[Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Nippon, aussi connu sous le nom d'Empire du Soleil Levant, est un empire humain basé sur une île à l'est des côtes de Cathay. C'est un état indépendant peuplé de robustes paysans, de marins et de seigneurs féodaux, les Shoguns. La région est sous dictature, le Shogun Yoritomo Ieysau dirigeant Nippon d'un main de fer. Les paysages sont plaisants, mais les étrangers n'y sont pas les bienvenus. Ils y sont d'ailleurs très rares, car même si pour les Cathayens, ce n'est pas un petit voyage, très peu de gens du Vieux Monde arrivent à destination.

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[MJ] Loec
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[Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

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FUYU
Hiver
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かたしきの
袖の氷も
むすぼほれ
とけてねぬよの
夢そみしかき

Les larmes versées
Sur ma couche solitaire
Sont à présents gelée :
Et mes rêves, eux, sont si brefs
Ces nuits où je dors inquiet
Cette manie de déclamer des Waka pour un tout ou pour un rien énervait un peu Eijiro, mais en trois ans ici, il s'était habitué à l’excentricité de maître Yoshitsune. Fujiwara no Yoshitsune était le moine supérieur de ce temple perdu au fond des montagnes dans lequel on avait honteusement exilé Eijiro. De ce fait, il contrôlait la totalité de la communauté (c'est à dire une vingtaine de moine) et il veillait sur les nombreux bâtiments qui composaient ce monastère qu'Eijiro connaissait par cœur.
Il y avait :
De la prononciation :
Les voyelles A, I et O se prononcent comme en français.
Le E se prononce toujours "é".
Le U se prononce toujours "ou", ou plus précisément entre le "ou" et le "eu", mais plus proche du "ou".
Les lettres se prononcent telles quelles. Elles ne se combinent pas comme en français. Par exemple AI se prononce "aï" et non "é".

Les consonnes
Les consonnes n'ont qu'une seule prononciation.
Le S se prononce toujours "s". Par exemple, OSOI se prononce "ossoï" et non "ozoua".
Le G se prononce toujours "gu". Par exemple, KAGE se prononce "kagué" et non "kajé".
Le H se prononce avec une forte expiration (OSOI et HOSOI sont deux mots très différents).
Le R doit toujours être lu comme un "l" ( RYU se prononce "lyou").
Le W se prononce "ou" comme en anglais, et non "v".
Le FU et le HU sont phonétiquement confondus et se prononcent entre le f et le h' ("h" aspiré), "fh'ou".
La ,
la petite tour ou pagode à 5 étages. Maître Yoshitsune affirmait qu'elle contenait les os de verre d'un Dragon Mizuchi. Les autres moines paraissaient aussi y croire, mais la tour était vraiment petite et Eijiro doutait parfois de la véracité de ces dires. De toute façon, l'endroit était toujours fermé à clé et il n'y avait pas moyen de vérifier. Elle se fondait dans le paysage, en bordure du temple, et ne paraissait pas avoir d'autre utilité.
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Le Kondô,
contenait la statue de Bishamonten, le Kami du temple, dieu gardien de la loi céleste et de la protection des hommes. La sculpture aux allures guerrières était recouverte d'une fine couche de feuilles d'or. C'était sûrement l'objet le plus précieux du temple. Elle ne faisait qu'un mètre cinquante de haut, mais son faste ostentatoire dénotait beaucoup avec le reste des bâtiments de bois. Eijiro avait déjà vu des statues beaucoup plus impressionnantes dans son enfance, mais il avait apprit à apprécier et à vénérer celle-ci.

Le Kôdô,
le bâtiment pour l'enseignement. Eijiro y passait la majeure partie de son temps à apprendre les prières et l'histoire mythologique du Jinto, la voie des dieux. Yoshitsune était un maître sévère qui n'hésitait pas sur les punitions. Eijiro avait d'ailleurs subit plus d'une fois les remontrances du moine après s'être échappé pendant une séance de méditation. Si ce n'avait pas été pour l'apprentissage des rituels et des sortilèges, Eijiro n'aurait sans doute jamais voulu mettre un pied ici.
En effet, c'est aussi dans le Kondô que l'on apprenait au jeune homme les arcanes secrètes des Shugenja. Il se trouvait que maître Yoshitsune était aussi un Shugenja reconnu dans la région. Dès qu'il avait perçu les affinités de Eijiro, il l'avait pris sous son aile. Mais peut-être était-ce aussi pour discipliner le jeune homme, car lancer un sort demande une concentration à toute épreuve.

Le Sôbô,
était le logement des moines. On y effectuait la plupart des tâches quotidiennes comme la cuisine. Le sôbô contenait aussi un grand dortoir commun dans lequel tous les moines dormaient dans des futon à même le sol. Seul maître Yoshitsune possédait son propre pavillon non loin, à côté du petit étang (gelé à cette période de l'année).

Le Kyôzô,
Le magasin, ou plutôt la bibliothèque. La compilation de la totalité des textes sacrés et ésotériques du monastère y était disposés. C'est de là que maître Yoshitsune tirait les parchemins et les rouleaux nécessaires à Eijiro pour l'apprentissage des sortilèges célestes.

La Shôrô,
la cloche du temple. Un lourd instrument de bronze que l'on sonnait pour les occasions particulières comme le nouvel an ou les solstices d'été et d'hiver.
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La Sanmon,
L'entrée du temple. Il n'y avait ni rempart ni murailles dans un monastère aussi petit. Mais il était important de signaler l'entrée et chacun était sensé la traverser pour rentrer ou sortir. Bien sûr, Eijiro avait transgressé cette règle plus d'une fois.
_____________________________________

C'était encore la matin malgré le rideau de neige qui cachait le soleil depuis l'aurore. Maître Yoshitsune avait convoqué Eijiro dans son pavillon personnel ce qui avait donné l'occasion au garçon d'échapper aux tâches ménagères.
Après avoir récité son poème, Yoshitsune se tourna vers Eijiro :

"Eijiro-kun te voilà. J'aurais une demande. Les kamis m'ont annoncé la venue d'un message important il y déjà une semaine. Pourtant nul messager ne nous est parvenu. Nos moines sont déjà bien occupés, je voudrais que tu fouilles un peu la forêt pour vérifier qu'un messager ne s'est pas perdu.
Si tu dois aller jusqu'au village, n'oublie pas de bien te préparer. La neige ne va pas s'arrêter de si tôt."


Yoshitsune parlait du village de Yamamura; le même nom que le temple. C'était une modeste ville paysanne située plus en aval de la montagne. Il ne devait pas y avoir plus de quatre-vingt habitants, ce qui était déjà très respectable. De temps en temps, les moines y descendaient pour effectuer les rituels religieux qui rythmaient le cours de l'année. Malheureusement à cette époque, les routes de montagne étaient enneigées et il était très difficile de circuler d'un endroit à un autre. Mais Yoshitsune paraissait faire confiance à Eijiro pour s'en sortir. Il s'avança un peu pour faire face à l'étang et reprit :

"Les flocons semblent inquiets. Je n'aime pas ce que cela présage. Ne t'attarde pas dans la forêt."

Comme la majorité du territoire nippon, Yamamura était recouvert par d'épaisses forêts qui s’étendaient sur tout le territoire du Daimyo Saikuru. Seuls les alentours des villages et du château étaient composés de rizières et de champs.
Cela n'aurait normalement pas posé de problème, mais des bêtes sauvages et des esprits malins hantaient ces contrées. Chaque année, des enfants et des adultes disparaissaient dans d'étranges circonstances. Il arrivait que l'on retrouve leur cadavre des semaines, des mois ou des années après. Mais jamais l'on avait retrouvé quelqu'un vivant...

"Ils doivent être en train de déneiger mais n'hésite pas à demander de l'aide à Arata, à Kimitarô ou à Satoru."

Arata était le moine supérieur en second, il assistait Yoshitsune dans la gestion du monastère. C'était quelqu'un de paisible et de réfléchit. Quand Yoshitsune se montrait trop sévère, c'est lui qui venait réconforter Eijiro. Il n'étais pas Shugenja et ne connaissait rien à la magie, mais c'était un grand lettré; Il pouvait réciter de mémoire chaque texte contenu dans le Kyôzô où il passait la plupart de son temps libre.
Kimitarô était le chef des dortoirs. Il s'assurait que chacun effectue ses tâches et que le matériel soit bien remis en place. C'était un ancien paysan. Il était un peu bourru et pas très fin. Mais il était gentil et généreux.
Enfin Satoru n'avait pas vraiment de titre, mais tous les moines le reconnaissaient comme le cuisinier en chef. Il gérait aussi la gestion des provisions.

Yamamura-ji était un endroit plutôt paisible, presque ennuyeux. Les journées étaient organisées après une précision d'horloger. Le temple était plutôt loin des grandes villes et les conflits ne parvenaient pas souvent jusqu'ici. En conséquence, malgré leur divinité guerrière, les moines se consacraient uniquement à la lecture, à la méditation et à l'entretien du temple.
La dernière fois qu'Eijiro avait tenu une épée remontait à son enfance dans la cour du château de son père. Il avait eu le temps de recevoir un semblant d'éducation militaire et d'étiquette. Mais en dépit de sa volonté de retourner vers la civilisation, il se doutait que cela ne serait pas si facile.

Pour l'instant cependant, on lui avait donné l'occasion de rompre avec la monotonie journalière, et il n'allait pas laisser passer cette chance.
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Quelle aubaine, que cette mission inattendue, en effet!

C'était peut-être l'occasion qu'Eijiro attendait depuis de longs mois en se comportant désormais sans écart. Sa conduite devenue irréprochable payait donc enfin?... Enfin! Il allait pouvoir quitter ce maudit Temple ennuyeux et embrasser la "vraie" vie! Et n'y jamais revenir!... Car, en surplus d'offrir au jeune Shugenja une voie de sortie officielle, cette mission lui permettrait éventuellement de "disparaître" de façon durable, sans que le Temple ne suppose trop vite sa désertion : Hommes et enfants ne disparaissaient-ils pas chaque année dans ces contrées mal famées? Au bout d'un temps, lorsqu'il ne serait toujours point revenu en Yamamura-Ji, l'on se dirait sans doute qu'un malheur semblable se serait abattu sur lui...
*"Les flocons vous semblent inquietants", Sensei?... Ha ha! A moi il me semblent au contraire particulièrement accueillants, promesses d'un avenir de liberté!*

Ces quelques pensées retorses, Eijiro tâcha néanmoins de les brider tant qu'il fut en présence de Yoshitsune, d'y songer le moins possible. Car le maître, dans son agaçante sagesse, était peut-être homme à savoir lire dans les plus infimes expressions de ses apprentis... Ainsi, face à ce dernier, le jeune Shugenja se concentra t-il à garder l'attitude qui se devait. Eijiro le salua avec le respect qui lui était dû:

-Il sera fait comme vous le demandez, Yoshitsune Sensei. Votre confiance m'honore. Je vais tout de suite me préparer à ce voyage, et je partirai dès que possible remplir ma mission.

Conservant un maintien honnête et austère, Eijiro prit ensuite congé du Maître pour se rendre directement à la Sanmon, où Arata, Kimitarô et Satoru devaient être occupés à déneiger.
Eijiro les salua, et, se saisissant d'un outil, commença à les y aider.
Ce faisant, il dit:

- Senpai, Yoshitsune Sensei m'a chargé d'une mission. Je dois partir fouiller la forêt pour y retrouver un messager qui ne s'est pas présenté au Temple. Je pense bon de me mettre en route le plus tôt possible, mais avant cela il me faudrait sans doute m'équiper de vivres et de matériels.

Continuant de déneiger aux côtés des trois hommes, Eijiro ne développa pas plus. Sa demande était implicite. En surplus de rations de voyage, il espérait obtenir couverture, vêtements chauds - et notamment des bottes fourrées, en remplacement de ses Geta - mais aussi des armes plus conséquentes que son Tanto - dont un arc? - et, qui savait? Peut-être une monture?...

*Les larmes versées
Sur ma couche solitaire
Ont enfin payées :
Ma peine est commuée,
A moi va s'offrir la vie...

En voilà un autre, de Waka, Maître!*


Songeant cela, impertinent et excité, Eijiro restait au contraire tout à fait sérieux, en attente des réponses de ses aînés.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

Les trois hommes se trouvaient effectivement près de la Sanmon. Ils utilisaient de long râteaux de bois blanc avec lesquels il étaient en train de déblayer la neige accumulée pendant la nuit. Le tâche semblait fastidieuse et ils transpiraient tous abondamment. A travers leur bure noire de moine jinto, la vapeur de leur efforts s'envolait dans l'air frais du matin et formait un curieux nuage opaque autour d'eux.

"Eijiro, viens donc aider à déblayer !" lança Kimitarô qui l'avait repéré en premier. Ce à quoi Eijiro répondit en expliquant la mission que maître Yoshitsune lui avait confié.

"Laisse-le tranquille, tu sais qu'il n'aime pas faire les corvées." continua Arata. "Pour une fois qu'il peut sortir se dégourdir les jambes."

Arata comprenait vraiment bien le jeune homme. Tout en parlant, il gardait ce sourire bienveillant qui lui avait gagné l'appréciation de tous les autres moines. Il posa son râteau sur le côté, puis il accompagna Eijiro aux entrepôts du bâtiment commun du Sôbô. Les deux hommes, en passant devant le Kondô et de la statue du Kami s’inclinèrent légèrement avec respect.
Tu obtiens :

Des chaussures rembourrées en fourrure
Deux rations de fruits secs et de noix
Une couverture
Des vêtements de moine chauds (noirs)
Un sac à dos en tissu

Eijiro pu se servir dans les réserves du monastère. Comme c'était un endroit paisible, il n'y avait pas d'armes. De plus, le vœu de pauvreté des moines les empêchaient de posséder des écuries et des chevaux. De toute façon, ceux-ci n'étaient pas très utiles aussi haut dans la montagne car la plupart des chemins étaient impraticables. Après cela, il retourna au portail d'entrée pour partir. Il n'y avait qu'un seul chemin qui menait vers le village de la vallée. En le suivant sans s'arrêter, il arriverait à Yamamura tard dans la soirée.

Au bout de trois bonnes heures de marche, Eijiro arriva devant le torii de pierre qui annonçait l'entrée d'un lieu sacré. En l'occurrence, celui-ci indiquait l'entrée de la montagne. De nombreux lieux naturels disséminés dans tout le Nippon étaient considérés comme sacrés. Souvent parce qu'une divinité ou un être céleste y habitait, mais parfois pour d'autres raisons comme un événement historique particulièrement important qui s'y était déroulé. Dans le cas de la montagne, on racontait qu'un Grand dragon mizuchi en avait fait son repère. Les dragons étaient craints par la population nippone mais aussi extrêmement révérés. C'était des êtres puissants qui pouvaient influencer sur la pluie et l'eau sous toute ses formes. On les priait avec dévotion, en particulier durant les périodes de sécheresse. A l'image des Kirin, ils avaient acquis au fil des siècles une réputation presque divine. En temps de guerre, certains grands daimyô particulièrement dignes s'étaient vu offrir les services d'un dragon mizuchi. En revanche, jamais personne n'avait pu en monter un au combat. La puissance destructrice de la bête à elle seule suffisait de toute façon largement à mettre les armées ennemies en déroute. Quant à Eijiro, il n'avait jamais entendu ou vu les traces d'un dragon dans la montagne en dépit des nombreuses fois où il avait vagabondé dans la forêt. Pour le moment, tout cela restait des rumeurs et des croyances infondées.

Une petite esplanade de pierre et une lanterne éteinte précédaient le portail mystique pour permettre aux voyageurs de se reposer. A cette altitude, il y avait moins de neige. Un brouillard à la fois paisible et inquiétant s'était couché sur le flanc du mont comme un voile pudique de brumes blanches.
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Le jeune homme n'eut pas le temps de s’émerveiller devant la beauté silencieuse des lieux car il entendit un râle humain venant du bord de la route. Un homme était allongé sur le sol, un poignard enfoncé dans son flanc. Il avait les yeux vitreux et l'air pâle. Depuis combien de temps gisait-il là ? Bien trop longtemps. C'était un miracle qu'il soit encore en vie. A la vue d'Eijiro, sa bouche articula un appel à l'aide désespéré mais il tomba dans l'inconscience avant d'avoir pu prononcer un son. Eijiro se précipita à son secours. Heureusement, le pauvre était encore en vie. Il respirait très faiblement et son pouls était à peine perceptible. Eijiro se demanda qui pouvait bien en vouloir à un messager, car c'était manifestement l'homme que Yoshitsune attendait. Il ne portait aucun signe distinctif des gens de haute extraction. Il ne portait que de simples vêtements bleus profonds assortis d'un manteau de paille, des bottes de marches usées et un sandogasa, un chapeau en herbe de forme ronde et légèrement conique.
"C'est votre ami ?"
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A quelques mètres d'Eijiro sur un surplomb de roches grises couvertes de mousse, une apparition presque irréelle s'était produite entre les hauts cèdres millénaires. Une noble dame à la peau d'albâtre parfaite et portant en kimono brodé de rouge et d'or était apparue soudainement sans qu'Eijiro l'ait vu venir ! Elle était pieds nus sur la pierre humide. Dans sa main droite, elle portait un étrange masque blanc en forme de tête de renard, et dans un main gauche un petit bâtonnet de fer noir d'une trentaine de centimètres de long.
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Non mais j'avais rp que je me mettais à pelleter de moi-même avant tout :cry: :lol:
Le matin, au Temple:

Et voilà qu'il se faisait déjà tancer par Kimitarô avant même d'avoir eu le temps de prendre une pelle... Alors qu'il allait le faire de lui-même!... Quel mouken', ce paysan en chef!
Ceci étant, c'était vrai qu'Eijiro, même si sa conduite s'était amélioré ces derniers temps, tâchaient quand même d'éviter régulièrement les corvées.
Et Arata l'avait bien compris... Arata, c'était quelqu'un qu'Eijiro appréciait, peut-être même le seul qu'il respectait vraiment en Yamamura-Ji.

-Je vous remercie de votre compréhension, Arata Sama.

Sans plus de mondanité, Eijiro le suivit et se fit donner son matériel de voyage.
*Pfeuh! C'est tout ce qu'il y a dans les réserves? Bande de Toboshii !!*
Qui voudrait passer sa vie dans un endroit si dénué? Sans plaisirs ni luxe?... Pas Eijiro en tout cas! Pas le fils de riche Daymio qu'il était!
Il prit donc le peu qu'il pouvait, et, saluant Arata avec gratitude, s'en fut (enfin!) de Yamamura-Ji.
Et il n'y reviendrait pas!

Trois bonnes heures de marche plus tard:
Habitué aux privations, Eijiro retardait le moment de manger ses premiers fruits secs. Il s'arrêta un bref instant devant le Torii de la montagne du Grand Dragon Mizuchi. Et eut un soupir blasé:
*Comme s'il y avait vraiment un dragon là haut!... C'est bien de rêver, les paysans, continuez!*
C'était paradoxal, mais pour avoir été forcé de "croire", Eijiro aimait à dénigrer les croyances.

Un grognement moribond attira son attention...
*Kuso! C'est quoi ça?*
Un homme était allongé sur le sol, un poignard enfoncé dans son flanc... Le messager de Yoshitsune?... Eijiro vérifia promptement que le blessé était encore en vie (mais pour combien de temps?) et inspecta les alentours avec nervosité. Qui lui avait planté cette lame entre les côtes? Ne devrait-il pas s'en aller tout de suite pour ne pas risquer aussi de se faire agresser? Après tout c'était son objectif, partir, sans se soucier de sa mission... Mais... si ce fichu corps était retrouvé si près du chemin, l'on penserait sans nul doute qu'Eijiro l'avait lui aussi vu, ce ne serait pas bon!... Et puis, Kuso! Quand même, pouvait-il le laisser à son sort funeste sans rien faire? Eijiro n'était pas précisément une âme charitable, mais là, le laisser comme ça, c'était digne du plus misérable des Kuzu...
*Bachiatari! Tu ne pouvais pas aller crever ailleurs que sur ma route!?*

Contre toute attente, une joli voix interrompit son début de panique. Eijiro se retourna, et resta un instant stupéfait, face à l'auteur de ces mots, une noble et élégante dame...
*Par les Sept Fortunes! Que fais cette superbe bijo ici?*
Un sourire bête se peignit un instant sur les traits de l'apprenti shugenja, pour aussitôt être remplacé par une expression plus dubitative... et quelque peu méfiante.
N'y avait-il pas comme une mystérieuse impression de danger qui émanait de cette femme pieds nues? Ce n'était pas normal qu'elle soit soudain là, sans même qu'il l'aie entendue arriver...

-Hem... Non, je ne le connais pas, répondit-il finalement, dans une moue incrédule.
Il salua la dame:
-Je suis... heu... Kimitarô Arata... Hajimemashite, Bijo San.

Pourquoi avait-il donné un faux nom (le premier qui lui était venu, inspiré de ceux des membres du Temple)? Eijiro ne le savait pas vraiment. C'était comme un réflexe...

Mi figue mi raison face à cette jolie mais énigmatique apparition, entre enchantement et méfiance, il attendit qu'elle se présente à son tour.
J'espère que mes quelques mots japonais ne te dérangent pas, même s'ils sont sans doute mal employés ( et peut-être bizarre, au milieu d'un texte en français?) ça m'a amusé et je trouve que ça donne un peu d'authenticité...
N'hésite pas à me donner ton avis. :)
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 18 mars 2016, 17:59, modifié 1 fois.
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"Sasarindō, les feuilles de bambou et les fleurs de gentiane." Mon du Daymio Saikuru Akira Sama.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

La dame sourit devant la méfiance que montrait Eijiro. Comme pour le taquiner, elle s'avança un peu. Ses mouvements étaient subtiles, presque imperceptibles. La soie légère de sa tenue dansa dans l'air froid alors que les motifs brodés de feuilles d'érables et de susuki semblaient s'animer d'une vie propre. Elle avait la grâce des ces grandes geishas de Hyûdo et le kimono était assurément de haute qualité. Pourtant, ces symboles d'automne étaient bien déplacés pour la saison. Aucune geisha digne de ce nom n'aurait pu porter un tel vêtement sans se couvrir de honte. La tradition et les rites étaient sans appel : l'érable et le susuki faisaient parti des Aki no nana kusa. C'était des plantes d'automne et il ne convenait pas de les porter en dehors de cette période sans manquer cruellement à l'étiquette.

"Saikuru Eijiro-kun c'est bien cela ? Kochira koso, hajimemashite."

Elle rit. Un rire cristallin et moqueur aussi pur que maîtrisé, comme si elle venait d'entendre le trait d'esprit du siècle. Puis, sans raison, elle leva son masque devant son visage. L'espace d'un instant, Eijiro crut voir ses pupilles de rétrécir à la manière d'un chat. En un clignement d’œil, ce fut terminé et il ne vit plus que le marron profond de deux yeux totalement humain à travers les orifices sculptés du omen.

"Votre non-ami se meurt. Le lait-de-la-nuit lui ronge les veines. D'ici une demi-journée, son dernier souffle quittera son corps."
Test de connaissances :
Test très difficile, malus de -3

Obtenu -> 20 (échec critique).
Cela ne paraissait lui faire ni chaud ni froid. La dame se contentait simplement de regarder alternativement Eijiro, puis le messager étendu sur le sol. Elle ne semblait pas prête à agir et pas plus décidée à dire son nom. Au moins ne paraissait-elle pas dangereuse, à défaut d'être (très) mystérieuse.

"Désormais, deux choix s'offrent à vous, Saikuru no Eijiro-san. Retrouver l'homme qui lui a fait ça, tant que c'est encore possible, et retrouver le message. Je peux le traquer. Ou ramener votre non-ami au temple et le soigner. Je peux le guérir."

Elle était toujours masquée mais ne souriait plus. Pour une raison inconnue, Eijiro avait l'impression d'être devant un choix dont les tenants et les aboutissants le dépassaient totalement. Quelle étrange sensation que de décider sans rien contrôler. Autour de lui, le silence des bois embrumés se faisait plus pesant. Pas le moindre bruit. Même le pinson farceur s'était tu. Un vent hostile et glacial souffla à travers les pins comme pour rappeler à Eijiro qu'il se trouvait en terrain sauvage.
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Alors qu'Eijiro commençait à se laisser charmer, dans l'approche sensuelle de l'étrange Geisha, son esprit digressant sur les couleurs saisonnières erronées du kimono qui entourait ses jolies formes, les mots de la belle lui refirent mettre pied sur terre... Ou plutôt, le sol lui sembla se dérober sous lui...
Il tituba, reculant de quelques pas:

-Vous connaissez mon vrai nom? Comment?

Il secoua la tête pour reprendre ses esprits. Avait-il déjà baguenaudé avec cette Geisha au village, lors d'une de ses fugue passée?... Non, elle ne lui disait rien... Jamais il n'avait payé de Geisha si belle... Jamais il n'en avait vue.

Les derniers mots de la Dame "d'automne" achevèrent de plonger le jeune shugenja fuyard dans le trouble.
*Du lait de nuit? C'est quoi, un genre de poison?*
Quant à l'ultime délire sur les deux choix qui s'offraient à lui d'après elle, qu'est-ce que cela voulait dire? Cette femme était-elle donc une sorte de magicienne? Un être dont les pouvoirs lui permettaient de ramener un mourant à la vie, ou de retrouver un fuyard où qu'il fût?
*Mhmm... Magicienne. Non. Ou alors elle maîtrise vraiment bien son jeu de scène...*
C'était sans doute crédule de sa part, mais Eijiroi pensait en vérité être en face d'un Kami mineur... Ou d'un Oni.
Si sa supposition était exacte, il espérait qu'il s'agirait du premier.
Entre son jeu de "masque", son attitude si détachée, presque inhumaine, et ses pieds nues en hiver, cette superbe créature ne donnait en rien l'impression à Eijiro d'être du même monde que lui... Était-ce si idiot de penser cela? Divaguait-il, impressionné et nerveux, ou au contraire, devait-il se fier à ces perceptions instinctives?

Toujours étant qu'il devait maintenant répondre quelque chose.

-Hem. Oui, pardon... Je me nomme en effet Saikuru Eijiro... Je ne sais pas pourquoi j'ai dit un autre nom.
*Son nom! Elle avait deviné son nom, c'est vrai! C'était pas humain!*
Il tâcha de garder néanmoins son calme.

-Je dois choisir entre la vie de cet homme, ou sa vengeance, c'est bien cela?
Fausse question. Il enchaîna, essayant de garder pied: ... Si vous en êtes vraiment capable, je vais vous demander de le soigner en ce cas... Car retrouver son assassin, ce serait toujours possible. Mais lui, le sauver, je ne le pourrais pas sans vous, Bijo Sama...

Quant au message, peut-être le blessé le saurait-il, si par miracle cette drôle de Geisha le ranimait?
En même temps que cette pensée lui venait, Eijiro se demanda pourquoi il s'en faisait pour cela... Ne voulait-il pas partir et laisser les affaires du Temple derrière lui?... Il fallait croire que sa situation présente était si étrange qu'il en avait perdu ses fondements...
Il secoua de nouveau la tête, avant de regarder poliment la femme, puis le corps sanglant:

-Le sauverez vous, Bijo Sama?

Il tremblait comme une feuille d'érable en automne...
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 21 mars 2016, 20:53, modifié 2 fois.
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"Sasarindō, les feuilles de bambou et les fleurs de gentiane." Mon du Daymio Saikuru Akira Sama.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

La dame d'automne retrouva son sourire enjôleur. Une étincelle de malice passa brièvement dans ses yeux. Pourtant cette fois, elle paraissait sincère. Son attitude n'avait pas changé. Elle restait toujours distante et contrôlée. Mais elle dégageait une impression de douceur silencieuse. Eijiro avait même l'impression que l'atmosphère s'était légèrement réchauffée.
"Sont-ce des larmes versées
Par les oies sauvages qui
Passent en criant
Cette rosée sur les lespédèzes
De la demeure où je languis ?"
Elle rit encore une fois. Elle avait prononcé ce poème comme un cadeau. L'avait-elle composée elle-même ? Eijiro ne le saurait sans doute jamais. Mais il avait la certitude qu'il ne l'entendrait plus. Contrairement au waka de ce matin de maître Yoshitsune, celui-ci était un poème d'automne auquel les oies faisaient clairement référence. Ce n'était pas interdit de réciter des poèmes en dehors des saisons consacrées. Mais dans ce décors de neige, de brume et de froid qui les entourait, c'était certainement très étrange.

Enfin, la dame d'automne sans prononcer aucun autre mot s'en retourna, et Eijiro, comme paralysé, la regarda disparaître à travers les pins nébuleux. Il l'attendit ainsi pendant trois fois dix minutes, sans savoir si elle reviendrait jamais un jour. Il resta donc seul dans la montagne avec un homme mourant pour seule compagnie. Le quatrième cycle temporel n'avait pas commencé lorsqu'elle revint, toujours pieds nus, le visage masqué et la démarche sereine. Elle avait dans ses mains, un bouquet d'herbes fraîches et de bruyères en fleur. Elle les déposa sur le flanc du blessé après avoir délicatement enlevé le couteau, puis elle se mit à réciter une sourde incantation.
Test de conscience de la magie :

Obtenu -> 8 (réussite).

Grâce au court entraînement magique qu'Eijiro avait reçu au temple, il put sentir le souffle cabalistique du monde se concentrer dans les paumes de la dame qu'elle apposa sur la plaie. Pourtant, quelque chose le perturbait; le sort possédait une sorte de réminiscence inconnue qu'il n'arrivait pas à cerner. La dame d'automne était en train d'incanter un charme, c'était certain. Mais ce n'était pas la même magie qu'on lui avait enseigné.
Malgré cela, la blessure du messager se referma à vu d’œil tandis que les végétaux se tentaient d'une couleur violacée agressive et flétrissaient sur place. A la fin du processus, la dame les saisit et les jeta au loin. Le souffle de l'homme était devenu plus léger. Il n'avait toujours pas repris conscience, mais son visage exprimait désormais une paix tranquille.

"Il ne reprendra pas connaissance avant quelques jours, mais le voilà sauvé. Quand il sera réveillé, il faudra lui faire boire une décoction de thé vert, de jasmin séché, de grains de coriandre et de cannelle tous les matins et soirs pendant une semaine pour que son corps élimine le reste de la toxine."

Elle ne voulait pas le montrer, mais d'imperceptibles plis de son visage montrait que la dame était fatiguée. Elle recula un peu pour laisser la place à Eijiro et s'adossa contre la lanterne de pierre. Elle ne semblait pas prête de partir. Au contraire, elle regardait le jeune shugenja d'un œil bienveillant et attendit.
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Elle avait récité son poème, puis ri. Son rire était enchanteur. Elle était belle. Eijiro en fut totalement ensorcelé... Au delà même des apparences, il trouvait délicieusement magnifique cette façon d'être à contre courant des attentes. Pieds nus dans le froid. En Automne alors que l'on était en hiver...
Lui-même n'avait-il pas quelque chose de semblable?... Il voulait devenir seigneur alors qu'il était moine. S'amuser et profiter alors qu'il devait devenir sage et austère... Il voulait être l'Eté alors que l'on avait voulu qu'il soit l'Hiver...

Cependant, elle lui fichait tout de même un peu la frousse, cette drôle de Dame...
Il avait beau essayer de se tancer intérieurement, de se moquer de lui même - *Allons bon! Tu as peur d'une femme, Eijiro? Toi?* - quand même, elle n'était pas "normale"...
Une autre voix lui répondait dans sa tête:
*Et si c'était un fantôme? L'Esprit qui a perdu tant d'hommes et d'enfants dans cette forêt maudite?*

Alors qu'elle partit dans les bois, pour n'en revenir que bien plus tard, Eijiro attendit néanmoins. Sa fascination l'emportait sur sa peur.
Patientant, il tâcha même de commencer un petit feu... Si tant est qu'il y parvint grâce à la lanterne dans cet envirronnement humide...

Quoiqu'il en fut, Elle revint.
Dubitatif, Eijiro observa les soins qu'elle prodigua au mourant... C'était de la Magie inconnue... Mais efficace. Bientôt le messager retrouva le souffle d'un vivant.
Les mots de la femme firent reprendre ses esprits au jeune Shugenja:
*Hein? Donner du thé médicinal à cet inconnu pendant une semaine? Hé, non, Kuso! Je n'ai pas que ça à faire moi! je m'échappais, là, je m'enfuyais! J'ai pas le temps!*
Respectant la fatigue apparente de la belle, il ne dit pourtant rien de ces pensées dans l'immédiat.

L'admirant du coin de l'oeil - elle l'intéressait tellement plus que ce Baka de messager blessé! - Eijiro continua de s'escrimer pour faire partir son feu à l'aide la lanterne.
Ce faisant, après un temps, il dit:

-Je ne pourrais pas rester une semaine à lui donner du thé.

Puis:

-Vous êtes une Dame vraiment très étrange, Bijo Sama. Permettez que je vous remercie pour lui de l'avoir sauvé...
Qui êtes vous? Que faites vous ici? où habitez vous?

Vague sourire:
-Quelque chose me dit que vous ne me répondrez pas.

Eijiro était de moins en moins sur ses gardes.
Et de plus en plus charmé par cette incroyable Dame d'Automne.
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 04 avr. 2016, 21:41, modifié 1 fois.
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[MJ] Loec
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par [MJ] Loec »

Eijiro tente d'allumer un feu (sous l'HAB) :

Obtenu -> 10 (échec), 11(échec), 20 (échec critique). Tu renverses tout le petit bois que tu avais rassemblé dans une flaque ce qui le rend inutilisable.
Elle lui rendit son sourire et se redressa pour répondre :

"Vous vous décidez enfin à le demander. Ce n'est pas prudent de faire ainsi confiance à un inconnu. Surtout dans un endroit situé aussi profondément dans la montagne qu'ici... Les moines ne vous l'ont pas appris ?" dit-elle, enjouée. Son ton n'était pas réprobateur ou sentencieux; elle ne faisait que constater un fait.

"Les humains m'ont donné beaucoup de noms au fil des siècles. Pour certains je suis Kistune, pour d'autres Kitsune-onna, Yamamura no Yôkai, Esprit de l'automne ou simplement Renarde. Il y a très longtemps, quelqu'un m'appelait Akiko..."

Son air était soudainement devenu nostalgique. Ses yeux se perdaient dans un passé lointain qu'Eijiro ne pouvait qu'imaginer. Elle se reprit rapidement après un bref moment de silence.

"Veuillez m'excusez, je m'égare. Trop de temps passé dans les hauteurs de cette morne montagne ont du m'affecter plus que je ne le pensais. Si je suis sortie de cette torpeur qui étreint parfois les membres âgés de ma race, c'est pour vous, Eijiro Saikuru. Je me languis dans ma retraite solitaire.
Vous observer au monastère ces trois dernières années a été distrayant. Mais je crois que le moment est venu pour moi aussi. J'ai passé trop de temps loin des bruits du monde. Aussi, si vous le permettez, j'aimerais parcourir un peu de chemin en votre compagnie. Vous serez mon escorte. Je serai votre amie. Vous êtes encore jeune et je redécouvrirai le monde à vos côtés. En échange, je pourrais vous apprendre à courtiser une femme de manière plus... subtile, que ce que j'ai pu voir pendant vos escapades à Yamamura. Qu'en dites-vous ?!"


Elle lui adressa un clin d’œil malicieux. Elle avait enlevé son masque. Son visage souriant avait les traits parfaits d'une femme d'âge à peine mûr. On avait du mal à croire qu'elle soit aussi âgée qu'elle le prétendait. Pourtant quelque chose disait à Eijiro que tout était vrai.
Le messager était toujours étendu inerte sur le sol. Elle ne paraissait pas vraiment s'en soucier.
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Saikuru Eijiro
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Re: [Eijiro] Mukashi Mukashi Aru Tokoro Ni

Message par Saikuru Eijiro »

Navré du retard, grosse semaine, je reste très motivé... très très. encore plus, même... Merci Loec Sama :)
Eijiro ne se souciait pas non plus du blessé. Plus du tout. Il n'avait d'yeux que pour la belle "renarde".

*Fichu feu! Il me faudrait un aide de camp! Ne suis pas le fils du Daymio Saikuru!?... (ou alors j'aurais peut-être dû plus écouter mon Maître quant au sortilège de flamme?)*

Peu après cet échec, lorsque la Dame d'Automne s'était présentée, le jeune shugenja, toujours mélangé de crainte et d'admiration, en avait tout oublié de ses vains essais ignés, et réfléchi à une nouvelle façon de nommer cette incroyable personne:
*Kitsune Sama?... Yamamura Sama?... Esprit de l'Automne?... Renarde?... Akiko Sama?...* Elle avait beaucoup de noms... *Migoto Sama, au lieu de "Bijo Sama"?*
Avoir de telles pensées détendait Eijiro, pour palier à son intense impression d'être face à un être qui le dépassait, qui l'intimidait si terriblement...

C'était un "esprit", un "Yôkai", absolument pas une femme ordinaire. Il n'était pas besoin d'être féru ni expert en folklore pour s'en rendre compte... (Elle avait plusieurs siècles?!)
Sans doute Yoshitsune Sensei aurait su de qui il s'agissait exactement, qui pouvait être cette "renarde". Mais Eijiro, lui, ne s'était jamais intéressé aux légendes nippones, et donc n'y connaissait rien.
Quoiqu'il en fût, il n'en restait pas moins impressionné, au contraire!... Et surtout charmé!
*Par les 7 Fortunes! Quelle merveille que cette femme-esprit!*
Mais Eijiro devait tâcher de réprimer toutes pensées salaces - cette femme dans sa couche, mhmmm! - car qui savait? Et si elle pouvait lire dans ses pensées!?

Toute ces considérations, écloses durant un bref instant, furent presque intégralement balayées lorsque la "renarde" lui proposa de cheminer désormais avec lui (et de lui apprendre à mieux courtiser...)
*hein? Un "Esprit" comme elle veut rester avec moi?...*
Quelque chose s'ajouta à sa crainte et son admiration béate. Quelque chose qui s'apparentait à de la fierté, à de l'égocentrisme...
*Je suis le fils du Daymio... C'est vrai que mon destin ne doit pas être celui du commun.*

Ces atermoiements intérieurs, troubles en Eijiro, lui firent répondre un peu en retard à l'ultime question de la Dame:

-Hem, oui bien sûr, cela sera un grand honneur que de voyager avec vous et de vous avoir comme amie... hem.. Migoto Sama...
Il avait opté pour la dénomination flatteuse et exagérée. Tâchant de contrôler ses émois, il poursuivit:
-Tout comme d'apprendre tout ce que vous me ferez la distinction de m'enseigner.

-Je ne sais si je serai une escorte efficace. Je n'ai que mon Tanto et quelques sortilèges mineurs... Mais soyez sûre que je mourrai plutôt que de vous laisser être en danger.


Eijiro souriait bêtement. *Par tous les Kamis! Lui, voyager avec ELLE?*
Il rajouta néanmoins, montrant le corps du messager:

-Mais attendrons-nous une semaine à lui donner du thé, avant de partir tous deux?


Il n'était point besoin d'être un Yôkai pour lire malgré lui sur les traits d'Eijiro son absolue manque d'envie de rester à materner un malade...

*On pourrait le mettre à l'abri, et prévenir le village de son existence lorsque nous y passerons, qu'en dites vous?*

ça c'est ce qu'Eijiro faillit proposer. Mais de peur d'être pris pour un méchant pressé,sans coeur, (ce qu'il était) il se retint, et dit à la place:

-Hem... N'auriez vous pas une méthode supplémentaire pour hâter sa guérison, Migoto Sama? Ou des, hem, "amis renards", qui sauraient s'occuper de lui à notre place?
Modifié en dernier par [MJ] Loec le 04 avr. 2016, 21:41, modifié 1 fois.
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"Sasarindō, les feuilles de bambou et les fleurs de gentiane." Mon du Daymio Saikuru Akira Sama.
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