Un voyageur, un vagabond espiègle se promenait tranquillement dans la région riche et prospérante de Sumata afin de la quitter. Il tentait de gagner les côtes à l'Ouest et de payer avec le peu d'argent qu'il avait soutiré à son clan. Il tentait de faire profil bas, étant donné que la nouvelle de sa déchéance s'était répandue.
Oui, quand on est le membre d'un clan réputé pour son sens de la noblesse, son honneur et son respect stricte du code du Samurai et qu'on s'est fait viré pour son comportement de brigand, il valait mieux que personne ne vous reconnaisse trop vite.
Sapé d'un épais Kimono de couleur blanche aux extrémités d'un bleu océan muni d'une ceinture en tissu tressée comme une corde , coiffé d'un grand chapeau de paille conique et chaussé par de gros sabots en bambous avec de grosses chausses épaisses, Hinzuo-Ashino Daimatzu, dit le Sans-Honneur, voulait quitter son pays d'arriérés sociaux. Pour lui, le Nippon croulera et périra de sa stagnation et de son isolement. Si une révolution culturelle n'opérait pas vite, le pays s'effondrait. Hinzuo détestait ce conservatisme poussé à l'extrême. Les doyens regardaient toujours les plus jeune avec dédain et arrogance, les sages méprisaient les idées nouvelles et les hommes continuaient à mourir "honorablement" au nom de leur clan.
Ça l’écœurait, le dégoûtait et le repoussait.
Il avait envie de se barrer loin de ce pays peuplés par de vieux croutons aveugles. De pratiquer son art, de le renforcer, de le l'enrichir...
Pour lui, c'est peut-être par l'art du combat que son belliqueux pays pourra éventuellement changer.
Mais pour l'heure, il devait atteindre Cathay, s'engager dans un long pèlerinage...
Ce devait être le matin, la fine brume qui s'était immiscé ici pendant la nuit se dissipait tranquillement. L'eau de la grande rivière de la montagne s'écoulait sans se presser, les poissons et autres petites créatures aquatiques barbotant sous la surface légèrement enneigée. Il faisait bon, l'air de montagne était d'une rare pureté pour les poumons, si des nobles impériaux ou bretonniens avaient conscience de ceci, ils organiseraient multiples voyage pour atteindre l'endroit et profiter de cette atmosphère revigorante.
Toutefois, le magnifique panorama fut interrompu par les paroles d'un soulard.
Malheureusement pour nous, ce soulard n'était autre que... notre soulard.
Bordel d'oiseux de chiottes ! Marre qu'il me réveille le matin !lança-t-il en balançant une bouteille de Saké! vide en plein dans l’œil d'un pauvre moineaux innocent.
Pour fêter son départ de son clan d'arriérés notre sans-honneur avait décidé de se prendre une cuite (comme si c'était vraiment nécessaire). De manière surprenante, il avait déjà planifié par où passer afin d'atteindre les bourgades les plus proches, chose étonnante de la part d'Hinzuo qui a toujours préféré l'improvisation à la planification. Il y avait toutefois une autre raison pour laquelle il s'était prit cette cuite. En effet, il avait put voir à l’œuvre, une fois lors de la fête des anciens, des cracheurs de feu. Impressionné par la facon dont ces saltimbanques utilisaient l'alcool pour CRACHER DU FEU NOM D'UN CHIEN CA A L'AIR GÉNIAL !!!!pensait-il excité à l'idée d'intégrer ceci dans son futur "manuel pour péter des tronches sans trop se blesser ni mourir bêtement". Ainsi, notre sabreur a décidé d'entrainer sa résistance à l'alcool afin qu'un jour acquérir ce talent, bien qu'il ne comprenait pas grand-chose à l'art parfois.
Malheureusement pour la silhouette d'un vieil homme qui avait eu le malheur et la mauvaise idée de faire un peu de randonnée pour faire faire de l'exercice à ses pauvres vieux os, Hinzuo-Ashino se tenait devant lui.
Et bien sûr il lui parla de la facon la plus polie qu'il puisse faire :
Hey vieux crouton !tenta-t-il de dire plus poliment en titubant comme un funambule débutant,
C'est part où la prochaine bourgade miteuse ?
Le vieil homme outré a failli faire une crise cardiaque en voyant un tel manque de respect pour les anciens. Il s'apprêta à remplir ses poumons d'oxygène afin de répondre au malotru en criant une réponse rancunière. Toutefois il eut le malheur de cligner des yeux. À peine les rouvrit-il que l'Aramusha était juste nez à nez avec lui, sabres dégainés et son haleine empestant l'alcool envahissant ses narines creuses.
Il se fit dessus, relâchant une vessie qui ne pouvait point se retenir, la vue d'un bandit l'ayant aidé à se libérer.
Le vieil homme scarifié par la peur lui pointa confus et en tremblant comme une feuille la suite du sentier.
Hinzuo eut un moment de gêne.
Certes il avait demandé le chemin, mais il n'y avait qu'une seule route disponible.
Cette andouille alcoolisée avait oublié qu'il avait conscience de l'existence d'un seul et unique chemin à travers le sentier des montagnes pour atteindre le prochain village...
Le narrateur abasourdi par la scène se dit-alors que ça commençait bien pour une aventure...