[Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Le vaste pays désertique qu'est l'Arabie se trouve de l'autre côté de la mer en face de la Tilée et de l'Estahe. Il y a plusieurs cités habitées, certaines sur la côte et d'autres à l'intérieur des terres, ainsi que bien des ruines désertes remontant aux légendaires Guerres de la Mort. Les pirates d’Arabie sont des pilleurs invétérés, dont on peut parfois apercevoir les navires aux voiles sombres dans les ports d’Estalie ou de Tilée.

Modérateur : Equipe MJ

Répondre
Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

[Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par [MJ] Le Djinn »

A l'amont du Golfe de Médès, là où se jettent les affluents issus des oasis vers le Grand Océan, le voyageur observateur saura observer de nombreuses ruines, antiquités, traces du passé et consort. Comment pourrait-il en être autrement, d'ailleurs? De tout temps l'horizon marin avait constitué un espoir, une manne et un échappatoire pour les races du monde, qu'il s'agisse des anciennes ou des nouvelles. Nul ne pouvait donc, après cette courte explication, s'étonner d'y trouver autant de preuves du passage des peuples. Mais ce rappel qui pourrait sembler pittoresque au premier abord se transformait comme un cruel outrage du temps qui passe aux héritiers des civilisations déchues. Quel plus infâme rappel de la fin inévitable des empires et des êtres que l'observation de ces vieilles pierres? En tendant l'oreille et en faisant attention, l'on entendait sonner les rires des enfants qui jouaient dans les rues de jadis, les mots d'amours des amants qui découvraient la première fois l'extase loin des yeux indiscrets, on tremblait devant les puissants décideurs et les redoutables généraux qui signaient des ordres destinés à modifier la face du monde.
Et aujourd'hui il n'en restait rien. Juste des roches entassées, à moitié englouties par le désert, et les tombes innombrables d'où ne sortaient que des squelettes moqueurs dont les doigts osseux se tendaient vers le pilleur de tombes en semblant lui dire: "Profite, mon ami. Profite, car bientôt tu seras comme moi."[

Entre des rochers au bord de l'eau, niché dans un creux aménagé par lui, arrosé juste ce qu'il fallait par les ondes océaniques, un crabe se reposait. Ses grands yeux noirs sillonnaient l'immense plage devant lui, une étendue qu'il considérait infinie et qui avait, d'aussi loin qu'il se souvenait, constitué son foyer. La faim, jusque là contrôlable, le tirailla tant et si bien qu'il finit par se lever de sa cachette favorite pour s'aventurer sur le sable chaud. D'un œil expert, il vérifia l'absence de mouettes dans le ciel ou d'un congénère plus épais sur son territoire. Rien, si ce n'était cette espèce de montagne vaguement blanche qui traversait les flots. Considérant que le danger était écarté, il se décida à descendre de son perchoir pour s'aventurer sur la jetée. Une petite crevette lui apparut bientôt à travers les flots et, décidant qu'il était plus que de temps de se sustenter, il se lança à sa poursuite. Une ombre soudainement: un oiseau peut-être? Un choc brutal et un craquement de chitine. Des pas lourds qui écrasaient ses restes de carcasse. La guillotine à crustacés se trouvait être une longue planche de bois servant de pont de fortune à un navire aux courbes délicates qui semblait davantage se mêler harmonieusement à la plage que la fendre comme l'aurait fait un galion bretonnien.
Sur ses voiles s'affichaient fièrement les écussons de Lothern, entre ce phénix noir resplendissant et ce dragon rouge menaçant, les deux symboles qui affichaient les ambitions des elfes à la face des neuf mers. La renaissance permanente et la violence brute. La grâce et la force. L'onde et la tempête. Sous le soleil d'Arabie le navire brillait d'une prestance féérique au point que, si des hommes peu renseignés s'étaient trouvés là, ils auraient cru à quelque apparition divine.

Mais rien de divin dans ce bateau si ce n'était l'habileté de ses concepteurs. Maintenant qu'il était à quai, il fallait décharger et la force des bras des marins serait mise à contribution, comme toujours. La destination: un regroupement de tentes blanches, bleues et dorées si bien installé qu'on devinait sans peine que les occupants se constituaient d'excellents voyageurs. Une grande oasis garantissait un approvisionnement en haut et en nourriture si on s'en fiait à l'épaisse végétation qui la bordait.
Sur le navire, la silhouette gracile d'une jeune femme descendait le bois du pont, dépassée uniquement par un matelot en chemise grise qui trimballait une caisse contenant des cordages. Derrière elle se pressait, un peu trop à vif, un elfe au corps athlétique et vêtu d'une armure complète et hautement ouvragée qui ne l'avait quitté que pour dormir, et encore seulement les parties les plus lourdes. Il avait constamment en main une gigantesque lame à deux mains d'une finesse à faire jalouser un forgeron nain et qui, malgré sa taille, semblait légère comme une dague entre ses mains expertes. Là où sa compagne semblait émerveillée par ce décor gigantesque de dunes et de rochers s'échappant du sol tel des griffes animales fossilisées, lui paraissait sur la défensive, très alerte. D'un ton de reproche il lança:


-"Dame Virmyar, n'avancez pas si vite, voyons! Vous ne savez pas quel danger cette terre recèle! Soyez prudente!"

Image
Depuis qu'on lui avait infligé le maître des épées Anetu Misos afin de la protéger depuis la Tour d'Hoeth, Jueleth n'avait jamais eu une seconde de répit. Constamment sur ses talons, il ne tarissait pas de reproches sensés amener sa protégée à davantage de modération, de prudence ou de respect des protocoles. Son passé jouait en sa faveur, il était vrai: assigné aux Annulii pendant deux cents ans, il avait développé une crainte extrême de l'inconnu et de l'incontrôlé, au point qu'on soupçonnait parmi l'équipage que cette mission en Arabie serait autant l'occasion d'aider à l'expédition que de le dérider quelque peu.

Derrière eux une vingtaine de lanciers et autant d'archers accompagnés de quelques ingénieurs et civils descendirent. Ils étaient l'escorte sensée aider les forces déjà sur place à accélérer les recherches et protéger les terrassiers. Restait aussi la question de cet objet étrange que Jueleth s'était vue confier: un étrange tesson doré sur une forme indéfinissable. Quelque chose y était gravé, mais personne n'avait su le traduire à la Tour. Étrange cas que celui-ci.

En revanche, quelque chose d'autre la gênait alors qu'elle arrivait sur la plage. Elle ne sentait plus la magie autour d'elle. Le rugissement des vents mué en douce brise. On lui avait appris à l'école, dans les cours de magéographie: en Arabie, les pôles sont loin et la magie se meurt.

Tant qu'elle sera en Arabie, Jueleth subira un malus de -4 à tous ses jets d'incantation.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Jueleth
PJ
Messages : 6

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par Jueleth »

Peut-on avoir déjà vécu plus d'un siècle et pourtant s'émerveiller comme un enfant ? En observant Jueleth il est clair que la réponse à cette question est oui. Enfermée contre son grès au départ dans l'école de magie la plus prestigieuse du monde connu, elle s'aventurait à l'extérieur de ses murs protecteurs pour la première fois, à la découverte d'un monde qu'elle ne connaissait qu'au travers les récits et les illustrations soigneusement classés dans les bibliothèques. Elle était pour cela accompagnée d'un maître épéiste du nom d'Anetu Misos qui, contrairement à elle, semblait bien connaître le monde et surtout ses dangers, et qui jouait le rôle de garde du corps et de rabat-joie à merveille. Il est probable que Jueleth n'a jamais autant soufflée qu'en sa présence mais sans jamais oser lui désobéir.

Son passage dans la ville portuaire de Lothern fut le premier vrai choc de son aventure, et seuls ceux qui y sont passés savent ce qu'elle a pu ressentir en voyant ses tours scintillantes, ses murs d'ivoire, le scintillement de ses richesses. Il lui aurait fallu un siècle supplémentaire pour en contempler toutes les merveilles mais qui-vous-savez ne lui laissa aucun instant de répit en la poussant à rejoindre au plus vite l'embarcadère, alors qu'ils étaient les deux derniers passagers attendus pour le départ. En compensation, l'apprentie magicienne eut le droit d'observer l'impressionnant spectacle de l'ouverture des portes maritimes de Lothern afin de quitter le chenal. C'est en voyant s'ouvrir devant elle l'océan infini qu'elle prit vraiment conscience qu'elle allait quitter sa terre natale pour la première fois de sa vie, partagée entre une joie immense et un quelque chose de terrifiant en même temps.

Le voyage en lui même, passé l'excitation des premières heures à observer le vaisseau fendre la mer et son équipage manier leur engin comme des artistes, fut en réalité assez monotone. Elle n'avait rien d'autre à faire que de dormir, manger, attendre car il était évident qu'elle ne serait d'aucune utilité sur le pont avec les marins. C'est en tout cas ce que lui rappelait sans cesse son épéiste lorsque l'idée lui prenait de vouloir monter aux cordages pour apprécier la vue, d'aller rendre visite au commandeur pour qu'il lui donne des leçons de navigation – soit disant qu'elle allait le déranger et que là n'était pas son rôle, ou encore d'aller chiper une ration supplémentaire pour caler un petit creux. Puisque monseigneur le garde du corps ne lui laissait rien faire d'autre qu'attendre le moment de remplir sa mission, Jueleth passa une grande partie du voyage dans sa cabine à lire son grimoire comme le lui avait recommandé son maître et comme Anetu Misos le lui rappelait chaque matin. Mais en réalité, c'était bien là l'occupation la plus intelligente pour une mage au sein d'un navire elfique.

Heureusement tout voyage a une fin et on finit par annoncer que la terre était en vue. Pendant que les marins manœuvraient habilement, Jueleth faisait son sac afin de rassembler ses quelques affaires. Comme à son habitude, et comme elle le faisait une vingtaine de fois par jour, elle profitait d'ouvrir son sac pour vérifier que l'objet qu'on lui avait confié était bien toujours là. Elle avait bien retenu l'avertissement de ne pas le manipuler, alors elle écartait son sac au maximum pour pouvoir l'observer, et particulièrement ce texte indéchiffrable qui attisait sa curiosité. A quoi cela pouvait-il bien servir et que comptait-on en faire ? Mais comme à chaque fois qu'elle y regardait de plus près, un « Dame Virmyar, soyez prudente. Vous savez que ce n'est pas à vous qu'est destiné cet objet. » se fit entendre derrière elle. Levant les yeux au ciel en soufflant, mais tout en refermant son sac précipitamment, Jueleth marmonna un « Je le sais bien, je vérifiais juste que je n'allais pas l'oublier sur le navire. »

L'apprentie se rendit alors sur le pont au moment où un malheureux crabe perdait la vie. Elle observait ce décor de loin depuis quelques jours alors que le navire se rapprochait des côtes arabéennes et elle était déjà fascinée par tout ce qu'elle voyait. Il lui tardait de fouler de ses propres pieds ce sol étranger. Avant de s'élancer, Jueleth rabattit la capuche de sa cape sur sa tête afin de se protéger des rayons du soleil. Sans même que l'idée de proposer son aide en voyant les marins qui portaient de lourdes caisses afin de les décharger ne lui passe par la tête, elle se faufila entre eux très rapidement afin d'être l'une des premières à fouler la terre ferme au bas de la passerelle qu'on venait de jeter. Naturellement, son épéiste attitré trouva encore quelque chose à y redire.

« Dame Virmyar, n'avancez pas si vite, voyons ! Vous ne savez pas quel danger cette terre recèle ! Soyez prudente ! »

« Vous voyez du danger partout. S'il y en avait, ne pensez vous pas que nos soldats qui campent ici depuis des mois probablement ne l'auraient pas déjà éliminé ? »

Tout en semblant minimiser oralement les avertissements de l'épéiste, Jueleth s'était tout de même arrêtée pour le laisser revenir à sa hauteur. Comme à son habitude elle avait tendance à se vexer rapidement à la moindre remarque, c'est en tout cas ce qu'elle extériorisait pour essayer de garder la face mais en réalité elle prenait toujours en compte les remarques. Pour elle, les dangers du monde n'avaient toujours été que des mots, entendu de la bouche de ceux les ayant affrontés ou lu dans les manuscrits de la tour. Voilà pourquoi probablement elle ne les anticipaient pas réellement, et il fallait reconnaître aussi que d'être escortée par un maître des épées de Hoeth pouvait donner le sentiment d'être intouchable.

Jueleth observait au loin le désert et les dunes. L'Arabie... On lui en avait parlé lors de ses nombreux cours et il lui revint en tête la difficulté que l'on pouvait y rencontrer à capter les vents de magie. Fermant les yeux, la mage en formation tenta de percevoir la présence rassurante de Qhaysh en pratiquant les exercices appris et répétés à Saphery. Mais pour toute réponse elle n'eut qu'un murmure et, alors qu'elle appelait à elle les énergies issus des différents vents de magie, il lui semblait en manquer toujours un à l'appel et, alors qu'elle le repérait enfin elle se rendait compte qu'un autre avait échappé à son contrôle. Il ne lui fallut pas longtemps pour se rendre compte que faire appel à sa magie serait bien plus ardu qu'elle ne l'avait escompté. En réouvrant les yeux, une partie de l'inquiétude d'Anetu la gagna alors qu'elle se sentait comme dépouillée. La fatigue du voyage la rattrapa, majoré par son effort de capter les vents de magie qui fit naître une perle de sueur sur son front. Finalement l'idée d'aller explorer les alentours la quitta et elle ne pensait plus qu'à remplir sa mission au plus vite afin de pouvoir se reposer.

« Allons, nous avons un présent à remettre. Ne perdons pas de temps. » dit-elle à son protecteur.

Le campement elfique ne se trouvait qu'à une cinquantaine de mètres de la plage. Si des elfes étaient venus prêter main forte aux marins pour décharger du matériel, personne ne semblait venir l'accueillir. Jueleth décida donc de rejoindre les tentes en compagnie d'Anetu à la recherche de l'archimage dont elle ne savait pas s'il se trouvait ou non au campement en ce moment. Au lieu de s'épuiser à chercher, elle se dirigea directement vers un elfe en arme déjà présent sur place, un garde peut être, et qui pourrait sûrement lui donner l'information dont elle avait besoin.

« Bonjour, je suis Jueleth Virmyar et missionnée par la Tour Blanche. Où puis-je trouver maître Malgath ? »

Il n'y avait aucune autorité ni aucune arrogance dans sa voix, mais exposer officiellement et pour la première fois de sa vie son appartenance au sanctuaire fit naître une étincelle dans son regard et un sourire illumina son visage enfantin d'une oreille à l'autre. Il y avait en elle une fierté non dissimulée à se présenter de la sorte, vêtue de la sorte et escortée de la sorte, et le soldat la vit alors se redresser de toute sa petite hauteur.
Jueleth Virmyar, Voie de l'étude de la magie
Profil: For 8 | End 7 | Hab 9 | Cha 10 | Int 8 | Ini 9 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 | Mag 10 | NA 1 | PV 50/50
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_jueleth_virmyar

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par [MJ] Le Djinn »

Sans doute peu convaincu par l'apparence somme toute banale de la damoiselle en face de lui, la sentinelle interrogea du regard le grand gaillard richement vêtu et en armure complète qui se tenait à côté. Celui-ci, s'essayant à la discrétion, hocha très légèrement de la tête pour valider les dires de sa protégée. Le soldat paraissait fatigué, le teint brûlé par le soleil et cuisant sous son armure peu adaptée aux fortes chaleurs du cagnard arabéen. Le maigre abri constitué par une tente verticale, prévue pour les gardes, ne le sauvait que de l'astre brillant et pas tant de ses rayons qui se répercutaient sur le sable. Il épongea son front avec une serviette trempée et déclara avec solennité:

-"Soit, ma Dame, je vais le faire chercher."

Attrapant un grelot en forme de fleur à sa hanche, il le fit tinter trois fois, attirant l'attention d'un duo d'elfes quelques mètres plus loin, jusque là perdus dans une partie d'échecs de très haut niveau. A contrecoeur, un des deux se leva et signifia fermement à l'autre qu'il lui interdisait de tricher en son absence, ce que le second accueillit avec un haussement d'épaules. L'elfe était plus légèrement vêtu que la sentinelle mais on ressentait chez lui le même côté martial.

-"Dame Virmyar souhaite rencontre le seigneur Malgath. Amène-la à lui."

-"Aussitôt dit."

Le deuxième elfe s'inclina légèrement devant les deux arrivants et se retourna pour s'aventurer plus avant dans le campement. Au passage il jeta un coup d'œil à la colonne d'elfes marins s'approchant du camp avec des tonneaux et des caisses, ce qui annonçait l'arrivée prochaine de nourriture et de matériel, que des bonnes nouvelles.
Comme il était coutume chez les héritiers d'Aenarion, le camp n'avait rien à voir avec le bazar désorganisé que formaient habituellement les armées humaines: ici tout était organisé, réfléchi, rationnel. La réserve, située à côté des officiers au milieu des troupes, se trouvait intouchable pour les meilleurs saboteurs, les angles d'entrée des tentes, savamment calculés, permettaient à leurs occupants d'observer un horizon maximal en un instant, même de nuit, une souris ne passerait pas sans être détectée.

Subtil symbole de l'orgueil Asur cependant: les tentes des officiers, richement décorées, étaient facilement repérables. Si les toiles standards des soldats, blanches et jaunes, faisaient riches, celles de leurs princes et nobles se constituaient d'une débauche de moyens et de couleurs chatoyantes, racontant à elles seules de grandes histoires épiques et légendes homériques, tout en les transformant en cibles parfaites. C'est dans une de ces tentes que furent emmenés Jueleth et Anetu, alors que leur guide les présenta aux deux maîtres des épées qui gardaient l'entrée et qu'il s'inclinait si bas qu'il touchait presque le désert en entrant.
A l'intérieur de la tente, large d'une dizaine de mètre et assez garnie en meubles de bois précieux pour remplir une maison de bourgeois, un homme en tenue presque négligée discutait avec une elfe âgée, elle aussi habillée de manière presque pauvre. Presque seulement, car la tunique jaune ample qu'elle portait était en soie du Cathay, si précieuse qu'avec une manche on aurait pu acheter un bon cheval. Malgath, qu'on reconnaissait à la sensation de quiétude qui émanait de sa puissance magique, était un elfe qui ne devait pas dépasser six siècles. D'apparence encore jeune et en athlétique, il affichait un regard bleuté insufflé de détermination et un front large dans lequel on devinait un savoir étendu. En tenue civile, très pratique et peu riche, il avait davantage l'air d'un aventurier érudit que d'un archimage tout-puissant. De longs cheveux bruns entrenus avec soin prouvaient malgré tout une grande attention portée par l'elfe à son corps et à l'image qu'il renvoyait. Avec un air surpris, quoiqu'intrigué, il écouta simplement en levant la main en signe de paix.


-"Seigneur Malgath, la jeune Jueleth Virmyar et son compagnon souhaitent vous rencontrer, ils viennent en mission de..."

-"... De la Tour Blanche, merci Tuviel. Dame Danuvia, je crains que nous n'ayons à remettre cette réunion à plus tard."

L'aînée lui adressa un sourire et un mince signe de tête avant de sortir, saluant du même hochement les deux nouveaux venus. Le dénommé Tuviel fût renvoyé dans la foulée, après un vague remerciement. Les yeux de l'archimage se plantèrent alors sur Jueleth.

-"La Toile de Magie se tisse bien mal en ces contrées, mais je reconnais en vous le talent des faiseurs de sorts. Dites-moi, qu'avez-vous donc à me dire de si important que vous faites le voyage depuis Ulthuan?"
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Jueleth
PJ
Messages : 6

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par Jueleth »

Tout en suivant son guide à travers le campement, Jueleth en profitait pour regarder tout autour d'elle. A ses yeux, habitués aux pierres luxueuses de la Tour Blanche, ce regroupement de tentes n'avait rien de particulièrement exceptionnel si ce n'est qu'il s'en dégageait un parfum d'aventure qui la faisait sourire tout le long du trajet car elle sentait qu'elle faisait enfin partie des histoires qu'elle lisait jusque là. Sa préoccupation du moment était simplement de se dire qu'on ne lui avait pas fait transporter de tente personnelle, puisqu'elle n'en possédait pas, et donc de se demander où elle serait logée. Probablement avec l'archimage en personne se dit-elle puisqu'elle devait se mettre à son service, et la vue de la tente de celui-ci, décorée ostensiblement afin de crier à la face du monde son rang social élevé, ne la fit pas douter un seul instant que sa place était de s'y trouver également.

En pénétrant à l'intérieur, le décalage entre cette débauche de richesse à l'extérieur et la tenue simple – pour des elfes – mais efficace de Malgath ne choqua pas particulièrement Jueleth qui n'avait jamais elle-même porté un intérêt particulier à son physique atypique, bien qu'elle pouvait avoir aux yeux de certains le charme propre aux femmes-enfants. D'ailleurs, une fois à l'intérieur et protégée des rayons du soleil, l'apprentie mage rabaissa sa capuche en arrière en laissant apparaître quelques mèches rebelles qui repiquaient sur le côté, lui accentuant ce trait juvénile et lui donnant quelques décennies de moins comme si elle n'était qu'une petite jeune de quatre-vingt étés tout au plus. Sa première pensée fut de comparer sa tenue, habillée avec une robe classique d'étudiante en magie, à celle de son maître et d'en vouloir à Belanor, l'archimage qui lui avait confié sa mission, de ne pas lui avoir conseillé d'emporter avec elle une tenue plus appropriée aux circonstances.

Mais il n'était pas venu le temps de faire un caprice car la dame elfe qui se trouvait dans la tente fut poliment congédiée et lui adressa un signe de tête en sortant. Jueleth lui rendit son signe de tête en ajoutant un large sourire sans la quitter des yeux jusqu'à ce qu'elle quitte la tente. Sa curiosité était naturellement piquée au vif et, alors qu'elle se rapprochait de l'archimage qui lui demandait ce qu'elle faisait ici, elle ne put s'empêcher de lui répondre par une autre question :

« Qui était-ce ? »

Un petit toussotement derrière elle de l'indécollable Anetu Misos se fit entendre afin de la ramener à la raison.

« Oh pardon. Bonjour maître, je suis Jueleth Virmyar étudiante de la Tour Blanche. C'est maître Belanor, l'un de mes professeurs et précepteurs qui me confie à votre bienveillance afin que je vous assiste et que je puisse bénéficier de vos précieux enseignements. Et aussi... »

Marquant une courte pause dans son discours pour déposer son sac au sol, Jueleth s'accroupit afin de fouiller à l'intérieur avant de se relever en tenant avec prudence et délicatesse l'objet qu'on lui avait confié à son départ. Cela laissait en attendant le temps à son supérieur de prendre note de ce qu'elle lui avait déjà dit sur elle et sur le commanditaire de sa venue, peut être lui avait-il déjà même parlé d'elle. Avec déférence, elle présenta l'objet à Malgath afin qu'il puisse s'en saisir et l'observer.

« Il m'a chargé de vous remettre ceci, sous la protection du maître épéiste Anetu Misos ici présent. Mais j'en ignore la raison. Savez vous de quoi il s'agit maître ? Peut être est-ce pour vous aider dans votre mission... quelle est-elle d'ailleurs ? »

Jueleth ne pouvait cacher l'excitation et la curiosité qui la taraudait à l'idée d'enfin connaître la nature de cet objet mystérieux qu'elle transportait avec elle depuis Saphery. Machinalement, et parce que son petit corps avait régulièrement besoin de refaire le plein d'énergie notamment après avoir traversé l'océan, elle chercha s'il se trouvait dans son environnement direct quelque chose qu'elle pourrait grignoter discrètement pendant que l'archimage contemplait l'artefact en question.
Jueleth Virmyar, Voie de l'étude de la magie
Profil: For 8 | End 7 | Hab 9 | Cha 10 | Int 8 | Ini 9 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 | Mag 10 | NA 1 | PV 50/50
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_jueleth_virmyar

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par [MJ] Le Djinn »

Les questions peu opportunes, voire même cavalières, de Jueleth à l'encontre de l'archimage le firent bien peu rire. Sans doute qu'à la Tour Blanche elle était habituée à rencontrer ou côtoyer des élèves de son niveau, mais là l'individu devant elle se trouvait être une expert en arts magiques. En conséquence, sa réaction fût bien plus acide que ce à quoi la jeune elfe se serait attendue.

-"Chère demoiselle, sachez que lorsque vous entrez dans ma tente et m'adressez la parole, vous êtes tenue de vous incliner d'un minimum de quarante-cinq degré au bassin et d'effectuer une référence, pied gauche à l'arrière. Sachez également que vous n'êtes pas invitée à me poser des questions relatifs à nos projets sauf si nous nous trouvons dans une phase de la journée dédiée à votre apprentissage."

Un silence de mort plana quelques très longues secondes avant qu'il ne se baisse pour arracher l'objet des mains de Jueleth et se relever droit comme un I, en ponctuant le geste sans esquisser le moindre sourire:

-"De toute évidence, nous ne nous trouvons pas durant l'un de ces moments."

Derrière la magicienne, Anetu souriait de toute ses dents sous son casque, savourant avec avidité chaque miette de cette humiliation. Depuis des semaines il subissait les humeurs et de l'impétuosité de sa protégée et la voir ainsi rabrouée par un supérieur l'emplissait d'une joie inextinguible. Sans se soucier le moins du monde du maître des épées, Malgath ouvrit le colis reçu et en sorti cette plaque étrange. Une dalle de pierre aux inscriptions étranges, proches de dessins, et dont le fond des motifs semblait plaqué d'un or flamboyant. Ses yeux fins se perdirent dans l'observation de l'objet et un très mince sourire se dessina à l'embrasure de ses lèvres. Sans se préoccuper une seconde de plus de Jueleth, qui resta comme deux ronds de flan debout au milieu de la grande tente, il se précipita vers un grimoire énorme à la couverture blanche et jaune et aux pages cornées. D'un coup, il posa l'index sur des lignes et les suivies, tournant les pages frénétiquement.
Test d'observation de Jueleth: 13, échec.
A cette distance d'environ trois mètres il devenait difficile de comprendre des traces noires sur un livre, d'autant plus quand un elfe de bonne taille s'agitait devant. Le manège dura bien dix minutes entières durant lesquelles le seul son qu'on entendait était celui des pages qui se tournaient. Finalement, l'archimage pointa du doigt quelque chose sur une page et prononça un "Aaah!" de victoire. Satisfait, il griffonna quelque chose sur une tablette à côté de lui et se retourna, visiblement satisfait, pour rencontrer le regard de Jueleth et d'Anetu. Il marqua l'arrêt.

-"Oh, vous êtes encore là?"

Sans doute les avait-il oubliés pendant ses recherches. Il plaça sa main sous son menton, réfléchissant à quelque chose, avant de relancer:

-"Vous aviez dit que Belanor vous avait envoyé? Dans ce cas j'ai peut-être quelque chose pour vous. Il y a une tombe mineure encore inexplorée à quelques lieues du camp et elle est sans doute de trop faible importance pour cacher une révolution historique. Dans le même temps, je m'en voudrais de partir sans avoir de relevés sur toute la zone. Vous allez vous en occuper pour moi."

Cette fois ce fit à Anetu d'avancer d'un pas en avant.

-"Je ne puis l'autoriser, monseigneur. Dame Virmyar est sous ma protection et, sauf votre respect, l'exploration de tombes dans cette partie du monde est une activité dangereuse."

Cette fois ce fût au tour du mage d'avancer, il leva la tête pour regarder de haut l'épéiste devant lui, dans les yeux se lisait toute la morgue du supérieur hiérarchique.

-"Et à qui ai-je l'honneur, bretteur de la Tour?"

-"A Anetu Misos, monseigneur, maître des lames, vainqueur du Démon aux Cornes Noires et des quatre assassins du clan des Feuilles-If."

A la surprise de Jueleth, le puissant Malgath amorça un mouvement de recul avant de se ressaisir.

-"Oh, je vois. Dans ce cas je n'aurais aucun scrupule à l'envoyer à la tombe, vous saurez la protéger. Je reste son nouveau protecteur et maître, aussi elle suivra mon ordre, comme les lois d'Hoeth l'y obligent. Trouvez une tente et partez dès que vous pourrez, un soldat vous guidera, dites lui simplement que vous cherchez la Motte des Scarabés. Disposez maintenant, vous m'avez fait perdre trop de temps."

Le duel de regard, d'une intensité à densifier l'air, cessa brusquement alors qu'Anetu se retournait pour partir avec Jueleth hors de la tente. Ils firent quelques pas avant que le bretteur ne se tourne vers sa protégée:

-"Ne me dites pas que vous allez accepter? C'est bien trop dangereux!"
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Jueleth
PJ
Messages : 6

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par Jueleth »

Bien des fois, la légèreté avec laquelle Jueleth respectait les règles de bienséance de la haute société elfique, qu'elle côtoyait plus ou moins à Saphery, aurait dû lui valoir de sérieux avertissements. Certes elle s'était souvent fait reprendre devant ses camarades étudiants pour son attitude, et elle avait suivi des cours concernant l'étiquette, mais sa relation avec certains archimages comme Belanor qui étaient également un peu comme ses parents adoptifs durant son enfance, lui permit de bénéficier d'une certaine tolérance. Visiblement, et avec raison, ce laxisme s'arrêtait aux murs de la Tour Blanche et n'avait pas lieu d'être à l'autre bout du monde en mission officielle et en présence d'un archimage commandant un contingent.

Alors qu'elle se tenait les mains tendues pour présenter l'objet mystérieux à son nouveau maître qui la rabrouait, le rose lui monta aux joues et le feu qui lui brûlait les pommettes faisait ressortir encore davantage la pâleur de sa peau. Jueleth était naturellement vexée comme rarement, mais ce qui fut encore plus difficile à vivre pour elle en cet instant fut de comprendre qu'on n'allait pas lui permettre d'assouvir sa curiosité. Voilà des jours et des jours qu'elle transportait un objet dont elle ignorait tout et qu'elle n'attendait que le moment de bondir à terre pour le présenter à Malgath pour qu'il lui révèle enfin la vérité. Au lieu de cela, elle restait plantée là, immobile, au milieu de la tente à contempler le dos de l'archimage qui semblait avoir oublié sa présence.

L'apprentie magicienne tenta bien de se tortiller sur place pour essayer d’apercevoir un mot ou deux sur le livre qu'il consultait et d'en déchiffrer le sens, mais elle était bien trop loin et bien trop petite aussi pour parvenir à lire par dessus l'épaule de son supérieur. De frustration, elle serra ses deux petits poings aussi fort que possible en attendant la suite des événements. Jueleth n'avait jamais pensé plus loin que l'instant où elle remettrait l'artefact à son destinataire et était loin de s'attendre à se voir confier pareille mission. Elle se voyait plutôt accompagner son nouveau maître dans le moindre de ses déplacements afin d'apprendre de lui tout ce qu'il pouvait lui enseigner. L'idée de visiter un tombeau ne lui avait même jamais traversé l'esprit.

Mais, avant même qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit concernant cette demande, c'est Anetu Misos qui se tenait lui aussi planté au milieu de la tente depuis tout ce temps qui prit la parole. Et comme d'habitude, c'était pour protester. La réaction de l'archimage lui laissa croire que c'était au tour de l'épéiste de se faire réprimander sèchement et Jueleth afficha alors le même sourire carnassier sur son visage qu'il avait eu à son égard quelques minutes plus tôt. Mais ses lèvres formèrent rapidement un O de surprise à l'évocation de ses exploits passés. Pour la seconde fois en peu de temps, la magicienne resta plantée là, à observer ces deux elfes qui se défiaient du regard jusqu'à ce que le maître des lames ne cède, probablement moins par faiblesse que par discipline. Avant de sortir à sa suite, Jueleth tenta de marquer un bon point aux yeux de son nouveau maître en lui montrant qu'elle avait appris sa première leçon. Pour cela elle s'inclina comme il le lui avait demandé plus tôt.

« Je ferais ce que vous m'avez ordonné, maître, et reviendrais vous rendre compte. »

Une fois dehors et après s'être éloignés suffisamment pour ne pas être entendus, Jueleth s'arrêta net lorsque son garde du corps lui adressa la parole. Elle avait posé ses deux poings sur ses hanches, le haut de son visage essayait de faire croire qu'elle était en colère, tandis que le bas de son visage trahissait son amusement, mélange de curiosité, de surprise et d'admiration.

« Cela fait des mois que vous voyagez avec moi et que vous me cachez qui vous êtes vraiment. Vous me mettez en garde contre tous les dangers imaginaires alors que vous avez semble-t-il affronté bien pire. Racontez moi ces histoires de Démon aux Feuilles d'If et d'assassins des Cornes Noires. »

Anetu Misos semblait malheureusement bien loin de partager l'enthousiasme de sa protégée et resta silencieux à attendre la réponse à sa question. Il avait bien sûr mille raisons valables de ne pas vouloir faire ami-ami avec elle alors qu'ils se chamaillaient sans cesse depuis leur départ, à moins que ce ne soit l'évocation de terribles souvenirs qui ne l'enchantait guère, toujours est-il qu'il put voir une fois encore la moue boudeuse de la magicienne en réponse à son mutisme.

« Bien, gardez vos secrets ! J'aurais l'occasion de voir de mes propres yeux vos exploits dans ce tombeau si c'est aussi dangereux que vous le dites puisque je vais naturellement accepter. » Jueleth tourna alors vivement les talons en marquant une courte pause dans sa phrase. Sa colère n'était bien souvent qu'un moyen de défense pour cacher d'autres émotions, bien qu'elle soit la seule à le savoir réellement. « Comme si j'avais le choix. Je ne vais pas remonter dans le navire et rentrer à la maison alors que mon maître m'a donné un ordre clair et qui ne me semble pas discutable. »

L'envie de rajouter « Et votre mission était de protéger l'objet que je transportais, je ne l'ai plus, rien ne vous oblige à me suivre » lui traversa l'esprit mais la peur de devoir aller explorer une tombe toute seule lui fit garder raison. Sans plus attendre et à pas rapides pour marquer sa colère, bien qu'avec ses petites jambes il était probable que l'épéiste n'ait aucun mal à la suivre, Jueleth se dirigea vers l'endroit du campement où l'équipage qui les accompagnait depuis Lothern s'affairait à dresser les tentes pour s'offrir un coin à l'abri des rayons du soleil. Loin du luxe de la tente de Malgath, celles des soldats étaient bien plus simples mais cependant confortables et disposaient du nécessaire pour se reposer convenablement. En réalité, il avait été anticipé par les marins que leurs invités partageraient également leurs couchages et un compartiment était déjà réservé pour accueillir Jueleth et Anetu.

La magicienne ne put retenir un bâillement qui lui fit briller les yeux de larmes. Entre la traversée et l'enchaînement des émotions en peu de temps, Jueleth n'avait plus que l'envie de s'allonger un petit moment. Elle s'en voulait de n'avoir pas osé demander d'avantages de précision à son maître avant d'accepter la mission et ne savait pas exactement ce qui l'attendait ni ce qu'elle devait chercher exactement. Avant de pénétrer à l'intérieur de sa nouvelle chambre, elle se retourna vers Anetu en levant les yeux vers lui.

« Si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'aurais souhaité me reposer un instant avant de nous mettre en route. Je ne sais pour combien de temps nous allons en avoir à tout explorer. Pensez vous que nous devrions aussi aller chercher des vivres avant de nous y rendre ? Une torche probablement aussi, je suppose que la tombe est dans l'obscurité. Voyez vous d'autres préparatifs à faire avant d'y aller, vous qui avez l'expérience ? »
Si Anetu continue d'accompagner Jueleth et s'il accepte le tout on prend environ une petite heure pour : micro-sieste de 30 min max dans la tente, prendre de l'eau et des rations si possible et si besoin, une torche aussi pourrait être utile vu qu'on n'a pas vision nocturne et pas de sort de lumière, et tout ce que mon garde du corps jugera utile avant et qu'on nous autorise à prendre dans les réserves du camp. Et si c'est bon pour y aller, on va voir un garde pour lui demander de nous accompagner à l'entrée de la Motte des Scarabés (et je lui demande ce qu'il sait déjà de l'endroit) et on y va pour l'exploration !
Jueleth Virmyar, Voie de l'étude de la magie
Profil: For 8 | End 7 | Hab 9 | Cha 10 | Int 8 | Ini 9 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 | Mag 10 | NA 1 | PV 50/50
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_jueleth_virmyar

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par [MJ] Le Djinn »

Aux différentes conditions proposées par Jueleth, comme l'acquisition de matériel et un peu de repos avant de partir, Anetu donna son accord. Sans doute aurait-il même préféré se reposer une journée complète avant de partir visiter une tombe ancestrale, mais il craignait que son inaction ne pousse sa protégée, car c'était bien de cela qu'il s'agissait, à se rendre dans les souterrains sans lui. Par contre, alors que la magicienne partait pour se coucher, lui conseilla déjà de bien boire et de bien manger, pour que la nourriture ait le temps de donner des forces. Les elfes ayant des talents particulier pour la conservation des aliments sur de longue distance, nécessaire lors de longs trajets dont les elfes des mers étaient coutumiers, la nourriture ne fût pas aussi infâme qu'elle aurait pu l'être. Souvent les humains se trouvaient contraint et forcés de manger à la pelle du biscuit d'eau et de farine dur comme le granit mâtiné de bière tournée et d'eau de mer, mais pas le Haut Peuple. Non, les elfes eux profitaient de l'eau de source importée des montagnes d'Ellyrion, réputée pour sa grande propreté et sa longue conservation ainsi que du vin clairet du centre d'Avelorn, très peu chargé en alcool et au goût sucré de l'été éternel. Côté nourriture, le fameux "pain des voyageurs" au blé noir de Saphery satisfaisait toutes les faims. Certes, son goût n'était pas aussi travaillé que les œuvres des boulangers de Lothern, mais il permettait de tenir pendant de longs mois.

La chambre en elle-même mêlait l'esthétisme elfe au pragmatisme spartiate de la vie militaire, c'est à dire qu'il y avait fort peu de mobiliers et de coussins mais que ceux-ci étaient tous d'une qualité exceptionnelle. Le couchage devait avoir l'âge de Jueleth mais pourtant il paraissait à peine usé, comme si on avait dormi dessus deux centaines de nuits. Bien entendu il finirait un jour par s'effriter et son moelleux avait déjà décru depuis sa création, mais il restait parfaitement tolérable même pour les peaux sensibles des longues-oreilles. Il y avait six couches dans la chambre mais les quatre autres paraissaient inoccupées pour le moment, sans doute prévues pour les renforts fraîchement arrivés. A constater que chez les elfes contrairement aux hommes ou aux nains la mixité des sexes était totale et même si la pudeur restait de mise on dormait dans la même pièce sans sourciller, tant qu'on était dans la soldatesque du moins, ensuite c'était plus compliqué.
Au réveil, toujours seuls, Anetu et Jueleth entreprirent de faire l'inventaire de ce dont ils avaient besoin. Quelques rations et deux outres supplémentaires, certes, mais également des torches. Jugeant les objets essentiels, Anetu ramassa également des cordes, des bandages et attrapa deux dagues courtes qu'il glissa à sa ceinture, en sus de sa grande épée. Il s'expliqua de la façon suivante:


-"Nous allons dans une tombe, un endroit probablement étroit et exiguë. Mon épée à deux mains ne sera pas très utile dans ces conditions, cette dague sera sans aucun doute plus utile."

L'équipement récupéré, les deux compères s'en allèrent quérir un elfe montant la garde près de leur tente pour qu'il puisse les conduire. De mauvaise grâce, il alla chercher un compagnon en repos pour le faire à sa place: lui devait garder l'allée. L'organisation elfique étant ce qu'elle était, le second, aussi ronchon que le premier, se fit violence pour les emmener mais pas s'en s'être convenablement équipé en arme et armure.

-"La Motte aux Scarabées donc? Elle n'est pas loin, mais nous ne l'avons pas encore visitée. Faites attention à où vous mettez les pieds."

La chose parut gêner Anetu, qui grinça en demandant:

-"Et à quoi devrions-nous nous attendre, au juste?"

Mais l'autre haussa les épaules, visiblement peu au courant.

-"On ne sait pas vraiment. Nous avons visité plusieurs tombes jusque là mais à part des effondrements naturels il n'y a jamais eu de véritable piège alors qu'on dit que cette terre en regorge. Les érudits du camp pensent que nous avons simplement eu de la chance jusque là et ils ont sans doute raison. Soyez prudents, en somme."

Sur un point, l'archimage Malgarth n'avait pas menti: la Motte n'était pas loin. Une série de poteaux liés par une corde menaient du campement jusqu'à la tombe qui, placée sous une dune, faisait comme un grand tas de sable qui se fondait parfaitement avec le désert. Des formations rocheuses disséminées aux alentours permettaient de construire en dur à l'intérieur tout en se fondant dans le décor naturel, rendant les emplacements des tombeaux plus difficiles à trouver pour les pillards. Facile de comprendre le cas échéant pourquoi il y avait tant de sites dans le coin. Le soleil, par contre, frappait de plus en plus fort et les outres se vidaient déjà alors que les elfes arrivaient à peine au pied du lieu-dit. Un énorme scarabée couronnait le haut d'une porte de pierre à battant unique ayant été enfoncé par les soldats de l'expédition. A l'intérieur, rien si ce n'était un escalier qui disparaissait au bout de quelques marches dans les ténèbres. Le soldat, se plaçant à l'ombre, fit un signe rapide qu'il attendrait là tant que son outre d'eau ne serait pas vide, après quoi il lui faudrait aller en chercher une autre avant de revenir, ce qui créerait bien une demi-heure de flottement.

-"Je vous laisse ouvrir la marche, apprentie magicienne. Mais je vous conseillerais déjà d'allumer les torches et de faire attention."

Loin d'être effrayé ou inquiet, Anetu se murait dans une posture calme et déterminée, presque neutre. Là où Jueleth avait toujours manifesté de la curiosité pour l'Arabie et ses mystères, lui n'avait jamais ressenti qu'une indifférence mâtinée d'incertitude. Clairement, son envie d'être là touchait au néant et Jueleth devrait faire ses premiers pas seule dans les ténèbres.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Avatar du membre
Jueleth
PJ
Messages : 6

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par Jueleth »

Pour une fois, Anetu n'avait pas eu besoin d'insister pour convaincre sa protégée de faire ce qu'il lui demandait. En arrivant sous la tente qui allait les accueillir le temps de leur séjour dont elle ignorait encore la durée, ils trouvèrent une table commune où étaient entreposés des vivres et quelques cruches pleines d'eau fraîche ou de vin. Prenant en compte les conseils de l'épéiste dont elle savait maintenant en partie l'expérience, Jueleth s'installa afin de grignoter et boire ce qu'elle pouvait en prévision des efforts à venir. Loin de leur premier jour de voyage où la magicienne avait protesté un long moment de n'avoir que du pain de voyage à manger, loin de son petit confort habituel, elle avait fini par s'y habituer lors de la traversée en mer et acceptait de s'en contenter.

Prenant congé de son garde du corps qui était attablé lui aussi, Jueleth alla gagner l'une des couches vides de la tente à l'une des extrémités afin de se l'approprier. L'artisanat elfique avait ceci de particulier que les parois de tissu pouvaient aussi bien réchauffer ses hôtes sous des climats polaires que les rafraîchir sous les températures arides de l'Arabie. Loin d'être assommée par la chaleur qui régnait à l'extérieur, Jueleth ne prit même pas la peine de se dévêtir et s'écroula en arrière sur sa couche. Comme à son habitude, elle était capable de trouver le sommeil très rapidement et elle s'endormit comme elle était, les pieds encore pendants à l'extérieur de son lit et la main droite repliée sur son cœur. Un petit sifflement de nez discret et mélodieux vint alors rythmer l'heure de la sieste.

Le reste des préparatifs pour leur future exploration fut assez rapide notamment parce que pour la première fois depuis leur départ de Saphery, Jueleth et Anetu semblaient d'accord sur tout, ce dernier acquiesçant aux propositions de la première et inversement. Mais ce semblant d'équipe soudée n'allait pas durer très longtemps. Alors que le maître des épées lui expliquait pourquoi il était plus sage de s'équiper d'une dague dans ce genre d'endroit, la magicienne voulut suivre son exemple et faire preuve d'intelligence.

« Et Qhaysh est bien trop silencieux en ces contrées pour que ma magie soit sûre, cet arc sera plus utile pour vous soutenir en cas de coup dur. »

Dit elle en brandissant fièrement un arc court présent dans la réserve. Toujours aussi acerbe, de son point de vue, le méchant Anetu lui expliqua que non, utiliser un arc dans un couloir étroit et sans formation n'était pas une bonne idée. Vexée, une fois de plus, parce qu'elle pensait recevoir des félicitations pour son idée brillante, Jueleth reposa vivement l'arc où elle l'avait trouvé avant de s'emparer tout aussi vivement de la dague que lui tendait son protecteur pour la fixer à la ceinture de sa robe, puis de tourner les talons et de quitter la tente d'un pas rapide en claquant les pieds sur le sol pour bien montrer qu'elle était en colère.

Bien vite cependant, l'attitude de la magicienne changea lors de la courte marche jusqu'au tombeau sous cette chaleur assommante. Son pas se fit de plus en plus lent alors qu'elle se faisait distancer par les deux autres elfes entraînés et athlétiques, sa capuche de nouveau en place pour tenter de minimiser au maximum les effets des rayons du soleil sur sa tête. Elle n'était pas très résistante aux efforts physiques et en arrivant à l'endroit demandé Jueleth se laissa glisser en arrière pour venir s’asseoir sur le sol juste à côté de la porte. Son regard curieux était figé sur l'énorme scarabée qui ornait le haut de la porte tandis qu'elle essuyait du revers de sa manche les perles de sueur qui mouillaient déjà son visage.

Bien que ne pouvant rivaliser avec l'esthétisme de l'architecture de son propre peuple, Jueleth aurait bien profité d'une courte pause pour observer ce qui l'entourait mais ils étaient venus pour explorer l'intérieur et Anetu l'invitait à ouvrir la marche. Profitant d'être assise sur le sol, la magicienne disposa la torche devant elle en utilisant également les outils nécessaires à l'allumer. Alors qu'elle eut un peu de mal à créer l'étincelle, les reproches de ses enseignants de la Tour Blanche lui revinrent en tête avec un nouveau sens en cette occasion. Têtue comme toujours, Jueleth avait un peu négligé l'apprentissage des sorts mineurs faits pour se faciliter la vie, pour privilégier la maîtrise de sorts de protection plus complexes. Certes elle était arrivée à ses fins mais ses maîtres continuaient d'insister sur l'importance de s'exercer d'abord avec cette magie mineure. Et aujourd'hui, alors qu'elle aurait pu enflammer cette torche magiquement avec une petite flammèche, ou même simplement créer une lumière magique sur son bâton leur permettant de se passer de torche et de bénéficier d'un meilleur éclairage, elle était là assise sur le sol à transpirer encore un peu plus pour allumer ce fichu bout de bois.

Ce qu'elle parvint cependant à faire. Se relevant et tenant de sa main droite son bâton et de sa main gauche la torche qu'elle brandit en avant, Jueleth s'élança dans l'escalier qui menait à l'intérieur. Alors que l'aventure commençait vraiment maintenant, la magicienne se laissa une fois de plus déborder par son enthousiasme. Tac tac tac tac tac tac tac.... Elle dévala les marches précipitamment avec une prudence relative comme le lui avait indiqué le soldat et l'épéiste, donnant systématiquement un petit coup de bâton sur la marche suivante pour voir s'il n'y avait pas un piège quelconque.

Jueleth s'engage dans les marches au pas de course jusqu'à ce qu'elle arrive en bas si l'escalier est petit ou que Anetu l'appelle à être vraiment prudente si la descente prend un peu de temps. Qu'on arrive dans un couloir ou une pièce elle avance ensuite doucement parce qu'elle va contempler les murs avec sa torche à la recherche de n'importe quoi (dessins, écriture, mécanisme...) et donne toujours un coup de bâton par terre là où elle va faire son prochain pas.
Jueleth Virmyar, Voie de l'étude de la magie
Profil: For 8 | End 7 | Hab 9 | Cha 10 | Int 8 | Ini 9 | Att 9 | Par 9 | Tir 9 | Mag 10 | NA 1 | PV 50/50
Lien de la fiche wiki : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_jueleth_virmyar

Avatar du membre
[MJ] Le Djinn
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Warfo Award 2021 du meilleur MJ - RP
Messages : 1199
Profil : FOR / END / HAB / CHAR / INT / INI / ATT / PAR / TIR / NA / PV (bonus inclus)
Localisation : Dans ma lampe...

Re: [Jueleth] Peuple voyageur, désert immobile

Message par [MJ] Le Djinn »

Test d'habilité de Jueleth: 5, réussite.
La fâcherie qui régnait entre Jueleth et son protecteur fût telle que la jeune elfe descendit les escaliers au triple galop, frappant vaguement les marches devant elle en même temps qu'elle pénétrait dans les profondeurs noires de la motte. Evidemment, elle ne prit aucun compte du cri agacé d'Anetu alors qu'il la voyait débouler plus que marcher dans l'escalier, c'est que son expérience lui avait appris que la précipitation menait bien souvent à la mort.

Et cette fois encore, la sagesse de l'âge l'emporta.

A l'avant-dernière marche, là où Jueleth avait donné un coup de bâton rapide, il y eut un bruit sourd. La dernière marche s'enfonça d'un coup, se descellant via un mécanisme diaboliquement ingénieux. Comme un ingénieur l'avait calculé bien des millénaires plus tôt, le pied de l'intru, posé sur la dernière marche qui commençait sa chute libre, suivi la pierre. Jueleth ne dût qu'à ses seuls réflexes sa survie: alors que le sol chutait, elle bondit en avant dans un réflexe ancestral et animal, rattrapant difficilement son équilibre quelques mètres plus loin et se tournant, le souffle court, pour apercevoir à la lumière de la torche le maître des épées ahuri qui regardait en alternance le trou dans le sol et la magicienne survivante. Entre ses dents il siffla avec amertume:


-"Voilà qui commence bien..."

Avec prudence il pencha sa flamme vers les profondeurs pour y découvrir des pics de bois plantés à la verticale juste là où la pierre était tombée. Information inquiétante en prime: des ossements, sans doute humains, étaient visibles parmi les pointes.
Test d'INT de Jueleth: 18, échec. Le sol semble fait de sol.
Tout cela était bien triste mais n'avançait pas les explorateurs en herbe dans leur mission. Bien sûr, la présence de ce piège rendait la visite des lieux plus complexes, mais il faudrait plus qu'une dalle mal scellée pour faire reculer deux hauts-elfes. Anetu bondit par-dessus le trou sans aucun effort et rejoignit Jueleth alors qu'elle commençait son avancée dans un long couloir aux murs complètement vides et nus. En y regardant de plus près, on distinguait pourtant des couleurs sur le calcaire jaunâtre qui recouvrait les parois. Des dessins avaient dû y être peins il y a bien longtemps, mais pour les yeux modernes plus rien ne subsistait sauf quelques tâches de couleurs pâles et sales, dont l'interprétation demeurait impossible.
Ils parcoururent l'allée pendant ce qui sembla être une quinzaine de minutes avant de se trouver à une intersection. Trois chemins s'offraient à eux en un carrefour perpendiculaire classique. Fidèle à ses instincts d'aventurier, Jueleth choisit d'aller tout droit, ce pour quoi Anetu rechigna:


-"Personne ne va jamais tout droit..."

Néanmoins il suivit sans protester, toujours attentif à l'environnement et hésitant parfois entre garder sa dague à la main ou dégainer une arme plus longue, selon la taille du couloir environnant. Une poignée de minutes plus tard, le duo émergea dans une pièce large, un triangle partant de la porte et se finissant en un long rectangle dont la lumière des torches ne pouvait éclairer le bout.
Devant eux un autre escalier, large celui-ci, environ cinq à six mètres. Trois marches seulement le composaient et il se perdait ensuite dans le sable, car la pièce en était remplie, comme une baignoire géante remplie de ce sable fin et doux que l'on trouve dans le désert d'Arabie.

Test d'observation de Jueleth (8 + 1 avec Acuité visuelle): 9, réussite de justesse.
Si ça n'avait été que pour ça, la pièce aurait été sans aucun autre intérêt. Les fresques et gravures paraissaient mieux conservées mais rien d'intelligible n'en ressortait avec seulement deux torches: il faudrait un brasier bien plus important pour en tirer quelque chose. Ses yeux d'elfe se perdirent alors dans le sable, essayant de distinguer quelque chose sous cette étendue plate et lisse. Au fond de la pièce, dans le noir, quelque chose croisa son regard. Au début elle ne put en croire ces globes oculaires, mais en cherchant ailleurs la même évidence s'imposait à ses yeux. Une horreur sans nom qui ne connaissait pas d'équivalent dans son peuple, ni dans aucun autre qu'elle ne connaissait.

Dans cette salle, des personnes droites debout avaient été enterrées vivantes.
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

Répondre

Retourner vers « Arabie »