[Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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Ulricht Drekner
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par Ulricht Drekner »

Le Nulnien s'élança vers son beau-père, épée au clair. Dans son esprit, tout était limpide : un coup robuste à la tempe et le combat se terminerait aussi vite qu'il avait commencé.

Sauf que rien ne se passa comme prévu. Évidemment.
Tzeentch n'était pas réputé pour sa fiabilité.

Ulricht sentit la poignée de son arme quelque peu glissante dans sa main, et pour cause : celle-ci dégoulinait d'encre, fruit de son précédent stratagème. Sa charge éclair tourna court lorsque son épée quitta sa poigne. Le temps de faire un pas d'esquive digne d'un ivrogne, et l'arme tomba dans un cliquettement sur le plancher.
Le jeune homme se rua sur son seul espoir dans cette pièce, tandis que Gustav Helseher fournissait une riposte peu convaincante, surpris par l'attaque.
Son adversaire tenta de porter un coup tout en se relevant, mais la lame griffa le vide tandis que le père en avait profité pour se rapprocher de sa fille.
Abandonnant toute finesse, le jeune Nulnien chargea l'homme, le plaquant contre le mur. Pour toute récompense, Ulricht reçut un coup de coude dans ses côtes, et recula vers la porte, le souffle court, faisant des moulinets autour de lui afin de tenir à distance le bibliothécaire le plus féroce qu'il eut jamais rencontré.

La panique envahissait l'esprit du cultiste en herbe. Il se voyait déjà courir éperdument à travers Nuln, avec toute la garde de la ville aux trousses, puis ligoté sur le bûcher, sous le regard accusateur du père Helseher, et celui rempli d'incompréhension d'Elsinor.
Ses pensées concentrés sur les conséquences de ses actes, Ulricht ne put esquiver les deux crochets furieux de Gustav, et si le premier l'assomma, le second fit venir le goût du sang : le coup lui avait fait mordre la langue.

Tandis que l'âpre goût métallique envahissait ses papilles, le Nulnien lâcha prise. Le bibliothécaire avait fait couler son sang. Et il allait payer.

Il remit les compteurs à zéro d'un coup de genou dans le ventre de son adversaire, avant de brandir son épée, profitant enfin de toute sa longueur. Le père Helseher tenta pitoyablement de bloquer l'attaque avec ses mains, et c'est un petit chapelet de doigts qui tombèrent les uns après les autres au sol.
Celui-ci recula précipitamment vers le bureau sous le regard horrifié d'Elsinor, alors qu'Ulricht le poursuivait, fou furieux.
Il porta un coup brutal, digne d'un adepte de Khorne, qu'esquiva Gustav en se jetant désespérément sur le plancher. La lame s'encastra profondément dans le bureau sous la violence du choc.
Faisant fi de sa douleur, le père se releva et tenta de prendre dans le dos l'enragé tandis qu'il se débattait pour sortir son arme. Trop tard.
La pointe de l'épée traça son chemin dans le flanc droit de l'homme, dont commença à jaillir une traînée de sang qui ne tarissait pas. Grimaçant, le tenace père de famille tenta une dernière attaque, y laissant un nouveau doigt par la parade du jeune homme.

Une dernière fois, les deux hommes se firent face, à bout de souffle. L'un, jeune, blond, dont les lèvres dégoulinaient de sang, tombant sur des vêtements déjà recouverts de l'hémoglobine d'un autre, tout comme son épée. L'autre, à la barbe et aux cheveux bruns, aux mains mutilés, au flanc troué et à la tenue bourgeoise souillé d'un rouge irréellement vif.

Gustav lança un regard à sa fille, qui observait toujours le combat, figée sur son lit.
Il ne vit pas venir l'épée, qui transperça sa gorge, mais pu entendre le hoquet horrifié d'Elsinor. Reportant ses yeux sur ceux d'Ulricht, il vit un mélange de dédain et d'horreur.

- "Tu as tout gâché."

Et de lui cracher un glaviot de sang au visage.

Le Nulnien observa le cadavre glissait de sa lame, s'effondrant sur le planche. Fixant ses yeux dans ceux vitreux du bibliothécaire, il n'entendit pas Elsinor s'enfuir à toutes jambes dans le couloir.
Il était incapable de comprendre ce qu'il venait de se passer. Incapable d'assumer.
Lui, si fier de son contrôle sur lui-même, de sa main de fer sur sa conscience et ses émotions. Ce n'était pas lui qui avait fait ça.
Ce ne pouvait être... Lui ?



S'essuyant le sang de ses lèvres d'un revers de la manche, il observa son environnement. La giclée de sang sur le mur. Le bureau entaillée. Le cadavre, dont la flaque de sang s'élargissait autour de lui. Le lit.

Vide.

Grognant un juron, Ulricht examina du bout de sa langue ses dents. Quelques unes étaient chambranlantes, une autre avait carrément sautée. Il l'a retrouva sur le sol, et la déposa à côté du visage du bibliothécaire.
Tâchant de redevenir présentable, il essuya sa lame sur les vêtements du cadavre avant de la rengainer, puis saisit ses effets : sa veste en cuir pour couvrir le sang sur sa chemise, puis son chaperon pour écarter définitivement ce risque, ses gants pour couvrir ses mains, et son masque, accroché à la ceinture et caché par le chaperon.
Il se mit ensuite en quête d'un sac à dos, où il plaça ses deux livres. Le premier était inutile, mais peut-être pouvait-il en tirer un bon prix... Ailleurs.
Après avoir trouvé le garde-manger, il prit de la nourriture, principalement de la viande et des saucisses séchées, avant de revenir une dernière fois dans la chambre et d'observer celui qui avait fait capoter tous ses plans.
À la trappe, Babenger, les complots dans la cour de la comtesse et sa vengeance sur Konrad von Halbinsel. Par la simple découverte de cet homme, il ne pouvait plus rien faire d'autre que partir en exil, aussi vite que possible.

Il ne pouvait plus se permettre de perdre beaucoup de temps, désormais. Préférant une porte secondaire donnant sur une rue moins fréquentée que celle de la porte d'entrée, il se dirigea le plus naturellement possible à l'est.
Il essayerait de se glisser dans l'artère principale du Quartier Kaufmann, où il pourrait au milieu de la foule traverser la Porte du Griffon, et à partir de là, libre.
Libre de Nuln, dans laquelle il avait vécu toute sa vie, au milieu des pavés.

En garçon prudent, il avait réfléchit à un scénario aussi catastrophique, et un coin assez méconnu du citoyen moyen lui semblait très attirante pour un exilé comme lui.
Un coin s'appelant les Principautés Frontalières...
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par [MJ] Le Djinn »

Il se faisait tard et la foule s'éminçait alors que le jeune homme progressait dans les rues de Nuln. Pourtant il lui semblait que quelque chose avait changé. Les regards semblaient le suivre dans la rue, les passants se retournaient à son passage, les mendiants crachait à ses pieds. La douceur et l'oisiveté de la population impériale se muaient en un mutisme agressif, une accusation passive qu'il trainait derrière lui avec d'autant plus de force qu'elle lui paraissait omniprésente. Chaque visage, chaque silhouette cachait un ennemi potentiel, le garde qui viendrait lui passer les menottes, le répurgateur qui l'emmènerait sur le bûcher, le noble qui prononcerait la sentence finale. Il cogna même, dans sa précipitation, contre un marchand affairé, qui sembla le fixer plus longuement que de coutume avant de le chasser sans ménagement.

A la porte Alt, toutefois, on ne fit pas de problème, le laissant passer tranquillement avec un groupe de banquiers très importants. Un vigile lui lança un regard oblique et le suivit des yeux jusqu'à son entrée dans le quartier Kaufmann. Il continua alors sa route au milieu des pavés blanchis par l'argent et le labeur des miséreux. Ici, nul vulgaire pour le dévisager, seulement le calme et la tranquillité d'une fin de journée chez les riches et les nobles. Une patrouille passa à côté de lui et le jeune homme sursauta quand un le sergent d'armes lui envoya:


-"Bonne soirée monsieur!"

Bientôt la porte du griffon, à la fois la plus encombrée et la plus surveillée de la ville. Sous l'œil inquisiteur des deux griffons entremêlés, offerts à la ville par Magnus le Pieux selon la légende, Ulricht constata qu'à cette heure tardive, s'il y avait encore des voyageurs souhaitant rentrer, il n'y en avait plus ou presque qui souhaitait en sortir. Il n'y avait là que des mercenaires richement vêtus, sans doute des aventuriers de grand talent qui s'étaient attirés les faveurs de puissants négociants voire de nobliaux argentés. Seul un duo composé d'un étrange homme aux cheveux blonds et à l'épée à l'effigie de dragon flanqué d'un nain à la crête rousse et à l'air aussi patibulaire que son énorme hache. Ils s'embrouillèrent quelque peu avec le garde et disparurent sur le chemin.
Ce fût bientôt au tour d'Ulricht de passer. Il avait presque atteint la sortie, le sésame, l'autre côté, jusqu'à ce que...


-"Hep! Vous, là! Arrêtez vous!"

C'était une voix forte, autoritaire, de celles que possèdent les vétérans. Usant de son sang-froid, notre cultiste se tourna vers son nouvel interlocuteur.

-"Devriez pas sortir à cette heure messire. Les routes sont pas sûres... Vous êtes pas équipés pour vous défendre, sans vouloir vous manquer de respect."

Son uniforme entièrement noir mettait en relief ses éperons doré de capitaine et sa figure carrée ne laissait pas échapper un air déterminé.

-"M'enfin. Si vous voulez mourir, au fond, c'est vous que ça regarde. Evitez quand même de quitter la chaussée, mais vous avez un fameux chemin à faire avant de tomber sur une auberge. Bon courage messire, que Sigmar vous accompagne."

Et ce fût tout. Ulricht était maintenant dehors. La nuit ne tarderait pas à tomber et il était seul, mais libre. Savait-il où aller maintenant? C'était toute la question.
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Ulricht Drekner
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par Ulricht Drekner »

La foule.
Il y était habitué depuis sa naissance. À quel moment aurait-il pu penser qu'elle se retournerait contre lui de façon aussi brutale, devenant juge, et peut-être pour bientôt, bourreau ?
Maintenant que l'adrénaline redescendait, il ne restait que peur, confusion et cas de conscience. Oui, il avait tué. Un innocent, qui plus est. Ses jambes flageolaient à chaque pas, ses mains tremblaient tellement qu'il les avait glissé dans les poches de sa veste.
Il revoyait sans cesse le cadavre dans une posture ridicule étalée sur le plancher, le regard horrifié d'Elinor, ses petits pas précipités vers la sortie... Aussi hâtifs que les siens, désormais. Il lui sembla n'avoir jamais autant vu de gardes dans les rues, aussi vigilants et scrutateurs.
Après avoir bredouillé une vague excuse au marchand bousculé, il continua son chemin.

Cela n'alla pas en s'arrangeant en traversant l'Altestadt : les rues étaient on ne peut plus calmes et vides. Il semblait faire tâche dans ce décor, avec un gros panneau "Attrapez-moi !" au dessus de sa tête. Il devait concentrer toute son attention à ne pas se faire voir jetant des petits coups d’œil de gauche à droite, et les pavés étaient plus traîtres que jamais.
Son cœur manqua un battement à la salutation du patrouilleur, et Ulricht, malgré sa frousse, lança un hochement de tête tout en continuant sa route.

Devant la porte du Griffon, la nuit noire l'attendait. Là où tout citadin impérial normal aurait aussitôt rebroussé chemin, les ténèbres semblaient rassurants au Nulnien, dont les maisons et hauts remparts l'étouffait chaque minute davantage.
Capitaine de la Garde a écrit :-"Hep! Vous, là! Arrêtez vous!"
À l'apostrophe du garde, Ulricht grimaça involontairement avant de se tourner vers son interlocuteur, une fois le contrôle de son faciès retrouvé.
Capitaine de la Garde a écrit :-"Devriez pas sortir à cette heure messire. Les routes sont pas sûres... Vous êtes pas équipés pour vous défendre, sans vouloir vous manquer de respect. M'enfin. Si vous voulez mourir, au fond, c'est vous que ça regarde. Evitez quand même de quitter la chaussée, mais vous avez un fameux chemin à faire avant de tomber sur une auberge. Bon courage messire, que Sigmar vous accompagne."
Un petit sourire rassurant et rassuré fit son apparition sur le visage d'Ulricht.

- Je suis attendu. Que Sigmar vous fasse de même ! s'écria-t-il.

Le premier pas en dehors de la ville fut comme une bouffée d'air après de longues minutes d'apnée. Quelques pas et ce fut une bouffée de stress qui lui tordit les entrailles : il n'avait jamais quitté la ville seul. Tout était nouveau et inconnu.
Pire encore, il n'avait pas réfléchit à une solution pour passer la nuit.

Il décida de suivre le sentier, espérant rattraper l'étrange duo vu plus tôt. Et s'il ne les trouvait pas, eh bien... Il tâcherait de trouver un village et de se réfugier dans une étable ou tout autre bâtiment non occupé.
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par [MJ] Le Djinn »

Le soleil disparaissait à l'horizon alors qu'Ulricht avançait doucement vers un destin inconnu, en direction du Sud. Rapidement, il dût se rendre à l'évidence: il était seul, les gens qu'il avait croisé tantôt semblaient avoir disparu du chemin. Alors il se contenta de suivre la route qui elle-même longeait la rivière. En pleine obscurité, malgré les deux lunes presque pleines qui éclairaient d'une lueur blafarde les pavés, le cultiste de Tzeentch se dirigeait comme il le pouvait. Être un agent du Chaos ne protégeait pas des menaces naturelles des longs trajets, comme les ogres, les orques, les trolls ou des créatures bien plus exotiques qui pourrissaient la vie des impériaux. Pire encore, même si les hommes- bêtes avaient été peu à peu chassés de la région par la déforestation et l'acier des bandes passaient encore dans les alentours et, en l'absence de mutation particulière, Ulricht était tout aussi susceptible d'être dévoré vivant par eux que n'importe quel quidam!

Par chance, il ne lui fallut que trois heures avant d'apercevoir quelques lueurs au loin et une heure de plus pour arriver au centre de la bourgade de Maselhof. Endroit prospère profitant de l'attractivité de la capitale économique la petite ville était un lieu de rencontre privilégié des commerçants et offrait souvent le gîte et le couvert aux voyageurs. Malheureusement, à cette heure tardive la seule chose que put lui apprendre la sentinelle en faction était que tout était fermé! Il ne lui restait plus qu'à dormir à la belle étoile, sous le pont de la ville de préférence.

Il devait être maintenant minuit, environ. Comme tous les soirs de semaine, les gens dormaient à poings fermés. Une difficile nuit s'annonçait et il semblait bien que le réveil du lendemain serait compliqué. A moins qu'Ulricht ne décide soudainement de continuer sa route? Il n'y avait pas l'air d'avoir grand-chose dans le coin pour un cultiste comme lui, à première vue. Mais la première vue était-elle toujours la bonne?
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par Ulricht Drekner »

Tandis que les heures défilaient au fil de ses pas, Ulricht dû se rendre à une évidence : il était passablement seul pour ce trajet nocturne.
De tout temps, les voyages à travers l'Empire étaient périlleux, mais la nuit plus que jamais, l'homme était la proie plutôt que le prédateur. Cette perspective ne manqua pas de placer une chape de plomb sur la conscience du jeune homme, qui avançait presque à l'aveugle sans la lumière lunaire.

Son imagination cessa de nourrir ses craintes lorsqu'il arriva en vue de Maselhof.
Lorsque le garde lui apprit le nom de la ville, les yeux du Nulnien brillèrent malgré lui. Il se rappela de l'attrait de la ville pour les marchands et autres voyageurs, connaissance acquise du fait de ses discussions avec les commerçants Nulniens lorsqu'il travaillait pour son père.
Un plan prit rapidement forme dans son esprit. Un lieu de rencontre aussi populaire lui donnait une chance de pouvoir intégrer un groupe en direction des Terres Frontalières, ou à défaut vers le Sud du Wissenland.
Et de toute manière, Ulricht ne se sentait pas de voyager seul. Un voyageur solitaire était bien souvent vu comme une cible facile pour n'importe quel être mal intentionné, et le trajet serait relativement long. Mieux valait trouver un ou plusieurs voyageurs voir une caravane marchande avec qui voyager le plus vite possible.

Après avoir demandé au préalable l'heure d'ouverture des auberges de la ville au sentinelle, il décida de dormir tant bien que mal sous le pont de la ville en attendant le matin, où il pourrait essayer de trouver un voyageur qui irait dans la direction souhaitée.

En se nichant sur les pavés, Ulricht tâcha de se rassurer avec un bien piètre succès sur son sort : de jeune bourgeois, le voilà sans-abri, forcé à l'exil par un coup du sort.
Il ne savait même pas si la garde de la région était à ses trousses. Après tout, des meurtres, il y en avait tous les jours, non ? Et quand bien même Elsinor irait témoigner, les villes alentour ne seraient pas déjà au courant...
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par [MJ] Le Djinn »

Le pont ne méritait sa désignation que parce que le ruisseau en-dessous ne s'était pas encore tarit. Il s'agissait d'un petit assemblage de pierres, à peine large pour un nain et long de deux hommes, composé de blocs imbriqués au ciment et à la forme des pires œuvres d'un sculpteur homme-bête. Heureusement, maigre consolation, des touffes d'herbes tendres avaient poussées sur la terre meuble sous le pont et le sommeil d'Ulricht serait un peu moins désagréable.

Les auberges ouvraient généralement entre six et sept heures le lendemain, selon le chant du coq. Au mois le jeune initié ne risquerait-il pas de le manquer, celui là. Malgré tout, ce ne furent pas les cocoricos joyeux du maître du village qui le réveillèrent mais les puissants coups de bec que lui assena une oie visiblement furieuse de le trouver sous SON pont. C''était donc un Ulricht bien amoché, sale et passablement fatigué qui se présenta sur la place du marché le lendemain matin à l'aube.
Les premières lavandières faisaient déjà leur apparition près du puit, amenant et remplissant les bassines qui serviraient de lavoir. Un cochon passa, suivi de trois petits porcelets et s'arrête un moment pour lécher une touffe de pissenlit collé par la gadoue à la botte de notre héros. Impérial, il s'en retira ensuite rejoindre sa truie, queue en tire-bouchon droite vers le ciel.

On doute pas que le serviteur de Tzeentch ait ressenti à ce moment là une profonde lassitude vis à vis de la vie, mais il ne fallut qu'une heure de plus pour que ce qu'il attendait arrive.

Une petite compagnie mercenaire se présenta rapidement, entourant deux grosses charrettes marchandes. Il n'y a qu'une dizaine de reîtres et trois commerçants, dont un couple. Il n'y eut pas besoin d'écouter longtemps leur discussion pour comprendre qu'ils cherchaient à rejoindre une ville nommée Altdorf-Le Marais dans les principautés frontalières afin de leur vendre les armes qu'ils possédaient. Ce genre de marchandises était fort courue dans la région car elle permettait d'organiser des révoltes, de lever des armées, de pacifier des zones entières ou au contraire des les rendre invivables… Plus que l'or, les armes étaient le nerf de la guerre.

Restait à décider pour le futur démon s'il souhaitait s'engager avec eux et faire route vers le Sud ou si la faible taille du groupe ne lui inspirait pas confiance. Après tout la route était dangereuse...
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par Ulricht Drekner »

Réveillé par les farouches coups de bec d'une oie vindicative, le plafond bas du pont sur lequel se cogna Ulricht en se levant acheva de le sortir du sommeil.
Jurant comme un charretier, il agita sa main autour de lui, récoltant bleus et coupures dans la foulée. Après de longues secondes d'un étrange mélange de cris d'oie et d'insultes à faire rougir un Slaneshii, le Nulnien parvint finalement à s'extirper de son trou et d'envoyer bouler l'animal d'un coup de pied.

Tandis que les villageoises les plus matinales étaient déjà au travail, Ulricht en profita pour se laver le visage après avoir demandé la permission avec un petit sourire aimable.
Le reflet qu'il trouva dans l'auge ne lui plût guère.
La chevelure hirsute, le visage barbouillé de boue et de coupures, des cernes profondes formant des poches sous ses yeux et des vêtements déchirés, il ressemblait à un vrai clochard.
Effrayé par son apparence, il frotta vigoureusement sa peau avec l'eau pour se donner une allure plus respectable.

Peine perdue. Toute son attention concentré sur lui, il ne se rendit compte de la situation que par les rires des lavandières : un cochon suivit par sa marmaille nettoyait consciencieusement sa botte.
Après l'avoir écarté d'un coup de la-dite botte, celui-ci s'en alla avec un air royal retrouver sa truie, sous les rires renouvelées des villageoises.
Après une profondes inspiration, le jeune homme termina sa toilette avant de se diriger vers la place du marché, las et abattu par une matinée qui avait commencée en fanfare.

Il fallait dire que l'acclimatation du citadin à la vie rurale était plutôt brutale.

Adossé à un muret, il put se remettre de ses émotions durant l'heure qui suivit, avant de finalement voir une petite troupe faire halte sur la place.
L'oreille tendu, il comprit qu'elle se dirigeait vers Altdorf-Le-Marais, l'officieuse capitale des Principautés Frontalières.

Le cœur battant, Ulricht sauta sur l'occasion et se dirigea vers eux.
Juste avant de prendre la parole, il jugea judicieux de se présenter sous un autre nom. Juste au cas-où.

- Salutations. Je m'appelle Ulricht Berzov, et je recherche un groupe avec qui voyager jusqu'aux Frontalières. Pardonnez mon indiscrétion, mais j'ai justement entendu que vous étiez en route vers Altdorf-Le-Marais. Puis-je me joindre à vous ?

Franc et direct, pas besoin de la jouer fine pour un coup pareil.
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par [MJ] Le Djinn »

Test de charisme: 7, réussite!
Le chef des mercenaires jaugea son interlocuteur. C'était un borgne crasseux à l'aspect aussi patibulaire qu'un chien galeux lâché dans une ruelle pleine de viande faisandée. Son haleine, d'ailleurs, ne laissait pas douter de ses routines culinaires qui ne devaient pas en être bien éloignées. Il portait une cotte de maille rouillée attachée par des sangles à une armure matelassée de qualité étonnamment bonne. A sa ceinture il portait quelques couteaux de lancer, une hachette légère et une massue rudimentaire mais néanmoins redoutable. Son crâne mal rasé lui donnait des airs de prêtre défroqué ayant choisit de tout plaquer. Pourtant, son accent traînant du Stirland et ses mauvaises manières ne laissaient pas présager une éducation érudite.


-"Ouais, ouais… Allez, tu peux nous suivre, mais tu te débrouilles pour ta bouffe et ta tente. Et si tu t'paumes, compte pas sur moi pour v'nir te tirer par la peau du cul d'la merde où tu t'seras fourré."

Les commerçants jettèrent un regard méprisant sur Ulricht, qui ne semblait malgré ses précautions que bien peu propre. Pour autant ils n'auraient pas dû s'en soucier, eux-mêmes ne valant pas tripette en matière de classe vestimentaire. Toute la troupe était des plus typiques de l'Empire: mal engoncée, sortie des bois par son apparence, très hostile d'aspect général. Même les marchands d'armes avaient l'air redoutablees! Le premier d'entre eux n'adresse même pas le parole à Ulricht, semblant s'en méfier comme de la peste. Ce n'était pas anormal d'ailleurs, les Principautés Frontalières n'étaient supposées rassembler que la lie du monde, voir un jeune homme si "charmant" signifiait qu'i lavait dû faire des choses horribles pour en arriver là ou que c'était un fou idéaliste.

Dans tous les cas, il était suspect. Mais chez les voyageurs des Principautés on ne posait pas de question. Jamais.

En tout ils se mirent en route quelques heures après, une fois que notre héros eut terminé ses emplettes pratiques. Le chemin serait long et finalement peu dangereux, le Wissenland étant une région très sûre. Il se passa d'ailleurs quelques jours sans menace particulière, le paysage brisé uniquement par le bruit des sabots sur les pavés et les incidents de roue de charrette. Mais au loin les montagnes se rapprochaient, le danger viendrait bien vite...
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Ulricht Drekner
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Re: [Ulricht Drekner] Tous les chemins mènent à Tzeentch

Message par Ulricht Drekner »

Chef des mercenaires a écrit : -"Ouais, ouais… Allez, tu peux nous suivre, mais tu te débrouilles pour ta bouffe et ta tente. Et si tu t'paumes, compte pas sur moi pour v'nir te tirer par la peau du cul d'la Merd* où tu t'seras fourré."
À la réponse du mercenaire, Ulricht tomba de haut. Il s'attendait à un minimum de solidarité pour un voyage dangereux. Mais justement, et le plus tôt serait le mieux, il ne fallait rien attendre des Principautés Frontalières, si c'était le fameux trou à rats qu'ils étaient supposés incarner.
Le Nulnien n'en resta pas moins sidéré et les regards méfiants des marchands lui glissèrent dessus sans qu'il n'y fasse attention.
Après l'achat de viande et fruits séchés, d'un sac pour les transporter et d'une tente (-1,6 Couronne), il put enfin rejoindre le groupe de voyageurs, toujours aussi peu loquaces malgré l'intervalle de plusieurs heures.

La traversée du Wissenland fut dure, puis ennuyeuse pour le jeune homme. Habitué à se balader sur les pavés de sa ville natale, il ne connaissait pas les longues randonnées dans la nature. Les premières cloques et ampoules rendirent rapidement sa vie ingérable comme il terminait la journée face à son adversaire quotidien : sa tente.
Lui qui n'avait jamais manipulé un tel objet, chaque soirée était une lutte épique face à ce tenace et têtu embranchement de toiles et de bois. Et ce n'était même pas la peine de demander de l'aide au reste du groupe, qui savourait son spectacle du soir au frais du fringuant citadin !

L'atmosphère relativement sereine (à ses frais) devint toutefois progressivement plus tendu alors que les pics déchiquetés des Montagnes du Bord du Monde s'offraient progressivement à eux.
Pour Ulricht, c'était sa première fois, et leur taille à couper le souffle était aussi impressionnante que leur allure inquiétante, promesse d'embuscade et de monstres.

Ces montagnes portaient bien leur nom. Passé le Col du Feu Noir, c'était bien la fin d'un monde. Celui d'Ulricht.

>>Suite Ici<<
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Ulricht Drekner, Voie du Serviteur de Tzeentch
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 12 | Int 10 | Ini 8 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 31/65
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ch_drekner

Compétences :

Alphabétisation (E)
Eloquence (E)
Etiquette (B)
Sens de la répartie (B)
Diplomatie (B)
Sang froid (B)
Intimidation (B)
Comédie (B)
Intrigue de cour (B)

Équipement :

Épée courte : 12+1d6 dégâts, 9 parade, rapide
Veste de cuir : 5 points de protection au dos, torse et bras
Bottes cuissardes
Gants
Chaperon
Masque
Sac à sapin : Augmente l'ENC maximum de 2
Œil de Ranald : Monocle donnant un bonus de +2 aux compétences Évaluation et Commerce.

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