[Katarina] Antonlied

Nuln est la seconde ville de l’Empire et du Reikland. Nuln centralise tout le commerce du sud, c’est là que convergent les voyageurs du Wissenland, du Stirland, d’Averland et des régions plus à l’est. Nuln est le siège de l’Ecole Impériale d’Artillerie, où les canons sont fondus et où les artilleurs apprennent la balistique. Ils y étudient les nombreux problèmes pratiques liés au déplacement et à la mise en œuvre des pièces d’artillerie. Grâce à leurs efforts, l’Empire bénéficie d’un vaste et efficace corps d’artillerie, de loin supérieur à tous ceux des pays frontaliers.

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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

Le poète semblait avoir ses fans. Et avec l’arrivée de Katarina, ses détracteurs ; le petit signe de la dame de Gildenspiegel fut tourner des têtes. Les étudiants n’eurent pas l’air hostiles — certains levèrent les yeux au ciel, d’autres ricanaient, mais il y en avait bien trois ou quatre pour approuver d’un hochement de tête, et même pour l’un d’entre eux, un petit monsieur grassouillet, de l’imiter en défiance du poète.

Celui-ci eut, pour réponse, un petit rire fort agréable. Il lia ses mains et regarda le ciel :

« Pardonnez-moi, sire Sigmar, car j’ai péché…
…Je pèche encore tiens d’ailleurs, en voulant parler à vous sans passer par un prêtre et sans me cacher sous un clocher. Je pèche en voulant aspirer à vous contacter — en voulant suivre votre philosophie pour tous les hommes et non quelques privilégiés. Sire Sigmar, Empereur des Empereurs, aimiez-vous tous les hommes, ou les sépariez-vous selon leur naissance et leur richesse ?
Je prie pour que vous ouvriez les esprits de ceux qui sont encore esclavagisés par les prêtres… »


Il fit semblant de se signer lui aussi avec la comète. Puis, il fit un signe de main vers Katarina, et avec un grand sourire de canaille, il lança :

« J’ai composé un poème en l’honneur du Grand Théogoniste ! Notre grand Yorri XV — qui, avant d’être élevé au-dessus de tous les hommes, presque au niveau des Dieux d’ailleurs, se faisait appeler Jan Todbringer, nom que sa maman et son papa lui ont donné ; mais il est bien au-dessus de Rhya et Taal également, non ?
Sa Sainteté est homme aristocrate, plaisant, qui fréquente beaucoup de monde. Et on dit qu’il a beaucoup de jeunes femmes qui viennent le voir pour obtenir conseil ! Un homme de sa grande foi n’a pas prêté vœu de chasteté, mais la contrition sexuelle est une qualité qui est admonestée à tant de prêtres… Il est normal de confier sa petite fille de seize, de quinze, de quatorze ans, aux conseils de ce preux bonhomme. Qui ne rêverait pas de cela ? Obtenir le secret de la confession, ou les cours particuliers, du plus pieux des hommes, peut-être même un saint vivant à moitié…
Mon poème s’intitule : Les Messes Discrètes de Yorri le Quinzième. Je l’ai inséré dans ma magnifique Bibliothèque Anti-Cléricale, qu’évidemment, j’ai fais imprimer et que vous pouvez m’acheter… Ahem :

Il aime la femme couchée
Et sa main est encor tachée
Du pus et du sang
Des fœtus venus avant terme.
Ah! combien de taches de sperme
Sur son habit blanc ! »
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Katarina von Gildenspiegel
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par Katarina von Gildenspiegel »

Le poète savait capter son audience, qu’elle soit admirative ou méfiante. Les mots, portés par sa voix et son sourire de défi, s’insinuaient comme une lame bien aiguisée, cherchant à déstabiliser autant qu’à séduire. Katarina ne bougea pas immédiatement, son visage restant impassible alors qu’il la désignait avec une ironie évidente.

Elle fit un pas en avant, suffisamment pour que sa silhouette capte pleinement l’attention du poète.

« Vous avez l’éloquence d’un troubadour et le tranchant d’un pamphlétaire, »
lâcha-t-elle enfin, sa voix claire mais sans se hausser inutilement. « Peut-être trop, même, pour que vos mots trouvent un écho durable ailleurs que sur cette place. Le scandale est une arme à double tranchant, après tout. »

Elle marqua une pause, son regard scrutant celui du poète, cherchant à voir si son assurance vacillerait un instant.


« Mais dites-moi, maître des vers, que cherchez-vous réellement ? L’éveil des consciences ? Ou simplement le frisson d’être au centre de toutes les attentions ? »


Katarina, de son côté, maintenait son calme apparent, son expression difficile à lire. Elle n’avait pas particulièrement d’hostilité envers ce provocateur, c'était avec un certain amusement qu'elle participait a la conversation.
Katarina von Gildenspiegel, Voie de l'Aristocrate
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[MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par [MJ] La Fée Enchanteresse »

« Mais pourquoi l’un et l’autre seraient opposés, camarade ? », demanda le poète avec beaucoup d’emphase ; « On peut être un homme très intelligent et très éduqué, et avoir du mal à porter son message — je n’ai pas un esprit très éclairé, et ma tête est plus pleine que vraiment développée, mais mon humble contribution à la Cause, la Grande Cause, est d’arriver à porter un message agréable et incisif pour que chacun puisse l’obtenir et penser pour lui-même !
Vous avez bien tort si vous pensez que mon message ne porte pas loin. La haine des clercs est bien répandue à Nuln, et nous espérerons qu’elle gagnera toutes les couches de la société afin que l’on puisse enfin se déchaîner des forts à clochers qui guident nos consciences — que nous vivions libres de nos consciences, de pouvoir se réaliser sur Terre et de répondre nous-mêmes aux immenses énigmes de l’existence !
Sebastian Veit nous a armés, il est temps de tirer au pistolet ! »


Et ce faisant, le poète leva deux doigts pour mimer une arme à feu, sous les applaudissements de plusieurs personnes de la foule.
Veit n’avait probablement pas envisagé cela en fondant l’université de Nuln. On savait qu’il était un disciple fidèle et zélé du culte de Sigmar… C’est probablement plus Luthor Huss qui lui servait d’héritier spirituel, mais il ne fallait pas forcément le dire trop haut et trop fort.

« Nous les connaissons tous, les prêtres — les prêtres qui excusent la pire tyrannie en prétendant interpréter la parole des Dieux, alors qu’eux-mêmes vivent fort mal ! Combien de prêtres qui détournent l’argent de la dîme pour eux-mêmes, combien d’abbés absents lorsqu’ils devraient logiquement prier pour nos âmes à tous, la vieille excuse qu’ils ne cessaient de nous répéter ad nauseam dans notre enfance ?
La comtesse de Nuln promet de réduire les privilèges du clergé, quelques voix dans le clergé se prononcent pour limiter les abus, pour réformer les séminaires… Mais il s’agit de bien plus que ça, camarades — il ne suffit pas de donner quelques restes. Le slogan que l’on doit répéter partout, à l’université, dans les usines, et aux champs, est fort simple : il faut abolir le clergé !
Mais sachez que je ne suis pas violent, moi ! J’entends les chants paysans, dans les campagnes du Sudenland. Savez-vous ce qu’on y chante ? Il faut lire les procès qui sont amenés à Wissenburg et Pfeildorf ! Certains se mettent à fredonner : ♫ Nos parents qui sont aux cieux, nous souhaitons demander — kyrieleis — à pouvoir prendre les prêtres et les tuer !
Vous n’aurez nulle invective si dure de ma part. Je souhaite l’amour du genre humain. Alors, cambriolez les prêtres, insultez les prêtres, baisez les prêtres, brûlez les calottes et les bures des prêtres, arrachez les reliques et les symboles et les amulettes des prêtres — et accueillons de nouveau ces pauvres prêtres — et prêtresses — dans l’amitié et l’union du genre humain ! »


Quelques applaudissements à nouveau. Sauf pour les quelques zélés Sigmarites, qui se retirent en grognant et en serrant des poings, murmurant à voix basse quelques complots, voire, on pourrait presque croire en tendant l’oreille, peut-être des menaces de mort qui tomberaient sur le poète… Visiblement, il y avait bien des pro-soutanes à être prêt à faire taire le dandy d’une façon ou d’une autre.

« Allez, je vous donne un tout petit dernier poème, et je vous invite tous à venir boire avec moi à la taverne du Dernier Espoir ! »

La paix soit avec les frères laïs ;
Tant qu’ils sont défroqués.
La paix soit avec les pasteurs,
Tant qu’ils ferment bien leurs gueules,
Le Grand Théogoniste,
Va nous rendre la philosophie,
Et les archilecteurs,
Vont abandonner leurs titres d’électeurs ;
Des Lois, et point de Roi ;
Voilà ma profession de Foi ! »

Il eut des applaudissements forts, mais bizarrement moins nombreux. Il venait maintenant de se criminaliser tout seul de lèse-majesté et d’appel à la sédition. Mais son sourire était toujours immense, d’une oreille à l’autre. Et, sautant de son bout de chaise, le voilà qui saisissait les livres imprimés à ses pieds, ses recueils de poésie, pour les proposer à la vente. À huit pistoles le bouquin, ce n’était pas donné pour un livre amateur — l’imprimerie avait beaucoup démocratisé l’écrit, mais pas encore à ce point là… Le poète pressa ses groupies, avec son sourire à fossettes. Mais s’il était franchement applaudi quand il offrait ses extraits, le voilà qui maintenant allait vite finir par repartir bredouille…

Alors que Katarina pouvait bien hésiter à aller le héler ou l’embêter, le petit monsieur grassouillet de tout à l’heure, un étudiant visiblement plus Sigmarite, alla la voir pour lui chuchoter quelque chose :

« Il n’est pas normal qu’un enfoiré comme ça se comporte d’une telle manière…
Vous avez envie de lui faire ravaler ses paroles, non ? Si vous m’obteniez son adresse, quelques copains à moi pourraient le faire… »
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Katarina von Gildenspiegel
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Re: [Katarina] Antonlied

Message par Katarina von Gildenspiegel »

Katarina porta une main élégante à son éventail de soie, le déployant avec un geste précis et étudié. Elle le plaça devant ses lèvres, couvrant partiellement son visage, et tourna légèrement la tête vers l’étudiant grassouillet. Sa voix douce s’éleva juste assez pour atteindre son interlocuteur tout en restant confidentielle.

« Voyez-vous, Cher Monsieur, je ne suis guère favorable à une réaction brutale et inconsidérée en première réponse. La violence a la fâcheuse tendance de se retourner contre ses initiateurs, surtout lorsque l’ennemi est déjà en train de creuser sa propre tombe. »

Elle fit mine de balayer l’air avec son éventail, comme pour chasser quelque chose de désagréable, avant de reprendre :

« Ce poète a, sans nul doute, franchi des limites que même la plus grande des tolérances ne saurait ignorer. Blasphémer contre le Grand Théogoniste, inviter à la rébellion, et pire encore, proférer des paroles de lèse-majesté… Cela dépasse l’insolence pour devenir une offense d’un tout autre ordre. Des paroles comme celles qu’il a prononcées ne devraient pas rester impunies. »

Elle referma doucement son éventail, le tenant dans ses mains comme un sceptre, et laissa planer un court silence avant de poursuivre :

« Vous parliez de son adresse… Je suppose que celle-ci pourrait être fort utile si l’on voulait en référer aux autorités compétentes, je suis arrivée à Nuln il y a peu de temps, et j'ignore comment les choses se déroulent exactement ici. Mais avec des témoins et peut-être une preuve tangible, comme ce livre qu’il vend si ostensiblement, contenant sûrement son nom et d’autres détails compromettants, il serait possible d’agir selon les voies légitimes. »

Ses yeux brillèrent de colère alors qu’elle se tournait légèrement vers la scène où le poète continuait ses démonstrations.

« Voyez-vous, il y a une satisfaction bien plus durable à voir un homme répondre de ses actes devant la loi, surtout lorsqu’il s’est piégé lui-même par son arrogance. Pourquoi se salir les mains, alors que le simple poids de ses propres mots pourrait l’écraser ? »

Avec un dernier coup d’œil vers l’étudiant, elle ajouta, d’un ton doux :

« La vengeance aveugle est une de leurs armes. Mais la justice froide et implacable, elle, est l’instrument des esprits supérieurs, c'est bien pour cela que les agitateurs essayent de mettre à bas l'ordre. Peut-être que mes espoirs en une société ordonnée où la loi est la réponse a privilégier sont des pensées de jeune femme candide , mais auront nous essayer cette approche avant la vôtre ? »
Katarina von Gildenspiegel, Voie de l'Aristocrate
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