Oyez! Car deux nobles guerriers vont ici s'affronter pour des paroles légères un jour prononcées. Eranor l'elfe et Anton l'impérial.
Les profils de combat (résumés, avec application des bonus malus des compétences et équipement, sur les propriétaires ou leur adversaire), sont les suivants:
Anton
FOR 8/ END 9/ HAB 7/ CHAR 9/ INT 11/ INI 9/ ATT 10/ PAR 8/ TIR/ 9/ PV 70/70
9 protection (tête, dos, bras, torse)
Arme: 14+1d8 dégâts, 12 de parade
Eranor
FOR 8/ END 8/ HAB 6 (4 en esquive)/ CHAR 9/ INT 9/ INI 9/ ATT 10/ PAR 6/ TIR/ 10/ PV 41/55
10 protection (torse et dos), 9 protection (jambes), 9 protection (tête)
Haume:tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon
Ecu: relance automatique de la première parade ratée au cours d'un round
+2 à tout test visant à pousser/renverser ou à résister à une pareille action
6+1d6 dégâts, 18 de parade
Arme: 16+1d8 dégâts, 13 de parade
Compétence Volonté de Fer (+1 contre peur et terreur)
L'endroit est plaisant, et l'on s'y promène à loisir ; une belle pelouse d'herbe très fine, sans branchage ni racines, à la pente douce et naturelle. De nombreux gentilshommes s'y promènent d'ailleurs le soir, se croisent et palabrent tout doucement, en échangeant ces mille amitiés qui font de la noblesse un état si particulier. Quelques-uns s'allongent même, comme pour dormir, jusqu'à ce que leurs amis qui attendaient patiemment à côté les aident à se relever, et les fassent monter dans de larges calèches dépourvues d'armoiries qui cavalent ensuite vers un temple de Shallya tout proche.
A vrai dire, géographiquement parlant, l'endroit est une merveille. D'un côté bordé par un petit canal charmant raccordé au Reik, où ne passe jamais nulles péniches, délimité de l'autre par un curieux virage de route parfaitement adapté pour y garer des calèches et carrosses, il est dominé par ailleurs par de grands bâtiments plus ou moins abandonnés, dont les hauts murs garantissent un espace totalement à l’abri des regards indiscrets et des aveuglements du soleil, sans pour autant qu'il n'y fasse jamais sombre.
En somme, l'endroit rêvé pour une de ces promenades fantaisistes dont l'envie prend parfois à la noblesse impériale.
Tout à fait le genre de promenade que le baron avait en tête lorsque, par ce petit matin d'hivers, il entra sur ce terrain clôt accompagné de deux gentilshommes aux airs sérieux et laconiques.
Tous trois portaient au côté, avec le plus grand détachement du monde, de longues lames scintillantes remisées au fourreau. L'un d'entre eux portait en outre un long étui noir frappé d'un écusson indéchiffrable, qu'il mouvait avec pénétration. De son air tranquille, Von Adeldoch balaya lentement le terrain, semblant apprécier l'absence de tout promeneur, et se plaça en son centre, tâtant avec un étrange sourire la pelouse familière du lieu.
Déployés sur le terrain, les deux hommes vêtus sobrement de noir arpentaient méthodiquement le sol, à la recherche de quelque chose. L'un d'entre eux se baissa lestement, puis se releva une branche morte à la main. Il l'examina puis l'envoya d'un geste dans le canal, où elle flotta lentement jusqu'à quitter le champ de vision. Le second homme quant à lui jeta dans le même canal une poignée de pierres qu'il avait soigneusement collectées entre les herbages.
Les deux acolytes terminaient tout juste leur mystérieuse besogne lorsqu'apparu, au détour du chemin une silhouette que le baron sembla vivement satisfait de reconnaître. Avec un mouvement d'impatience, il se porta à la rencontre de l'inconnu et, le saluant d'un signe de tête, il s'adressa à lui en ces termes.
"Messire, je suis bien aise de vous voir. J'espère que le terrain vous sierra, nous venons juste de le nettoyer de quelques pierres et de branchages pour pouvoir nous livrer librement à notre petit exercice.
Permettez-moi si vous le voulez bien de vous présenter le baron Von Posselt, marquis de Dündorfl, ainsi que le baron Von D'Escault, de la maison Von Karlstein, qui m'ont déjà assisté en ce genre d'affaires et qui sont des gentilshommes dont je répond comme de moi-même.
Puisque nous ignorions si vous connaissiez à Nuln quelqu'un susceptible de vous servir de témoin, le baron Von Posselt s'est offert de remplir ce rôle. J'espère que cela vous conviendra ?
J'ignorais également ce qu'il en serait de nos armes ; puisqu'offensé j'ai choisi le lieu et le moment, il me semblait juste de vous laisser le choix des armes, aussi j'ai fait porter ici deux fleurets de Tilée et deux lames impériales de bonnes factures. Naturellement, si vous préférez que nous nous battions avec nos propres armes, je porte la mienne à mon côté.
Mais je parle trop, comme à mon habitude. Vous n'avez pas fait toute cette route pour cela."
Ces préambules exposés, le baron s'inclina à nouveau, plus sèchement. Il était visible qu'il se plongeait lentement dans une concentration intense, et que les bienséances qu'il récitait venaient davantage de son naturel et de son éducation que d'une réflexion consciente et délibérée. Les deux autres nobles impériaux, après avoir salué l'étranger d'un signe de tête marqué, s'étaient chacun placés de part et d'autre des adversaires, et avaient ouvert l'étui où se voyaient deux paires d'armes identiques, sobres et mortelles.