[EVENT]...le bon grain de l'ivraie

[[MJ] Urizen]

A son retour sur le Wilhelm III, Matthias Altdorfer avait fait part de sa satisfaction à Holswig-Haagen. Il avait trouvé les ingrédients nécessaires pour préparer ses drogues et, comme entendu, s’était immédiatement mis au travail.

Béatrix aussi était revenue à bord, plus tard, en début de soirée, et avait croisé le regard réprobateur de Holswig-Haagen. En meneur d'homme patenté, le capitaine-mercenaire se méfiait des éléments incontrôlables et, malgré les talents évidents que la jeune femme avait su démontrer, il se fustigeait de s'être trompé dans son choix. Toutefois, selon ses dires, elle n'avait pas perdu son temps en vain batifolage avec le garde en faction à l'ambassade impériale. Ainsi donc, ce bougre de nain croupissait dans les soubassements de l’ancien donjon de la forteresse. L'information était primordiale quant à la réussite de leur entreprise...mais le mercenaire sigmarite connaissait les forfanteries de ce genre de troufion qui cherchait juste, de la sorte, à impressionner les jeunes filles.

**********************************

Test de fabrication de drogue
INT de Matthias Altdorfer = 12 + fabrication de drogue nv2 = 14
Résultat du lancer de dé = 11 -> succès

Il n'avait fallu que 3 jours au médecin d'Altdorf pour confectionner sa potion. Le résultat noirâtre, équivalant à 2 doses, était contenu dans le fond d'une flasque en verre que le médecin présenta avec fierté au capitaine-mercenaire !

**********************************

19 Sommerzeit, Copher

Le Wilhelm III quittait le port de Copher pour aller mouiller dans une petite rade où se trouvait le phare de la ville. Comme prévu, Kaepernick avait obtenu une petite embarcation à rames grâce à laquelle la mission rejoindrait le navire. Il avait aussi dépensé quelques couronnes d'or pour qu'une bande de mendiants soit disposée sur leur trajet de retour jusqu’à la dite embarcation afin de retarder une éventuelle troupe d'hommes en armes lancée à leur trousse. L'opération aurait lieu cette nuit ! Holswig-Haagen, le sergent Kampffart, Kaepernick, Olricssen et Knut étaient fin prêts. En plus, aucun ne désespérait de se voir rejoindre par l'engingneur nain.

Adossé au mât de misaine, les pensées du capitaine-mercenaire semblaient se consumer dans le flamboiement du coucher de soleil.



" Comment-être sur qu'il ne s'agit pas d'un traquenard...comment pouvons-nous avoir confiance Herr Ernst...? "

Le plan était noirci d'une épaisse ombre crépusculaire et le mercenaire avait appris à se méfier de tout ce dont il ne pouvait lui-même s'assurer.

A ses côtés, Maximilian semblait tout autant plongé dans ses pensées.

[[EVENT] Maximilian Ernst]

L'érudit poussa un soupir.

«C'est pourtant simple : nous ne pouvons pas.» répondit-il sans détour, «Figurez-vous que je n'ai pas trop eu le loisir de demander le curriculum vitae des types qui m'ont trainé de force devant cet homme.»

Maximilian avait en effet décidé de modifier légèrement la façon dont s'était passé la rencontre. Cela lui permettait de ne pas se mouiller dans cette affaire et de continuer à passer pour un faible bouquineur inoffensif aux yeux de l'équipage.

«Néanmoins,» reprit-il, «Il faut essayer de considérer la chose en terme de gain.» L'érudit se tourna vers le capitaine-mercenaire, «Notre nouvel ami toucherai sûrement une certaine somme en nous dénonçant, mais si nous partons au-delà des mers et trouvons l'objet de nos recherches dans les jungles, les profits réalisables pourraient être plus grand encore.»

Maximilian baissa la voix en s'approchant, s'adressant à Holswig-Haagen sur le ton du secret :

«Les récompenses qui nous tendent les bras là-bas sont potentiellement gigantesque : de l'or, des objets ésotériques, des esclaves et les secrets mêmes des Dieux attendent ceux qui ont le courage d'aller les chercher.» Il se recula. Était-ce la lueur de l'avidité qui s'était allumé dans le regard du capitaine-mercenaire l'espace d'un bref instant ? «Nous ne pouvons certes pas faire confiance à cet homme, mais soyez certain qu'il a compris que son intérêt se trouve au même endroit que le notre…»

[[EVENT] Matthias Altdorfer]

Trois jours, il n’avait fallu que trois jours à ce médecin pour réussir une potion d’une telle complexité. Elle devait endormir assez profondément et assez rapidement sans pour autant causer la mort et tout ceci en prenant en compte que la personne qui l’administrerait ne connaitrait probablement rien en dosage médical.

Il avait passé tous ces derniers jours à infuser, distiller, concasser, mélanger, extraire l’essence même de toutes les plantes afin de ne garder que les effets qu’il voulait conserver. Il les associait comme un artiste associe les couleurs par petites touches, il les faisait se répondre comme un chef d’orchestre fait répondre le timbre des cuivres à la chaleur des bois de ses musiciens. Matthias était un artiste, mais peu de personne s’en rendrait compte, ils ne verraient que l’accomplissement de leur plan, et peut être la rapidité du travail du petit médecin discret.

Son atelier était dans un état désastreux, des fioles étaient négligemment mises dans un coin en attente de nettoyage, les tubes et bouchons encrassés s’accumulaient eux aussi. Il était certain qu’une fois que Matthias s’en serait rendu compte il n’aurait d’autre idée en tête que de tout nettoyer du sol au plafond et passerait certainement autant de jours enfermé dans ses quartiers à nettoyer soigneusement chaque flacon et chaque tube de fond en comble avant de les ranger, selon ses critères, sur ses étagères.

Surdosage, sous dosage, un rien pouvait perturber l’efficacité de ce prodige en flacon. Le dosage serait simple afin de permettre à un à n’importe quel analphabète aux instincts grégaires de base d’utiliser ce concentré de science. Cela était vital si Matthias ne voulait pas qu’un homme périsse à cause de ses produits.

_ Voyez, capitaine Holswig , j’ai fait ce qui est humainement possible. Dans ce flacon vous aurez de quoi endormir suffisamment de personnes pour sortir notre… capitaine. Le dosage sera extrêmement simple afin de vous faciliter la tâche durant l’opération à venir. Je ne connais guère les opérations militaires mais j’imagine que vous n’aurez pas le temps de peser et de mesurer les dosages.

Matthias esquissa un très léger sourire, aussi discret que rare, en imaginant un des idiots du capitaine entrain de compter les gouttes : un, deux, trois…euh…y a quoi après trois ?

_ Vous pouvez mélanger la moitié du produit à une outre de vin et l’autre moitié à un tonnelet laissé à disposition pour veiller à ce que personne ne vous surprenne durant la nuit. Il vous suffira de laisser ce petit tonnelet de vin à disposition dans une zone de passage avec quelques godets et vous êtes presque assurés d’être tranquille. Le produit agira rapidement et avec assez de puissance pour vous permettre de faire du bruit, les personnes qui ingèreront le produit s’endormiront en quelques instants comme ivres. D’ailleurs les effets du lendemain ressembleront fortement à une gueule de bois que certains de vos hommes aiment à pratiquer régulièrement. Ce qui me fait d’ailleurs penser qu’il aurait fallu que je me réapprovisionne en bourrache…

Matthias parût alors inquiet ou mal-à-l’aise, il compta sur ses doigts ses réserves de simples pour être sûr qu’il en aurait suffisamment pour arriver jusqu’en Lustrie. Il était redevenu l'homme anxieux et réservé qu'il était la plupart du temps, perdu dans ses pensées et dans la préparation de ses rémèdes.

[[EVENT] Béatrix Rozëntall]

A son retour et même si elle n'en avait rien dit, Beatrix avait bien remarqué le lourd regard plein de reproches que lui avait porté Holswig-Haagen. Il était évident qu'il n'avait pas du tout apprécié son désintérêt vis-à-vis de l'affaire qui occupait l'équipage et les passagers du Wilhelm III et encore moins apprécié sa désinvolte escapade. Ainsi, même lorsqu'elle raconta la conversation qu'elle avait eu avec un des gardes de l'ambassade impériale, Holswig-Haagen n'avait pas desserré les dents. La jeune femme sentait bien qu'elle devait faire quelque chose pour regagner la confiance de celui qui l'avait sortie de sa cellule. Enivrée de liberté depuis, elle avait oublié un peu vite qu'elle devait beaucoup au mercenaire.

*Je vais devoir faire amande honorable et montrer ma reconnaissance.*

Ainsi, après avoir boudé quelques temps dans ses quartiers, l'élémentaliste se décida à s'entretenir avec Holswig-Haagen. Elle le trouva devisant avec le médecin et n'hésita pas à les interrompre :

- Herr Holswig-Haagen, il faut que nous parlions. Je suis consciente que mon humeur récente est on ne peut plus critiquable et il est évident que je n'ai pas su me montrer digne de la confiance que vous aviez placer en moi. Je vous prie de bien vouloir accepter mes excuses pour cette conduite. Je ne cherche pas à me dédouaner de quoi que ce soit mais vous devez prendre en compte que je n'ai pas l'habitude de tout ceci, elle embrassa d'un large geste du bras la globalité du vaisseau, désignant par là tant l'environnement que les évènements, et mon esprit a sans doute été grisé. Pour autant, vous n'avez pas non plus été tout à fait franc en omettant de nous renseigner plus avant sur notre "capitaine". Vous avez accepté sans sourciller qu'il débarque notre premier capitaine et prenne possession du navire sans nous donner la moindre explication. Vous ne vous êtes pas non plus enquit de notre opinion et, maintenant, vous nous demandez de voler à son secours sans poser de question.
Avouez que c'est un peu cavalier, non ? Si vous nous en disiez un peu plus sur ce nain, peut-être trouveriez-vous un meilleur échos à vos attentes.

Beatrix avait parlé sans laisser le loisir à quiconque de l'interrompre car, malgré tout, son repentir lui avait coûté.

[[MJ] Urizen]

Certes, Holswig-Haagen n'avait jusque là pas eu à étaler les motifs qui l'avaient poussé à accepter cette mission et à dépenser autant d'énergie pour surmonter les problèmes qu'elle avait déjà du rencontrer. Le sigmarite était un mercenaire, un homme d'action motivé par le gain, comme tous ceux qui étaient résolus à s’enrichir en pratiquant la guerre.

Le Wilhelm III avait pris la mer depuis 3 mois et inexorablement, les langues s'étaient déliées, chacun reprenant et donnant plus de couleur encore aux racontages. Ainsi, donc, pensa-t-il, la rumeur de sa prétendue appartenance à la noblesse Reiklandaise avait enflée. Il avait lui-même entendu quelques jours auparavant un bavardage de matelots qui insinuait sa lointaine affiliation à la branche des Holswig-Schliestein dont l'Empereur Karl-Franz était le digne successeur. Il était passé outre, sans sembler relever l’allusion, tendu qu'il était vers la résolution du sauvetage du capitaine nain Dworkin.

Cependant, les suggestions de Maximilian semblaient plus aiguisées qu'un simple rapportage de commérages. Étonné aussi des paroles de celui qu'il pensait jusque là être un homme que seules les préoccupations intellectuelles intéressaient, il le scruta.



" N'est-ce pas des trésors scientifiques que nous allons chercher là-bas Herr Ernst ...? "

Tous les deux savaient pertinemment que la réponse à cette question était lourde de sens. Mais Holswig-Haagen savait-il lui-même ce qu'il allait réellement chercher là-bas...?

L’interruption d’Altdorfer laissa la réponse de Ernst en suspend. Le médecin venait donner là ses dernières recommandations avant que le groupe de sauvetage ne s'élance dans la nuit.

" C’est parfait Herr Altdorfer ! "...dit-il sans retenue. En effet, l’idée du tonneau était excellente. Il ne manquait plus qu'à le faire pénétrer dans la forteresse. Holswig-Haagen pensa évidemment à Béatrix qui semblait avoir quelques accointances avec un des gardes factionnaires de l'ambassade-forteresse.

La voila justement qui venait faire amende honorable sur son comportement. Mais encore une fois, l'impétuosité de sa jeunesse le remettait dans l'embarras ! Le capitaine-mercenaire s’adressa alors à ses 3 interlocuteurs :

" Croyez-moi sur parole, j'ai moi aussi eu à déplorer le brusque départ de Hendricks. Soyez tout autant persuadés que je ne mésestime pas votre opinion au sujet de cette affaire...mais malheureusement, elle n’eut pas beaucoup de poids dans le dilemme qui s’est alors imposé à moi. Les circonstances dans lesquelles Dworkin a fait l’acquisition de ce navire sont pour le moins troubles, évidemment, mais quand bien même il serait le pire des pirates, nous avons désespérément besoin de ce satané nain pour nous emmener là où nous devons aller… "

Holswig-Haagen s’arrêta...il hésita, puis se convainquit. Il devait savoir sur qui il pouvait absolument compter avant d'aller s’exposer aux dangers de cette nuit !

" En Lustrie, nous devrons accoster sur la Côte des Vampires…comment trouverions nous quelqu'un d'autre pour nous y conduire ?! ".

Cette partie côtière de Lustrie était sinistrement connue par tous les marins. Nombreux étaient les équipages qui étaient allés rejoindre les hordes de morts-vivants qu'on disait y pulluler. Il s’empressa de rajouter :

" N'en parlez-pas aux matelots du Wilhelm III ! C'est un ordre ! "

Il ajouta :

" Ceux qui ne pensent pas avoir assez de courage peuvent quitter maintenant le navire et faire l'économie de risquer leur vie dès ce soir...quant aux autres, je leur donne rendez-vous sur le pont, lorsque la nuit sera tombée "

Puis il tourna les talons et alla s'enfermer dans ses appartements.

[[EVENT] Ingmar Olricssen]

Le moment était venu. Le Norscan avait dû attendre trois jours. La science prend bien son temps et l’homme d’action qu’il était n’avait que très peu apprécier ce temps de flottement. Il avait certes profité du moment pour préparer sa sortie, il avait parlé à ses hommes de l’expédition, leur expliquant qu’un seul d’entre eux irait avec lui. Normalement, tous se tournèrent vers Knut, le vieil ami du chef mercenaire. Pourtant, ce n’est pas vers lui que le regard d’Ingmar se posa. Il souhaitait resserrer les liens avec les membres plus récents de son groupe et c’est au « Corbeau » qu’il s’adressa.

Thorkell, c’est toi qui m’accompagneras ce soir. Tu peux préparer tes armes et ton bouclier. Quant aux autres, l’interdiction de descendre à terre demeure toujours, néanmoins j’ai eu la promesse du capitaine-mercenaire que vous seriez dédommagé pour demeurer ici tandis que nous aurons droit à l’action. Je lui ai fait promettre alcool et femme pour vous en cette soirée.

La promesse d’alcool et de charmante compagnie fit son effet sur la troupe qui cria à l’unisson sa joie. Thorkell quant à lui, silencieux comme à son habitude, s’afférait déjà à préparer ses effets personnels. Ingmar profita de ce moment pour s’approcher de Knut, son vieil ami et conseiller et l’invita à le suivre afin de lui parler en privé.

Si je ne t’ai pas choisi mon ami, c’est car j’ai besoin de toi sur le navire pour surveille cette bande de jeune loup. L’alcool que nous a promis le Sigmarite ainsi que les femmes risque d’échauffer un peu les esprits de certains, il faudra que tu veilles sur eux afin d’éviter des ennuis fâcheux. Je ne te dis pas de ne pas profiter de ce cadeau, mais en mon absence, j’ai besoin que tu me seconde envers ces hommes.

Knut sourit au jeune chef Norscan. Plus il le connaissait plus il admirait la sagesse qu’il acquérait avec les années. Il acquiesça sans contrainte à la requête d’Ingmar, avant de retourner auprès de ces camarades. Olricssen quant à lui retourna dans sa cabine récupéra armes et armures. Une fois vêtu, il retrouva Thorkell et se dirigea sur le pont en sa compagnie. Le soleil était sur le point de terminer sa course de l’autre côté de l’horizon, ce qui signifiait que leur mission de sauvetage allait bientôt débuter.

Remarquant Holswig-Haagen en compagnie de la jeune Rozëntal, du scientifique et de l’érudit, il se dirigea vers eux, suivi du « corbeau ». Il n’eut néanmoins pas le temps de rejoindre le petit groupe que le capitaine-mercenaire s’éloigna vers les cabines visiblement troublé. Souhaitant en savoir un peu plus, il se dirigea vers le trio que venait de quitter le Sigmarite et s’adressa poliment à eux.

Holswig-Haagen semblait troublé il y a de cela quelques instants, serait-il possible de savoir pourquoi? Je ne voudrais pas m’embarquer dans une expédition de sauvetage et risquer la vie de mes hommes si ce dernier n’est pas apte pour le faire.

Son regard se posa d’abord sur Matthias Altdorfer, puis sur Béatrix Rosëntall pour finalement observer Maximilian Ernst. Il ne doutait pas un instant que l’un d’entre eux ferait l’effort de lui expliquer la situation, il était après tout l’un des membres important de cette expédition.

[[EVENT] Maximilian Ernst]

«Oh, il n'y a pas besoin de s'inquiéter en ce qui concerne la motivation de notre capitaine-mercenaire, il est tout ce qu'il y a de plus déterminé pour récupérer Dworkin.» Il toussota. «La raison en est fort simple, personne d'autre n'est suffisamment dément pour nous amener là où Holswig-Haagen veut nous faire débarquer en Lustrie : la Côte des Vampires.»

C'était d'ailleurs intéressant de se demander, quand on y pensait, si le Nain ne s'était pas fait prendre délibérément, histoire d'éviter d'aller à la mort dans la jungle, en estimant qu'il serait plus aisé de ne pas mourir dans les geôle de la citadelle. C'était là une question qui méritait très certainement d'être approfondie, en temps utile.

Voyant les regard interrogatif autour de lui, Maximilian se lança dans un exposé impromptu :

«Voyez-vous, en dehors des Désolations du Chaos, il est peu d'environnements dont le caractère hostile puisse rivaliser avec celui des jungles de Lustrie. La majorité de ses terres est couverte d'une jungle primordiale qui grouille de maladies tropicales mortelle, de parasites et de carnivores préhistorique qui tuent et dévorent - et pas forcément dans cet ordre - tout les êtres à sang chaud sur lesquels ils tombent, sans oublier les indigènes, bien sûr. En fait, la Lustrie offre de nombreuses façons de mourir, et chacune d'entre elle est effroyablement douloureuse.» Il s'était tourné tour à tour vers Matthias, puis vers Béatrix, et enfin sur Ingmar pendant qu'il parlait, pour juger de leurs réactions, «Mais je suppose que je ne vous apprend rien.» Il baissa la voix, «Maintenant, les choses prennent une tournure bien plus dangereuse sur cette Côte des Vampires, car en plus de tout les danger précédemment cités, se rajoute des histoires de chants de sirènes attirant les marins vers leur trépas, et l'on dit que leurs cadavres se relèvent des profondeurs marines pour hanter la jungle.»

Maximilian lui-même ne croyait pas entièrement à cette fable, mais il y avait que trop d'histoires s'y rapportant pour être totalement le fait de racontars et d'exagérations de marins ivres…

[[EVENT] Béatrix Rozëntall]

Beatrix avait tenté de garder un minimum de contenance mais l'annonce faite par Holswig-Haagen et la description par Maximilian Ernst de ce qui les attendait en Lustrie l'avaient fait pâlir à vue d'oeil. Son menton tremblotait nerveusement et aucun son ne parvenait à franchir la muraille de ses lèvres hermétiquement closes. La jeune élémentaliste respirait bruyamment par le nez et prenait sur elle pour ne pas fondre en larmes. Ces "morts-vivants" allaient tellement à l'encontre de la nature qu'elle aimait et respectait tant que la jeune femme ne pouvait croire à leur existence. Pourtant les histoires qu'elle avait pu entendre depuis son jeune âge l'avaient toujours tétanisée de terreur. Et aujourd'hui encore, son corps tout entier était pétrifié.

Péniblement, lentement, pas à pas, Beatrix s'en fut vers sa cabine en bredouillant qu'elle devait se préparer.

Une fois loin des regards importuns, elle se mit à sangloter convulsivement comme une enfant en pleine crise de larmes et il lui fallut de nombreuses minutes avant de parvenir à stopper ses pleurs. Petit à petit, elle reprit le contrôle de son corps autant que de son esprit et s'apprêta pour la mission de sauvetage. Elle n'avait plus aucune envie d'y participer mais elle ne pouvait plus reculer désormais sous peine d'être débarquée manu militari par Holswig-Haagen, lui-même.

*Ca vaudrait sans doute mieux que de continuer ce stupide voyage !*

Elle hésita un instant puis se ressaisit. Inspirant profondément, elle quitta ses quartiers prête à rejoindre le pont où devaient sans doute attendre tous les autres à cette heure.

[[EVENT] Matthias Altdorfer]

Matthias écouta avec une attention non feinte le grand académicien, il faut dire qu'il arrivait à se passionner pour des choses aussi extravagantes que les différences morphologiques entre les différentes espèce de drosophiles au sein de l'Empire. Cette question l'avait intéressée un temps, deux mois à vrai dire, le temps d'apprendre tout ce qu'il y avait à savoir. Il avait alors lu tous les ouvrages qu'il avait pu trouver sur le sujet, il avait eu cette lubie après avoir eu une longue conversation avec un scientifique un peu excentrique ( ses travaux n’intéressaient personne) mais passionné et donc... passionnant.
Il buvait les paroles de Maximilian Ernst, il était captivé. L'homme semblait en savoir long sur la Lustrie et ses dangers, peut être en savait il suffisamment sur les plantes pour l'aider à élaborer son herbier.

_ Oui j'ai entendu parler des maladies qui hantent la Lustrie, je me suis grandement documenté sur le sujet avant d'embarquer. Saviez-vous qu'il y avait même une espèce d'humeur ambiante qui favoriserait la prolifération de parasites, enfin c'est ce que les spécialistes supputent, des parasites mangeurs de chair. Aucun remède, sauf la clémence de Shallya pour les corps meurtris. C'est tout bonnement stupéfiant. Les parasites pénétreraient par quelques plaies mal soignées et commenceraient à proliférer en mastiquant les chairs de la victime.

Matthias prit une respiration et s'assura d'avoir l'attention de Maximillian.

_ Vous n'êtes certainement pas sans savoir que le Sanguin, l'une des quatre humeurs, est associé à l'air car tous deux chaud et humide. SI l'on prend en considération le climat Lustrien, extrêmement chaud et extrêmement humide, vous comprenez aisément que le sang s'en trouve fortement bouleversé et donc une source de maladie. Je pense donc que le secret serait dans la juste prescription de saignées régulières en cas d'état fébrile.

Une fois le laïus de Matthias sur ses théories médicales fini, Maximillian poursuivit ses propos. Le médecin vacillait entre scepticisme, incrédulité, questionnement et peur en entendant les nombreux dangers qui régnaient dans cette lointaines contrée.

_ Je dois avouer que le reste m'est totalement inconnu et résonnent à mes oreilles comme des contes de vieilles femmes en mal d'occupations mais venant d'un homme de science tel que vous, j'imagine que c'est ma méconnaissance de la réalité qui me voile les yeux.

Matthias frotta une barbichette totalement inexistante et parla à lui même.

_Des sirènes, des morts qui marchent et qui hantent la jungle... Cela doit être un territoire réellement épouvantable.


Il secoua la tête comme pour effacer les traces d'une telle pensée. Puis sur un ton on ne peut plus officiel il s'adressa à l'érudit.

_ Dîtes moi. j'ai l'intention de compulser dans un même ouvrage un maximum de plantes Lustrienne pour le temple de Shallya. Il s'agirait d'y recenser toutes les plantes que l'on y croise, d'en prendre des échantillons, un pour le livre, les autres pour les étudier ultérieurement. Il faudrait aussi noter l'aspect de la terre, l'environnement où on les trouve en abondance et bien d'autres informations indispensables pour les futures expéditions. Imaginez un instant l'apport d'un tel ouvrage pour la connaissance de l'Empire... Pour la médecine.... Pour nous...

[[MJ] Urizen]

L'embarcation glissait dans la nuit. Roïk et les 3 mercenaires Reiklandais de Holswig-Haagen qui étaient chargés d'attendre leur retour à la barque souhaitèrent bonne chance à leurs camarades. Le petit groupe traversa les ruelles endormies de la médina de Copher jusqu'à l'autre côté de la ville, sur la plage où se trouvait la citadelle D'abd'n Refik.

Par chance, Helmut était encore en faction à l'entrée de l'ambassade pour cette nuit. Béatrix, prétextant être venue lui offrir une outre de bon vin, fit mine de roucouler avec lui. Elle s’enfuit dans la nuit pour rejoindre le groupe avant que le coquin ne réussisse à lui voler un baiser.

Moins de 10 minute plus tard, ce brave Helmut et son camarade, flageolant sur leurs jambes, s'assirent à même le sol, assaillis par une incoercible envie de s'endormir. Maintenant, adossés contre les remparts, les deux gardes dormaient les bras ballants et le menton enfoui dans leur cotte de maille. Les hommes de la mission, dissimulés derrière des rochers, avaient vu trinquer un troisième larron à travers la herse. A n'en point douter, le vieux Franz confortablement installé dans sa guérite devait partager le sort de ses 2 autres collègues.

Holswig-Haagen attendit qu'un large nuage passe devant Mannslieb et Mòrrslieb pour donner le signal d'avancer furtivement jusqu'à la herse d'entrée. Seul le battement des vagues qui venaient se briser sur les rochers, le cri des goélands insomniaques et les ronflements des gardes troublaient le silence qui recouvrait la citadelle.