[align=]
.Deux.
-L'orquoïde est d'essence brutal, son excès d'humeur sanguine le pousse à des bottes directes et furieuses. Retiens donc ceci pour le perdre et le navrer gravement. Lorsqu'il vient à toi pour te porter une taille haute ou autrement. Décale-toi dans l'avant à dextre et lorsqu'il frappe échappe à son coup par-dessous sur son extérieur. Frappe son bras d'arme durement les bras croisés, ainsi il sera pris.
Extrait de manuel de combat à l'attention des hommes d'arme pour la lutte contre la menace orquoïde de Maître Ottweiler.
Le voyage au monastère de Weisstrom, avait laissé le bretteur complètement désargenté il lui avait bien fallu se résoudre à retourner dans sa famille et reprendre du service dans l'entreprise paternel. Après plusieurs mois, cela s'avéra un choix judicieux, il avait confortablement fait la synthèse de ses notes pendant le temps libre que lui laissait son travail et il avait pu mettre Ysabel en sécurité. Les voisins avaient jasé qu'une jeune fille soit hébergée dans une demeure où habitait plusieurs hommes non marié et son père l'avait sommé de trouver une autre solution. La Sylvalienne avait donc déménagé dans un petit logement loué qu'elle payait avec le salaire du poste de préceptrice que lui avait dégoté le patriarche Ottweiler. Depuis chacun retrouva son autonomie, bien que le bretteur se sentait de plus en plus à l'étroit en ville. Il avait goûté le voyage et brulait de repartir sur les routes à la recherche d'autres secrets.[/align]
-- 26 Jan 2016, 21:41 --
[align=]
.Trois.
-La pique est de loin d'arme qui contribue le plus à la victoire de nos armées. A l'intérieur de formation géométrique l'être civilisé est à l'abri de la fureur de l'orquoïde. La longueur de l'arme et son nombre préservent le bourgeois et l'homme d'arme du contact où l'orquoïde excelle grâce à sa force et son poids.
Toutefois, lors d'un duel, la pique devra être tenu, non pas au talon, mais à mi-longueur du côté droit, de la main gauche. La dextre étant sur la poignée de l'épée, du messer ou de toute autre arme courte.
Lorsque l'orquoïde vient à vous, pointez votre pique à une coudé de son côté droit, puis tenez votre hampe le talon au sol. Placez votre pointe à sa poitrine au dernier moment pour que son mouvement l'amène lui-même au choc, le geste doit être précis et ferme pour neutraliser le bouclier adverse. Puis dégainez promptement pour l'estoquer ou toute autre chose selon votre loisir où la situation.
Le conseil est également bel et bon pour le cavalier démonté avec sa demi-lance.
Extrait de manuel de combat à l'attention des hommes d'arme pour la lutte contre la menace orquoïde de Maître Ottweiler.
La cloche du temple de Sigmar sonna. Hans maugréa, il avait pris du retard et devrait sauter un repas s'il ne voulait pas être en retard pour sa prise de poste. Le bourgeois se frotta énergiquement les doigts dans un baquet pour en nettoyer l'encre puis se rendit dans sa chambre, ôta ses vêtements de travail et enfila son pourpoint matelassé. Il hésita à se passer de sa pesante cuirasse, mais se résolut finalement à l'enfiler ne sachant pas quel chef de garde était de service ce soir-là. L'escrimeur fixa son Grossmesser à sa ceinture, se drapa dans une cape et attrapa l'arbalète de son frère en sortant.
Le trajet ne fut pas long, la demeure Ottweiler attenante aux ateliers du même nom se trouvant à seulement quelques dizaines de mètres du mur d'enceinte de la ville. Arrivé à la porte fortifiée, Hans se rangea avec les autres habitants du quartier de garde au quart suivant, une bande hétéroclite de boutiquier et d'artisan venu faire leur devoir civique. Le bretteur remplaçait son frère ainé qui en tant que premier gérant des affaires familiales avait trouvé bien commode le retour de son cadet désœuvré pour se décharger de ses corvées. Le sous-quartenier sortit du corps de garde et fit l'appel, notant sur son registre les absents, les retardataires et l'état de l'équipement des bourgeois, puis après leur avoir distribué les brassards signalant leur fonction temporaire, divisa le groupe pour en garnir les murs du secteur. A cette heure les portes n'étaient pas encore fermées, mais la surveillance des entrées et sorties était du ressort des sergents et des collecteurs de taxe. Hans se vit confier la surveillance d'une courtine, pas une des couvertes, qui étaient réservés aux femmes depuis les nouveaux décrets municipaux, mais celle dont la hourde était en réparation depuis des mois. Une quelconque contestation de « supplément de provision » bloquait la réfection de la toiture de l'ouvrage et allait obliger la sentinelle à passer une partie de la nuit exposée au vent.[/align]
-- 26 Jan 2016, 21:48 --
[align=]
.Quatre.
-On pourrait croire que l'esprit lent et les mœurs grossières de l'orquoïde, en fond une race facile à berner. D'après le maître Brun de Karak Azul il n'en est rien, l'absence d'hésitation et le courage lui venant de sa nature animal, prémunit l'orquoïde des feintes et menace d'arme, privilégiez donc des armes lourdes, capable de mettre l'adversaire hors de combats sans délais et les feintes de corps dont les meilleurs sont dans le manuscrit du Commandeur Gunther, imprimé par l'entreprise Ottweiler de Nuln.
Extrait de manuel de combat à l'attention des hommes d'arme pour la lutte contre la menace orquoïde de Maître Ottweiler.
Le carreau manqua le piquet d'un bon mètre et alla se ficher dans le sol. Le rire de Rudolph le drapier se fit entendre du haut de la tour où il était en faction.
-Et un guilder pour moi, ricana-t-il.
Hans pesta. Il pensait vraiment pouvoir atteindre la cible. Les moqueries de son voisin lui portaient sur les nerfs. Il était impensable pour lui de lâcher une pièce à ce parasite.
-
Aller, quitte ou double. lui proposa l'escrimeur.
Mais c'est toi qui tire.
-
Je suis plus haut, alors ça sera quitte ou triple, négocia l'autre de son perchoir.
Le bretteur grogna son accord et le parieur arma son arbalète en chantonnant un air salace. Le bruit sec de la corde claqua dans la nuit et le vireton se ficha dans le poteau. Le tir fut ponctué du juron de Hans et du refrain de la chanson grivoise claironné à tue-tête par le gagnant. La relève arriva en la personne du jeune Fabiann en même temps qu'un épais brouillard couvre les environs. L'imprimeur salut le jeune homme et rentra se mettre à l'abri dans la tour. « Trois guilders » fulmina-t-il. Trouver une solution était nécessaire pour ne pas lâcher tout ce pognon. Une archère de la pièce donnait sur le piquet, « jouable » évalua-t-il. Le bretteur posa l'étrier de son arme sur le sol et fixa la crémaillère à l'arbrier. Il actionnait la manivelle lorsque Rudolph débouchant du colimaçon, arriva braillant toujours sa comptine ordurière.
-
Par Véréna, je paris que je fais mouche d'ici. Le défia Hans en disposant un carreau dans la rainure.
Le visage de l'artisan se décomposa en même temps que son chant mourut dans sa gorge. Alerté, Hans lui jeta un coup d'œil avant de suivre son regard. Par l'embrasure de la porte on voyait le chemin de ronde de la courtine que le bretteur avait quitté un instant auparavant. Au milieu, raide, se tenait Fabiann le corps couvert de givre, comme paralysé. Les deux miliciens se regardèrent un instant, le drapier arma fébrilement son arme à l'aide du crochet qui pendait à sa ceinture avant que les bourgeois se précipitent dehors. A l'extérieur un froid vif les agressa et une épaisse brume humide couvrait tout. Éberlués ils tentaient de comprendre l'étrange phénomène à l'œuvre lorsque le nuage s'anima. Une forme flou leurs passa au-dessus de la tête, elle semblait être faite de brouillard et n'avoir aucun poids, prenant appuis sur des surfaces verticales sans faire le moindre bruit et sans laisser la plus petite empreinte. Franchissant l'enceinte la chose bondit du haut de la muraille et plana avec légèreté vers la rue en contrebas.
-
Que ce que ?... bégaya Hans
-
Tire ! TIRE ! cria Rudolph effrayé.
L’escrimeur se ressaisi, pointa son arme et actionna le mécanisme de tir. Les deux viretons décolèrent en vrombissant à la poursuite de l’apparition.
[/align]
-- 27 Jan 2016, 17:00 --
[align=]le bruit métallique du choc des flèches sur les pavés leur parvint.
-On l'a eu ? Demanda le drapier.
-
Je ne sais pas. Répondit avec colère l'escrimeur.
Sonne l'alarme ! Appel les autres, aide Fabiann. Je pars à la poursuite de ce bâtard.
Laissant là son compagnon, le bretteur dévala à toute vitesse l'escalier. Il était furieux, le jeune Fabiann était un ami de la famille, Hans le connaissait depuis des années et le voir à la lueur des torches sa figure tordue par le givre, probablement morte l'avait emplit d'une rage homicide. Avoir fait la connaissance d'Ysabel n'avait pas fondamentalement chargé son avis sur les lanceurs de maléfice en général et celui-là ou quoi que ce soit d'autre devait payer. Parvenu dans la rue il la remonta à toute jambe. La silhouette lui avait semblé tourner au coin suivant. Arrivé à l'intersection l'essoufflement l'avait passablement calmé. Son plastron pesait cent livres, son arbalète l'empêchait d'avoir une course efficace et la crémaillère lui battait douloureusement la jambe. Ottweiler était donc dans une disposition excellente pour se résoudre à utiliser sa tête. La ruelle attenante n'était pas pavé, mais bien que boueuse, la démarche aérienne de l'intrus excluait tout pistage. Le bourgeois y chemina en marchant pour reprendre son souffle, parvenu à son extrémité il voulut inspecter les différents chemins. L'imprimeur compris vite la puérilité de sa tentative, les encorbellements des bâtiments voisins empêchant la lueur des lunes de parvenir au sol. Il dut se rendre à l'évidence : il avait perdu la trace de la créature qu'il poursuivait.
Il ne lui restait pas beaucoup d'option. Il réarma son arme, mais garda le carreau dans la bouche pour éviter tout accident. La cloche d'alarme commençait à réveiller le quartier, çà et là des volets s'ouvraient et des habitants tentaient de se renseigner depuis leur fenêtre. L'escrimeur choisi d'emprunter la traverse la moins encombrée il était probable qu'une personne poursuivit choisisse cette option. Le milicien dépassa une nouvelle intersection avant d'y revenir mit en éveille par un détail. On battait le briquet dans les logements qui un à un s'éclairait mais, du coin de l'œil Hans avait détecté une demeure qui venait de s'éteindre. Ce n'était peut-être rien, mais les pistes manquaient.
Donnant sur une place, l'hôtel particulier Petrov était une grosse bâtisse cossue, tout le monde dans le quartier connaissait sa façade décorée dans le style de la lointaine Kislev. Hans en fit le tour des façades mitoyennes à la voie publique. Aucun domestique n'était aux fenêtres pour s'enquérir des raisons de l'agitation nocturne, les huis semblaient bien clos pourtant le bretteur détectait de la présence dans les murs. Il percevait des bruits venant de l'intérieur et entendit distinctement la plainte douloureuse d'une femme. De plus, en plus méfiant le bourgeois s'approcha de la porte de derrière et trouva ce qu'il cherchait. Du sang frais moucheté le seuil. Un sentiment de triomphe envahi le chasseur, cette créature n'allait pas s'en tirer…[/align]