça va commencer.

Hunril Monaksson. Noté.
Rappel des faits, d'accord.
Parole aux témoins en premier ? Soit.
Tant que les deux geignards ne sont pas dedans. Vu comme ils étaient occupés à débarrasser leurs tripes et à se figer face aux tordus, ils n'ont pas dû voir grand-chose. Pour ce qui est de sentir les choses... Ouais, on va la garder pour soi celle-là. On va la garder dans un recoin bien cadenassé de ma caboche.
Et ensuite c'est mon tour ? Bon, d'accord. Ça fait bien quelques heures minimum où je dois rester concentré à me taire, et où je ne peux rien faire ou dire. J'ai... pitié pour les quelques badauds non concernés par l'affaire. Il y a certainement mieux comme journée pour eux. Bah, s'ils sont là, c'est qu'ils ont envie d'être là.
Allez, on écoute la suite. Messire longue-barbe, c'est toujours à vous, et pour longtemps je crois...
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
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Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
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