[Alicia] La liste de mes envies

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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Alicia
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Nuln était en vue. Après plusieurs jours de voyage depuis Wissenburg, Alicia était enfin arrivée à destination. Il s'en était passé des choses depuis. Jurgen et Julia, le conseil municipal de Weningen, Lorgar et Zania, la purge de Wissenburg, les bûchers sur la place publique, la rébellion de Rodric Ebarwald contre la baronne TopPenheimer, les esclaves carbonisés sous le bordel, Ludwig qui avait mystérieusement disparu.... Qui aurait pu penser qu'un aussi simple voyage depuis Meissen prendrait tant de temps ? Ferait couler tant de sang ? Et elle s'inquiétait encore de ce qui était advenu de Ludwig. N'ayant pas pu enquêter plus que nécessaire sur sa disparition soudaine, car étant trop en retard sur la date théorique de son arrivée à Nuln, elle avait dû se contraindre à ne faire publier qu'un avis de recherche, diffusé dans les oratoires sigmarites de la région et vers l'Averland voisin. Elle estimait en effet que c'était là des destinations probables pour Ludwig, désormais recherché vif pour apporter des éclaircissements sur une trouble affaire d'hérésie à Wissenburg. Suspect potentiellement dangereux - en clair comprendre "vivant et en état de parler, culpabilité ou innocence à déterminer, donc méfiez vous et ne tirez pas à vue". S'ensuivant une description détaillée de l'individu et un dessin de son visage.
Par ailleurs, elle avait envoyée un courrier conséquent des derniers évènements au lecteur Cregan, reprenant ce qui s'était passé à Weningen puis à Wissenburg, au cas où la première lettre - chose commune avec la relative sécurité des chemins par ces temps ci - ne serait jamais arrivée à destination. Elle n'avait cependant pas couchée par papier des informations trop importantes comme les révélations que Zania lui avait fait. Les courriers n'étaient as sécurisés. Et si quelqu'un d'autre les lisait, ou bien pire, travaillait pour les hérétiques et se rendait compte qu'ils étaient percés à jour.... Si elle devait mettre le lecteur au courant, ce serait de vive voix et guère autrement. Et lui seul devrait l'être. C'était trop risqué d'agir d'une autre manière....

Mais il s'était vraiment passé beaucoup de choses.

Faisant marcher au pas sa monture, Alicia cherchait quelque formation forestière identifiable à l'oeil nu pour y cacher sous les racines de quelques arbres un paquet spécial. A Wissenburg, elle s'était en effet procurée du papier huilé et des herbes repoussoirs à insectes. Pourquoi faire ? Pour conserver un morceau de peau, cette toile récupérée sur le dos de Lorgar, fiéfé hérétique. Elle ne pouvait clairement pas se risquer dans les locaux de l'inquisition locale avec un objet de nature certainement pas sigmarite du tout, aussi bien découpé était il. Surtout que selon le lecteur Cregan, leurs "collègues" de Nuln allaient être aux petits oignons avec elle. Elle était une provinciale. Qui plus est, qui avait empiété sur leurs plates bandes à Wissenburg, et gênée les intérêts de la baronne Toppenheimer dans la région. Ca et le fait qu'elle soit envoyée à Nuln pour pour pallier à leur incompétence crasse.... Ils n'allaient pas apprécier, et ne manqueraient surtout pas de la lui faire comprendre.

C'est pourquoi elle décida de planquer la peau sous les racines d'un arbre, creusant le sol avec sa dague pour y déposer avec précaution le paquet. Le papier huilé allait servir de conservateur au cuir, le protégeant de l'humidité, l'eau et la terre, tandis que les herbes éloigneraient les insectes tentés de venir s'en nourrir.
Recouvrant une fois fait la cache de terre et de feuilles mortes, elle lava ensuite sa lame de la terre qui s'était imprégnée dessus, puis ses mains, salies par l'exercice.
Enfin, elle ressortie du bois pour retourner sur la voie qui menait à la ville, assez fréquentée en cette période, les affaires reprenant après que les pluies et les crues se soient calmées. Peu de chariots pour le moment, la route étant encore pleine de flaques boueuses, nids de poules et bas côtés défoncés, bouchant les canaux.
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Pour l'instant, les seuls à se risquer sur la route étaient les cavaliers et de rares piétons. Il allait falloir attendre encore quelques semaines avant que les paysans des environs ne se mettent à faire la corvée des grands chemins. Chaque année ces réparations étaient à refaire, et chaque année elles ne dureraient qu'un temps. Pas étonnant que le fleuve soit la principale voie par laquelle transitent le commerce. Il n'empêche que les routes étaient utiles lorsque le vent ne soufflait pas à l'Est dans la saison. Sigmar merci, les marchands savaient - à la longue - quand envoyer leurs navires en amont et en aval. Il n'y avait que les galères qui pouvaient s'affranchir un peu du régime des vents, mais leur entretien et celui des équipages coûtait cher...

Atteignant les faubourgs de la ville, non protégés par quelques remparts ou même une simple palissade de bois, et ceints de taudis, l'inquisitrice sentit peser sur elle - et surtout sa monture - de nombreux regards envieux, affamés.... Mais se tenant à l'écart, préférant ne pas se risquer à prendre un mauvais coup. La présence aux hanches de la jeune femme d'une arme à feu et d'une dague bien trop affutée pour la santé des gens un peu trop hardis, réfréna les hardeurs des plus mal intentionnés. C'étaient les plus désespérés en revanche qui l'inquiétait, cette espèce étant prête aux dernières extrémités pour parvenir à leurs fins - le plus souvent misérables - sans prendre garde à leurs chances de succès ou aux dangers qu'ils amenaient sur eux....

Ce fut donc un soulagement que d'atteindre les portes de la cité, gardées par une patrouille en armes. Les faubourgs étaient horribles à souhait. Des enfants jouaient dans la boue et les détritus, les sels étaient jetés à même la rue, empuantant les allées dépourvues d’égouts ou de fossés. Les taudis étaient insalubres au possible, et seules les installations en dur renvoyaient une image moins misérable - quoiqu'à peine moins - , les tanneries et autres ateliers artisans officiant sans le moindre égard pour la santé ou le confort des passants. Le règlement des guildes ne s'appliquant que dans les murs et la main d’œuvre pas chère et désespérée à un jet de pierre de la ville, en plus de la paix revenue, avaient tuées dans l’œuf toutes les réserves que les bourgeois auraient eu à développer pareils "commerces" hors de la protection du rempart.
Mais comment donc pareille misère était possible aux portes de la ville décrite comme étant la plus riche de l'Empire ? Mais que faisait donc le clergé local !? Les bourgeois !? Les nobles !? Toute cette main d’œuvre perdue, gâchée, alors que son potentiel était si grand.... Il aurait coûté peu que de rembourrer ces gens pour les rendre aptes à travailler ou porter les armes et couleurs du Wissenland. Où donc avait la tête la noblesse ? En laissant ces gens délaissés, on créait une masse dangereuse de gens fortement inclinés à commettre les pires actes pour survire, accroissant l'insécurité, le crime, la paresse et les gangs qui prenaient le pas sur le pouvoir légal. On importait la Tilée !!!

Et il ne fallait pas parler de la misère, la pauvreté dans laquelle ces gens étaient, démunis au point de non pas vivre mais "survivre" dans un tel lieu insalubre, où les corps étaient laissés à pourrir à même les rues....

Finalement, la répurgatrice pu cesser de respirer les relents de merde, de mort et de crasse de l'extérieur, car les gardes, bien qu'à cran, la laissèrent passer.

Nuln intramuros changeait énormément de l'extérieur, renforçant le malaise de la zélote par rapport aux inégalités constatées. Là où les taudis étaient sinistres et pesants, environnement mortifère, il semblait régner une atmosphère bien plus vivante, moins hostile, à Nuln même. Ces gens ignoraient ils donc la misère qui dormait sous leurs murs ? Ou bien lui manquait elle quelque chose pour comprendre cette insouciance des citadins ?

La sigmarite avait prévue d'aller directement à la cathédrale de Sigmar, quartier général du clergé local, mais elle décida d'aller au temple local de Morr, au moins pour toucher un mot aux prêtres locaux. Laisser des corps à l'abandon n'était pas leur genre. Surtout que ceux ci pouvaient par la suite devenir des vecteurs de maladies.....
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Bien que disposant d'une monture, l'inquisitrice mit plus d'une heure pour atteindre le temple de Morr, non pas que celui ci soit bien loin, mais plutôt que le quartier Est, le Der Halbinsel, concentrant les activités liées à l'armement, crasseuses au possible, rejetant sur le pavé et les façades la suie et les fumées des industries, remuait d'activités tant et si bien que nombre de chariots, parfois roulant à tombeau ouvert, chargés de lourds cylindres de bois, lingots de fer, sacs de charbons et autres, animaient les rues par leur passage. Et les maîtres charretiers n'étaient pas en reste, pestant contre leurs congénères ''pas foutus de faire manœuvrer leurs vieilles badernes'' correctement, et bloquant les carrefours, ou invectivant copieusement ces ''foutus piétons'' pas assez dégourdis pour s'écarter assez vite, ou cet ''ivrogne mâtiné d'une bourrique garnie de claqos bretonnien pourri à faire vomir un haflin affamé'' qui avait vu l'un des essieux de son engin se briser suite à sa rencontre avec un nids de poule – et certainement le faible entretien accordé tant audit essieu qu'au pavement de la voie – renversant ainsi son chariot, faisant s'échapper sa cargaison, composée de boulets de fonte, partis rouler joyeusement sur le pavé, embrassant – pour le plus grand malheur des malchanceux goutant à l'amour immodéré de balles métalliques – les genoux et chevilles des passants trop lents à réagir. Sigmar soit loué, le terrain était relativement plat. L'inquisitrice préféra ne pas imaginer les funestes conséquences de pareil accident dans une pente.... Des dizaines de balles de fonte, plongeant à toute vitesse vers le bas de côte, dévastant sur leur passage devantures de magasins, mutilant les passants, détruisant les boutiques pénétrées.... Non. Mieux valait ne pas y penser, Et encore moins laisser de pareils incidents avoir la chance d'avoir lieu. Peut être qu'en obligeant les guildes et commerçants à ne faire appel qu'à des charretiers ayant à leur disposition des véhicules en état correct, sous peine de lourdes amendes... Peut être. Elle n'était pas spécialiste de la chose.
Mais il ne fallait pas non plus qu'elle ne prête trop attention à ces pauvres hères, silhouettes squelettiques que l'on voyait déambuler, hagardes, dans les rues, ces corps brisés à jamais par un labeur inhumain, vies précieuses, irremplaçables, à jamais perdues, pour une misère, sacrifiées sur l'autel, non pas de quelques sombres dieux honnis comme jamais par les zélotes des divinités dites ''de l'ordre'', mais de la cupidité, bien humaine, et tout aussi horrible, de quelques uns. Demain ces esclaves mouraient, de fatigue, de maladie, dans le caniveau ou sur leur lieu de travail, qu'importe, et seraient remplacés par d'autres anonymes qui connaîtraient le même sort. Chaque jour qui passait, des centaines voir des milliers connaissaient ce triste sort sans que l'on ne s'en émeuve en haut lieu, là où les décisions se prennent et comptent, et le cycle ne s'interrompait guère.
Était-ce donc sur la misère la plus abjecte que se construisaient les fortunes des princes marchands ? Et si non, qu'importait il donc de faire ?

Questions silencieuses, qui ne trouvèrent qu'un silence encore plus grand pour toutes réponses.

Traversant le Reik pour rejoindre les quartiers Nord, Alicia suivit les indications de quelques bonnes âmes, pour aller vers le Tempel district, passant, ce faisant, par la zone où habitaient les bourgeois, entre le quartier des artisans, aisés sans être pour autant richissimes, et de la haute aristocratie, démesurément puissante, outrageusement riche et obséquieusement courtisane, esclaves diraient certains, de la comtesse quand à sa cour.
Ainsi les rues étaient elles déjà moins crasseuses, plus spacieuses et mieux pavées, au point que les coches ne sautillaient pas tous les 5 pas à cause d'un défaut dans la route. C'était d'ailleurs un problème, car certaines mauvaises âmes, peu soucieuses du bien public, ordonnaient à leurs cochers de fouetter au sang leurs chevaux, juste pour gagner un peu de temps, ou éprouver des sensations fortes lors de courses entre nobles, aussi effrénées qu'inutilement dangereuses. Et ce au point de mutiler certains passants, pour le plus grand bonheur des chirurgiens et étudiants de la faculté de médecine, se trouvant dans la même zone. Mais cela en valait il la peine ? Surement pas. Si cela n'avait tenu qu'à Alicia, celle ci aurait fourrée en prison ces criminels qui faisaient courser leurs calèches et montures en pleine ville. Et s'ils étaient des étrangers, comme ce duo de cavaliers breto-asurien qu'elle avait vu détaler à toute allure vers les ruelles, elle n'aurait rien eu contre le fait de les envoyer aux galères de la flotte du Reik. Ou bien, après quelque jugement expéditif et rondement mené, dans quelque compagnie de soldats envoyés en Sylvanie.... Voir créer des compagnies entières uniquement composées de ce genre d'individus exécrables. Quelques années, piégés dans une province hostile comme la Sylvanie ou l'Ostland, au sein d'un.... ''Bewährungsbataillon'' ou ''bataillon disciplinaire'' – qu'est ce que ce terme sonnait bien au passage – et ces méprisables n'y seraient pas repris à deux fois à cavaler à toute vitesse dans des zones aussi peuplées. À condition qu'ils soient encore en vie après leur service.....
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Quoiqu'il en soit, elle finit par arriver au temple de Morr, franchissant un portail en fer noir, et passant sous deux statues étranges regardant la rue. L'une était celle d'un guerrier en armure, entièrement recouvert par le fer, et marquée d'un corbeau ciselé, un bouclier dans une main, une lance pointée vers le ciel dans l'autre.
Quand à celle qui la côtoyait de l'autre côté du chemin, c'était celle d'une femme au visage voilé, tendant une main, paume ouverte vers le ciel, l'autre, tenant un filet de pêche. Elle renvoyait une image solennelle, sans pour autant aller dans la sévérité. La symbolique derrière cette statue semblait aisée à comprendre. ''Personne ne quitte cette vie vivant, tous finiront par aller dans ses filets'', mais la main tendue nuançait ce propos, en rappelant qu'il était inutile de presser ce départ vers le royaume de Morr, le dieu prenant son temps. Ainsi, chercher à accélérer ou retarder le départ vers le domaine de Morr était inutile, l'action de celui ci se faisant en temps voulu.
Le temple était un grand bâtiment disposant d'un parvis d'un blanc pur, surmonté de colonnes de marbre chrome, parallèles et horriblement gonflées en leur milieu quand on les regardait. Le toit était orné d'un dôme pauvrement décoré. Situé au sommet d'une colline, le lieu était ceint d'autels mineurs, mausolées, et tombeaux, plus ou moins richement décorés, et de styles très différents, marquant ainsi les différences d'époques, de cultures et de courants artistiques dans le temps. À mesure que l'on s'éloignait du sommet de la colline, les ornementations et tombeaux perdaient en importance, pour être remplacés par des tombes plus sobres, simples caveaux recouverts d'une unique plaque de pierre, ou tombes uniques, recouvertes de terre et de gravier, de quelques fleurs, buissons ou arbrisseaux maintenus par quelques jardiniers expérimentés à une petite taille de manière artificielle – quelques natifs du Nippon auraient, à tord, pris ce style de plante ornementatoire, pour des banzaï, ce que ce n'était pas – ornées d'une petite pierre, indiquant noms et prénoms des défunts. On identifiait les tombes les plus récentes grâce à leur état, faible présence de lichens ou de mousse sur les tombes, mais également au inscriptions laissées sur les pierres millénaires, lavées par le temps et les éléments, mais toujours présentes et lisibles dans le grès, même si écrites en quelque impérial archaïque ou autre langue exotique. Soit le nom de l'empereur sous lequel le défunt avait rendu l'âme, soit, chose à la mode ces derniers temps, l'année de naissance et l'année de mort de la personne inhumée, selon le calendrier sigmarite, le seul qui valle réellement quelque chose, quoiqu'en disent ces barbares de bretonniens ou ces racailles du Sud des Apuccinis. Les remarques naines à propos du calendrier étant les seules pouvant être prises en compte – et encore – avec un semblant d'attention. Après tout, est ce que l'on pouvait prendre au sérieux un peuple, aussi honorable et fidèle soit il, sur le sujet, quand il vit sous terre la plupart du temps ? Mieux vaut hocher de la tête à leurs remarques et ne commencer à émettre des doutes qu'à partir de le seconde ou troisième choppe de bière, sous peine de se voir attribuer une rancune.


Laissant sa monture à l'extérieur du temple – elle avait mis pieds à terre entretemps – la répurgatrice s'aventura dans celui ci, s'acquittant au passage du denier du culte – un sous – au garde chargé de faire payer les visiteurs. L'intérieur était sobre, ne jurant en rien avec l'extérieur, la teinte sombre du lieu était parfaitement en accord avec l'ambiance presque sinistre qui régnait dans le labyrinthe de tombes sur la colline. Néanmoins, on trouvait moult acolytes très occupés à nettoyer les sols et murs de marbre, sous le regard attentif de leurs vénérables aînés.

"Le bon vieux temps…."

"Celui où je pouvais encore prétendre être une jeune ingénue gaffeuse pour dissimuler ma lubricité… Agréables souvenirs que ceux de cette période."

''''

Malgré l'encens et l'entretien de dévoués acolytes, le lieu de culte ne pouvait se défaire de cette odeur qui planait, très perceptible tant la place en était imprégnée... Celle de la mort...

Ou à tout du moins des cadavres.

Avisant un prêtre vêtu d'un tunique noire, occupé à doucement réprimander un acolyte, l'inquisitrice s'avança vers lui, attendant à quelques mètres de là, le temps qu'il termine sa diatribe au pauvre inconséquent qui avait attiré son attention. Une fois terminée, l'ecclésiaste tourna son attention vers Alicia.

Jeune fille.... commença-t-il en observant la répurgatrice, que nous vaut votre venue ? Le deuil ne semble guère être le motif de votre visite. Comptez vous vous enquérir d'une autorisation pour visiter la morgue ?


En réalité.... Si, estimé. Peut être pas la mort de proches, mais à tout le moins celle de nos frères spirituels, le bon peuple de l'Empire. Nous espérons que vous ne verrez aucune insulte ou mauvaise intention dans les propos de cette humble servante de l'Unificateur, fit elle d'un ton calme et plein d'humilité, adoptant une posture correspondante à son discours, inclinant la tête alors qu'elle parlait d'elle même à la troisième personne, se décoiffant de son large chapeau, mais cette ignorante des réalités du monde, et plus encore de Nuln, a cru, à raison ou à tord, que votre clergé pouvait avoir nécessité à apprendre que moult malheureux meurent par dizaines chaque jour qui passe, à même les murs de la ville, et leurs corps laissés à pourrir à même la boue et les excréments, sans les moindres sacrement accordés aux corps des défunts, ces pauvres âmes alors laissées à l'abandon, exposée à ce qui hante les rêves des mortels lorsque votre dieu est occupé ailleurs. Bien entendu, nous ne pouvons que déplorer, et nous morfondre, que tant de nos concitoyens soient laissés exposés aux éléments, le clergé sigmarite, la noblesse ou les marchands pouvant certainement se cotiser pour financer quelques solutions pour atténuer le malheur de ces âmes en peine. Cependant, il ne faut pas que votre Eglise n'oublie ses devoirs vis à vis de son dieu. Morr a-t-il décidé d'abandonner ces pauvres gens dans leurs derniers instants, ou bien y a-t-il une autre raison plus.... terre à terre, derrière ceci ?
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Re: [Alicia] La liste de mes envies

Message par Alicia »

Épargne moi donc ton sermon tant voilé qu'hypocrite, répurgatrice. Ignorerais-tu donc que Morr voit au final la vraie nature des gens? Si tu crois que les sentiments mielleux et affectés que tu craches à la face des autres trompent qui que ce soit... Évidement que notre Église est consciente de ceux qui souffrent! Mais entre l'aristocratie qui se complait dans le divertissement en espérant oublier l'étreinte prochaine de la rose noire qui les sauvera des sombres puissances et ton clergé qui semble trouver bien plus important de tuer sans compter plutôt que de sauver les miséreux, comment crois-tu que se portent les laissés pour compte?"
le prêtre se redressa, toisant de toute sa hauteur l'impudente
Seules les prêtresses de Shallya ont encore la bonté d'aider les plus faibles avec nous, alors si tu tiens nous prêter ton aide, fais-le et cesse de pavoiser avec tant de fausseté.

Le vieux schnock.... Certes Alicia avait été mielleuse.... Peut être même un peu trop... Mais ça ? C'était beaucoup. Sans doute trop.


S'emparant de son pistolet, elle envoya rejoindre son dieu le prêtre, puis attrapa par l'épaule le premier acolyte à portée pour lui entailler sauvagement le ventre, égorgea le second, cloua au sol le troisième, puis commença à purifier par le sang ce lieu remplit d'imbéciles imbus d'eux même, quitte à le repeindre de rouge...


Ou c'est du moins ce que fut l'une des pensées fugaces qui traversèrent l'esprit d'Alicia, pensée parmi bien d'autres, mais pour une majorité d'entre elles violentes. Mais elle choisit une solution moins violente, ne consistant pas à faire bouffer au prêtre ses dents sur le parvis suite à de multiples et rapides rencontres entre son crâne et les marches du temple.

L'inquisitrice fixa du regard le prêtre dans les yeux, sans le lâcher, ni faire attention aux acolytes qui s'agitaient derrière elle. Puis elle brisa finalement la glace.

Vous avez raison. J'ai mal choisie mes mots. Et mon propos vous a insulté, même si ce n'était pas le cas. Je m'en excuse, même si vous n'en avez sans doute que faire, espèce de vieux schnock, manqua-t-elle de rajouter. Maintenant vous pouvez me chasser d'ici à grands coups de pieds dans le derche, continua-t-elle en changeant brusquement de registre, comme l'enfoirée que je suis, fit elle le plus sérieusement du monde, ou bien nous pouvons continuer cette discussion malgré votre mépris pour ma gueule. Donc je vous pose la question : qu'est ce qui merde au point de vous empêcher de vous occuper des cadavres sous les remparts ? C'est mieux reformulé comme ça ?

► Afficher le texte
Le vieillard choisit donc de botter des culs. Celui d'Alicia en l’occurrence. La grogne des acolytes se faisant de plus en plus forte, l'inquisitrice prit la sage décision, après une bousculade du fieffé prêtre, de courageusement refuser de jouer le jeu de ce provocateur en lui laissant prendre l'avantage dans ce combat de peu d'intérêt. En prenant les devants, elle empêchait l'ennemi de resserrer les rangs et d'exercer une pression sur elle, ainsi la fuite dans ce cas ci représentait une victoire.

Laissant le cimetière derrière elle, Alicia reprit sa monture pour rejoindre le la cathédrale de Sigmar à un pas rapide.

Le bâtiment, très moderne – à peine quelques siècles d'existence – , disposait d'un parvis et, bien que coincée entre diverses hautes habitations, un certain espace avait été préservé devant le parvis, donnant une certaine cour où s'engouffrait le vent dans ce soudain gouffre avant de se diffuser dans les rues et ruelles de la ville. Au moins la façade – à couper le souffle – donnait elle l'impression que l'on prenait une bouffée d'air dans le visage, mais pour le reste, c'était une autre affaire, les côtés latéraux de la cathédrale étant enserrés par les blocs d'habitation du quartier qui s'agglutinaient comme des mouches sur un morceau de viande, tenues à distance par une vieille guêpe blessée et mourante. Ce n'était qu'une question de temps avant que les petites rues plongées dans l'obscurité de ces habitations ne se transforment en ruelles impraticables, dans la course sans fin des bourgeois pour la recherche de plus d'espace....
Alicia, voie du répurgateur

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Re: [Alicia] La liste de mes envies

Message par Alicia »

Laissant son cheval aux écuries du temple, Alicia n'entra pas par la grande porte, qui donnait sur la basilique et le centre de la cathédrale, mais par la petite, dans l'aile droite du lieu, là où se trouvaient les bureaux et les archives. De services en services, déambulant dans ce lieu chaotique au possible, que des êtres sibyllins se nommant ''bureaucrates'' appelaient ''administration'', Alicia finit par trouver le secrétariat qu'elle cherchait.

Là, un type pâle, maigrichon et apathique, lui demanda les raisons de sa présence en ces lieux, via un certain formulaire A-33. Ce devait être un rite des indigènes, une sorte de formule, ayant le même propos que ''je sollicite de votre bienveillance'' ou ''ayez l'expression de mes sincères salutations''...

Tendant le document rédigé par le lecteur Cregan, qu'elle conservait toujours sur elle, l’inquisitrice vit le petit homme cligner des yeux lorsqu'il lut le papier, puis la regarder comme s'il voyait Alicia pour la première fois. Baragouinant quelques grognements dans une barbe inexistante, le secrétaire lui ordonna finalement d'attendre sur place pendant qu'il partait Sigmar seul savait où.

Profitant de l'instant de répit, l'inquisitrice avait marché deux bonnes heures dans les couloirs sombre, étroits et poussiéreux, encombrés de paperasses, de l'aile droite de la cathédrale, observa donc le secrétariat où elle était ; un bureau simple, décoré avec quelques dorures de cuivre ou de bronze, des tiroirs cerclés de fer, disposant de serrures.... Et si.... Après tout, elle disposait bien d'un passe partout, acquis dont elle ne ne souvenait plus trop par quel moyen elle en était devenue propriétaire...

Il y avait plusieurs tiroirs, l'encre était dans une petite fiole en haut à droite par rapport à la chaise du bureaucrate... Il était donc droitier, ou au moins avait de fortes de chances de l'être. Les chaises, collées au mur face au bureau, étaient convenablement entretenues, mais ce travail superficiel n'allait pas abuser l'inquisitrice plus d'une seconde, elle qui avait été acolyte de son temps, et fait le ménage d’innombrables fois à l'orphelinat et au temple à Meissen... Non. C'était là du travail d'amateur car en soulevant les pieds des chaises, son intuition ne la trompa pas... Les chaises n'avaient pas été bougées depuis très longtemps, la couleur du parquet étant différente sous les pieds des chaises et à côté.

L'homme ne semblait pas recevoir grand monde, était droitier.... Les documents importants devaient donc se trouver dans le tiroir en haut à droite, et les communs, formulaires en tout genre et autre, à gauche ou en bas, peu aisés à sortir, mais également peu sollicités.

Vérifiant ensuite que nul n'était là, elle fit ensuite le tour du bureau, mis un genou à terre et.... S'arrêta. Que faisait elle ? Détruire les verrous était trop voyant puisque laissant des traces. A la limite, ce genre d'action pouvait se faire de nuit quand personne n'était là, ou bien elle pouvait casser la serrure, mais il fallait alors ensuite provoquer un incendie pour effacer les traces de l'acte..... Oubliant à regret son idée de fouiller dans les affaires du secrétaire, elle se contenta juste de jeter un œil rapide sur les papiers hors des tiroirs.
Après une lecture rapide, il n'y avait là rien de bien intéressant. Des documents comptables illisibles et tout gribouillés, des courriers divers.... Elle abandonna son entreprise et s’assit dans un coin.

Le secrétaire était de retour.... Et deux montagnes de muscles étaient sur ses talons. Soit les mœurs s'étaient si relâchées à Nuln qu'un minable gratte papier puisse se permettre d'inviter deux escort-men au sein du lieu de pouvoir du culte de Sigmar à Nuln pour y organiser une partie de jambes en l'air, voir le début d'une fête orgiaque ouverte à tous dans les lieux, ce qui ne manquerait pas au passage de contribuer à un certain renouveau du culte en ville, tant chez les classes populaires que l'aristocratie.... Soit un idiot doté d'un orgueil démesuré voulait jouer à ''qui de nous deux a la plus longue'' avec une femme, c'est qu'il avait dû naître en ce monde avec le plus cruel des handicaps. À moins qu'elle n'ait été prise pour un homme ? C'était flatteur. Quoiqu'il en soit,cela devait être agréable pour le gamin enchaîné sous le bureau du type que le secrétaire étai allé voir, chargé de nettoyer l'entrejambe de cette même personne. Il y avait pire que de tomber sur un eunuque. Quoique ces gens sans rien entre les jambes pouvaient sans doute compenser cet handicap par autre chose.... Le tout avec les généreuses donations des fidèles afin de répandre les saintes paroles de Sigmar. Le tout derrière son dos.

Se levant, Alicia salua les deux malabars en retirant son chapeau, révélant sa chevelure rousse, pour leur sourire.


C'est toujours un réel plaisir que de constater que nos frères de Nuln ne dérogent pas aux politesses d'usage. Sœur Alicia, de Meissen, pour vous servir.

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Les deux malabars semblèrent ignorer ces présentations polies, l'un d'eux se contentant de hausser un sourcil, très légèrement surpris par cette entrée en matière.

Faisant quelques pas vers ces beaux garçons légèrement confus, la sigmarite continua son manège, de fausse ingénue.

Les couloirs de ce saint lieu sont ils donc si dangereux pour que l'on m'accueille pareille escorte ? Fit elle avec un sourire faussement gêné. Mais je vous en prie, continua-t-elle en se reprenant. Montrez la voie, je vous suit.


S'éclaircissant la gorge, l'un des hommes de main lui demanda, maladroitement, ses armes.


Mais bien entendu, fit elle compréhensive. J'entends bien que vous vous chargiez de leur entretien. Même si elles ont peu servies, cela reste très aimable à vous. Cette politesse dont vous nous faites grâce est très appréciée. Il faudra juste me les rendre. Frère ?


Domitius.... Ma sœur.


Bien. En attendant, c'est une réelle surprise que de constater l'honneur qui nous est faite. Que l'humble servante du lecteur Cregan soit reçue avec tant de pompe alors que les relations entre nos maîtres respectifs sont réputées être au plus bas.... Tenez, avec vous....


Invoquer le nom du lecteur Cregan pouvait, dans le pire des cas, faire comprendre aux locaux que trop malmener la pauvre petite chose sous leurs yeux pouvait leur causer des soucis. Après tout, tabasser un envoyé n'est déjà pas très bien vu, alors quand celui ci vient en plus de la part de l'un de vos coreligionnaires....


ASSEZ !!! les coupa le secrétaire, qui semblait s'être senti pousser des couilles entre temps. Foutez moi ça au trou, annonça-t-il d'un ton qui se voulait autoritaire.


Une cellule pour nous même messire ? Lui demanda-t-elle tout sourire, avec un réel intérêt dans la voix. Que c'est généreux de votre part. Nous nous attendions à devoir trouver une auberge pour nous et payer de notre propre poche la nuitée. Vous n'oublierez pas, par contre, de donner à manger à notre monture, continua-t-elle, sous entendant par cette dernière remarque que le petit homme avait le rang d'un valet d'écurie, voir même d'un garçon de vaches.

Dépassant en toute majesté le minable qui la regardait avec des envies de meurtre dans les yeux, elle s'adressa aux gardes avec le sourire. Toujours avoir le sourire. Très important, même quand la situation est peu favorable. Ça déstabilise l'interlocuteur lorsqu'il croit avoir la main haute et ne coûte pas grand chose.

Auriez vous l'amabilité de nous conduire à nos appartements je vous prie ? demanda-t-elle avec ce sourire toujours aussi narquois.
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Message par Alicia »

À partir de là, l'inquisitrice fut conduite vers les sous-sols de la cathédrale, là où elle pu admirer au passage les catacombes, ces immenses caves remplies d'os, statues et autres, baignées dans la lumière chancelante de quelques bougies. C'en était presque romantique.

Puis vinrent les geôles, légèrement humides, mais pas tant que ça puisque l'on était encore haut dessus du niveau du reik, mais pas non plus loin des égouts qui coulaient sous toute la ville, alimentés par les eaux de l'unique aqueduc de la ville.

Il y avait assez peu de monde ici.

C'était vraiment pittoresque. Et silencieux. Il y avait quelques cellules ''ouvertes'', où trainaient des prisonniers plus ou moins récents, et des cellules ''fermées'', barricadées pour de lourdes portes en chêne, cerclées de fer. Pour les invités de marque certainement.

C'est donc dans l'un de ces appartements qu'Alicia fut invitée par ses hôtes charmants à demeurer pour quelques temps. Une pièce très hospitalière, dotée d'une paillasse, d'une table, une chaise, un pot de chambre et un trou étroit vers les égouts sans doute.. Un espace bien organisé, assez petit.... C'était très bien. Elle avait horreur de l'espace perdu.

Remerciant son escorte, Alicia leur signifia qu'elle leur accordait leur congé, et qu'ils pouvaient disposer. Le tout avec le sourire, enrageant au passage le scribouillard.

La bougie dans sa cellule avait été allumée précédemment, mais Alicia préféra l'éteindre, étant inutile puisqu'elle n'avait pas à écrire ou lire quoique ce soit. Non, elle préféra enregistrer mentalement la manière dont elle était organisée, puis soufflai la chandelle. À partir de là, en l'absence de fouet pour prier et se repentir de ses actes passés, bien qu'une voix située dans les tréfonds de son âme lui chuchota à l'oreille qu'elle n'avait rien à se faire pardonner, Alicia du se contenter d'entonner des chants religieux appris lors de son catéchisme à l'orphelinat, au temps de son enfance.... Ainsi furent lancés Ave Sigmar, Sanctus, Gloria in excelsis Sigmar et d'autres, jusqu'à ce que la voix sèche, elle s'assoie, ferme les yeux et se remette à pratiquer un vieil exercice longtemps négligé, du temps où elle n'était qu'une blanche initiée au temple. Sur le tapis de pailles, elle replia ses jambes pour les mettre en croix, mis ses mains dessus, ferma les yeux, puis se remémore la cellule qu'elle avait à l'époque de son noviça, la couleur du sol, des briques du mur, du bois de la porte, la chaleur de la chandelle, le toucher rugueux de la couverture d'alors, des vêtements de ce temps..... Tous ces détails d'alors...

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dont elle se remémorait avec difficulté, qui ressortaient comme des bouts de bois remontant le fond de l'océan, perçant brutalement la surface, pour ensuite retomber à la surface, attendant d'être repris. Cet exercice, elle estima qu'il lui prit une demi heure, l'absence de soleil l'empêchant d'avoir une réelle conscience du temps qui passait. Ces bous de bois mouillés, rongés par les parasites, recouverts de sels, d'algues et de boue, dont les détails se perdaient par moment.... Et puis qu'est ce qu'elle avait envie de se gratter le dos !

Elle résista à la tentation d'enlever ses vêtements qui gênaient l'exercice en lui rappelant qu'elle était ici, dans une cellule sous la cathédrale de Sigmar, et non dans cette lointaine pièce du temps de son novicia.

Se replongeant dans les méandres de son esprit, elle essaya de poursuivre l'exercice, sensé calmer l'esprit.

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Dans ses mémoires, elle reconstitua alors la vue qu'elle avait sur l'extérieur, par sa minuscule fenêtre, donnant sur l'intérieur du temple, avec son jardin soigneusement entretenu, et le terrain d'entraînement, ou bien les bruits de la forge, où les frères et sœurs forgerons broyaient le métal rouge à coups de marteaux, projetant des étincelles partout, et du rugissement de ce fer indigné qu'on le trempe à l'eau alors qu'encore en sa couleur de majesté.... Ces coups de marteaux de plus en plus proches et....


Rhaaaa !!! Silence bordel de merde !


C'est contre les auteurs de ces multiples bruits de chocs contre les murs, non pas d'origine hydraulique mais humaine, que s'adressait la sigmarite, devenue incapable de se replonger dans son ''palais mental'' à cause de ces dérangements. Une nuisance sonore mineure, mais, qu'à son niveau, elle était incapable de dépasser. Alors oui, les maîtres la matière pouvaient faire abstraction de coups, voir même de tortures prodiguées à leur corps et – selon certains vieux textes qui ne devaient avoir que bien faible valeur académique – leur esprit, mais elle ? Certainement pas. D'ailleurs ce n'était pas vraiment dans cette voie qu'elle avait été entraînée, même si ses professeurs avaient toujours été très clairs là dessus : ''chaque corde ajoutée à votre arc, aussi inutile qu'elle semble être, peut se révéler vitale dans un futur lointain. Développer votre corps, votre esprit tant que vos connaissances n'est jamais vain, surtout en ce monde. Surtout avec ce que l'on attendra de vous''.

Et jusque là, il avait eu raison, les initiations au droit avaient eu leur utilité, de même que la découverte et la rapide initiation à ce qu'était la vie en ferme, ses cuisses lui rappelant avec constance que l'équitation avait beau être quelque chose d'accessible à tous, ce sport n'en était néanmoins pas sans surprises – surprises réduites pour Alicia par la chevauchée de poneys alors enfant à ladite ferme – pour les débutants.

Mais pour en revenir à ces bruits..... Essayant un instant d'oublier l'envie de meurtre envers les saligauds qui s'amusaient à faire ça, elle essaya de repérer une constance ou quelque chose, pour avoir une idée de ce qu'était l'origine de ce brouhaha.

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Alors en tendant bien l'oreille, il s'agissait de coups de pierre ou objets sonnants, contre le mur, par divers auteurs. Le cailloutis qui semblait à l’origine n'avoir aucun sens était en réalité un orchestre plutôt bien synchronisé. En imaginant un cube noir, avec elle en son centre, Alicia réussi à imaginer d'où venaient les différents coups. Quand à comprendre ce qu'ils voulaient dire par contre.... Tous les claquements contre les murs, qui étaient très conducteurs pour ce genre de bruits, étaient différents, d'intensité différente.... Elle n'avait aucune idée de ce que cela pouvait bien dire. C'était peut être un langage secret ? Mais quel sens avait il alors ? C'était impossible pour elle de le comprendre à l'heure actuelle. Puis.... Non. Elle se trompait. L'image mentale dont elle avait réussie à dresser un semblant de structure s'effondrait et elle ne parvenait plus à rien, une grosse migraine s'emparant d'elle.
Préférant ne pas continuer à se fatiguer là dessus, elle préféra piquer du nez....
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Re: [Alicia] La liste de mes envies

Message par Alicia »

Ignorant combien de temps elle avait dormi, l'inquisitrice fut réveillée par un bruit de bottes battant le pavé des sous sols, suivis du bruit d'une barre en bois que l'on soulevait, puis du tintement métallique de clés que l'on cherchait au milieu d'une forêt d'instruments, alors que la brise du vent ballotait les arbres jusqu'à l'horizon.

Après seul Sigmar savait combien de temps, on vint finalement quérir sa présence, mais avec d'autres serviteurs que la dernière fois. Cette fois ci, elle était conduite vers une autre partie de l'aile droite de la cathédrale, celle ci étant plus richement décorée que la précédente. Puis on la fit patienter une quart d'heure devant une porte en bois massif, décoré de dorures et cranes et marteaux gravés dans les battants.

Puis on lui ouvrit finalement, la faisant entrer dans une pièce encore plus richement décorée. L'intérieur de la pièce était de très mauvais goût. Or, dorures, tissus de luxe, soieries, armes aussi impressionnantes qu'inutiles..... C'était du plus mauvais goût. Et le type qui siégeait derrière un bureau massif, si richement décoré qu'il aurait suffit de vendre celui ci pour nourrir de soupe correcte les miséreux hors des murs pour plusieurs années..... La première impression de l'inquisitrice pour le type était un pur dégoût. Et le poulet grassouillet qui était assis derrière le bureau était le pire de tout. Un tas de graisse et de sueur enrobé d'atours jurant avec son apparence moche... Et ce regard, ce sourire...

"Beurk !!! Cachez cette horreur que je ne saurais voir !"

Le dégoût que lui inspirait l'être qui lui faisait face n'avait pas d'égal, mais Alicia parvint à dissimuler l'expression de pur rejet que son visage abordait en effectuant une révérence, et se reprit lorsqu'elle regarda ce tas de viande qui semblait avoir quelques pouvoirs ici bas.

De son sourire dégueulasse, le tas de graisse assis derrière son bureau fit signe à l'inquisitrice de s'assoir face à lui, le gamin lui servant de valet tirant la chaise qui était offerte à la jeune femme.

Ma fille... C'est un réel plaisir que de pouvoir te recevoir. Comment se porte l'estimé Cregan ?

Tutoiement. Oubli du titre du lecteur Cregan..... Ça commençait mal.
Se forçant à ne pas vomir à la vue de cette bouche immonde qui s'ouvrait et se fermait à mesure que l'homme face à elle parlait, l'inquisitrice essaya de ne pas montrer trop ouvertement son dégoût en lui répondant.

Le lecteur Cregan se porte à merveille, les ouailles de Meissen étant toujours aussi pieuses et l'hérésie aussi activement traquée dans les moindres recoins de la région. Nous ne pouvons hélas pas en dire autant de la part de nos collègues de Nuln, ainsi que le montre notre présence en cet auguste lieu. Ce fut une funeste nouvelle pour nous que d'apprendre que nos frères de la cité de la poudre, pour quelques raisons que ce soit, ne fussent pas en mesure d'exterminer toute hérésie en cette cité. Et c'est pourtant là cette défaillance de vos services qui vaut notre présence ici, ainsi que nous l'autorise le paragraphe F-118 à l'alinéa 6 du traité sur la coopération entre les cultes à la promotion des bonnes mœurs, de 2143. Traité ratifié, entre autre, par les épiscopat d'alors des cultes sigmarites de Meissen et de Nuln, ainsi que des laïcs dont dépendaient lesdites cités d'alors, qui nous permet d'investiguer à Nuln, avec la coopération, si requise, de vos services. Souhaitez vous quelques éclaircissements sur celui ci messire ? Une copie du traité doit certainement se trouver aux archives, pareil document ne pouvant échapper à l’œil acéré de vos scribes dont la compétence est proverbiale.

Rajoutant pour terminer, avec un sourire un poil moins faussé, que le lecteur Cregan attend les résultats de cette enquête, ainsi que des rapports détaillés de nos activités dans cette inquisition. Aussi sollicitons nous de votre bienveillance dans nos tâches.
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Re: [Alicia] La liste de mes envies

Message par Alicia »

[MJ] Igaram a écrit :
20 mai 2019, 12:26
Tu fais donc un magnifique 18, ce qui est un échec cuisant 😉
Comme si Alicia n'avait absolument rien dit, le fat qui lui faisait face, bien que trahissant un léger énervement lorsque son front forma quelques rides aux propos de l'inquisitrice, ignorant totalement les points qu'elle avait soulevée, continua avec des banalités pendant quelques minutes avant d'aller au fond des choses.

En conclusion, nous n'avons en aucun cas besoin des services de nos frères et sœurs de Meissen, et je crains que vous n'ayez fait ce voyage pour rien. Nous vous souhaitons un bon retour dans le Sud, termina-t-il avec ce sourire hideux.

Si cela n'avait tenu qu'à Alicia, celle ci aurait fait part de son désaccord à ce chien, lui expliquant calmement ce qui était à propos et ce qui ne l'était pas, le tout en lui brisant les doigts de cet impoli monsieur à coups de tiroirs.
Mais les choses ne tenaient pas qu'à Alicia. Aussi essaya-t-elle une approche plus diplomatique avec cette ordure indigne qui occupait malgré tout une position de pouvoir, quand bien même elle ignorait qui cet individu était.

Changement de ton et de posture.

Pardonnez moi mon frère, mais je viens de la campagne et là bas, le récit de vos exploits ne nous est guère parvenu....

Si cet enfoiré avait ne serait-ce qu'un poix-chiche comme cerveau, il serait capable de comprendre ce qu'elle lui demandait derrière ses airs d'ingénue. Ce qu'il fit.

Surpris, ou feintant de l'être, l'homme qui lui servait d'interlocuteur répondit aimablement, sa mauvaise humeur légèrement apaisée par la flatterie de son amour propre, teintée du mépris qu'il avait pour cette "paysanne". Le fossé entre les campagnes et les villes était si grand dans l'Empire, même dans le Wissenland.....

Je manque à mes devoirs les plus élémentaires ma fille. J’oublie parfois à quel point nos coreligionnaires sont isolés des nouvelles qui agitent notre bonne Église de Sigmar. Je suis ne nouvel archilecteur de Nuln. Berthold Von Krasnapolsky. Ou du moins, c'est à moi qu'échoit ce rang jusqu'au retour du Nord de notre bien aimé maître l'archilecteur Kaslain.

Oh. Génial. Ce tas de graisse est ce qui sert d'archilecteur à Nuln ? Pas étonnant que les ouailles locales se détournent de Sigmar."

Pardonnez moi mon père, mais le lecteur Cregan nourrit de sérieux doutes sur ce point. Je ne serais ici si ce n'était le cas. Néanmoins nous vous remercions pour vos précieux conseils et saurons nous les rappeler au cours de notre enquête. Nous nous tenons à votre entière disposition dans le cadre de cette affaire. Soyez assuré que nous vous communiquerons toute information sur celle ci à la moindre demande de votre part, ainsi que le prévoit le traité sur la coopération entre les cultes à la promotion des bonnes mœurs, à l'article 13.
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Re: [Alicia] La liste de mes envies

Message par Alicia »

[MJ] Igaram a écrit :
21 mai 2019, 14:44
Résultat : 7 vs 11

Au vu de l'échec précédent, je refuse tes bonus de politesse et te met plutôt un malus d'irritation de -1.

7-12+1-1 = 5 degrés de réussite
Vs
11-15 = 4 degrés de réussite

Tu réussis donc de justesse

L'énervement du gros écclésiaste monta d'un cranc lorsqu'Aliciai continua à, selon lui, s'entêter inutilement. Néanmoins, ses arguments firent mouche, ou du moins, à défaut d'avoir l'assentiment de cet "éminent" personnage, elle avait obtenue de lui un sursis.
Ainsi était elle "tolérée", le temps que Berthold Von Krasnapolsky écrive au lecteur Cregan une remontrance, exigeant de lui le rapatriement immédiat de ses "agents".
La politique était une vraie plaie. Comment pouvait on lutter contre les ennemis intérieurs quand au votre propre camp vous mettait des bâtons dans les roues ? Pour peu, elle comprenait mieux que certains militent pour que l'on accorde les pleins pouvoirs aux inquisiteurs, un peu comme au "bon vieux temps", avant l'ordonnance de Magnus le pieux.
Un peu. Mais pas assez pour excuser ou tolérer ces dingues qui parcouraient les routes à la recherche de la souffrance et de la salvation. Les flagellants avaient leur utilité lorsqu'il fallait faire face à une menace extérieure, mais leur absence de tempérance ou d'objectivité en faisaient de piètres investigateurs. Combien de seigneurs avaient dû faire assassiner ces hordes de fanatiques enragés pour les empêcher de malmener leurs sujets ? Combien avaient finis sur les flammes du bucher pour leurs discours bien trop puritains, confinant leurs auteurs non plus à l'hétérodoxie, position peu reluisante, mais à l'hérésie pure et simple ? Les contrôler était nécessaire. C'était vital. Mais si la tâche s'avérait impossible, alors il fallait s'en débarrasser. Et tous les moyens étaient bons pour cela. Ainsi que l'avait fait le lecteur Cregan avec ces fous qui avaient massacrés un vigneron parce que son raison était blanc. Ceux ci avaient été habilement envoyés dans les montagnes grises avec quelques mercenaires, pour y chercher la "rédemption" contre les peaux vertes. Et ils la trouvèrent. Et les survivants qui ne furent pas douchés par le bain de sang qui s’ensuivit furent trop peu pour revenir causer de soucis dans les environs de Meissen.

L'entrevue se termina donc sur ces notes peu satisfaisantes, l'inquisitrice en butte avec "l'archilecteur", et la coopération du clergé local non acquise, quand à l'ecclésiaste, il ne pouvait se débarrasser de cette impertinente qui lui faisait face.
Une situation qui ne satisfaisait personne dans l'immédiat. C'était sans doute ce que l'on pouvait donc appeler un bon compromis.
Emmenée à des bureaux bien plus sobres que ceux où elle avait due supporter le jargon de l'obèse, quelque secrétaire ouvrit un panneau en fer incrusté dans le mur en pierre pour en sortir les armes de la répurgatrice et les lui rétrocéder.

Par la suite, elle fut confiée aux bons soins (sic) d'un initié, ou ce qui tenait lieu de cela dans l'évêché de Nuln, à savoir un abruti misogyne imbu de lui même et à la langue bien trop pendue. Cet insupportable casse pieds, empli de morgue qu'il était, et bien moins cultivé qu'il ne souhaitait l'être, devait lui indiquer les principales zones de la Cathédrale, y compris la cellule où la sœur de Meissen était autorisée à résider, le temps que les formalités nécessaires pour se débarrasser d'elle soient remplies par "l'archilecteur". Ou du moins qu'il essaie.
Alicia, voie du répurgateur

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