[Antonio Boldrini] Pour vos beaux yeux

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[MJ] Scipio
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Re: [Antonio Boldrini] Pour vos beaux yeux

Message par [MJ] Scipio »

L'aubergiste, loin de s'offusquer des manières pourtant plus que cavalières d'Antonio, se laissa charger se laissa charger de vêtements puants et ensanglantés avec une placidité née d'une longue habitude. Nul doute qu'il allait les brûler dans l'âtre qui servirait à chauffer l'eau du bain, dont il certifia qu'elle proviendrait du puits le plus proche et qu'en conséquence elle serait peu longue à préparer. Il quitta ensuite la pièce après un coups d’œil appréciateur au corps svelte de l'invité de son ami, qui devait lui rappeler le sien propre dans ses jeunes années.
Une heure passa néanmoins, laissant le temps au saltimbanque de rêvasser de tout son saoul et de méditer sur les tourments de l'existence, avant que la porte ne s'ouvre à nouveau péniblement pour laisser pénétrer l'homme dont les bras étaient chargés d'un large baquet de bois circulaire et vide. Tout en fredonnant un air entraînant, il le posa près de la fenêtre et entreprit ensuite plusieurs allez-retour pour aller chercher deux chaudrons remplis d'eau fumante, un pichet vide, un pain de savon parfumé à la lavande, un rasoir et un peigne.
Ce n'est qu'après qu'il se retourna vers Antonio, posa les poings sur ses hanches en faisant légèrement craquer son dos et lui conseilla avec tact de ne pas trop faire trainer ses ablutions. D'abord parce qu'il eut été impoli de laisser refroidir une eau qu'il s'était cassé le cul à faire chauffer, ensuite parce que le tailleur attitré de son bienfaiteur avait une tendance prononcée par l'excentricité et le sang-gêne.

Bien lui en prit, car à peine le saltimbanque de nouveau seul eut-il laissé sa chair rosir au court-bouillon que pénétrait dans sa chambrette une tornade vêtue de parme, qui s'avéra être un petit homme vêtu d'un costume précieux, au cou enserré d'une fraise blanche et au chef couronné d'un chapeau noir pointu. Ses pieds étaient pris dans des bottines de cuir noir, et de petites bésicles étaient posé sur son nez pointu. L'individu tenait beaucoup du rat, dont il empruntait d'ailleurs le timbre.


- Guillermo di Buenaventura pour vous servir, messire. Bien, je constate que vous avez eu la décence de vous préparer et de laisser faire ceux qui ont le sens du beau.
Aubergiste ! Apportez les malles et veillez à ne pas les cogner, le contenu de chacune d'entre elle équivaut à un mois de vos recettes au bas mot !

Alors... que vous faudrait-il ? Des manches et des culottes bouffantes vous irait à ravir, avec une jaquette jaune citron et des bas lie-de-vin. Une perruque également, on ne peut sortir décemment sans perruque !


Et le nain de jacasser, de jacasser tandis que le pauvre propriétaire des lieux montait une à une de lourdes sacoches emplis de tissus bariolés tel un Sisyphe moderne. Antonio allait-il au moins pouvoir se faire entendre ?
Morituri me salutant... enfin il paraît.

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Antonio Boldrini
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Message par Antonio Boldrini »

Après une heure interminable à cogiter, tourner et retourner dans tous les sens, les pour et les contres de sa situation actuelle. Ce retrouver seul face à soit même, était toujours une étape difficile lorsqu'on avait le temps de repenser à ses choix.
C'est pourquoi, même s'il n'en laissa rien paraitre, il accueillit pour la seconde fois le tavernier avec soulagement. Il remercia cordialement l'homme pour ses services, regrettant tout de même que la serveuse qu'il avait vue tout en l'heure en montant n'ai pas été chargé de lui.

Et, alors qu'il s'engouffra avec un sourire béa dans le bac d'eau chaude, une tornade haute en couleur déboula dans la pièce. Entrant sans plus de cérémonie que les présentations usuelles, dans le vif du sujet, laissant notre baigneur avec de grands yeux ronds, essayant de comprendre le charabia que lui assenait l'olibrius.


-Heuuu, je... je n'aime pas vraiment le bouffant voyez vous? J'aurais besoin de vêtement assez près du corps. Vous n'avez rien dans ce genre là? J'aime être assez libre de mes mouvements, il est possible que j'ai besoin *de m'enfuir à toutes jambes en sautant de toit en toit poursuivit par la maréchaussée* pensa-t-il ... de danser ce soir. Je n'aimerais pas empêtrer ma cavalière dans une profusion de froufrous affriolant.

De plus, j'aimerais qu'on puisse deviner les courbes du jeune homme bien fait de sa personne que je suis. Pour ce qui est de la couleur, je vous fais entièrement confiance * de toute façon je n'ai pas la moindre idée d'à quoi peuvent bien ressembler les couleurs évoquées précédement*, vous qui avez, j'en suis sûr, un gout prononcé pour ses choses là.
Il me semble que quelque chose de sombre, sobre et d'élégant, serait parfait non? Qu'en pensez vous?
Oh, et j'ai faillit oublier, il me faut quelques poches ou sangles caché, que je puisse y glisser mes dagues... je ne sort jamais sans.
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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[MJ] Scipio
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Re: [Antonio Boldrini] Pour vos beaux yeux

Message par [MJ] Scipio »

En entendant le desiderata de son client, le tailleur parut soudain en proie à une crise d'apoplexie : se gonflant comme un crapaud en colère, son teint pâle vira au rouge brique et il tituba en arrière pour venir cogner dans les jambes de l'aubergiste, lequel manqua de retomber dans les escaliers qu'il venait de monter à cause du déséquilibre d'une énième malle sur son épaule. Il parvint néanmoins à se rattraper au dernier moment, évitant la catastrophe de peu tandis que le petit homme inconscient de ce qu'il avait failli provoquer montait sur ses ergots.

- Comment ? Qu'ouïe-je ?! On me fait venir, moi, Guillermo di Buenaventura, qui ait habillé les plus grands hommes que comptent la Tilée pour votre service exclusif, et vous, vous... vous ne me demandez pas mieux que de vous travestir en homme du peuple, en roturier ? Monsieur, sachez que la quintessence de mon art n'est point à destination des cuistres !
Sur ce, je ne vous salue pas !


Ayant fini de percer les tympans du pauvre Antonio, le tailleur se retourna si vivement vers la porte pour s'éloigner de ce client qui ne lui inspirait guère plus que du mépris... et percuta une nouvelle fois Octavio, qui cette fois avait pris la précaution de déposer son dangereux chargement. Le jovial aubergiste avait perdu son sourire et dominait le fuyard de toute sa haute silhouette dégingandée, les bras croisés sur le torse et barrant le passage aussi bien que si un olivier centenaire s'était tenu là. Il secoua lentement la tête, fixant son minuscule interlocuteur droit dans les yeux.

- Signore Buenaventura, j'ai reçu des consignes très précises. Cet homme ne sortira de cette chambre qu'habillé, et il doit être sur le pas de cette porte d'ici ce soir. Voudriez-vous vraiment provoquer l'ire de notre ami commun, qui vous a probablement réglé cette commande par avance ?

De cramoisi, le teint du petit homme caractériel vira aussitôt au verdâtre, douché par la voix claire et posée de celui qu'il avait traité jusqu'ici comme un simple larbin. Il ouvrit brièvement la bouche comme si il allait dire quelque chose, mais baissa finalement son nez de rongeur et s'en fut vers le plus grand de ses bagages, dont il extirpa une chemise de lin raffinée et blanche comme neige qui paraissait à la taille d'Antonio. Puis il en ouvrit une autre où il fouilla sans mot dire jusqu'à en sortir des braies de cuir longues couleur de nuit sans lunes, dont les attaches sur les côtés donnaient un air aventurier ou canaille (tout en offrant un étui de fortune pour des dagues si besoin était). Des dessous en lin jaune fin et des bottes hautes en cuir noir gras vinrent rejoindre l'ensemble. Tout cela fut complété par un gilet en cuir brun rehaussé de velours noir présentant deux poches de poitrine.

- Cela vous convient-il, "messire", s'enquit le petit homme d'un ton neutre. Si vous avez besoin d'autre chose, comme d'une bourse, d'un fourreau ou d'un bandeau, je crains qu'il ne vous faille patienter quelques heures... mais je peux vous arranger cela.
Morituri me salutant... enfin il paraît.

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Antonio Boldrini
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Re: [Antonio Boldrini] Pour vos beaux yeux

Message par Antonio Boldrini »

Le coude gauche en l'air, le baigneur était en train de se frictionner sous l'aisselle lorsque l'énergumène piqua sa crise.
Il stoppa net son mouvement à mi-course, la savonette bloquée sous le bras et ouvrir de grand yeux rond en regardant la scène. Cet homme était encore plus hautain et désagréable que tous ceux qu'il avait déjà rencontré réuni. Et lorsque l'aubergiste lui barra le chemin tel un cerbère, il se surpris à s'identifier à lui, dans quelques années. Peut être était-ce l'assurance, la taille encore svelte malgré son âge ou autre chose, mais il se voyait bien finir comme lui... la gloire, la fortune et surtout les femmes en plus, bien entendu.
Après un petit rappel à l'ordre, l'attitude du styliste changea du tout au tout et Antonio ne pu s'empâcher de lâcher un petit sourire moqueur dont il avait le secret, celui la même qui faisait craquer les femmes et donnait des envies de meurtres aux hommes. Il reprit aussi ses ablutions avec une lenteur calculée, faire perdre le plus de temps possibles à cet homme allait devenir son passe-temps d'ici le début de la soirée.

-Oh je suis persuadé que celà m'ira, mais vous devrez par contre attendre la fin de ma toilette pour que je puisse essayer votre tenue, comme ça vous pourrez faire quelques retouches directement sur moi s'il y a besoin. Et puisque vous m'y faites penser pourquoi pas une bourse, un bandeau et un fourreau tien, puisque vous me le proposez si gentilment, à condition que vous ne remplissiez pas ce dernier d'une lame d'apparat impropre au combat, je préfère largement une épée courte ou une dague de qualité qu'une épée longue ou un fleuret brillant de mille feux qui se briserait à la première estocade.

Une bonne demie heure plus tard, après avoir fait poiroter le petit homme, il se décida enfin à sortir du bain, non sans lancer un petit mouvement de tête pour remettre ses cheveux en place, aspergeant volontairement, sans en avoir l'air, de fines gouttellettes, l'avorton. Il s'approcha ensuite de lui, posant une main humide sur son épaule. Et déclara d'un ton condescendant.

-Navré de vous faire perdre votre temps qui est, je suppose, très précieux, je vous suis très reconnaissant pour ce que vous faites vous savez, tout comme j'en suis sur, notre "ami commun". Bon, laisser moi me sécher, me coiffer et me raser et je suis à vous, il faut que je sois fin prêt pour tester cet ensemble vous ne croyez pas?

Sur ces mots, il pris de nouveaux de très longues minutes pour finir ce qu'il avait à faire, essayant de faire durer le plus longtemps possible, juste avant que le dandy n'explose. Puis enfila les habits qui lui allaient comme un gant.

-Votre réputation n'est vraiment pas usurpée, vous avez le compas dans l'oeil, la coupe de cette chemise me va à merveille, déclara-t-il toujours avec son air mi-flatteur mi-moqueur.
Maintenant si vous voulez bien vous dépêcher pour récupérer les autres articles je crois qu'il ne vous reste pas beaucoup de temps.


Ajouta t'il avec son plus beau sourire.
Antonio Boldrini, Saltimbanque
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