[Reinhard Faul] Sous quarantaine

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


Agnès n’écoutait le mendiant que d’une oreille distraite. Son attention toute entière était vouée à son bébé, et son bébé seulement. Légèrement plus détendue, et moins méfiante de l’enfant de Nurgle, elle tenta de calmer sa progéniture avec quelques tendresses maladroites : elle trifouillait son petit linge, le remuait un peu au creux de ses bras, lui chuchotait quelques idioties balbutiées avec une voix de fausset. Aucune de ces attentions ne servit à calmer les quintes de toux qui ne cessaient de rythmer les respirations nasales du môme.

Un tout petit sourire naquit sur les lèvres de la mère quand Reinhard parla de son père. Un sourire clairement forcé ; un sourire poli, pour essayer de feindre un début de conversation entre eux.

« C’est un joli prénom Bernhard. Très joli.
Vous-… Tu… Tu as connu ton père, Bernhard ? »

Son tutoiement et cette question si intime semblaient clairement maîtrisées. Elle parlait pour parler, est-ce qu’elle attendait vraiment une réponse plus qu’une autre de sa part ?

Elle se raidit à nouveau lorsque Reinhard se mit à évoquer assez distraitement l’existence de papy. Elle relevait juste un peu ses yeux, vivement, pour soutenir le regard du mage, avant de reporter à nouveau son attention sur bébé. Elle répondit d’une voix enrouée, clairement marquée par la gêne.

« Heu, je… Je sais pas trop… Elles ont… Elles sont très gentilles avec moi les prêtresses de Shallya. C’est elles qui l’ont aidé à mettre au monde, Fritz, enfin, Fritz, si Fritz veut bien que je l’appelle Fritz, ha-ha, tu comprends ? »


Elle serrait un peu des dents tandis que bébé toussait assez pour cracher de la morve hors de ses narines. Agnès leva alors la main et le moucha avec le linge dans lequel il était emmitouflé.

« Je… Je comprends pas trop… Qu’est-ce que tu veux dire ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

J'ai connu mon père. Mes parents étaient mariés, j'ai eu des frères et sœurs. Ce n'est pas très intéressant, je préfère raconter l'histoire autrement :

« Euh... bah non. Il a pas dû se sentir concerné. »

Je hausse des épaules, en reniant l'existence de mon père sans trop sourciller. Le seul souvenir que j'ai de ces deux là c'est qu'ils ont appelé les répurgateurs à grands cris quand j'ai commencé à faire de la magie. Peut être que c'est le seul souvenir auquel Grand Père me permet d'accéder, je n'en sais rien. De toute façon ils doivent tous être morts. J'ai quarante deux ans bon sang.

Agnès n'a pas l'air de comprendre ce que je dis par ailleurs. Elle est tellement jeune, les gens ont encore le monde à leurs pieds à cet âge là. Peut être qu'elle ne se reconnaît pas encore dans l'essaim de mouches anonymes. Quand on est encore tout neuf on se croit immortel, spécial, que ça va aller pour nous parce que sinon... sinon le monde est trop injuste ? Enfin moi je ne me sentais pas encore avalé par un grand néant à cet âge là, j'aurais dû. Ça m'aurait fait gagner du temps. Bordel. Comment la convaincre qu'il n'y a qu'une personne qui aime vraiment les tas de compost que nous sommes ? Je me gratte le ventre. Ma marque brûle, je remonterais bien mes haillons pour tout poncer avec un couteau, mais Agnès va trouver à y redire.

« Non... je parle de mon Grand Père. Il est gentil. Il est venu me trouver quand j'étais vraiment très malade. C'est juste comme... comme les prêtresses, mais Lui, Il offre des cadeaux à tout le monde, même aux enfants. Ça peut être ton grand père à toi, et celui de peut-être-Fritz. Il n'y a pas de piège, c'est juste que... qu'il aime beaucoup les gens malades. »

J'arrête là ma tirade pour éternuer. Cet encens me brûle le museau. Et puis j'ai des sueurs froides dans le dos parce que je sens toutes les colombes me regarder en me jugeant. J'aime pas qu'on me regarde en me jugeant pendant que je chercher activement à tuer un bébé malade. Ce qui reste d'humain en moi s'en indigne, et se demande ce qu'il a fait pour qu'on le torture comme ça après sa mort. J'ai peur des colombes. Je devrais pas faire des trucs comme ça, je mérite seulement de me rouler dans la fange en mangeant de la merde, être une mouche avec des asticots et des mouches par dessus...
Bon OK OK on reste dans le présent. Être une bonne mouche. Ces putain d'enculés de Nuln auront leurs cadeaux, qu'ils le veuillent ou non, même si Shallya vient me reluquer pendant que je pisse. Je secoue la tête pour me ressaisir, envoyant quelques poux dans le décor. Faut sortir de là, avec un bébé malade. Je dis :

« Tu veux que j'aille te chercher un verre d'eau ? »

Je ne la sens pas convaincue par mon prosélytisme bégayant. Je vais tenter de la droguer en mettant des médicaments au hasard dans sa flotte, selon mes trouvailles. Je ne sais pas ce qui est toxique, mais j'ai vraiment besoin de ce bébé.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Agnès observa Reinhard avec ses gros yeux tout ronds et paniqués. Elle ouvrait un peu la bouche au discours peu cohérent et peu rassurant du mendiant. Mais pour autant, même si un certain malaise était né en elle, elle ne semblait pas encore être terrifiée au point de demander de l’aide. Tout à l’inverse, elle se contenta d’acquiescer poliment à l’offre du mage.

« Heu… O-oui, je veux bien. C’est très gentil. Merci. »

Elle recommença à agiter le bébé-anonyme dans ses bras tout en lui chantonnant une petite berceuse pour le rassurer. Reinhard put donc s’éloigner en épiant le couloir, s’assurant qu’aucune prêtresse inquisitrice ne traverse le couloir. Bien qu’il n’ait pas de talent de furtivité particulier, il fit bien attention à marcher d’un pas feutré, naviguant sans trop savoir où au milieu de l’étage.

Il découvrit une petite porte ouverte dans une dépendance. Une prêtresse, celle de tout à l’heure, qui voulait forcer un malade à avaler sa soupe. Elle était occupée devant un bureau, à ouvrir des bocaux où elle mélangeait des substances qu’elle déversait dans un mortier, probablement pour préparer un cataplasme à appliquer sur la peau. Le serviteur de Nurgle glissa discrètement à l’intérieur de la dépendance, où il découvrit tout un stock de fioles, de jarres et de récipients colorés et étiquetés : étiquettes qui lui parleraient beaucoup plus si seulement il savait lire, mais qu’en plus il savait lire le Classique.
HAB de Reinhard : 9 + 2 (Vol à la tire ; aucune méfiance de la prêtresse)
Jet : 8, réussite.
Ni, une, ni deux, il chipa au hasard ceux qui l’inspiraient le plus, puis fuit aussitôt sans demander son reste, à nouveau dans le couloir. Sur un petit plateau à roulettes, il trouva une carafe d’eau avec des petits verres.
Reinhard était parvenu à dérober trois fioles de manière parfaitement aléatoire : L’une d’elle comportait un liquide transparent ressemblant à de l’eau, mais dont l’étiquette longue et compliquée devait lui faire penser que ce n’était justement pas de l’eau : en ouvrant le bouchon et en reniflant, il senti une très forte odeur qui prenait au nez et qui était très facilement détectable. Une autre comportait une sorte de poudre grise qui se disperserait peut-être facilement dans l’eau. La dernière comprenait une sorte de mélasse jaunâtre qui lui rappelait une odeur de fleurs d’été.
Normalement, la compétence « fabrication de potions » est une compétence Experte, et comme tu l’as pas, ça t’interdis le jet. Néanmoins, comme je considère que Mémé Gâteuse est la mentor de Reinhard, elle lui a forcément appris quelques petites recettes, je décide donc d’abaisser cette compétence à « avancée » : tu vas réaliser des tests mais avec un malus de /2.
INT de Reinhard : 8
Jet : 3, réussite
Jet : 19, échec
Jet : 19, échec.

Tu ignores ce que sont la poudre et la mélasse. Tu devines que l’eau transparente est un extrait de laurier rose, qui peut avoir des effets thérapeutiques à doses contrôlées mais peut provoquer la mort en plusieurs heures à fortes doses. L’odeur et le goût sont aisément détectables, mais pas répugnants.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

J'ai reniflé les trois fioles que j'ai piqué. Il y en a une que j'identifie plus que les deux autres, mais dans tous les cas ça sent la Agnès qui va crever.
Ce qui me chiffonne un peu.

J'étais parti pour gaillardement l'empoisonner, mais en voyant la poudre grise et la bouille jaune je... j'ai comme un doute. Enfin si il faut la tuer je la tuerais mais... j'aimerais juste ne pas avoir à le faire.
J'ai beaucoup de défauts. Feignant, oui. Con, oui. Mais sadique, violent et meurtrier... non. Si je lui donne des médicaments au hasard, il y autant de chance pour qu'elle s'endorme que pour qu'elle chie du sang jusqu'à en crever – ce qui ne serait pas discret en plus de ça. Même si j'ai vendu mon âme, je n'ai pas de raison particulière de la tuer – mis à part piquer son bébé. Le poison ce n'est pas la même chose que les cadeaux de Grand Père. Quand on chie du sang à cause du typhus, c'est la nature. Et en plus ça serait ma première fois. Jamais tué personne moi. J'ai pas ce qu'il faut.

La violence c'est pas mon truc. Je suis un peu petit, mou, douillet. C'est pas flagrant parce que j'ai passé plusieurs années à la rue, mais de base j'ai plutôt envie qu'on me laisse tranquille (ce à quoi j'ai superbement échoué). Je ne suis pas le genre de mec « qui en veut », et tuer quelqu'un impliquerait de vouloir laisser ma trace sur ce monde, le réécrire. Je préfère me rouler en boule et manger du caca. Pas facile d'être cultiste, ça demande de prendre position.

Je fourre les fioles quelque part dans les replis de mes haillons, puis je vais remplir le verre. C'est plus simple de trouver de l'eau, plus tranquille, c'est la partie facile de l'affaire. Je ne sais pas encore si je la tue, et comment je le fais (est ce que je prends la poudre grise qui ressemble à de l'arsenic ou la bouillie jaune qui a l'air ultra toxique ?). J'opte dans un premier temps pour un peu de bienveillance. Je me mets un index dans le cul, puis je le trempe dans le verre. Au moins elle boira quelque chose de sain dans cette histoire, avec des bons microbes. Je ne crois pas que mon côlon soit surnaturellement toxique, c'est juste histoire de partager quelque chose de sympa. Il doit bien y avoir une saloperie ou deux qui traîne là dedans.
Puis je retourne auprès d'Agnès, je tiens le verre entre mes mains, indécis.

Je vais essayer de la convaincre une dernière fois, allez... sinon il faudra qu'elle boive du jaune et du gris mélangé. Je ne sais pas comment on empoisonne bien les gens, du coup ça sera mal fait. Laisse toi convaincre de me donner ton chiard je t'en prie...

« Écoute j'ai réfléchi... si je t'ai parlé de Grand Père c'est parce que... parce que ben t'as l'air sympa et... il t'arrive une embrouille qui va te suivre longtemps et... »

Je me ronge l'ongle de l'index – d'une saleté agréable en bouche – et je cherche intensément comment formuler ça.

« Laisse moi finir de t'expliquer d'abord, hein ? On sait tous les deux que Fritz il va pas revenir. C'est comme ça. Et le môme il est malade. Un nouveau né tout bleu c'est pas bon signe. On peut dire que c'est le coup dur quoi. Désolé. »

C'est pas le genre de coup dur qui me concerne directement d'habitude, mais comme je t'ai déjà dit si un accouchement se déroule dans ma proximité c'est que tout va mal. J'ai une vague idée de ce que deviennent les nourrissons tout bleus qui ont du pus vert qui leur sort de partout. Néanmoins j'ai mes propres problèmes et je peux pas être partout, alors j'en ai un peu rien à secouer. C'est pas facile de trouver l'inspiration alors que j'ai juste mon autel chaotique en tête.

« Grand Père il peut te payer pour avoir ton bébé. Il... il veut des gens malades, je fais l'intermédiaire. Pas pour faire des trucs bizarres avec hein ! Regarde, moi j'ai eu le typhus et pourtant je suis là. Et puis toi comme ça tu pourrais partir d'ici avec un peu de sous et un soucis en moins. »
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Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
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Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Charisme de Reinhard : 8
Jet : 8. Réussite, tout juste.
Agnès sursauta juste un instant, au retour de Reinhard. Elle força à nouveau un sourire qui ridait ses lèvres, et elle lui fit un petit signe de tête en guise de simple remerciement, tandis qu’elle agitait encore dans ses bras son enfant mourant. Elle aperçut le verre que tenait Reinhard dans ses mains, et se contorsionna juste un peu afin de libérer sa main, et de la tendre pour l’accepter.

Et puis Reinhard parla de grand-père. Alors, à nouveau, Agnès pinça ses lèvres et un frisson la parcourut. Lorsqu’il prononça le nom du père du garçon, elle détacha ses lèvres et ouvrit grand la bouche, mais aucun son ne sorti, elle laissa Reinhard terminer.
Elle resta un instant comme ça, un peu bouche bée. Puis elle observa à nouveau le bébé qui toussait de la morve dégoulinante. Elle restait là, scotchée, figée, coincée dans une sorte de profonde catatonie. Elle était sidérée, verrouillée sur place, comme si son âme avait fuit son corps pour ne laisser derrière qu’une loque assise. Quelles pensées l’envahirent ? De quelle manière sondait-elle son âme ?

Elle s’effondra en larmes. D’abord une grosse goutte coulait sur ses yeux en quelques battements de cils, puis ce fut comme si une digue avait cédé. Elle se mit à pleurer. Et pas des pleurs élégants, maîtrisés de comédienne : La vraie crise, l’hystérie. Celle avec les mains gagnées par des tremblements, la face qui devient rouge, le liquide qui coule des narines, et puis des sanglots violents, désagréables à entendre, d’autant plus qu’ils sont incontrôlés et clairement marqués par la panique. Des pleurs de panique. Comme si toute la réalité de sa situation, de l’état de son enfant, et de la réalité sur son Fritz, venaient de la frapper d’un coup en pleine face. Elle serra de toutes ses forces son bébé contre elle, mais cette soudaine étreinte n’eut pas d’autres effets que redoubler les quintes de toux de l’enfant.

La mère ne se calmait pas. Son corps était gagné de chair de poule, et elle semblait vaciller. Il fallut que Reinhard s’approche pour tenter de la calmer, ou peut-être de la faire taire, car ses geignements délirants allaient à coup sûr provoquer l’arrivée d’une sœur de Shallya. Il lui fallait au moins un moment pour qu’elle se ressaisisse, ou tout du moins qu’elle soit capable d’articuler un début de phrase entre ses bouffées d’air et ses spasmes plaintifs.
Elle ouvrit sa main, celle qui avait servi à tenir dans sa main le verre d’eau qu’elle avait vite reposé et à peine but, afin de se saisir de celle de Reinhard. Un contact étrange, une chaleur qui se nouait sur sa patte caleuse et blessée.

« Il… Il…
Il va arrêter de souffrir ? »


Elle explosait à nouveau en pleurs, mais malgré sa voix cassante et bien audible, elle continuait.

« Il arrête pas de tousser, il arrête pas… Fritz est pas là, ça va… ça va… ça va faire... »

Elle ne termina pas sa phrase. Mais Reinhard était bien assez intelligent pour s’imaginer tout ce qu’elle devait signifier.
Nuln était pleine d’orphelins, après tout. De gosses déversés dans les rues, confiés aux bons soins des églises de divers cultes, ou bien, s’ils avaient moins de chance, des bandes de truands et de criminels. Parfois des criminels en uniforme, quand ils étaient assez grands. Fritz Junior, du moins si le projet de patronyme avait abouti, n’était au fond qu’un de ces déchets jetés sur les pavés neufs de la cité la plus prospère du Vieux Continent ; Oui, déchets : le terme était dur, mais c’était ainsi que la société considérait, sans s’en rendre compte, ces progénitures qui n’avaient pas été voulues par l’un, l’autre, ou le duo de leurs concepteurs.
Mais peut-être que l’enfant pouvait être plus chanceux qu’eux. Ne pas subir la douleur, le handicap, l’immobilité sociale, les journées de quatorze heures dans la chaleur étouffante d’une fonderie ou les marches sous les drapeaux jusqu’à avoir la plante du pied recouverte d’ampoules. Peut-être que Reinhard pouvait lui offrir bien plus. La paix, le réconfort, l’amour de centaines de millions d’âmes, dans un jardin cultivé avec amour par un papy au grand chapeau.

En tout cas, Agnès ne cessait de serrer fort, fort les phalanges de Reinhard, jusqu’à en couper la circulation sanguine. Elle avait besoin de quelqu’un, et étrangement, ce n’était pas les bras de son homme absent qu’elle cherchait, mais ceux d’un clodo sale et inconnu. Lui était présent, au moins.

« J’ai… J’ai…
J’aurais besoin… Besoin d’un peu d’argent... »
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

[HS/ C'est Armand qui se plaignait du manque de monologues intérieurs de chouineur, moi je voulais pas.]

Agnès, qui jusque là avait l'air de survoler les événements, se met soudain à pleurer à grands bruits. Elle pleure parce qu'elle envisage de me vendre le bébé, parce qu'elle sait qu'elle est dans la merde et que ça ne va pas s'arranger. Moi je croyais qu'elle allait m'expliquer que Fritz allait arriver d'une minute à l'autre et que le bébé a seulement un rhume.

Heureusement qu'elle est revenue parmi nous. Les bonnes femmes qui viennent d'accoucher elles sont dans leur monde, on pige rien. Des fois y en a qui deviennent carrément folles. Moi je juge pas, mais Agnès avait l'air de nous pondre le tableau de la famille idéale. Elle est plus attachante maintenant qu'elle chouine sur ses problèmes. Je la comprends mieux.

« Ouais... c'est dur ce qui t'arrive. »

Je lève la main pour lui tapoter l'épaule ou quelque chose de gentil, mais je la repose en cours de route. Je répète une seconde fois « c'est dur, ouais », parce que je ne sais pas quoi dire. Les gens n'apprécient plus trop que je les touche. Pourtant, elle me prend la main de sa propre initiative. Elle chouine vigoureusement, tellement qu'elle va attirer une prêtresse. Presque-Fritz quant à lui continue de se glairer dessus en crachant des agglomérats de morve à s'en noyer. Il ne nous voit pas, il est aussi chiant qu'un nouveau né peut l'être. Il n'aide pas sa mère, qui me broie la main tellement fort que ses phalanges blanchissent. Je me tortille à cause de la douleur. Ça ne doit pas être très agréable de serrer des os dans un sac de cuir tout fripé (je parle de moi), niveau tendresse on a vu mieux. Sale vie de merde pour en arriver à me câliner. Je lui caresse maladroitement les cheveux avec ma patte toute crasseuse. Ils sont gras et on sent les nœuds tout rêches. Évidemment qu'elle va pas s’attifer, la pauvre, mais il n'y a pas une de ces feignantes de prêtresses qui s'occupe de ce genre de chose ? Moi elles me faisaient la guerre pour que je passe le peigne anti-poux. Y en a qui ont des traitements de faveur.
Enfin voilà, on parle de religion aux gens, et ce qui débloque tout c'est le pognon. L'histoire du monde.

« Cinq couronnes ? Ça te laisserait du temps pour préparer la suite. »

Si ça ne tenait qu'à moi je lui balancerais tout l'argent avant de m'enfuir avec le nourrisson sous le bras. Avec cette somme elle peut se payer le loyer d'une chambre pour quelques mois, petit déjeuner inclus. Moi j'y réfléchirais, enfin j'y réfléchirais si j'étais en capacité de démouler des êtres humains avec mon cul. Il fait plein de choses intéressantes mon derche, mais pas ça.

Mes propres parents n'ont balancé leur bébé aussi vite. Il a eu le temps de prendre quelques centimètres avant. Ils n'ont pas hurlé au démon dès que j'ai commencé à parler de couleurs bizarres et à prédire le sexe des enfants à naître. Enfin, comment on sait ce qui est magique et ce qui ne l'est pas ? En quoi la neige qui tombe est moins surnaturelle que de faire de la lumière avec ses yeux ? Enfin je ne me suis pas mis brusquement à invoquer des démons, c'est des bizarreries qui se sont installées petit à petit, sans que personne regarde. Et puis on a le droit à une dose raisonnable de superstition à la campagne, c'est tout le temps le bordel, on est toujours à deux doigts de se faire croquer le cul par une bestiole chelou de la forêt. En plus le prêtre du village n'était pas un de ces fous furieux de la ville. Il aimait bien partir à la pêche l'après-midi, et tenir un stand de chamboul'tout pendant le Sonnstille. Pas un type très énervé. Il m'a payé une pâtisserie une fois où j'étais tombé sur le genou. Il a eu l'air très embêté quand mes parents sont venus lui demander quoi faire.

J'étais assez discret avec la magie, j'avais compris que c'était dégoûtant. Les choses dégénèrent à son contact. Néanmoins la magie a en commun avec les pulsions sexuelles d'être parfaitement naturel et involontaire. Ça pollue tes nuits. Tu développes une perception de la réalité assez orientée. Il faut donc défouler les deux tout seul en cachette quelque part.
Le seul truc que je savais faire volontairement c'était de la lumière. Des petites boules de lumière de la taille d'une luciole, et produisant à peu près le même éclairage. Ce n'était pas très intéressant, mais... agréable. Il fallait maintenir l'équilibre pour que la petite boule continue d'exister. Je ne sais pas, c'était un exercice apaisant.
C'est la grosse lune verte qui a foutu le bordel. Quand elle est là j'ai l'impression qu'elle me tête la cervelle. Ma mère m'a interrompu pendant que je tenais l'équilibre dans les bois derrière le moulin. Ça m'a surpris, je me suis mis à déconner. J'ai pas pu tenir le contrôle. Elle s'est mise à m'engueuler comme si j'avais chié sur le tapis, dans un premier réflexe, et puis elle s'est enfuit en hurlant « ses yeux ». C'était trop inquiétant pour ne rien faire. Ma famille ne voulait pas spécialement m'envoyer ailleurs, ils ont juste voulu « discuter avec le prêtre ». Je ne me souviens pas ce que j'ai fait de si traumatisant avec mes yeux sur le moment, j'étais juste dans la panique et très honteux. Ma mère n'a jamais voulu en reparler.
Je les ai suivi jusqu'au presbytère le lendemain matin. Le prêtre a expliqué en regardant ses chaussures que les choses allaient mal tourner et qu'il fallait penser « aux autres enfants ». Ça a été une conversation très longue et très gênante, j'ai pas envie d'en reparler. Il a écrit une lettre à Aldorf. Avec une feuille et de l'encre. Je me suis mis à pleurer, parce que tout ce matériel coûtait très cher et que c'était trop impressionnant. Tout ça pour de la lumière !

La réponse, ça a été une dame rondouillette sur le pas de la porte quelques semaines plus tard. Elle s'est présentée comme un espèce d'agent pour les magiciens. Elle me parlait comme à un enfant de trois ans avec une joie forcée très embarrassante. Elle a dit qu'elle avait l'habitude des enfants, avant de m'offrir une poupée de chiffon. J'avais seize ans bon sang. J'ai dû la suivre. Cette dame était vraiment très gênante, en plus d'être terrifiante. On était coincé à marcher à pied ensemble pour des jours. Ça se serait sans doute mieux passé si elle n'essayait pas de me vendre le truc. Elle m'a expliqué comme ça serait génial de lire des livres, que je pourrais apporter mon aide pour les tâches ménagères (on attendait que moi ! ), qu'on allait rejoindre d'autres enfants avec qui je pourrais jouer, et qui deviendront mes supers copains parce que je ne reverrais jamais jamais mon village. Et tout ça en souriant comme une démente. Il m'a fallu beaucoup de courage pour m'enfuir parce que j'en avais une trouille à me chier dessus.

Bref, les gens ça va, ça vient, surtout quand c'est des bébés tout bleus. Pendant que je me remémorais le passé triste comme un vieux gâteux en regardant dans le vide, Agnès continue chouiner, malgré que je lui ai caressé le crâne pendant bien deux minutes. Oh bon sang faut qu'elle ferme sa gueule, ça va faire revenir la prêtresse et j'aurais pas mon bébé.

« Tu sais... je te dis pas que tout va aller mieux dans quelques temps, mais il y aura d'autres trucs et... faut essayer de limiter la casse. Ça sera plus facile pour te loger et tout et tout. »

Elle me demande ce que va devenir le bébé, concrètement. Une question dure, ça.

« Ben là je vais l'emmener dans une maison avec une vieille dame qui est tout le temps en train de mitonner des trucs qui sentent très bon, elle sera juste au dessus du petit... elle a un potager en ville, des fois il a des gens malades qui viennent. Un peu comme avec les prêtresses... oui. »

Là je décris la bonne nourriture que j'y ai mangé, et on bascule dans le mensonge de pure invention alors je deviens un peu hésitant. Je mentionne de la viande très grasse. Ça fait longtemps que je n'ai pas vu un bon repas chaud, c'est un pur fantasme.
On discute encore un peu mais les phrases s'écourtent d'elles mêmes. Je vais partir avec le bébé, et cette idée flotte dans les airs et gêne la conversation. Je réfléchis déjà à comment m'enfuir. L'entrée est pleine de prêtresses, il y avait ce mec costaud dans son office... j'aimerais mieux passer par la cour, en escaladant le muret. Ce genre de merde est toujours plus facile à escalader de l'intérieur (en tenant un nourrisson d'une main). Il y a bien une poubelle, un treillis pour rosier grimpant ou quelque chose... je dis au revoir à Agnès aussi délicatement que je peux, j'essaye de couper court aux hésitations qu'elle pourrait développer à l'idée de refiler son bébé à un vieux clodo qui pue. C'est le genre d'idée auquel il ne faut pas réfléchir deux fois. Je prends Presque-Fritz dans les bras. J'ai eu des frères et soeurs, je sais maintenir un nourrisson en vie, au moins quelques heures. Ne pas le tuer, déjà. Il accueille le changement sans trop de difficulté, trop occupé qu'il est à se noyer dans ses glaires. Adieu maman.
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Lien Fiche personnage: Ici

Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ


-5 Couronnes d’Or. Le prix d’un enfant.
Charisme de Reinhard : 8
Bonus : +2 (Jets déjà réussis ; Agnès est en confiance) +4 (Somme d’argent proposée) = 14
Jet : 6, réussite.
Curieuse transaction. Moins honnête et directe que ce dont les marchands ont l’habitude, avec les négociations un peu musclées, les prix de la demande et de l’offre qui se confrontent, puis le vin d’honneur et l’acte signé devant un clerc d’Handrich pour fêter tout ça. Agnès se contenta d’approuver d’un très léger signe de tête très gêné, sans discuter la somme que Reinhard lui proposait. Peut-être parce que c’était plus qu’assez : Même lorsqu’il était ouvrier de force dans les usines de la Faulestadt, le cultiste de Nurgle ne pouvait espérer se faire cette somme qu’en dix semaines, un peu moins s’il multipliait les heures supplémentaires. Peut-être aussi, parce qu’à présent qu’elle avait virtuellement vendu son enfant, elle se serait peut-être sentie plus immonde encore de vouloir le marchander comme un négociant de Tilée pouvait le faire lorsqu’il s’agissait de cochons ou de draperies.

« Bernhard ? Est-ce que… Est-ce que tu peux juste me promettre quelque chose ?
Tu lui donneras un prénom ? »


Il n’y avait pas besoin que la promesse soit tenue ou non. Reinhard avait réussi. Il attrapa l’enfant et put s’enfuir, en essayant de perdre le moins de temps possible. Heureusement, Agnès elle-même semblait vouloir s’en débarrasser le plus vite possible. Elle refusa de lui dire une dernière fois au revoir. À la place, elle se retourna et enfonça sa tête dans son coussin, en cachant sous sa robe ses pièces acquises bien indûment.

Le cultiste s’échappa de l’étage en tirant le rideau. La prêtresse de l’étage n’en avait apparemment pas encore fini avec ses bocaux, mais peut-être que son arrivée était imminente ; Il s’éloigna vers l’escalier d’où il était venu, en se courbant légèrement. Le petit dans ses bras n’arrêtait pas de tousser et d’éternuer, et bientôt, lorsqu’il se rendrait compte qu’il venait d’être arraché des bras de sa mère, il se mettrait sans doute à pleurer.
Autant dire que niveau discrétion, c’était assez compromis.
HAB Reinhard : 9
Jet : 3, réussite.
Reinhard débarqua dans le couloir du rez-de-chaussée. Il découvrit à sa droite que la prêtresse de tout à l’heure, celle qui avait été terrifiée et l’avait fait entrer dans l’hospice sans même prendre son nom, quittait la chambre dans laquelle elle était censée amener une soupe chaude au clochard. Elle trotta rapidement vers le hall d’accueil où elle ouvrit la porte et parla très fort au prêtre costaud qui buvait sa tisane.

« Arnold, tu peux venir une seconde ?! »

C’était l’occasion rêvée. Une chance-éclair dont le mage se saisit. Il se jeta dans le jardin, où des gamins étaient en train de jouer. Ils s’arrêtèrent soudain autour de leur marelle, ouvrant grand leurs bouches et faisant des yeux de merlan frit, tandis qu’ils assistèrent à cet étrange spectacle du mage qui se jeta vers le petit muret avec une main, le bébé sous l’autre bras. Le bambin malade se mit à brailler comme pas possible, tandis que Reinhard fit un élégant saut d’éclopé digne de jeux olympiques, et bondit tout-de-go de l’autre côté sur la boue du chemin de terre battue. Il se rua autant que possible, avec son souffle de malade heureusement habitué à s’enfuir à toutes jambes hors de ses ennuis. Il entendit crier de l’hospice. Nul doute que le prêtre de l’accueil allait se ruer à ses trousses, alors, il s’élança à toute vitesse dans le dédale de petites ruelles des Taudis de Nuln, les passants occasionnels trop interloqués et surpris pour véritablement réagir.
Reinhard ne se calma et ne reprit son souffle qu’une fois assuré qu’il ne risquait pas d’être balancé sur le trottoir et défoncé jusqu’à l’inconscience par un frère de Shallya.


***



Le soleil était en train de se coucher. Les cheminées du Faulestadt, lentement, cessèrent de cracher leur fumée noir étouffante, et à présent, de l’autre côté du Reik, on pouvait voir une masse noire d’ouvriers qui terminaient leur journée de boulot, qui se dirigeaient vers un café ou une taverne pour calmer leurs douleurs musculaires avec une bonne bière et une partie de cartes, avant de rentrer tard dans leurs foyers dépendants de leurs salaires. Les quais de la ville étaient à nouveau noirs de monde après le calme relatif de l’après-midi, marchands et négociants rangeant leurs étals pour laisser la place à des restaurateurs qui préparaient des anguilles séchées et des galettes à grailler sur le retour. Les travailleurs honnêtes laissaient place aux travailleurs moins honnêtes, et au lieu des crieurs publics et des vendeurs de journaux, les carrefours étaient à présent occupées par les rabatteurs de bordels et les joueurs de bonneteau. Eux aussi, ils faisaient partie de Nuln : Les truands, les pickpockets, les mauvais garçons qui zonent en bandes et ennuient les gros bourgeois qui se dépêchent de fermer leurs magasins et de rentrer dans leurs habitations à proximité de la sergenterie et des veilleurs du guet. Reinhard, lui, commençait à faire un peu tâche dans le décor, avec son gamin endolori qui se cramponnait avec ses tous petits doigts boudinés à son écharpe. Il se hâta de rentrer chez Mémé, dans cette petite bicoque bien éloignée sur un quai abandonné, devant laquelle personne n’osait approcher, pas même les chats errants.

Il y entra sans se soucier de rien. Il savait comment ouvrir la petite barrière en bois rouillée, et trouvait comme à son habitude la clé sous le paillasson : de toute façon, même les voleurs n’osaient pas venir ici. Il ouvrit en butant dans la porte, découvrit les chats, la crasse, l’odeur pestilentielle. Il put néanmoins être très surpris, en voyant dans le salon un homme qui attendait, et qui venait juste de se retourner en entendant le bruit de la porte.
INT Reinhard : 8
Jet : 11, échec. Reinhard ne reconnaît aucun détail chez cet homme.
Il était beaucoup plus grand que lui. Il avait quelque chose comme une trentaine d’années, une barbe très fine, plutôt des poils qui n’étaient pas rasés depuis quelques jours, et une moustache beaucoup plus fournie sous un nez bossu et cassé. Des yeux marrons tout ce qu’il y a plus commun, comme ses cheveux coupés très carrés. Il portait un uniforme de militaire, que Reinhard n’identifiait pas, et deux étuis de pistolets de chaque côté de ses hanches. Un instant, on aurait pu croire à l’arrivée de soldats pour tuer pauvre Mémé ; mais cet homme était tout seul, et il était rare de voir des soldats tout seul. Il n’avait strictement aucun signe extérieur de maladie ; ni croûtes, ni boutons, pas comme Steiner qui était couvert d’une acné purulente partout sur sa face. Et pourtant, il ne semblait pas du tout déphasé par l’odeur de merde et l’urine omniprésente des chats, ce militaire.
À l’inverse, il se présenta gaiement, en faisant un pas en avant.

« N’aies pas peur ! Tu es Reinhard, c’est ça ? On va se tutoyer sinon ça va vite être saoulant. Appelle-moi Irmfried.
Mémé est très fatiguée, elle dort dans sa chambre… Elle m’a dit que je devais être à ton service, des fois que tu avais besoin de quelque chose. Les autres vont arriver au cours de la nuit, elle aimerait que tout soit prêt pour l’icône des mouches. »


Il s’aperçut soudain de l’existence de l’enfant. Alors, il cessa de s’avancer en avant et baissa la main qu’il s’apprêtait à offrir à Reinhard. Il pinça ses lèvres très fines. Irmfried était un homme plutôt laid, mais costaud, aux grandes jambes arquées. Un fort-en-gueule et un fort-à-bras, qui s’exprimait avec un ton certes poli mais une voix forte, peut-être par habitude de devoir se faire entendre en criant.
Et un cultiste de Nurgle, pour une raison inconnue.

« Pauvre… C’est un garçon ? Pauvre garçon. Mais bientôt il ne souffrira plus, il n’aura plus à lutter atrocement pour se tenir accroché à ce monde.
Je suis à toi, Reinhard Faul. De quoi as-tu besoin ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

Je ne pensais pas que j'allais arriver à sauter le muret d'un bond, et pourtant je me suis jeté dessus en courant de toute mes forces. J'avais entendu les voix derrière moi et j'étais passé en mode bête traquée. J'ai réussi avec mon élan à l'escalader en tenant le bébé, puis à passer tout mon corps de l'autre coté avant qu'un prêtre réussisse à m'attraper les pieds. Je me suis réceptionné avec souplesse, quoique j'ai eu la sensation que mes rotules allaient me remonter jusqu'au nez à l'impact. Mais non, même pas une cheville foulée. J'ai pu me lancer à corps perdu dans le sprint de ma vie.

Mes muscles ont protesté ; ils n'ont plus l'habitude de ce genre de bêtise. En plus, le carburant, que ça soit en air ou en nourriture, il est pas tellement là. L'ensemble du matos n'est pas non plus de première fraîcheur, il est en service depuis trop longtemps. J'en chie la mort pour le sport putain.
Mais j'ai la pire engeance de bâtards au cul. Des saloperies de prêtres de Shallya, celui que j'ai vu a des putain de paluches qui doivent m'arracher la tête en un revers. Au mieux ils me tabassent à mort. C'est nul de se faire tabasser à mort. Si je meurs pas, ça va mettre un sale coup de mou à mes projets. Je tourne la tête.
Putain le prêtre me poursuit. Il est derrière moi. Putain putain putain. Je cours pas de la façon la plus efficace en serrant un nouveau né contre ma poitrine (en lui tenant la tête hein). J'ai du mal à respirer. Faut que je carbure. Putain putain putain.

Il paraît que les battements de cœur c'est apaisant pour les bébés. C'est pas moi qui le dit, c'était je sais plus quelle femme gâteuse à un moment dans ma vie. Bah celui que je tiens doit être putain d'apaisé pour toujours parce que je suis sur le point de crever d'une attaque. J'essaye de perdre le prêtre dans les ruelles des taudis et il faut bien négocier les virages et les clodos qui dorment. Ne pas glisser sur une flaque de merde. Un putain de truc pour soldat. J'ai jamais été adroit. Je vais crever en me cassant la gueule. Quelques passants ont la curiosité de me suivre du regard, mais personne ne se sent assez concerné pour essayer de m'arrêter. Et en fait je continue de courir longtemps.

Je finis par m'arrêter parce que je peux plus faire autrement. Je tombe sur les genoux dans une ruelle boueuse entre deux cabanes en planches au toit très bas. On ne voit presque pas la lumière à cause des bâtiments plus grands autour et de la fumée. Je suis caché par un sac de vieux chiffons et un tas de métaux rouillés, personne ne crie, je me sens caché.
Je vérifie un truc en panique. Bébé toujours vivant. Soulagement. J'ai eu peur de l'avoir serré trop fort en courant et qu'il ait crevé. Putain. Je peux respirer.
Enfin avaler frénétiquement l'air en glairant comme mon passager, je veux dire. J'en peux plus. Je suis tout rouge. Je tousse tout ce que j'ai de molards marrons en tirant la langue pour faire plus de place à l'air dans ma gorge. J'en peux plus ! Je déteste tellement les activités physiques putain. C'est bon pour les types qui s'engagent dans les forces impériales ou ce genre de chose. Les volontaires (sent bien tout mon mépris pour ce mot). J'ai envie de crever sur place. J'ai eu tellement la trouille, merde.

Une fois que j'ai repris mes constantes en main, je rentre chez Mémé. Le reste du trajet se passe sans incident majeur, j'essaye de dissimuler un peu le nourrisson sous des lambeaux de fringues. Maintenant j'ai très faim et envie de dormir. Je suis blême. Trop d'émotions d'un seul coup. Du sport, putain. Acheter un bébé à sa mère. Je me sens mieux une fois que je me rapproche de la cabane, les influences de Grand Père sont rassurantes. J'ai envie de me cacher dans un petit trou crasseux deux minutes, je suis tellement fatigué. Je tourne la vieille clef rouillée. Je rentre en marchant sur un tapis spongieux de pisse de chat. Le refuge.
Y a un type à l'intéri...

UNIFORME. FLINGUES. COSTAUD. COURIR MA RACE PUTAIN.
Je me propulse en arrière pour me jeter sur la clenche de la porte. Mes doigts glissent à cause de la sueur. Le type avance vers moi, il n'a qu'à tendre le bras pour appuyer sur la porte et m'empêcher de sortir. Je m'écroule et prends mon souffle pour hurler. Il va faire quelque chose !

Pourtant, je ne meurs pas. Terrassé, je l'écoute faire sa petite présentation, mes cris morts nés restent dans ma gorge. Je le fixe avec les yeux écarquillés d'horreur. J'imprime pas bien les informations parce que je guette le moment où il va me faire sauter le crâne à bout portant ou me bousiller intégralement en me sautant dessus à pied joints. Ça n'arrive pas non plus.
Je finis par comprendre ce qu'il essayait de dire. Je me tiens la poitrine pour essayer de contenir la crise cardiaque qui menace de m'achever. Putain je me suis tellement vu mourir. Mémé avait dit qu'elle ferait venir des gens, mais je ne m'attendais pas à ça. Enculé.

« Tu m'as fait trop peur bordel ! Pourquoi tu portes tes flingues à l'intérieur, t'avais peur de croiser des putain d'orcs ?! Oh, faut que je m'assoie. »

Je m'adosse contre la porte d'entrée pour reprendre mon souffle. Il doit faire le double de mon poids, petite moustache toute propre, des muscles élevés au grand air et nourris au grain. Il est terrifiant. Il tend sa main vers le bébé et j'ai surtout pas envie qu'il approche. Il est peut être à moi, mais si il pouvait me parler depuis l'autre coté de la rivière je me sentirais mieux. Mais bon... il est gentil avec le bébé... cet élan de normalité me détend un peu.

« Ouais, c'est un garçon, et il a l'air d'en chier. En plus il a été très brave pendant le voyage de retour, ça a pas été facile... j'aimerais pas être sa mère non plus cela dit... Je lui ai rien fait hein ! Juste filé de la thune. Mais bon. Voilà quoi. »

Je suis pas entièrement convaincu en mon fort intérieur d'offrir le bonheur intégral à ce bébé, mais ça peut pas être pire que sa vie en ce monde. En fait, je ne sais plus trop. Je ne me sens pas très bien avec ça. Je suis content de ne pas avoir empoisonné Agnès en tout cas. Je ne sais pas encore si je vais nommer le bébé. J'arrive pas à m'en foutre ça m'énerve.
Je fixe Irmfried pendant quelques secondes en silence. Il persiste à ne pas se jeter sur moi pour me massacrer. Il faut que je me raisonne. Il n'a pas tué Mémé, elle ne serait jamais morte sans foutre un peu le bordel. Je l'aurais senti. Elle a dit que des gens bizarres viendrait. Bon ben ils ont des flingues et des moustaches toute propre, voilà. Je vais m'asseoir sur le fauteuil où j'ai l'habitude de dormir.

« Ouais désolé... je voulais pas faire chier, mais tout l'attirail là... » Je fais un geste de la main englobant l'entièreté de sa personne. « J'ai pas l'habitude. Tu viens d'où ? Réponds pas si tu veux pas, c'est juste par curiosité. »

Il a dit qu'il était à mon service, mais j'ai pas envie de le contrarier quand même. Ça me chiffonne de lui demander des trucs. J'ai le droit jusqu'à où ? Il est tellement costaud et armé putain. Je détourne les yeux, cherche à m'occuper ailleurs. J'essaye de mieux recouvrir le bébé avec ses langes, et de lui essuyer le visage avec un pan de mes vêtements. C'est pas pour qu'il soit propre, c'est pour qu'il se noie pas. Tellement de morve. Mais Irmfried est toujours là et je dois lui parler.

« J'veux pas t'embêter... enfin tu me dis si tu te sens pas qualifié, que tu connais pas Nuln ou quoi... j'ai besoin de quelques briques et du mortier. Enfin pas beaucoup hein ! De quoi faire le sarcophage sous le... enfin voilà quoi. Enfin si ça t'embête pas, moi je veux pas t'embêter hein. » J'aime pas m'entendre bredouiller comme ça mais j'ai une solide habitude de la mendicité et aucun dignité, ça se fait tout seul. « Et puis un gros piquet de clôture. Et puis des clous. Enfin il y en a peut être ici des clous et du bois c'est vrai que c'est con, enfin bref je disais... Il faut de quoi faire... enfin vaguement trois ronds quoi. Tu sais, comme la marque. Je suis pas très doué pour les sculptures de truc et les machins religieux, je sais pas comment on fait... » Ma voix se fait mourante sous la pression qui m'accable. Me roule dans le caca. Je suis bon qu'à me rouler dans le caca. C'est le gros costaud qui devrait construire des autels pour Grand Père. « Enfin je peux aller voler les trucs sur un chantier et tu gardes le bébé pendant ce temps. Il est malade j'ai peur qu'il meurt de froid super vite, je peux pas juste le poser par terre je... enfin bref. »
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par [MJ] Le Grand Duc »

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Rédigé par Armand de Lyrie, Assistant MJ



Irmfried paraissait clairement gêné. En voyant Reinhard paniqué, il ne put s'empêcher de faire un petit pas en arrière, et de bien afficher les paumes de ses mains, éloignées des étuis de ses pistolets, pour se donner un air inoffensif. Le gros lourdaud reculait, et se pinçait ses lèvres, son ton très assuré et braillard se fit alors un peu plus doux, même s'il avait encore ce ton rauque typique de la soldatesque.

« Non, non, c'est... C'est moi qui suis désolé. Je voulais pas te faire peur ! C'est juste que je sortais du boulot là, c'est... Et puis... Et puis je t'avoue que c'est pratique, quand même. De porter des flingues, dans cette ville. »

Il se gratta la nuque et força un petit sourire en coin. Tandis que Reinhard prenait place sur son fauteuil, le gros balourd haussa les épaules lorsque le cultiste lui demanda d'où il venait.

« Bouarf, nan t'inquiète ça me dérange pas. Juste que... Bah. Y a pas grand chose à en dire quoi. J'suis de Nuln, ouais, mais pas pur jus, je suis né dans le Wissenland. J'suis un Enfant de la Balle, mais maintenant j'ai été intégré à un Pistolkorps. »
INT Reinhard : 8
Bonus : +5 (Habitant de Nuln)
Jet : 10, réussite.
Reinhard avait déjà souvent entendu cette expression, « Enfant de la Balle ». Nuln est une ville obsédée par les armes à feux : leur construction représente une grande part de la prospérité et de l'importance de cette ancienne capitale impériale. Alors que dans le reste du Vieux Monde, les arquebuses et les bouches à feu sont encore des armes peu éprouvées et très chères, les fonderies de Nuln en sortent presque à la chaîne, et la cité est souvent plongée dans un silence sépulcral et solennel demandé par des cloches avant que chaque calibre ne subisse l'épreuve de la trempe dans des bains d'eaux froides. Les orphelins, il y en a à la pelle dans cette ville : À présent, Reinhard en tenait un entre ses bras. Mais les fonderies de Nuln avalent tout pour continuer de chauffer, et à côté du bois de chêne et de l'acier, les enfants non-désirés sont aussi déversés sur la chaîne de production.
Les « Enfants de la Balle » sont des gamins qui sont confiés aux soins de l'École Impériale d'Artillerie, pour faire des tâches ingrates et subir les brimades et les chahuts des enfants nobles qui eux intègrent l'EIA pour l'excellence de l'éducation. Si les Enfants de la Balle sont mal nourris, mal vêtus et doivent constamment s'efforcer de travailler, il peut arriver que cette éducation rustre et martiale soit un véritable ascenseur social, et Irmfried semblait en effet en être un brillant exemple. Les Pistolkorps, d'ordinaire, n'accueillent dans leurs rangs que des sangs-bleus fiers de leur héritage familial : Que cet homme ait été capable de les rejoindre et de devenir un de leurs frères d'armes prouvait qu'en effet, on pouvait sortir de sa misère, en apprenant à lire et à écrire, en faisant preuve d'un travail acharné pour adopter les codes de ses supérieurs.
Qu'est-ce qu'un homme comme lui foutait dans un culte de Nurgle ? Il était sain, en pleine forme, il sentait plutôt bon, nul doute qu'il se parfumait. Et pourtant, il était là, tout droit, pas même gêné par la puanteur de l'urine.

« Occupe-toi du garçon. Avec ma taille et mes flingues les gens osent pas refuser ce que je leur exige.
T'as pas autre chose à rajouter sur ta liste de courses ? J'y vais, je te ramène tout ça dans l'heure. »


Il fit un petit salut en collant deux doigts sur sa tempe, puis tourna les talons et s'éloigna en faisant craquer le parquet sous ses bottes.
Et il laissait ainsi Reinhard seul, au milieu du délabrement chaotique de la maison et des chats qui boulottaient gaiement un gros rat mort qu'ils avaient dû trouver dans le potager dehors.
Dans ses bras, l'enfant que Reinhard tenait s'était étrangement calmé. Il avait cessé de tousser, mais il continuait de respirer lentement dans son linge.

Et ainsi le temps passait. Passait. Reinhard restait bloqué avachi dans son fauteuil les minutes rythmées par le tic-tac d'une vieille horloge dorée et poussiéreuse, sûrement un souvenir de l'ancienne vie de Mémé : Une vie fastueuse, à en juger par les petites sculptures d'orfèvre décorant le pendule. C'était bien là toute la folie du lieu, la particularité saisissante de la maison : Le désordre régnait, la puanteur et l'insalubrité servaient d'hôtes, et pourtant, derrière un drap souillé, ou en soulevant des sous-vêtements griffés par les chats, on pouvait découvrir un trésor étrange et insoupçonné. De la soierie fine froissée, des bijoux cassés, des lettres jaunies et craquelées que Reinhard était incapable de lire, mais il avait une fois trouvé des marques de rouge à lèvre sur l'une d'elle.
Personne dans Nuln tout entier ne savait qui était Mémé Gâteuse. Et pourtant, elle semblait tous les précéder.

Elle se relevait de sa chambre une heure après. Elle ne portait qu'une robe de chambre échancrée qui affichait bien son corps : il était tellement fin qu'on voyait les os de ses bras, et il était tellement flétri qu'on aurait dit un vêtement sorti du bain d'une lavandière. Tout tombait chez elle, que ce soit sa poitrine minuscule qui atteignait presque son nombril ou ses minuscules genoux aux rotules fanées. Elle s'étira comme un chat, puis se tint par les hanches.

« Ah, tu es là toi ! Qu'as-tu ramené à Mémé ?
Oh, le beau garçon ! Mais il est merveilleux ! Montre-le un peu ? Oooh ! Quelle laideur ! Quelle maladie ! Regarde ces petites joues toutes bleues, ces glaires toutes collantes ; il pulse de vie qui hurle pour rejoindre la mort.
Il est juste à point ! »


Elle s'approcha de sa cuisine, avec ses casseroles sales et rouillées.

« Occupe-toi de lui, je vais faire à manger pour mes petits poussins.
Tu préfères la loutre ou le pigeon ? »


Elle ouvrit son placard et en sorti un vieux pigeon au cou brisé, complètement avarié, à en croire les vers blancs qui lui collaient aux plumes, que Mémé fit tomber dans un petit bocal en l'agitant au-dessus. Elle prit une casserole et la passa sous un petit robinet, qui, lorsqu'elle pressa très fort une petite pompe, fit couler une eau croupie et verdâtre. En guise de féculents, elle sorti un bocal dans lequel se trouvaient de merveilleux champignons venus tout droit de son potager – mais pour épargner à notre lecteur une nausée, nous avons prit le parti de ne pas vous décrire quel était le lieu de culture de ces magnifiques sporophores aux goûts divers et variés. Quelques gros légumes pourris – avec la terre dans laquelle ils ont poussé – pour les vitamines, des carpes sorties du Reik – ce fleuve pollué par les teintureries et les déjections d'abattoirs – en guise de hors d’œuvre, et le tout pourra être accompagné d'une petite bouteille d'absinthe fermentée dans la cave avec de l'eau de pluie et des coing jetés dans les poubelles par les commerçants à la fin des marchés.
Un festin digne du Grand Pestilent.

****


Ils n'arrivèrent pas tous en même temps. Les cultistes se rassemblaient petit à petit, au fur et à mesure de leurs disponibilités respectives. Tandis que Reinhard jouait avec l'enfant éveillé, mais encore souffrant, la porte s'ouvrit pour révéler un grand homme tout fin, avec une barbe très sale et portant un manteau sombre. Il avait un cache-oeil, qu'il retirait alors qu'il entrait et saluait Reinhard : à la place d'un globe oculaire, il avait un énorme trou rempli de pus, qui semblait refuser de cicatriser.

« Coucou Mémé ! Attend, je viens te faire un bisou.
Salut, toi tu es Reinhard ? Mémé m'a beaucoup parlé de toi ! J'suis Max. »


Le-dit Max vint poser ses fesses sur le fauteuil en face de Reinhard, après avoir fait un bisou sur la joue de mémé et avoir fait des gazouillis au-dessus de l'enfant. Il se vautra et commença à raconter un petit peu sa vie à Reinhard.

« J'suis un peu nerveux de rencontrer les autres, je t'avoue... C'est la toute première fois.
Il se passe un truc important pour qu'on se réunisse tous comme ça ? D'ordinaire Mémé est très discrète.
Moi je t'avoue qu'il y a pas grand chose à dire de moi. Je suis ouvrier, dans les fonderies de la Faulestadt. Mon œil a été arraché à cause d'un accident de travail, et ensuite ça s'est infecté et j'ai eu de la fièvre parce que ça a été mal soigné...
Mais Papy m'a protégé ! Grâce à lui je peux continuer de bosser et nourrir ma famille ! C'est grâce à lui que j'ai pu passer contremaître ! »


Il se mit alors à ennuyer Reinhard en lui parlant pendant une bonne demi-heure les spécificités techniques des calibres de bouche à feu et la façon dont il fallait travailler pour entretenir les moules sidérurgiques. Nurgle merci, Reinhard fut sauvé de l'ennui par l'arrivée d'un nouveau cultiste : Bernhard Steiner. Le petit clerc de notaire portait les mêmes petits vêtements étriqués de la dernière fois. Il entra en se grattant très fort la peau, ce qui fit saigner certains de ses boutons, mais il fut ravi de pouvoir faire un petit bisou à la cuisinière et de s'installer parler avec Max et Reinhard de tout et de rien.

Le prochain cultiste à entrer à l'intérieur portait un pantalon moulant de cavalier et une grande chemise bouffante. Mais malgré ses larges épaules, ses cheveux courts et ses bras musclés, la personne qui ouvrit la bouche avait une voix aiguë : C'était une femme. Elle aussi fit le traditionnel bisou à Mémé, puis elle l'aida à emporter les petites assiettes crasseuses de tailles différentes (Le service à vaisselle de Mémé n'était pas trop complet) jusqu'à la petite table autour de laquelle les garçons étaient rassemblés. Elle s'assit directement par terre, en tailleur, semblant plus en forme et plus jeune que les autres.

« On attend pas les autres ? Demanda Max avec des petits yeux.
– Oh il reste pour eux, ce n'est que l'apéritif ! Mangez, mangez, petit poussins ! »

Ils purent donc commencer à grignoter leurs carpes crues, alors que Steiner aida Mémé à faire sauter le bouchon d'une des bouteilles d'alcool de coing. Max se gratta son œil constamment infecté, en sorti un gros morceau de pus jaune qu'il étala sur un morceau de pain rassis : Il le tendit à Frida, qui refusa poliment.

« Non merci.

– T'es sûre ? Il est fait à point !
– Roh... Bon allez, mais juste un petit peu. »

Max étala donc le pus de son œil sur la tartine à la carpe de Frida, qu'elle croqua avec délice. Steiner lui servait les verres, eux aussi différents, Reinhard d'ailleurs but dans un pot en céramique plutôt qu'un réceptacle en verrerie couvert de calcaire et de traces de doigt.

« Alors, Frida, d'où tu viens toi ?
– Moi ? Mais je suis de Nuln moi, j'y suis née ! Orphelinat.
– Comme Irmfried ! Dit Mémé, ravie. Mais Irmfried lui a bien profité des institutions de la ville, pas comme toi.
– J'ai été élevée au milieu des truands, c'est un peu des institutions de la ville, non, même s'ils ont pas pignon sur rue ? Il y a même des criminels à qui je fais plus confiance qu'aux sergents. »

Steiner agita la tête de bas en haut, en guise d'approbation.

« Moi on m'a collé deux lansquenets du Donjon de Fer, il y a de ces casqués partout...
– La faute aux serviteurs du Serpent, fit Mémé en serrant les dents. Ils ont attiré l’œil des répurgateurs sur Nuln entier ; Mais ne vous inquiétez pas, j'ai un plan pour me débarrasser d'eux...
Un soucis pour plus tard, je le crains. Ce soir, nous avons plus important ! »


Alors que Mémé se releva pour aller chercher d'autres poissons à tartiner, le dernier cultiste à présenter entra : Elle, c'était une femme, et c'était très clair dès qu'elle retira sa lourde pèlerine qui la camouflait complètement des pieds à la tête. Elle avait de gros yeux bleus, et de longs cheveux blonds qui descendaient en cascade jusqu'en bas de ses épaules. Elle vint faire un petit bisou du bout de ses lèvres rougies à Mémé, et la vieille attrapa la jeune fille par les mains pour lui dire quelques mots gentils. Puis, elle approcha et se présenta.

« Bonsoir... Alors, qui est qui ?
– Bernhard. Et toi ?
– Oh, Heidemarie von Bedernau.
– Une noble, carrément ! J'y crois pas ; Mais qu'est-ce que tu fous ici ?
– Tu veux un peu de pus à tartiner ? J'en ai plein ! »

Heidemarie n'eut pas le temps de répondre ; La porte qu'elle venait tout juste de faire claquer derrière elle se rouvrit, et Irmfried apparut, en transportant sous son bras un tas de bordel que Reinhard lui avait réclamé. Il salua tout le monde à la volée et s'approcha tout droit vers le cultiste.

« C'est bon, Reinhard, j'ai tout.
On met en place l'icône avant de tous passer à table ensemble ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Reinhard Faul
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Re: [Reinard Faul] Sous quarantaine

Message par Reinhard Faul »

Max a l'air très gentil, très bavard. Il m'a ennuyé pendant une demi heure avec ses histoires de fonderie, mais ce n'était pas grave. J'aime bien écouter les gens parler, je trouver ça relaxant, et puis je n'ai pas grand chose à dire. J'ai fait oui-oui de la tête de temps en temps et il avait l'air content. Il a fini par arrêter son monologue parce que Steiner arrivait. J'ai bien aimé revoir quelqu'un que j'ai déjà vu au milieu du bordel ambiant, mais la timidité a commencé à monter. Tous ces gens. C'est ma première réunion de cultiste tu sais ? Quand Frida est arrivée ça m'a achevé. Elle cumule le double handicap d'avoir une allure martiale et d'être une femme plutôt belle dans son genre. Deux catégories de personne qui me font peur.

Le bébé a attiré l'attention sur moi. J'ai montré ses jolies couleurs, et puis je me suis présenté en tant que sorcier. Personne n'a haussé les sourcils. Tout le monde a continué de discuter de tous et de rien. Je les observe en périphérie, mal à l'aise. Ils ont tous l'air d'être des cultistes aguerris. Ils ont sans doute fait plein de choses, ils doivent connaître de nombreux secrets. Je ne sais pas si je pourrais me trifouiller le pus de l'orbite comme ça sans souffrir abominablement – je trouve ça dur de comprendre ce qui me fait mal ou pas, ça a l'air de dépendre du contexte. Bref, j'ai un petit complexe d'infériorité face à mes collègues. J'ai peur de les décevoir.

D'ailleurs j'ai très envie de retourner m'occuper de l'icône des mouches, tout seul, parce que j'ai la sensation de perdre du temps. Et si je n'y arrives pas ? Et si ça marche pas ? Et si tout le monde me fixe avec un cadavre de bébé inutile dans les bras, dans un silence horrible ?
Max interrompt mes réflexions en me donnant un verre, tandis que Frida se met à me tripatouiller le crâne. Un espèce de massage. Les bestioles qui vivent dans mes cheveux me font parfois mal, parce que ça fait des petites plaies, des croûtes, et que ça s'infecte. Des doigts experts viennent caresser les zones encore indemne, c'est agréable. Frida discute et mange sa tartine en même temps, sans faire de commentaire, mais sa main m'envoie dans un état de relaxation jusque là inconnu. Ça fait longtemps qu'on ne m'a pas touché de façon agréable.
Les autres parlent du Serpent, pendant ce temps. Je l'ai déjà vu en rêve, il est venu me voir une fois ou deux, comme tous les frères de Grand Père. Je ne savais pas ce qu'ils étaient à l'époque, je savais seulement qu'ils existaient. J'ai certaines choses en moi qui leur plaisent, mais seul Grand Père a su trouver un chemin jusqu'à mon cœur. Mémé a déjà mentionné les cultistes du Serpent en mal, il paraît qu'ils sont cruels, je n'en sais pas beaucoup plus. C'est comme les rats géants des égouts. Tout le monde sait qu'ils n'existent pas. Je suis à peu près sûr d'en avoir vu quand je me cachais dans le réservoir sous les Taudis, mais ça a l'air complètement improbable comme bestiole. J'étais très défoncé et tout le monde sait que quand les clodo sont défoncés ils voient des rats géants. J'en ai parlé avec des copains, certains en avaient vu aussi. Ils n'avaient pas l'air sympa, on était tous d'accord là dessus. Bah les cultistes du Serpent c'est pareil.

A ce moment là, une nouvelle personne arrive. Une noble. Frida arrête de me masser le crâne. La nouvelle arrivante est incroyablement belle. J'ai jamais vu des cheveux comme ça. C'est la première fois que je vois une fille de bonne famille de près, on me laisse pas l'occasion de les approcher d'habitude. J'ai envie de toucher ses vêtements, comme les hystériques pendant les parades des nobles. Ils ont l'air tout doux et tout soyeux. En fait, c'est pas tant la fille que sa toilette qui est somptueuse, c'est fascinant et intimidant. Je suis soulagé quand Irmfried arrive et propose de commencer la cérémonie, je peux m'enfuir.

Enfin, je confie le bébé à Max avant. Il me reste une dernière chose tout con à faire. Je jette un dernier coup d’œil de vérification sur le nourrisson. Il est encore vivant mais épuisé, ne pas respirer correctement sape ses forces d'heure en heure. Il faut se dépêcher.

Le dernier truc con à faire c'est de clouer les trois « ronds » sur le piquet pour faire une espèce de croix à mettre au dessus de l'autel. Sauf que c'est pas une croix c'est le symbole de Grand Père. Pourquoi on mettrait une croix d'abord ? Ça serait complètement con.
Irmfried m'a rapporté trois cercles de métal. Je me bousilles les doigts à les clouer en tapant avec un gros cailloux, parce que j'ai pas de marteau sous la main. Le résultat final n'est pas très symétrique, mais acceptable. Je le montre aux autres cultistes.

« Je crois qu'on est bon. On peut tous aller au sous-sol. »

On descend par un escalier étroit en parpaings posés les uns sur les autres, un peu instable. La cave sent le pourris et la terre humide. Je reprends le bébé dans mes bras. Tout le monde s'assoie gentiment par terre. Il n'y a pas beaucoup de protocole dans la religion de Grand Père, tout au plus quelques recommandations. Des personnes du groupe continuent à chuchoter entre elles et Max a posé son menton sur son poing en me fixant dans une posture assez détendue. Je pose le piquet avec le symbole de Grand Père cloué dessus devant moi, puis je tousse pour prendre la parole :

« Il faut... attirer l'attention. Je sais pas comment dire ? Je voudrais que vous donniez de vous mêmes sur ce symbole. De la merde, de la gerbe, du sperme. Ce que vous pouvez ! Déchaînez vous. »

Je n'ai même pas le temps de me retourner que tout le monde se met en condition. Frida est déjà en train de baisser son pantalon, et Irmfried se met deux doigts dans la gorge.
Pendant ce temps je dispose du mortier sur le sol avec des doigts tremblants, le nourrisson dans un bras. Je n'ai pas besoin de faire une large construction, deux briques sur une tout au plus. Pas très haute non plus. Je creuse un trou derrière, pour planter le piquet plus tard, puis je laisse quelques briques sur le coté. Pour le couvercle. Le bébé dort contre ma poitrine pendant tout le boulot. Je mets une mèche de mes cheveux à l'intérieur. Il est temps de faire participer les autres.

Je me retourne. Ils ont bien bossé. Du bois ne pourra jamais être plus souillé que ça. Je vais couper une mèche de cheveux à tout le monde avant d'aller le placer dans le sarcophage, puis je plante le piquet derrière. Tout le monde se couche à plat ventre par terre, comme si ils sentaient que la partie la plus importante de la cérémonie approchait.

Je me mets à genoux devant le sarcophage encore ouvert. J'éloigne le bébé de ma poitrine, lentement. Il est temps de fermer cette tombe. On sent déjà une tension dans l'air, une odeur qui n'est pas de ce monde, comme si l'univers sentait déjà ce qui est en train de se passer.
Ça reste... pénible. J'espérais que cette partie du processus serait nimbée de béatitude religieuse, mais je suis douloureusement conscient d'enfermer un petit enfant encore vivant dans un tas de briques. Dans une cave. Un petit enfant tout bleu en train d'agoniser. Je dis :

« Au revoir Petit Karl. »

J'avais pas d'idée de nom. J'aime bien Karl, sans raison particulière. C'est court. C'est tout ce que je peux lui offrir. Avec le prénom vient l'image d'un avenir possible, dans un autre univers. Il aurait trouvé une chouette femme, collectionné les coquillages. J'en sais rien, je n'ai aucune idée de ce que font les adultes normaux. Des trucs chiants. Mais ça lui aurait plu.
Je pose le nourrisson dans le sarcophage. Adulte Karl n'existera jamais parce qu'il est déjà en train lâcher l'affaire, sans mon intervention. Il est bleu pâle autour de la bouche et des yeux, et son corps est déjà en train de trop refroidir pour un humain en bonne santé. Pas encore mort, mais pas loin. Je ferme vite. Puis je me mets à plat ventre aussi. Maintenant il faut attendre et prier.

Petit Karl tient en fait rudement bien le choc. Il règne un silence de mort devant le tas de brique. Sans chaleur humaine, posé par terre dans une cave glacée le nouveau-né devrait mourir de froid très rapidement. Je prie très fort, mais j'ai mal au dos et très froid aussi dans cette position. J'ai peur que ça marche pas. Je commence à baliser. On attend bien une heure entière, et c'est une heure horrible. J'ai tué un enfant pour rien. Je suis mauvais. Ils vont tous me détester.
Et Petit Karl rend son dernier souffle, capturé par l'autel autour de lui.

J'entends comme de la soie qui se déchire très lentement. Je me lève en clignant des yeux, presque déçu. C'est tout ? Les autres regardent autour d'eux d'un air hagard, sauf Mémé. Mais le bruit devient de plus en plus fort jusqu'à ce que je n'entende plus que lui, et je sens comme des brûlures dans mes veines. Mes pupilles s'élargissent. Je sens le pouvoir de mon Dieu monter des murs, du sol, descendre du plafond. Je me mets à sourire. Pas un simple sourire heureux. Celui avec trop de dents, trop grand. Je ris avec une voix qui n'est pas la mienne. Les autres aussi hurlent leur joie. Et puis le bruit cesse et l'univers vole en éclats.
Grand Père arrive.

Je saute sur Mémé pour la prendre par les épaules. J'ai failli la secouer, dans l'euphorie générale, mais je me suis retenu. Je lui demande avec sept voix différentes :

« Tu le sens ?! T'as vu ? Oh putain ! Je... je parle au bon toi ? Je parle avec ma bouche ? Oh bordel, j'ai pas été défoncé depuis cette soirée où Helmut avait ramené... »

Je secoue la tête. Non, il faut tenir. J'ai peur de... de partir dans tous les sens. D'être seize choses à la fois. De muter. Tout va exister au même endroit en même temps et je...
Irmfried passe sous mon nez. Avec le coté lunatique typique des gros cinglés je me jette sur lui en sautillant.

« Hey ! T'as vu t'as vu ?! Il est partout ! Je peux presque sentir sa... oh, je suis désolé d'avoir eu peur de toi et tout ! Pardonne moi ! »

Et puis j'ai sauté sur son visage pour l'embrasser langoureusement. Il a un goût de tartine au pus et de moustache. Tout est si génial et si vert, avec plein de mouches, ça me rend tellement heureux. On est toujours dans une cave mais un peu ailleurs en même temps, j'ai juste envie d'en profiter avec mes amis. Je vois trois ronds brillants quand je ferme les yeux, derrière mes paupières. Tout est TELLEMENT vert et jaune et marron ! Tellement tellement !
Natus est cacare et abstergere coactus est.
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Stats :
Voie du sorcier de Nurgle (Profil avec empreintes occultes et mutations)
For 9 | End 14 | Hab 10 | Cha 6 | Int 15 | Ini 10 | Att 10 | Par 9 | Tir 9 | Foi 8 | Mag 18 | NA 3 | PV 140/140

Mutations/marques :
Nuages de mouches : -1 ATT/PAR/TIR/INI pour toutes les personnes à moins de 6m
Plaies suppurantes : 1d3 dégâts retranchés à chaque blessure
- Morsure Venimeuse : Poison hallucinogène
- Hideux (Effet : Peur)
- Organe du Chaos (-1 CHA/HAB, +1 END, +5 PV)
Pourriture de Neiglish : Porteur sain
Protection de Papy : 2d4 PdC à chaque critique en incantation
Grimoire :

- Lumière : À appliquer sur un objet ; Fait de la lumière pendant 1h
- Flammèche : Petite étincelle au doigt pendant une minute
- Météo : Connaît la météo prochaine
- Repos : Peu faire se détendre quelqu'un

- Infestation de Nurglings : 24m / 1d4 tours / Projectile magique. Une fois qu'une personne est touchée, elle subit 10+2d10 dégâts magiques par tour / Dès la fin du sortilège ou la mort de l'ensorcelé, des bubons explosent, libérant 2d3 amas de chair, qui sont autant de nurglings
- Fontaine putride : 6m / Instantané / 30+2d10 dégât devant lui + gain de 7 armure temporaire magique / +5 dégât par point de MA
- Gerbe corruptrice : 12m / 10+1d10 dégât dans une zone de 6m, esquivable ; métal rongé après 1d4 tours / -1 esquive par MA

- La multitude fait le tout : Se change en nuée de mouches
- Prodigieuse santé : Contact / Devient ultra bogosse et ultra chad
- Grande invocation de petits amis : Invoque des insectes pour servir d'ingrédients
- Immonde messager : Peut envoyer des messages twitter (Caractères limités)
- Allégresse fétide : Supprime toute douleur mentale ou physique
- Divine urgence : Force la cible à faire un jet d'END. Diarrhée en cas d'échec.
- Paludisme dévorant
- Vent de Nurgle
- Torrent de corruption

- Invocation : Nurglings
- Invocation : Bête de Nurgle
- Invocation : Porte Peste
- Octogramme de conjuration
Compétences :
- Résistance accrue : +1 END aux jets testant la résilience physique (Fatigue, drogue, alcool, torture...)
- Vol à la tire : +1 pour escamoter quelque chose
- Baratin : +1 pour endormir la vigilance de quelqu'un
- Déplacement silencieux : +1 pour fureter quelque part
- Déguisement : +1 pour s'infiltrer en étant déguisé
- Alphabétisation
- Autorité
- Humour
- Empathie
- Coriace

- Sens de la magie : Sur un test, détecte les événements magiques
- Incantation (Domaine de Nurgle)
- Maîtrise de l'Aethyr (Nurgle) : 3
- Contrôle de la magie
- Divination (Oniromancie) : Sur un test au cours de son sommeil, peut découvrir la destinée de certains personnages
- Langue hermétique (Langue Noire) : Parle la langue immonde du Chaos
- Confection de maladies : Peut fabriquer des maladies communes et rares
- Connaissance des démons
Équipement de combat :
- Bâton démoniaque : 2 mains ; 10+1d8 dégâts ; 8 parade ; Assommante & Utilisable seulement par les classes magiques. +1 PAR
- Pistolet à répétition : 46+1d8 dégâts, malus -2 TIR/8 mètres, peut tirer cinq fois à la suite avec un malus de -1 TIR par chaque nouveau canon qui fait feu
- Agaga (Épée à une main) : 18+1d10 dégâts ; 13 parade ; Rapide, Précise, Perforante (2) ; +1 INI
- Cocktail Molotov (x4) : Dans un rayon de 1m, toute personne qui est touchée par la bouteille prend trois états de « Enflammé ». Dans un rayon de 2m, c'est 2 états seulement. Dans un rayon de 3m, un seul état.

- 15 balles et poudres

- Tenue de cultiste de Nurgle : 5 protection ; Tout le corps sauf tête

- Anneau d'Ulgu : Lorsque porté, vous pouvez faire croire à ceux qui vous entourent que vous êtes un humain lambda (sans mutation aucune ni trait particulier) pendant 1 heure. Vous ne pouvez utiliser cette capacité qu’une fois par jour. Vous ne pouvez pas prendre l’apparence d’une personne en particulier.

- Miroir de la Demoiselle d'Acques
- Cor de la harde des Museaux Annelés
Équipement divers :

- Marque de Nurgle
- Caresse de la vipère (poison) : Un sujet blessé par une arme enduite de ce venin doit réussir un jet d'END-4 sous peine de mourir dans END minutes. Chaque minute avant sa mort, le sujet subit 5 points de dégâts non sauvegardables, et un malus cumulable de 2 à ses caractéristiques.


- Couverts en bois
- Sac à dos
- Couronnes dentaires en bois
- Tatouages
- Porte-bonheur

- Sap-biscuit

- Costume de répurgateur + Fleuret (Déguisement)
Divers divers :

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