[Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

Modérateur : Equipe MJ

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

Une mouche aurait pu être entendue à des lieux à la ronde tant le silence était absolu. Brisant l'ambiance dure et morose qui s'engageait, l'ancêtre vivant du nom d'Hunril Monakson s'empara d'un petit tome de notes qu'il dégaina pour le mettre devant ses yeux, rajoutant une paire de lunettes ajustée à la taille proéminente de son nez.

-"Bien. Le seize Marktag du mois de Sigmarzeit année deux mille cinq cent vingt neuf, calendrier impérial, une expédition dans les égouts de Nuln, entrée position A-8-Rhuk, a été menée par Thorin Kodarson et sa troupe de brises-fer. Les noms complets de la troupe sont Patok Marteciel, Rollon Noraksson, Fimir Duraksson, Melnor Fierheaume et Skalf Fléau-des-drakes. Que les nommés se lèvent."

Comme un seul homme les Veilleurs des Ténèbres se mirent debout puis se rassirent quand l'ordre leur fût donné.

-"Durant cette expédition et exceptionnellement durant celle-ci, les concernés étaient accompagnés de trois jeunes apprentis ingénieurs. Deux de ces ingénieurs se sont constitués comme parti offensé, leurs noms sont Sigmar Noraksson et Gungni Barbe-Poudrée, blessés ils n'ont pas pu se présenter au tribunal et seront remplacés par messire Ulnir Noraksson, oncle de Sigmar Noraksson. Le troisième nain est celui dont nous devons établir ou réprouver la culpabilité aujourd'hui: Snorri Sturillson. Que les appelés se lèvent."

Encore une fois le même manège, il en fût de même pour le prochain concerné.

-"Avant cela ils avaient été armés et équipés par le second concerné de ce procès, Mornin Bouche-A-Feu, ingénieur de Nuln. Appelé, levez-vous.

Rappelons à présent les faits dans l'ordre: le seize Marktag du mois de Sigmarzeit année deux mille cinq cent vingt neuf, calendrier impérial, une expédition dans les égouts de Nuln, entrée position A-8-Rhuk, a été menée par Thorin Kodarson et sa troupe de brises-fer, accompagnés des trois jeunes ingénieurs équipés par Mornin Bouche-A-Feu. La mission avait commandité par la mairie de Nuln dans l'objectif de purger les égouts des monstres vivant à l'intérieur. Thorin Kodarson a fait part d'une opposition faible à modérée pendant la première partie de la journée. Les apprentis ont été mis à contribution dans une rixe entre les brises-fers et des créatures mutantes, durant laquelle Snorri Sturillson a usé d'une munition expérimentale confiée par Mornin Bouche-A-Feu. Mornin Bouche-A-Feu, vous êtes convoqué à la barre. Il a été rapporté que vous n'avez pas prévenu Snori Sturillson de la présence de cette munition, confirmez-vous?"


Un peu pâle mais toujours dur et fier, l'ingénieur se leva.

-"Je le confirme, vénérable aîné."

-"Les Anciens souhaiteraient connaître la raison de cet oubli."

-"La raison est simple: quand j'étais au front contre la horde du chef orque Togur Brise-Nains, ces munitions expérimentales m'ont sauvées la vie, j'ai donc jugé opportun d'en donner aux apprentis afin de garantir aux jeunes nains une survie aisée. J'ai omis de leur dire, cependant, pour les immuniser à l'imprévu."

-"Et de quelle tradition tenez-vous qu'il est de bon ton de cacher à des élèves une information si cruciale?"

-"De mon arrière grand-père, Ulril Bouche-A-Feu, qui fit la même chose avec moi quand j'étais jeune nain, Ulril avait beau avoir cinq siècles dépassés, il ne démordait pas de son idée et je pense que cette leçon m'a sauvé la vie plusieurs fois. Je tiens d'ailleurs à préciser qu'on ne peut pas confondre les munitions explosives avec des munitions classiques, elles sont sensiblement plus grosses, j'en ai ramené pour preuve."

C'est ainsi que Mornin laissa deux boules rondes et grisâtres sur le pupitre, dont l'une largement plus épaisse que l'autre. Les munitions naines étant davantage standardisées que les humaines, la confusion était impossible.

-"Merci, nous reviendrons sur votre culpabilité, ou non, plus tard. Continuons le récit des événements. Après le combat contre les mutants durant lequel la munition explosa, l'expédition pris un déjeuner. L'expédition s'enfonça ensuite plus loin dans les égouts, jusqu'à ce qu'elle rencontre un… Culte d'adorateurs de la pestilence, si je lis bien. Les faits sont-ils confirmés par les intéressés?"

Ils le furent.

-"L'entièreté des brises-fer ont été mobilisés pour combattre les cultistes, laissant les apprentis en arrière. L'apprenti Snorri Sturillson a ensuite fait feu avec une munition explosive sur ce qui semblait être d'après les descriptions des amides, dans un couloir si étroit qu'un nain seul avait du mal à y tenir. Le résultat de cette utilisation fût une saturation de l'espace par les projectiles qui blessèrent légèrement Snorri Sturillson et Gungni Barbe-Poudrée. Sigmar Noraksson a été sévèrement touché et est actuellement incapable de bouger les jambes, ce que les médecins pensent être irrémédiable. Snorri Sturillson, présentez-vous à la barre. Confirmez-vous avoir fait usage d'une munition explosive à cet instant?"

La réponse de Snorri vint le confirmer.

-"Merci. Snorri Sturillson, les Anciens ont remarqué qu'ayant déjà utilisé une munition explosive, vous n'ignoriez pas leur nature ni leur forme particulière, comme Mornin l'a démontré. De plus, étudiant ingénieur nain depuis de nombreuses années dans votre champ d'expertise, vous ne pouviez pas non plus ignorez la nature plus que dangereuse d'une explosion dans un espace très confiné. Snorri Sturillson, les Anciens souhaitent savoir ce qui vous a amené à ce geste malheureux."
Test de perception sur INT: 9, réussite.
Les regards de l'assistance se voulaient majoritairement neutres, mais en réalité il y avait plutôt de la compassion ou de l'interrogation dans le public et les yeux des Anciens. Finalement l'ambiance lui était assez peu hostile, ce qui ne voulait pas dire qu'il ne risquait rien cependant.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Snorri Sturillson
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Messages : 95
Profil : For 8 / END 10 / Hab 8 / CHAR 8 / INT 10 / INI 7 / ATT 9 / PAR / TIR 9 / NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson
Autres comptes : Alekzan Gievlevitch (en construction)
Localisation : Près d'un fourneau

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

...
...
...
On attend quelqu'un d'autre ?
C'est un peu pesant ce silence. Tâche de rester concentré, Snorri. Marktag, 16 de Sigmarzeit, 2529. Avec 1,2,5 Brise-fers. Et... les voilà. Ah ben tiens, moi qui pensais qu'ils étaient absents, me voilà bien dans l'erreur. C'est fou comme ils ont l'air différents sans l'attirail de combat. Même leur vêtement et dessous en cuir leur donnait un air plus massif que maintenant. Drôle d'histoire tout cela. T-t-t. Pas de déviation de pensées. Où est-ce qu'on en est ? Sigmar et Gungni ne sont pas là ? Mais... Quoi ? J'étais pourtant sûr de les avoir vus en entrant... Bah, je dois fabuler, encore. Donc il n'y a que l'oncle d'un des deux compères, soit. Ensuite.. Ah, c'est à moi. Vite, on se lève. Enfin, non, pas vite. N'aie pas l'air stressé. C'est juste une présentation. Rien de stressant. Voilà, on contrôle sa gestuelle en se levant. On ne tremble pas, et on regarde droit devant soi, dans le vide. Comme ça, on ne croise pas directement le regard de quiconque. On balaye juste sans faire attention... Et on se rassied de la même manière. C'était facile au final. Allez, la suite...

Voilà ! Les faits ! Voyons voir... Trois apprentis et l'escorte de cinq, c'est exact. Expédition commanditée par la mairie ?! Le Conseil de la Ville est directement impliqué là-dedans ?! ... Ah, bah, ce n'était pas des paroles en l'air alors, cette histoire de Dawis qui font le sale boulot. Il faudrait que j'en prenne note... Et je n'ai pas mes carnets. Tonnerre de grès... Des créatures mutantes ? C'est comme cela qu'on appelle ces tordus tout crasseux ? Soit. Oui, j'ai utilisé une munition, sans le vouloir ni le savoir. Que va-t-il donc dire ?
.
.
.
Il confirme. Bien, c'est déjà ça. Qu'est-ce qu'il va énoncer comme réponse pour se sauver ? Voyons voir... Nous immuniser à l'imprévu. Qu'est-ce qu'il entend par "imprévu" ? Qu'on en abuse et que cela nous saute à la tête ? Hm, on n'en est pas si loin au final. Tant d'efforts pour palier aux imprévus, tsss... Nous voilà servis, lui et moi. Cette méthode lui a sauvé la vie plusieurs fois ? Bah ça tombe bien, cela va peut-être en condamner trois, voir plus si le déshonneur me tombe dessus. Bel effort. Qu'est-ce qu'il traficote dans ses poches ? Des munitions ? Eh, mais attends, elle avait cette tronche-là dans nos sacoches ? ... Bon sang, je ne me rappelle absolument pas d'une telle différence de taille. Quand j'avais essayé de recharger les fusils à la pause, je n'avais pas vu un tel écart de rayon... Je me suis planté à ce point ? Mais pourtant, le fusil Dawi n'a eu aucun problème avec les deux munitions... Encore des trucs que je ne connais pas, j'imagine. Raaaah, je déteste nager dans le flou. Enfin bon, vu que je n'ai eu aucune formation Dawi jusqu'à présent, j'imagine que c'est normal que je n'aie pas remarqué cette différence, ou que je n'en fus pas informé. Ah, tiens, d'ailleurs, il n'a pas mentionné l'incroyable objectif qu'il nous avait fourni.
C'était quoi déjà ? Ah oui : "Votre mission sera de tester vos armes, de noter vos observations et de me faire un comparatif clair des joujoux". Vu comme j'ai favorisé le fusil Nain, soit il est capable de tirer les deux munitions sans souci - auquel cas l'erreur d'usage de munitions est difficile à percevoir -, soit il n'en est pas capable - auquel cas j'aurai dû tirer bien plus de ces munitions spéciales, et donc provoquer plus de débarras et plus de grabuge avant de cisailler nos tripes... Hm. Bizarre. Comment est-ce que je pourrais amener cela sur la table des discussions ?

...

Attendez, il a bien dit cultistes de la Pestilence ? Qu'est-ce que c'est que ces trucs ? Des cultistes ? ... C'est différent des mutants ?
Hé, oh, quoi ?! "Un nain seul avait du mal à y tenir" ?! Mais c'est faux ! Complètement faux ! Comment est-ce que les brise-fers auraient pu tenir le front à plusieurs si c'était trop étroit pour un seul Nain ?! En voilà des formulations arrangeantes, tiens ! Sigmar était à côté de moi au moment du tir, pas devant moi. Nan, mais je ne suis pas débile au point de tirer avec un allié dans le champ de tir direct quand même ! Bon les ricochets, soit. Mais là, c'est un peu gros...
Ah, on me demande.


- " Oui, Vénérable ainé. Dans ma précipitation, j'ai utilisé une munition explosive, une parmi celles fournies à notre insu par Mornin Bouche-à-feu. "

Pour l'instant, rien de très incriminant, hormis ce point de subjectivité sur la taille du passage. Qu'est-ce que ... "Connaissant leur forme particulière", "leur nature", "de nombreuses années", ... Il y va un peu fort là. L'université ce n'est pas une école d'armement ! Les Nains de la Cité sont bien placés pour le savoir, vu les railleries que j'ai prises auparavant ! Autant reprendre sur cela directement :

- " Merci, vénérable ainé. Avant d'expliquer la raison derrière mon acte dangereux, j'aimerais rétablir quelques réalités et vérités à propos de ma personne et de mes connaissances précédant cet incident. Tout d'abord, vous avez été informé à propos de mes études et de mes années d'érudition. Cependant, bien que les Umgis m'aient intégré il y a quelques mois dans ce qu'ils appellent << L'École Impériale d'Artillerie >>, je n'ai pas encore assez de connaissances strictes en armement pour être considéré comme << étudiant ingénieur depuis plusieurs années >>. En effet, avant cela, et tous les partis présents qui vivent ou résident à Nuln ne pourraient le nier, j'étais et je fut étudiant à l'Université de Nuln, où je n'étais aucunement lié à l'ingénierie. Vénérable ainé, l'Université est strictement vouée à l'érudition Umgi, et complètement hors des domaines militaires.
Ainsi, bien que je sois aux faits vis-à-vis du fonctionnement et de l'utilisation d'un fusil Umgi, c'était bien la première fois que j'étais en situation de conflit et en présence de véritable matériel Dawi, après seulement quelques mois d'entraînement et d'apprentissage militaire Umgi.

Ensuite, à propos du lieu de l'incident. Comme Mornin pourra vous le confirmer, l'objectif qui nous a été communiqué avant cette expédition était, en plus de <<nettoyer les égouts>>, je cite : <<Votre mission sera de tester vos armes, de noter vos observations et de me faire un comparatif clair des joujoux>>. Comme pourra le confirmer l'escorte qui fût attribuée à notre trio d'apprentis, j'ai fortement favorisé le fusil Dawi, et n'étant pas au courant de l'existence de telles munitions..."


Autant prendre la munition Dawi en main, sur la paume grande ouverte, afin de la montrer.

- "... J'ai estimé bon de favoriser le matériel de meilleure qualité. Puisqu'il n'y a eu qu'une seule détonation d'une munition de ce genre avant notre déjeuner, j'ai été tout aussi surpris que les brise-fers qui nous protégeait de découvrir un tel prodige. Cependant, dans ma précipitation, j'admets ne pas avoir fait attention aux différences entre les munitions, étant alors plus occupé à occir ces... mutants."

Et je repose délicatement la munition, là où Mornin l'a placée. Doucement, sans choc, rien. Aucun moyen de la déclencher. Cette merveille ne me sifflera pas au nez une seconde fois.

- " C'est pourquoi, lorsque les ennuis se sont présentés une nouvelle fois, et puisque le tunnel où nous étions était assez large pour me permettre de me placer au coté de Sigmar sans m'obliger à m'appuyer contre son épaule ou contre un mur, j'ai jugé bon de faire feu sur ces amides. En effet, puisque mes camarades n'avaient pas réagi avant moi, et ayant alors rechargé le fusil Dawi comme je l'avais fait de nombreuses fois auparavant, j'ai voulu en profiter pour effectuer au moins un tir sur ces limons inconnus, avant de devoir appeler à l'aide.
Aide que j'avais bel et bien appelée avant de tirer, mais qui fut noyée dans le tumulte des combats... Sans courant nauséabond à proximité, ce fut la seule possibilité qui incombait sur nos trois personnes.

Voilà ce qui m'amena, vénérables ainés, à ce geste malheureux et dangereux. Ce ne sont que des faits.

Pour ce qui est de la suite, je ne peux aucunement le nier. Les billes contenues dans la munition Dawi ont bel et bien ricoché dans tous les sens, s'incrustant dans les chairs de mes camarades et moi-même."


Voilà, comme ça, pas de mensonges, pas de fausses hypothèses. Accusez-moi autant que vous le souhaitez, voici les faits basés sur les connaissances qui m'ont été divulguées. Si j'ai oublié quelque chose, soit. Mais jamais, foi de Valaya et Grungni, jamais je ne fut mis au courant de quoi que ce soit d'autre.
Voyons voir ce que l'on avance contre moi maintenant. Voyons quelles lois l'on va invoquer pour me compromettre, moi ou mon clan. La vérité, là voilà : Je vous attends, Mornin, Sigmar, et tous les autres s'il le faut. Je vous attends.
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
Image

Fiche personnage wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

D'autres témoignages suivirent les déclarations précédentes: déjà les brises-fers plus "mineurs" du groupe passèrent l'un après l'autre confirmer les dires de leur chef, sans vraiment y apporter davantage de précision. Le mal s'étant déroulé alors qu'ils étaient absents, en dire plus aurait été complexe. Seuls Patok et Rollon, les chirurgiens qui s'étaient occupés des petits, purent donner le détail des blessures. On fit ensuite lecture de deux témoignages qui arrivèrent en fin de séance: ceux des nains blessés.
Au final, l'heure avançait, notamment grâce à une pause le midi, et quand chacun eut fini de parler le soir été tombé. Toujours solennel dans la fonction, Hunril Monakson se leva pour clôturer la séance et annoncer la suite des événements.


-"Merci à tous. Le Conseil des Anciens va désormais se retirer pour délibérer sous la protection du serment de Valaya. Le verdict sera annoncé dans la soirée. Dans le cas où les Anciens ne sauraient délibérer ce soir, les concernés de ce procès seront renvoyés chez eux jusqu'à ce que le verdict ait été décidé."

Heureusement le public se révéla d'un aide précieuse quand Sturill Noradson leur offrit une poignée de karl pour aller acheter de la bière et des vivres aux présents. La tradition naine permettait en réalité de quitter la salle de procès pour se restaurer ou toute autre raison, mais dans les faits sauf cas d'urgence elle n'était dégagée qu'au minuit du premier soir.
Les débats internes au conseil durèrent trois heures, portant les discussions jusque tard dans la nuit. Dans la salle des tables sur tréteaux avaient été levées et rapidement refermé une fois la bière et le pain accompagné de volaille consommés. A dire vrai les nains étaient peu portés sur le poulet, lui préférant le mouton ou le porc, c'est qu'en effet la viande du volatile était réputée avoir le même goût que celle du squigg, la monture des Gobelins de la Nuit. L'ambiance était pesante, presqu'électrique et aucun mot ne s'échangeait entre les convives, mêmes échauffés par la boisson. L'exaltation et la panique survinrent quand un nain huissier sonna une cloche annonçant le retour du conseil.

Graves et austères, les ancêtres se placèrent debout devant l'estrade, au milieu de la cour improvisée, alors que le plus âgé d'entre eux s'avançait, un parchemin à la main. Il jeta un regard circulaire à l'assistance, puis s'attarda sur Snorri et Mornin. Lent dans ses gestes, Hunril ouvrit le papier devant ses yeux et lit, lentement:


-"Snorri Sturillson, présentez-vous devant le conseil.

Guidé par la sagesse des Ancêtres et par nos lois ancestrales, le conseil a délibéré et est arrivé à un verdict. Snorri Sturillson, à l'accusation pesant contre vous de blessures graves envers les personnes de Sigmar Noraksson et Gungni Barbe-Poudrée, le tribunal vous déclare: coupable.

Pour les blessures de Gungni Barbe-Poudrée, vous êtes condamné à un dédommagement de cent cinquante karls majorés par les coûts de son invalidité guerrière temporaire courte s'élevant à deux cents karls ainsi qu'aux coûts médicaux concernant la victime, dont le total sera communiqué à la fin de sa convalescence.

Pour les blessure de Sigmar Norakson, vous êtes condamné à un dédommagement de cent cinquante karls majorités par les coûts de son invalidité guerrière permanente s'élevant à mille cinq cent karls ainsi qu'à l'obligation de fournir un remplaçant à Sigmar Norakson lorsque l'appel à la guerre est prononcé ainsi qu'aux coûts médicaux concernant la victime dont le total sera communiqué à la fin de sa convalescence."


Il y eut un grand bruit dans le fond de la salle: Sturill, père de Snorri, venait de s'évanouir. Impassible, Hunril continua sa lecture.

-"Snorri Sturillson, regagnez votre place. Mornin Bouche-à-Feu, présentez-vous devant le conseil.

Guidé par la sagesse des Ancêtres et par nos lois ancestrales, le conseil a délibéré et est arrivé à un verdict. Mornin Bouche-à-Feu, à l'accusation pesant contre vous de négligence grave envers de jeunes dawis, le tribunal vous déclare: accusé. Vous êtes sommé de vous présenter demain au tribunal pour la tenue de votre procès.

Le tribunal va fermer ses portes pour la nuit."


La situation de Sturill était préoccupante et on le fit sortir à grande peine pour le mettre dans son carrosse à direction de la maison. Un spectateur couru chez lui chercher des sels afin de le réveiller. Il avait à peine repris ses esprits et murmura tout le long du chemin:

- "Ruinés, nous sommes ruinés..."
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Snorri Sturillson
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Messages : 95
Profil : For 8 / END 10 / Hab 8 / CHAR 8 / INT 10 / INI 7 / ATT 9 / PAR / TIR 9 / NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson
Autres comptes : Alekzan Gievlevitch (en construction)
Localisation : Près d'un fourneau

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Au fur et à mesure que le procès avançait, ou plutôt se déroulait, Snorri perdait peu à peu le fil des témoignages et des demandes du Conseil des Anciens. Il avait assez vite compris que rien n'allait le sauver d'une délibération en interne, contre laquelle il serait évidemment impuissant et exclu. Sans doute, les anciens avaient-ils déjà une idée de la sentence avant même d'avoir délibéré ou écouté tous les témoignages. La vitesse d'exécution de tous ces processus juridiques aurait pu suggérer une telle idée, étant donné l'incroyable méandre qu'étaient les affaires humaines en comparaison. Quoiqu'il en soit, les descriptions des brise-fers furent justes, et sans fioritures. Les différentes pauses furent assez courtes, et silencieuses pour la plupart des individus présents. Snorri était resté impassible durant ces temps, à la fois énervé et ennuyé par la tournure des événements, mais aussi terrifié par les regards insistants de son paternel. La tombée de la nuit fut une sorte de demi-libération, de présage doux-amer. Le verdict tomberait alors, et tous devraient attendre l'annonce de celui-ci. Pour cette attente, Sturill offrit quelques ravitaillements, ou du moins les finances nécessaires à leur achat. Et avec chaque minute qui passe, la pression monte, et le poids sur les épaules de jeunot s'en fait plus lourd, plus éreintant. Une éternité aurait pu passer sans aucun préavis, tant il était obnubilé par l'absence des Anciens...
Jusqu'à ce que le glas sonne, et que la porte menant aux sièges du Conseil s'ouvre. L'annonce se fit attendre, encore, et la pression augmenta, encore. Enfin, il fut appelé...

Respire. Respire Snorri. C'est la fin de la journée, reprends-toi. Allez, qu'est-ce qu'ils vont m'annoncer ? L'exil ? Le déshonneur ? L'abandon ? ... Accusation de blessures graves, oui, enfin bon, je les ai sauvé les deux trouillards. C'est presque drôle la façon qu'ils ont d'ignorer que sans moi, on serait p'tet tous morts. Tsss...

...
Att... Attends. Quoi ?!

Deux-cents... Trois cent cinquante... D... Presque deux mille karls...
M... Me...

MECREAAAAAAANTS !!!!!!!!


Krak.

Snorri était paralysé. Sa tête, toute compressée par le stress et l'attente, venait de passer à la presse, au casse-noisettes.
De manière assez métaphorique, Snorri s'était souvent imaginé sa vie d'une façon assez simple, se voyant sur un chemin escarpé à flanc de montagne, n'ayant pas vraiment d'indications autres que de gravir cette dernière et de suivre le tracé à flanc de falaise, quitte à devoir escalader à la main par instants. Là, à l'aube de cette annonce, quelque chose craqua dans la "montagne" de Snorri. Ce bruit tout à fait imaginaire n'eût, par chance, des répercussions que sur son imagination. Les étendues brumeuses au-dessus de son parcours n'avaient pas bougé d'un millimètre, gardant leur aspect à la fois inquiétant et attirant, poussant le petit apprenti à vouloir se hisser, à vouloir voir ce qu'il y avait plus haut. Mais ce qui avait changé était plus bas, bien plus bas. Là où Snorri avait imaginé sa vie avec l'impossibilité de chuter, de se retrouver plus bas qu'il ne l'était actuellement, sa vision venait de changer.

Où il imaginait une voie dégagée, large et amplement aplanie, le sol venait de se craqueler, de se fendre telle une coquille d'oeuf, laissant désormais un simple parcours aux abords vertigineux, coincé entre le terrifiant vide d'au-dessus, et celui d'en dessous. Il n'avait jamais pensé à la chute, ou à une potentielle régression. Et pourtant, là, aujourd'hui, la falaise s'était effritée. La plaine à ses côtés était devenue un trou béant, un bassin avide et terrifiant, prêt à l'emporter dans une chute abrutissante, au résultat extrêmement prévisible. Tel un accident de cirque, le filet était tombé. Il était toujours là, en haut de son perchoir, trapèze en main... Mais le filet était tombé. Il n'avait désormais qu'une seule chose en tête : plus le droit à l'erreur. Fini les petites réprimandes sur le fils maladroit, sur les talents étranges et peu traditionnels du dernier-né. Terminée, la complaisance et le confort du logis familial. Désormais, il serait seul, et s'il ne l'était pas actuellement, cela ne saurait tarder. La somme demandée et les conditions auxiliaires venaient de couper court à toute tentative ultérieure. Il était temps d'agir.

Oui, voilà, il était temps d'agir. Malgré la réaction de son paternel, l'argent ne serait pas un problème sur le long-terme. Deux mille couronnes ? Ce n'était en soi qu'une dizaine-douzaine d'arquebuses de bonne facture, et il en sortait des tas entiers lors des périodes de bonne production ; c'était aussi une centaine ou deux de casques en fer, ce qui représenterait autant de journées de travail, si l'on souhaitait les enchaîner. Bah, deux cents jours de forge, ce n'était pas si énorme pour un nain. Au bas mot, cela représentait six mois de travail continu, et huit ou neuf mois si l'on souhaitait vivre décemment durant cette période d'acharnement (et ainsi tenir le rythme psychologique). Néanmoins, était-ce vraiment la marche à suivre ? En quoi est-ce que du travail "d'intérêt" serait vraiment utile ? Une fois la somme rendue, qu'en serait-il de lui, ou de sa famille ? Six mois étaient un temps énorme pour un diplomate, étant donné le travail abattu en une seule de ses longues journées à parlementer... Presque deux mille couronnes... Voilà le prix escompté pour un tir, et l'usage intempestif d'un objet dont il ne connaissait ni l'existence ni le fonctionnement. Plus que tout, Snorri en était sidéré. On venait de lui scier les nerfs moteurs, le laissant là, devant le pupitre central, figé comme une statue, tenant tel un canasson endormi. Deux. Mille. Foutues. Couronnes...

...

Qu...B...P... Père ! Non, attendez, Père !
Att... Non. Qu'est-ce que je vais lui dire ? Qu'est-ce que je peux lui dire à cet instant ? Hm ? ... Rien, voilà tout. J'ai failli << par mes actes >>, par ceux d'autrui, et via des causes qu'il m'était tout bonnement impossible de connaître. Ah, qu'elle est belle la logique... Je m'en souviendrai, tiens. Mille cinq cent couronnes pour son invalidité. Peh, la belle affaire. Ils sont au courant que les Umgis ont des prothèses et des raponces fixes ou mobiles quand ils se pètent un membre ? Et ils arrivent très bien à se battre avec, aux dernières nouvelles. Pfff, j'imagine que ce n'est pas de l'intérêt de qui que ce soit dans cette assemblée, que de voir l'autre geignard se relever un jour. Il leur rapportera bien plus d'argent dans un lit d'hospice, ou avec une patte calanchée. Les belles crevures... Cupides au point de profiter de la déconfiture d'un des leurs...

De toute façon, sauf contre-ordre des Forteresses, Père est toujours diplomate de Karak Hirn, et maitre-ambassadeur. Il ne perdra pas son poste, sauf si on lui force la main en haut-lieu. De plus, puisqu'il a accès à l'ambassade, c'est la Comtesse qui lui fournit le logis, comme elle le fait à tous les autres dignitaires étrangers. Il manquerait plus qu'elle soit elle aussi de la partie, histoire de rajouter une couche de décadence dans tout ce fatras. Ah, elle est belle la reconnaissance envers les hauts placés. Trente ans... Trente ans que Père s'esquinte les méninges et s'écharde le dos pour maintenir tout ce beau monde en ordre, et on lui tire la bourse dès que possible, sans se poser de questions... J'imagine que c'est sans doute ce qu'il s'est passé il y a 30 ans, avec le prédécesseur de Père... Bah, qu'ils crèvent dans un tonneau, si ça les amuse de tirer dans les pattes des vrais responsables. Qu'ils se démerdent avec la politique, la logistique, les finances, l'ordre, la loi umgi, le cadastre, le commerce extérieur, les accords fluviaux et le calme de tous ces gens...

Puisque l'on peut ruiner le premier venu sans se poser plus de questions, soit. De toute façon, vu mon statut, l'appel à la guerre, c'est un bien grand mot. Je n'ai jamais eu d'entraînement militaire nain, ni d'apprentissage Nain, en dehors de ce que Père et Mère m'ont appris. J'imagine que mon apprentissage Nain et ma potentielle accession à la Guilde des Ingénieurs, c'est râpé, mais bon. Je n'ai aucune idée de mon statut légitime, puisque Nuln est le seul domicile que je connais. Et au vu de mes obligations, ils ne peuvent m'empêcher de retourner à l'École Impériale d'Artillerie, si j'en ai l'envie. Ah ça leur arracherait la panse, que je devienne quand même ingénieur sur le plan juridique. Et sinon, je peux simplement dire que je ne suis pas citoyen des Forteresses, mais citoyen impérial. Père n'aura certainement plus vraiment d'attention pour moi, après cette débâcle de justice, alors je doute que quoi que ce soit me retienne vraiment. Ah, voilà le carrosse. Vite, la porte pour Père...


Une fois à l'intérieur, le trajet entre le Mighdal-Bar/Schwarzrauch et l'Altestadt fut un périple tout autant physique que mental. De la sortie du "tribunal", jusqu'au croisement entre la Voie Commerciale et la Grandstrasse, et enfin jusqu'au domicile familial, Snorri fut à demi-concentré sur l'état de son paternel, l'autre moitié se concentrant sur les environs parfois familiers du jeune nabot.

Ah, ce n'est pas trop tôt... Au revoir, les forges et district nains. À plus tard, peut-être, sinon adieu. Dans tous les cas, Mornin, tu ne me manqueras pas. Je ne te pardonnerai jamais tes blagues, ni n'oublierai-je l'affront commis. J'espère que tu mourras d'une de tes bêtises, ou en avalant de travers, comme un porcelet bouffi. C'est bien dommage pourtant, de quitter tous ces ateliers d'orfèvre et de forgeron. Cela avait l'air reposant dans un sens... M'enfin, on ne m'y a laissé que quelques minutes, si l'on néglige la fresque d'aujourd'hui. Et ensuite, on m'a envoyé fricoter avec les merdeux. Le bon coté, c'est que j'ai vu à quoi ressemblait un brise-fer. C'est déjà beaucoup, vu ma situation géographique... Et voilà que l'on passe le Pont du Reik, puis l'île d'Aver... Peut-être que je retournerai ici, dans quelque temps. Si j'ai bien compris les ordres de l'École, les terrains d'entraînement sont ici. J'espère surtout ne plus avoir à remettre les pieds dans une geôle... Ce "Donjon de Fer" qu'est le Fort-Graz ne m'inspire vraiment pas grand-chose de bon, en cette heure tardive... Heureusement, l'île d'Aver est petite, et l'on rejoint actuellement la Neuestadt par le Vieux-Pont... J'espère que Père n'a pas d'ennuis avec les secousses, parce que ce cocher n'a pas l'air de faire attention à quoi que ce soit sur les pavés... J'espère vraiment qu'il s'en remettra. Il lui faudra du chaud et à boire, une fois à la maison. Peut-être la salle chaude et les vapeurs du demi-sous-sol pourront l'aider à reprendre ses esprits. Il y va souvent avant de dormir, pour se laver et expirer les maux du jour... Bien que, vu son état, je doute qu'il puisse y aller seul cette fois.

Et voilà le rempart intérieur, et l'École d'artillerie. Je me demande ce qu'ils ont pu avoir comme informations à mon propos, durant toutes ces démarches. Est-ce qu'ils vont me laisser rentrer si je reviens ? Après tout, je n'ai pas montré de signes négatifs ou d'ennuis dans quelque exercice ou apprentissage. Et pour cause, la plupart de la théorie, je l'ai apprise en douce à l'Université, lorsque je traînais jusqu'à pas d'heure dans les rayonnages... Enfin bon, je n'ai aucune idée de la marche à suivre... Qu'est-ce que je pourrais bien faire là-bas, hm ? Ils ne vont pas me laisser gravir les échelons en accéléré, sous prétexte que je connais déjà la théorie... Ce qui veut dire que je vais devoir attendre des semaines voir même des années avant de remettre la main sur une arme à poudre de n'importe quelle dimension... Quoique, peut-être pas. La saison de campagne est toute proche, et les apprentis compétents sont supposés suivre une pièce durant l'été. Après, il faudrait que ladite pièce à laquelle je suis assigné soit affiliée à un régiment d'extérieur, et que l'on veuille bien m'envoyer avec tous ces Umgis là-bas... Cela commence à faire beaucoup de conditions.

Ah, on tourne à gauche ? Mais le chemin est dans l'autre sens, non ? ... Eh bien non. L'Altgate est close une fois la nuit tombée, c'est vrai. On va donc faire le détour habituel. Soit, cela fait longtemps que je ne suis pas passé par ici... La taverne de l'Encrier est toujours là, puis les Armes de l'Artilleur, puis l'office de je-ne-sais-plus-quelle-guilde, et enfin... L'Emmanuelleplatz, où l'on devrait... Virer à droite, vers la Grand Strasse... Et revoilà l'Université.


C'est bête, quand même. Se dire que, si la Comtesse avait jugé bon d'offrir à Père un autre présent qu'une place à L'Ecole d'Artillerie, peut-être le Mighdal-Bar ou Lui n'auraient jamais eu l'idée de m'embrigader dans ces forges souterraines et dans toute les estafilades ultérieures... Où est-ce que je serai donc, à l'heure qu'il est ? Dans un dortoir, à m'achever les pinces et les lorgnes sur un édit de politique ancienne, ou bien à essayer de déchiffrer un pâté d'encre sur une carte multi-centenaire ? Il est vrai que c'était plaisant, toutes ces cartes... Mais est-ce que je pourrais vraiment retourner à une telle vie ? Est-ce que j'en suis vraiment capable ? En si peu de temps, j'ai vu tant de choses nouvelles, tant de prodiges jusqu'alors inconnus, qu'une vie entière d'érudition et de reclusion n'auraient pu m'apprendre... Est-ce vraiment raisonnable, de vouloir se ranger dans le droit chemin après un seul écart de conduite ? Surtout quand ledit écart n'est pas intégralement de ma faute ou de ma responsabilité...

Père dirait sans doute que oui, que cela vaut mieux pour nous tous, et qu'il vaudrait mieux que je me tue avec une plume dans la trachée plutôt que de ramener encore la disette ou le déshonneur en son foyer... Et il aurait sans doute raison. J'ai beau me le cacher, je ne suis pas égal ou équivalent à tous les autres universitaires que j'ai pu côtoyer auparavant. Je suis un Nain, et malgré mes fautes, je reste un Nain. Ce serait gâcher ma constitution naturelle que de me renfermer dans une vie de lecture et d'écriture, dans une vie aux palpitations aussi fragiles que le papier concerné... Je n'ai pas l'étoffe que l'on m'affuble ou que l'on souhaite trouver en moi, je pense que c'est désormais un fait avéré et confirmé par tous.

Mais qu'à cela ne tienne, je serai donc différent. Si je ne peux être ingénieur par la voie honorable de ma patrie ou de mes pairs, je le serai par d'autres chemins. Si cette voie auxiliaire m'est tout autant interdite, je trouverai une autre voie. Si ce périple dans la fange m'a appris une chose, c'est bien celle-ci : je suis moins nul que l'on me prétend, et plus ignorant que ce que je croyais. Cette découverte du danger m'a ramené à une réalité bien plus prenante que des ouvrages et des peintures. Malgré mes déboires, j'en serai presque à en redemander dès que possible. Grungni et Grimnir me gardent, je trouverai un moyen d'être aussi capable et endurant que mon corps me permet, quitte à me changer en fer s'il le faut. Je jure sur mes ancêtres de chercher, coûte que coûte, à être aussi vif et acéré que mes méninges, ou plus encore. Oui, la voilà la vérité de tout ceci :
N'en déplaise à Père, cette mascarade n'est qu'un point d'arrêt. Ce n'est qu'un point d'inflexion sur une pente incurvée, avant un grand tournant ou une vive ascension. Peut-être que, par ma faute, je ne serai jamais ingénieur ni quoi que ce soit de reconnu. Peut-être que le prochain danger me fendra la poire en deux. Si c'est ce que Gazul me réserve, qu'il en soit ainsi. Mais avant de calancher, comme le disait un de ces savants de l'ancienne Arabie ou de l'ancienne Tilée :


" Nous trouverons un chemin... Ou nous en créerons un. "
► Afficher le texte
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
Image

Fiche personnage wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

Depuis le procès plusieurs jours s'étaient écoulés dans une morosité terrible. Le père de Snorri était resté au lit, souffrant et terrassé par des douleurs. Si la somme de deux mille karls auxquels s'ajoutaient divers frais et autres amendes avait tout d'abord parue faible à Snorri, il s'agissait en fait d'un véritable coup de butoir dont la maisonnée se serait bien passée, la charge de diplomate étant finalement plus honorifique que rentable. Quelques bijoux et dorures avaient déjà disparus des murs, laissant à la place des formes de poussière qui rappelaient le tragique de la situation. Quant au jeune ingénieur, s'il n'avait pas été formellement forcé à la réclusion dans sa chambre, c'était tout comme. De sa prison dorée il avait tout de même pu écouter les nouvelles: Sigmar allait être déplacé chez sa famille à Marienburg et une vendetta y serait discutée par sa famille à l'encontre du clan Juste-Marteau. De l'avis général elle avait peu de chance d'être mise en place au vu de l'imposante somme demandée par le Conseil, mais on ne savait jamais.

Mornin Bouche-à-Feu, lui, avait été condamné à verser une jolie somme en or aux clans de chacun de apprentis pour cette mise en danger insensée. Rien de trop grave à première vue pour un ingénieur prospère tel que lui et qui s'en remettrait sur le plan financier au bout de quelques années à peine, sans forcer. Pourtant la honte qui l'accablait l'avait poussé à porter le roux. Dès le lendemain matin, il avait désigné son premier apprenti comme son successeur, avait pris armes et bagages et s'était mis en route vers Karak Kadrin afin de se faire Tueur. De l'aveu général c'était la seule issue honorable pour lui et son choix était aussi sensé qu'attendu. Avec un peu de chance son talent mécanique en ferait une arme de dévastation qui détruirait bien des fléaux avant de retourner vers les Halls du Souterre.
Un beau matin, moins d'une semaine après le jugement, Sturill convoqua son fils à dans sa chambre. Il était très pâle et peinait à se lever. Quelque chose, comme une malédiction, s'était emparée de lui. Heureusement il était fort loin de l'état catastrophique dans lequel on l'avait ramené lors de son malaise. Une pipe au bec quand son fils rentra, introduit par sa mère, le nain alité la posa pour s'exprimer, plus calmement que Snorri ne l'aurait cru.


- "Cette affaire est bien mauvaise mon garçon, bien mauvaise, mais tu le sais déjà… Nous nous en relèverons, n'en doute pas. Ce n'était pas ta faute, les Anciens l'ont dit. C'est notre loin qui est ainsi faite, de l'or et du sang pour une vie… Mais je suis tout de même fier de toi: tu as tenu ta parole et n'a pas menti quand cela aurait pu t'aider, tu as su conserver ton honneur. Et ton honneur, mon fils, est ton bien le plus précieux car l'or ne peut le racheter et le travail ne peut le réparer."

Une quinte de toux s'empara de sa trachée et le nain cracha dans un vase prévu à cet effet.

- "J'ai reçu la visite de l'ancien Monaksson très tôt ce matin, tu l'as peut-être entendu. Il est venu me prévenir que Karak Azgal, loin à l'Est, demande de l'aide à tous les nains suite à une invasion orque. Le conseil a décidé d'envoyer dix nains de Nuln là-bas. Je pense que ce serait pour toi l'occasion d'apprendre et de t'éloigner un peu de Nuln et de sa mauvaise odeur... Mais ma foi, si tu ne veux pas ton frère Thorin ira, il en est capable..."

Avec lenteur et aidé par sa femme, le patriarche se releva pour écouter le refus de Snorri d'y aller. Il poussa un soupir et balaya cette discussion d'un revers de la main. Il ne souhaitait pas aller au combat? Soit. D'autres s'en chargeraient.

- "A ton aise, Thorin ira donc... Mais que vas-tu faire à présent? Je peux te recommander à un ami de Zhufbar ou te faire entrer à l'EIA, mais je ne t'y vois pas. Les umgis sont perfides et jaloux, je le sais bien, ils te dévoreront tout cru, comme je te connais. Enfin, tu dois tracer ta propre voie Snorri, je t'y aiderai tant que je peux, pour l'honneur des Juste-Marteau."
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Snorri Sturillson
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Messages : 95
Profil : For 8 / END 10 / Hab 8 / CHAR 8 / INT 10 / INI 7 / ATT 9 / PAR / TIR 9 / NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson
Autres comptes : Alekzan Gievlevitch (en construction)
Localisation : Près d'un fourneau

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Absolument écartés des affaires familiales pour un temps, le jeune nain se contenta de passer ses journées dans la lecture, la réflexion et la contemplation vaine et lente des rues de l'Altestadt. Ah, ils étaient beaux, tous ces grands dadais fringants, avec leurs airs hautains et leurs allures reluisantes. On les aurait crus sortis d'une enluminure, tels quels, sous ce soleil de fin de printemps. Ah, c'est sûr, ici les rues étaient propres, vu la quantité de laquais et de péons qui devaient s'affairer chaque jour à ce que tout soit frotté et balayé. Au loin, on apercevait comme toujours les volutes noires, riches de suif, de la Neuestadt et des ateliers de l'Halbinsel. Si l'on plissait très fort les yeux, où si l'on usait de binocles d'affût, on aurait aussi pu entrevoir les colonnes de crasse et autres relents du Faulestadt, réputé pour abriter les ateliers les plus nauséabonds et/ou les plus "indignes". En bref : rien de nouveau sous le soleil...

Quant à notre petit apprenti, eh bien... Rien de bien intéressant. La cervelle toujours en proie à ses ruminations et ses dérives de pensées, il occupait ses journées comme faire se peut : la poésie de Kalf, le théatre de Sierck, les derniers ouvrages qu'il avait pu emprunter à l'Université (ou conserver/acheter une copie); et quand tout cela ne suffisait pas, il s'essayait encore à l'élaboration de plans, de dessins techniques. Rien de bien méchant, puisqu'il ne s'agissait que de théories. Il se serait bien essayé à la concoction de mélange, mais la seule idée qui lui vint fut d'user d'eau et de sels de potasse, et sans l'accord de quelques fermiers ou apothicaires, se procurer de telles poudres ne serait pas aisé. Tout cela resterait donc à l'étape théorie, et de notes sur un calepin...

Hormis cela, les journées se composaient aussi des temps d'hygiène journaliers, comme il y en a dans chaque maisonnée naine qui se respecte. Car malgré tout le mal et l'amende que l'on pourrait affubler publiquement au clan Juste-Marteau, nul membre ne saurait outrepasser les règles d'hygiène naine. Ainsi, le bain et les deux salles juxtaposées à celui-ci, en plein sous-sol, connurent une utilisation supérieure à la moyenne, le jeune nain passant de longues heures à racler l'encre, la crasse et la sueur des jours d'attente. Jusqu'à ce que...

Soit. Allez, plus que le bras droit et j'en aurai fini pour aujourd'hui. Satanée plume longue, ça fout de l'encre jusque dans les recoins de poigne quand ça se met à plier. Et toujours cette histoire de grenade que je n'arrive pas à déceler correctement... Je suis sûr d'avoir le principe d'origine, mais je manque d'informations sur les caractéristiques internes à l'engin... Aucune idée de pression, de masse, de densité au plomb, ... Et toujours rien de nouveau pour ma tronche ! Quand est-ce que je vais bien pouvoir reprendre les "apprentissages" de l'École Impériale, hm ? La Comtesse m'a fourni cette place, non ? Je ne vois pas ce qui pourrait m'empêcher d'y retourner... Et ça avait l'air de leur faire tellement plaisir, que ce soit père ou Elle. Toutes ces simagrées m'ont fait perdre du temps. Ce n'est pas comme si tout leur blabla n'était pas déjà barbant. Allez... Voilà. Propre comme un sou neuf. Ah, et voilà Mère qui vient.
Hm ? Père veut me voir ? Soit. Je vais enfin pouvoir sortir mes guiboles de cet endroit, et voir du monde... Je ne vois pas ce que cela pourrait être d'autre...


[...]

Hein ? Notre loin qui est ainsi faite ? Oulah, le choc a touché la mâchoire on dirait... Ce n'est pas bon signe... J'ne suis pas médecin, mais dans le doute, on va tâcher de ne pas recommencer de telles âneries... Et il est fier de moi.
Eh... Ca pour un imprévu, c'est en un... Soit, j'imagine ? Je ne vois pas quoi dire à cela... Soit. L'honneur plus précieux que l'or ? Mouais, enfin, vu la disparition des tapisseries du salon, et l'étrange amenuisement des chandeliers de l'étage, l'or n'est pas non plus une question secondaire... Enfin, il a raison. Sans honneur, on serait quoi, nous ? On aurait alors à se rabaisser au niveau des Umgis ? Hahahahaha, la belle affaire. Déjà que nos ancêtres ont été obligés de les torcher pendant des années pour leur apprendre à utiliser un marteau et une enclume correctement, voilà qu'on en serait réduit à une forme d'égalité. La belle affaire... Au moins, ils n'ont pas la cadence de ces marmots rondouillards que sont les Halfelins. Bon sang ce que ces Quinnsbury peuvent être énervants parfois... Enfin, je m'égare, encore. Att...
Attends, quoi?! Qu'est-ce qu'il a dit ?! Karak Azgal ? Par décision du Conseil ? Karak Azgal... Mais c'est à-côté des Huit pics, non ? ...


Un laps de temps imperceptible aux yeux du jeunot passa, non sans agacer légèrement son paternel à demi rétabli.

- " Non, père, je n'irais pas à Karak Azgal. J'ai bien peur que je ne leur sois pas d'une grande aide avec mes aptitudes, voir même que j'en serai un fardeau, étant donné que je n'ai pas encore les qualifications d'ingénieur ou les compétences militaires. Thorin, qui a vingt printemps de plus que moi, serait en effet un bien meilleur choix. Il saura se montrer bien plus apte en conditions risquées... Pour l'instant."

Voyant un sursaut de fatigue et de rancœur émerger sur le visage de Sturill, Snorri se contenta de se taire, et d'attendre en silence, écoutant attentivement.

Ce que je vais faire à présent ? ... Il me laisse le choix ? ... Vraiment ? Hm... Eh bien, cela tombe sous le s... Non. Si c'était si évident, il ne m'aurait pas demandé. Il m'aurait déjà renvoyé à l'EIA si c'était la voie la plus logique... Ou la plus sûre... C'est vrai que c'est étrange, cette volonté de m'éloigner de l'EIA. Comme si la "haute" école Umgi n'était pas ce que je m'imagine, comme si ce n'était pas un chemin tout tracé vers le titre d'ingénieur et d'artilleur respecté... Pourtant, si j'en crois les écrits de Herr Huydermans, l'école a été fondée grâce au savoir des Nains, non ? Les Umgis, seraient-ils si mauvais en ingénierie et/ou en respect des traditions ? Enfin, je veux dire, encore plus que de réputation ?

...

Tout cela m'échappe, comme à chaque fois. Mais qu'à cela ne tienne, il me laisse le choix. Hmm... Un ami de Zhufbar ? Hmmm... Zhufbar constitue le siège global de la Guilde des Ingénieurs. Ce serait une aubaine énorme - un cadeau du ciel même, comme disent les Umgis - mais là... On dirait qu'il veut m'extirper de Nuln. "Les Umgis sont perfides et jaloux" ... Bon, on dirait qu'il est temps pour moi de voyager. Soit. Mais pour aller où ? Zhufbar, ce n'est pas non plus la porte d'en face, et il faudra bien crapahuter à travers l'Empire pendant quelque temps. Et en admettant que j'entre à Zhufbar, je doute que l'on me propose d'autres voyages avant une bonne décennie, si ce n'est plus... ainsi, c'est une sorte d'exil qu'il me propose. Un exil doré, taillé dans la roche volcanique et l'or massif, mais un exil quand même. Et cela pourrait me changer les idées de m'éloigner de toute cette crasse et ce faste frivole... Raaaaaah, j'hésite trop ! Cervelle de grob ! Décide-toi, on n'a pas trois lunes !

...

Attends. Et si la vraie solution était en dehors de ces deux "choix" ? Peut-être que je ne devrais pas m'encabaner dans l'ingénierie, ou au moins pas seulement dans l'armement... Mais alors, dans quoi d'autre pourrais-je me diriger ? La maçonnerie ? La pyrotechnie ? L'approvisionnement ? Hmm... Avec mes tiroirs plein à craquer de cartes et de schémas, la maçonnerie et les grands-oeuvres pourraient être intéressant. Mais alors, où pourrais-je aller ? Je n'imagine pas ces sots avinés de Bretonniens comme plus avancés dans ces domaines, vu leur amour si tranché pour les chevaux et la petite ferranderie... La Tilée alors, par le Tunnel Sud ? Hmmm... C'est une idée. Le soleil, les vastes contrées isolées du Sud, les fortifications des Cités-Etats, ... Voilà qui pourrait m'en apprendre. Et me sortir quelques maux de la tête, sans doute. Allons, qu'il en soit ainsi.

- "Puisque vous me laissez le choix, père, le voici : si vous pensez que l'École m'est peu recommandable après ces événements, je m'en remets à vos conseils et à votre savoir. Quant à Zhufbar, si vous estimez que c'est un meilleur choix pour moi, je veux bien m'y diriger."

Et maintenant, la partie la moins sûre...


"Cependant, j'aimerais vous demander quelque chose avant de me préparer : à votre avis, est-ce que l'ingénierie et l'armement me correspond ? J'entends par là que, si vous pensez que ce n'est pas une voie correcte pour moi, il me serait sans doute possible de bifurquer vers des études de... Disons, maçonnerie, fortifications, ... Des choses moins mobiles, ou moins explosives, vous comprenez ? J'ai ouï dire que les bâtisseurs de Tilée avaient produit de nouveaux tracés récemment, ou du moins, c'est ce qui se disait, la semaine dernière près des carrières naines. Je sais que ce ne sont que des rumeurs, mais... tout apprentissage peut m'être bénéfique, vu notre situation. N'est-ce pas, père ?"
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
Image

Fiche personnage wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

A présent que Snorri reprenait la parole, le vieux Sturill s'écartait pourtant de lui pour fouiller dans certains des gigantesques placards vitrés qui composaient sa collection particulière de curiosités. A vrai dire l'endroit était peu connu de Snorri, son géniteur travaillant généralement dans la même pièce ou dans un bureau mitoyen et ne voulant ainsi pas être dérangé, ce qui gênait l'observation des antiquités. Toutefois, quelle ne fût pas la surprise de notre nain quand il se retrouva avec entre les mains un fusil étonnant, d'une facture humaine sans aucun doute mais avec quelques touches naines. L'arme se présentait sous la forme d'un long tube métallique au bout duquel on avait placé trois cercles soudés au métal et de rayon décroissant alors qu'on avançait vers la fin. A mi-chemin entre le fût et le tireur une espèce de boule de verre surplombait une grosse manivelle mécanique. Juste derrière une crosse et en chien en bois permettaient de tirer comme sur une arquebuse classique. Son père affichait une certaine fierté devant l'appareil et expliqua rapidement:

-"Ce fusil m'a été offert par un vieil ami, Herr Haussard Yodel, un ancien ingénieur de l'EIA. Il a eu des… Problèmes dans sa vie à cause de ses travaux. Cette arme m'avait été donnée car je l'avais sorti d'affaire et il m'avait fait promettre de la confier à un ingénieur que je penserais digne de l'améliorer. Je pense que tu en es capable."

Suite à quoi le père attrapa son fils et le fixa droit dans les yeux, une flamme de détermination dans son regard.

-"C'est pour cela que je souhaiterais que tu ailles à Zhufbarr. Là bas les ingénieurs apprennent tous les arts de la science, la mécanique, l'ingénierie civile et militaire, l'armement comme l'hydraulique, tout. Si tu dois trouver ta place ce sera le meilleur endroit, bien mieux que dans cette école d'artillerie où ne vivent que des nobles jaloux et frustrés ou en Tilée où ils se font la guerre constamment, ah! De plus, même si je ne devrais pas te le dire, aller aussi loin te mettra à l'abri de la vendetta et des représailles du clan de Noraksson."

Se retrouvant tiré en arrière par sa femme, le vieillard en devenir finit rapidement sous les draps, à sa place de repos. Un mince sourire apparaissait sur ses lèvres alors que Snorri s'apprêtait à se retirer.

-"Je ne sais si j'ai été trop dur ou trop laxiste avec toi, Snorri, mais je sais qu'il y a plus dans ta caboche que ce je pensais il y a quelques mois encore. Tes notes le prouvent..."

Les portes se refermèrent bien vite sur un malade atteint de toux. Maintenant il était temps pour notre apprenti nain de prendre une décision et de se préparer à en accepter les conséquences. Son fusil entre les mains était le symbole d'une nouvelle vie qui commençait.
Ton prochain post clôturera le scénario!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Snorri Sturillson
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Warfo Award 2022 du Maître Orateur
Messages : 95
Profil : For 8 / END 10 / Hab 8 / CHAR 8 / INT 10 / INI 7 / ATT 9 / PAR / TIR 9 / NA 1/ PV 70 (bonus inclus)
Lien fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson
Autres comptes : Alekzan Gievlevitch (en construction)
Localisation : Près d'un fourneau

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par Snorri Sturillson »

Le présent de Sturill à son dernier fils eut l'effet d'un coup de canon dans la cervelle de l'apprenti. Il en était agréablement surpris, un peu déboussolé, mais surtout intrigué...

Un cadeau ? Offert par un vieil ami, Herr... Yodel? Pourquoi est-ce que ce nom me dit quelque chose... Peut-être ai-je déjà croisé un parent de cet homme, il y a bien longtemps. Attends, ce ne serait pas l'un des associés de Freiherr Oldenhaller, qui s'était épris de chanter à tue-tête devant les loges de la Guilde des Marchands, il y a bien... Quinze ans ? Et que cela avait provoqué un tel tollé que les échansons s'étaient amusés à l'imiter, au point d'en nommer un type de chant - fort désagréable par conséquent - similaire ? Si c'est le cas, je me demande ce qu'il est devenu, depuis que les Oldenhaller ont perdu leur chef de famille... Bah, qu'importe. Voyons voir cet objet...

Mais... C'est du cuivre ? Pur ?! Quelle drôle d'idée que d'utiliser un tel métal pour une arme, surtout cumulé à du verre. On croirait un ouvrage tout droit sorti de l'échoppe d'Hugelstein, mais en ... Moins ésotérique... Bon sang, il n'y a aucune cavité ? Pas de charge, pas de fût, pas d'embout de détonation ! Et c'est quand même une arme.

Bigre... Hé, attends, les pions, là, sur le côté, je n'ai jamais vu cela sur un engin Umgi, même dans les plans les plus farfelus des Archives. Ce serait... Un mélange des savoirs ?! Et là, ce bloc de bois, avec une espèce de protection souple, mais fixe, à quoi ça sert ? C'est à ma taille au moins ? Voyons voir... 1-2-3-4... Ouais ça devrait aller niveau en mise à l'épaule. Mais on vise comment ? Y'a une encoche ? Ah oui, là. Oh, cette partie pivote. Et il semblerait que ça cliquette quand ce "levier" est au sommet ou en fond d’œillère. En fait, ce qui ressort le plus de cette pièce, c'est que... Hm.... C'est du jamais-vu. Je n'ai aucune idée de la portée d'un tel engin. Et quelle est cette odeur qui se dégage ? C'est lié au levier, ou alors ça s'est échappé quand ce morceau s'est calé en fond de rainure. Ça sent comme les soirs d'été, pendant les orages secs de Nachgeheim... Méninges de Grugni, non... Quand même pas... Il faudrait que je teste ça en sécurité, et avec des gants souples, et si possibles non-inflammables. Du cuir fera l'affaire. Enfin, il faudrait que j'aie le temps. Je ne sais même pas comment armer ce truc...


Écoutant très attentivement les paroles de son paternel, Snorri garda le cadeau bien en main, le gardant très jalousement dans ses mains, faisant bien attention de ne pas le secouer ni le mettre en contact avec quoi que ce soit.

Ainsi, Père pense que la Tilée n'est pas sûre pour l'instant, à cause de cette vendetta. Hm, c'est quand même étrange, cette histoire de clan Nain qui se serait adapté aux coutumes Umgis... Surtout à ce genre de coutume. Quelle indignité. Oui, c'est le mot. Ils sont indignes.

Enfin, Père a sans doute raison, puisque, après tout, je ne pourrai monnayer mes services sans l'assurance de mon rang. Je ne vais tout de même pas me vendre comme un bâtisseur bretonnien, qui s'estime bon parce que la première tour qu'il a échafaudée n'est pas tombée au bout de cinq nuits. Ainsi, Zhufbar m’appelle... Diantre que la route va être longue. Si je ne trompe pas, le chemin jusqu'au Lac Noir m'obligera à passer en Averland, à en traverser la majorité ou l'intégralité, et après... Je ne sais pas. Je savais que j'aurais dû garder un exemplaire du parchemin de Blitzen. Quoique, je n'allais quand même pas voler un objet de l'Université. Ah, d'ailleurs, j'imagine qu'il va falloir rendre mon chasuble, maintenant que ma présence, là-bas, est assurément compromise...


Il s'emprit vite de remercier ses parents pour le cadeau, assurant que << autant que possible, il n'arriverait rien à un tel outil, si étrange soit-il >>. Il n'eut pas de mots en réponse à la dernière phrase, le visage surpris et fier étant plus que suffisant.

Et ainsi, les jours passèrent jusqu'au vrai départ...

***
Eh bien voilà. C'est aujourd'hui. C'est étrange, de quitter son foyer un Marktag. On s'attend toujours à partir un jour banal, ou rien d'autre ne se passe, et pourtant... Voilà. Alors que toute la ville, basse comme haute, s'épanouit dans le commerce ou les tracas de monnaie, moi je ... Décortique ce qui doit rester ou non dans ma chambre. Bon sang, qu'est-ce que cela peut bien changer, hein ? Foi de Valaya, ce n'est pas comme si je devais sauver des antiquités des flammes ! À ce que je sache, la pierre ne brûle pas, contrairement à toutes ces sornettes de Strigany ! Bon, allez, on se décide vraiment cette fois :

La poésie de "Caï", la philosophie de Song- Non, celui-là est trop barbant.

Les usages cachés des gouvernantes... Non. Enfin, quoique... Non. Autant le dissimuler au fond d'un gouffre celui-là. Heureusement que j'ai remplacé la reliure par une autre. Mère m'aurait décollé les esgourdes si elle savait. Rien que pour les illustrations, j'entends d'ici les remontrances. Enfin bref.

Les savoirs et malfaçons des édifices... Oui, celui-là sera utile. Comme ça, je pourrai étudier les structures qui seront au bord des rues et routes. Je garde celui-là avec moi. Cela me fera un bien fou de relire tout cela. Et donc... J'en ai fini avec les livres. Allons bon, il ne reste plus qu'à emballer mon paquetage, attacher fermement le cadeau d'Herr Yodel, et je pourrai partir. Et il ne faut pas que j'oublie le souvenir de l'Université. Herr Kugelschreiber tenait à tout prix à ce que je garde ce carnet, pour ne pas oublier... Comme si un Nain pouvait oublier son passé. Je ne sais même pas ce qui est écrit là-dedans. Il m'a juste dit qu'il avait recopié un ancien ouvrage en Khazalid. Déjà, je ne savais même pas qu'il parlait notre langue, alors ce qu'il a bien pu écrire...

Quelle drôle de sensation tout de même. Depuis trois jours, je me mets à penser, là, devant mon lit, sans rien faire d'autre. Et toujours, j'ai cette étrange pression sous les cotes et sur le dos, comme si... Comme si je ratais quelque chose en voulant partir, comme si je n'allais pas revenir, comme si... Comme si je devais prendre les pinceaux là, maintenant, et tracer tout ce que je vois, tel un portrait craché du temps passé, des premières semaines à piailler comme un courtaud jusqu'aux derniers jours passé à écrire & échafauder ... Putain, par les orbes de Valaya, je ne sais pas ce qu'il m'arrive. Allez, ça va passer...

Ah, on toque à la porte. C'est l'heure.


Descendant quatre à quatre, Snorri a à peine le temps de saluer sa mère avant de quitter le domicile attitré, et de s'engouffrer une nouvelle fois dans les rues de l'Altestadt en direction de son transport.

Eh bien...
Au revoir la crasse, les latrines à récurer, les basses-cours et égouts délabrés.
Au revoir les livres mités, les ateliers cachés et les communautés ingrates.
...

Adieu Nuln.
Et que la peste vous emporte tous. Enfin... Presque tous.
Modifié en dernier par [MJ] Le Djinn le 08 janv. 2020, 22:56, modifié 1 fois.
Raison : MAJ XPS! +90 XPS! Total: 96 xps!
Snorri Sturillson
Voie de l'étude de l'ingénierie - Compagnon (Ingénieur Nain de Zhufbar)
Profil: For 8 | End 10 | Hab 11 | Cha 9 | Int 11 | Ini 7 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 || NA 1 | PV 75/75

"Vous n’avez pas le droit d’avoir votre opinion. Vous avez le droit d’avoir votre opinion renseignée.
Personne n’a le droit d’être ignare.
"
Snorri dans un univers parallèle très mignon et propre :
Image

Fiche personnage wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_snorri_sturillson

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Snorri] La victoire se forge à l'entrainement

Message par [MJ] Le Djinn »

FIN DU SCÉNARIO! La suite ici: viewtopic.php?f=8&t=6858!
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Répondre

Retourner vers « Nuln »