[Malik] Une chance lui suffira

Le vaste pays désertique qu'est l'Arabie se trouve de l'autre côté de la mer en face de la Tilée et de l'Estahe. Il y a plusieurs cités habitées, certaines sur la côte et d'autres à l'intérieur des terres, ainsi que bien des ruines désertes remontant aux légendaires Guerres de la Mort. Les pirates d’Arabie sont des pilleurs invétérés, dont on peut parfois apercevoir les navires aux voiles sombres dans les ports d’Estalie ou de Tilée.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Malik] Une chance lui suffira

Message par [MJ] Le Djinn »

C'est par sa propre volonté que Malik se trouva, un beau matin où le soleil brillait. L'océan s'étendait alors que des navires se préparaient à l'ancre vers des destinations lointaines. Dimashque n'avait que peu de rapport avec un port international si l'on oubliait son enclave bretonnienne et majoritairement l'on trouvait des pavillons arabéens parmi les navires qui mouillaient sur les docks.

Et justement, une galère partait ce matin même pour Al-Haik, le grand port du Nord du continent, le concurrent direct de Copher, l'autre grande puissance maritime d'Arabie. En vérité, le transport de passagers était rare en lui-même et les navires fait exclusivement pour le transport de voyageurs n'existaient pour ainsi dire pas au-delà de quelques cercles restreints de l'aristocratie palatiale. Pour Assia ce serait le grand voyage du retour. Un voyage dans une cale humide, entourée de bagnards rendus fous par le fouet, la soif et la fatigue ainsi que par les marins eux-mêmes qui ne seraient que trop ravis d'avoir une femme sur le navire. Une femme, par l'Unique! Une de ces créatures de légende dont on ne disait qu'elles n'évoluaient que sur la terre ferme! Elle avait du caractère, certes, mais le trajet, long d'environ trois semaines en cabotage, risquait de ne pas être de tout repos.

Elle l'attendait dans son grenier, occupée à compter les cafards qui se promenaient sous les poutres. La veille, elle avait parcouru la ville pour trouver des relations capables de l'aider, de la faire sortir de ce guêpier infâme et le tout dans la discrétion la plus totale. Heureusement, rien n'était plus commun aux heures du jour qu'une femme dans les rues, surtout qu'elle avait pu dégoter un voile à-même de cacher son visage. Grâce à son réseau elle avait appris qu'un de ses anciens clients, le capitaine Tarossa, un corsaire de Copher devenu transporteur de fret, dirigerait le navire qu'elle comptait emprunter. Sans cela, elle en aurait été refusée aussi sec et il y avait fort à parier qu'il la protège des hommes les moins délicats de son équipage. Pas dit qu'il ne tente rien de son côté, mais c'était, dans une vision cynique de la vie, mieux d'être prisonnière d'un homme que d'un équipage.
En définitive, l'horaire devait arranger Malik: certes la caravane devait partir à l'aube, mais le bateau était supposé lever l'ancre à peine plus tard et il aurait le temps de veiller au départ de son informatrice et de rattraper le temps perdu.

Mais...

Mais il semblait que l'Unique n'appréciait pas beaucoup les hommes de cette galère, car tous les problèmes leur tombaient dessus! Une corde qui cassait, une voile un peu percée, un trou dans la coque, une caisse qui chutait... Au final le bateau ne commença à prendre ses passagers que deux heures après l'heure prévue, ce qui faisait enrager tout ce beau monde. Sauf les forçats, bien sûr, qui eux profitaient du repos.

C'est ainsi donc qu'Assia retrouva Malik sur les quais, quelques minutes à peine avant le départ. Elle semblait apaisée, emplie du calme serein des côtes d'Arabie. Des cernes sous ses yeux prouvaient qu'elle avait mal dormi et trop pleuré, mais tout ça serait bientôt derrière elle. Dans la pure tradition aristocratique de Dimashque, elle s'approcha de son sauveur et lui présenta son cou. Loin d'être une invitation érotique comme cela été sous-entendu dans l'Empire, c'était un geste de vulnérabilité qui symbolisait l'immense dette d'un individu envers un autre ainsi qu'un signe d'humilité. Cela fait, elle hésita sur ses prochains mots.


-"Je... Dois dire que je ne sais pas trop comment te dire au-revoir. Devrais-je te remercier de ce que tu as fait pour moi ou te maudire de m'avoir impliquée ? Es-tu seulement responsable?"

Avec la délicatesse d'une rose elle se tourna vers la galère.

-"Puisse l'Unique t'accorder son regard bienveillant et puisses-tu accomplir tes futurs projets. Je ne sais quoi te dire de plus."

Elle avança alors que le capitaine du bateau lui faisait signe, à elle ainsi qu'à quelques autres voyageurs.

-"Si nous nous revoyons, je tâcherai de te rendre la pareille."

Et ce fût tout. Bien vite il y eut le détachage des amarres puis le départ vers l'Ouest. Les dernières traces de la présence de Malik à Dimashque partaient sur les flots et avec eux les risques qu'ils représentaient. Maintenant il allait falloir trouver un moyen de rejoindre la caravane de l'expédition avant qu'elle ne soit trop loin. Mais comment?
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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