[Antonio Boldrini] Pour vos beaux yeux

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[MJ] Scipio
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Message par [MJ] Scipio »

L'hiver avait pris ses droits sur le monde, mais la belle cité portuaire de Remas n'en avait cure : étant l'une des quatre cités tiléennes les plus rencognées de la mer qui était leur berceau, la seule preuve qu'ils avaient de l'avancement de la mauvaise saison était le ralentissement (sinon l'arrêt quasi-total du trafic maritime en direction de l'empire. En effet, les remassiens bénéficiaient toujours d'un ciel et de températures clémentes, même si les sommets s'avéraient venteux à en décorner les cocus (ce qui selon les mauvaises langues expliquait pourquoi il s'agissait là du repaire de la plupart des familles nobles ou marchandes).
Bâtie dans le creux d'une crique, Remas offrait à l’œil du voyageur débarquant un magnifique un dégradé de couleurs entre les teintes sombres des entrepôts et des capitaineries situées près des quais, puis les quartiers d'artisans à mi-hauteur soigneusement délimités et reconnaissables à leurs toits ou murs colorés selon des codes précis, avant d'offrir en son sommet la vue de demeures aux teintes plus riche et au style architectural plus fourni. Puisqu'il allait de soi que les travailleurs autres que dockers ou bâtisseurs de nef ne pouvaient pas loger dans le plus bas ou le plus haut niveau, c'est donc dans le quartier des artisans que l'on trouvait la plus grande concentration de tavernes, d'immeubles branlants lorsqu'ils avaient le malheur de dépasser les deux étages ou de marchés proposant tout et son contraire. Un beau bordel, en somme.

Secoué par un revers de fortune (et la malédiction millénaire d'un mari nouvellement cornu), c'est donc à la frontière entre le quartier du port et celui des artisans que nous retrouvons un Antonio Boldrini en train de méditer sur le sens de la vie. Plus précisément dans le puant quartier des tanneurs (les seuls à ne pas s'offusquer de l'odeur de poisson avarié des marins, et vice-versa), et plus précisément encore dans la taverne de la Truie Retournée, établissement mal famé s'il en était : le plafond était bas et suffisamment enfumé pour faire sécher un banc de harengs entier, le vin était tiède, des vestiges de gobelets de terre cuite craquaient sous la botte et la seule serveuse en activité pouvait presque prétendre pouvoir toucher ses hanches avec les outres vides qui lui servaient de mamelles.
Cela demeurait néanmoins l'un des endroits où on pouvait se fracasser la gueule à moindre coût sans non plus se faire dévaliser. Un endroit à la hauteur de l'amplitude de la bourse de l'artiste de rue défroqué.
On était en milieu de matinée, et la clientèle du lieu était encore plus clairsemée que d'habitude : à part le patron obèse et la famélique serveuse, il n'y avait guère qu'un individu dans la salle, installé quelques tables plus loin. Un homme dans la force de l'âge, au visage volontaire et à la vêture sobre qui semblait attendre quelqu'un, ne buvant que pour ne pas s'attirer les remontrances du maître des lieux. De temps à autre, il lançait un regard à Antonio et secouait la tête avec un air vaguement méprisant.

Le gras-du-bide s'approcha à nouveau de notre héros, l'haleine chargée et le regard chassieux.


- Et notre p'tit prince, il prend quoi ?
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Antonio Boldrini
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Le quartier, comme l'auberge le dégoûte, cette bicoque branlante n'est pas digne de ses services, sans compter que la laideur de ses occupants l'insupportaient.
Lui qui pensait devoir exercer son art dans les palais, à émerveiller les seigneurs et courtiser leurs femmes, soeurs et cousines, se retrouvait bien trop souvent à son gout dans des endroits comme celui là.
En effet, il était bien plus habitué à ce genre d'établissement qu'à celui qu'il visait, enfin, bien plus habitué était un terme un peu léger, étant donné qu'il n'avait jamais mit les pieds dans un palais de sa vie.

Broyant du noir sur sa mauvaise fortune, il relativisa en rêvassant. Après tout, il était au chaud, ce qui depuis qu'il avait quitté le domicile de sa dernière conquête précipitamment, n'était pas un luxe, étant donné qu'il y avait laissé, dans la précipitation, ses habits d'hivers.
N'ayant eu le temps d'attraper que ses bottes et sa sacoche, qui contenaient le reste de ses maigres possessions, le forçant, nu comme un ver dans la fraicheur glaciale d'un matin d'hiver, à s'enfuir littéralement la queue entre les jambes.
Heureusement sa besace contenait ses habits d'été.

Il avait aussi l'estomac dans les talons, et sa maigre bourse ne pouvait se payer que ce genre d'établissement, pourtant il n'avait pas pour habitude de monnayer ses repas, préférant plutôt offrir ses services.
Un repas d'origine aussi douteuse, et un verre de tors boyaux, ne méritaient certainement pas qu'il sorte sa bourse.
C'est donc avec un courrage et un flegme elfique qu'il supporta sans broncher, les assauts postillonnant et malodorant du porc qui servait ici de tenancier.

- Et notre p'tit prince, il prend quoi ?

Prenant une grande inspiration et affichant son attitude la plus aimable il se lança.

- Et bien ma fois, j'aurais bien pris un bol de soupe et une tranche de pain, accompagné d'un pichet de vin.
Mais comme je vois que vous m'avez l'air fort aimable, je vous propose un marché. Vous m'offrez pour la journée et la nuit le gîte et le couvert, voir une petite partie de la recette sur les boissons, je me charge de faire entrer, d'ici ce soir, un peu plus de clientèle dans cette... auberge aussi vide que les bourses d'un homme sortant d'un bordel.
Je suis un Saltimbanque, acrobate, jongleur et lanceur de couteaux, je sais divertir les foules de nombreuses manières et si vous doutez de mes capacités je serais ravis de vous donner un petit avant goût de mes talents, qu'en pensez vous?
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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[MJ] Scipio
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Message par [MJ] Scipio »

Oscillant comme sous l'effet d'une douce brise d'été, l'adipeux patron mit quelques instants avant de mettre un sens aux mots qui lui parvenaient aux oreilles. Comme c'était malencontreusement le cas chez la plupart des individus exerçant sa profession, il se faisait un devoir de vérifier par lui-même la qualité de ses produits, chaque jour, et peu importe qu'il y ait ou non des clients. Les mauvaises langues appelaient cela ivrognerie ou "boire son fond de commerce", mais il avait sa conscience professionnelle pour lui, sans parler du fait que la dive bouteille lui permettait d'oublier le bouge sinistre qu'était devenu son autrefois respectable établissement (toujours selon ses propres critères). Un terme parvint néanmoins à franchir l'épaisse gangue d'alcool fermenté qui enrobait son cerveau.

- Saltimbanque, éructa-t-il d'un air étonné.

S'ébrouant comme au sortir d'un long sommeil peuplé de cauchemars, le tavernier poussa un grognement de bête blessée et sauta quasiment sur Antonio. Avant que celui-ci ait eu le temps de s'esquiver, l'autre avait tendu une paire de jambons ressemblant vaguement à des bras et l'avait agrippé à l'arrière de la tête et l'avait plaqué contre la table crasseuse qui se trouvait devant lui. Le jeune tiléen eut ainsi un aperçu remarquable des yeux injectés de sang de son interlocuteur, sans parler de sa petite moustache graisseuse et de ses dents gâtées. Quant à son haleine, leur intimité soudaine semblait en avoir magnifié la putridité.

- Saltimbanque ? Alors t'es comme le foutu fils de pute estalienne qui m'a volé ma Caterina, ma p'tite fille, l'soleil de ma vie ! Un crevard de dégoiseur verezzien qui l'a séduite avec sa langue de merde couverte de miel et un flûtiau à moitié bouché !
Et t'ose amener ta p'tite gueule ici ?


Le grognement s'était fait rugissement, et la pression des pognes de l'aubergiste sur la tête d'Antonio s'accentua d'autant. Tout à sa crise de rage, le ruffian risquait bien de le tuer sans que personne ne réagisse, l'artiste de rue n'entendant ni raclement de chaise ni haut cri suggérant une quelconque intervention. La seule bonne nouvelle dans son malheur, c'est que dans ce même enragement, le fou furieux avait oublier de lui entraver bras ou jambes. De quoi lui laisser l'opportunité de réagir si il passait outre l'atroce migraine qui menace tout individu en passe de se faire broyer la caboche.

- Tu vas payer pour l'autre crevard ! Je vais t'écraser comme un insecte et te donner à bouffer aux poissons du port !
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Antonio Boldrini
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Message par Antonio Boldrini »

Faisant bonne figure, un sourire vendeur sur les lèvres, devant l'air bovin puis étonné du patron, il changea vite d'attitude lorsque l'ours mal léché lui empoigna la tête avec la force d'un étau. La surprise fut complète, il n'aurait jamais imaginé qu'un homme de cette corpulence et à ce stade d'alcoolisme avancé réagisse à cette vitesse.
Le temps qu'il comprenne son erreur il était déjà pris au piège, pour les frasques d'un autre qui plus est! Il avait déjà bien son comptant d'embrouille avec les pères de ses propres conquête pour en plus s'attirer les foudres de ceux de ses collègues.
Tendant l'oreille et regardant en coin la table de l'autre client, il ne perçut aucun indice qui pourrait faire penser qu'on allait lui porter secours, il allait devoir la jouer fine et s'en sortir tout seul, comme souvent, il comprenait parfaitement l'autre homme, il aurait fait de même à sa place.
Il tenta de distraire le bonhomme en le baratinant, profitant du fait qu'il ait le visage plaqué contre la table pour glisser discrètement ses mains sur les dagues placées sur sa poitrine.


-Allons allons! Je suis sûr qu'on peut discuter calment. Comme je vous l'ai dit plus tôt je suis acrobate et jongleur, je n'ai pas le moindre talent musical, vous faites erreur sur la personne.
Mais... attendez, la description que vous me donnez me fait penser à quelqu'un... oui... ça me revient maintenant, j'ai déjà rencontré ce joueur de flûtiau... me dites rien... plutôt belle gueule, charmeur, sans le sous et baratineur comme pas deux? Je sais ou je peux le trouver! Si vous me laisser respirer un peu, je peux vous en dire plus.


Il pria pour que son coup de bluff passe, il n'avait pas la moindre idée de qui était cet homme et encore moins de la ou il pouvait bien se trouver.
Séduire une jolie fille, une rose entre les dents, ça, il savait faire, mais se la jouer diplomate, contre un homme aviné, alors qu'il avait le visage enfouie sous quelques millimetres de miettes, crasse et résidus de nourriture en tout genre qui recouvrait la table, c'était une première pour lui.
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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[MJ] Scipio
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Message par [MJ] Scipio »

Test de charisme : 15. Échec !
Il faut croire que le dieu des menteurs n'avait pas décidé de venir en aide à son serviteur à la langue de miel, ce jour d'hui : en effet, loin de prêter l'oreille au boniment mal ficelé d'Antonio, l'aubergiste se trouva bien trop englué dans sa propre rage engluée d'alcool pour avoir le moindre raisonnement sensé.

- Alors comme ça t'es un de ses potes, gueule-d'ange, vociféra-t-il tout en l'arrosant de postillons parfumés à la bière. Alors j'vais t'crever et t'laisser garder la place au chaud pour lui dans l'après-vie !

Sur ce, le gros lard saisit releva prestement la tête de notre héros et la lui claqua le plus violemment qu'il put contre le bois de la table mangée aux vers. Heureusement pour lui, les bienfaits de la dive bouteille le rendaient malhabiles, aussi Antonio eut-il le temps de se détourner pour protéger l'une des deux parties les plus importantes de son anatomie.
Coups violent à la tempe, perte de 3 pv
Mais bien qu'il vit probablement trente-six chandelles, cet assaut implacable avait permis à notre charismatique héros de poser enfin la main sur la garde de l'une de ses lames.
Test d'HAB avec un malus de 1 à cause de la douleur : 8. Réussi !
A présent armé, le saltimbanque allait pouvoir tourner le combat (si l'on pouvait considérer une vulgaire bagarre de taverne comme telle) à son avantage, à condition bien sûr qu'il parvienne à se dégager !
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Antonio Boldrini
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Message par Antonio Boldrini »

L'ivrogne, n'avait visiblement pas apprécié son plaidoyer, de plus le fait qu'il ait fait croire qu'il le connaissait avait semble-t-il empiré les choses.

Hélas il n'eut même pas le temps de se maudire lui-même qu'il était déjà soulevé et projeté à nouveau contre la table.
La violence du choc, le sonna légèrement, mais la douleur la plus lancinante était celle de son amour propre et de la peur d'abimer son si beau visage.
Se défendre alors qu'il avait causé du tort était pour lui totalement concevable, autant cette violence gratuite qu'il n'avait pas mérité, pour les actions d'un autre, mettant en péril son fond de commerce, le mettait hors de lui.
La décharge d'adrénaline, le fit sortir de ses gonds. Perdant tout sens rationnel il se mit à gesticuler en hurlant de rage. Tentant de lacérer le bras de son adversaire pour le faire lâcher prise, il pris appuis sur la table pour la lui pousser dessus tout en s'en servant pour reculer d'un bond agile, dans une tentative désordonnée, propre aux bagarres de tavernes, pour mettre le plus de distances entre eux.

C'est donc avec un rictus de haine pure qu'il lança


-Thhhaaarr, me touche pas fumier! J'vais t'planter gros porc!
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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[MJ] Scipio
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Message par [MJ] Scipio »

Attaque réussie étant donné l'état d'ébriété de l'adversaire : 18 pv en moins. Reste 42 pv à l'aubergiste.
Grâce à sa ruse que d'aucun auraient jugé d'indigne d'un gentilhomme, le premier sang fut versé par Antonio : sa lame plongée certes à tâtons alla fouailler directement dans le bras épais de son adversaire, y creusant un sillon carmin. L'aubergiste, poussant un beuglement de douleur outrée, recula précipitamment, ce qui permis au jeune homme de se dégager pour le menacer dans les règles de l'art.
Cependant, trop habitué aux mêlées de taverne pour s'en laisser compter et trop enfoncé dans sa rage d'ivrogne pour se laisser arrêter par quelque chose d'aussi trivial que la souffrance, le gros lard le chargea de plus belle, les poings en avant.

round 1

Aubergiste : jet d'Att : 17 raté

Antonio : jet d'Att 12 : raté
La première passe d'arme ne donna absolument rien des deux côtés. Le saltimbanque parvint à éviter d'une torsion du buste les battoirs de son opposant, tandis que celui-ci parvint on ne sait comment à détourner la lame affûtée du couteau à l'aide des bracelets de force qu'il portait, sans pour autant pouvoir empoigner Antonio et l'empêcher de reprendre ses distances.
round 2

Aubergiste : jet d'Att : 5 réussi
jet parade : 7 réussi (pas d'influence, rien pour parer)
19 pv en moins. Reste 38 pv à Antonio

Antonio : jet d'Att 1 réussite critique
jet parade 7 réussi (pas d'influence, rien pour parer)
44 pv en moins.
Le second assaut fut également le dernier. Trébuchant sur un tesson de bouteille au sol, Antonio ne put esquiver cette fois un coups de poing propre à assommer un boeuf et qui le cueillit à l'estomac, ce qui l'expédia les quatre fers en l'air. Tandis qu'il cherchait à reprendre son souffle, le cœur au bord des lèvres, il vit le tenancier soudain dressé au-dessus de lui, un rictus carnassier aux lèvres et les deux mains jointes en un marteau propre à lui briser cette fois définitivement la caboche. Le jeune homme dut certainement trouver la force de lui sauter à la gorge au propre comme au figuré, car un instant plus tard c'était l'adipeux colosse qui se retrouvait à rouler au sol, glougloutant déjà d'agonie et les pognes serrées autour du manche du surin qui lui perçait le gosier.
Antonio venait de tuer un homme sous les yeux d'au moins un témoin.
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Antonio Boldrini
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Message par Antonio Boldrini »

Tout c'était passé en un éclair, c'était la première fois qu'il se retrouvait dans une bagarre aussi violente, d'habitude il réussissait toujours à prendre la tangente avant que les choses s'enveniment. Lorsqu'il n'y arrivait pas le différent était résolu à partir du premier sang, ce qui de toute évidence n'était pas le cas ici.
C'est avec la peur au ventre, ou serait ce la douleur du coup de poing qui lui vrillait les tripes, qu'il repoussa la masse graisseuse affalée sur lui.

Vite se relever, se relever, prendre de la distance, même un simple bond qui l'aurait remis sur pied en un clin d'oeil lui semblait pour l'instant impossible, la douleur était trop forte, il commençait à peine à reprendre son souffle.
Le voilà qui s'agripe à une chaise qui s'effondre sous son poids et sa maladresse, il attrape un bord de table dans la foulée pour faire de nouveau face à son adversaire.
Sa dague! Où est elle il l'a perdu en tombant, vite en sortir une autre, de la main gauche, la droite est trop occupée à masser son ventre plié en deux.
Il cherche son adversaire des yeux, il est à terre, il ne bouge pas, voici donc ou avait disparu la dague manquante...

La scène est soudainement comme figée, son esprit travaillant à toute vitesse, essayant d'assembler toutes les données pour en tirer une porte de sortie:


*OOOoohh pute vierge, ooooh pute vierge, il est mort, putain merde j'l'ai buté... vite tire toi d'ici en vitesse!
Non c'est trop tard, y'a un témoin, il connait ton visage et un visage comme le tien, ça s'oublie pas, bute le!
Meeerde j'peux pas buter un mec comme ça, pour rien, j'suis pas un assassin!
Saigne le comme un goret, lui et la serveuse aux mamelles pendantes, tu peux rien faire d'autre, sinon t'auras ta face placardé dans toute la ville d'ici peu.
Et alors? le temps que ça soit fait je serais déjà loin, peut être même dans l'empire, ça m'a l'air bien comme coin l'empire non? A quoi ça sert de les buter?
Ok tire toi d'ici maintenant vite, perds plus de temps!
Dans cet état? J'suis couvert de sang, on va m'arrêter, je tiendrais même pas un sprint de 100m à l'heure actuelle, alors pensons même pas à courir sur les toits.
Joue la fine, joue la fine bordel comme toujours.
Là, le mec, trouve un truc, il te regarde bizarre! Fait le caïd montre lui qu'c'est pas la première fois et qu'tu recommenceras si il le faut.*


La scène reprend son cours à une vitesse normale, notre jeune playboy, essayant de reprendre ses esprits, jouant le mec sur de lui, alla récupérer son arme, dans le corps encore chaud du tavernier, tout en regardant l'autre client droit dans les yeux.
Il tira d'un coup sec, la lame fut suivie d'une petite giclée de sang qui macula encore plus ses mains. Puis commença son coup de bluff, le deuxième de la soirée, appuyant ses dires par un tir précis de la lame ensanglantée pour viser la poutre juste derrière la tête de l'autre client..


-Bouge pas de la mec, j'ai deux ou trois trucs à te dire avant que je me casse, tu m'as jamais vu compris? Si on te pose des questions tu diras que c'est juste une bagarre d'ivrogne qui a mal tournée, capice?

Tout en parlant il essuya le plus de sang possible de ses mains sur le torchon du tenancier qui pendant encore à sa ceinture. Puis s'approcha de l'homme mystérieux, avec son air le plus menaçant, le visage toujours tordu par la douleur.

-J'me suis bien fait comprendre? Hum? M'oblige pas à répéter, j'ai pas vraiment le temps là... Ah, et file moi ton manteau, j'ai une veste déguelasse à camoufler...
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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[MJ] Scipio
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Re: [Antonio Boldrini] Pour vos beaux yeux

Message par [MJ] Scipio »

- Je ne crois pas, non.

L'homme qu'Antonio venait de menacer, et qui se trouvait toujours assis sur son siège, présentait toutes les caractéristiques du gentilhomme tiléen : empreint d'une vigueur sèche, il paraissait grand même assis, et son aspect desséché était rehaussé par la coupe de son justaucorps de cuir noir taillé très près de sa personne. Son visage à la peau olivâtre était parfaitement imberbe et son nez en bec d'oiseau lui donnait un air hiératique renforcé par ses cheveux noirs huilés et coiffés de façon à retomber en arrière sur sa nuque.
La bouche plissée en une moue d'agacement, il s'était mis à fixer le saltimbanque d'un regard à briser le silex. Sa main gauche, sèche comme une pile de brindilles, avait cessé d'empoigner la choppe. En baissant le nez, le meurtrier de l'aubergiste put s'apercevoir que l'autre était appliquée à braquer dans sa direction la gueule d'un pistolet de sous la table. Antonio devait donc se trouver bien stupide de ne plus avoir d'arme en main après son coups de bluff qui n'avait pas arraché un battement de cil à son destinataire.


- Bien. Je vous suggère de ne pas m'approcher, vous êtes répugnant avec tout ce sang. Et reprenez-vous, ce n'est pas là une attitude digne d'un homme.

Sa main ne tremblait pas, et sa voix encore moins. On devinait qu'il avait de toute façon peu l'habitude de qualifier d'"homme" la plupart des individus qu'il rencontrait, leur préférant le titre de "laquais" ou de "machin".

- Il me coûte de l'admettre, mais vous me mettez dans l'embarras, jeune effronté. J'étais sensé retrouver un partenaire d'affaire dans cette infâme gargote pour bénéficier d'un peu de tranquillité, et me voilà contraint de statuer sur le sort d'un meurtrier. L'affaire me semble néanmoins entendue, sauf si bien sûr vous avez une bonne raison à me soumettre pour que je ne vous livre pas à la milice séance tenante ?
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Antonio Boldrini
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Message par Antonio Boldrini »

Plus Tonio observait et écoutait le gentilhomme, plus son visage se décomposait, devenant livide.
Cet homme n'était visiblement pas du genre à se laisser impressioner par le premier malfrat venu, il faut dire que l'arme qu'il pointait devait surement l'aider à se sentir en confiance, bien que le jeune acrobate ai la désagréable impression que son attitude aurait été la même sans le pistolet.
Ne se sentant pas de taille à l'affronter, il fit ce qu'il faisait toujours lors qu'il était dos au mur, il tenta le tout pour le tout.

Il tapota sa veste plus pour reprendre contenance que pour réellement enlever le sang poisseux qui le recouvrait.
Puis affichant son sourire le plus commercial, il répliqua.


-Bien, je crois que nous sommes partis sur de mauvaises bases tous les deux. Reprenons du début voulez-vous? Vous permettez que je m'assoie?

S'avançant calmement, se gardant d'effectuer le moindre geste brusque il tira une chaise à lui, à une distance respectable de son interlocuteur et s'y installa sans attendre de réponse, à califourchon, ses bras appuyés sur le dossier pour laisser ses mains visibles.

-Bon, je ne vais pas passer par quatre chemins, nous avons surement très peu de temps l'un comme l'autre pour partir d'ici. Moi pour des raisons évidentes et vous, j'ai la très nette impression qu'une personne de votre statut n'aurais jamais dû se trouver dans un endroit comme celui-ci, et que cela pourrait entacher votre réputation, réputation que vous gardez en très haute estime, je me trompe?

Il enchaîna, sans laisser la parole au gentilhomme.

-J'ai aussi le sentiment que l'affaire qui vous a menée ici est tout sauf légale, sans quoi vous auriez choisi un tout autre établissement. Maintenant je pense que votre homme ne viendra plus, ou s'il vient, tournera les talons dans la foulée. Ce qui vous laisse comme vous l'avez dit dans l'embarras, ça tombe bien, je le suis moi aussi.
Alors, pourquoi envenimer les choses? Entraidons nous! Vous m'aidez à m'en sortir, et je m'occupe de votre affaire, quelle qu'elle soit.
Ah et si cela peut compter dans la balance, ce n'était pas vraiment un meurtre, plus de la légitime défense, vous qui êtes un homme d'honneur ne pouvez condamner ça n'est ce pas?
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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