[Reinhard Faul] Sous quarantaine

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


INT de Reinhard : 8
Jet : 3, réussite.

+5 points de folie.
Cinq paires d’yeux s’écarquillèrent. Irmfried, Frida, Bernhard, Max et Heidemarie se levèrent lentement, bouches bées, peaux pâles, mains tremblantes, la chair de poule gagnant leurs corps. Tout ce qui pouvait encore rester d’hésitation et d’impiété devait à présent s’évaporer dans leurs consciences, alors que le Seigneur des Mouches lui-même se faisait chair auprès d’eux.

Bernhard ouvrit grand la bouche, et cria :

« Père tout-puissant ! Qu’est-qui- »

Il ferma soudain la bouche et posa ses mains sales dessus pour s’en recouvrir : Un son était bien sorti de sa gorge, mais ce n’était pas son son, pas sa voix. Il avait parlé avec la voix rocailleuse mais féminine de Frida. Le clerc de notaire bougea ses pupilles paniquées jusqu’à trouver le soutien et le réconfort de quelqu’un d’autre. Ce fut la noble qui passa une main sur ses épaules, et qui l’attrapa dans une petite étreinte amicale. Max s’avança, et les rejoignit aussi. Frida fut le dernière, un peu hésitante, mais une fois qu’un courage suffisant anéanti ses dernières inhibitions, elle se rua également dans leur union. Ils se câlinaient, tous, tous ensemble. Max hurlait de rire. Irmfried, plus maître de lui-même, se contentait de faire un grand sourire, tandis qu’il ne repoussait pas les lèvres de Reinhard qui l’assaillaient.

C’est comme si, soudainement, les fidèles de Nurgle avaient vécu une expérience transcendante, qui sortait de leurs corps pour plonger dans la chair de leurs camarades. Mémé ne semblait pas partager leur transe : Elle se tenait à l’écart, mains dans le dos, très satisfaite de voir ses poussins s’unir et se mélanger. Elle s’approcha du cadavre de bébé Karl, et éleva ses mains en l’air.

« Gu'nagh'ghyran aksho ksy Nurgleth tso iakash ; Nurgleth’ksy arkaghyen no’abskolo ! »

Elle psalmodiait dans la langue démonique, et alors, des murs volèrent des mouches, des cafards, du toit tombèrent des larves, et toutes s’agglutinèrent au sarcophage de fortune, et entrèrent à l’intérieur par les petits interstices de l’ouvrage. Dans l’esprit de Reinhard, une lumière verte scintillante semblait en émanait, comme un phrase extrêmement puissant ; Mais même ses coreligionnaires qui ne possédaient pas ses talents latents se sentirent soudain émerveillés. Irmfried sauta devant en s’agenouillant. Steiner prit sa tête dans son visage tout en agitant sa tête d’avant-en-arrière. Max se mit à hurler et à pleurer des larmes de joie. Frida, elle, riait aux éclats :

« Il est avec nous ! Il est avec nous ! Papy est avec nous ! »

Elle hurlait avec la voix de Max. Il était soudain compliqué de deviner qui était qui. Reinhard sentait, en lui, des picotements et des odeurs et des sensations qui formaient une espèce de cocktail indigeste mais délicieux à la fois ; L’espace d’un instant, il avait l’impression de savoir lire et rédiger un acte notarié. Il se sentait capable de gagner un duel d’escrime en bondissant à droite puis à gauche avec une rapière. Il avait envie d’escalader un mur et de faire sauter le verrou d’une fenêtre. Il voulait se maquiller et porter une robe. Il avait le désir de jouer à cache-cache avec sa fille. Il voyait le monde à travers des yeux qui n’étaient plus les siens, à toute vitesse.

Et ils se mirent à chanter, avec sept voix différentes, sans que l’on sache de quelles bouches émanaient vraiment les sons :

« Bubons, sang, glaires et tripes ! Furoncles, morve, caries et pus ! Ampoules, fièvres, plaies-qui-suintent ! De tes blessures naît la pourriture ! »

Ils répétèrent ce mantra lyrique en cœur, comme s’il avait s’agit d’un petit chant de poivrots aux abords d’un festival. Et puis, Reinhard bouillonnait de joie. Il se sentait tellement excité, il avait envie de bondir et de hurler. Il sentait de la sueur perlant dans son dos, et une chaleur étouffante sous sa peau. Son cœur pulsait, battait la chamade. Il fit un lourd pas en arrière. Et soudain, il s’écrasa au sol.
Irmfried et Steiner se jetèrent sur lui pour tentèrent de le rattraper. Mais alors qu’ils allaient poser ses mains sur son corps, Mémé hurla d’une voix qui résonnait, comme si elle était réverbérée par un écho immatériel.

« Non ! Ne le touchez pas !
Grand-père l’appelle, grand-père l’appelle ! Grand-père l’appelle ! »



*******



Ce furent les pleurs de Karl qui réveillèrent Reinhard. Quand il ouvrit grands les yeux, il découvrit que le ciel était vert, et qu’il n’y avait nul nuage, ni étoile sur la voûte céleste. Ses mains attrapèrent le sol, et il le sentait meuble, glissant sous ses doigts, pénétrant sous ses ongles. Il se souleva, et il découvrit qu’il était dans un immense marais putride et verdâtre.
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Une horreur magnifique le contemplait. Les arbres semblaient être faits de cartilage et d’os pourris, et leur sève dégoulinante ressemblaient à des paires d’yeux qui suivaient Reinhard à chacun de leur pas. Des tentacules pleines de morves, et des champignons de toutes formes et de toutes les couleurs poussaient un peu partout. Reinhard était entouré de démons, mais aucun d’entre eux paraissaient hostiles à sa présence. Des sortes de petits monstres potelés constitués de gore en putréfaction, comme s’ils avaient été moulés à la poterie, courraient dans tous les sens en riant avec des voix aiguës, en se renversant et en se chamaillant.
Ils courraient vers Karl.

Le bébé qui avait réveillé se trouvait au fond du marais. Il était toujours aussi bleu, et bougeait ses petits doigts dans tous les sens. Les petits monstres verts rigolèrent et ricanèrent, et dirent des mots dans la langue que Mémé parlait, mais que Reinhard avait encore du mal à faire parfaitement sens. Ils soulevèrent Karl au-dessus d’eux, comme un sac, et tout en se bousculant et en se bagarrant pour se le disputer, ils s’éloignèrent un peu plus loin, jusqu’à un démon beaucoup plus grand et terrifiant qu’eux.
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Une femme, ou du moins, une créature géante et mutée à l’apparence vaguement féminine. Elle tendit sa main et attrapa le bébé que les petits monstres lui tendaient. Elle le ramena contre sa poitrine, et tendit un sein ravagé et nécrosé, et petit Karl ouvrit grand sa bouche pour téter. Il cessa immédiatement de pleurer, ferma ses yeux, et parut soudainement plus apaisé qu’il ne l’était dans les bras d’Agnès. Le monstre-femme géant lui caressait les cheveux, et un sourire dévoilait chez elle deux rangées d’une soixantaine de dents aiguisées et couvertes de plaque dentaire.

C’est alors que les petits démons aperçurent Reinhard. Si la plupart d’entre eux s’en désintéressèrent et foncèrent dans le marais pour suivre un animal qui sautillait à la surface de l’eau, trois d’entre eux se ruèrent vers lui. L’un d’eux glissa, roula, mais se releva aussitôt. Ils se jetèrent à ses jambes, courraient autour de lui en rigolant et en tentant de parler avec lui, dans cette langue étrange dont Reinhard ne reconnut que certains mots : « Nurgleth », le prénom de papy, et « aksho », qui voulait dire « venir chercher ». L’un tira sur le vêtement de Reinhard, ses petits doigts potelés laissant derrière une masse gluante et verte qui le tâcha.

Il décida de les suivre.

Il marchait guidé par les trois petits chenapans qui hurlaient et riaient. Et voilà que Reinhard les suivait dans un chemin hors du marais. Tout autour de lui, le cadeau de Nurgle était omniprésent. Des talus faits de déjections, de la faune et de la flore incompréhensible, mutée jusqu’à l’horreur. Des démons de tailles diverses semblaient travailler, avec des serpes et des fourches faites de chair, qui avaient des yeux et qui bougeaient au bout des manches. On aurait dit un faubourg, un faubourg paisible et doux, où d’honnêtes paysans travaillaient.
Le sol trembla, et à sa droite, pour compléter le tableau idyllique, Reinhard aperçut même des preux chevaliers.
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Mais ce n’étaient point des chevaux que ces braves cavaliers montaient, mais d’énormes asticots rampants aux nombreuses rangées de dents. Les braves guerriers étaient soit obèses, soit purulents et dégoulinants d’une masse noire. Ils traversaient lentement le chemin, et chacun d’entre eux salua Reinhard avec un petit sourire et en relevant les heaumes de leurs casques sur leur passage : leurs visages étaient tous boursouflés, couverts de boutons noirs, de furoncles rouges et de mélanomes tachetés.

Ces preux soldats semblaient sortir d’un petit manoir, devant lequel Reinhard s’arrêta. Comment ce bâtiment tenait debout était un mystère : C’était un joli château de pierre et de bois, mais dont les façades étaient lézardées de nids, de ruches, et de terriers. Les fenêtres, les remparts et toute la structure était colonisée par les mouches, par les vautours et par les bousiers. D’immondes papillons se posèrent sur des fleurs qui décoraient les grandes portes et le beffroi. Qu’importe que Reinhard hésite à rentrer : Les trois petits nurglites qui l’accompagnaient s’approchèrent de la porte, et s’escaladèrent les uns sur les autres pour que le troisième puisse atteindre le grand heurtoir qu’il utilisa pour frapper trois grands coups sur le bois.
Et lentement, deux chevaliers utilisèrent leurs tentacules pour ouvrir grand les doubles-portes géantes, et ainsi permettre à Reinhard d’entrer.

La pièce était géante. Alors qu’il n’y avait aucune fenêtre, et aucune source apparente de lumière, Reinhard voyait à l’intérieur comme en plein jour. En fait, tout l’endroit où il était défiait les lois de la physique : Des tentacules volaient en l’air, des milliers de paires d’yeux l’observaient, et des milliards de mouches volaient dans des chorégraphies magnifiques au-dessus de sa tête. Le plafond était immense, haut comme le ciel, et de ce plafond suintait du sang, du pus et des crottes molles. Dans la salle d’apparat, une centaine de personnes étaient en train de courir dans tous les sens, de se jeter des ballons, ou bien ils étaient assis en train de jouer aux cartes. Une centaine de personnes mortes-vivantes, à en croire par leur état de décomposition avancé, leur gangrène qui les décorait.

Et Reinhard les reconnaissait. Il reconnaissait certains de ces visages. Il les avait vus.

Il les avait vus en rêve, sur le Il Dolce Delfino. Ces hommes guillerets qui couraient dans tous les sens, c’était l’équipage maudit, celui du capitaine-borgne Candiano, celui du navire aujourd’hui en quarantaine sur l’Halbinsel, que Nurgle avait béni. Ils étaient là, ces matelots que Vitale avait offert à Nurgle en une proclamation pour avoir la vie sauve.
Au milieu de la salle, se trouvait un trône géant. Et dessus, un monstre plus géant encore. Un gros-plein-de-soupe verdâtre, aux tripes qui glissaient d’une énorme entaille sur son estomac boursouflé.
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Et ce monstre, il lui parla, directement, d’une voix qui résonnait de manière éthérée dans le creux des oreilles de Reinhard.

« Salut, petite mouche ! Salut ! Approche, viens, viens sur mes genoux ! »

Il était aisé pour lui de demander ça : À chaque pas de Reinhard, le cultiste pouvait se rendre compte d’à quel point le monstre était géant. Il n’atteignait pas son tibia, s’il voulait arriver sur ses genoux, ça serait uniquement en l’escaladant. Heureusement, ou malheureusement, pour lui, le démon fit un petit signe de tête, et les milliards de mouche qui dansaient en l’air se ruèrent sur lui. Reinhard senti les pattes des scatophages lui parcourir le corps, entrer dans ses vêtements, et le soulever. Il vola ainsi jusqu’aux genoux du monstre, où il trouva un siège confortable dans des plis de gras de sa cuisse.

« Montre-moi la marque sur ton ventre ; Montre-moi voir si Grand-Père t’as bien béni ! »

La plaie de Reinhard était plus vive que d’habitude. Elle était à présent suintante, humide, les croûtes avaient sauté, et deux petits asticots se tortillaient dessus.

« Magnifique ! Tout simplement magnifique !
Mon nom est Fulrug’ath, et les chevaliers Bretonniens qui m’ont banni dans le Moussillon il y a de ça bien longtemps me surnommaient « le Répugnant », je trouve que c’est un nom très charmant. Qu’en dis-tu ? Furug’ath le Répugnant. Peut-être que Furug’ath le Nauséabond sonne mieux ? »


Il agitait la tête pour lui-même, en pinçant ses lèvres hideuses qui camouflaient à peine sa bouche couverte d’aphtes. Il semblait vraiment réfléchir à quel nom serait le plus terrifiant.

« La Tilée, Nuln, le Moussillon… Fort heureusement, pour nous, toutes ces frontières et ces distances physiques n’ont absolument aucune importance. Surtout lorsque l’on est aidé par un bateau, comme celui que ce bon capitaine Vitale Candiano a utilisé ! Cet homme cruel, égoïste et aristocrate a vécu toute sa vie en écrasant les gens comme toi, Reinhard, alors, une sorcière qui me servait lui a apprit une grande leçon, et dorénavant, il a juré sa vie à mon service.
Son existence n’a aucune importance, mais son corps putride et ravagé qui est maintenant caché dans son navire que j’ai marqué, lui, oui, il m’est essentiel. J’en ai besoin. Et toi aussi tu en as besoin Reinhard. »

Il tendit son gros doigt, qu’il posa sur le nez de Reinhard, comme s’il jouait avec un enfant.

« Le navire est plein de mes cadeaux, mais ce ne sont pas des artefacts qui doivent t’intéresser. Nurgle aime la vie, même lorsqu’il la confisque. C’est Vitale, sa carcasse en décomposition, mais qui respire encore, qui est essentielle.
Libère-le, Reinhard. Puis sacrifie-le, comme tu as sacrifié Karl. Mais pas dans une petite cave cachée et à l’écart, non… Reinhard, il faut que tu parviennes à trouver un moyen de faire goûter mon cadeau au plus grand monde possible.
Peux-tu faire cela ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

Je suis allongé à plat ventre dans quelque chose de tiède et gluant. J'entends les pleurs de Petit Karl. J'ouvre les yeux.
Oh bordel.

Je n'ai jamais voyagé de ma vie, je ne suis sorti qu'une ou deux fois de Nuln. Rien ne m'a préparé à ce marais grouillant de... de vie ? Partout où on pose le regard il y a un millier de végétaux de forme différentes. J'aperçois au loin des asticots atteint par différents stades de gigantisme. Il y a des démons-insectes qui volent en essaim partout jusqu'aux nuages. Parlons en du ciel, d'ailleurs. Il est... différent. Il est plein de très gros cumulus verts et jaunes, et il paraît plus grand que celui dont j'ai l'habitude. Il me donne très mal à la tête. C'est comme si mon regard portait beaucoup plus loin que d'habitude. Beaucoup, beaucoup plus loin. Je décide de ne plus lever les yeux en l'air.

Je me mets debout. Visiblement, malgré l'aspect fantasmagorique du décor, j'ai toujours deux bras et deux jambes. Je suis là, en quelque sorte. Je ne me souviens pas de comment... on était tous complètement fous, complètement défoncés, et puis j'ai eu l'impression qu'on m'enfonçait la tête dans un geyser et puis... me voilà dans cet endroit que je n'ai vu qu'en rêve, parfaitement conscient. C'est étonnant d'ailleurs, mais je ne me sens pas bizarre.
Je me dirige vers les pleurs de Petit Karl. Je finis de le trouver en train de se faire ramasser par une très grande dame, que je n'approche pas. Elle a l'air amicale avec lui. Je le laisse là. Tout à l'air... convenable. Ils forment vraiment un tableau harmonieux. Je n'ai pas envie de déranger une jeune mère. Mais maintenant je ne sais plus trop où aller.

Partout où je regarde, c'est le bordel. Les plantes... j'ai beaucoup de mal à marcher dans ce marais. Il est complètement plat, on ne voit pas une colline à l'horizon, mais c'est une débauche de fleurs, d'arbres pourrissants sur lesquels poussent d'autres arbres. Tout jaillit, grimpe, suinte, dans toutes les directions. Je m'enfonce jusqu'aux chevilles dans des sécrétions épaisses et grumeleuses qui nourrissent l'humus. Des fois il y a des plantes grasses, des touffes de roseaux qui font ma taille et que j'ai du mal à contourner.

C'est à ce moment là que des créatures du lieu s'intéressent à moi. Des petits démons viennent et se mettent à caqueter dans leur langue bizarre. Je comprends vaguement que c'est bienveillant et qu'il faut que je les suive. Ce que je fais. Je vais pas errer ici de toute façon, même si c'est très joli.
On marche longtemps. Ça a l'air de beaucoup amuser les démons, même si moi j'ai du mal à les suivre. Je trébuche plusieurs fois sur un boyau-branche, ou alors un énorme bubon-champignon explose sous mon pied pendant que je marche et je dois tirer ma jambe de l'anus visqueux qui est en dessous. Ce n'est pas hostile, ni douloureux, c'est juste qu'il y a trop de vie. C'est moi l'étranger, ici.
Le décor change peu à peu. On passe d'un marais à un espèce de village.

D'abord des champs et des « gens ». Je les ai regardé. Ils ne m'ont pas prêté attention, ils bossent. Comme je ne comprends pas très bien où sont leur visage, je n'ose pas leur parler. J'ai peur d'être malpoli. Ensuite les maisons se rapprochent, et on arrive au bourg proprement dit. Les bâtiments sont d'une architecture étrangère.
N'ayant jamais voyagé, j'appelle tout ce que je ne connais pas « l'étranger ». Je suis un peu déçu d'ailleurs. Ma xénophobie est titillée. J'aurais préféré voir des bonnes chaumines impériales chez Grand Père.
On arrive devant un grand manoir. Il y a des chevalier montés sur des asticots. Je suis intimidé. Ils me saluent en enlevant leurs casques, souriant. Soulagé, je leur fait coucou de la main. On passe l'énorme porte d'entrée sans problème, parce que ces types ont des tentacules surpuissantes. Ça fait trop envie. J'imagine comme je pourrais en faire baver les connards avec des tentacules pareilles. Ça serait embêtant pour me balader dans les rues de Nuln, certes. Enfin bref. On rentre à l'intérieur, quoi.
Et là...

Bin déjà, y a l'équipage du vaisseau Tiléen en train de faire la fête à l'intérieur (je les reconnais). Ils savent se mettre bien, ces étrangers. Il y a un putain de buffet et des jeux. Les meubles et les murs sont fait en matière humaine, enfin si un humain quelque part arrive à chier depuis l'intérieur de la maçonnerie. Encore une fois, il ne fait pas bon regarder vers le haut. On sent que près du sol, un semblant de lois de la physique est respecté, mais dans les hauteurs tout part en couille. Mon cerveau n'aime pas du tout.
Mais bon, au milieu de tout ça il y a un démon qui fait la taille d'une maison de quatre étages (heureusement qu'il est assis), alors le reste passe un peu au second plan. Je le fixe comme un con. J'imagine qu'il y a une révérence à faire, un salut rituel dans une langue ancestrale, quelque chose, mais je ne les connais pas.
Heureusement, le démon est très amical.

Il m'invite à m'asseoir sur lui. Il me parle directement dans le cerveau c'est perturbant. Je me demande bien comment je peux exécuter sa demande, puisque le sommet de mon crâne lui arrive à peine au dessus de la cheville. Hélas, il a son propre moyen de locomotion. Je dis « hélas », parce que j'en suis pas à un stade où sentir des milliers de pattes de mouches courir sur mon corps entier me laisse serein. Ça n'a pas été l'épisode le plus facile de mon existence, j'aime autant te dire. Je me suis retenu de hurler pour ne pas vexer le géant.
Finalement j'ai fini vautré sur sa cuisse, un peu ébouriffé. Je me redresse pour m'asseoir en tailleur sur la chair dégénérée de sa cuisse. Rien qu'un creux de cellulite fait la profondeur d'une main. Il m'a demandé, avec sa voix bizarre qui ne passe pas par mes oreilles pour être entendue, si je pouvais lui montrer ma marque. De peur qu'il envoie d'autres mouches m'aider, j'ai soulevé mes fringues à toute vitesse. Il a eu l'air content, je ne voyais pas ce qu'il voyait j'avais mes haillons dans la figure, du coup je le crois sur parole. Ensuite il m'a demandé mon avis sur son titre, ce qui m'a laissé con. On arrête pas de me demander de nommer des gens en ce moment. Je dois prendre la parole devant le géant, je me sens timide comme un petit enfant devant un inconnu. Son visage est gigantesque, il pourrait m'avaler sans mâcher. La plaie sur son ventre fait la taille d'une maison, on dirait un sourire gigantesque, et ses boyaux répandus un peu partout et entremêlés forment comme une langue. Je suis en outre assis à deux mètres du plus énorme pénis jamais vu dans l'histoire de la bite, salement amoché par l'intégralité de l'encyclopédie des maladies vénériennes (édition en couleurs). Je sais pas pourquoi mais ça me fait bander, c'est gênant. Je cherche du fin fond de mon cerveau à satisfaire la demande du grand monsieur, parce que ça semble suicidaire de ne pas le faire. Je dis avec une petite voix :

« Euh... Furug’ath le Crade ? »

Il a l'air content de ma réponse. On passe à un autre sujet, celui du capitaine Tiléen. Ah, voilà ! Après tout ça j'ai une brutale envie de cambrioler un bateau. Les messes noires, les visions, me balader dans le domaine de Grand Père alors que je ne le mérite pas encore... au moins on sait où on en est avec un putain de bateau. Le ciel foutrait pas le camp dans tous les sens sur un bateau. Mes sens ne seraient pas en feu. J'aurais un peu prise sur les événements. Bordel. J'aime cet endroit, je m'y sens étrangement sain d'esprit, mais je ne lui appartiens pas encore. Je m'accroche à ma bouée de sauvetage pour ne pas me rouler par terre en hurlant. Le bateau. Le putain de bateau.

« Je ferais tout pour bien utiliser votre cadeau m'sieur. Seigneur ? Je l'ai vu en rêve, il était vraiment très beau. Un peu comme ici... »

Je garde ma trouille pour moi. Mon instinct me hurle de faire confiance au grand monsieur, de me rouler sur sa cuisse et de faire le bébé, mais je n'y arrive pas. Il approche un gigantesque index de mon visage pour le poser sur le bout de mon nez, j'ai obscurément envie de me tortiller comme un chiot. C'est un très grand démon. Tout le reste passe au second plan à coté de lui, et pas seulement à cause de la taille. Il paraît plus réel que les autres, plus vrai (beaucoup, beaucoup plus que le « plafond »).
Je réfléchis à quoi faire de son cadeau. Il faut faire chier les gens, pas juste balancer le cadavre dans un puits. C'est difficile d'empoisonner un gros puits en plus, ces choses là sont surveillées. Crois moi je suis aux aguets, si il suffisait de chier quelque part la nuit pour contaminer l'eau potable ça ferait longtemps que ça serait fait. J'adore fantasmer sur des endroits où je pourrais mettre des cadeaux. J'y ai réfléchi pas plus tard qu'en revenant du bateau avec Bernhard.

« Bin, on a un des gars de chez nous qui bosse avec un gars qui vend des jambons de luxe. J'ai vu le truc se faire euh... hier ? C'était hier ? Bref. On pourrait lui filer votre cadeau à la place messire, comme qui dirait dedans quoi. Ça irait nourrir les lèche-cul de la vieille ville, là. Enfin si vous connaissez les quartiers de Nuln m'sieur. C'est les riches, les... les gens qui ont des manufactures entières à eux ou des trucs comme ça. » J'agite la main en l'air pour signifier un « cetera ». Je ne sais pas très bien ce que font les gens avec de l'argent. « Ça va monsieur ? C'est euh... c'est comme vous voulez ? »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le démon agitait plusieurs fois la tête de bas en haut, la peau au-dessus de ses yeux fronçant, il était visiblement pensif.

« Le Crade… Le Crade… Furug’ath le Crade ! Cela rime ! J’aime beaucoup !
Que mon héraut note : Je souhaite à présent que mes missives soient signées : Furug’ath le Crade ! »


Ayant annoncé cela, un énorme scarabée entra dans la pièce en volant. Il portait sur sa tête d’insecte géant une petite perruque blanche et une cape rapiécée en peau d’être humain. Il avait sous son bras une tablette en os sur laquelle il écrivait à l’aide d’un gros stylet acéré.

Il écouta alors la proposition de plan de Reinhard. Et un semblant de sourire naissait sur ses lèvres hideuses, découvrant des gencives saignantes, et une haleine fétide et étouffante pénétrait dans le corps de Reinhard.

« Partout la même organisation se répète : Là où une masse de personnes vivent ensemble dans l’insalubrité et la maladie, une petite minorité parvient à se cacher et tout engloutir, en faisant tout ce qui est possible pour éviter mes délicieux cadeaux. Oh oui, il y en a bien quelques-uns pour parfois être infecté par une carie à force de mal manger, ou souffrir de la goutte à cause de leur indolence ; mais rarement font-ils un grand festin en mon nom !
J’aime beaucoup ton idée, petit Reinhard. Qu’ils s’empiffrent et qu’ils s’engraissent ; Qu’ils s’attaquent à ma chair et à ma sentence sans le savoir. Ils se vautreront dans la Pestilence ! Et quel meilleur moyen d’humilier le Serpent et le Corbeau qu’en leur volant ces aristocrates auxquels ils tiennent tant ? Ce sera une grande étape pour l’avenir de Nuln ! »


Il approcha ses yeux de ceux de Reinhard. Son énorme patte gauche se leva pour attraper le dos du mage illégal, douce et rassurante.

« Tu es promis à un bel avenir, petit Reinhard. Ton talent est très utile, il sert le destin du Chaos. Mais tu dois faire attention, tant aux fanatiques puritains qu’aux frères maudits de Nurgle ; Eux aussi te veulent pour toi. Pour l’heure, Mémé Gâteuse va t’apprendre tout ce qu’elle peut, elle va t’enseigner les potions, les sorts, de la Langue Noire, mais un jour viendra où ce sera à toi de prendre en main le destin de cette cité, et de devenir mon émissaire dans les mondes qui se disent « civilisés ».
Je t’ai chargé d’une mission. As-tu besoin de quelque chose en échange ? As-tu une question à laquelle je puisse répondre dans ma grande sagesse ? Profite-en Reinhard : Ce genre de contact que nous partageons demeurera exceptionnel ! »

Tu peux demander à Furug'ath un cadeau pour t'aider dans ta mission. Au choix :
- +10 Points de Croyance pour Nurgle
- +200 Points de Dévotion pour la Secte
- +5 Points de Croyance et +100 Points de Dévotion
- Une nouvelle arme : Dague bubonique de Nurgle
- +6 xpM
- Une mutation tirée au hasard, avec tous les risques induits
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

Deux yeux gigantesques se rapprochent de moi tandis que le démon se penche en avant. Sa main, plus longue que mon corps entier, vient m'appuyer le dos avec une surprenante délicatesse. Il est difficile de soutenir son regard et d'être l'objet de son attention. Une partie de moi voit ce qu'il est vraiment : un déchaînement de pouvoir concentré en un seul endroit. Si j'étais « réellement ici » dans toute ma réalité physique, je serais mis en charpie par les forces en présence – si un gros sac de viande humide pouvait parvenir jusqu'ici dans sa pitoyable intégralité. C'est compliqué de savoir ce qui est « là » quand on a quitté le monde matériel de toute façon. Enfin tu vois pourquoi ça me donne mal au crâne.
Pourtant, il est gentil ce noble démon.

Il me demande quelle question j'aurais à poser. J'en ai beaucoup. Pourquoi je suis le seul à être venu ici ? Comment les murs du manoir tiennent encore debout ? Qu'est ce qu'il a, le ciel, exactement ? Est ce que c'est là que tout le monde va après sa mort ? Et moi, j'aurais le droit à un moment aussi ? Et Petit Karl il devient quoi ? Ça va faire quoi quand les nobles vont manger la chair du capitaine exactement ? En fait, très exactement, la bonne question serait : comment je fais pour vous satisfaire Seigneur, genre, de A à Z ? Une petite liste d'instructions ultra précises dans une poche peut être ? Mais je pressens que ça ne marche pas comme ça. J'essaye de ne pas regarder directement dans les énormes pupilles, c'est irrespectueux, mais elles sont plus grosses que ma tête. Je sens la respiration du démon comme une bourrasque. Il n'aspire pas de l'air, mais mes sens me disent pourtant que son souffle est chaud et sent comme l'intérieur de mon nombril. Je comprends pourquoi nous ne pouvons pas partager des contacts trop longs : ça va probablement finir par me tuer que l'univers soit inconstant. Mon petit cerveau de singe est déjà à la peine. C'est un grand seigneur et je suis à peine existant.

« J'aimerais bien mieux comprendre la magie Messire. C'est une sacrée affaire. Enfin si vous pouvez m'expliquer des trucs je... enfin je sais pas ce qui est poli ou pas m'sieur pardon. Mais pourquoi les autres qui étaient avec moi ne sont pas ici ? »

C'est une façon détourné de poser la fameuse question « pourquoi moi ? ». Et puis je commence à m'inquiéter pour les copains. Ils sont gentils. Je ne sais pas ce qui leur arrive pendant ce temps.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Le démon hocha de la tête, et son sourire glauque se décuplait pour révéler encore plus de dents cariées et encore plus de gencives ensanglantées. Son haleine fétide envahissait le museau de Reinhard, une enivrante fragrance qui était bien plus pure et odorante que le maigre potager de Mémé. Les mouches bourdonnaient, tandis que Reinhard, en regardant les matelots du navire Tiléen, put enfin comprendre avec quoi ils jouaient, quelle était cette chose qu’ils n’arrêtaient pas de se lancer et de sprinter dans tous les sens pour l’intercepter : Au milieu de ce Chaos, ils avaient trouvé un vieux ragondin crevé dont un œil arrachait tenait uniquement par le globe oculaire.

« La Magie. La Sorcellerie. Mots profanes. Mots que des petits crânes utilisent pour décrire de grandes choses qu’ils ne comprennent pas. Si tu avais eu la malchance d’être enfermé dans un Collège de Magie, pour que l’on bourre ton esprit d’âneries sur la magie, on t’aurait appris que si elle émane bien du Chaos, de mon Royaume et de celui des frères de Nurgle, elle émane impure, volatile et dangereuse, et qu’il est nécessaire de la manipuler, de la raffiner et de la transformer afin de pouvoir la pratiquer. Illusions que tout cela. Ils torturent la magie pour pouvoir la contraindre à l’utiliser comme ils veulent, en ignorant nos divins murmures. Ils la limitent, la séparent… Une aberration, et une preuve de leur faiblesse. Pourtant, lorsque Morrslieb, la lune-verte, est pleine, ne sont-ils pas eux aussi plus puissants ? Ne sentent-ils pas notre force pulsatile à travers le globe ?
Même les prêtres pratiquent, sans le savoir, de la magie. Nous sommes les seuls Dieux qui existent réellement, Reinhard : Tous les autres, même cette immonde Shallya, superstition décidée à contrer Grand-Père, ne sont nés que de la magie de l’esprit et de la piété des masses.
Ton Talent te lie directement avec Nurgle, il est essentiel pour la réussite de nos grandes entreprises. Les simples cultistes n’ont entendu nos murmures qu’à travers un mur, toi, tu peux l’ouïr très distinctement. Les frères de Nurgle tenteront de te courtiser pour t’avoir pour toi. Mais toi, tu vas me servir, et en échange, je vais te récompenser.
Et puisque tu souhaites en savoir tant sur la magie, petite mouche, hé bien, je vais t’apprendre ! »


Les mouches bourdonnaient de plus en plus fort. Reinhard ne comprenait pas pourquoi, mais la puanteur augmentait, devenait de plus en plus perceptible. Le plafond semblait être dégoulinant de selles. Les cafards recouvraient des murs à la hauteur infinie. Alors que jusqu’ici, Reinhard était encore capable d’être maître de lui-même et d’essayer de relativiser cette horreur, c’était comme si toute la réalité derrière le paysage idyllique était en train d’apparaître.
Il avait envie de hurler. Mais le Grand Immonde le regardait d’un air satisfait, avec un sourire de plus en plus étendu, jusqu’à ce que sa bouche se déchire.

****

Reinhard se réveillait. Il ouvrait très lentement ses yeux. Il se sentait humide, un peu de partout. Durant ses spasmes, ses sphincters et sa vessie avaient lâché, et il s’était vomi dessus. Dans n’importe quelle convention sociale, ça serait un moment humiliant, dégoûtant et ridicule.
Pas dans une secte de Nurgle.

À la place, au-dessus de lui, Reinhard pouvait découvrir six paires d’yeux qui le regardaient avec douceur. Six regards inquiets mais aimants. Six doubles-mirettes adorées et six petits sourires reconnaissants. Bernhard tenait entre ses mains un pantalon neuf, Frida une couverture pour recouvrir ses épaules, Max un verre d’eau croupie pour le désaltérer. Ce fut Irmfried qui le releva un peu virilement pour le mettre sur ses fesses, tandis que Heidemarie utilisait un chiffon mouillé pour lui rafraîchir son front brûlant.

Seule Mémé ne réagissait pas. Elle restait fixe, droite comme un i, avec une mine de réjouissance qui dilatait encore un peu plus ses rides et son masque fripé.

« Allons manger. »

- -50 points de dévotion
- L’icône des mouches est construite.
Et fin du premier RP de Reinhard !
Au cours du RP, Reinhard :
– A suivi la trace d’une marque de Nurgle sur un navire venu du Moussillon
– A fait une reconnaissance dans le quartier militaire de Nuln
– Est parvenu à subtiliser un enfant dans un hospice de Shallya
Preuves laissées derrière lui :
– Agnès, la mère de l’enfant, est encore en vie et connaît le visage de Reinhard

– A mené une messe noire en hommage à Nurgle
– A rencontré le démon Furug’ath dans les Royaumes du Chaos.

Gains au cours du RP :
84 points d’expérience par le RP
+5 points de folie
+5 couronnes d’or (Je lui avais filé 10 couronnes d’or en début de RP, mais Reinhard en a dépensé 5 pour acheter Karl)
– Flacon « caresse de vipère » (Cadeau de Mémé Gâteuse en début de RP)
+6 xPM (Cadeau de Furug’ath)

Clôture du RP :
– Bonus de +25 XP
– +5 PdC de Nurgle pour avoir vaillamment servi le Seigneur des Mouches

Ta fiche personnage ainsi que la fiche de la secte vont être mises à jour avec les changements provoqués au cours du RP. Tu pourras effectuer des achats. Je te recontacte un peu plus tard avec le commencement de ton deuxième scénario, où tu essayeras de libérer le capitaine Vitale du quartier militaire haute-sécurité de Nuln.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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