[Maria] L'Estrella

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Les pirates écoutèrent attentivement la Sire, sans l'interrompre. Et elle avait raison. C'était elle qui leur avait permis de retrouver la liberté. Elle qui les avait mené au combat. Elle qui avait capturé ce navire.

Lucio décroisa les bras et descendit quelques marches vers les marins du Corbin. Il leva les mains en signe de paix.

- "Elias était un imbécile notoire, force est de l'admettre. Sa mort était nécessaire. Aucun mal ne vous sera fait et si vous voulez quitter de rafiot, vous pouvez toujours amarrer la chaloupe et prier Manaan pour vous mener à bon port." dit-il avec un sourire en coin. Il ne leur laissait guère le choix. "Ou vous pouvez rester à bord, et démarrer une nouvelle vie."

Cette perspective, aussi hasardeuse soit-elle, était toujours plus attrayante qu'un retour honteux à Sartosa. Ces pauvres pirates endettés seraient forcés de travailler sur un autre bateau-cercueil, s'ils n'étaient pas simplement pendus par leurs créanciers des quais de l'Homme Mort. Ils semblèrent se décrisper et baissèrent peu à peu leurs armes.

- "Pour ma part, j'accepte la Sire comme nouveau capitaine de l'Estrella." lança Lucio en se retournant vers la jeune femme. "Et vous ?"

Les anciens membres de l'équipage du Corbin hésitèrent un instant, puis hochèrent la tête un à un.

- "Moi aussi." renchérit Valante, tirant toujours sur sa pipe avec calme.

- "Faut admettre qu'elle en a une belle paire ..." maugréa Ducio en fixant Maria. "Moi aussi. Mais qu'elle nous bourre pas trop l'mou avec ses conneries."

Valante remonta les quelques marches qui donnaient sur le gaillard arrière et s'avança vers les arabéens. Ces derniers le fixèrent, surveillant le moindre de ses gestes, prêts à faire siffler leurs sabres.

- "Capitaine ?" articula-t-il en pointant un doigt vers Maria. "Capitano ? Naqib ?"

Certains des basanés froncèrent les sourcils et ils se concertèrent à voix basse dans leur langue, non sans jeter quelques regards vers la Sire et Valante. Leur discussion dura pendant de longues minutes, pendant lesquelles certains semblèrent s'emporter, puis se calmer, avant que d'autres n'élèvent la voix, pointant un doigt prophétique vers le ciel ou frappant du dos de la main dans la paume de l'autre pour appuyer leurs arguments. Pendant ce temps, les tiléens les observaient, bras croisés, silencieux. Finalement, les arabéens se retournèrent de concert et l'un d'eux désigna Maria d'un coup de menton, avant de s'adresser à Valante.

- "Naqib."

Et c'est ainsi que, suivant l'approbation de l'ensemble des pirates survivants, Maria "la Sire" fut nommée capitaine de l'Estrella et de son nouvel équipage.

Scénario finalement terminé !
+30 d'xps bonus
Tu peux me créditer tes dépenses dans la Forêt.

Concernant le navire : je te laisse en faire une description pratique, efficace et concise (tonnage, écoutilles, plan, etc) que j'ajouterai dans la Forêt, dans une partie qui te sera dédiée en première page. C'est là que se trouveront également les informations relatives à ton équipage, ta cargaison, ta route, etc.

Si tu as des questions concernant le journal de bord ou quoi, MP.

PS : ça peut être cool si tu fais (ou tu fais faire :mrgreen: ) un plan du bateau, par étage, pour qu'on y voit plus clair.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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La Sire
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Re: [Maria et Dahzia] L'Estrella

Message par La Sire »

Tout l’équipage m’avait écoutée avec attention, alors que j’exprimais mon ressenti et mes raisons d’agir. Pourquoi je me proposais à ce poste, avec une certaine spontanéité que quelques-uns n’avaient pas trop appréciée, quels avaient été mes choix jusque-là. Logorrhée, questions rhétoriques, toussa-toussa, j’y étais allée assez fort, et non pas sans une éloquence qui, à ce moment précis, m’était venue tout naturellement. Car je croyais profondément en ce que je disais, et c’était bien pour cette raison que je ne craignais nulle véritable rébellion. Tout au pire, et l’on m’eût dit de dégager de là, avec plus ou moins de tact, et de laisser la place à un autre. Je n’accordais aucune importance à ces appréhensions à l’encontre des arabéens, soit disant prêts à nous trancher la gorge dès que nous aurions fermé les yeux. Et pas davantage à ce que le même sort me fût réservé en cas d’échec, alors même que je tentais de les convaincre de me suivre. Ou bien, à défaut de me suivre, d’entamer une voie possiblement différente de celle qu’ils avaient peut-être toujours connue jusqu’à présent, mais que je considérais comme diablement excitante. Plus que toute autre vie au monde.

Et puis mon discours fit son petit bonhomme de chemin dans l’esprit de tous ces gaillards rassemblés là, oreilles plus ou moins ouvertes. Je pus y voir de la circonspection, de la retenue, de la neutralité, quelques mines qui m’approuvaient, peut-être, sans trop jamais l’exhiber toutefois devant le restant de l’équipage. Puis, lorsque j’eus terminé, Lucio, lequel s’était tu jusque-là, prit à la parole. Je m’étais bien demandée quand était-ce qu’il comptait parler, lui. Je ne le pensais pas du tout être de ce genre-là, à demeurer dans son coin sans prendre parti, pour finalement rejoindre le plus affriolante, le plus sûr. Surtout s’il avait été quartier-maître sur son ancien navire. Non. D’ailleurs, pour autant que je m’en remembrasse, et le tiléen m’avait toujours plus ou moins soutenue dans mes choix –fallait dire qu’ils étaient loin d’être débiles, mes choix, aussi. J’avais cependant quelques difficultés à évaluer son implication dans le petit groupe qu’ils formaient, avec les deux autres tiléens. Etait-il, à sa manière, le meneur, celui qu’ils écoutaient ? Es qualité de quartier-maître, je n’en doutais pas. Mais, parfois, des évènements tels qu’un abordage et une soumission à l’esclavage pouvaient inciter certaines personnes à forcer le destin pour qu’il redistribuât les cartes. Peut-être était-ce enfin le moment qu’attendaient Valante et Ducio pour se rebeller, à leur manière, et montrer de façon ostentatrice leur point de vue. Mais pas du tout.

Non, il prit mon parti, mon point de vue, adressant d’une autre façon les mots que j’avais pu lâcher à l’équipage du corbin comme à Valente ou à Ducio. Et il ponctua le tout en m’acceptant en tant que capitaine, demandant aux autres ce qu’ils pensaient de ce choix.
Valente fut très sobre, concis dans ses propos, agréant nonchalamment sans jamais se départir de sa pipe. Ducio, quant à lui, semblait rechigner quelque peu, mais accepta tout de même à son tour. Encore qu’il n’était pas trop d’accord avec le code que je tentai déjà d’instaurer, code auquel je m’étais fixée depuis des années. Questions de principes, en quelque sorte, et cela m’avait toujours bien réussi.
Les pirates qui suivaient autrefois Elias, assurément à contre-cœur, retournèrent leur veste ; ce fut moi qu’ils s’engagèrent à suivre, et cela m’allait très bien. Demeurait le cas des arabéens.

Là encore, il y eut quelques discussions, auxquelles je ne pris aucunement part. Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu’ils pouvaient bien déblatérer, et n’avais aucun contrôle sur la situation, chose assez déplaisante. Mais ainsi était faite la vie. Ça s’énerva, se calma, renchérit, fit quelques premières que je taxais de curieuses, tout en se montrant les dos de la main. A n’y rien comprendre, mais, bref, je m’en foutais ; eux aussi furent d’accord, en fin de compte.
Parfait.

«Très bien », fis-je, au cas où ma pensée n’avait pas été assez forte. Maintenant, à moi que d’endosser pleinement mon rôle, sans faire de chichis qui auraient pu bourrer l’mou d’un sensible Ducio. Je savais très bien par où commencer, d’autant plus que l’on avait du pain sur la planche. Je m’adressai de nouveau aux tiléens.

«Messieurs, vous connaissez donc mes ordres. Ah, et examinez vos blessures, si vous en avez. Je me tournai vers le reste de l’équipage. Faites de même ; gaffe à vos blessures, que vous ne chopiez pas quelques merdes dans la peau suite aux infections. Sinon, y’a du travail. Avant de dégager de là, je veux que le pont soit impeccable, pour éviter les accidents débiles. Alors foutez-moi les cadavres à la flotte, balancez du sable sur le pont, de quoi étancher le sang, brossez-moi le plancher après avoir retiré tout ce bordel de planches défoncées, de manœuvres. Qu’on remette le canon à son sabord, baissé, qu’on l’amarre pour de bon. Puis virez le boulet du gaillard arrière, tant qu’à faire, et voir si tout bien en place, qu’on se pète pas une jambe avec un plancher pourri. »

Moi, de mon côté, je vérifiai à mon tour mes blessures, que j’avais déjà quelque peu pansées, et j’allai m’assurer que le boulet n’avait pas touché le gouvernail. Que l’Estrella eût subi une avarie de cet acabit-là, par notre propre et unique boulet tiré, et j’aurais été dégoûtée comme jamais. Puis j’avais encore ce journal à lire, fallait que je jette un coup d’œil aux cartes que je pouvais trouver, au certificat du navire, pour trouver de quoi le falsifier, peut-être, bref, tout ce genre de paperasserie administrative qui pourrait décider de notre prochaine destination.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 14 mars 2016, 19:06, modifié 1 fois.
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La Sire - Maria Lucini, voie du Forban.
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Maria] L'Estrella

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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