Le puissant destrier du cavalier en cuir bouilli chargea droit sur mon groupe et devant sa promptitude mes camarades et moi-même ne purent envisager de le cribler de pierre car bientôt son cheval nous renversa tous les cinq dans un nuage de poussière ! Je me releva immédiatement tirant sûr mes chaînes pour aider mes camarades à s'élever à ma suite, tandis que nous nous apprêtions à de nouveau faire face : l'ombre du cavalier me recouvrit et alors que je levais les yeux et que le soleil m'aveuglait je vis l'éclipse de sa masse tomber sur moi; à ce moment précis j'étais totalement désemparé : Tarik me poussa et l'arme contendante s'abattît sur lui dans un bruit sourd et effroyable, son crâne se brisa sous l'impact et bientôt je fus recouvert de sang et de morceaux de cerveaux...
* " Pourquoi ?! Il a fallu que ta récurrente gentillesse soit encore une fois un obstacle au bon déroulement des plans, ce coup-là était pour moi et moi seul, je n'aurais pas réussi à le parer c'était : ma faute ! Alors, par Tor : pourquoi ? D'où t'es venu ce courage ? Nos vies avaient pourtant aujourd'hui la même valeur ! Je n'étais pas noble tu n'étais pas soldat : nous étions esclaves ! ô mon frère par les dieux qui nous observent je jure de te venger de mes poings, de mon sang ! Que la haine qui m'anime n'ait de cesse que lorsque chacun de ces dolgan rejoindra ses ancêtres ! " *
J'hurlai d'un cri à défier les dieux eux mêmes et alors que je m'apprêtais à m'élancer j'eus le plaisir de sentir mes chaînes me tirer vers l'avant : mon cri semblait avoir redonné un nouvel élan de courage aux survivants ! Je n'osais regarder le cadavre de Tarik à mes côtés à la fois honteux de mon attitude et obnubiler par la rage qui m'animais je frappais de toutes mes forces le cavalier qui venait d'ôter la vie de mon ami.
Pendant ce temps-là ceux qui m'accompagnaient, tentèrent d'attaquer le cavalier conjointement ; le dolgan devraient soit fuir, soit parer : puisse le sacrifice de Tarik ne pas être vain ! La même scène semblait se dérouler non loin de nous face à l'esclavagiste à la lame recourbé : notre fureur avait à présent pour but de contenir la contre attaque ennemi, infliger le maximum de dégâts : soit, mais il était plus probable que nous allions au-devant de certains sacrifices : distraire l'attention de l'adversaire par nos propres vies : tél était à présent la tactique. L'art de la guerre était cruel, mais cette bataille nous nous y étions depuis des semaines préparés : rien ne nous arrêteraient, si ce n'est la mort personnifié.
La lutte risquait d'être fort âpre et il nous faudrait résister le temps que nos dix compagnons qui avaient jusqu’à présent plus de chance que nous puisse tirer profit de la situation et exterminer ces immondes bâtards ! Ils se muniraient bientôt des armes de nos tortionnaires pour les retourner contre ceux-ci, les plus habiles cavaliers prendraient la monture des défunts et essayerait de défaire les dolgans qui nous résistaient encore, il était aussi vital d'abattre le tirailleur et c'est pour cela que tout esclave qui arrivera à se munir d'un arc aurait pour première mission de le liquider avant que celui-ci n'ait le loisir de nous nuire. Les autres encore pourvus de pierres se répartiraient où la situation requéraient leur présence, prêt à se munir des armes de leurs compagnons ou de leurs adversaires.