[Daine] Le roi, le péon et le spadassin

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Post rédigé par l'Assistant-Mj Piero Orsone Salvadore Manicha Enrico de Riviera di Cruz da Trantio

L'Hidalgo leva les yeux vers Daine quand il posa sa première question et eut un sourire en coin :

-Ah lala Gringos ! Les Diestros sont oune allégorie de l'Estalie personnifiée ! Ces ieunes godelureaux vivent pour lé douel ! L'art dé l'épée et du pistolet ! Ils attendent l'occasion dé prouver qu'ils sont les meilleurs. Ié souis trop vieux pour mé prétendre encore l'un d'eux ma dans ma juventud...C'était une autre historia

Après avoir trinqué et descendu son premier verre il se mit à rire aux questions de l'impérial comme si il s'attendait à ce que cet étranger déborde d'interrogations sur les terres d'Estalie.

Oh moué ? Ié viens d'une ville nommée Novosso ! C'est en dépassant les murailles de la ville que nous nous sommes rencontrés avec Pedro, i'étais oune hidalgo sans terre ni possession, loui un campesino, sixième fils sans esperanza d'héritage. Pour ce qui est de nos voyages...Et bien nous en avons fait du chemin, des tours dé Trantio la tiléenne jusqu'aux contreforts des monts Goromadny, et d'autres encore mais vous né nous croiriez même pas !

Il se resservit un verre et tourna la tête vers Pedro qui pour la première fois depuis leur rencontre avec Daine prit la parole :

-Regardez autour dé vous señor Daine Blauesherz, ces gaillards là avec les peaux de moutons sont des Almogavars , les hombres des collines, et là tout au fond, ce sont les montagnards des Irranas et des Abaskos.

Les fameux hommes des montagnes semblaient tout droit sortis d'une armée de bretonnie avec leurs casques coniques et leur armure en écaille.
Image Image
-Les montagnards disent que les Almogavars sont des baiseurs de moutons, et ces derniers rétorquent que ceux qui vivent dans les irranas enculent les cabras. Ils né sé supportent pas.
Là ces trois soldats portent les colores de Navareno, qui a été en guerre douze ans avec les Galicéens qui sont là. Ici tou vois le grand gaillard avec l'armure ? C'est un obrégonais. Ils frôlent l'affrontement avec Portigelle à cause de l'alliance de ce dernier avec Barboza, un autre duché de la costa norte. Et là les trois gentilshommes bien habillés qui rient à gorge déployées ? Ils sont comerciantes d'armes. C'est là les grands dangers d'Estalie mon garçon : Ses propres habitants et ses reyes !


Malgré le sujet grave qu'ils venaient d'aborder avec Blauesherz, ni Pedro ni Emilio ne semblaient atterrés. Était-ce le fait d'être natifs du pays qui les rendait aussi détachés sur la question des guerres fratricides ? Même les terres du soleil avait leur part d'ombre : Elles étaient semble-t-il déchirées par le conflit interne, privilège d'une région qui n'avait pas à affronter autant de menaces extérieures comme l'Empire.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Daine
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

Message par Daine »

Les diestros étaient ainsi des duellistes cherchant à prouver leur valeur ? Plutôt intéressant, surtout si Daine voulait se faire une renommée... Mais le meilleur fut la suite. Don Emilio raconta comment il avait rencontré Pedro, ainsi que certains voyages qu'ils avaient fait ensemble. Cela rendit le jeune homme envieux, en effet l'aventure l'avait toujours attiré, et avoir voyagé dans le monde entier ... Il était clair que l'Estalien avait eu une vie bien remplie, ce qui faisait de lui un homme d'expérience, qu'il serait intéressant d'avoir, sinon en ami, du moins en allié. Daine avait écouté avec attention les paroles de Salvadore, et fut surpris quand Pedro prit la parole à son tour, tel une statue de pierre s'animant. C'est d'une voix grave qu'il désigna une partie des hommes qui se trouvaient quelques tables plus loin, les "Almogavars", des hommes des collines habillés de peaux de moutons, qui échangeaient des regards mauvais avec les montagnards, possédant des armures en métal, qui buvaient des bières quelques mètres à côté.

Don Emilio expliqua que ces deux camps se détestaient, et qu'en fait partout en Estalie se trouvaient de nombreux camps farouches et bagarreurs, qui n'avaient jamais étés unifiés et se déclaraient la guerre de temps en temps pour des raisons infimes. Daine trouva cela assez surprenant : les hommes n’avaient-il pas mieux à faire que de se battre entre eux ? Dans l'empire les comtes électeurs n'étaient pas toujours sur la même longueur d'onde, mais pourtant ils s'étaient toujours unis contre des ennemis commun. Et c'est là que le jeune homme trouva le problème de l'Estalie : ses habitants n'avaient pas d'ennemi commun. Et dans ce cas là le vieil adage "l'ennemi de mon ennemi est mon ami" n'avait tout simplement pas de sens. N’empêche, le manque de réaction de ses guides face à ce problème désola Daine, c'est comme si cela était la fatalité elle-même. Pourtant cette nation pourrait être tellement puissante si tous ceux la composants s’unissaient sous la même bannière !

C'est alors que Daine eut une idée. L'unité était la meilleure façon de lutter contre le chaos, les hommes de l'Empire avaient pu éprouver cela de nombreuses fois. Et que demandait l'unité pour exister ? Un leader charismatique, mais surtout une absence de désorganisateurs qui pourrait engendrer des scissions dans un royaume en formation. Cela avait des chances de fonctionner... Mais d'abord il allait avoir besoin de plus d'informations, il en chercha donc là où il aurait des chances d'en trouver, et s'adressa à Salvadore après avoir fini son deuxième verre de bière, qui était d'ailleurs excellente, et s'être servi du vin :

Je trouve bien triste la fragmentation dont votre pays fait preuve, Don Emilio. Si tous ses habitants étaient unis l'Estalie serait en mesure d'écraser la Tilée, et d'être un allié de poids pour l'Empire. Dites-moi, certains ont-ils déjà essayé d'unir cette nation ? Mais surtout, certains essayent-ils actuellement ?

Après avoir posée cette question, Daine hésita sur la marche à suivre. Devait-il révéler à son bienfaiteur ce qu'il était réellement, et le plan qui était en train de germer dans son esprit ? Non, pas tout de suite. Si il avouait à l'Estalien qu'il était un tueur de l'ombre, ce dernier risquerait de ne plus lui faire confiance, et cette confiance serait essentielle pour la bonne marche de son plan. De plus, il fallait bien se l'avouer, Salvadore était quelqu'un de bien, que Daine aimerait compter dans ses amis, et le décevoir maintenant n'aurai sûrement aucun effet positif. Il commença donc son verre de vin, qui était encore meilleure que la bière, en attendant la réponse de son interlocuteur.
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[MJ] Le Grand Duc
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Message par [MJ] Le Grand Duc »

Post rédigé par l'Assistant-Mj Piero Orsone Salvadore Manicha Enrico de Riviera di Cruz da Trantio

Les deux estaliens se servirent aussi du délicat vin alquézare avant de fixer l'impérial. Dans leur dos l'un des almogavars commençait à hausser le ton avec un des soudards des Irranas.
Don Emilio soupira en sirotant son vin avant de prendre la parole :

-La leyenda raconte qu'en des temps antiques, Myrmidia marchait au milieu de ses enfants, son royaume s'étendant du ponant estalien au monts Appucini en Tilée. Mais à sa mort les hombres se déchirèrent. Plousieurs fois des reyes ambitieux manquèrent dé totalement ounifier l'Estalie mais ils échouèrent tous à la fin. Les deux fois où les estaliens s'ounirent véritablement fourent lors de la invasión arabéenne pouis lors dé la Guerra dé Sangre. Lorsque l'Estalie manqua à deux reprises d'être anéantis, ses enfants se battaient côte à côte en frères...

Alors qu'Emilio contait l'histoire de sa nation, la querelle derrière commença à dégénérer. Les Montagnards et les Almogovars en étaient venus aux mains, le tout grossi par les autres hommes en arme. Alors qu'une chaise vola au dessus des trois clients les deux aventuriers se regardèrent et Pedro interpella Daine :

-La Galicéenne en premier, faites votre impression Senor Emilio Salvadore Manicha Enrico de Riviera di Cruz.

Le Noble hocha la tête, avant de se lever pour contempler la masse grouillante des bagarreurs et les clients plus ou moins médusés. Il porta la main au pistolet de duel à sa ceinture. Il prit une grande inspiration et tira en l'air, envoyant la balle se ficher dans le bois du plafond. Des cris on passa à un silence assourdissant. Tous les yeux étaient rivés sur la table de Daine et ses deux guides.
Le Don posa le pistolet sur la table, joint ses doigts en un poing solennel et commença à chanter. Sa voix bientôt supplée par celle de Pedro:
Petit padre c'est la mi-Sommerzeit
Et te voici déguisé en soldat.
Petit padre, dis moi si c'est pour rire,
Ou pour faire peur aux tous petits ninos ?
Ou pour faire peur aux tous petits ninos ?


Les lutteurs s'étaient arrêtés au coup de feu, en entendant les premières paroles de la chanson, certains se joignirent au chant.
Non non Nina, je pars pour Bilbali,
C'est un devoir où tous les paysans s'en vont.
Embrasse moi petite fille chérie,
Je rentrerais bien vite à la maison.
Je rentrerais bien vite à la maison.

Dis moi madre, après la bataille
Tu t'es rendu sur les champs dévastés
Dis moi maman, tu pleures et tu défailles,
Ils ont tué nos soldats adulés.
Ils ont tué nos soldats adulés.

Oui mon enfant, ils ont tué ton padre,
Pleure avec moi, car nous les haïssons.
Quelle guerre atroce qui fait pleurer les madre,
Et tue les pères sous les coups de canon.
Et tue les pères sous les coups de canon.
Daine pouvait voir alors la Synergie opérer, les estaliens chantaient maintenant tous en chœur, comme si ils montaient au chant de bataille pour mourir pour la patrie.
La cendre tombe aux portes de la ville,
Là est assise une enfant d'Estalie.
Elle reste là malgré la peur, les cris
Elle reste là malgré la guerre civile,
Elle reste là malgré la guerre civile.

Un homme passe, à la fillette donne,
Elle reconnaît la tenue d'un Jundiin
Elle refuse l'aumône qu'on lui donne,
A l'ennemi elle proclame d'un air digne,
A l'ennemi elle proclame d'un air digne:

Gardez votre or, je garde ma fierté,
Arabéen, passez votre chemin.
Moi je ne suis qu'une enfant de Galicée,
A l'ennemi je ne tends pas la main.
A l'ennemi je ne tends pas la main !

Tout en priant la Vierge Myrmidia,
Ma mère est morte sous ce porche écroulé.
Frappée à mort par l'un de vos sabres,
Frappée à mort par vos trébuchets.
Frappée à mort par vos trébuchets !

Mon père est mort sur vos champs de batailles,
Je n'ai pas vu l'ombre de son cercueil.
Frappé à mort par l'un de vos sabres,
C'est la raison de ma robe de deuil.
C'est la raison de ma robe de deuil !

Vous avez eu Portigelle et Cantonia,
Vous avez eu des millions d'étrangers
Vous avez eu Bilbali et Magritta,
Mais mon p'tit coeur on ne me l'a pas prit,
Mais mon p'tit coeur il honorera l'Estalie !
Même le tavernier et ses jolies serveuses chantaient avec les clients comme un seul hombre, un hombre d'Estalie prêt à mourir pour sa patrie. Quelle dichotomie dans le logiciel de pensée de ces méridionaux : Unis face au monde entier et divisés entre eux. Peut être fallait-il comme le pensait Daine, une force capable de souder à jamais les peuples de la péninsule en une seule nation ?
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Daine
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

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Tout impliqué qu'il était dans sa conversation, Daine n'avait pas vraiment fait attention a ceux qui commençaient à s'échauffer quelques tables plus loin, et c'est la chaise qui manqua de le décapiter (en exagérant à peine) qui lui fit prendre conscience de la situation. Ne prêtant plus vraiment attention à Don Emilio qui avait de toute façon fini de parler, le jeune homme se retourna pour voir un véritable capharnaüm dans la taverne. Les Montagnards et les Almovogars en était semblait-il venus aux mains, et bon nombre d'autres soudards profitaient de l'occasion pour distribuer quelques droites. Ne sachant pas vraiment quoi faire, le spadassin resta planté là, en déplorant le manque de cohésion de ce peuple, et en cherchant un moyen de s'esquinter si la bagarre dégénérait.

Mais il n'en eu pas vraiment le loisir car derrière lui Pedro parla, et Daine ne comprit le sens de ce qu'il venait de dire que lorsque un coup de feu retentit, créant un silence assourdissant alors que tout le monde, dont l'assassin, se tournait vers la source de la déflagration. Salvadore était debout sur la table, son pistolet en main, avec un air de profonde concentration (ou était-ce autre chose ?) sur le visage. Il posa son arme sur la table, serra le poing, prit son inspiration et se mit à chanter. Ce qu'il se passa alors, Daine, avec ses connaissances limitées sur cette nation qu'était l'Estalie, n'aurait jamais pu le prévoir. Don Emilio entama le premier couplet seul, puis fut rejoint par la voix de baryton de Pedro, et au début du deuxième couplet, toute la taverne se mit à chanter, comme un être unique, un être formé du patriotisme de chacun de ses membres, qui commémorait la résistance d'une petite fille Estalienne lors de l'invasion arabéenne.

La mélodie était très belle, les paroles encore plus, et le fait que ces dernières étaient entonnées par tous les gens présents dans la taverne rendait la scène d'une beauté rarement aperçue. C'était donc à cela que ressemblait l'Estalie unifiée ? Daine sut qu'il tenterai tout pour que son plan se réalise, car il venait de comprendre qu'une nation humaine unie était quelque chose d'incroyable, et que face à cela tout les monstres qui tenteraient de semer le chaos ne pourraient qu'échouer. Mais pour cela il devait finaliser son plan, et il avait une petite idée du moyen d'y arriver. Alors que certaines personnes versaient une petite larme en se rasseyant, et que toute envie de se battre avait disparue, Daine se désola de n'avoir pu chanter avec eux, à cause de sa méconnaissance des paroles, même si il s'était quand même levé pour participer au moment, qui lui rappela d'ailleurs un des banquets de Solstile de son village natal, où plus jamais personne ne chanterait ... Se rasseyant donc, il attendit que son guide face de même, prit une lampée de vin pour le courage, et réengagea la discussion :

Ce chant était d'une beauté à couper le souffle, senior, ne rêvez vous pas que toute l'Estalie soit unie comme lorsque son peuple chante comme un seul homme ? Car, voyez-vous, depuis que je suis ici je ne cesse d'y penser. Je pense que ce pays mérite d'être unifié sous un leader compétent qui mériterait la confiance qu'on lui porterait et saurait guider son peuple jusqu'à la victoire. Ces querelles intestines doivent cesser, il y a dehors des dangers inhumains, qui ne veulent rien d'autre tant que la chute de l'espèce humaine. J'aimerai être un acteur de cette unification, et, si vous ne connaissez personne qui ne soit plus apte que vous, je pense que vous feriez un très bon chef pour votre pays.
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 22 janv. 2019, 12:28, modifié 1 fois.
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[MJ] Le Grand Duc
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Message par [MJ] Le Grand Duc »

Post rédigé par l'Assistant-Mj Piero Orsone Salvadore Manicha Enrico de Riviera di Cruz da Trantio

Emilio plongea ses pupilles dans celles d'acier du jeune homme. Il l'écouta avec un sérieux sans égale lorsqu'il lui présenta son plan. Son visage affichant tout un panel d'expressions différentes quand on lui parlait d'unification, de nation et surtout de devenir le Rey à la place des Reyes.
Après avoir réfléchit longuement en buvant tout en se lissant la moustache, ce qui pourrait faire hausser d'incrédulité les sourcils de beaucoup de lecteurs, l'ancien diestro répondit à son interlocuteur :

-Ah lala...l'Unificación , Daine vous n'êtes pas le premier à la rêver ni lé dernier ié pense. Les royaumes sont divisés ma deux grands pôles sé distinguent. Au sud Magritta, la plous pouissante avec Carlos IX à sa tête. Au nord c'est la belle Juana la Roja de Bilbali, d'ailleurs le Duc d'Alquézaro est son vassal. Et après i'a tout les autres : Obregon, Navareno, Portigelle , Guadoron, la Galicée, Dortesso et i'en oublie sûrement !
Même moi Daine...Vous savez pourquoi i'étais venou ici ? Pour recrouter des hombres ! Cette terra est déchirée par des prétentions dépouis la mort dé Tylos ! Cela prendrait oune vie pour unifier la péninsule, et une mort pour la voir sé disperser comme un château dé cartes !


Il se resservit un verre de vin, le plan de Daine devait soulever en lui les rêves oubliées d'une jeunesse trop ambitieuse. En même temps quel esprit n'a battu la campagne ? Qui n'a jamais rêvé de châteaux en Estalie ? Tylos, Jaffar, Emilio, enfin tous, les plus sages comme les plus fous. Chacun songe en veillant, il n'est rien de plus doux, emportant les âmes une erreur flatteuse nous fait croire que tout le bien est à nous, les honneurs, les femmes. Mais quelque accident et on revient à la réalité. Peut-être était-ce ça que le Don voulait expliquer ?
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

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Daine écouta avec attention l'ancien diestro, et eut l'impression que ses paroles n'avaient pour but pas vraiment de convaincre le jeune homme, mais plutôt de se convaincre soi-même que son temps était passé. Il est vrai que chez des hommes plus tout jeunes l'alcool pouvait faire remonter la mélancolie, mais chez Daine, les quatre verres n'avaient que fait grandir la détermination et la confiance en lui de l'assassin. Il ne devait pas laisser l'homme en face de lui renoncer avant même d'avoir commencé ! C'est ainsi qu'il répondit :

Don Emilio, je suis sur que vous pouvez être l'homme qui unifiera sa nation. Vous avez encore avec vous la fougue de la jeunesse, couplée avec l'expérience des vétérans ! De plus vous me semblez être un véritable patriote, et quelqu'un de bien. Je sais que si vous êtes bien entouré, cela pourra être réalisé, d'autant plus qu'il est temps pour vous de faire une action d'éclat, plutôt que de rester un nom anonyme d'un homme qui n'aura rien tenté. Quant à votre mort, moi même et Pedro veilleront à ce que cela ne se produise pas, surtout que si vous n'avez plus aucun opposant, qui voudrait attenter à votre vie ?

Tout en disant cela, Daine hocha la tête en direction du valet, et eut un petit sourire en coin qu'il ne put réprimer. En effet, ceux voulant s'opposer à l'unité et la paix ne peuvent qu'être des hommes ou des femmes mal-intentionné, et il ne se gênerai pas pour les éliminer. Il était temps maintenant de commencer à illustrer son plan à Don Emilio :

D'ailleurs j'ai un plan pour lancer cette unification, nous avons seulement besoin de deux choses, en plus de vous : Tout d'abord, une base solide, de préférence un château situé loin de la côte, ou du moins vers le nord de l'Estalie, ensuite, des hommes, loyaux de préférence, même si ce ne sera pas forcément toujours le cas, mais surtout nombreux et ayant foi en vous. Vous dites être venu ici pour recruter des hommes, puis-je savoir pourquoi ? Car quelle que soit l'utilisation que vous souhaitez en faire, pour prendre un château puis le garder ils nous seraient fortement utile.

Daine avait commencé à s'enflammer lors de son "discours", et fit une petite pose pour respirer, prendre une gorgée (ce vin était définitivement excellent !) et attendre la réponse de Salvadore. Après celle-ci, il regarda autour de lui pour voir si personne ne les écoutait, et continue d'exposer son plan :

En premier lieu, il nous faut donc recruter des hommes, puis se diriger vers la place-forte de votre choix. Là-bas, je m'infiltrerai chez le seigneur en place, et ... m'occuperai de lui, ainsi que de tous ceux qui pourraient reprendre le commandement. Vous n'aurez qu'à lancer l'attaque au même moment, sans chef, les forces présentes devraient être désorganisées, et donc relativement facile à vaincre, surtout si nous les laissons se rendre. Plus tard, vous devrez rassembler des forces en prévision d'une attaque pendant que je partirai ... Quelque part, afin de provoquer quelque chose qui vous permettra de devenir le véritable sauveur de ce pays. Vous n'aurez qu'à attendre mon signal, puis fondre sur les ennemis de votre nation. Je vous en dirai plus une autre fois, mais je préfère fignoler cela pour l'instant, afin d'être sûr que cela puisse marcher. Oh et puis, je préfère vous prévenir, nombre d'estaliens vont sûrement mourir, mais je suis d'avis qu'il vaut mieux qu'eux meurent maintenant plutôt que leurs fils en se battant entre eux.

C'est avec un ton grave qu'il avait prononcé ces dernières paroles, et Daine regardais maintenant l'hidalgo droit dans les yeux d'un air sérieux, attendant sa réponse.
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 22 janv. 2019, 12:31, modifié 1 fois.
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Don Emilio écouta longuement les prétentions avinées de Daine, arborant tour à tour incrédulité, interrogation et intérêt grandissant. Quand il exposa son plan de s'emparer d'un château, les deux estaliens semblaient estomaqués. Avant de répondre au Middenlander, le noble s'entretint avec son valet dans leur langue méridionale pendant deux bonnes minutes puis prit un air grave et s'orienta vers l'Impérial :

-Daine, ié né sais pas si vous êtes télépathe, dévin, un démon ou si oune force sournaturelle vous guide dans vos aventures ma...Si ié cherchais des hombres en premier lieu, c'était pour récoupérer oune place forte ! Et i'avoue qué cette coïncidence m'intrigue BEAUCOUP !

Il sortit de sa besace un petit rouleau de papier qu'il déplia avant de reprendre :

-Ié vais vous expliquer, voici lé testament dou baron Gregorino Visconze, feu un ami qui a trépassé après ses fils, il a fait répartir ses biens entre sa veuve et plusieurs de ses anciens compagnons , moi inclous, et i'ais hérité dé son Castillo, seulement si c'était aussi simple ié sérais déià dédans ! Son maître d'arme m'a abaissé la herse au nez et à la moustache en mé traitant dé tous les noms ! C'est pour céla qué ié souis descendu vers Alquézaro !
Ma moi ié parle d'oune castillo et vous d'oune nation ! Vous imaginez les milliers d'hombres nécessaires à oune telle entreprise ? Rien qué réoussir à nous maintenir en tant qu'indépendants hors des sphères bilbaliennes et magrittanes serait déià un bon départ ! Ils ont des caballeros, des canons, plous d'hombres qué nous pourrions les compter ! La traversée et le vin doivent échauffer votre esprit ma si vous nous accompagnez jusqu'à Montàron, le château à récoupérer, vous comprendrez qué l'Estalie est vaste et qu'on né lance pas oune guerra d'unificación comme on lance oune bagarre dé taverne.


Les plans de Daine et d'Emilio semblaient concorder en partie, était-ce le bon parti pour les ambitieux projets de l'assassin ? Ou fallait-il miser sur un autre cheval ? Comme disait l'hidalgo, l'Estalie était vaste et les opportunités ne devraient pas manquer pour Daine Blauesherz.
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

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Daine écouta avec incrédulité les paroles de l'Estalien, et un sourire grandissant s'afficha sur ses lèvres. Il était donc venu ici afin de recruter des hommes pour reprendre un château ?! Voilà qui était parfait ! Mais la suite vit ce sourire disparaître rapidement, à la dernière phrase de son interlocuteur. L'Estalie serait-elle donc si compliquée à unifier que ça ? Pas avec son plan génial ! Le jeune homme s’apprêta à prendre un verre de plus, puis se ravisa en voyant le liquide tourner dans son récipient. Oh ... Il avait trop bu. Daine appela une serveuse pour qu'elle lui amène une cruche d'eau, et, quand celle-ci lui fut servi, il s'en aspergea le visage. Tout à coup il eut les idées plus claires, son plan était insensé. Unifier l'Estalie, vraiment ? En y repensant pour cela des milliers de gens devraient mourir, ce qui n'allait pas avec sa façon de penser. Et puis, serait-il capable de tenir son rôle, en tuant de nombreuses personnes importantes qui seraient trop bien défendu ? Non, cela était folie, surtout qu'il n'avait aucune raison de le faire, à quoi bon unifier cette contrée, quand il venait d'y arriver ?

Ce qui le fit arriver dans sa réflexion au pourquoi. Pourquoi avoir inventé une chose pareille ? L'alcool n'expliquait pas tout. C'est alors que la triste vérité le frappa de plein fouet : Il s'en voulait de la mort de ses parents. Pendant qu'ils étaient attaqués par des immondes hommes-bêtes, lui tuait un innocent. Avec ce plan fou, il avait tenté d'oublier cette fatalité, et de faire le bien autour de lui. Faire le bien, vraiment ? Daine ricana de sa propre faiblesse, il s'était juste voilé la face. Il avait beaucoup plus important à faire que se lancer dans cette entreprise insensée ! En commençant par aider Don Emilio, qui l'avait traité avec bonté alors qu'ils n'étaient qu'étrangers l'un pour l'autre. C'était décidé, il allait arrêter de se fourvoyer, et plutôt que quelque chose d'abracadabrant, il allait faire le maximum de "bonnes" actions pour un monde plus juste. Pour le futur, il aviserait, mais pour l'instant, il avait un but concret, qui lui permettrait de faire le point, de plus, si il l'aidait, l'Estalien pourrait peut-être l'aider en retour à retrouver sa sœur !

Daine leva alors la tête, et vit ses guides le regarder intensément. Depuis combien de temps était-il dans ses pensées ? Pour ne pas les inquiéter davantage, le jeune homme sourit, puis leur fit part de sa décision :

Vous avez parfaitement raison, l'alcool a brouillé mon bon sens. Il faudrait bien plus qu'un plan inventé par un jeune prétentieux pour unifier cette terre. L'eau m'a fait du bien, et m'a fait ouvrir les yeux. Mais je voudrai quand même vous aider à reprendre votre dû, ne serait-ce que parce vous êtes quelqu'un de bien. J'espère que le début de mon plan tient toujours ? Si nous sommes en sous-effectifs, cela me semble être le meilleur moyen.

Daine tenta tant bien que mal de se sécher les cheveux avec sa cape. Il imagina ensuite le voyage qui l'attendait sûrement, à travers les terres d'Estalie. Il verrait bien si ce pays méritait d'être sauvé, et puis, pourquoi ne pas tenter cette unification plus tard, quand il se serai fait un nom ? Le jeune homme mit cette idée dans un coin de son esprit, et se concentra sur le moment présent :

Je serai donc de la partie, et j'attend vos ordres. Je propose que, si vous voulez avoir un chez-vous pour poser vos bottes devant une bonne cheminée le plus vite possible, nous nous séparions pour recruter des hommes le plus vite possible. Mais que devons nous leur promettre, de l'argent ? Un travail sur le long terme ? Un bout de terre ?
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Daine BlauesHerz, Voie du meurtre
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Post rédigé par l'Assistant-Mj Piero Orsone Salvadore Manicha Enrico de Riviera di Cruz da Trantio

Pedro leva le doigt pour prendre la parole, réfléchit quelques instants et répondit à Daine :

Avisez selon el grupo ou el hombre senor Blauesherz, l'argent, la gloire ou oune travail, tout dépend...Ma restez proudent, oune sédition et toute l'entreprise pourrait partir à vau-l'eau.
-Tou dévrais partir récrouter avec loui , Pedro, il apprendrait dou meilleur.

Don Emilio dissimula son sourire Dix Carats dans un verre de bière avant de reporter son regard sur l'impériale :

-Compañero, vous allez découvrir la guerra à l'estalienne, i'espère dé tout corazón qué sous peu, nous bouvrons notre propre vin dans notre propre castello !

Il s'entretint ensuite en méridionale avec Pedro, mais les quelques sonorités compréhensibles aux oreilles du spadassin évoquaient des drapeaux, des blasons et des royaumes. Sûrement la liste des groupes d'hommes en arme à ne pas engager.
Puis Pedro se leva et fit signe à Daine de le suivre, contrairement à Emilio qui serpentait entre les clients lors de leur arrivée, il se déplaçait avec l'aisance d'un rhinox dans un magasin de porcelaines cathayennes. Ce fut un miracle qu'aucune bagarre ne se déclenche entre leur tabouret et la sortie.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Daine
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Re: [Daine] Le roi, le péon et le spadassin

Message par Daine »

Daine vit que Don Emilio sembla apprécier son revirement d'objectif, et il sut que cela était bon. Mais c'est Pedro qui répondit à la place de ce dernier, avec son accent tout autant voire même plus prononcé, et le jeune homme écouta son conseil avec attention. Le temps du recrutement allait commencer, mais l'apprenti alchimiste espérait avoir le temps de concocter quelques poisons avant, il lui faudrait donc une excuse valable afin d'aller chercher ses propres ingrédients en forêt. En effet l'assassin avait appris à les cueillir de lui même, comme cela il ne pouvait qu'être sûr de leur qualité. Enfin, cela pouvait attendre, il se replongea donc dans la conversation. Salvadore parla : alors comme ça Pedro possèdait des talents de recruteur ? Intéressant, plus le spadassin était en compagnie de ce personnage mystérieux, plus il avait envie d'en apprendre à son sujet. Mais le temps des questions était révolu, et celui de l'action avait commencé !

L'apprenti recruteur suivit donc son mentor du jour, en adressant des sourires désolés à tous ceux que ce dernier bousculait en se traçant une ligne droite de leur table jusqu'à la sortie. Voyant que Don Emilio restait à sa place, Daine se demanda ce qu'il allait faire, mais Pedro semblait pressé et il eut l'intuition que si il le dérangeait cela ne lui plairait pas, et comme sa colère (ou sa déception ?) était une des rares choses qu'il ne voulait pas connaître du valet, il hâta donc le pas. Le jeune homme tenta ensuite de réfléchir à la meilleure façon de recruter des hommes. Il leur en fallait de loyaux, avec un maximum de courage pour ne pas fuir face à un château bien défendu et un minimum d'ambition pour ne pas essuyer une mutinerie sitôt la bataille gagnée. Il fallait donc recruter des jeunes coqs souhaitant faire leurs preuves, de préférence de la bourgeoisie ... Mais Daine ne connaissait finalement rien à ce pays. En sortant de la taverne en clignant des yeux à cause de la luminosité accrue, il demanda donc à Pedro :

Eh bien, c'est parti ! Mais j'avoue que je ne sais pas vraiment par où commencer... Enfin, les diestros sont seulement des duellistes où peuvent-ils aussi participer à d'autre type de combats ?

Dehors, le soleil tapait toujours autant, et le décor semblait à peu près le même, avec ses habitants dont Daine n'était toujours pas habitué à l'apparence, qui vivaient leur vie sans savoir tout ce qui pouvait se tramer entre hommes de pouvoirs dans des tavernes comme celle-ci. Mais de tous les gens rassemblés dans les rues, seuls ceux qui combattaient intéressaient l'apprenti recruteur pour l'instant, et il avait le choix : Devant lui de nombreux hommes en armes vaquaient à leurs activités du moment, flagornant, se battant dans des rixes d'entrainement, rigolant de blagues obscènes ou jaugeant les autres comme Daine était en train de les jauger en ce moment même.

Lesquels seraient les plus fiables pour ce que le trio allait entreprendre ? Le jeune homme aurait voulu le savoir dès à présent, mais au vu de sa méconnaissance, il préféra laisser faire Pedro, qu'il suivi donc avec sa curiosité habituelle, ayant au préalable replacé sa cape sur ses épaules.
Modifié en dernier par [MJ] Le Roi maudit le 22 janv. 2019, 12:41, modifié 1 fois.
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Daine BlauesHerz, Voie du meurtre
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