[Viola] Ambitions sanglantes

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] Loec
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[Viola] Ambitions sanglantes

Message par [MJ] Loec »

Avant de commencer à lire l'aventure, veuillez noter que celle-ci comprend des scènes qui peuvent s'avérer choquantes pour un public non averti. Je conseille donc aux plus jeunes de quitter cette page. Vous avez été prévenus ;).
Viola put enfin quitter la rue du Commerce pour s'engager dans une discrète ruelle perpendiculaire. Il était bientôt midi, et à cette heure de la matinée la circulation était à son comble. Chariots, Marchands, Animaux formaient une véritable marée vivante dont le flux s'écoulait sans discontinuer le long de l'artère principale de la Neuestadt. A plusieurs reprises, la jeune femme s'était sentie monter quelques envies de meurtres tant la progression à travers la foule était pénible. Mais son hachoir était sagement resté attaché à sa ceinture, et elle avait préféré jouer des coudes, plutôt qu'avec le dangereux instrument de boucher. Fille de Nuln, elle était habituée depuis longtemps à l'agitation marchante qui envahissait la ville tout au long de la journée. Après tout, elle habitait dans l'ancienne capitale de l'Empire, et bien qu'ayant perdu de sa superbe, la cité pouvait encore s'enorgueillir de rivaliser avec la merveilleuse Marienburg. Aujourd'hui encore, des voyageurs venus de toutes les régions, même aussi lointaines que l'Ostermark, arrivaient pour acheter les divers produits, en particulier technologiques, qui transitaient par les quartiers marchands.

Au loin, Viola aperçut la colline du palais où la comtesse résidait. Des rumeurs colportaient qu'elle organisait en ce jour-même, un congrès extraordinaire avec tous les nobles principaux de la région. Même les représentants de l'ex-Solland y auraient été invités. L’événement était historique. Pourtant, Viola se sentait bien étrangère à toutes ces préoccupations mondaines du haut-quartier de l'Altestadt. Pour elle, ce n'était qu'un ramassis de riches prétentieux et ignorants des réalités du monde.
Elle préférait se concentrer sur sa mission du jour. Son patron lui avait ordonné de livrer ces pièces de viande au capitaine de "La Belle Bleue", sur les docks du port. D'après ce qu'elle avait compris, le marin et son équipage revenaient d'une sortie de plusieurs mois à sillonner les mers du monde, et souhaitaient célébrer leur retour dignement. Le lourd paquet qu'elle portait sur son dos en était la preuve. Elle n'avait pas pu voir exactement quel été son contenant, mais les quelques gouttes de sang clair qui transperçaient le tissu de chanvre jaunit qui entourait la marchandise semblait prouver que la viande était fraîche et de bonne qualité.
Elle réajusta le colis sur son épaule, et accéléra le pas.

Enfin, elle atteint les quais. Après quelques minutes de recherche, elle arriva devant une modeste frégate de bois sombre. A une époque, le bateau avait dû être entièrement peint en bleu mais il semblait avoir bien vécu et la peinture s'écaillait à de nombreux endroits. Sur la coque, d’innombrables coquillages et autres algues avaient élu domicile, formant ainsi une mosaïque complexe aux couleurs marines. Il n'y avait personne sur le pont aussi Viola éleva la voix pour faire connaître sa présence.
Image
"Qui va là ?!"

Un vieil homme à l'air décrépi lui avait répondu. Avant qu'elle n'ait pu lui répondre, il entreprit de descendre sur les quais grâce à une échelle de corde à la solidité douteuse.

"Le capitaine et l'équipage sont partis pour le moment. Vous venez livrer le colis ?" asséna-t-il d'un ton sec et désagréable tout en regardant furtivement le bagage de la livreuse.

C'était étrange. Le patron de Viola lui avait pourtant assuré de livrer la viande à 12 heures précises au capitaine. Il lui avait d'ailleurs prodigué un sermon dont il avait le secret, aussi ennuyeux qu'inutile, sur la confiance dans les relations commerciales, ainsi que sur la ponctualité. Elle se demandait aussi pourquoi le petit vieux avait pris la peine de descendre juste pour lui annoncer cela. Quoiqu'il en soit, elle était bien embêtée.
Tu as sur toi un paquet de 10kgs de viande environ, d'une valeur d'une couronne d'or plus ou moins.
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Viola Schutten
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par Viola Schutten »

Cela faisait plusieurs jours qu'elle essayait d'oublier ce qui s'était passé. Mais son collègue n'était jamais revenu, sans que cela ne choque personne, et chaque soir, quand elle ouvrait sa malle, le crâne blanchi lui rappelait son action. Et pourtant, elle n'arrivait pas à s'en séparer. Elle s'était donc concentrée sur son travail. Elle avait accéléré la cadence, et prenait de plus en plus de plaisir dans cette tâche simple : trancher et saigner. Et c'est quand elle eu finit son travail, couverte de sang et de morceaux de chair et d'os collés à son tablier, qu'elle se rendit compte là encore qu'elle n'était plus comme avant. Son employeur était aux anges, son entrain et sa cadence accélérant le rendement, mais elle s'était renfermée et ses collègues lui adressait moins souvent la parole.

Alors qu'elle finissait sa matinée, son patron l'avait interpellé. « Viola, viens ici ma petite ». Cette familiarité commençait à lui sortir par les yeux. Depuis que l'homme avait recueilli la jeune fille, il se prenait pour un saint qui avait sauvé une gamine des rues en perdition, alors qu'il ne l'avait fait que l'exploiter, d'abord pour une bouchée de pain, et désormais, en lui confiant des tâches supplémentaires, comme gardienne de nuit et garçon de course, pour un salaire d’équarrisseur, et encore, elle touchait moins car était une femme et devait se sentir « redevable » envers son sauveur.
Elle passa un dernier coup de chiffon sur son tablier pour en essuyer les diverses éclaboussures. Elle n'avait pas eu le temps de se laver les cheveux. Tant pis, se dit-elle,sachant qu'elle aurait bien le temps de le faire après. Elle se leva et alla vers le patron.
« Tu as bien fait de finir en avance, gamine. J'ai une livraison à faire sur les quais, mais le garçon de course est déjà partit pour une autre livraison. Tu pourrais le remplacer, pour moi ? » Il n'attendit pas la réponse et enchaîna « Je n'en attendait pas moins de toi, après tout nous sommes une maison sérieuse et de bonne réputation, et tu es trop dévouée pour refuser une tâche qui pourrait nous nuire, et nuire à l'ensemble des gens travaillant ici, n'est-ce pas ? Et comme tu es la seule ayant finit et que je te fais confiance, tu apportera la livraison à « La Belle Bleue », et avant midi ! Compris ? »
Elle murmura un petit oui, et sans attendre qu'il continu son monologue, elle alla vers la sortie de la maison de mort, où un panier contenant la marchandise emballée l'attendait.

La marche dura de longue minutes, et Viola se demandait si elle n'avait pas commencé son voyage depuis plus d'une heure complète, tellement le trafic humain était lent. Elle s’énervait petit à petit, entre les chariots bloquants la rue pour décharger leur livraison, les vendeurs à la sauvette qui empiétaient sur le chemin avec leurs étals, ralentissant la circulation complète. Si elle le pouvait, elle trancherait ces garrots humains pour permettre au sang de la ville de circuler librement dans ses artères. Mais elle restait maîtresse d'elle-même, et ne jura qu'un nombre très limité de fois.

Les quais. Enfin elle y était. Il fallait désormais trouver le bateau, et le soleil avait quasiment atteint son zénith. Les rangées de bateau s’enchaînèrent, mais aucun signe de la « Belle Bleue ». Au moins que... « La Vieille Bleue » serait plus adaptée, à la vu de l'état du navire. Viola se demanda si ce navire pouvait supporter de retourner en mer, ou s'il était condamné à devenir un bateau d'eaux douces. Elle s'avança, gardant pour elle ces réflexions, et interpella quiconque de vivant sur le rafiot. Une voix désagréable fut sa réponse. L'origine de ce bruit n'était autre qu'un hybride entre un vieillard, un marin et un ivrogne, vieillard par son apparence général, marin de part ses habits et son manque total de manières, digne du bouseux du fin fond de la campagne brétonne, et enfin, ivrogne de part ses traits, en particulier son nez, tenant plus de la fraise que de l'organe olfactif à proprement parler. Non seulement elle était énervée par ce travail de livreuse, l'effort désagréable, ses cheveux poisseux qui sentaient le sang, le bruit et les problèmes de la rue, l'absence et le manque de sérieux du client, mais en plus elle devait se coltiner cette chose pas polie pour deux sous. Elle sentit le sang lui monter à la tête, et envisagea de nourrir les poissons avec de petits bouts de viande. Mais servir une viande d'une telle carne serait un crime envers ces pauvres animaux. Elle se calma, déglutit, et engagea la conversation le plus calmement possible, bien qu'à un rythme soutenu.

« Oui, j'suis la bouchère » répondit-elle au vieillard, « sinon je ne m'emmerderais pas à me trimballer ce truc sur le dos à travers ce merdier de rues. Et je m'attendais à trouver un gentil capitaine qui m'débarrasserait rapidement d'mon fardeau et m'laisserai une bourse en échange, et que j'pourrais repartir rapidement. Mais comme on est une « maison sérieuse », comme dirait l'patron, que vous n'êtes plus très jeune et que j'n'ai pas envie de voir c'te viande tomber à l'eau, je vais vous la monter sur vot' rafiot. Préparez les pièces, j'reviens. » Et, sans laisser l'homme répondre, elle agrippa la corde de l'échelle, qui s’effilochait par endroit et qui semblait en avoir presque autant vu que le vieillard. Elle commença l’ascension sur l'échelle qui se tendait sous son poids, tout en espérant n'avoir pas trop grossit ces derniers temps.
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 18 janv. 2016, 12:30, modifié 1 fois.
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Viola Schutten, Voie du Serviteur de Khorne
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[MJ] Loec
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par [MJ] Loec »

Décidément, l'échelle de corde n'était vraiment pas solide et menaçait de s'effondrer à chaque instant passé dessus. C'est peut-être pour cela que le vieillard décida de rester prudemment sur le quai, jugeant que le matériel ne supporterait pas le poids de deux personnes. Il maugréa toutefois quelques injures dans sa barbe salie avant de lancer à Viola son regard le plus désapprobateur.
Insensible, Viola continua sa montée et mit le pied sur le pont du bateau. Il n'était en guère meilleur état que le reste. Le bois avait gonflé sous l'effet du contact répété avec l'eau de mer et s'était teinté par endroit de la couleur grisâtre de la moisissure. Ne devait-il pas justement y avoir un procédé lors de la construction pour empêcher cela ? Il semblait impensable qu'un tel bâtiment ait pu voguer sans problèmes pendant plusieurs mois (sans parler de plusieurs années) ! Mais n'étant pas marin pour un sou, et peu portée sur les choses de la mer, Viola chassa rapidement ces questions sans réponses et ces réflexions techniques pour observer les alentours. De la proue à la poupe, des caisses en vrac à moitié ouvertes s'étalaient sur 70 mètres de long et formaient un véritable dédale de bois. Par endroit, au milieu des boîtes usées : on trouvait chiffons troués, balais brisés, seaux rouillés, et autres détritus qui s'accumulaient dans un petit centimètre d'eau stagnante. Par curiosité, Viola jeta un coup d’œil à l'intérieur d'une des caisses. Elle n'y trouva que des babioles exotiques sans intérêt. Des petites sculptures de bois aux allures étranges pour la plupart. Sur une des caisses, "Cathay" avait été indiqué à l'encre noire.
Test de perception :
Basé sur (HAB+INT)/2

Obtenu -> 14 (échec).
Les voiles avaient été sommairement rafistolées par endroits. Cela se notait par la couleur différente du tissu, peut-être un peu plus blanc (ou un peu moins sale ?). Les trois mâts quant à eux, d'une hauteur de 50 mètres pour le plus grand (36 mètres environ pour l'artimon), étaient sûrement les seules parties du vaisseau encore vaguement intactes. En dehors de cela, Viola ne remarqua rien de particulièrement curieux, et, comme l'avait annoncé le vieillard, pas un seul signe de vie.

Elle découvrit alors sur le plancher du pont, les contours d'une trappe. Vraisemblablement la trappe menant au corps intérieur du navire. Un lourd anneau de métal en constituait la poignée et le trou d'une serrure de fer en assurait la sécurité. En s'y penchant un peu plus, Viola remarqua une singulière odeur d'épices qui se dégageait au travers des planches.

Test de perception :
Basé sur (HAB+INT)/2

Obtenu -> 3 (réussite).
Mieux encore, elle croyait entendre des bruits provenant de l'intérieur du bateau. Ce n'était que des bruissements, des bruits sourds et diffus, peut-être des chuchotements. Peut-être n'était-ce que les rats, qui ne manquaient sans doute pas d'infester le bateau. Mais il semblait y avoir de la vie.
La curiosité l'emporta. Viola tira vivement sur l'anneau de la trappe qui s'ouvrit sans autre difficulté. Devant elle, un escalier de bois s'enfonçait dans l'obscurité de la cale. Sans lumière, elle n'y voyait pas grand chose. Cependant, elle était maintenant certaine que les bruits venaient d'en dessous, et plus précisément de l'arrière du bateau. Son paquet de viande toujours à l'épaule, elle se demanda si elle devait pénétrer dans la soute. Le vieillard qu'elle avait rencontré un instant plus tôt ne l'avait pas suivi. Pour l'instant, elle était seule sur le bateau.
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Viola Schutten
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par Viola Schutten »

Finalement, « La Vieille Bleue » était peut-être un surnom trop clément, pensa, Viola. Le sel, le soleil et le manque d'entretien semblait avoir eu raison du pont, et le bois craquelé laissait des fragments dépasser par endroit. Quiconque se plantait des échardes de cette taille là dans le pied s'en souviendrait certainement pendant longtemps. Heureuse d'avoir des chausses confortables et épaisses, elle s'avança sans trop de risque sur cet énorme rafiot.
Des caisses qui ressemblaient à des conteneurs de marchandise gisaient sur le pont, mais viola les ignora royalement : elle ne souhaitait qu'une seule chose, poser son fardeau et rentrer se reposer. Parcourant le bateau fantôme, elle apprécia l'ombre apporté par les voilures à demi-repliées du trois-mat. Le soleil l'éblouissait depuis qu'elle était arrivée sur les quais, et se reflétait sur le fleuves, comme un scintillement. L'ombre passagère lui apporta un répit plus qu'appréciable.

Elle arriva à mit chemin quand elle remarqua la trappe. Une délicate odeur provenait de l'ouverture scellée. Mais pas seulement. Il y avait quelque chose en dessous. Des rats ? Pire ? Viola se rappelait les histoires de vieux marins dans les tavernes, parlant de commerçant peu scrupuleux n'hésitant pas à ramener des hommes-objets, appelés esclaves dans les pays barbares, afin de les vendre à de riches propriétaires terriens pour cultiver à moindre frais les champs. Était-ce le genre de commerce auquel se livrait le capitaine ? Ou tout cela n'était qu'une invention, un fantasme de son imagination trop débordante ces derniers temps ? Imaginait-elle des conspirations quand son esprit n'était pas omnibulé par les possibilités de crimes qu'elle pouvait commettre sur son entourage proche ?

Il fallait répondre à ses doutes. Elle ouvrit la trappe. L'absence d'éclairage autre que la lumière extérieure l'ennuyait, mais elle n'avait jamais eu réellement peur du noir : on ne peut craindre que ce qu'on voit venir. « Si on me demande ce que je fais là, je n'aurais qu'a dire que j'ai cru entendre une voix m'appeler, me disais de descendre mon paquet. C'est pas comme si je risquais de me faire tuer pour ça. » se rassura-t'elle, même si elle n'y croyait qu'à moitié. Elle savait désormais la facilité avec laquelle on pouvait tuer un homme, et combien on ne s'inquiéterait guère de son sort. Mais la tentation était plus fort. Viola rapprocha sa main droite de son hachoir, prête à vendre chèrement sa vie si besoin, et descendit les marches, son précieux chargement sur les épaules. Par précaution, elle reposa la trappe à plat derrière elle, empêchant le vieillard de savoir exactement où elle était partit, mais en contrepartie elle se contraignait à avancer dans le noir total. Elle tenta de descendre avec un minimum de bruit, sans toutefois donner l'impression de fureter, au cas où on la surprendrai : il fallait rester discrète, mais la plus normale possible. Il ne restait plus qu'à espérer que la curiosité ne tue pas le chat.
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 18 janv. 2016, 12:30, modifié 2 fois.
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Viola Schutten, Voie du Serviteur de Khorne
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[MJ] Loec
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Message par [MJ] Loec »

Viola descendit donc prudemment dans les entrailles enténébrées de la cale. Sur son passage, les marches de l'escalier grincèrent sinistrement, comme pour l'avertir de faire demi-tour. Elle n'en fit rien, et arriva en bas où les mystères qui se dissimulaient dans l'obscurité l'attendaient. Lorsqu'elle leva la tête, son regard ne rencontra qu'un vide obscur et hostile que le peu de lumière qui perçait à travers la trappe n'arrivait pas à dissiper. Le silence était pesant. L'atmosphère étrangement froide. Et toujours cette odeur d'épice, plus forte encore, presque oppressante. Ses yeux mirent longtemps à s'habituer à la noirceur ambiante. Mais même ainsi, elle ne distinguait pas grand chose. Prenant son courage à deux mains, elle s'enfonça à tâtons dans le ventre de la Belle Bleue.

Pour ne pas se cogner, elle avait levé sa main libre devant elle, comme pour bloquer un coup imaginaire. Son autre main était serrée sur la poignée de son sanglant paquet dont le poids commençait à se faire ressentir sur ses épaules endolories. Cet endroit ne lui inspirait pas confiance. C'était comme si les bruits et l'agitation du monde extérieur ne parvenaient pas jusqu'ici. Dans la solitude de cette nuit artificielle, son esprit s'agitait :
Après la disparition de son frère, elle avait appris que le monde n'était pas toujours ce qu'il semblait être; Il était plus sombre et bien plus terrible que ce qu'elle avait pu croire. La rancœur, la haine, la jalousie, la violence...; Autant de compagnons pour l'homme de tous les jours. Clochard démuni ou grand de ce monde, chacun avait son lot de secrets et d'horreurs enfouis dans les recoins les plus impénétrables de sa conscience. Fallait-il combattre ces maux de l'âme humaine, ou bien les accepter ? Bizarrement pour Viola, c'est quand ils s'exprimaient au grand jour qu'elle se sentait le mieux. Irait-elle revoir les combats de chiens ? Irait-elle revoir les combats d'humains.

L'odeur d'épices était désormais insupportable. Dans la promiscuité de la cale, l'air avait stagné et les odeurs s'étaient imprégnées jusque dans la coque. Les relents poivrés de ces étranges effluves agressaient les narines de Viola. Le mélange olfactif lui était inconnu et elle doutait maintenant qu'un chargement d'épices ait pu empester le bateau à ce point. Mais elle n'y réfléchit pas plus longtemps car elle remarqua une fine rainure lumineuse au niveau du sol à plusieurs mètres d'elle.
Par miracle, elle avait réussi à traverser plus de la moitié du bateau sans se cogner ni trébucher. Elle se trouvait désormais devant une porte de bois sans fioritures. Manifestement, une source de lumière se trouvait de l'autre côté et elle pouvait en voir de timides rayons grâce à l'espace étroit entre le bas de la porte et le sol. Enfin, elle se rendit compte que c'est aussi de derrière cette porte que provenaient les bruits qu'elle avait entendu plus tôt. Elle se rapprocha. De la pièce provenaient des coups sourds, des chuintements, des couinements, des sifflements et des... bruits de pas ! Il y avait des hommes derrière cette porte ! Le vieux marin lui avait menti, tout l'équipage n'était pas parti. Les battements du cœur de Viola accélérèrent sans raison et au même moment, un flux d'adrénaline envahit ses veines lorsqu'elle comprit qu'un des hommes qui se trouvait dans cette pièce se dirigeait vers la porte.

"J'vais voir ce qu'fait le vieux Wiegbert, ça fait longtemps qui est parti." entendit-elle distinctement.
Test de réflexes (sous l'HAB) :

Obtenu -> 9 (échec).
Sans vraiment savoir pourquoi, elle voulu instinctivement se cacher. Après tout, elle était monté sur le bateau sans permission. Mais elle n'était pas assez rapide et eut tout juste le temps de se reculer un peu. La porte s'ouvrit et une bouffée de fumée épicée prit Viola à la gorge. Dans le même temps, la lumière afflua et l'éblouit. La vision de la bouchère se troubla et se couvrit d'étoiles blanches. Elle dut plisser les yeux, mais parvint à observer l'homme qui se trouvait en face d'elle. Ses vêtements miteux étaient recouverts de sang frais qui avait ensuite ruisselé sur ses avant-bras découverts et ses mains. Les jambes enserrés dans des chausses à rayures, sales et rougies. Il portait aux pieds des semblants de bottes en vieux cuir, humides de liquide carmin. Son visage n'y avait pas échappé non plus. Les traits rugueux du marin étaient recouverts de larges traces d'un sang poisseux qu'il avait déposé en voulait essuyer sa sueur. Il n'avait pas fier allure mais était recouvert de plus de sang que le plus maladroit des bouchers.

"Pardieu, le corrupteur me damne ! Qu'est-ce qui fou là celle-là ?!"

L'étonnement du marin fut rapidement remplacé par une dangereuse détermination. Viola avait déjà vu ce regard dans les yeux d'un autre homme. C'était le même regard qu'avaient les gens dans la fosse durant cette triste nuit. C'était le regard d'un tueur.
Elle comprit rapidement pourquoi lorsque sa vision se posa derrière l'épaule de l'homme. Dans la pièce désormais ouverte, un hexagramme de sang avait été tracé sur le sol. Au bout de chacune de ses branches, un membre humain était posé surmonté d'une obscène bougie de cire rose à la forme phallique dont les longues coulées chaudes se mêlaient au sang frais. Le cadavre appartenait en réalité à une seule femme dont la tête était entreposée au bout de la pointe la plus éloignée de Viola. Les yeux avaient été sauvagement percés et on lui avait ouvert la bouche pour en laisser pendre la langue. Un des deux globes oculaires s'était d'ailleurs détaché de son orbite et avait roulé un peu plus loin. Au bout des autres branches, deux bras, deux jambes et la partie inférieur du buste. L'hideux tableau était complété par les deux seins de la macchabée, jetés au centre de la figure géométrique comme deux bouts de viandes. Viola ne put pas en voir plus, car le marin commença soudainement à se rapprocher d'elle sans prévenir.
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 20 janv. 2016, 21:59, modifié 1 fois.
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Viola Schutten
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par Viola Schutten »

Elle avait envie de vomir. Cette odeur la prenait au nez, et elle en avait la tête qui tournait. C'était trop pour venir des marchandises. Essayait-on de masquer une odeur quelconque par celle-ci ? Une chose était sûre : l'odeur devait imprégner ses vêtements, et peut-être même la viande qu'elle portait sur son épaule...
De la lumière perçait de sous ce qui semblait être une porte. Elle s'avança, et tendit l'oreille. Il y avait du monde dans la cale. Ou du moins, quelques personnes. Cela faisait tomber à l'eau l'hypothèse des hommes objets : ils étaient emmenés en masse, bien souvent, car les rumeurs disaient qu'il y avait souvent des morts pendants les longs trajets depuis l'Arabie. La question était donc de qui était derrière cette porte, si le capitaine et ses hommes étaient partis. Des voleurs ?

Le stress monta quand l'un deux se dirigea vers la porte. Il fallait se cacher, et vite ! Mais elle eut un moment d'hésitation. Non seulement il n'y avait guère d'endroit où se cacher, mais pourquoi devrait-elle le faire ? Elle était venue livrer le paquet, rien de plus. Elle avait juste suivit les voix. La porte s'ouvrit dans une tempête de lumière et d'odeurs. Le temps de reprendre ses esprits, elle était face à un homme quasi-totalement écarlate, recouvert d'humeurs poisseuses.


« Pardieu, le corrupteur me damne ! Qu'est-ce qui fou là celle-là ?! » L'homme passa de la surprise à la colère, et commençait à s’approcher d'elle. Mais ce qui choqua plus la jeune femme était la scène qui se dessinait derrière lui. Elle en avait vu, des litres de sang, dans l'abattoir, et même des hommes s’entre-tuant dans une fosse tels des animaux, répandant tripes et fragments d'os sur le sable d'une arène. Mais rien d'aussi sordide que ce qu'elle avait sous les yeux, là, maintenant. Tout avait été organisé, judicieusement préparé, tel un metteur en scène sadique qui voulait donner une touche artistique à son travail achevé. C'était délirant. Et, Viola du se rendre à l'évidence, certainement une manifestation de ces adorateurs des Puissances de la Ruine. Malgré les pulsions qui l'habitait depuis quelques jours, elle se sentait parfaitement normale en comparaison. Dans quel merdier s'était-elle fourrée ?
L'homme approchait. Les pensées s’enchaînèrent dans la boite qui lui servait de crâne. La bouchère devait réagir. Fuir ? Elle n'aurait pas le temps de ré-ouvrir la trappe avant que l'homme ne la rattrape, sans compter le vieillard des quais. Crier ? Personne ne l'entendrait. Non. Elle devait jouer le rôle de celle qui n'avait rien vu, rien entendu. Elle devait paraître normale, et faire croire qu'eux aussi l'étaient.
Elle s'empara du fardeau qu'elle avait sur les épaules de sa mains gauche, et tendit son bras, se servant du paquet de viande comme d'un bouclier, entre elle et son adversaire. Pendant ce temps, elle approcha discrètement sa main directrice de la poignée de son hachoir. Elle regarda l'homme dans les yeux, et tenta de prendre un ton neutre.


« Je suis venue vous livrer votre commande. Le vieux m'a laissé monter le paquet, aussi si vous pouviez le prendre, il est assez lourd. J'ai failli vous manquer, heureusement que j'ai entendu vos voix. Ça fera une couronne pour le tout, mais je crois que le vieux est déjà partit chercher de quoi payer. » Elle fit une courte pause dans son monologue. Elle dévisagea l'homme de haut en bas. «  ha, et vous devriez apprendre à découper la viande de façon correcte. Vous êtes recouverts de sang car vous n'avez pas utilisez les bons instruments, de un, et de deux, une viande ça se saigne avant, sinon le sang gicle à chaque coup de hachoir. »

Elle regarda de nouveau la scène. Non seulement le découpage avait été fait de manière sadique, mais pire que tout, le travail avait été bâclé. Les bords de découpe étaient imprécis, les entailles ne suivant pas le sens du muscle. On aurait presque dit un travail d'enfant... ou que cette femme avait été découpée vivante. Un frisson parcourra l'échine de Viola. Elle resserra sa main sur la poignée de son instrument de travail, prête à faire front si besoin.
Elle croisait les doigts. Elle se fit une promesse: si elle s'en sortait sans trop de problèmes, elle irait se calmer les nerfs dans la Fosse, ce soir. Elle pensait que ce qui se passait là bas était peut-être mal, mais finalement, n'était-ce pas normal en comparaison de ce qui lui faisait face? Elle avait certainement jugée trop vite.


« Vous la prenez cette viande ou pas ? Je commence à avoir mal au bras, déjà que je suis fatiguée d'avoir du crapahuter à travers la ville pour arriver ici à l'heure... »
Donc, je tente de discutailler et de livrer le paquet et faire comme si de rien n'était, mais je suis prêt à trancher dans le lard :nain:
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 20 janv. 2016, 22:00, modifié 1 fois.
Raison : 6+1 xps | Total : 19 xps
Viola Schutten, Voie du Serviteur de Khorne
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[MJ] Loec
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Message par [MJ] Loec »

L'attitude de Viola prit le marin au dépourvu qui s'arrêta, interloqué. Contre toute attente, il écouta la proposition jusqu'au bout et Viola crut apercevoir qu'il s'était calmé. En tout cas, il avait adopté un comportement beaucoup plus conciliant et il était prêt à discuter.

"Excusez-moi m'dame, on a pas l'habitude que quelqu'un d'autre qu'un d'nos gars mont' sur le navire. Mais si vous apportez la bidoche tout va bien." dit-il en franchissant le reste de la distance qui les séparait. "J'vais donc prendre la viande si vous y voyez pas d'inconvénients."

Viola tendit donc le paquet à son interlocuteur. C'est alors que celui-ci, au lieu de prendre la marchandise, se saisit brutalement du poignet de la bouchère.

"Malheureusement, j'vais pas vous pouvoir vous laisser partir. Pourquoi vous y resterez pas faire la fête un peu avec nous..."

Le sourire vicieux qu'affichait le marin en disait long sur ses intentions, et la question avait été prononcée sur un ton dangereusement évocateur. Une perle de sang pourpre goutta le long de son nez et il renifla bruyamment sans cesser de fixer Viola. Elle ne saisissait pas exactement ce que sous-entendait "faire la fête", mais quelque chose lui disait que cela ne présageait rien de bon. Son cerveau fonctionnait à toute vitesse pour essayer de trouver une solution à cette situation. Mais elle devait se rendre à l'évidence, elle n'arriverait à partir aussi facilement qu'elle était venue.
Test d'INI :

Viola (bonus de +2) obtient -> 12-2 = 10. Deux degrés d'échec.
Marin obtient -> 17. Neuf degrés d'échec.
Viola fut la plus rapide. D'une main experte, elle dégaina le hachoir affûté pendu à sa ceinture. Cela faisait trop longtemps qu'elle mourrait d'envie de l'utiliser. Le trajet de ce matin avait éprouvé ses nerfs, et ce foutu cultiste était la goutte de trop.
Round 1 :
Viola joue en premier, puis le marin


Viola contre Marin 1 :
L'attaque de Viola réussit (4) et inflige 26+3+2 = 31 points de dégâts. Il reste 34 PVs au Marin.
Marin 1 utilise coups assomants (+1 ATT). L'attaque réussit (3), parade ratée de Viola (17). Test de force réussi (3). Le coup assomme Viola.
"Sale chienne ! Le serpent te chie dans la bouche !" gronda le marin tandis que la lame de Viola s'enfonçait profondément dans son flanc droit. Mais la blessure n'était pas létale et il lui restait encore quelques ressources. Il arriva à se redresser et décocha un fulgurant crochet dans la mâchoire de Viola qui s'effondra, inconsciente.

Lorsqu'elle se réveilla, elle se trouvait au milieu de l'hexagramme sanglant. On l'avait ligotée sur une chaise. Ses mains étaient entravées dans son dos à l'aide d'une solide corde de chanvre. Les deux seins de la pauvre femme morte gisaient sur le sol devant elle, au point qu'elle pouvait presque les toucher du pied.
De l’autre côté de la pièce, quatre hommes encapuchonnés s'agitaient en lui tournant le dos. Elle n'aperçut pas le marin qui l'avait assommé. Ils portaient tous une longue tunique sale de couleur violette et se trouvaient non loin d'une table miteuse sur laquelle étaient éparpillés en vrac des fioles, des plantes, des outils de navigation et d'autres produits tous plus étranges les uns que les autres que Viola ne reconnaissait pas. Elle remarqua toutefois le paquet de viande, ainsi que six statuettes semblables à celles qu'elle avait vu dans les caisses du pont. Son hachoir gisait à côté et était encore tâché de sang clair.
Pour le moment, les quatre hommes ne s'intéressaient pas à elle.
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Viola Schutten
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par Viola Schutten »

Viola ouvrit les yeux. Son esprit était quant à lui encore dans le brouillard. Elle se trouvait assise sur une chaise, au centre d'un étrange cercle délimité par des morceaux de... corps humain ?! Par réflexe, Viola se redressa sur sa chaise et tenta de porter les mains à sa propre poitrine, pour se rassurer, en vain. Ses bras étaient coincés dans son dos, ses mains ligotées au dossier. Et un étrange goût ferreux se répandait dans sa bouche, sa lèvre était tuméfiée et son menton la faisait souffrir. Que c'était-il donc passé ?
La jeune femme chercha dans sa mémoire morcelée. Elle se souvenait d'avoir essayé de « bluffer » l'homme écarlate, mais que celui-ci avait jouer le jeu pour mieux l'avoir. Elle se souvenait d'avoir dégainé son hachoir à une vitesse folle, telle une héroïne dont on parlait dans les contes, et elle se souvenait vaguement de sa lame mordant profondément la chair de son assaillant. Ce dernier avait alors tenté de lui décrocher la mâchoire à l'aide d'un puissant coup de poing. Et puis plus rien. Ce salopard avait été chanceux...

Elle prêta alors plus attention à ce qui l'entourait. Au delà des frontières sinistres de l'hexagramme, ils étaient quatre, portant une ridicule tunique violette. Et celui qui lui avait infligé la blessure au visage n'était pas là. Un petit sourire narquois se dessina sur le visage de Viola. Peut-être pas si chanceux que ça après tout. Mais ça joie fut de courte durée. Elle n'avait nul part où aller. Et même si elle avait un endroit où fuir, elle était pieds et poings liés. Bientôt, elle finirai comme la malheureuse qui l'avait précédé. Peut-être aurait-elle une mort plus douce ?

« Non ». c'était la réponse de son esprit à cette pensée. Elle ne mourrait pas. Elle devait trouver une solution. Elle avait le choix. Négocier ? Mais on ne négocie pas avec les cultistes. Elle l'avait déjà essayé, sans grand succès. En y repensant, elle aurait du entailler le lard de cet idiot bien plus tôt, et désormais, elle était coincée dans cette situation. Et qui pourrait venir l'aider ? Certainement pas son patron, qui l'avait fourré dans cette merde noire, et il n'y avait certainement personne d'autre qui aurait pu se soucier de son sort.
Les dieux ? Viola rejeta immédiatement l'idée. Elle n'y croyais plus depuis longtemps. Quels dieux ? Ceux qu'elle avait tenté de prier et qui n'ont jamais répondus ? Ceux au nom desquels ses parents avaient été brûlés vifs ? Elle se mordit la lèvre d'énervement. Sa bouche s'emplit à nouveau de ce petit goût de fer, témoin de la réouverture de sa plaie. Elle était allé dans ces soit disant « lieux de cultes ». Elle n'avait trouvé que pierres inanimées, et prêtres dédaigneux qui préféraient s'habiller de riches atours plutôt que de s’intéresser à la petite gens. Sauf quand il s'agissait de trouver des coupables bien entendu. S'ils ne faisaient que recevoir sans jamais donner, comment pouvaient-ils s'étonner que la population doute et se détourne d'eux ?
Toutes ses religions n'étaient que mascarade. Viola n'avait jamais ressenti de pouvoir divin, ou que ce soit.

Excepté ce fameux jour, repensa-t'elle. Dans cette arène, elle avait ressentit quelque chose. De plus grand, de plus fort qu'elle. Peut-être était-ce là la seule issue qui s'offrait à elle ? Peut-être existait-il un dieu digne de se nom auquel on pouvait se dévouer ? Etait-il digne de confiance? Peu importait, elle n'hésita guère longtemps : ce n'était pas comme s'il lui restait quelque chose à perdre.

Elle fixa l'objet de sa haine. Ces pourceaux en tenues ridicules, ces incompétents incapables d'effectuer du travail propre lors de la découpe de personnes. Si elle le pouvait, elle les ferait ramper dans leur propre sang. Elle visualisa l'étrange statue qu'elle avait entr'aperçue derrière la fosse, au dessus de l'autel au crâne. Cette statue de bronze, qui représentait un humanoïde à tête de molosse. Et elle chuchota les mots suivants :

« Je sais pas si tu es un dieu ou autre chose, mais aide moi à me libérer. Je te donnerai ce que tu veux en échange. Si tu veux des combats, je t'en offrirai. Si tu veux du sang, je le ferais couler pour toi. Si tu veux des crânes, je t'apporterai ceux de mes victimes, en commençant par les quatres qui me font face. Si tu veux mon corps, ma servitude, et même mon âme, je te l'offrirais. Alors, montre moi que tu n'es pas comme ces faux dieux, et donne moi une chance de continuer de vivre ! »
Le ton de sa voix était montée petit à petit, sans qu'elle s'en rende réellement compte. En prononçant ses mots, un brasier c'était allumé dans sa poitrine et dans ses entrailles. Elle ne souhaitait plus qu'une chose : être libérée de ses liens pour massacrer ces insolents qui avaient osés la faire prisonnière, et qui l'avait privé d'une mort glorieuse au combat, qui l'avait empêcher de répandre le sang de sa victime.

Elle en était persuadée. Il existait finalement un vrai dieu en ce monde.
Si j'ai bien compris le fonctionnement de la religion, ben je dépense... tous mes points de croyance (25pts) pour une intervention divine du grand méchant Khorne.
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 23 janv. 2016, 23:50, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 25 xps
Viola Schutten, Voie du Serviteur de Khorne
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"Il faut toujours se donner à 100%... sauf pour un don du sang!"

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[MJ] Loec
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par [MJ] Loec »

Mais nul dieu ne lui vint en aide. Aucun miracle ne se produisit, et les mots de sa prière s'évanouirent en l'air comme s'ils n'avaient jamais existé. Seul lui restait en bouche le goût amer d'une rancœur mêlée de son sang, et une gorge sèche comme si elle n'avait pas bu depuis des jours. Au niveau de ses poignets et de ses chevilles, la corde lui entaillait les chairs. Chaque mouvement pour essayer d'alléger son supplice ne faisait qu'empirer les choses. De larges marques rouges produites par la friction répétée auréolaient déjà les zones où le chanvre rencontrait la peau. Si seulement elle avait pu se lever. Elle aurait alors massacré ses geôliers et repeint les murs de leur sang. Elle aurait fait pâlir les chiens de combat les plus sauvages de la fosse. Le bien et le mal; Rien n'existait. Le pardon était un mensonge. Les dieux étaient un mensonge. Il faisait une chaleur étouffante dans la pièce. Elle avait soif.

"Il va falloir se passer de Joseph et de Cornell." annonça un des hommes.

"Mais nous n'avons jamais fait le rituel sans tout le monde !" lui répondit un autre.

"C'est soit ça, soit on annule tout."

"..."

Sur ces mots, les quatre hommes se saisirent chacun d'une figurine de bois. L'homme qui avait pris la parole en premier attrapa un livre épais à la couverture limée. L'ouvrage semblait extrêmement ancien et la reliure menaçait à chaque instant de se détacher. Puis ils s'approchèrent de l'hexagramme et chacun se posta au bout d'une des branches de la figure de sang. Deux statuettes de bois à l'image de celles qu'ils tenaient déjà dans leurs mains furent déposées à la place des deux absents. Ils remarquèrent alors que Viola avait repris conscience, mais personne ne prit la peine de lui adresser la parole. Au contraire, chacun essayait d'éviter le regard de la prisonnière.
De toute façon, Viola n'avait rien à leur dire. Dans sa tête, elle les avait déjà tous tué plus d'une vingtaine de fois... Elle remarqua alors que chacun des hommes était nu sous sa tenue.

Quand le rituel commença, les quatre hommes enlevèrent sans pudeur leur tunique qui tomba à leurs pieds. Puis le premier homme ouvrit le livre et entonna une chanson dans une langue inconnue que les trois autres reprirent en canon. La chanson alla crescendo au fur et à mesure que le rituel avançait. Étrangement, la musique résonnait dans toute la salle. On aurait dit qu'un chœur entier chantait. C'est alors que les flammes des bougies se mirent à trembler, comme sous l'effet d'un vent invisible. L'air se troubla et s'épaissit. Viola avait l'impression que la salle avait été plongée sous l'eau et elle avait un peu de mal à respirer. A ses pieds, les lignes de sang s'étaient mises à palpiter et ressemblaient à des serpents carmins aux airs inquiétants. L'incantation atteint soudainement son apogée et dans un craquement sourd, le tissu de la réalité se déchira et une brèche s'ouvrit devant les yeux de Viola.
Test de Force mentale (sous l'INT) :

Obtenu -> 10 (échec). Tu gagnes 1 point de folie qui peut s'exprimer de la manière que tu souhaites (ex : paranoïa légère dans certaines situations etc.).
Les quatre hommes avaient fermé les yeux. Mais Viola n'oublia jamais ce qu'elle vit à travers la fente ce jour-là. Pourtant, elle avait d'autres chats à fouetter car une entité étrangère avait émergé du magma perverti des royaumes chaotiques.
Image
"Hô maîtresse veneuse, bouche du noble prince, nous t'offrons l'âme de cette femme. En échange, accorde les plaisirs du baiser exquis à nous-autres, humbles serviteurs."

La démonette jaugea rapidement l'homme sans répondre puis les deux places vides avant de se tourner vers la bouchère. Elle s'approcha doucement. Sa démarche était lente, mais hypnotique et étonnamment captivante. Viola ne pouvait pas détourner la tête de l'être qui se tenait devant elle, et pourtant elle se sentait comme salie par le regard malsain de ces deux yeux abyssaux fixés sur elle. Puis elle sentit progressivement une chaleur inhabituelle monter dans le bas de ses reins. Plus elle regardait, plus elle était détendue. La démonette ouvrit la bouche. Une longue langue reptilienne aux proportions improbables en sortit. L'appendice frémit en l'air quelques instants comme animé d'une vie propre. Puis la démonette lécha langoureusement la joue de Viola qui frissonna à son contact. Enfin, elle leva son membre droit qui avait muté en une longue lame chitineuse et la posa sur le torse de Viola toujours immobile. Avec une patience mesurée, elle commença à déchirer la chemise de la bouchère en partant du col puis en passant par la poitrine, mais elle s'arrêta au niveau des cordes qui maintenait Viola prisonnière.

"La liberté de ton âme contre la liberté de ma chair."

Viola voulu dire oui. Elle aurait tout fait pour le démon. Elle lui aurait proposé une éternité de servitude si cela lui avait fait plaisir. Mais lorsqu'elle ouvrit la bouche, aucun son n'en sortit. Sa bouche était trop sèche. La douleur de sa gorge irritée la rappela instantanément à la réalité. Comment avait-elle pu laisser ses sens s'engourdir ainsi ? Elle avait mal aux chevilles. Elle avait mal aux poignets. Tout à coup, elle se rendit compte qu'elle tenait son hachoir dans la main droite. Elle avait vraiment soif. Et cette fois, la chaleur qu'elle ressentait dans son ventre n'était pas du plaisir, mais de la colère.
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Viola Schutten
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Re: [Viola] Ambitions sanglantes

Message par Viola Schutten »

Viola était en colère. En colère d'être toujours attachée, impuissante. En colère contre ceux qui se tenaient devant elle et qui semblaient l'ignorer. En colère contre elle même d'avoir cru en une puissance supérieure qui la libérerai comme par magie. Si elle voulait qu'on l'aide, il fallait d'abord qu'elle prouve sa capacité à se débrouiller par elle-même. Et elle était en colère contre cette soif qui la tiraillait et l'empêcher de penser convenablement.
Les quatre hommes se mirent enfin à bouger. D'après leur discussion, deux d'entre eux manquaient à l'appel : celui qui avait failli finir en steak tartare sous les coups de Viola, et un autres soit de guet, soit en train de veiller le mourant. Peut-être arriverait-elle à en emporter un dans la tombe, se disait-elle. Cependant, cela ne les dissuada pas de continuer leur petite scène, et ce malgré un petit moment d'hésitation. La bouchère n'aimait pas ça ; ce qu'ils faisaient ressemblait un peu trop au descriptions qu'on lui avait fait sur la magie. Avec tout ce qu'on lui avait raconté dessus, Viola pouvait l'affirmer : elle détestait la magie. Que ce soit à cause des sorciers trop imbus de leur personne prenant les « simples mortels » de haut, leur pratique hasardeuse, les risques pour leur entourage proche, et bien entendu la quantité de répurgnateurs qu'ils emmenaient dans leur sillage. Et les quatre hommes qui se préparaient à faire de la magie ne la rassurait pas du tout : ils expérimentaient et prenaient des risques en lançant un rituel avec un effectif réduit. Même eux doutaient, ce qui la rassura encore moins.

Ces futur-victimes étaient encore plus détraquées que le pensait Viola. Ils étaient nus. Ceci la révulsa encore un peu plus. Malgré son inexpérience en la matière, elle avait déjà aperçu ce genre de choses lorsque des ouvriers trop saoul se soulageaient dans la rue, ou d'autres événements dans ce genre, mais même alcoolisés, les hommes avaient la décence d'éprouver de la gène en sa présence. Si seulement elle pouvait se dégager... elle leur découperait cette petite boursouflure de peau et de sang pour les étouffer avec, bien qu'elle savait que cela ne fonctionnerai pas sur certains, vu que la taille était trop faible pour présenter quelconque risque. A trop penser à ces choses futiles, elle n'entendit pas le début de la cérémonie, et se rendit compte qu'elle écoutait une sorte de chanson dans un langage inconnu. Et tout sembla réagir à cette chanson. Jusqu'à ce que le voile de la réalité se déchire. Elle ne compris pas ce qu'elle aperçu à ce moment là, mais ce fut ancré dans sa mémoire, et assimiler à d'autres souvenirs, tel les marins, les livraisons, la couleur violette, ou encore les appareils génitaux masculins...

de cette fente dans la trame de la réalité avait émergée un créature à la peau violacée, aux yeux d'émeraude si sensuelle qu'on en oubliait sa cauchemardesque pince digne d'un crabe géant, et de sa chevelure remplacée par des excroissances osseuses. Cette créature était aussi repoussante que captivante, et Viola ne pu détourner ses yeux d'elle. Elle n'avait jamais vu de créature lui faisant ressentir de tels sentiments contradictoires, entre dégoût et envie, et ce sentiment s'accentua lorsque la chose lécha la joue de viola, qui trembla autant d'effroi que d'excitation. Elle aurait tout fait pour que cette sensation ne s'arrête jamais, aussi improbable que plaisant, tel un sucré-salé de ressentis.

Quand celle-ci lui proposa d'échanger son âme contre une promesse de plaisirs, Viola failli se damner. Et elle l'aurait fait, si sa gorge n'avait pas été trop sèche pour répondre. Et c'est à se moment qu'elle remarqua la supercherie : Devant elle ne se trouvait pas une femme sensuelle, mais un monstre, un amalgame entre une femme superbe et une aberration insectoïde. Elle sera ses poings, énervée contre sa propre stupidité. Et c'est ainsi qu'elle se rendit compte qu'elle tenait son hachoir dans sa main directrice. Sans prendre le temps de réfléchir, elle commença à manipuler sa lame afin de trancher les liens qui l’empêchait d'effectuer le moindre mouvement. Un liquide chaud et poisseux commençait à couler sur ses mains. Visiblement, la corde avait fait plus que d'irriter ses poignets. Mais cela avait l'avantage de lui éclaircir l'esprit. Viola se prépara à répondre au monstre qui lui faisait face, en évitant de croiser ses redoutables yeux d’émeraude. Sa gorge était toujours sèche, mais elle se força de répondre dans un râle :


« La liberté de mon âme ? Tu aurais du venir plus tôt, je viens de l'offrir à autre chose, pour une bouchée de pain. Mais si tu en veux une, demande à l'un des quatre derrière toi, monstre. »

Durant son monologue légèrement haché, Viola tentait de se défaire des liens qui l'entravait. Si elle y arrivait rapidement, peut-être aurait-elle le temps de planter sa lame dans l'horreur qui lui faisait face, en espérant qu'elle ne se fasse pas éventrer avant.
Bon ben ne sachant pas trop que faire, je tente de me libérer et de taper dans le tas. (original, hein! :roll: ) Du coup, pas mal de reprise de ton texte, désolé si ça manque de nouveautés.
Pour ce qui est de la folie, je te fais propositions, choisit celle qui te plait le plus:
- Méfiance/paranoïa légère envers les marins et les livreurs.
- Haine de la couleur violette
- Peur de l'appareil génital masculin
Les trois sont plus ou moins jouables, et peuvent être fun. comme dirai le professeur Oak: "Choose wisely."
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 26 janv. 2016, 23:52, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps | Total : 31 xps
Viola Schutten, Voie du Serviteur de Khorne
Profil: For 9 (10*) | End 9 | Hab 8 | Cha 8 | Int 8 (7*) | Ini 8 | Att 11 | Par 8 | Tir 8 | NA 1 | PV 60/60
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