[Theldasyr] La Larme de Lileath

Les Terres du Sud relient le sud et la terre des morts Khemri et sont principalement composées de marécages et de forêts tropicales. Les habitants des terres du sud sont les Hommes-lézards, les Orques sauvages et les gobelins des forets, et quelques tribus humaines qui sont appelé par les aventuriers hommes sombres, lesquelles vivent en paix avec la nature et semble protégés par les Hommes-lézards. On y retrouve également des colonies pygmées, et les légendaires Amazones.

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[MJ] Le Grand Duc
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[Theldasyr] La Larme de Lileath

Message par [MJ] Le Grand Duc »




Tu regagnes la totalité de tes points de vie.
Deux semaines passèrent. Le quotidien de Theldasyr était rythmé par les sorties en mer sur les élégants vaisseaux racés des Asurs, les exercices martiaux et les entraînements dans la grande cour blanche qui jouxtait la caserne de ses nobles compagnons et les temps de repos, consacrés à la lecture et aux promenades le long des remparts immaculés de la Citadelle, quant le soleil se couchait vers l'Ouest inconnu et embrasait les flots de mille feux. Sous ces latitudes, le climat était clément et les pluies rares, bien que diluviennes quand elles se décidaient à tomber. La plupart du temps, les rayons de l'astre diurne frappant la pierre blanche à travers le ciel sans nuages et la chaleur se transformait invariablement en véritable fournaise en milieu de journée. Pour échapper à ces températures accablantes, Theldasyr se réfugiait dans la bibliothèque de la Citadelle, qui se trouvait dans un niveau supérieur de la forteresse elfique. De grands escaliers d'albâtre donnait sur une vaste salle garnie de grands vitraux à travers lesquels perçaient les rayons cruels, et qui représentaient des scènes célèbres de la mythologique eltharine.
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Des étagères en bois sombre étaient alignées de part et d'autre, garnies d'ouvrages aux couvertures incrustées de runes et d’enluminures grandioses. Le jeune noble saisissait l'un d'entre eux, et traversait généralement la pièce silencieuse pour descendre un petit couloir débouchant sur un cloître serein. Cet endroit calme était peu fréquenté par les soldats de la Citadelle, et était pourtant l'un des favoris de Theldasyr, où il pouvait se retrouver seul, plongé dans ses lectures. Un patio verdoyant était entouré d'allées où des chaises longues à l'armature de bronze raffinée faisaient face à des colonnades ouvertes sur l'extérieur, offrant une vue imprenable sur l'océan azur, laissant parfois apercevoir la voile blanche des navires qui patrouillaient le long du rivage. Une brise fraîche traversait l'endroit et faisait frémir les feuilles des plantes tropicales qui garnissaient les terrasses surélevées du patio, encadrant une petite fontaine irriguant les plantations. Du lierre fleurit courrait le long des colonnes tandis que, parfois, des couples de papillons multicolores batifolaient ça et là et volaient de fleur en fleur, ajoutant au charme poétique de l'endroit.

C'est là, alors que Theldasyr était tranquillement installé sur l'un des fauteuils face à la mer, tournant délicatement les pages d'un ouvrage consacré au Roi Phénix Morvael l'Impétueux, que le silence ambiant fût brisé par autre chose que le cri lointain des mouettes. Des bruits de botte résonnèrent dans le couloir qui donnait sur le petit cloître et alors que le jeune noble refermait son livre, il aperçu l'archimage Danrael s'avancer entre les terrasses fleuries du patio. Il portait un long bâton en bois noir au bout duquel était enchâssé un croissant de lune en argent gravé de runes eltharines. Sa longue robe bleue nuit lui tombait jusqu'aux chevilles et volait légèrement derrière lui, tout comme ses cheveux blonds retenus par un fin diadème en bronze poli, au centre duquel trônait une petite gemme azur. Il semblait sans âge et marchait lentement, remontant l'allée bordée de colonnes sculptées pour s'arrêter près du fauteuil ouvragé du calédorien.

- "Salutations, Theldasyr." dit-il d'une voix calme en inclinant la tête. Il respirait le savoir et la sérénité, mais affichait pourtant un air sévère. "J'ai bien peur que les dieux ne nous soumettent un nouveau défi, et ta présence est requise, toi qui prouvas ta valeur et ton dévouement à la cause des Asurs. Retourne dans tes appartements et revêt ton équipement. Demande à tes compagnons Bëllegond et Toranbel de faire de même et rendez vous au temple d'Asuryan. Faites vite." lui ordonna-t-il avant de quitter la pièce.

Theldasyr s'était déjà rendu plusieurs fois au temple d'Asuryan depuis son arrivée à la Citadelle. C'était une immense dôme doré dans lequel était perché une statue chryséléphantine du dieu tutélaire des Hauts-Elfes. Le jeune noble ne perdit donc pas un instant et quitta la fraîcheur et la quiétude du cloître pour traverser la bibliothèque et reposer le livre sur son étagère, avant de quitter le bâtiment et de descendre les marches de marbre quatre à quatre pour retourner à sa caserne en vitesse, ignorant les saluts respectueux qu'il reçu sur le chemin. Il traversa rapidement la grande cour de graviers blancs et pénétra dans le bâtiment. Il trouva Bëllegond en pleine discussion avec Toranbel. Ce dernier était l'un des membres de leur unité, le fils d'une famille noble d'Ellyrion. Il s'était lié d'amitié avec les deux calédoriens après leur retour victorieux à la Citadelle, et était l'un des seuls de leurs compagnons de régiment à avoir déjà reçu une expérience militaire, puisqu'il avait servi une décennie à la Porte du Griffon, en Ulthuan, avant d'être envoyé ici. C'était donc un élément précieux pour la troupe. Theldasyr leur intima de préparer leurs affaires et de le suivre, ce qu'ils firent sans protester devant le ton impérieux de leur frère d'arme, tandis que ce dernier se rendait dans sa propre chambre pour revêtir son armure et s'équiper. Quelques minutes plus tard, les trois jeunes elfes traversaient la cour en sens inverse et remontaient plusieurs séries d'escaliers, traversaient une dizaines de couloirs et gravissaient les étages de la Citadelle de l'Aube. Ils arrivèrent finalement devant les portes du temple d'Asuryan, gardé par deux lanciers. En les voyant arriver, l'un d'eux inclina la tête et leur fit signe de le suivre, s'engouffrant dans un petit couloir adjacent qui longeait la nef principal du temple. Ils marchèrent quelques secondes derrière lui sans réellement savoir ce quoi il en retournait, pour déboucher sur une petite salle éclairée par des braseros sculptés. Le Prince Vafanel, l'archimage et le Lion Blanc étaient assis autour d'une table, en compagnie d'un étrange personnage encapuchonné et vêtu d'une armure de cuir noire que Theldasyr n'avait jamais vu à la Citadelle auparavant. Le lancier qui avait escorté les trois amis salua et se retira, tandis que Theldasyr, Bëllegond et Toranbel effectuaient un strict salut militaire, alignés. Le commandant se contenta d'incliner la tête, l'air préoccupé.

- "Voilà les guerriers dont je vous ai parlé, Valandir." dit-il en s'adressant à l'elfe encapuchonné. "Je vous laisse leur exposer la situation."

Le dénommé Valandir les examina d'un air acéré. Il n'y avait aucun doute pour Theldasyr : ils étaient en présence d'un guerrier-fantôme, ces personnages originaires de Nagarythe la Dévastée, et qui avaient juré il y a des siècles de vouer leur vie à l'éradication complète et sans conditions des Druchiis. Les légendes les disaient emplis de haine, de rancœur et dirigés par l'esprit de vengeance à tel point qu'ils s'apparentaient à leur proie d'une manière assez troublante. Le vengeur les ausculta encore quelques secondes, avant d'incliner la tête.

- "Le temps est compté, aussi serais-je bref." dit-il d'un air sombre. "Mon escouade et moi-même pourchassons une troupe de Druchiis depuis plusieurs saisons. Ces parjures maudits sont guidés par les visions corrompues d'une Sœur du Couvent Noir de Ghrond, une sorcière maléfique du nom de Cyrthë. Ils sont complètement fanatisés ce qui les rend d'autant plus dangereux, et ont fondé la secte des Sanglots Éternels pour mener à bien leurs noirs desseins. D'après les informations dont nous disposons, ils sont persuadés de pouvoir libérer la Vipère de Céladon de ses chaînes."

Theldasyr connaissait cette légende, comme tous les Hauts-Elfes. C'était une histoire ancienne, qui racontait comment, à l'aube des temps, Lileath, la vierge, s'unit spirituellement aux deux lunes. De cette union naquit d'abord Rathloriel le Bon, mais l'influence corruptrice de la Lune du Chaos engendra également la Vipère de Céladon. Rathoriel était fort et brave, beau et intelligent, alors que la Vipère était bossue et laide, bête et lâche. De jalousie, on raconte qu'elle tua son demi-frère Rathoriel et qu'elle le dévora. Lileath, pleine de miséricorde, ne pu se résoudre à tuer son enfant meurtrier et fratricide, et l'enferma donc dans une prison hors de l'espace et du temps pour toujours. Mais la déesse, pure comme le cristal, était inconsolable et pleura. L'une de ses larmes perla de son doux visage et tomba dans l'océan, provoquant raz-de-marées et ouragans meurtriers. Cette triste histoire faisait partie du folklore elfique, et était à l'origine de nombreux poèmes et récits épiques. Mais elle n'en restait pas moins une légende et peu étaient ceux qui y voyaient un reflet de la réalité. Valandir, lui, n'avait pas l'air d'en douter.

- "Il y a deux lunes, les Ombres des Sanglots Éternels ont réussi à s'infiltrer dans les ruines d'Anlec malgré notre vigilance, et y ont dérobé la Larme de Lilieath, un artefact d'une grande puissance." reprit-il sur un ton amer. "Nous avions cru cette relique perdue à jamais après la chute de Nagarythe, mais il s'est avéré que ce n'était pas le cas. Les dieux seuls sauront nous juger pour notre échec. Nous sommes donc sur la trace de ces démons qui, d'après nos derniers rapports, ont prit la mer en direction de l'Est depuis le Pays des Ombres pour des raisons que j'ignore. J'ai déployé des oreilles attentives dans chaque port, à Marienburg et à l'Anguille, à Copher et à Lashiek dans les villes humaines du Sud, et jusque dans les repaires de pirates et de mercenaires qui parsèment la côte. Tout porte à croire que les sectateurs ont accosté quelque part entre ici et les déserts de la Terre des Morts et qu'ils se sont enfoncés dans la jungle, guidés par Cyrthë et ses prophéties corruptrices sur la Vipère de Céladon. Voilà la raison de ma venue ici, par le premier navire en route vers cette Citadelle. Mes hommes attendent mes ordres à la Tour de Sindàr, et je suis seulement venu ici pour alerter votre prince."

Le commandant Vafanel hocha la tête en guise d'approbation.

- "Il dit vrai. Et vous l'accompagnerez aux côtés de Nienor et Danrael" dit-il en tournant la tête vers le Lion Blanc et l'archimage. Le colosse paré de la fourrure du fauve inclina la tête et enfila son casque au plumet blanc, tandis que l'archimage se contenta d'approuver tacitement.

- "Ne perdez pas un instant, des Cotres vous attendent aux terrasses Sud. Que les dieux veillent sur vous." les salua Vafanel avant de s'incliner avec un air solennel, tandis que Valandir fixait les trois frères d'arme d'un air étrange.
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Et voici l'article sur Morvael le Roi Phénix, histoire de savoir ce que Thelda lisait : http://bibliotheque-imperiale.com/index ... le=Morvael

NB : la Tour de Sindàr = nom fictif pour la forteresse elfique qui est implanté à la pointe sud des terres du sud, en face de la citadelle de l'aube (qui elle est sur l'île de feu, au sud du cap)
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Theldasyr] La Larme de Lileath

Message par Theldasyr »

Voilà plusieurs semaines que les funérailles d’Illawir avaient eues lieues. Le temps avait été comblé par de multiples affaires, tant militaires qu’intellectuelles. Parfois, je montais la garde sur un rempart, sans véritablement en avoir reçu, mais tout simplement pour admirer la beauté du Grand Océan qui s’étendait devant moi. D’autres jours, je restais dans les casernes où je développais petit à petit un art dans le maniement de l’épée, cette arme qui était devenu pour moi une arme de prédilection, et je concevais des bottes secrètes afin de pouvoir transpercer n’importe quel membre de mon ennemi. C’était aussi l’occasion, en caserne, de profiter d’un entraînement rigoureux et de se mêler aux autres nobles. C’était là que j’avais fait la connaissance d’un noble d’Ellyrion, Toranbel, qui avait finis par nous rejoindre, Bëllegond et moi. Il descendait d’une vieille famille ellyrienne et avait servi, pendant un temps, dans la garnison de la Porte du Griffon, une des forteresses majeures qui défendaient le territoire Nord-Ouest d’Ulthuan. Autant dire qu’il avait une expérience militaire assez importante. Et c’était au milieu des cours entourées d’arcades blanches que l’on se livrait des batailles et des duels afin de montrer à chacun ce que l’on valait. Parfois, le quotidien de la Citadelle voulait que je vogue à nouveau au milieu des flots azurins en quête de pillards et de razzieurs druchiis, mais rien de spectaculaire comparé à ce que j’avais vécu quelques semaines plus tôt. Mais ce que j’appréciais le plus, c’était la fin de journée où le soleil orangé disparaissait sous l’océan bleu et la température devenait supportable pour tout le monde. En effet, la Citadelle se situait dans des latitudes où, en milieu de journée, l’environnement ambiant devenait une véritable fournaise, digne d’un volcan de Caledor. Hélas ! Il n’y avait pas de dragons… Qu’en bien même, je n’étais encore qu’un simple noble, incapable de pouvoir en monter un. C’était justement dans ces moments-là de grande chaleur que je me réfugiais dans la bibliothèque de la forteresse et que je plongeais mon esprit dans la lecture, principalement d’ouvrages militaires étant donné que j’étais dans une gigantesque place forte.

Les semaines passèrent. Une fin d’après midi, alors que je me rendais à la bibliothèque, je décidais de contourner vers le Temple d’Asuryan, divinité tutélaire de la Citadelle. Il fallait que je me rende à ce temple parce que je n’avais toujours pas adressé une prière au nom du dieu principal des Asurs depuis la bataille, et je devais absolument corriger cette lacune. Le Temple d’Asuryan avait une forme circulaire, c’était un immense dôme doré dans lequel, en son centre, une statue chryséléphantine du dieu souverain Asuryan trônait dans son imposante posture. J’arrivais jusqu’à la porte du Temple, gardée par deux lanciers qui abaissèrent leurs têtes à mon arrivée et m’ouvrèrent les portes. A l’intérieur, des odeurs d’encens régnaient partout. Je me contentais simplement de me rapprocher de la statue, la saluant de la tête respectueusement, et je me positionnais près d’un autel dont la fonction servait justement aux prières. Là, je saisis de l’encens, disponible en quantité remarquable sur l’autel de marbre, et je l’allumais à l’aide de la flamme d’une bougie délivrant une odeur de cèdre, qui prédisposait à la prière. Installant, ensuite, le contenu dans un encensoir, je pouvais m’atteler à ce pourquoi j’étais venu. Serrant les mains, je chuchotais :

Musique :
-"Ô grand Asuryan, Empereur des Cieux, je me courbe devant ta prestance qui l’impose. Je ne suis pas le plus pieux de tous les Asurs, certes, et je viens rarement dans les lieux qui te sont consacrés. Je viens pardonner cet affront et j’adresse ses mots essentiellement en ton nom, souverain du monde, afin que tu pardonnes mon audace et que tu protèges ma famille et notre chère Ulthuan. Protéger est aussi mon devoir, ton intervention a témoignée de ce que générosité veut dire. Je me contente de remplir cette tâche et je laisse les fonctions sacerdotales à d’autres. Je t’offre cet encens afin de témoigner l’amour que je porte en ton nom, il ne serait combler, en revanche, la foi que je te porte.
Ainsi fait, père de notre peuple, je dois me retirer à nouveau, loin de ton imposante beauté, et laisser le destin que tu m’as offert guider mon avenir.
"
Et c’était à ses mots, que je saluais une nouvelle fois la statue, fixant les immenses yeux qui affichaient un regard sévère, pour aller retrouver la bibliothèque.

Je montais un escalier d’albâtre, la bibliothèque se trouvant à un étage supérieur des casernes. Une fois à l’intérieur, on pouvait littéralement se baigner dans la connaissance que les Asurs avaient accumulés depuis des millénaires. Toute la salle était éclairée en journée par la lumière diurne de l’astre qui traversait d’immenses vitraux représentant la mythologie eltharine, et que je reconnaissais pour la plupart. Je me précipitais vers l’étagère dédiée aux Rois Phénix, les souverains d’Ulthuan, et je choisissais un livre au hasard qui s’intitulait : « Morvael d’Yvresse, dit l’Impétueux, IXème Roi Phénix ». Il n’y avait personne ce jour-là, comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Peu de soldats fréquentaient cette bibliothèque, même parmi les nobles et c’était donc devenu pour moi une sorte de refuge. Je décidais de m’installer dans un patio dont les chaises et fauteuils en cuivre forgé faisaient face à la mer. Le cadre était idyllique, mais c’était cela, l’aménagement des Asurs. Aucun Humain ou Nain ne pouvaient bénéficier d’une telle ingéniosité pour bâtir un édifice comme celui-ci.
Une légère brise accompagnait mon installation sur un fauteuil confortable, et les feuilles des plantes tropicales et pleines de couleurs vives frémirent. Des papillons semblaient badiner tout autour de ces végétaux et du lierre avait poussé sur les colonnes d’albâtre, encadrant une petite fontaine. Rien que le bruit de la nature m’apaisait comme jamais. Ce n’était pas une nature sauvage et désordonnée comme on peut la trouver dans des régions reculées, non, c’était vraisemblablement une nature qui avait été éduquée de manière à concevoir un cadre utopique pour la réflexion. Le silence venait, bien évidemment, conclure l’unicité de cet endroit de la Citadelle de l’Aube.

Jusqu’à ce que des pas résonnèrent, légèrement, mais surement, en ma direction. Je soupirais pour le désagrément qui se déclenchait. Refermant mon livre, je tournais la tête pour voir l’archimage Danrael venir vers moi. Il portait, comme de coutume chez les archimages asurs, une robe bleue nuit, qui flottait légèrement derrière lui, suivant la brise fraîche de l’océan. Sa longue chevelure dorée était ceint d’un diadème d’argent semblait-il, et sa main droite portait un long bâton noir sur lequel, à son extrémité, une lune gravée de runes eltharines avait été imbriquée.

Il s’approcha de moi lentement et me salua avec respect. Dans sa démarche, mais aussi dans son regard, on pouvait déceler un savoir important et une quiétude l’entourait. Je n’arrivais pas à déterminer son âge, il paraissait ni trop jeune ni trop âgé. Pour tout dire, il m’intriguait. Il me fit part d’un problème urgent et je me devais impérativement réunir Bëllegond et Toranbel au Temple d’Asuryan. Une réunion semblait se dérouler. Danrael semblait très inquiet intérieurement, mais savait parfaitement dissimuler sa crainte, bienséance l’obligeait.
Derechef, j’acquiesçais les dires de Danrael et je retrouvais l’étagère des Rois Phénix pour ranger le livre, avant de me dépêcher à mes appartements. Je regagnais d’un pas vif la caserne, dévalant à quatre jambes l’escalier d’albâtre et traversant les cours de graviers blancs, ignorant les saluts respectueux des Gardes Maritimes. Une fois dans notre chambre, je tombais sur Toranbel qui était en pleine discussion avec Bëllegond. Les interrompant par mon arrivée impromptue, je leur faisais part de notre attente au Temple. Je me rendais dans ma propre chambre afin de vêtir mon gambison et d’empoigner mon épée et mon bouclier. Une fois cela fait, j’expirais lentement, imaginant n’importe quel scénario qui pouvait se produire une fois au Temple. Fermant la porte de ma chambre, je voyais que mes compagnons étaient prêts et l’on se rendit prestement à la réunion.

Les deux gardes de la porte du Temple nous saluèrent et l’un d’eux nous fit signe de le suivre. Je retrouvais la grande statue de notre dieu. On la regardait tous sauf le soldat qui nous faisait rentrer dans un couloir qui longeait la nef principale. De là, on débouchait rapidement dans une salle éclairée par des braseros travaillés. L’ambiance semblait pesante. Plusieurs individus se trouvaient là : le Prince Vafanel, Danrael, le Lion Blanc que j’avais vu au sommet de la Citadelle lors de la remise de ma récompense et enfin un nouvel individu que je ne connaissais pas. Il était vêtu d’une armure de cuir sombre et encapuchonné. Ils étaient tous assis autour d’une table, l’air préoccupé. Le lancier salua le Prince et se retira. Bëllegond, Toranbel et moi saluons notre commandant qui nous identifia à l’individu encapuchonné, dévoilant son nom : Valandir.

Mais l’insolent ne nous salua même pas. Je finissais par reconnaître ce qu’il était, un Guerrier-Fantôme, un Asur qui avait juré vengeance envers les Druchiis. Lors de la guerre civile appelée Déchirure, où notre peuple elfique se scinda en deux, des cataclysmes avaient frappés de plein le royaume prestigieux de Nagarythe, où Aenarion, premier des Rois Phénix, avait finis par faire du royaume son domaine et la ville d’Anlec, sa capitale. Les survivants elfes, qui ne s’étaient pas rangés du côté de nos sombres cousins, se révoltèrent à leur manière et menèrent de nombreuses guérillas à travers Ulthuan. Encore aujourd’hui, ils surveillent les côtes du royaume insulaire afin de stopper les incursions druchiis. Ceux sont des personnages sombres, et Valandir reflétait bien ces Elfes-là, que certains considéraient comme nos sombres cousins, sanguinaire, meurtrier et noir comme les ténèbres. De mon côté, j’appréciais leur efficacité, mais leur loyauté était douteuse et les Rois Phénix avaient toujours eus du mal à gagner l’allégeance des Guerriers-Fantômes…
Mais Valandir semblait quérir de l’aide pour une mission importante contre des infâmes Druchiis. Aussi, dit-il sombrement :


-"Le temps est compté, aussi serais-je bref. Mon escouade et moi-même pourchassons une troupe de Druchiis depuis plusieurs saisons. Ces parjures maudits sont guidés par les visions corrompues d'une Sœur du Couvent Noir de Ghrond, une sorcière maléfique du nom de Cyrthë. Ils sont complètement fanatisés ce qui les rend d'autant plus dangereux, et ont fondé la secte des Sanglots Éternels pour mener à bien leurs noirs desseins. D'après les informations dont nous disposons, ils sont persuadés de pouvoir libérer la Vipère de Céladon de ses chaînes."

La légende à laquelle faisait référence Valandir était connu. Elle disait que Lileath la Vierge, déesse de la lune du Panthéon eltharin, s’unit avec les deux lunes. Elle engendra d’abord Rathloriel le Bon et il était fort, brave et intelligent. Malheureusement, la Lune du Chaos, Morrslieb, corrompue, influença la création de la Vipère de Céladon. Celle-ci était tout l’inverse de son demi-frère Rathloriel, et finit par le tuer et le dévorer. Lileath pleura, inconsolable, la perte de sa fierté. Alors, elle décida d’enfermer la Vipère fratricide. De ses pleurs, une de ses larmes tomba dans les océans et provoqua des immenses raz-de-marées et des ouragans dévastateurs. Mais tout ceci n’alimentait que légende et folklore, il n’y avait rien de sérieux là-dedans. Valandir, lui, pensait le contraire. Il finit par reprendre, amèrement :

-"Il y a deux lunes, les Ombres des Sanglots Éternels ont réussi à s'infiltrer dans les ruines d'Anlec malgré notre vigilance, et y ont dérobé la Larme de Lilieath, un artefact d'une grande puissance. Nous avions cru cette relique perdue à jamais après la chute de Nagarythe, mais il s'est avéré que ce n'était pas le cas. Les dieux seuls sauront nous juger pour notre échec. Nous sommes donc sur la trace de ces démons qui, d'après nos derniers rapports, ont prit la mer en direction de l'Est depuis le Pays des Ombres pour des raisons que j'ignore. J'ai déployé des oreilles attentives dans chaque port, à Marienburg et à l'Anguille, à Copher et à Lashiek dans les villes humaines du Sud, et jusque dans les repaires de pirates et de mercenaires qui parsèment la côte. Tout porte à croire que les sectateurs ont accosté quelque part entre ici et les déserts de la Terre des Morts et qu'ils se sont enfoncés dans la jungle, guidés par Cyrthë et ses prophéties corruptrices sur la Vipère de Céladon. Voilà la raison de ma venue ici, par le premier navire en route vers cette Citadelle. Mes hommes attendent mes ordres à la Tour de Sindàr, et je suis seulement venu ici pour alerter votre prince."

Cela me surprenait beaucoup. D’autant plus que le commandant rajoutait que le Lion Blanc, qui se nommait Nienor, et l’archimage en personne nous accompagneraient. Une fine équipe a priori. J’étais partiellement convaincu de la nécessité de cette mission, et de sa réussite, autant courir après le vent selon moi. Mais je n’avais pas de mots à dire, et le goût de l’aventure m’interdisait de répondre. Alors, j’acquiesçais simplement, étant le porte-parole du groupe ; puis Valandir nous faisait également part que des Cotres-Volants étaient en place sur les terrasses Sud afin que l’on traverse le détroit séparant l’Ile de Feu, là où la Citadelle avait été construite, du continent le plus rapidement possible. J’adressais un regard à mes compagnons. Puis je dis :

-"Bien mon Prince, si telle est votre volonté. Nous partons sur le champ."

Il fallait le dire : le « voyage » m’impatientait. Alors, j’emboîtais le pas de mes compagnons en direction des terrasses Sud afin de rejoindre la Tour de Sindàr. J’observais Nienor vêtir son casque à plumet blanc et emboîter le pas, et j’éprouvais une sensation qui m’attirait vers ce personnage, peut être que sa carrure imposante me faisait perdre l'esprit…
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 09 mai 2015, 09:40, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps +3pdc envers Asuryan / Total : 6 xps
Theldasyr Elthrai, Voie du noble
Profil: For 9 | End 9 | Hab 10 | Cha 8 | Int 10 | Ini 11 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _theldasyr

-Armes et armures :
Épée longue elfique : 18+1D10 dégâts, 14 parades.
Gambison elfique : 6 pts de protection sauf tête.
Bouclier elfique : 6+1D6 dégâts, 18 parades.

-Objets :
Pèlerine.
Doublet.
Potion de soin.
Rations.
Porte-Bonheur.
Médaillon d'Asuryan (+1 sur les tests de CHAR envers les autres Hauts Elfes).

-Bourse : 15 couronnes.

-Compétences :

Acuité visuelle : Votre personnage est doué d'une vision exceptionnelle. Il peut ajouter un bonus de +1 pour voir des choses à une distance largement supérieure à la normale ou, au contraire, des choses infiniment petites (Selon le libre jugement du MJ). Cela n'affecte pas la compétence «vision nocturne» (S'il ne possède pas cette dernière, il ne pourra pas profiter de son acuité visuelle dans l'obscurité, par contre, cela modifiera ce qu'il est possible de voir avec une source de lumière, etc.).

Vision nocturne : Votre personnage est doué de cette faculté de voir dans l'obscurité. Cependant cette obscurité ne devra pas être totale, comme celle des profondeurs de la terre ou les des souterrains d'un château etc. (Il doit au moins exister une source de luminosité : Astres lunaires, bougie etc., Votre personnage n'est pas capable de voir dans une obscurité totale.)

Esquive : Votre personnage, particulièrement vif et agile, est spécialement entraîné à éviter les coups en combat au corps à corps. Pour faire une esquive, vous devez spécifier, avant la résolution du round, que votre personnage va tenter une esquive. Référez-vous aux règles d’esquive pour connaitre les effets de cette compétence (voir Wiki règles, section Règles concernant le combat au corps à corps).

Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet eltharin.

Connaissance tactique : Votre personnage est rompu aux différentes manoeuvres et tactiques militaires. Sur un test réussi, il peut repérer les forces et les faiblesses adverses que le MJ doit lui révéler. (En conséquence, le MJ doit concéder les bonus qu'il jugera adapté aux actions entreprises par les hommes que votre personnage commande. Cette compétence ne s'applique que dans des batailles et non pas dans de simples combats ou escarmouches.)

Volonté de fer : Votre personnage a une force morale bien au-dessus de la normale. Cette compétence lui permet d'augmenter sa résistance aux effets psychologiques (peur, terreur, etc.). Dans l'une de ces situations, il a un bonus de +1 sur ses tests de volonté.

Arme de prédilection (épée) : Votre personnage, grâce à la pratique continue d'une même arme en a acquis une maitrise technique telle qu'il peut ajouter un bonus de +1 en ATT lorsqu'il l'utilise en combat. . Cette compétence reflète le fait que votre personnage possède une arme “préférée” qu'il utilise avant toute autre, si possible. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte. (Cette compétence doit être acquise à nouveau si le personnage décide de changer d'arme de prédilection. La précédente compétence est en ce cas perdue.)

Désarmement : Votre personnage peut choisir de désarmer un adversaire plutôt que de lui porter un coup. Antérieurement à la résolution du round par le MJ, vous devez déclarer qu'il va tenter une manoeuvre de désarmement. Il ajoute alors un bonus de +1 à sa caractéristique d'ATT. Si l'attaque est réussie, son adversaire est alors désarmé, sinon rien ne se passe. Les armes arrachées des mains de l'ennemi, sont alors éjectées dans une direction aléatoire à 2D6 mètres. (Il est bien entendu que cette compétence ne peut être utilisée contre des créatures qui bénéficient d'attaques naturelles : morsures, attaques caudales et autres).

Coup précis (1) : Votre personnage peut localiser avec précision la partie du corps qu'il désire frapper et se voit attribuer un bonus lors de son attaque précise. Le malus pour viser une partie précise du corps est diminué de 1 si on prend une fois cette compétence. Si on la paye une seconde fois, « coup précis » devient « coup précis (2) » et diminue le malus de 2. Si on la paye une troisième fois, « coup précis (2) » devient « coup précis (3) » et diminue le malus de 4. Dans tous les cas, cette compétence ne permet pas d’augmenter l’ATT du personnage au-delà de celle qu’il aurait été sans viser une partie particulière du corps.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Theldasyr] La Larme de Lileath

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Ils se mirent donc en route et quittèrent le temple d'Asuryan pour s'engouffrer dans les couloirs blancs de la citadelle que certains d'entre eux traversaient certainement pour la dernière fois. L'archimage et le Lion Blanc marchaient en tête aux côtés de Valandir, sans un mot, tandis que les trois jeunes gens les suivaient, leur air calme cachant difficilement leur excitation d'avoir été choisis pour participer à une telle mission.

Après avoir descendu une série d'escaliers de marbre, ils débouchèrent enfin sur les terrasses exposées plein sud. Ces esplanades de grès beige étaient bordées de massifs floraux et de haies entretenues qui faisaient office de barrière, et au delà desquelles les murs de la forteresse elfe tombaient à pic dans l'océan. Au bout des terrasses s'appuyait un pont gracieux bordé de colonnes sculptées qui traversait le détroit et s'enfonçait dans la falaise de l'Île de Feu, se terminant par un corps de garde aux tours élancées. Au delà se trouvait la jungle, dense et haute, d'où provenaient de temps à autre le cri de quelque perroquet. Trois Côtres Volants les attendait sur la terrasse principale. Les cochers, vêtus d'une armure scintillante aux couleurs des Gardes Maritimes de Lothern, retenaient les rokhs d'écume posés au sol, les ailes repliées. Les frêles esquifs aux courbes élégantes flottaient à une vingtaine de centimètres du sol sur ce qui semblait être un coussin nuageux assez fin et d'origine indéniablement magique. Chacune de ces plateformes de bois blanc étaient décorées avec raffinement avec toute l'expertise et le style des ébénistes et des charpentiers Asurs. Même les harnachements des grands rapaces était incrusté et gravés magnifiquement. Les rokhs poussaient des cris perçants, impatients de partir.

Theldasyr et ses compagnons dévalèrent les marches qui descendaient à travers les arbustes taillés et les fontaines pour traverser la terrasse et se rendre auprès des Côtres. Danrael l'Archimage et Valandir le Guerrier-Fantôme montèrent à bord du premier d'entre eux, tandis que Bëllegond et Toranbel montaient dans un second. Theldasyr suivi donc Nienor le Lion Blanc dans le troisième esquif, et pris place à ses côtés. Il était commun pour les Hauts-Elfes de ne parler que quand les mots étaient nécessaires. Il fallait une raison valable pour qu'un Asur daigne adresser la parole à quiconque et fasse vibrer dans l'air les mots chantants de sa langue. Il n'y avait pas, chez eux, de personnes semblables à ce que les humains pouvaient appeler "bavard" ou "bonimenteur." Les elfes étaient somme toute discrets et peu expressifs quand cela n'était pas nécessaire, ce qui était d'autant plus vrai chez ceux plus âgés ou expérimentés, comme c'était le cas ici. Ni l'Archimage, ni le Lion Blanc, ni le Guerrier-Fantôme ne daignaient adresser la parole à leurs compagnons plus jeunes, comme si les mots étaient inutiles, et Theldasyr, Bëllegond et Toranbel se contentaient donc de prendre exemple sur leurs aînés, contenant leur excitation et leur agitation comme il se devait.

Une fois que chaque guerrier fût installé dans les Côtres et solidement arrimé au bastingage, le cocher se retourna vers Nienor et Theldasyr, inclinant la tête pour donner le signe du départ, et se retourna vers l'avant. Il fit doucement claquer ses rennes et appela le rokh, lui susurrant ses instructions. Le gigantesque oiseau de proie poussa un cri perçant et se releva lentement sur ses pattes, dépliant d'un coup ses gigantesques ailes pointues. A côté, les deux autres rokhs faisaient de même et bientôt ils se mirent à battre des ailes en cœur tandis que les esquifs commençaient à tanguer lentement. Et soudain, sur un ordre du cocher, les rapaces géants s'élancèrent. Le choc manqua de faire chuter Theldasyr alors que Nienor n'avait pas bougé d'un pouce, et le Côtre s'élança dans les airs presque à la verticale. Le rokh donnait de grands coups d'aile en poussant des cris aigus auxquels répondaient ses congénères. Ils prirent de la vitesse, le vent fouettant le visage de Theldasyr alors qu'il se retournait pour voir la Citadelle de l'Aube. Ils prenaient de l'altitude rapidement, et s'envolaient au dessus des flèches de marbre blanc et des dômes bleutés de la magnifique forteresse côtière. Bientôt, ils virèrent de bord et se stabilisèrent à l'horizontale, laissant tout loisir aux passagers d'admirer l'oeuvre de leur peuple. De là haut, on pouvait distinguer chaque cour de graviers blancs, chaque patio entouré de colonnes, chaque jardin. Les Côtres changèrent de cap et entreprirent de contourner le rocher sur lequel la forteresse était juché, contournant les grands murailles blanche et la falaise qui tombait dans les vagues couronnées d'écume, éclairées par le soleil qui commençait lentement à descendre dans le ciel. Cette vision était tout bonnement magnifique, alors que l'air marin fouettait le visage de l'héritier de la maison Elthrai, faisant voler ses cheveux blonds et la cape brodée de sa pèlerine.


Les rokhs battaient les embruns salés de leurs vastes ailes, opérant un dernier revirement de trajectoire pour se diriger vers le Nord, désormais. Ils s'enfonçaient dans le large détroit qui séparait l'Île de Feu et le sud du continent, dont on pouvait distinguer sans peine les falaises rocheuses. Quelques voiles blanches naviguaient sur les flots, loin sous les Côtres, tandis que ces derniers filaient dans le ciel dépourvu de nuages à vive allure. Bientôt, ils purent distinguer la Tour de Sindàr qui se détachait sur le rivage, longue flèche blanche tendue vers le ciel et reliée à la grève rocailleuse par un pont. Non loin étaient bâties quelques tours supplémentaires, assurant une surveillance sans partage sur les eaux du détroit où voguaient quelques vaisseaux. Les grands rapaces poussèrent une série de cris perçants et amorcèrent la descente vers la forteresse tandis que derrière eux, la Citadelle de l'Aube et l'Île de Feu semblaient ridiculement petites.
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La longue plainte d'un cor elfique retentit depuis la Tour de Sindàr alors que les esquifs volants commençaient à ralentir et à décrire de larges cercles, avant de se poser en douceur sur l'une des terrasses accrochées au bastion. Les dimensions de cette place forte n'étaient rien comparées à celles de la Citadelle de l'Aube, mais la tour était tout de même large d'une centaine de mètres et haute de plus de trente étages.

Alors que les passagers des Côtres mettaient pied à terre, ils furent accueillis par le commandant de la tour, un noble d'Yvresse paré d'une armure scintillante passée par dessus une toge immaculée. Il les salua respectueusement et les mena à l'intérieur de la forteresse, qui ressemblait à la Citadelle de l'Aube à bien des égards. Theldasyr apprit que cet avant-poste avait pour mission de renforcer la surveillance du détroit et d'assurer un pied à terre sur le continent. Sa défense était assurée par un contingent de lanciers et d'archers ainsi que par un escadron de Heaumes d'Argent, unité ô combien prestigieuse des armées haut-elfes. Ces chevaliers de sang noble opéraient des sorties régulières dans la vaste plaine qui courrait jusqu'aux premières frondaisons de la jungle impénétrable des Terres du Sud. Theldasyr et ses compagnons se rendirent dans une vaste salle aux murs blanc où ils rejoignirent deux guerriers-fantômes à l'équipement semblable à celui de Valandir, ainsi qu'un fier soldat dont le casque était ceint de plumes d'aigle et que le jeune calédorien reconnu comme était un Grand Heaume, les champions dirigeants les régiments de Heaumes d'Argent.

- "Voici le capitaine Turen, de la maison Il'amar. Son unité et lui même vous escorteront jusqu'aux jungles." indiqua le commandant tandis que le Grand Heaume retirai son casque magnifique et s'inclinait avec grâce. Les guerriers-fantômes, quant à eux, restèrent silencieux et vinrent se placer aux côtés de Valandir, leur chef.

Sur ce, le groupe de guerriers quitta la salle et traversa un couloir pour se retrouver devant une porte de plusieurs mètres de haut. Sur ordre du commandant, les soldats en faction en ouvrirent les battants, laissant la lumière violente du soleil pénétrer ce hall d'entrée, donnant sur une vaste cour de graviers qui se terminait par un pont enjambant la falaise et s'arrimant à l'intérieur des terres. Dans la cour se trouvait une unité de Heaumes d'Argent en arme, soit plus de trente cavaliers. Ils étaient d'une splendeur rare. Tous portaient des casques brillants en ithilmar, un plastron épais et de longues jambières en écailles d'acier Leurs bottes étaient de métal tandis que leurs manches de tissu blanc finissaient par des gants en cuir remontant jusqu'au coude. Leurs longues lances blanches pointaient leurs lames vers le ciel, tandis que l'un d'eux portait une bannière magnifique aux couleurs de la Citadelle de l'Aube et qu'un autre tenait un cor en bronze recourbé en bandoulière. Ils étaient montés sur des coursiers elfiques à la robe blanche et au port altier. Ces bêtes raffinées avaient les membres et le museau fin mais il émanait cependant d'eux une force et une agilité naturelles incroyables. Leurs sabots ronds étaient ferrés et lustrés à l'huile et leur pelage immaculé était uni et parfaitement propre. Leurs crins étaient attachées en boulier sur leur encolure et ils portaient un harnachement sophistiqué, fait de parures diverses et de gravures exquises, tandis qu'un voile d'écailles d'acier leur protégeait le poitrail et la croupe. Cette troupe était impressionnante de par sa prestance et son allure, et faisait honneur au rang d'unité d'élite qu'elle occupait dans les armées des Asurs. De plus, et Theldasyr le savait, chacun de ces soldats venait de l'une des familles aristocrates d'Ulthuan, et ce grade était celui auquel aspirait chaque fils de la noblesse tel que lui, Bëllegond ou Toranbel. Ses jeunes compagnons regardaient d'ailleurs l'escadron brillant avec fierté, tandis que quelques serviteurs s'approchaient, tenant les rennes de huit nouveaux coursiers sellés et équipés. Le commandant les désigna de la main.

- "Voici vos montures. Vous en aurez besoin pour traverser les plaines." dit-il en posant un regard paternel sur les chevaux racés.

Valandir, Danrael, Nienor, Theldasyr, Bëllegond, Toranbel et les deux guerriers fantômes descendirent donc les marches du perron de marbre blanc et montèrent en selle. Le jeune calédorien pouvait sentir la bête nerveuse sous ses jambes, les muscles tressaillants et la croupe vibrante.

Le Grand Heaume se fit apporter sa propre monture, un étalon magnifique au caparaçon étincelant. Il monta sur son coursier d'un geste vif malgré son armure épaisse et fît signe aux envoyés de la Citadelle de l'Aube en remettant son casque bordé de plumes d'aigle.


- "Mettons nous en route sans tarder." se contenta-t-il de dire en adressant un salut rapide au commandant de la Tour de Sindàr. Ce dernier donna sa bénédiction à l'expédition et les cavaliers firent faire volte-face à leurs sveltes montures, se lançant au trot en formant une colonne par deux, le Grand Heaume, le porteur de bannière et le musicien en tête. Theldasyr et ses compagnons se positionnèrent à la fin de la colonne, aux côtés de Toranbel. Devant lui, l'archimage montait aux côtés de Nienor le Lion Blanc dont la pelisse de fauve beige volait derrière lui, et derrière le calédorien venait Bëllegond et les trois guerriers-fantômes encapuchonnés, leur arc et leur carquois dans le dos.

Cette magnifique colonne de cavaliers traversa le pont de la Tour de Sindàr et pénétra ainsi sur le continent. Ils remontèrent une piste aménagée entre les massifs rocheux, dépassèrent la dernière tour de garde en briques blanches et atteignaient enfin le haut de la crête au petit galop, tandis qu'une vaste pampa herbeuse et sablonneuse s'étendait devant eux à perte de vue.

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voilà !
n'hésite pas à discuter avec tes coéquipiers si l'envie te prend
pour le plaisir, une petite image d'un heaume d'argent classique
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Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Theldasyr] La Larme de Lileath

Message par Theldasyr »

Nous marchâmes sans bruit dans les longs couloirs d’albâtres de la Citadelle de l’Aube, l’archimage, Nienor le Lion Blanc et Valandir le Guerrier-Fantôme en tête. Moi, Bëllegond et Toranbel étions restés en arrière de la marche, le respect l’obligeant. On n’échangea pas le moindre mot, non pas par mesure laconique, mais plutôt parce qu’il fallait que l’on cache notre excitation. Nous étions des jeunes elfes comparés à nos meneurs, et bien que la gloire qui nous attendait à défaire les Sorcières de Ghrond m’enthousiasmait, il était de coutume chez notre peuple de savoir se mesurer et de ne pas sombrait dans une exhortation digne d’un adorateur du Culte du Plaisir. Quand bien même, ce n’était pas les questions qui me taraudaient. De plus, l’allure svelte de Nienor donnait un assaisonnement intéressant à la tournure que prenait l’aventure, j’avais plus que hâte d’en apprendre sur ce personnage, car après tout, n’était-il pas directement au service du Roi Phénix ?

Nous descendions avec vivacité les escaliers de marbre blanc pour atteindre les splendides terrasses sud où l’on pouvait voir les merveilleux cotres-volants de Lothern nous attendre. De grandes haies luxuriantes entretenues formaient les barrières des terrasses, cachant ainsi le vide qui se trouvait directement de l’autre côté. L’air dégagé par les haies était des plus agréables, et c’était le cœur rempli d’émotions que je m’apprêtais à quitter la Citadelle. Qui sait, sans doute ne l’enverrai-je jamais. J’ignorais ce qui allait nous attendre dans les jungles des Terres du Sud, et quelque chose me disait que le groupe que l’on venait de constituer n’allait pas être le même à notre retour. Mais il ne fallait pas parler de malheur, plutôt garder la tête haute.

Alors que l’on arrivait au centre des terrasses, on pouvait apercevoir à son extrémité une passerelle où se tenaient les trois cotres-volants. Ils étaient tirés par des rokhs d’écume, de gracieux rapaces géants qui nichaient dans les falaises de la côte Scintillante, près de la capitale. Les esquifs étaient soutenus par un coussin de magie qui permettait de les maintenir dans l’air, à une vingtaine de mètre du sol. Elles avaient l’allure de petites barques, très élégantes, et qui, à n’en pas douter, pouvait obtenir une certaine vitesse. Les oiseaux avaient repliés leurs ailes et nous attendaient paisiblement.

Une fois les fontaines, présentes sur les terrasses, traversées, Danrael et Valandir se mirent ensemble dans un des gracieux chars volants. Sans discuter, Bëllegond et Toranbel firent de même, et montèrent dans le deuxième cotre. Quant à moi et Nienor, on se retrouvait ensemble dans le troisième cotre. Le hasard semblait à première vue bien faire les choses… Chacun des cotres possédaient un cocher, élégamment vêtu d’une armure scintillante, prêt à partir, et je devais avouer que mon excitation atteignait son paroxysme. Mais comme il se devait, je contenais mon joie à l’image de mes compagnons de rang plus élevé. En effet, aucun de nos meneurs ne nous avait adressés la parole, même entre eux. Cela ne me surprenait pas, mais il fallait bien comprendre que nous n’étions pas des humains et que le terme de « bavard » n’existait pas, par exemple, dans notre langue. Plus généralement, aucun Elfe ne l’était.

La preuve en était-là, le cocher se retourna vers nous pour nous faire signe que le départ était imminent, puis se mettait en position pour le départ. Il attrapait les rênes du rokh et lui susurra des instructions à peine audible. Je prenais une grande respiration car j’avais déjà vu la vitesse que pouvait prendre ses animaux au décollage, et même en vol. En dessous de moi, s’étendait l’océan, mais il semblait bien loin, et nous trop haut. Une chute hors de l’appareil signerait pour moi, ma mort. Je me tenais fermement au bastingage, tout en restant stoïque à l’image de Nienor. Puis soudain, le cocher donna un simple coup de rênes et le rapace s’élança dans le vide, presque à la verticale.

Le choc du départ manqua justement de me faire tomber, et mes réflexes me conduisirent à me tenir fermement au bras de Nienor, alors que je venais de reculer en arrière. Décidément, j’avais bien fait de me préparer à un tel départ, le vent me pressait contre l’armature du vaisseau, j’avais du mal à bouger. Je lâchais le bras de Nienor, tout en lui adressant un léger sourire, qui était plus gênant qu’autre chose. Mais le Lion Blanc restait de marbre, et devait sans doute bien se moquer de moi, intérieurement. Les rokhs communiquaient entre eux tandis que l’on surplombait la beauté architecturale de mon peuple : coupole bleutée, murailles blanches, tours élancées et navires somptueux amarrés dans un port de marbre, voilà qui me redonnait chaud au cœur lorsque mon visage, fouettait par le vent, se retournait pour apercevoir la Citadelle. Mon cœur battait la chamade, mais le stress s’évaporait bien vite lorsque les cochers réussirent à se stabiliser à l’horizontal, nous laissant le temps de souffler. J’ignorais si Bëllegond et Toranbel avait subis un tel départ, et je les voyais s’élancer devant moi, à quelques mètres de notre esquif. L’archimage et le guerrier-fantôme se tenait un peu plus loin, droit comme des « i ».

L’on contourna la forteresse ainsi, admirant les patios, les jardins suspendus et luxuriants, les cours de graviers blancs et tout ce qui faisait le charme de cette forteresse militaire. Mes cheveux d’or flottaient dans l’air et accompagnaient les mouvements fluides de ma pèlerine ouvragée. L’air marin agrémentait mes narines, et je regardais désormais les rokhs s’élancer devant moi. Le paysage était magnifique, le coucher de soleil rendait l’ensemble digne des rêveries les plus fantaisistes. J’avais l’impression de rêver, comme si finalement, notre race n’était pas perdue, qu’il n’y aurait jamais d’extinction des Asurs. Non. De toute manière, les dieux ne nous abandonneraient pas. J’avais l’impression d’être face au problème qui nous touchait tous, que l’on soit archimage ou paysan. Derrière moi s’étendait la forteresse ouvragée, symbole de notre glorieux passé. Reviendrons-nous à cet âge d’or ? Devant moi, c’était la Tour de Sindàr et les jungles méridionales, l’aventure et l’inconnu. L’avenir. Pour moi, la réponse semblait quasi-évidente : non, il n’y aura plus de cet âge d’or. Pourtant, c’était dans cette direction que l’on allait. Si un âge d’or était désormais révolu, alors que nous apporterait l’inconnu ? Une question existentielle à mes yeux, mais si l’on continuait à rendre ce monde meilleur en chassant les immondices du Chaos et des Druchiis, là nous aurons notre gloire, et les siècles se souviendront de nous comme les défenseurs du monde… Une autre forme d’âge d’or. Le tout était de résister, de tenir et de ne jamais abandonner notre Ulthuan bien-aimée.

On pouvait apercevoir les falaises du continent se rapprochaient au fur et à mesure que nos esquifs gagnaient de vitesse. On avait une visibilité parfaite, même pour un coucher de soleil, et l’on voyait des petits bateaux en-dessous de nous naviguaient paisiblement dans le détroit. On pouvait distinguer la Tour de Sindàr, simple flèche de nacre reliée au continent par un pont, et entourée de quelques autres de ses sœurs qui permettaient une surveillance efficace de l’autre côté du détroit. C’était aussi une tête de pont sur le continent. Les rokhs reprirent leurs crissements et s’engagèrent dans une lente descente vers la Tour. Le voyage n’avait duré que quelques minutes, et, en se retournant, on pouvait distinguer l’Ile du Feu et la Citadelle de l’Aube, toutes petites.

Au fur et à mesure que l’on s’en approchait, on pouvait distinguer la hauteur de la Tour, nettement inférieure à celle de la Citadelle de l’Aube, soit une centaine de mètre et une trentaine d’étages. Les esquifs se posèrent sur une terrasse prévue à cet effet, au rythme d’un cor elfique. L’atterrissage se fit en douceur, et nous fûmes accueillis par un noble dont les vêtements étaient immaculés et scintillants. Je regardais rapidement l’édifice sur lequel nous étions et la même splendeur régnait que sur la Citadelle. Le noble, qui était d’Yvresse, un des royaumes d’Ulthuan, nous conduisit à l’intérieur tout en nous contant le rôle de la Tour de Sindàr. Elle avait un rôle d’avant-poste sur le continent, et permettait la surveillance du détroit avec la Citadelle de l’Aube, juchée de l’autre côté, sur l’Ile de Feu. Il nous donna également les effectifs de la garnison présente, à savoir : un régiment d’archers et de lanciers, la base de l’armée elfique. Mais ce n’était pas tout, il possédait également un régiment de cavalerie spéciale : des Heaumes d’Argent. Je tressaillais à l’entente de ce mot. J’admirai les Heaumes d’Argent, c’était là que la jeune noblesse se retrouvait afin de combattre dans l’Ost Scintillant. Servir dans cet ordre de chevalerie prouver, évidemment, sa valeur en tant que guerrier et en tant que chef. J’avais beaucoup d’espoir, qu’après la réussite de notre, j’intégrerai de droit ce régiment, gravissant un premier palier vers le principat.

L’on entrait dans une vaste salle aux murs blancs. Il y avait deux autres individus semblables à Valandir, sans doute des guerriers-fantômes, ainsi qu’un personnage à l’allure respectable de part son grand heaume, dont de grandes plumes s’échappaient. A n’en pas douter, c’était le chef de l’ordre des Heaumes d’Argent présents dans la Tour. Le terme même de Grand Heaume était le titre donné à ce chef, causé par son grand casque. On apprit que son nom était Turen Il’amar et qu’il nous escorterait, lui et ses hommes, jusqu’à l’orée des jungles du Sud. Les deux guerriers-fantômes, quant à eux, ne s’inclinèrent pas à notre venue et se rassemblèrent autour de leur chef Valandir. Puis, nous entâmes le début de notre aventure, on traversa une grande porte ouvragée et nous fûmes entourés par la vive lumière du soleil qui descendait petit à petit le ciel. Une grande cours de graviers blancs se dressait devant nous, et, au-delà, un magnifique pont sculpté qui reliait la Tour au continent.

Une trentaine de Heaumes d’Argent nous attendait, tous équipés de leurs splendides armures, armes et casque d’ithilmar, sorte de métal semblable à l’acier, mais léger comme de la soie. Ils nous attendaient, les lances blanches pointaient vers le ciel, sur leurs coursiers elfiques au port altier et bien dressé. Ils étaient revêtus d’un caparaçon de mailles d’acier qui s’accordait parfaitement avec la blancheur de leur crin, et permettait une protection au niveau de la poitrine.
Bëllegond, Toranbel et moi-même étions ébahis par tant de noblesse et de prestance. Chaque Heaume d’Argent était un aristocrate qui venait d’Ulthuan. Et tandis qu’on les observait, des serviteurs nous apportèrent huit montures.

Le commandant nous fit signe que nous en aurons besoin pour nous rendre dans la jungle. Prêts et scellés, les coursiers, d’une remarquable intelligence, nous faisaient signe qu’on pouvait les monter. Le Grand Heaume possédait sa propre monture racée, et plein de grâce. Il la monta sans difficulté malgré son armure, et nous fit signe de ne plus attendre. Je montais sur le coursier qui m’avait été adressé avec une certaine difficulté - je n’avais que rarement monté un cheval. La bête était nerveuse, mais je tentais de la réconforter en lui faisant montre de bienveillance, et lui donna mon nom. Puis, me redressant dans une pose droite, je regardais une dernière fois la Tour de Sindàr avant que la troupe ne se mette en marche. Le même silence depuis la Citadelle nous enveloppait tous. A la tête de l’expédition, le chef, son musicien, et le porte étendard s’y tenaient. Moi et mes compagnons fermions la marche. Nienor et l’archimage se tenait devant moi, précédés par les trois guerriers-fantômes encapuchonnés et dont je voyais qu’ils possédaient des arcs d’une excellente facture.

On traversa le pont, puis nous continuâmes sur une route aménagée jusqu’à arriver à une dernière tour de garde. L’environnement qui s’étendait devant nous, était surtout sablonneux et herbeux. Il n’y avait pas la présence de petites forêts. Tout comme le ciel, le terrain était dégagé et nous offrait une vue impeccable, le tout sous une chaleur décadente.
Alors que la troupe continuait son trajet, je me rapprochais de Nienor afin d’engager une petite conversation. Je voulais en savoir plus sur lui, ainsi commençais-je :


-"Une telle fourrure en pareil temps n’est-elle pas difficile à porter mon chère Nienor ? Dites-moi, qu’est-ce qui vous a conduit à la Citadelle de l’Aube ?".
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 24 mai 2015, 20:04, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 12 xps
Theldasyr Elthrai, Voie du noble
Profil: For 9 | End 9 | Hab 10 | Cha 8 | Int 10 | Ini 11 | Att 10 | Par 9 | Tir 10 | NA 1 | PV 65/65
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... _theldasyr

-Armes et armures :
Épée longue elfique : 18+1D10 dégâts, 14 parades.
Gambison elfique : 6 pts de protection sauf tête.
Bouclier elfique : 6+1D6 dégâts, 18 parades.

-Objets :
Pèlerine.
Doublet.
Potion de soin.
Rations.
Porte-Bonheur.
Médaillon d'Asuryan (+1 sur les tests de CHAR envers les autres Hauts Elfes).

-Bourse : 15 couronnes.

-Compétences :

Acuité visuelle : Votre personnage est doué d'une vision exceptionnelle. Il peut ajouter un bonus de +1 pour voir des choses à une distance largement supérieure à la normale ou, au contraire, des choses infiniment petites (Selon le libre jugement du MJ). Cela n'affecte pas la compétence «vision nocturne» (S'il ne possède pas cette dernière, il ne pourra pas profiter de son acuité visuelle dans l'obscurité, par contre, cela modifiera ce qu'il est possible de voir avec une source de lumière, etc.).

Vision nocturne : Votre personnage est doué de cette faculté de voir dans l'obscurité. Cependant cette obscurité ne devra pas être totale, comme celle des profondeurs de la terre ou les des souterrains d'un château etc. (Il doit au moins exister une source de luminosité : Astres lunaires, bougie etc., Votre personnage n'est pas capable de voir dans une obscurité totale.)

Esquive : Votre personnage, particulièrement vif et agile, est spécialement entraîné à éviter les coups en combat au corps à corps. Pour faire une esquive, vous devez spécifier, avant la résolution du round, que votre personnage va tenter une esquive. Référez-vous aux règles d’esquive pour connaitre les effets de cette compétence (voir Wiki règles, section Règles concernant le combat au corps à corps).

Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet eltharin.

Connaissance tactique : Votre personnage est rompu aux différentes manoeuvres et tactiques militaires. Sur un test réussi, il peut repérer les forces et les faiblesses adverses que le MJ doit lui révéler. (En conséquence, le MJ doit concéder les bonus qu'il jugera adapté aux actions entreprises par les hommes que votre personnage commande. Cette compétence ne s'applique que dans des batailles et non pas dans de simples combats ou escarmouches.)

Volonté de fer : Votre personnage a une force morale bien au-dessus de la normale. Cette compétence lui permet d'augmenter sa résistance aux effets psychologiques (peur, terreur, etc.). Dans l'une de ces situations, il a un bonus de +1 sur ses tests de volonté.

Arme de prédilection (épée) : Votre personnage, grâce à la pratique continue d'une même arme en a acquis une maitrise technique telle qu'il peut ajouter un bonus de +1 en ATT lorsqu'il l'utilise en combat. . Cette compétence reflète le fait que votre personnage possède une arme “préférée” qu'il utilise avant toute autre, si possible. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte. (Cette compétence doit être acquise à nouveau si le personnage décide de changer d'arme de prédilection. La précédente compétence est en ce cas perdue.)

Désarmement : Votre personnage peut choisir de désarmer un adversaire plutôt que de lui porter un coup. Antérieurement à la résolution du round par le MJ, vous devez déclarer qu'il va tenter une manoeuvre de désarmement. Il ajoute alors un bonus de +1 à sa caractéristique d'ATT. Si l'attaque est réussie, son adversaire est alors désarmé, sinon rien ne se passe. Les armes arrachées des mains de l'ennemi, sont alors éjectées dans une direction aléatoire à 2D6 mètres. (Il est bien entendu que cette compétence ne peut être utilisée contre des créatures qui bénéficient d'attaques naturelles : morsures, attaques caudales et autres).

Coup précis (1) : Votre personnage peut localiser avec précision la partie du corps qu'il désire frapper et se voit attribuer un bonus lors de son attaque précise. Le malus pour viser une partie précise du corps est diminué de 1 si on prend une fois cette compétence. Si on la paye une seconde fois, « coup précis » devient « coup précis (2) » et diminue le malus de 2. Si on la paye une troisième fois, « coup précis (2) » devient « coup précis (3) » et diminue le malus de 4. Dans tous les cas, cette compétence ne permet pas d’augmenter l’ATT du personnage au-delà de celle qu’il aurait été sans viser une partie particulière du corps.

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Theldasyr] La Larme de Lileath

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le fier Lion Blanc se tenait droit sur sa selle, le regard rivé face à lui, tandis que la brise légère faisait voler le plumet blanc de son heaume et le pelage de fauve dont il était vêtu. Sa gigantesque hache de guerre ouvragée pendait dans son dos, claquant contre sa cuirasse au rythme des pas de sa monture.

- "La chaleur n'est qu'un inconvénient insignifiant face à l'honneur que j'éprouve à porter cette fourrure." dit-il d'un ton monotone sans même tourner le regard vers le jeune calédorien, ne quittant pas des yeux les cavaliers qui les précédaient. "Quant à ma présence ici, elle se résume à la protection de l'archimage Danrael, mission dont je m'acquitte depuis maintenant plus d'un siècle."

Et s'en fût tout pour la curiosité du jeune noble, le Lion Blanc n'étant visiblement pas un individu des plus loquaces.

La colonne se cavaliers s'enfonçait toujours plus profondément dans cette mer d'herbes hautes, s'éloignant de la côte et des falaises en suivant des sentiers sablonneux parsemés de traces de sabots fendus et d'excréments séchés laissés par la faune environnante. Le soleil brillait fort dans le ciel dénué de nuages et la lumière se réverbérait sur les armures scintillantes des elfes. L'horizon ondulait sous la chaleur de l'astre diurne, mais Theldasyr pouvait distinguer sans difficulté de nombreux points noirs répartis en groupes plus ou moins larges. C'était de grands herbivores, des troupeaux d'antilopes élancées ou de bovins gris qui paissaient dans cette plaine immense. Par moment, on pouvait même distinguer des créatures gigantesques, aux jambes fines et aux cous interminables, qui avançaient parmi les herbes avec une lenteur et une grâce inouïes. Tous ces animaux étaient inconnus de l'héritier de la maison Elthrai, natif des montagnes de l’Échine du Dragon. D'où il venait, il était commun de chasser le cerf, le loup ou encore l'ours. Des bêtes puissantes au pelage épais qui leur permettait de survivre aux hivers parfois rigoureux des monts d'Ulthuan. Mais les bêtes qui arpentaient ces étendues herbeuses lui semblaient toutes fines et graciles, leurs couleurs fauves se fondant dans le paysage. Elles bondissaient parfois, lorsque les cavaliers passaient trop près de leur troupeau, et galopaient à la vitesse du vent entre les buissons épineux et les cours d'eaux asséchés, agitant leurs cornes annelées aux formes disparates.

Les soldats parlaient peu et préféraient contempler le paysage ou rester plongés dans leurs pensées. Seul Toranbel échangeait par moment avec Bëllegond et Theldasyr, leur faisant part de son émerveillement face à cette nature infinie, ou de son excitation quant à leur mission à venir. Derrière eux, Valandir et ses guerriers-fantômes discutaient régulièrement à voix basse, leurs paroles couvertes par le vent et le claquement régulier des sabots sur la terre dure et sèche. Danrael parcourait l'horizon du regard, son regard semblant constamment plongé dans les plus profondes réflexions, tandis que Nienor restait à ses côtés, de marbre, les yeux fixés droit devant lui. Les Heaumes d'Argent, quant à eux, respectaient une discipline exemplaire et avançaient sans un mot, tenant leurs dos droits et leurs lances hautes, chevauchant avec droiture et conviction. Ils ne firent qu'une halte, au bord d'un petit ruisseau au cours lent dont les eaux dorées attiraient de nombreux troupeaux. Les gazelles et autres antilopes levèrent la tête à l'approche des elfes et s'enfuirent en sautant à travers les herbes hautes quand les cavaliers poussèrent leurs montures sur la berge craquelées pour que les chevaux puissent se désaltérer. Le capitaine Turen Il'amar mit pied à terre et s'approcha des voyageurs que son unité escortait.


- "Restez attentifs en laissant vos montures s'abreuver. Bien que ce soit chose rare en cette saison, cette rivière abrite parfois des prédateurs reptiliens des plus dangereux. Ils restent embusqués sous la surface pendant des heures pour frapper au moment opportun, refermant leurs longues mâchoires garnies de crocs sur leur proie pour l'emporter dans les flots. Personne n'en réchappe." dit-il en retirant son heaume ailé, laissant ses cheveux flotter au vent quelques instants. "Profitez de cette courte pause pour vous restaurer et remplir vos gourdes. Le voyage est encore loin jusqu'aux jungles, et je ne préfère pas allonger le trajet plus que de raison. Ces plaines, aussi belles soient-elles, regorgent de dangers que je préfère vous éviter."

Sur son ordre, les cavaliers mirent pied à terre et s'assirent ça et là dans les herbes, en petits groupes, tandis que deux d'entre eux montaient la garde et qu'un autre surveillait les chevaux. Les envoyés de la Citadelle de l'Aube prirent place ensemble, à l'exception de Valandir et des guerriers-fantômes qui, comme à leur habitude, se tenaient à l'écart. Les elfes échangèrent des galettes fines, de la viande et des fruits séchés, et des outres d'eau claire. Toranbel, de bonne humeur, égayait la conversation. Il évoqua Ellyrion et ses plaines majestueuses que lui rappelaient quelque peu cette savane qu'ils traversaient. Il parla des coursiers de sa terre natale, des galops dans les vallées boisées. Bëllegond, en bon calédorien, le qualifia de cœur tendre et le défia, sur le ton de la camaraderie, à venir passer un hiver dans les pics de l’Échine du Dragon. Danrael discutait également avec eux, les écoutant avec attention et bienveillance tandis que Nienor restait silencieux, comme à son habitude. La monture de Theldasyr, attachée derrière le groupe, poussa son cavalier de son museau fin, quémandant caresse ou nourriture. Toranbel regarda le cheval avec un sourire.

- "Voilà ce dont je vous parlais, mes amis. Un véritable coursier d'Ellyrion. Élancé, gracieux et vif, mais cependant puissant et intrépide. Observez donc cette tête finement ciselée, ces muscles parfaitement dessinés, cette croupe étroite et nerveuse. Une telle bête fera preuve de plus de courage et de fidélité que bien des créatures."

Le capitaine Turen, qui passait derrière eux, confirma ses dires.

- "Voilà qui est vrai. Tous les chevaux de nos écuries sont des purs sangs d'Ellyrion. Traitez les avec respects, et ils vous sauveront la vie sans hésiter. Désormais, nous devons repartir." Il se retourna vers les membres de son escouade en remettant son heaume décoré de plumes d'aigle. "En selle !"

Les elfes remontèrent sur leurs coursiers et formèrent la colonne avant de repartir en suivant la rivière au niveau faible. Ils galopèrent à travers les herbes hautes de la plaines. Enfin, le soleil amorça sa descente vers l'Ouest, embrasant le ciel de milles et une couleurs, lui donnant d'innombrables nuances de jaune, d'orange et de rouge. La brousse céda peu à peu la place à une végétation un peu plus fournie, où la savane était entrecoupée d'amas de buissons épineux formant des broussailles épaisses et de grands acacias. C'est à l'orée de l'un de ces bois clairs que le Grand Heaume leva son poing ganté en l'air, ordonnant à la troupe de s'arrêter pour la nuit.

Les soldats mirent pied à terre et se partagèrent les tâches. Certains attachaient les chevaux en cercle tandis que d'autres amassaient branchages et ronces sèches pour former un semblant d'enclos destiné à tenir à distance les prédateurs les moins hardis. Des tours de garde furent attribués, y comprit à Theldasyr et à ses deux jeunes compagnons. Toranbel commençait à empiler des herbes sèches et du bois mort pour faire un feu, mais Turen s'approcha de lui et dispersa le tout d'un coup de botte en fer.


- "Vous n'y pensez pas. Si un tel feu est capable d'éloigner les bêtes sauvages, il sera en revanche un phare pour certaines créatures qui écument la région, qui ne le craignent pas et dont vous ne souhaitez certainement pas faire la connaissance."

Après avoir partagé un repas frugal sous le ciel rougeoyant, les elfes installèrent leurs couchages à même la terre poussiéreuse et dormirent après cette première journée de voyage, tandis que les étoiles se dévoilaient peu à peu dans le ciel et que les deux lunes éclairaient la savane.

Theldasyr fut réveillé par l'un des Heaumes d'Argent postés en sentinelle. C'était à son tour de monter la garde, et il se leva donc pour s'acquitter de sa tâche. Les heures passèrent sans que rien ne bouge sans la nuit, seuls quelques craquements se faisant entendre autour d'eux de temps à autres. Le matin, frais, commençait à poindre lentement, tandis qu'une brume fine montait de la terre avec la rosée. Le jeune noble distingua des antilopes parmi les arbres, non loin d'eux, qui paissaient calmement en broutant herbes et jeunes pousses entre les grands acacias. Tout respirait le calme et la quiétude, un oiseau lançait son chant exotique quelque part entre les arbres, quelques grillons crissaient encore ça et là. Soudain, certains chevaux commencèrent à pousser des renâclements nerveux. Les antilopes, plus loin, levèrent la tête d'un même mouvement, alertes. Theldasyr sentit lentement la terre vibrer sous ses pieds, tandis que les gazelles graciles s'enfuyaient en bondissant et que des escadrilles d'aigrettes quittaient les branches des arbres en piaillant.
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Vous êtes donc situés dans un bosquet d'acacias au plein milieu de la savane, et le sol commence à trembler sous tes pieds tandis que la faune s'excite
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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