Violence et mécréance réunies dans un même contenant. Voila qui résume cet "humain" à la perfection. Il n'a limite rien à envier aux rejetons qui accompagnaient les troupe d'Archaon. Mais je m'abstenais de le dire.
Ma proposition l'avait quelque peu prit de court. Il se reprit toutefois très rapidement, réfléchissant rapidement à ce que je lui avais dit. Et il ne tarda aucunement à répondre. Si il était surprit qu'une elfe s'intéresse au problème d'autrui il n'hésita aucunement à proférer un prix défiant tout raisonnement. Huit pièce d'or pour éponger la dette du semi-homme. Lorsque celui ci voulu protester, le brigand lui ferma le clapet d'un violent coup de poing, l'envoyant par la même se vautrer par terre, au pied de son assise. Je vis alors que Gil était sur le point d'exploser et de commencer à passer ces malandrin par la lame. Il ne faisait pas de doute qu'il puisse en passer un certains nombre, mais je redoutais plutôt les ennuis avec la garde qui ne manquerait pas de venir réclamer une explication.
Lorsque le chef de cette bande me demanda ma réponse, je levais un regard calme vers lui et prit la parole. Ou du moins je voulu la prendre lorsqu'un homme entra et interpella le sieur Resy pour lui signaler que la garde approchait.
Je vis alors la bande partir. Je lançais toutefois à haute voix ma réponse.
-Vous trouverez votre paiement ce soir au comptoir du tavernier qui vous la remettra directement. Par contre, j'ose espérer que nous n'aurons plus à nous croiser. Une discussion aussi bien commencé, je préfère m'en abstenir à l'avenir. Rétorquais-je lorsqu'il eu menacé mon potentiel client.
Je m'étais également levé et tandis que Gil aidait Lucius à se relever, je remettais en place le tabouret et demandais un torchon humide à la fille de salle, pour l'hématome qui ne saurait tarder sur le visage du petit homme. Puis je revins m’asseoir face à lui. Je plantais alors mon regard dans ses yeux, sans toutefois me montrer agressive.
-En effet, mon ami. Et cela me brûle autant qu'à toi d'aller lui apprendre les bonnes manières. Mais de ce que j'ai comprit de tes semblables, ils ne voient pas bien qu'une elfe vienne faire le ménage dans leur bordel. Donc, laissons cela à la garde pour le moment.
Bon. La question de qui vous suivez ne se pose plus, nous avons la réponse. A moins que vous n'ayez d'autres créanciers dont il faut que nous nous méfions. Sinon, considérez que cette somme que je lui verse, c'est l'achat de votre personne, tant que vous ne m'aurez pas remboursé ce que vous lui aviez remboursé. La différence, même si je pense qu'elle doit tourner pas loin de quatre à cinq pièces d'or, si je ne me trompe pas, disons que c'est l'achat d'une certaine tranquillité pour un temps. Par contre, si nous recroisons sa route et qu'il ne fait pas preuve de plus de sagesse, alors avec mon compagnon, Gil, ici présent, nous nous chargerons de les tailler en petites pièces pour lui faire comprendre qu'il ne faut pas pousser les elfes et les bretoniens trop loin.
Maintenant, considérez vous sous notre protection ou notre patronage, comme vous l'entendez. Votre commerce est miens, mais vous verrez, je suis beaucoup plus agréable que ce monsieur... comment déjà??? ... Bref. Vous gardez le bénéfice de votre commerce, mais sur chaque affaire que vous ferez, vous me verserez un pourcentage pour me rembourser progressivement. Dans le même temps, vous payerez pour notre protection comme vous aviez l'intention de le faire initialement. Je ne vous demande pas d'intérêts exorbitants. En fonction de combien vous lui aviez emprunté, on conviendra de combien vous me rembourserez. Est ce que cela vous convient?
J'avais présenté la chose calmement et sans précipitation, pour laisser à Lucius le temps de penser ma proposition.
Toutefois, intérieurement, je bouillais, désireuse de me lancer à la poursuite de ce malotru et de lui faire payer chèrement ce qu'il venait de faire. J'avais une profonde envie de les passer au fil de ma hallebarde et de débarrasser notre monde de leur misérable existence. Je me retenais car je savais que je ne mènerais pas large dans cette citée ou je suis juste vu comme une sale elfe venant fourrer son nez dans des affaires qui ne la regardent aucunement. Mais il n'en fallait pas beaucoup plus pour que je commence à découper ceux qui se mettrait en travers de mon chemin.
Je devais faire honneur à mes ancêtres et savoir choisir mes batailles avec sagesse et les mener avec la résolution et la froideur des sommets de Caledor. Alors je priais intérieurement notre Mère, la Déesse Isha, qu'elle me montre le chemin de la sagesse et de la clairvoyance.