[RP libre][Gebhard von Möttingen] Savoir où aller...

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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Gebhard von Möttingen
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[RP libre][Gebhard von Möttingen] Savoir où aller...

Message par Gebhard von Möttingen »

Voilà deux jours de Gebhard n'avait pas eu un instant de calme, deux jours donc qu'il n'avait pas eu le loisir de penser à ce qui venait de se produire.

Dès qu'il fut seul, quelques pas après avoir franchi le seuil de chez Klaus Sontag, son esprit fut envahi par l'image de la flèche qui, se plantant dans le bel œil bleu de Karl, avait transformé son rire au coin du feu en un borborygme obscène. Sa chair revécut l'outrage dont l'avaient accablé les deux frères et le père de son amant fraichement transformé en cadavre. Il fut comme sonné et dut s'appuyer contre le mur d'une maison pour reprendre son souffle. Il se retenait difficilement de pleurer, mais il n'était pas assez naïf ni assez coupé de la réalité pour ignorer qu'un tel signe de faiblesse en public ne manquerait pas d'attirer l'attention de tout ce que ces rues comptaient de prédateurs humains, quand bien même il se trouvait au cœur de l'Altestadt.

Il prit même conscience que sa simple défaillance pouvait avoir attiré l'attention, et il se força à reprendre sa marche, réfléchissant autant qu'il le pouvait à ce qu'il devait, et surtout à ce qu'il pouvait faire.

Il allait devoir s'éloigner de Nuln et du Wissenland. Sa famille y était trop connue, le risque trop grand de croiser quelqu'un qui sût son éviction. Il bénit un instant les Dieux de l'avoir fait naitre dans une famille de noblesse somme toute modeste, sans quoi il eût du s’exiler hors de l'Empire. Heureusement dans son cas, quitter la région devrait suffire.

S'imaginant dans une coche de la Ligne Express Impériale en route pour Altdorf, il se fit la réflexion que s'il avait pour lui un pécule significatif, il n'avait pour l'instant aucune idée de la façon de le renouveler. Il allait falloir être économe, lui qui n'avait de sa vie jamais eu à se poser la question des moyens financiers de ce qu'il souhaitait faire.

À sa connaissance, il n'y avait que deux moyens de voyager gratuitement : seul et à pied, ou bien en louant son épée à un convoi marchand. La première solution était certes la plus simple, mais ses chances de survie n'étaient pas optimales. Il se résolut donc à chercher à s'employer. Il n'aurait pas trop de mal à inventer une histoire, l'Empire ne manquait pas de cadets de la noblesse à la recherche de quelque aventure où s'illustrer.

Il allait donc falloir qu'il puisse passer plusieurs jours de voyage, sans auberge... S'imaginant de l'extérieur, il jetait un regard critique sur lui-même : certes sa pèlerine, ses cuissardes, sa brayette étaient de première qualité et il n'aurait pas froid la journée... Mais il n'était pas équipé pour voyager longuement, ni pour passer la nuit dehors. Il allait lui falloir faire étape chez un commerçant, sinon plusieurs. Il n'en connaissait aucun en particulier, mais savait où les trouver : ses pas le menèrent à l'Handelbezirk. Il parcourut quelques rues sans qu'un échoppe lui parût receler ce qu'il chercherait, ni lui inspirât confiance... Jusqu'à ce qu'il avise le Gentilhomme itinérant.

Beau magasin bourgeois, doté d'une vitrine sur laquelle on pouvait lire : "Voyages, pèlerinages : tout pour l'homme de qualité", il sembla à Gebhard qu'il était fait pour lui. Bien sûr, il risquait d'être un peu cher, mais il avait aussi besoin de biens dont la mauvaise qualité ne trahît pas la précarité réelle de sa condition.

Il poussa la porte pour trouver un vendeur en train de conseiller un client quant à la meilleure tente à acheter en fonction du climat ayant cours là où il se rendrait, et un autre se tenant près de l'entrée, disponible, qui lui adressa poliment un :

- Monsieur, bonjour.

En même temps, Gebhard entendit la même chose venant de sa droite, se retourna en même temps qu'il rendait la salutation pour découvrir un homme d'allure affable, à l'embonpoint et au sourire satisfait de celui qui a réussi. Il l'identifia au propriétaire du lieu. Son regard se porta ensuite sur les rayonnages, ordonnés et spacieux, pendant que le vendeur de l'entrée lui demandait :

- Monsieur souhaite-t-il être conseillé, ou bien sait-il déjà ce dont il a besoin ?

- Quelques conseils seraient les bienvenus. Il n'avait aucune idée de là où il se rendait, mais savait que ce serait probablement au Nord, et qu'il aurait besoin d'articles assez robustes pour être durables. Je dois me rendre à Salzenmund, alternativement à pied et par vois fluviale. Il me faudra aller aussi vite qu'il est possible, et il n'est pas certain que je trouve toujours une auberge. Il me faut de quoi dormir et emporter quelques affaires.

L'habituel ballet du client et du commerçant s'engagea. Proposition, réponse, contre-proposition. Après plusieurs dizaines de minutes, le vendeur récapitulait :

- Nous avons donc... Une tente individuelle, un sac à dos, une outre, une chemise et une écharpe, cinq mètres de cordes, et cinq rations... Nous en avons pour six couronnes et vingt cinq sous.
Chemise : 0,5
Écharpe : 0,06
Rations : 0,3*5 : 1,5
Corde : 0,05*5 : 0,25
Tente : 0,8
Sac à dos : 1,5
Outre : 0,4

Total : 5,01, j'ai considéré qu'eût égard au magasin choisi, les prix seraient 25% plus élevés.
Gebhard leva un sourcil étonné. Sans se départir de son calme, il annonça :

- Bien que je ne doute pas un instant de la qualité de vos produits, cela me semble... Onéreux. Disons que je vous prends l'ensemble pour six couronnes.
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 24 mai 2018, 21:44, modifié 1 fois.
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Gebhard von Möttingen
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Re: [RP libre][Gebhard von Möttingen] Savoir où aller...

Message par Gebhard von Möttingen »

Ne s'attendant manifestement pas à ce que ce jeune homme semblant sans expérience offre une quelconque résistance, le vendeur resta interdit quelques secondes. Agacé, le patron intervint :

- Veuillez excusez Friedrich, il est encore débutant. Il ne vous a pas appliqué la ristourne pour une commande importante. Non seulement Monsieur ne paiera bien sûr que 6 couronnes, mais en gage de bonne foi, je lui donne deux rations supplémentaires. Monsieur me laissera-t-il empaqueter tous ses produits ?

Satisfait, Gebhard laissa bien sûr le commerçant agencer ses achats à l'intérieur du sac à dos avec plus d'efficacité qu'il n'en aurait eu lui-même, puis le lui tendre. Il adressa un dernier sourire arrogant :

- Parfait, merci. Sigmar vous garde.

Il sortit, agréablement surpris de constater que le sac répartissait très efficacement la charge sur son dos. Bien sûr, marcher toute la journée ne serait pas une partie de plaisir, mais du moins il pouvait espérer y parvenir sans avoir à prendre trois jours de repos ensuite. Il allait maintenant falloir trouver un convoi auquel se greffer. Et il n'était pas du tout impossible qu'il verse son premier sang - ou qu'il trouve la mort - dès cette première expérience... C'est en songeant aux attaques de bandits qu'il se rappela sa jeunesse, lorsqu'enfant il jouait avec d'autres à tendre des embuscades. Il avait appris une chose, alors. Une chose qui, somme toute, s'était rappelée à lui deux jours plus tôt : lorsque l'on tue un ennemi à distance, on n'a plus à le tuer au contact.

Ce serait d'ailleurs tout aussi valable pour quiconque chercherait à l'attaquer. Il pensa immédiatement acheter une arme à feu, car c'est à cela qu'il avait été formé - sans jamais s'y intéresser vraiment - dans son enfance, mais ses maigres moyens ne lui permettaient pas de l'espérer. Il eut l'idée d'un arc, mais il avait peur d'en être encombré. Sa noblesse lui semblait interdire l'usage de quelque chose d'aussi vulgaire qu'une fronde... Il ne lui restait plus qu'à mettre la main sur quelque couteau à lancer. Sans trop de peine, il dénicha une dague pour une demi-couronne qui pourrait, un jour, faire la différence entre la vie et la mort.

Se sentant - enfin ! - prêt, il se mit en quête d'une caravane. Il franchit le Reik et se dirigea vers les docks, là où s'échangeaient les marchandises. Il lui fallait trouver un marchand qui voyagerait par voie terrestre : la voie fluviale étant moins risquée, ceux qui l'empruntaient étaient moins enclins à louer une épée. D'abord intimidé, il lui devint vite assez facile d'aborder les gens qui supervisaient le chargement de charrettes depuis les entrepôts, voire directement depuis les navires :

- Bonjour, messire. Je cherche à me rendre dans le Nord, et...

Malheureusement pour lui, il était généralement interrompu - parfois aimablement, souvent plus sèchement - à ce stade : les seuls marchands qui utilisaient la voie terrestres étaient ceux qui destinaient leurs biens au commerce local. Tous ceux qui visaient le nord empruntaient le Reik et ses canaux. Après deux heures d'efforts infructueux, il changea son fusil d'épaule et décida de sortir de la ville pour trouver des compagnons en chemin. Il lui fallut quelque temps pour sortir par la porte ouest, restant à l'affût d'une occasion. La plupart de ceux qui empruntaient la route semblaient être de paysans regagnant leur village et leur ferme, rien d'intéressant pour lui. Quand enfin, il aperçut un modeste convoi, il s'approcha :

- Bonjour, madame. Je cherche à me rendre dans le Nord. Il me semble que nous aurions intérêt à nous joindre : cela m'éviterait d'être seul, et un homme vaillant ne peut pas faire de mal sur ces routes...

En même temps qu'il parlait, Gebhard mesurait à quel point il avait raison. Trois charrettes remplies de caisses dont il ignorait le contenu étaient tractées par des chevaux vieillissants. En plus de celle qui semblait diriger l'expédition, une femme d'une quarantaine d'année, correctement habillée mais sans rien qui pût faire penser à quelques opulence, il y avait deux jeunes gens qui devaient être sa fille et le gendre de la première. Ils étaient légèrement armés et n'avaient pas l'allure de combattants.

Au moins, tout seul j'aurais été une cible moins appétissante... se dit Gebhard. Mais il avait déjà parlé - un peu vite - et la vieille répondait déjà :

- Mais bien sûr, messire. Ca nous arrange, alors si ça vous arrange aussi... On s'rendons à Grunburg avec notre cargaison de vin. Le bateau c'est trop cher alors on prend la route, mais c'est vrai qu'après vaut mieux être quatre qu'être trois, hein.
Modifié en dernier par [MJ] The Puppet Master le 24 mai 2018, 21:44, modifié 1 fois.
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Gebhard von Möttingen, Noble (voie de la noblesse)
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