[Rovk] Bouclier du Vieux Monde
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
La décision de Rovk entraîna un simple mouvement de la main fort dédaigneux de la part de sa tante — à défaut de susciter l’amour de sa sorcière ou de la bande avec lui, le jeune homme s’assurait qu’aucun ne soit particulièrement indigné. Tandis qu’Ella se retournait pour rejoindre le convoi, les Norses encore présent se dépêchèrent de s’approcher du cadavre du trappeur, pour le dévêtir et récupérer ses affaires.
Le dépeçage de la grosse bestiole prit un certain temps. Rovk n’avait jamais eu l’occasion de le faire, et les souvenirs de son oncle demeuraient bien fugaces, flous au fond de son esprit. La plus grosse part du monstre dût être laissée comme carcasse pour le festin des vautours, mais Danpr arracha bien un croc pour servir de souvenir au sorcier.
« Perds pas ça. Ça peut être important pour certains Ancêtres. »
Le frère et la sœur se saisirent de la dépouille de leur compagnon, et la soulevèrent pour l’amener jusqu’au deuxième chariot, celui qui était chargé de vivres et de boisson. Folka fit un signe du doigt pour désigner le sol, et donna un ordre fort sec :
« Priez pour votre frère, Maskaur. »
Les quelques guerriers et guerrières à peine pubère se placèrent tous devant le chariot. Ils lièrent leurs mains, et leurs lèvres bougèrent silencieusement tandis qu’ils murmuraient quelques invocations pieuses.
Puis, sans le moindre sentiment de plus, Folka remonta le bord de l’attelage, frappa dessus, et tout le monde put se remettre en route en continuant tout droit.
Plus d’une heure avait été perdue pour s’occuper du cadavre du monstre. Assez de temps pour que, au loin, on puisse revoir Molda et Ingrid revenir au loin — seules. Pour une raison ou une autre, elles avaient finalement décidé de laisser tomber l’esclave qu’elles avaient eu l’ordre de ramener.
Grimpant dans le chariot de tête où se reposaient les deux Slaaneshies, Rovk entama la discussion avec sa tante. Ella, bras croisés, une jambe sur l’autre, fronça des sourcils dans une mine de réflexion.
« Je ne suis pas certaine, mais je pense que je peux formuler une hypothèse très vraisemblable…
Le Kislev est un pays fort étrange. Il est pétri de magie, bien plus que d’autres nations des sudistes. Ils ont chez eux des femmes qui sont douées de grands pouvoirs, notamment liés à la faune et la flore qui vit sur leur territoire.
L’ours est sacré au Kislev, et les sorcières qui défendent leurs tribus peuvent nouer de merveilleuses alliances avec eux, lier leur âme à ces bêtes.
Cependant… »
Elle fit la moue, et désigna dans la tête la direction générale des quelques arbres.
« Ce sont des Ungols. Des archers-à-cheval du Kislev. Il est évident que l’ours et ces hommes se sont entre-tués, et, ce n’est pas très normal…
Il arrive, certes, qu’il y ait des conflits entre des clans d’Ungols. Comme les Norses s’entre-tuent parfois. Mais je ne sais pas, c’est une simple intuition, peut-être fausse, mais je trouve que… c’est une excuse trop facile.
Un Gospodar de la capitale qui vit avec des Ungols, et une vedma qui attaque des Kislévites. Quelque chose se trame dans ces steppes. »
La mutante hocha de la tête, pour approuver sa maîtresse.
« Nous n’avons plus que six guerriers pour nous escorter, et il reste encore tant de chemin à parcourir…
C’est une chance que les vivres soient suffisants, nous ne mourrons ni de faim ni de soif, mais nous avons toujours de nombreux dangers à affronter.
Tu vas pouvoir te reposer jusqu’à ce soir, il y a l’air d’avoir un grand rien pour un bon moment. On boira plus correctement à ton honneur cette nuit, pendant que je brûle le cadavre du trappeur qui était avec toi.
Pas trop chagriné, j’espère ? Il avait l’air d’être un garçon plutôt discret.
– Toute l’escorte est discrète, ils ne nous aiment pas.
– Ferme-la, je discute avec Rovk.
Je disais donc : qu’est-ce que tu penses des gens qui nous suivent ? Tu marches avec eux depuis quelques jours. Est-ce que tu as l’impression qu’ils sont fidèles ? Qu’ils se battraient bien pour nous ? »
Le dépeçage de la grosse bestiole prit un certain temps. Rovk n’avait jamais eu l’occasion de le faire, et les souvenirs de son oncle demeuraient bien fugaces, flous au fond de son esprit. La plus grosse part du monstre dût être laissée comme carcasse pour le festin des vautours, mais Danpr arracha bien un croc pour servir de souvenir au sorcier.
« Perds pas ça. Ça peut être important pour certains Ancêtres. »
Le frère et la sœur se saisirent de la dépouille de leur compagnon, et la soulevèrent pour l’amener jusqu’au deuxième chariot, celui qui était chargé de vivres et de boisson. Folka fit un signe du doigt pour désigner le sol, et donna un ordre fort sec :
« Priez pour votre frère, Maskaur. »
Les quelques guerriers et guerrières à peine pubère se placèrent tous devant le chariot. Ils lièrent leurs mains, et leurs lèvres bougèrent silencieusement tandis qu’ils murmuraient quelques invocations pieuses.
Puis, sans le moindre sentiment de plus, Folka remonta le bord de l’attelage, frappa dessus, et tout le monde put se remettre en route en continuant tout droit.
Plus d’une heure avait été perdue pour s’occuper du cadavre du monstre. Assez de temps pour que, au loin, on puisse revoir Molda et Ingrid revenir au loin — seules. Pour une raison ou une autre, elles avaient finalement décidé de laisser tomber l’esclave qu’elles avaient eu l’ordre de ramener.
Grimpant dans le chariot de tête où se reposaient les deux Slaaneshies, Rovk entama la discussion avec sa tante. Ella, bras croisés, une jambe sur l’autre, fronça des sourcils dans une mine de réflexion.
« Je ne suis pas certaine, mais je pense que je peux formuler une hypothèse très vraisemblable…
Le Kislev est un pays fort étrange. Il est pétri de magie, bien plus que d’autres nations des sudistes. Ils ont chez eux des femmes qui sont douées de grands pouvoirs, notamment liés à la faune et la flore qui vit sur leur territoire.
L’ours est sacré au Kislev, et les sorcières qui défendent leurs tribus peuvent nouer de merveilleuses alliances avec eux, lier leur âme à ces bêtes.
Cependant… »
Elle fit la moue, et désigna dans la tête la direction générale des quelques arbres.
« Ce sont des Ungols. Des archers-à-cheval du Kislev. Il est évident que l’ours et ces hommes se sont entre-tués, et, ce n’est pas très normal…
Il arrive, certes, qu’il y ait des conflits entre des clans d’Ungols. Comme les Norses s’entre-tuent parfois. Mais je ne sais pas, c’est une simple intuition, peut-être fausse, mais je trouve que… c’est une excuse trop facile.
Un Gospodar de la capitale qui vit avec des Ungols, et une vedma qui attaque des Kislévites. Quelque chose se trame dans ces steppes. »
La mutante hocha de la tête, pour approuver sa maîtresse.
« Nous n’avons plus que six guerriers pour nous escorter, et il reste encore tant de chemin à parcourir…
C’est une chance que les vivres soient suffisants, nous ne mourrons ni de faim ni de soif, mais nous avons toujours de nombreux dangers à affronter.
Tu vas pouvoir te reposer jusqu’à ce soir, il y a l’air d’avoir un grand rien pour un bon moment. On boira plus correctement à ton honneur cette nuit, pendant que je brûle le cadavre du trappeur qui était avec toi.
Pas trop chagriné, j’espère ? Il avait l’air d’être un garçon plutôt discret.
– Toute l’escorte est discrète, ils ne nous aiment pas.
– Ferme-la, je discute avec Rovk.
Je disais donc : qu’est-ce que tu penses des gens qui nous suivent ? Tu marches avec eux depuis quelques jours. Est-ce que tu as l’impression qu’ils sont fidèles ? Qu’ils se battraient bien pour nous ? »
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
Un simple choix, voire même et surtout un compromis est souvent la solution aux problèmes. Bien que tout le monde ne soit pas ravi, personne ne se plaint ou émet un quelconque mécontentement, ce qui est très positif dans la tête du Sorcier. Après tout, hors de question de ruiner son moment de gloire en laissant les émotions noires mourir l’instant présent. Le pillage du corps d’Äke est troublant, il ne pense pas qu’un tel maraudage soit approuvé par les faibles dieux que prient les membres de la bande. Mais soit, autant ne pas gâcher les ressources à leur disposition, ils n’ont pas le luxe de se permettre autant de caprices.
Le charcutage du gros poilu est une nouvelle expérience pour le jeune homme, il pense que malgré son manque de pratique et de connaissance sur le sujet, il s’en tire assez bien. Cependant, il trouve que le gâchis de nourriture est très dommage. Malheureusement l’expertise d’un trappeur, apprenti ou non, manque à l’appel pour guider sa main dans l’acte sanglant qu’est le dépeçage de l'horrible bête. Le croc qu’il reçoit, bien que légèrement rougis par le sang et jaunis par le temps, est magnifique. Il imagine le collier autour de son coup lisse et doux, un tel contraste est une ode à l’art qu’est son imagination. Il remercie Danpr de son aide, les paroles qui sortent de la bouche de son compagnon de boucherie font pousser un sourire sur les lèvres de Rovk. Les ancêtres ne vont pas le sauver face aux Kislévites et aux nombreux ennemis de sa mère.
Le rituel religieux des survivants de Maskaur est touchant, bien que très court. Le Norse en verse presque une larme, bien que le réel effort est de ne pas se moquer de leur rituel. Si une action n’apporte rien d’utile à leur expédition et futur, alors elle ne sert à rien. Encore heureux qu’ils ne font pas perdre plus le temps de leur voyage. L’impatience commence à monter dans son cœur, il veut continuer, et profiter de l’instant au maximum, il le mérite après tout. Tant mieux, le convoi repart quasi aussitôt que la plainte s’installe dans la tête du Slaaneshi.
Le temps, le voilà l’ennemi, c’est encore et toujours lui qui force les choses. Rien ne l’arrête, rien ne peut l’empêcher de détruire. Hélas, malgré la puissance indéniable de sa mère, même elle est forcée de subir le caprice temporel. Alors ils avancent vers la suite, encore et toujours. Si le temps est leur tortionnaire, alors la météo est la torture, elle s’abat sur eux, acharnée pour les ralentir et les refroidir. Une véritable frustration, voilà ce que c’est. Alors, pour résister à ça, le Baersonlings tue le temps, et de manière utile quitte à lier l’utile. En plus d’être enfin confortable, il respire tranquillement. Les questions qu’il pose sont intéressantes, mais pas autant que l’hypothèse qu’Ella met en lumière. C’est rare de voir La Terrible être dans un tel état de réflexion aussi intense, c’est presque une récompense en soi.
Le jeune fils a sa maman écoute cette dernière avec une attention plus qu'obsessive. Tel un chat devant une souris, la connaissance est un repas qu’il adore. Il réfléchit un peu, et une autre hypothèse apparaît dans son conscient. Et si, et si, par un coup chanceux du destin, leurs ennemis sont tout aussi divisés que les clans Norses ?
“ Sorcières qui adorent les ours qui tuent des Ungols menés par un Gospodar. C’est très, très suspect ces conneries. Attends, minute, est-ce que cette bande de chiens de sudistes ne serait pas en train de se massacrer à notre place ? L'occasion est parfaite alors, faudrait en profiter, leur discorde est notre potentiel salut. Je remercie le Serpent pour ma victoire, mais je remercie l'Aigle pour cette opportunité haha ! “
Il entend la suite de la tirade de la belle sorcière. Il n’aime pas voir Tove se faire autant mal-parler, mais il sait que c’est en grande partie à cause de lui. Il s’étire légèrement la nuque et les bras comme un félin après une courte sieste de dix-huit heures, faire autant de mouvement brute lors du combat n’est pas très bon pour les articulations semble-t-il. Il se gratte doucement et tendrement la nuque alors qu’il essaie de trouver une réponse objective pour sa tante.
« Bonne question, je ne pense pas que l’on puisse parler de loyauté absolue, en vérité, je pense que leur loyauté envers nous est très fine, presque trop. Heureusement, ils n’ont pas le choix, soit ils suivent, soit ils crèvent. J’ai essayé d’éviter de trop causer de blessure, de sympathiser, de glorifier Ake le plus possible sans pour autant mentir. Mais voilà, si on veut les garder en boucliers de chair humaine, va falloir faire très, mais alors très gaffe.
Mon conseil, c’est de brosser le loup dans le sens du poil quand on peut de manière subtile. Lors de l’enterrement de Ake, on devrait exploiter l’opportunité. La viande de l’ours va aider pour ça, peut-être même faire un discours pour lui, je pourrais m’en charger. Mais c’est ainsi, si on veut les garder chaud pour se battre, il va falloir mettre la fierté de côté, et se montrer subtile. Bien sûr, on évite de cracher inutilement quand on peut.
Mais bref, je vais un peu me reposer là, si vous avez des questions ou des demandes de trucs à faire, hésitez pas .»
Alors le serviteur du Prince se blottit contre sa bien-aimée, emmitouflé dans son pardessus et d’autres fourrures très confortables. Il a chaud, mais pas trop, une chaleur qui rend ses paupières lourdes. Ils sont adorables à deux, on a même l’impression de déceler de l’innocence quand on regarde Ellasson, qui adopte une posture recroquevillée, et un léger sourire satisfait. Bien que ses yeux soient fermés, il ne dort pas, il ne fait que se détendre. Les deux apprentis de la magie se regardent, et s’embrassent légèrement de temps en temps, et sous les nombreuses couches, ils s’enlacent tels des serpents et profitent de l’instant présent. Ils glissent des mots doux, certains pour s'excuser, d'autre pour pardonner, mais tous pour s'aimer.
Le charcutage du gros poilu est une nouvelle expérience pour le jeune homme, il pense que malgré son manque de pratique et de connaissance sur le sujet, il s’en tire assez bien. Cependant, il trouve que le gâchis de nourriture est très dommage. Malheureusement l’expertise d’un trappeur, apprenti ou non, manque à l’appel pour guider sa main dans l’acte sanglant qu’est le dépeçage de l'horrible bête. Le croc qu’il reçoit, bien que légèrement rougis par le sang et jaunis par le temps, est magnifique. Il imagine le collier autour de son coup lisse et doux, un tel contraste est une ode à l’art qu’est son imagination. Il remercie Danpr de son aide, les paroles qui sortent de la bouche de son compagnon de boucherie font pousser un sourire sur les lèvres de Rovk. Les ancêtres ne vont pas le sauver face aux Kislévites et aux nombreux ennemis de sa mère.
Le rituel religieux des survivants de Maskaur est touchant, bien que très court. Le Norse en verse presque une larme, bien que le réel effort est de ne pas se moquer de leur rituel. Si une action n’apporte rien d’utile à leur expédition et futur, alors elle ne sert à rien. Encore heureux qu’ils ne font pas perdre plus le temps de leur voyage. L’impatience commence à monter dans son cœur, il veut continuer, et profiter de l’instant au maximum, il le mérite après tout. Tant mieux, le convoi repart quasi aussitôt que la plainte s’installe dans la tête du Slaaneshi.
Le temps, le voilà l’ennemi, c’est encore et toujours lui qui force les choses. Rien ne l’arrête, rien ne peut l’empêcher de détruire. Hélas, malgré la puissance indéniable de sa mère, même elle est forcée de subir le caprice temporel. Alors ils avancent vers la suite, encore et toujours. Si le temps est leur tortionnaire, alors la météo est la torture, elle s’abat sur eux, acharnée pour les ralentir et les refroidir. Une véritable frustration, voilà ce que c’est. Alors, pour résister à ça, le Baersonlings tue le temps, et de manière utile quitte à lier l’utile. En plus d’être enfin confortable, il respire tranquillement. Les questions qu’il pose sont intéressantes, mais pas autant que l’hypothèse qu’Ella met en lumière. C’est rare de voir La Terrible être dans un tel état de réflexion aussi intense, c’est presque une récompense en soi.
Le jeune fils a sa maman écoute cette dernière avec une attention plus qu'obsessive. Tel un chat devant une souris, la connaissance est un repas qu’il adore. Il réfléchit un peu, et une autre hypothèse apparaît dans son conscient. Et si, et si, par un coup chanceux du destin, leurs ennemis sont tout aussi divisés que les clans Norses ?
“ Sorcières qui adorent les ours qui tuent des Ungols menés par un Gospodar. C’est très, très suspect ces conneries. Attends, minute, est-ce que cette bande de chiens de sudistes ne serait pas en train de se massacrer à notre place ? L'occasion est parfaite alors, faudrait en profiter, leur discorde est notre potentiel salut. Je remercie le Serpent pour ma victoire, mais je remercie l'Aigle pour cette opportunité haha ! “
Il entend la suite de la tirade de la belle sorcière. Il n’aime pas voir Tove se faire autant mal-parler, mais il sait que c’est en grande partie à cause de lui. Il s’étire légèrement la nuque et les bras comme un félin après une courte sieste de dix-huit heures, faire autant de mouvement brute lors du combat n’est pas très bon pour les articulations semble-t-il. Il se gratte doucement et tendrement la nuque alors qu’il essaie de trouver une réponse objective pour sa tante.
« Bonne question, je ne pense pas que l’on puisse parler de loyauté absolue, en vérité, je pense que leur loyauté envers nous est très fine, presque trop. Heureusement, ils n’ont pas le choix, soit ils suivent, soit ils crèvent. J’ai essayé d’éviter de trop causer de blessure, de sympathiser, de glorifier Ake le plus possible sans pour autant mentir. Mais voilà, si on veut les garder en boucliers de chair humaine, va falloir faire très, mais alors très gaffe.
Mon conseil, c’est de brosser le loup dans le sens du poil quand on peut de manière subtile. Lors de l’enterrement de Ake, on devrait exploiter l’opportunité. La viande de l’ours va aider pour ça, peut-être même faire un discours pour lui, je pourrais m’en charger. Mais c’est ainsi, si on veut les garder chaud pour se battre, il va falloir mettre la fierté de côté, et se montrer subtile. Bien sûr, on évite de cracher inutilement quand on peut.
Mais bref, je vais un peu me reposer là, si vous avez des questions ou des demandes de trucs à faire, hésitez pas .»
Alors le serviteur du Prince se blottit contre sa bien-aimée, emmitouflé dans son pardessus et d’autres fourrures très confortables. Il a chaud, mais pas trop, une chaleur qui rend ses paupières lourdes. Ils sont adorables à deux, on a même l’impression de déceler de l’innocence quand on regarde Ellasson, qui adopte une posture recroquevillée, et un léger sourire satisfait. Bien que ses yeux soient fermés, il ne dort pas, il ne fait que se détendre. Les deux apprentis de la magie se regardent, et s’embrassent légèrement de temps en temps, et sous les nombreuses couches, ils s’enlacent tels des serpents et profitent de l’instant présent. Ils glissent des mots doux, certains pour s'excuser, d'autre pour pardonner, mais tous pour s'aimer.
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_rovk_alister
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Sortilèges :
Équipement de combat :
Équipement divers :
«Sorcier Slaaneshi pour vous servir et se servir de vous !»
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Équipement de combat :
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
Ella sembla honnêtement pensive aux réponses de Rovk. Les mains sur les genoux, elle lança quelques regards à la troupe de jeunes Norses qui commençaient à se rassembler autour d’une Ingrid qui ralentissait une fois la distance avec le convoi raccourcie.
« Je n’ai jamais aimé les Baersonlings. Ou… En fait, je ne pense pas avoir eu le moindre amour pour n’importe quel autre peuple de Norsca.
Nous sommes du même sang, Rovk, et c’est un sang très respecté dans cette tribu. Tu n’as pas connu mon père — ton grand-père — mais Grímur était un des premiers housecarles de son Roi. Il buvait sa cervoise et portait son bouclier sur les champs de bataille.
Si le Serpent n’était pas venu au-dessus de mon berceau, j’aurais probablement pu vivre une bonne vie d’épouse. Et toi, si tu n’avais pas partagé mon destin, tu aurais pu être un guerrier. Tu en as la taille, sinon la corpulence. »
Elle offrit un sourire taquin à Rovk. Un compliment mêlé à une petite pique, c’était là Ella toute crachée.
« Les Norses aiment les Dieux. Toutes sortes de Dieux. Pas seulement ceux les plus puissants du Nord ; ils prient aussi leurs ancêtres, ils prient des guerriers qui se sont mêlés à la terre et à la faune. Ils implorent des forces, c’est…
…Je ne t’apprends rien, en disant tout ça. Ton oncle était un chasseur, il a dû t’enseigner tout ça quand tu étais enfant. À qui il fallait rendre hommage par sacrifice, sur quelles terres il fallait marcher lentement en respirant peu pour ne pas troubler le sommeil d’un vénérable spectre…
Mais le Serpent, ce n’est pas le même genre de Dieu. Il est prédateur, il louvoie, séduit, puis il mord et empoisonne. Il n’inspire aucun amour, aucune dévotion. Il terrifie. Les Norses lui demandent son assistance car ses scaldes rendent de bons services, parce qu’il est extrêmement puissant, mais toute insulte à notre patron est punie avec une sévérité bien extrême. Tu l’as prouvé à Maskaur. Tu n’as pas eu de scrupules à ordonner la mise à mort des vieillards et des traînards.
C’est quelque chose dont tu peux être fier. »
D’un geste de la tempe, elle fit un signe dédaigneux vers la troupe.
« Maskaur n’a pas toujours été pauvre. Maskaur n’a pas toujours été dirigée par un enfant de quelques années. Quand tu étais petit c’était un village plus fier, plus riche, protégé par un seigneur qui était comme beaucoup de seigneurs — grand, fort, et craignant les Dieux. Il craignait tellement les Dieux, en fait, que lorsque moi, une toute jeune volvä, rentrait du pays des Sarls, il a refusé de m’offrir l’hospitalité. Il m’a barré la voie avec ses guerriers, et ordonné de faire demi-tour sans m’approcher de sa bourgade.
Je n’étais pas en train de mourir de faim ou de froid. J’aurais pu simplement le maudire et continuer mon chemin. Mais le Serpent, tu vois, il… Laisse des traces, dans son enseignement. On devient vite… Fier, sûr de ses capacités. Et… Et un peu obsessionnel.
Maskaur n’était qu’un village perdu au milieu d’un pays, j’ai décidé d’en faire mes ennemis. Et c’est fort d’avoir un ennemi, c’est ça qui motive vraiment les êtres humains, qui l’aiguille dans notre passage sur Terre. Des amis, Rovk, tu t’en feras tout le temps, où que tu ailles — tu es beau et vif d’esprit, si tu apprends à faire de la musique et quelques tours d’illusion avec ta magie, tu auras dans tous les pays du monde des gens pour s’intéresser à toi. C’est facile à se faire, des amis, on n’en a jamais de pénurie.
Mais un ennemi, ça, c’est important à choisir. C’est ton ennemi qui va décider d’où tu te rends, et de ce que tu fais de ton existence. »
À côté de Rovk, la mutante s’était soudainement raidie. Tove était figée sur place, et, très subtilement, commença à très légèrement s’éloigner un tout petit peu de lui.
Ella souriait, d’un sourire doux, sympathique, quasi-maternel. Mais il y avait une lueur dans ses prunelles…
Où voulait-elle en venir ?
« Je vais écouter ton conseil, Rovk. Ton meurtre de l’ours nous a économisé un détour, et fait gagner un temps précieux — on peut bien en profiter le temps d’une soirée.
Je terrifie les gens de Maskaur, mais la peur ne suffira pas. Je vais essayer d’un peu les… Les fasciner.
Tu n’es plus un enfant, Rovk, même si je t’ai traité comme tel pendant bien trop longtemps. Tu vas m’aider à officier. »
Et elle jeta un regard noir à Tove.
« Mais tu dois le faire sans elle.
Sa chair tuméfiée amuse le Serpent, et le souvenir de son échec fait bien hurler de rire les Démonettes, mais pour le goût et l’amour de l’art, elle n’a pas à être éclairé par notre feu de camp. Elle dormira seule, éloignée du convoi. »
« Je n’ai jamais aimé les Baersonlings. Ou… En fait, je ne pense pas avoir eu le moindre amour pour n’importe quel autre peuple de Norsca.
Nous sommes du même sang, Rovk, et c’est un sang très respecté dans cette tribu. Tu n’as pas connu mon père — ton grand-père — mais Grímur était un des premiers housecarles de son Roi. Il buvait sa cervoise et portait son bouclier sur les champs de bataille.
Si le Serpent n’était pas venu au-dessus de mon berceau, j’aurais probablement pu vivre une bonne vie d’épouse. Et toi, si tu n’avais pas partagé mon destin, tu aurais pu être un guerrier. Tu en as la taille, sinon la corpulence. »
Elle offrit un sourire taquin à Rovk. Un compliment mêlé à une petite pique, c’était là Ella toute crachée.
« Les Norses aiment les Dieux. Toutes sortes de Dieux. Pas seulement ceux les plus puissants du Nord ; ils prient aussi leurs ancêtres, ils prient des guerriers qui se sont mêlés à la terre et à la faune. Ils implorent des forces, c’est…
…Je ne t’apprends rien, en disant tout ça. Ton oncle était un chasseur, il a dû t’enseigner tout ça quand tu étais enfant. À qui il fallait rendre hommage par sacrifice, sur quelles terres il fallait marcher lentement en respirant peu pour ne pas troubler le sommeil d’un vénérable spectre…
Mais le Serpent, ce n’est pas le même genre de Dieu. Il est prédateur, il louvoie, séduit, puis il mord et empoisonne. Il n’inspire aucun amour, aucune dévotion. Il terrifie. Les Norses lui demandent son assistance car ses scaldes rendent de bons services, parce qu’il est extrêmement puissant, mais toute insulte à notre patron est punie avec une sévérité bien extrême. Tu l’as prouvé à Maskaur. Tu n’as pas eu de scrupules à ordonner la mise à mort des vieillards et des traînards.
C’est quelque chose dont tu peux être fier. »
D’un geste de la tempe, elle fit un signe dédaigneux vers la troupe.
« Maskaur n’a pas toujours été pauvre. Maskaur n’a pas toujours été dirigée par un enfant de quelques années. Quand tu étais petit c’était un village plus fier, plus riche, protégé par un seigneur qui était comme beaucoup de seigneurs — grand, fort, et craignant les Dieux. Il craignait tellement les Dieux, en fait, que lorsque moi, une toute jeune volvä, rentrait du pays des Sarls, il a refusé de m’offrir l’hospitalité. Il m’a barré la voie avec ses guerriers, et ordonné de faire demi-tour sans m’approcher de sa bourgade.
Je n’étais pas en train de mourir de faim ou de froid. J’aurais pu simplement le maudire et continuer mon chemin. Mais le Serpent, tu vois, il… Laisse des traces, dans son enseignement. On devient vite… Fier, sûr de ses capacités. Et… Et un peu obsessionnel.
Maskaur n’était qu’un village perdu au milieu d’un pays, j’ai décidé d’en faire mes ennemis. Et c’est fort d’avoir un ennemi, c’est ça qui motive vraiment les êtres humains, qui l’aiguille dans notre passage sur Terre. Des amis, Rovk, tu t’en feras tout le temps, où que tu ailles — tu es beau et vif d’esprit, si tu apprends à faire de la musique et quelques tours d’illusion avec ta magie, tu auras dans tous les pays du monde des gens pour s’intéresser à toi. C’est facile à se faire, des amis, on n’en a jamais de pénurie.
Mais un ennemi, ça, c’est important à choisir. C’est ton ennemi qui va décider d’où tu te rends, et de ce que tu fais de ton existence. »
À côté de Rovk, la mutante s’était soudainement raidie. Tove était figée sur place, et, très subtilement, commença à très légèrement s’éloigner un tout petit peu de lui.
Ella souriait, d’un sourire doux, sympathique, quasi-maternel. Mais il y avait une lueur dans ses prunelles…
Où voulait-elle en venir ?
« Je vais écouter ton conseil, Rovk. Ton meurtre de l’ours nous a économisé un détour, et fait gagner un temps précieux — on peut bien en profiter le temps d’une soirée.
Je terrifie les gens de Maskaur, mais la peur ne suffira pas. Je vais essayer d’un peu les… Les fasciner.
Tu n’es plus un enfant, Rovk, même si je t’ai traité comme tel pendant bien trop longtemps. Tu vas m’aider à officier. »
Et elle jeta un regard noir à Tove.
« Mais tu dois le faire sans elle.
Sa chair tuméfiée amuse le Serpent, et le souvenir de son échec fait bien hurler de rire les Démonettes, mais pour le goût et l’amour de l’art, elle n’a pas à être éclairé par notre feu de camp. Elle dormira seule, éloignée du convoi. »
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
Ella qui écoute les paroles de Rovk, c’est presque juste rare. C’en est choquant comme les choses peuvent évoluer ces derniers temps. Comme si le pouvoir de faire changer les choses commence à apparaître dans ses mains. C’est une sensation plus qu’agréable de se sentir écouté, et surtout d’être capable de faire réfléchir les autres.
Il regarde les restes de Maskaur derrière lui, et se rappelle qu’ils sont punis. Et lui et sa mère sont leurs tortionnaires. Et pourtant, il n’éprouve aucun remords, pourquoi en avoir ? La porte de la haine est ouverte depuis son enfance, et celle de l’ambition brille comme jamais ces derniers jours. La seule qu’il ne perçoit pas, c’est celle de la détermination. Il connaît ses forces, et ses faiblesses, mais si il veut voir les dernières être réduites, il faut qu’il allume la flamme de sa volonté. Il sait qu’il en chie, qu’il va en chier, mais il veut y arriver.
Les Baersonlings, un peuple si grand qu’ils sont incapables d’améliorer leur situation. Le sorcier apprend à respecter les seules choses qui importent. L’honneur, la puissance, et le pouvoir. Être guerrier, c’est honorable, mais à ses yeux, la magie est bien supérieure. L'histoire de son grand-père le rend fier, il faut croire que la grandeur coule dans les veines de son sang depuis longtemps. Si le serpent est dans son cœur, autant lui faire plaisir pour éviter son venin. Rare sont les compliments qui viennent d’Ella, et encore plus rares sont ceux avec une si petite pique.
La suite sur les Dieux intrigue, mais la partie la plus intéressante reste les explications sur le Serpent. Un vrai prédateur, le genre qui ne voit les autres qu’en tant que ressources, et rien d’autre. Une vision suprême, absolue, extrême et donc parfaite. Cette vision, il l’a fait à Maskaur, et pour qu’Ella affirme qu’il peut en être fier, il ne va pas se gêner. Quand elle parle de son histoire avec le village, un sourire apparaît sur au moins un village du chariot. Et quand elle parle d’obsession, et de fierté, la seule pensée qui surgit de l’esprit du jeune homme est :
“Noooooon tu crois ? Tu t’es regardé dernièrement ? Bien que tu as fait des efforts, c’est vrai mais bordel, tu es la définition absolue du Serpent personnifié dans le corps féminin. C’est bien pour ça que je te suis et t’admire. “
Effectivement, des amis, il compte s’en faire, ou du moins, des alliés surtout. Et pour son ennemi, le Kislev lui donne toujours des envies de meurtres. Mais qui sait ? Seuls les idiots ne changent pas d’avis après tout.
Il ne comprend cependant pas la réaction de son amante, est-ce qu’il a fait quelque chose de bizarre ? Ou est-ce la Terrible qui lui fait autant peur ? Ce n’est pas la première fois, espérons que ce n'est pas la dernière. Elle est adorable quand la terreur entre dans son être, vraiment. Ils sont beaux sans elle quand même.
Que la sorcière écoute son conseil, et qu’elle accepte de prendre les choses en main, ça c’est un signe de victoire, une vraie, celle qui fait la différence. Cette exécution de l’ours, ça reste dans les mémoires pendant longtemps, et c’est tant mieux ainsi. C’est bien, au moins la belle völva a compris qu’il faut donner du bâton et de la carotte, ça va les motiver. Car oui, il est plus un gosse, il est compétent, un minimum. Il est très excité de voir comment il peut aider sa maman dans l’office de Slaanesh.
Et là un dilemme s’invite, abandonner sa petite amie, où s’amuser avec sa daronne ? Un choix des plus durs.
La manière avec laquelle elle décrit la mutante est brutale, mais vraie, c’est même comique. Finalement, il se demande si la qualité du rituel est assez impressionnante pour en valoir la chandelle. Puis il se rappelle qui est Ella Grimsdöttir, et la réponse est très, très claire.
« Bon, soit, d’accord. Désolé Tove mais il faut motiver la troupe, et si mère dit que ça vaut mieux de cette manière, c’est que ça l’est. Par contre, j’ai quelques questions, nan mais parce que je suis pas idiot, je sais déjà quelques trucs.
Alors, qu’est-ce qu’on va utiliser comme sacrifice, voire comme canalisateur ? Le Serpent à faim quand on fait appel à ses merveilles, alors on paye comment ? Je veux bien filer du mien mais faut s’économiser, la suite ne sera pas forcément facile, alors évitons de trop se charcuter.
Ensuite, comment ça va se passer et qu’est-ce que je vais devoir faire exactement ? Je suis plus que motivé mais qu’est-ce que je peux faire pour aider ? Autre que ça, je pense que tout sera dit, le reste, on pourra se reposer un coup, il va falloir être en forme pour le spectacle de ce soir hehe.»
Il se redresse et se met en tailleur, impossible de se lever car il a des fourmis dans les jambes, heureusement, il peut rester assis en face de son interlocutrice.
Il regarde les restes de Maskaur derrière lui, et se rappelle qu’ils sont punis. Et lui et sa mère sont leurs tortionnaires. Et pourtant, il n’éprouve aucun remords, pourquoi en avoir ? La porte de la haine est ouverte depuis son enfance, et celle de l’ambition brille comme jamais ces derniers jours. La seule qu’il ne perçoit pas, c’est celle de la détermination. Il connaît ses forces, et ses faiblesses, mais si il veut voir les dernières être réduites, il faut qu’il allume la flamme de sa volonté. Il sait qu’il en chie, qu’il va en chier, mais il veut y arriver.
Les Baersonlings, un peuple si grand qu’ils sont incapables d’améliorer leur situation. Le sorcier apprend à respecter les seules choses qui importent. L’honneur, la puissance, et le pouvoir. Être guerrier, c’est honorable, mais à ses yeux, la magie est bien supérieure. L'histoire de son grand-père le rend fier, il faut croire que la grandeur coule dans les veines de son sang depuis longtemps. Si le serpent est dans son cœur, autant lui faire plaisir pour éviter son venin. Rare sont les compliments qui viennent d’Ella, et encore plus rares sont ceux avec une si petite pique.
La suite sur les Dieux intrigue, mais la partie la plus intéressante reste les explications sur le Serpent. Un vrai prédateur, le genre qui ne voit les autres qu’en tant que ressources, et rien d’autre. Une vision suprême, absolue, extrême et donc parfaite. Cette vision, il l’a fait à Maskaur, et pour qu’Ella affirme qu’il peut en être fier, il ne va pas se gêner. Quand elle parle de son histoire avec le village, un sourire apparaît sur au moins un village du chariot. Et quand elle parle d’obsession, et de fierté, la seule pensée qui surgit de l’esprit du jeune homme est :
“Noooooon tu crois ? Tu t’es regardé dernièrement ? Bien que tu as fait des efforts, c’est vrai mais bordel, tu es la définition absolue du Serpent personnifié dans le corps féminin. C’est bien pour ça que je te suis et t’admire. “
Effectivement, des amis, il compte s’en faire, ou du moins, des alliés surtout. Et pour son ennemi, le Kislev lui donne toujours des envies de meurtres. Mais qui sait ? Seuls les idiots ne changent pas d’avis après tout.
Il ne comprend cependant pas la réaction de son amante, est-ce qu’il a fait quelque chose de bizarre ? Ou est-ce la Terrible qui lui fait autant peur ? Ce n’est pas la première fois, espérons que ce n'est pas la dernière. Elle est adorable quand la terreur entre dans son être, vraiment. Ils sont beaux sans elle quand même.
Que la sorcière écoute son conseil, et qu’elle accepte de prendre les choses en main, ça c’est un signe de victoire, une vraie, celle qui fait la différence. Cette exécution de l’ours, ça reste dans les mémoires pendant longtemps, et c’est tant mieux ainsi. C’est bien, au moins la belle völva a compris qu’il faut donner du bâton et de la carotte, ça va les motiver. Car oui, il est plus un gosse, il est compétent, un minimum. Il est très excité de voir comment il peut aider sa maman dans l’office de Slaanesh.
Et là un dilemme s’invite, abandonner sa petite amie, où s’amuser avec sa daronne ? Un choix des plus durs.
La manière avec laquelle elle décrit la mutante est brutale, mais vraie, c’est même comique. Finalement, il se demande si la qualité du rituel est assez impressionnante pour en valoir la chandelle. Puis il se rappelle qui est Ella Grimsdöttir, et la réponse est très, très claire.
« Bon, soit, d’accord. Désolé Tove mais il faut motiver la troupe, et si mère dit que ça vaut mieux de cette manière, c’est que ça l’est. Par contre, j’ai quelques questions, nan mais parce que je suis pas idiot, je sais déjà quelques trucs.
Alors, qu’est-ce qu’on va utiliser comme sacrifice, voire comme canalisateur ? Le Serpent à faim quand on fait appel à ses merveilles, alors on paye comment ? Je veux bien filer du mien mais faut s’économiser, la suite ne sera pas forcément facile, alors évitons de trop se charcuter.
Ensuite, comment ça va se passer et qu’est-ce que je vais devoir faire exactement ? Je suis plus que motivé mais qu’est-ce que je peux faire pour aider ? Autre que ça, je pense que tout sera dit, le reste, on pourra se reposer un coup, il va falloir être en forme pour le spectacle de ce soir hehe.»
Il se redresse et se met en tailleur, impossible de se lever car il a des fourmis dans les jambes, heureusement, il peut rester assis en face de son interlocutrice.
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_rovk_alister
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Sortilèges :
Équipement de combat :
Équipement divers :
«Sorcier Slaaneshi pour vous servir et se servir de vous !»
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Équipement de combat :
- [MJ] La Fée Enchanteresse
- Warfo Award 2021 du meilleur MJ - Élaboration
- Messages : 876
- Autres comptes : Armand de Lyrie
Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
Tove observa Rovk avec son gros œil encore valide qui était devenu humide. Sa moitié de lèvre tremblota un peu, tandis qu’elle dodelinait un peu de la tête. La voix enrouée, avec une certaine peine, elle se mit un peu à balbutier.
« Hé bien…
Hé bien, oui, d’accord… »
Ella, elle, prenait ses aises. Une jambe au-dessus de l’autre, les bras écartés contre la paroi de la charrette, elle ricana avec dédain aux quelques questions de son apprenti.
« Calme-toi donc, Rovk. Je ne vais rien exiger de ta part ; et peut-être bien vais-je ne rien exiger de personne cette nuit.
Nous allons juste faire une fête. Ce sera un moyen pour toi d’apprendre. D’observer comment je m’y prends.
Lorsque nous serons enfin arrivés au Monastère, il faudra que tu prouves à mes anciens mentors que tu es mon digne héritier ; ils voudront vérifier ça de leurs propres yeux. Il faut s’y préparer. »
Elle fit un signe du bout du doigt vers les affaires du jeune homme.
« Ton grimoire.
Révisons un peu la lecture des runes, veux-tu ? »
La journée continua sans aucun événement majeur. Rovk avait changé de place pour se placer aux côtés d’Ella, qui le fit lentement répéter chacune des runes et mémoriser leurs diverses significations. Dessinant du bout du doigt le tracé qui devait être gravé sur d’immenses pierres, il tentait d’en répéter de tête, tandis que l’institutrice le forçait à ne pas commettre d’erreurs — quitte à lui rafraîchir la mémoire par quelques claques juste derrière le crâne. Elle saupoudra son enseignement de quelques conseils utiles, de la manière dont il devait placer sa langue pour qu’elle ne fourche pas, et de quelques contre-sens contre lesquels il fallait demeurer vigilant ; il valait mieux ne pas insulter un Minotaure avec lequel on parle sans faire exprès…
Malgré le froid et le début de la faim, Rovk allait bien. Il n’avait pas souffert de coups de la part de l’ours, et la grosse coupure que lui avait laissé Semion au fond de sa main était en train de cicatriser tant bien que mal. Ella, dans un très rare élan de gentillesse, lui proposa même de lui changer son bandage. Il put ainsi voir que si le trou était encore bien noir, il n’y avait pas de rougeurs autour, et nulle chaleur qui lui brûlait la paume. Le cruel Seigneur des Mouches n’aurait pas son dû, chose qu’Ella ne put s’empêcher de noter en ricanant.
« Erikr n’aura pas sa revanche, il semblerait.
Comment crois-tu qu’il t’aurait sauvé, si tu avais décidé de me trahir pour le rejoindre ? C’est un garçon immensément intelligent. Il aurait trouvé un moyen de modifier la clause du contrat qui te liait aux Démonettes. Mais comment ? »
Le grand serviteur des Vautours ne s’était pas vraiment mis dans le chemin d’Ella et des démonettes ; mais il avait tout de même offert son aide au jeune homme.
Peut-être parce que Rovk était très serviable et apprenait vite, et peut-être aussi parce qu’elle était un peu pompette, voilà qu’Ella se mettait à se répandre en quelques confessions.
« Dans ma vie, il y a eut des hommes que j’ai aimés et d’autres que j’ai détestés ; mais il y en a eu peu que j’ai vraiment respecté. Erikr Sørensen en fait partie.
Le Dieu qu’il sert est un des grands frères du Serpent. Un être… Immonde, absolument répugnant. Et pourtant, il faut lui reconnaître d’immenses qualités — il est patient, insidieux, et rempli d’abnégation. Les Vautours, les Mouches, les Asticots ; il se cache derrière de nombreux animaux, mais ce sont toujours des rapaces, des nécrophages, des êtres qui se nourrissent de la mort. Or, la mort est une sûreté. À moins que l’on brûle ton corps comme on va faire avec ton ami, on est certain d’offrir son dû à cette divinité
Quand je suis revenu chez les Baersonlings, ton crétin de père était d’avis que j’étais non seulement félonne, mais aussi dangereuse. Il hésitait entre me faire décapiter ou m’offrir aux Dieux en m’attachant à un poteau au milieu de la steppe. C’est Sørensen qui est intervenu pour sauver ma vie, en plaidant ma cause devant le Roi. Lorsqu’on m’a retiré mes fers, je me souviens que, toute fière, je suis allé me moquer de lui, en lui disant qu’il ne fallait pas qu’il s’attende à une quelconque faveur de ma part en remerciement de son intervention.
Il a ricané, et il m’a dit : « Ma belle, si tu me disais autre chose, je regretterais d’avoir sauvé ton cou. » On était rivaux, lui et moi, et on a adoré se foutre mutuellement des bâtons dans nos roues à chaque occasion.
C’était un jeu amusant. C’est dommage que ça se soit fini comme ça s’est fini. J’espère que j’aurai l’occasion de le revoir un jour. »
Elle regarda dans le vide. Le petit sourire qu’elle avait eu en racontant l’anecdote s’était dissipé, pour se changer en une sorte de moue en forme de grimace.
Elle semblait réellement regretter le Nurglite. Comme s’il s’agissait d’un de ses rares amis.
Peut-être même était-il le seul qu’elle ait jamais eu.
« Le soleil se meurt.
Trouvons un endroit où s’installer. »
Quelques heures passèrent encore. Le temps fut, par fortune, un peu plus clément — il avait arrêté de neiger, laissant penser à une soudaine accalmie.
Quand le ciel prit sa teinte bleu-marine, et que le soleil cessait de rougeoyer à l’occasion, les chariots s’arrêtèrent. Alors, tout un monde se mit en route ; Les esclaves installèrent des tentes, et jetaient des bouts de bois pour commencer des départs de feu. Ils versèrent des coupes de vin au fond de marmites pour les faire réchauffer, et installaient les grosses paillasses dans lesquelles se réfugier pour se garder du froid.
Les hommes et les femmes armés, eux, avaient fort à faire. Personne ne s’éloigna pour installer des pièges, et améliorer l’ordinaire avec des lemmings tout frais à faire rôtir ; l’ours qu’avait tué Rovk était une prise plus que suffisante pour manger. Ingrid et Molda décidèrent de se mettre de corvée pour trancher les morceaux et les mettre à fumer au-dessus de petit hêtre en train de flamber.
Les hommes, eux, préparèrent le cadavre de leur ami. Ils déshabillèrent Åke, lui lièrent les poings, et placèrent son arme, sa hache, entre ses doigts. Danpr utilisa une sorte de mélange bleuté pour lui dessiner des peintures le long de la poitrine.
Rovk n’était pas certain de la signification de ces runes, mais il se souvenait que son oncle les portait — des invocations de protection, envers divers Dieux. Pas le Serpent, en tout cas.
Il faudrait lui préparer un bûcher funéraire. Le même Danpr se porta volontaire pour aller couper du bois, une activité qui allait probablement lui demander au moins quelques heures.
« Tove, dégage. Tu n’as qu’à aller loin, derrière les arbres, là-bas. Tu reviendras au lever du soleil. »
La mutante se prosterna au sol, et s’éloigna à toute vitesse tandis qu’Ella attirait Rovk d’un signe du doigt pour qu’il la suive.
Ils allèrent sous la première bâche que deux esclaves avaient monté. En passant devant Ingrid, la grande blonde, qui avait les mains dégoulinantes de sang d’une barbaque d’ours qu’elle découpait, le siffla et lui fit un geste.
« Hé.
Pas pu ramener l’esclave qu’tu m’as demandé d’aller chercher. Ce crétin était exténué de fatigue, et il était hors de question que je le porte.
Je l’ai pas achevé non plus. J’ai pris ce qu’il avait sur lui et je suis revenue, un bon aller-retour pour rien. »
Molda fit un signe de la tête.
« Ça vous convient quand même, hein ? »
Rejoignant Ella sous la tente, Rovk la découvrit assise sur un tabouret, en train de soigneusement peigner ses cheveux détachés. Une broche dans les dents, elle se regardait dans le miroir. Elle fit un signe de la tête au jeune garçon.
« Fouille dans mes affaires. Tu vas m’aider à me préparer, et ensuite j’en ferai de même pour toi. »
Elle désigna la sacoche où elle avait rangé ses pastels et ses peintures, où elle gardait des colliers et des bijoux de toute sorte. Comme la soirée où elle avait invoqué la démonette, elle se préparait à porter des parures.
Mais jamais Rovk n’avait eu lui à se mettre en costume.
« Tu es un beau garçon. Mais la beauté, ça reste très superficiel ; il faut qu’il y ait de la substance, derrière, pour ferrer les gens que tu attires.
Nous les Norses, nous n’aimons pas l’écrit. Il y a les runes, c’est vrai, un art qui fait déjà de toi quelqu’un de fort éduqué, mais ça n’est pas là l’essentiel de nos connaissances.
Les scaldes apprennent les aventures des héros, les guerres des maraudeurs, les grandes histoires de mages qui ont trompé les Dieux et les Démons, et ils les mettent en chansons. Ils les rendent agréables en formant des poèmes qu’ils récitent dans les halls de seigneurs.
Tu vas m’aider à conter la gloire du Serpent, ce soir. J’utiliserai la magie pour impressionner notre troupe, mais c’est toi qui donneras de ta voix. »
Elle commença à défaire sa grande robe et à retirer sa pèlerine de fourrure.
« Je veux que ce soit festif ce soir. Festif et joyeux. Je veux rendre amoureux ces gens dont nous avons égorgé les parents et les grands-parents. On a brûlé leur village, pillé leurs affaires, massacré leurs familles… Et pourtant, nous allons faire naître chez eux quelque chose de fort délicieux — nous allons tenter de les rendre obsédants.
Crois-tu que c’est à notre hauteur ? »
« Hé bien…
Hé bien, oui, d’accord… »
Ella, elle, prenait ses aises. Une jambe au-dessus de l’autre, les bras écartés contre la paroi de la charrette, elle ricana avec dédain aux quelques questions de son apprenti.
« Calme-toi donc, Rovk. Je ne vais rien exiger de ta part ; et peut-être bien vais-je ne rien exiger de personne cette nuit.
Nous allons juste faire une fête. Ce sera un moyen pour toi d’apprendre. D’observer comment je m’y prends.
Lorsque nous serons enfin arrivés au Monastère, il faudra que tu prouves à mes anciens mentors que tu es mon digne héritier ; ils voudront vérifier ça de leurs propres yeux. Il faut s’y préparer. »
Elle fit un signe du bout du doigt vers les affaires du jeune homme.
« Ton grimoire.
Révisons un peu la lecture des runes, veux-tu ? »
La journée continua sans aucun événement majeur. Rovk avait changé de place pour se placer aux côtés d’Ella, qui le fit lentement répéter chacune des runes et mémoriser leurs diverses significations. Dessinant du bout du doigt le tracé qui devait être gravé sur d’immenses pierres, il tentait d’en répéter de tête, tandis que l’institutrice le forçait à ne pas commettre d’erreurs — quitte à lui rafraîchir la mémoire par quelques claques juste derrière le crâne. Elle saupoudra son enseignement de quelques conseils utiles, de la manière dont il devait placer sa langue pour qu’elle ne fourche pas, et de quelques contre-sens contre lesquels il fallait demeurer vigilant ; il valait mieux ne pas insulter un Minotaure avec lequel on parle sans faire exprès…
Malgré le froid et le début de la faim, Rovk allait bien. Il n’avait pas souffert de coups de la part de l’ours, et la grosse coupure que lui avait laissé Semion au fond de sa main était en train de cicatriser tant bien que mal. Ella, dans un très rare élan de gentillesse, lui proposa même de lui changer son bandage. Il put ainsi voir que si le trou était encore bien noir, il n’y avait pas de rougeurs autour, et nulle chaleur qui lui brûlait la paume. Le cruel Seigneur des Mouches n’aurait pas son dû, chose qu’Ella ne put s’empêcher de noter en ricanant.
« Erikr n’aura pas sa revanche, il semblerait.
Comment crois-tu qu’il t’aurait sauvé, si tu avais décidé de me trahir pour le rejoindre ? C’est un garçon immensément intelligent. Il aurait trouvé un moyen de modifier la clause du contrat qui te liait aux Démonettes. Mais comment ? »
Le grand serviteur des Vautours ne s’était pas vraiment mis dans le chemin d’Ella et des démonettes ; mais il avait tout de même offert son aide au jeune homme.
Peut-être parce que Rovk était très serviable et apprenait vite, et peut-être aussi parce qu’elle était un peu pompette, voilà qu’Ella se mettait à se répandre en quelques confessions.
« Dans ma vie, il y a eut des hommes que j’ai aimés et d’autres que j’ai détestés ; mais il y en a eu peu que j’ai vraiment respecté. Erikr Sørensen en fait partie.
Le Dieu qu’il sert est un des grands frères du Serpent. Un être… Immonde, absolument répugnant. Et pourtant, il faut lui reconnaître d’immenses qualités — il est patient, insidieux, et rempli d’abnégation. Les Vautours, les Mouches, les Asticots ; il se cache derrière de nombreux animaux, mais ce sont toujours des rapaces, des nécrophages, des êtres qui se nourrissent de la mort. Or, la mort est une sûreté. À moins que l’on brûle ton corps comme on va faire avec ton ami, on est certain d’offrir son dû à cette divinité
Quand je suis revenu chez les Baersonlings, ton crétin de père était d’avis que j’étais non seulement félonne, mais aussi dangereuse. Il hésitait entre me faire décapiter ou m’offrir aux Dieux en m’attachant à un poteau au milieu de la steppe. C’est Sørensen qui est intervenu pour sauver ma vie, en plaidant ma cause devant le Roi. Lorsqu’on m’a retiré mes fers, je me souviens que, toute fière, je suis allé me moquer de lui, en lui disant qu’il ne fallait pas qu’il s’attende à une quelconque faveur de ma part en remerciement de son intervention.
Il a ricané, et il m’a dit : « Ma belle, si tu me disais autre chose, je regretterais d’avoir sauvé ton cou. » On était rivaux, lui et moi, et on a adoré se foutre mutuellement des bâtons dans nos roues à chaque occasion.
C’était un jeu amusant. C’est dommage que ça se soit fini comme ça s’est fini. J’espère que j’aurai l’occasion de le revoir un jour. »
Elle regarda dans le vide. Le petit sourire qu’elle avait eu en racontant l’anecdote s’était dissipé, pour se changer en une sorte de moue en forme de grimace.
Elle semblait réellement regretter le Nurglite. Comme s’il s’agissait d’un de ses rares amis.
Peut-être même était-il le seul qu’elle ait jamais eu.
« Le soleil se meurt.
Trouvons un endroit où s’installer. »
Quelques heures passèrent encore. Le temps fut, par fortune, un peu plus clément — il avait arrêté de neiger, laissant penser à une soudaine accalmie.
Quand le ciel prit sa teinte bleu-marine, et que le soleil cessait de rougeoyer à l’occasion, les chariots s’arrêtèrent. Alors, tout un monde se mit en route ; Les esclaves installèrent des tentes, et jetaient des bouts de bois pour commencer des départs de feu. Ils versèrent des coupes de vin au fond de marmites pour les faire réchauffer, et installaient les grosses paillasses dans lesquelles se réfugier pour se garder du froid.
Les hommes et les femmes armés, eux, avaient fort à faire. Personne ne s’éloigna pour installer des pièges, et améliorer l’ordinaire avec des lemmings tout frais à faire rôtir ; l’ours qu’avait tué Rovk était une prise plus que suffisante pour manger. Ingrid et Molda décidèrent de se mettre de corvée pour trancher les morceaux et les mettre à fumer au-dessus de petit hêtre en train de flamber.
Les hommes, eux, préparèrent le cadavre de leur ami. Ils déshabillèrent Åke, lui lièrent les poings, et placèrent son arme, sa hache, entre ses doigts. Danpr utilisa une sorte de mélange bleuté pour lui dessiner des peintures le long de la poitrine.
Rovk n’était pas certain de la signification de ces runes, mais il se souvenait que son oncle les portait — des invocations de protection, envers divers Dieux. Pas le Serpent, en tout cas.
Il faudrait lui préparer un bûcher funéraire. Le même Danpr se porta volontaire pour aller couper du bois, une activité qui allait probablement lui demander au moins quelques heures.
« Tove, dégage. Tu n’as qu’à aller loin, derrière les arbres, là-bas. Tu reviendras au lever du soleil. »
La mutante se prosterna au sol, et s’éloigna à toute vitesse tandis qu’Ella attirait Rovk d’un signe du doigt pour qu’il la suive.
Ils allèrent sous la première bâche que deux esclaves avaient monté. En passant devant Ingrid, la grande blonde, qui avait les mains dégoulinantes de sang d’une barbaque d’ours qu’elle découpait, le siffla et lui fit un geste.
« Hé.
Pas pu ramener l’esclave qu’tu m’as demandé d’aller chercher. Ce crétin était exténué de fatigue, et il était hors de question que je le porte.
Je l’ai pas achevé non plus. J’ai pris ce qu’il avait sur lui et je suis revenue, un bon aller-retour pour rien. »
Molda fit un signe de la tête.
« Ça vous convient quand même, hein ? »
Rejoignant Ella sous la tente, Rovk la découvrit assise sur un tabouret, en train de soigneusement peigner ses cheveux détachés. Une broche dans les dents, elle se regardait dans le miroir. Elle fit un signe de la tête au jeune garçon.
« Fouille dans mes affaires. Tu vas m’aider à me préparer, et ensuite j’en ferai de même pour toi. »
Elle désigna la sacoche où elle avait rangé ses pastels et ses peintures, où elle gardait des colliers et des bijoux de toute sorte. Comme la soirée où elle avait invoqué la démonette, elle se préparait à porter des parures.
Mais jamais Rovk n’avait eu lui à se mettre en costume.
« Tu es un beau garçon. Mais la beauté, ça reste très superficiel ; il faut qu’il y ait de la substance, derrière, pour ferrer les gens que tu attires.
Nous les Norses, nous n’aimons pas l’écrit. Il y a les runes, c’est vrai, un art qui fait déjà de toi quelqu’un de fort éduqué, mais ça n’est pas là l’essentiel de nos connaissances.
Les scaldes apprennent les aventures des héros, les guerres des maraudeurs, les grandes histoires de mages qui ont trompé les Dieux et les Démons, et ils les mettent en chansons. Ils les rendent agréables en formant des poèmes qu’ils récitent dans les halls de seigneurs.
Tu vas m’aider à conter la gloire du Serpent, ce soir. J’utiliserai la magie pour impressionner notre troupe, mais c’est toi qui donneras de ta voix. »
Elle commença à défaire sa grande robe et à retirer sa pèlerine de fourrure.
« Je veux que ce soit festif ce soir. Festif et joyeux. Je veux rendre amoureux ces gens dont nous avons égorgé les parents et les grands-parents. On a brûlé leur village, pillé leurs affaires, massacré leurs familles… Et pourtant, nous allons faire naître chez eux quelque chose de fort délicieux — nous allons tenter de les rendre obsédants.
Crois-tu que c’est à notre hauteur ? »
- Rovk Alister
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
La révision des runes fait souvent mal à la tête de Rovk. Que ce soient les quelque puissantes claques pour faire en sorte qu’il retienne la matière, ou encore le réchauffement climatique mental, il n’est pas épargné de sa difficulté à savoir lire. Heureusement, sa maîtresse est de très bonne humeur, ce qui apporte plus de patience et donc plus de progrès. Il comprend enfin les différents sens des bases de la langue noire, et quelques nuances plus avancées, cependant il doit s'entraîner encore un peu plus s'il veut la maîtriser correctement.
Il est surpris de voir ce qui lui sert de bouche-trou a accepter si facilement de se faire balancer en dehors de la fête. Il faut croire qu’elle est vraiment soumise, ce qui est une très bonne chose. La mutante désormais écartée des festivités, le jeune homme réfléchit déjà comment il compte les émerveiller. Tant de possibilités, chansons, danses, c’est très excitant.
L’histoire de sa mère est incroyable, il n’en croit pas ses oreilles. C’est comme si une nouvelle facette se révèle à ses yeux, son point de vue vient d'évoluer encore plus. Il se rend enfin compte qu’elle est humaine. Folle, dangereuse, puissante, cruelle, mais humaine. C’est dur de l’accepter, elle devient si humaine que ça fait disparaître un peu de son charme mystique. Mais voir qu’il réussit à craquer le bouclier en acier devant le cœur de sa nouvelle mère réchauffe l'âme du jeune homme. Combien d’hommes en Norsca peuvent prétendre avoir réussi à être aussi proche que lui d’Ella la Terrible ?
Le camp commence à être monté, les préparations de la soirée aussi. Des heures qu’il attend sa viande si durement méritée, il compte bien s’en remplir la panse jusqu’au désir de tout dégueuler. Quant à l’interpellation que les deux femmes, Ingrid et Molda lui imposent, il répond simplement de manière décontractée et calme.
« D’accord, tant pis pour l'esclave, les seuls restes qui seront rongés sont les siens. Encore merci de l’avoir fait, ça me fait plaisir.»
En vérité, le sorcier s’en fout complètement, il a même complètement oublié cette histoire d’esclave. Pas une grande perte, et encore moins une raison de gâcher la soirée. Le doux fumet du steak d’ours est une solution pour le moral après tout.
La tente est toujours aussi belle grâce aux richesses qu’elle abrite. Mais la perle reste encore et toujours la fille du Serpent. Il est fier de pouvoir l’aider à se préparer pour leur coup fourré. Il brosse fort, elle lui a enseigné qu’il faut souffrir pour être beau, donc il obéit sans hésitation. Il lui met les boucles d’oreilles, les colliers et bagues, ainsi que les moult bracelets en or et argent. Ensuite il l’aide à mettre sa tenue de fêtes pour le Prince. Il possède la même sous son pardessus, bien que la sienne soit beaucoup plus provocante.
Sa mère l’interpelle et il écoute attentivement. Et il réfléchit pendant quelques instants avant de répondre.
« C’est à notre hauteur oui. Je pense que la meilleure manière de conquérir leurs cœurs est en chanson. Et j’en connais une qui fera l’affaire. Il faut les brosser dans le sens du poil en montrant quelque chose de merveilleux, stimuler les sens. Les Norses adorent les promesses de grandeur, les folies d’ambitions. Pour l’effet de la musique, il me faut quelque chose d’énergique, de vivant ! Je vais conter la gloire du Serpent, et attiser leurs désirs et envies. Comment ? En leur montrant que leur qualité de vie peut-être bien supérieure à la misérable existence qu’ils vivaient à Maskaur.
Je me charge des paroles, et vous des merveilles. Ce soir est au Serpent, ne le décevons pas. »
Son ancienne tante l’aide à se changer, à mettre un peu de parfum, à nettoyer les quelques crasses sur son corps. Il rase ses poils faciaux pour avoir un visage encore plus désirable. Il met les dizaines de bijoux restants. Il ressemble désormais à un riche marchand, ce qui fait beaucoup de sens quand on sait ce qu’il compte vendre.
Ensuite, ils sortent tous les deux pour se rapprocher du feu de camp, tous les regards sont tournés vers les sorciers. De grands sourires sont arborés par les lèvres des enfants du Serpent. Ils avancent et se tournent vers les enfants de Maskaur.
« En cette soirée, moi, Rovk Ellasson, désire vous chanter une vérité que bien peu parviennent à accepter. Alors installez-vous, profitez, et surtout, amusez-vous en écoutant la chanson. »
Alors, il commence à taper dans ses mains, crée le rythme qu’il veut exploiter, s'éclaircit la voix, et que le spectacle commence.
Il est surpris de voir ce qui lui sert de bouche-trou a accepter si facilement de se faire balancer en dehors de la fête. Il faut croire qu’elle est vraiment soumise, ce qui est une très bonne chose. La mutante désormais écartée des festivités, le jeune homme réfléchit déjà comment il compte les émerveiller. Tant de possibilités, chansons, danses, c’est très excitant.
L’histoire de sa mère est incroyable, il n’en croit pas ses oreilles. C’est comme si une nouvelle facette se révèle à ses yeux, son point de vue vient d'évoluer encore plus. Il se rend enfin compte qu’elle est humaine. Folle, dangereuse, puissante, cruelle, mais humaine. C’est dur de l’accepter, elle devient si humaine que ça fait disparaître un peu de son charme mystique. Mais voir qu’il réussit à craquer le bouclier en acier devant le cœur de sa nouvelle mère réchauffe l'âme du jeune homme. Combien d’hommes en Norsca peuvent prétendre avoir réussi à être aussi proche que lui d’Ella la Terrible ?
Le camp commence à être monté, les préparations de la soirée aussi. Des heures qu’il attend sa viande si durement méritée, il compte bien s’en remplir la panse jusqu’au désir de tout dégueuler. Quant à l’interpellation que les deux femmes, Ingrid et Molda lui imposent, il répond simplement de manière décontractée et calme.
« D’accord, tant pis pour l'esclave, les seuls restes qui seront rongés sont les siens. Encore merci de l’avoir fait, ça me fait plaisir.»
En vérité, le sorcier s’en fout complètement, il a même complètement oublié cette histoire d’esclave. Pas une grande perte, et encore moins une raison de gâcher la soirée. Le doux fumet du steak d’ours est une solution pour le moral après tout.
La tente est toujours aussi belle grâce aux richesses qu’elle abrite. Mais la perle reste encore et toujours la fille du Serpent. Il est fier de pouvoir l’aider à se préparer pour leur coup fourré. Il brosse fort, elle lui a enseigné qu’il faut souffrir pour être beau, donc il obéit sans hésitation. Il lui met les boucles d’oreilles, les colliers et bagues, ainsi que les moult bracelets en or et argent. Ensuite il l’aide à mettre sa tenue de fêtes pour le Prince. Il possède la même sous son pardessus, bien que la sienne soit beaucoup plus provocante.
Sa mère l’interpelle et il écoute attentivement. Et il réfléchit pendant quelques instants avant de répondre.
« C’est à notre hauteur oui. Je pense que la meilleure manière de conquérir leurs cœurs est en chanson. Et j’en connais une qui fera l’affaire. Il faut les brosser dans le sens du poil en montrant quelque chose de merveilleux, stimuler les sens. Les Norses adorent les promesses de grandeur, les folies d’ambitions. Pour l’effet de la musique, il me faut quelque chose d’énergique, de vivant ! Je vais conter la gloire du Serpent, et attiser leurs désirs et envies. Comment ? En leur montrant que leur qualité de vie peut-être bien supérieure à la misérable existence qu’ils vivaient à Maskaur.
Je me charge des paroles, et vous des merveilles. Ce soir est au Serpent, ne le décevons pas. »
Son ancienne tante l’aide à se changer, à mettre un peu de parfum, à nettoyer les quelques crasses sur son corps. Il rase ses poils faciaux pour avoir un visage encore plus désirable. Il met les dizaines de bijoux restants. Il ressemble désormais à un riche marchand, ce qui fait beaucoup de sens quand on sait ce qu’il compte vendre.
Ensuite, ils sortent tous les deux pour se rapprocher du feu de camp, tous les regards sont tournés vers les sorciers. De grands sourires sont arborés par les lèvres des enfants du Serpent. Ils avancent et se tournent vers les enfants de Maskaur.
« En cette soirée, moi, Rovk Ellasson, désire vous chanter une vérité que bien peu parviennent à accepter. Alors installez-vous, profitez, et surtout, amusez-vous en écoutant la chanson. »
Alors, il commence à taper dans ses mains, crée le rythme qu’il veut exploiter, s'éclaircit la voix, et que le spectacle commence.
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_rovk_alister
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Sortilèges :
Équipement de combat :
Équipement divers :
«Sorcier Slaaneshi pour vous servir et se servir de vous !»
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Équipement de combat :
- [MJ] La Fée Enchanteresse
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
Six nuits et six jours étaient passés depuis la victoire contre l’ours.
Au milieu de la steppe, la première obscurité fut illuminée tant par le bûcher funéraire du jeune guerrier Åke, que les illusions de la sorcière Ella, qui parvint à faire découvrir les vents de magie à des paires d’yeux d’ordinaire aveugles ; Pour une fois, les guerriers et guerrières cessèrent d’apparaître stoïques. Il y avait, dans leurs mines graves, quelques hochements de têtes, et une petite lueur dans certaines pupilles.
Slaanesh n’est pas un Dieu facile à aimer, mais il est aisé de l’admirer. Il est aisé d’avoir le regard happé par une créature comme lui, et surtout par ses serviteurs ; Chantant avec un chœur mélodieux qui résonnait dans les tympans de son auditoire, Ella n’était jamais apparue aussi belle aux yeux de Maskaur qu’en cette soirée.
Est-ce que cela allait suffire à la pardonner ? Peut-être pas. Mais tout rancunier qu’étaient les Norses, au moins, ils pouvaient comprendre l’inévitabilité de la mort. Le serviteur d’Arkhor, lui, en avait bien fait les frais…
Avec les potions de sa tante, Rovk parvint à bien dormir. Il ne retraversa pas un nouveau cauchemar dans lequel il aurait à se mettre à nouveau à la merci du sorcier Geirr. D’autant plus que, à présent, Ella se chargeait personnellement de faire boire son neveu. Quand bien même elle semblait s’être adoucie à son égard, elle semblait redoubler de vigilance lorsque l’heure du sommeil approchait. Il le forçait toujours à boire la concoction qu’elle versait au fond d’un bol, et veillait sur lui au moins jusqu’au moment où il sombrait dans l’inconscience.
Mais est-ce qu’elle faisait vraiment ça uniquement pour la sauvegarde de son neveu ? Ou y avait-il autre chose qui se cachait derrière ? Le monde fascinant dans lequel Geirr tentait de l’attirer était immensément bien construit, une sorte de palais mémoriel grandiose, qui ressemblait à s’y méprendre à la réalité matérielle. Dans quel but avait-il construit cette jungle d’Ulgu ? Qu’est-ce qui animait les créatures qui la peuplaient ? Et surtout, Ella était-elle au courant de cet endroit ?
Rien de notable se passa durant la semaine. Quelques ampoules aux pieds des esclaves, quelques jours à manger de la viande séchée, et une chasse impromptue durant laquelle Ingrid put briller en ramener un vieux cerf solitaire à manger — sa viande avait la texture de cuir tanné, en plus d’être écœurante de sang. Autrement, aucun compagnon sinon les oiseaux dans le ciel, et aucun horizon sinon la steppe infinie.
Petit à petit, le décor se mit pourtant à changer. La tourbe fit place à des arbres. Les petites oasis de végétation se multipliaient pour à présent donner naissance à des arbres. On changeait de décor. On entrait dans un lieu boisé, et donc plus abreuvé, du pays des Trolls.
Cette steppe boisée indiquait que bientôt, les monts des Sturen seraient atteints. Au-delà, ce serait la frontière, puis, les voyageurs seraient enfin rentrés en Norsca. Il ne restait peut-être plus que deux semaines de marcher. Plus de la moitié du chemin avait été accompli.
Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le temps qui terrifiait Ella se mit à offrir une accalmie momentanée. La neige au sol se mélangeait à la boue, et s’il faisait toujours froid et brumeux en journée, au point où on ne pouvait plus trop voir au-delà d’une dizaine de mètres, il était bon de voir que la neige cessait de tomber. Sans gel, le convoi n’allait pas simplement se figer sur place pour être tué par l’hypothermie.
À la veille de la septième nuit, en revanche, quelque chose de fascinant se produisit. En tout début de soirée, alors que le soleil s’en allait par l’ouest, et recouvrait la steppe toute entière dans l’obscurité, tous les humains levèrent leurs nez pour regarder le ciel, et ils pouvaient découvrir avec fascination la beauté du Pôle Nord.
Les vents de magie dansaient. Ils formaient des arabesques, des toiles qui filaient au vent dans une sorte de boléro brillant. Tout les Norses avaient déjà vu des aurores polaires, et tous leur prêtaient des légendes un peu différentes selon les tribus ; mais c’était, dans tous les cas, une vision magnifique.
Parmi les esclaves, il y avait en revanche un sentiment de terreur. Ils regardaient le ciel comme si celui-ci menaçait de les foudroyer sur place. Les voir ainsi marcher le dos voûté, n’osant pas observer au-dessus d’eux, provoqua l’hilarité générale, et le silence qu’il était normal d’observer dans un paysage désolé fut troublé par l’écho d’éclats de rires cruels.
L’heure d’installer le campement pour dormir approchait. Mais alors que le convoi allait tout droit vers la grande forêt et les premières cimes des monts des Sturen, il y eut un autre événement.
Ingrid, qui marchait un peu en avant pour servir d’éclaireur, revint au pas de course. Elle leva la main, et força les chevaux à s’arrêter. Elle faisait de grands yeux, et parla avec empressement, la voix un peu essoufflée.
« Y a d’autres humains là-bas, un campement, à vingt minutes ! »
Ella souffla. De la buée s’échappa de ses lèvres légèrement gercées. Elle hocha de la tête.
« Bien. Il est plus prudent de faire un détour alors…
– C’est que, ‘fin…
Vous allez me prendre pour une folle…
…Mais je crois que c’est des Norses. »
Au milieu de la steppe, la première obscurité fut illuminée tant par le bûcher funéraire du jeune guerrier Åke, que les illusions de la sorcière Ella, qui parvint à faire découvrir les vents de magie à des paires d’yeux d’ordinaire aveugles ; Pour une fois, les guerriers et guerrières cessèrent d’apparaître stoïques. Il y avait, dans leurs mines graves, quelques hochements de têtes, et une petite lueur dans certaines pupilles.
Slaanesh n’est pas un Dieu facile à aimer, mais il est aisé de l’admirer. Il est aisé d’avoir le regard happé par une créature comme lui, et surtout par ses serviteurs ; Chantant avec un chœur mélodieux qui résonnait dans les tympans de son auditoire, Ella n’était jamais apparue aussi belle aux yeux de Maskaur qu’en cette soirée.
Est-ce que cela allait suffire à la pardonner ? Peut-être pas. Mais tout rancunier qu’étaient les Norses, au moins, ils pouvaient comprendre l’inévitabilité de la mort. Le serviteur d’Arkhor, lui, en avait bien fait les frais…
Avec les potions de sa tante, Rovk parvint à bien dormir. Il ne retraversa pas un nouveau cauchemar dans lequel il aurait à se mettre à nouveau à la merci du sorcier Geirr. D’autant plus que, à présent, Ella se chargeait personnellement de faire boire son neveu. Quand bien même elle semblait s’être adoucie à son égard, elle semblait redoubler de vigilance lorsque l’heure du sommeil approchait. Il le forçait toujours à boire la concoction qu’elle versait au fond d’un bol, et veillait sur lui au moins jusqu’au moment où il sombrait dans l’inconscience.
Mais est-ce qu’elle faisait vraiment ça uniquement pour la sauvegarde de son neveu ? Ou y avait-il autre chose qui se cachait derrière ? Le monde fascinant dans lequel Geirr tentait de l’attirer était immensément bien construit, une sorte de palais mémoriel grandiose, qui ressemblait à s’y méprendre à la réalité matérielle. Dans quel but avait-il construit cette jungle d’Ulgu ? Qu’est-ce qui animait les créatures qui la peuplaient ? Et surtout, Ella était-elle au courant de cet endroit ?
Rien de notable se passa durant la semaine. Quelques ampoules aux pieds des esclaves, quelques jours à manger de la viande séchée, et une chasse impromptue durant laquelle Ingrid put briller en ramener un vieux cerf solitaire à manger — sa viande avait la texture de cuir tanné, en plus d’être écœurante de sang. Autrement, aucun compagnon sinon les oiseaux dans le ciel, et aucun horizon sinon la steppe infinie.
Petit à petit, le décor se mit pourtant à changer. La tourbe fit place à des arbres. Les petites oasis de végétation se multipliaient pour à présent donner naissance à des arbres. On changeait de décor. On entrait dans un lieu boisé, et donc plus abreuvé, du pays des Trolls.
Cette steppe boisée indiquait que bientôt, les monts des Sturen seraient atteints. Au-delà, ce serait la frontière, puis, les voyageurs seraient enfin rentrés en Norsca. Il ne restait peut-être plus que deux semaines de marcher. Plus de la moitié du chemin avait été accompli.
Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le temps qui terrifiait Ella se mit à offrir une accalmie momentanée. La neige au sol se mélangeait à la boue, et s’il faisait toujours froid et brumeux en journée, au point où on ne pouvait plus trop voir au-delà d’une dizaine de mètres, il était bon de voir que la neige cessait de tomber. Sans gel, le convoi n’allait pas simplement se figer sur place pour être tué par l’hypothermie.
À la veille de la septième nuit, en revanche, quelque chose de fascinant se produisit. En tout début de soirée, alors que le soleil s’en allait par l’ouest, et recouvrait la steppe toute entière dans l’obscurité, tous les humains levèrent leurs nez pour regarder le ciel, et ils pouvaient découvrir avec fascination la beauté du Pôle Nord.
Les vents de magie dansaient. Ils formaient des arabesques, des toiles qui filaient au vent dans une sorte de boléro brillant. Tout les Norses avaient déjà vu des aurores polaires, et tous leur prêtaient des légendes un peu différentes selon les tribus ; mais c’était, dans tous les cas, une vision magnifique.
Parmi les esclaves, il y avait en revanche un sentiment de terreur. Ils regardaient le ciel comme si celui-ci menaçait de les foudroyer sur place. Les voir ainsi marcher le dos voûté, n’osant pas observer au-dessus d’eux, provoqua l’hilarité générale, et le silence qu’il était normal d’observer dans un paysage désolé fut troublé par l’écho d’éclats de rires cruels.
L’heure d’installer le campement pour dormir approchait. Mais alors que le convoi allait tout droit vers la grande forêt et les premières cimes des monts des Sturen, il y eut un autre événement.
Ingrid, qui marchait un peu en avant pour servir d’éclaireur, revint au pas de course. Elle leva la main, et força les chevaux à s’arrêter. Elle faisait de grands yeux, et parla avec empressement, la voix un peu essoufflée.
« Y a d’autres humains là-bas, un campement, à vingt minutes ! »
Ella souffla. De la buée s’échappa de ses lèvres légèrement gercées. Elle hocha de la tête.
« Bien. Il est plus prudent de faire un détour alors…
– C’est que, ‘fin…
Vous allez me prendre pour une folle…
…Mais je crois que c’est des Norses. »
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
Le temps passe, mais cette fois-ci le bonheur reste. Une grande victoire contre un terrible adversaire, une performance musicale incroyable et surnaturelle, et aucun événement négatif pendant une semaine. Parfois, le calme est aussi agréable que la musique, même pour les serviteurs du Prince. Pour le sorcier, une nouvelle fierté est née, car il ressent que sa foi envers sa divinité est plus forte que jamais. En général, le Serpent demande toujours quelque chose en retour de ses faveurs, mais pas cette fois. Il n’a que donné, sans rien demander en échange, est-ce une bénédiction, ou juste un traitement de faveur temporaire ? Quoi qu’il en soit, Rovk a souri bien plus depuis les dernières semaines que durant toute son existence. Il est heureux.
Le breuvage administré par sa mère est plus ragoûtant que prévu, bien qu’il laisse un arrière-goût pâteux dans la bouche même après le réveil. Mais il faut bien reconnaître une chose, il dort bien malgré qu’il ne soit pas installé d’une manière particulièrement confortable. La nourriture, elle, laisse à désirer, mais au moins la viande du cerf d'Ingrid est saignante comme il la préfère. L’augmentation de la flore est un soulagement pour le Norse, il se dit que le monastère n’est plus si lointain, et que le trajet en est moins pénible. La météo, elle, est considérée comme dépressive par beaucoup de sudistes. Mais pour des nordiques qui viennent de subir blizzard et neiges incessantes, elle est un cadeau des ancêtres qui veillent sur eux.
Cette nuit, l’aurore est présente pour leurs regards. Ellasson sait que quand elles apparaissent, quelque chose d'exceptionnel vient d’être réalisé par les Norses. Souvent, c’est que les dieux et les ancêtres rigolent d’un grand exploit accompli par un mortel qui les prie. Les couleurs chaudes et froides mélangées à la noirceur du ciel forment une merveille qui mérite d’être peinte sur un mur. Les étoiles en deviennent visibles, et le vitki est capable de reconnaître une étoile toute particulière. Le Jättens öga, qui brille en plein cœur de l’aurore plus fort que toutes les autres. Une histoire racontée par toutes les mères Baersonlings est celle du Jättens öga. Quand le Jättens öga est plus grand que toutes les autres étoiles, alors c’est qu’un grand progrès attend ceux qui la regarde et souffle doucement le nom de leurs ancêtres. Souvent, c’est quand on est arrivé au plus bas dans son existence, que l’on est le plus ouvert au changement. Le Jättens öga donne cet espoir, celui d’un avenir meilleur malgré la difficulté du monde.
Là où les rires des autres membres du convoi sont moqueurs envers les esclaves, le sien ne l’est pas. Il rigole n’ont pas de méprise, ni même de folie, mais d’absurdité. Ils ne se réjouissent pas de cet événement, et ils ont bien tort. La beauté se doit d’être admirée sous toutes ses formes, qu’importe son origine ou intensité. C’est dommage qu’il n’a pas le temps d’enseigner les superstitions de la Norsca, ils vont devoir rester dans l’ignorance à jamais.
Le malédictor écoute le petit rapport d’Ingrid et est très intrigué et commence à être légèrement inquiet, est-ce un bon signe, une opportunité ou un danger ? En voilà un terrible doute. Il remet alors correctement son par-dessus et avance vers Ella et la grande blonde.
« Des Norses ? C’est inattendu, je ne pense pas que ce soit Geirr, donc qui sont-ils ? Qu’en pensez-vous mère ? Devrions-nous les éviter ou faire contact avec eux ? »
Le breuvage administré par sa mère est plus ragoûtant que prévu, bien qu’il laisse un arrière-goût pâteux dans la bouche même après le réveil. Mais il faut bien reconnaître une chose, il dort bien malgré qu’il ne soit pas installé d’une manière particulièrement confortable. La nourriture, elle, laisse à désirer, mais au moins la viande du cerf d'Ingrid est saignante comme il la préfère. L’augmentation de la flore est un soulagement pour le Norse, il se dit que le monastère n’est plus si lointain, et que le trajet en est moins pénible. La météo, elle, est considérée comme dépressive par beaucoup de sudistes. Mais pour des nordiques qui viennent de subir blizzard et neiges incessantes, elle est un cadeau des ancêtres qui veillent sur eux.
Cette nuit, l’aurore est présente pour leurs regards. Ellasson sait que quand elles apparaissent, quelque chose d'exceptionnel vient d’être réalisé par les Norses. Souvent, c’est que les dieux et les ancêtres rigolent d’un grand exploit accompli par un mortel qui les prie. Les couleurs chaudes et froides mélangées à la noirceur du ciel forment une merveille qui mérite d’être peinte sur un mur. Les étoiles en deviennent visibles, et le vitki est capable de reconnaître une étoile toute particulière. Le Jättens öga, qui brille en plein cœur de l’aurore plus fort que toutes les autres. Une histoire racontée par toutes les mères Baersonlings est celle du Jättens öga. Quand le Jättens öga est plus grand que toutes les autres étoiles, alors c’est qu’un grand progrès attend ceux qui la regarde et souffle doucement le nom de leurs ancêtres. Souvent, c’est quand on est arrivé au plus bas dans son existence, que l’on est le plus ouvert au changement. Le Jättens öga donne cet espoir, celui d’un avenir meilleur malgré la difficulté du monde.
Là où les rires des autres membres du convoi sont moqueurs envers les esclaves, le sien ne l’est pas. Il rigole n’ont pas de méprise, ni même de folie, mais d’absurdité. Ils ne se réjouissent pas de cet événement, et ils ont bien tort. La beauté se doit d’être admirée sous toutes ses formes, qu’importe son origine ou intensité. C’est dommage qu’il n’a pas le temps d’enseigner les superstitions de la Norsca, ils vont devoir rester dans l’ignorance à jamais.
Le malédictor écoute le petit rapport d’Ingrid et est très intrigué et commence à être légèrement inquiet, est-ce un bon signe, une opportunité ou un danger ? En voilà un terrible doute. Il remet alors correctement son par-dessus et avance vers Ella et la grande blonde.
« Des Norses ? C’est inattendu, je ne pense pas que ce soit Geirr, donc qui sont-ils ? Qu’en pensez-vous mère ? Devrions-nous les éviter ou faire contact avec eux ? »
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«Sorcier Slaaneshi pour vous servir et se servir de vous !»
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
« Tu as raison. C’est impossible que ce soit Geirr. À moins qu’il soit particulièrement rapide. Ou que pour une raison ou une autre, il attendait déjà dans le coin…
Quant à ce qu’on fait, j’allais te demander la même chose, en fait. »
Ella tapa nerveusement sur le bois de la charrette. Puis, finalement, elle claqua des doigts et désigna Ingrid.
« Des Norses. Comment peux-tu savoir que ce sont des Norses ? Explique-toi.
– J’sais pas… j’vois des tentes, des bannières, et leurs symboles, c’est…
ça fait bien comme chez nous, quoi. »
Ella se passa une main sur la bouche. Et finalement, elle fit quelque chose qu’elle ne faisait presque jamais :
Elle prit l’initiative.
« Rovk, lève-toi. On va voir ça de plus près. Tous les deux. »
Ella noua rapidement les lacets de ses grosses bottes à ses pieds, se leva en s’étirant comme un chat, puis, elle sauta par-dessus la rambarde de la charrette et tomba vivement au sol. Passant rapidement ses mains sur les pans de sa robe pour se redonner une certaine prestance (Il était insupportable pour elle d’avoir des plis…), elle se mit à marcher tout droit dans la toundra, à pas vifs, avec juste une pelisse de renard autour des épaules pour se garder du froid.
Il y a encore quelques mois, il était normal pour elle et Rovk de marcher à travers les vastes étendues de la Norsca, seuls, sans serviteurs ni témoins gênants. Comme au début de leurs périples, ils retrouvèrent vite cette habitude. Avec l’immense aurore boréale pour les éclairer au-dessus de leurs têtes, les deux magiciens marchèrent silencieusement dans la nuit.
Et puis, Ella se mit à incanter bruyamment en langue noire — et à présent, loin de simplement répéter les syllabes, il comprenait un peu mieux la signification de ses paroles.
« Méprisez les yeux les plus célèbres,
Beaux yeux de mes amants, par où filtre et s’enfuit,
Je ne sais quoi de bon, de doux comme la nuit,
Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres. »
Un battement de paupières, et ses pupilles se mirent à briller dans le noir d’une aura verte malsaine, qui allait très bien avec le ciel illuminé par des bourrasques scintillantes et colorées. On aurait dit qu’elle avait les yeux d’un chat — ou, peut-être plus en lien avec sa divinité, ceux d’un reptile.
Elle s’éloignait du convoi de beaucoup. C’est seulement quand la charrette et ses sentinelles devinrent de fines ombrelles, qu’apparut à l’horizon, tout près des arbres, un semblant d’activité humaine.
Au loin, à peut-être plus d’une quinzaine de minutes de marche de là, on pouvait découvrir, en plissant des yeux, la silhouette d’un cheval, et le tracé d’une tente.
La sorcière s’assit en tailleur par terre, et observa avec ses pupilles qui n’étaient plus gênées par l’obscurité.
« Ces fêlés n’ont pas de feu de camp. Ces voyageurs tiennent à être discrets. Pas très malins, avec le froid et la faim. »
Elle dodelinait de la tête, de haut en bas, pensive. Avec un petit son approbateur fredonné au fond de sa gorge, elle tourna sa tête pour regarder son neveu.
« Ingrid a de très bon yeux. Non seulement elle a réussi à les remarquer, mais en plus, elle a raison — la bannière au-dessus de la tente, c’est la bannière d’une tribu Sarl. Je la reconnais, c’est celle d’un village que j’ai traversé quand j’avais ton âge. Cela était il y a tellement longtemps, je suis incapable de te dire à qui va leur loyauté. La Tempête d’il y a quatre ans a tellement rabattu les cartes, pour tout le monde…
Je me demande tout de même comment notre Ingrid a fait pour voir et deviner ça d’aussi loin. On dirait que ses talents étaient gâchés à Maskaur. »
Distraitement, elle traçait du bout du doigt sur la terre de la steppe, son regard aux sourcils froncés braqué sur la bande de Norses lointaine.
« Cela va faire des semaines maintenant que nous marchons à travers le Pays des Trolls. Les frontières commencent à être moins bien marquées. Peut-être que ceux-là sont une bande qui chasse sur les terres des Kislévites, leur volent leurs ours en croyant que l’expédition est plus facile en allant vers le sud plutôt que vers le nord.
Peut-être peuvent-ils être des alliés. Peut-être peuvent-ils nous faire passer les Sturens. Si nous sommes traqués par quelques Ungols, il est toujours mieux de pouvoir compter sur une troupe plus large encore.
Mais la précaution voudrait qu’on les évite. Les Norses sont imprévisibles, nous avons des raisons d’en savoir quelque chose. Trop de Dieux différents. Trop de Jarls qui se détestent. Trop de rancœurs qui sont héritées de génération en génération.
Je n’ai aucun moyen de savoir s’ils seront alliés ou ennemis, ceux-là. »
Elle soupira, de manière agacée. Tapa sur ses genoux, et fit la moue comme une gamine.
« Dis-moi Rovk, ce que tu en penses.
Est-ce que tu te sens chanceux ? »
Quant à ce qu’on fait, j’allais te demander la même chose, en fait. »
Ella tapa nerveusement sur le bois de la charrette. Puis, finalement, elle claqua des doigts et désigna Ingrid.
« Des Norses. Comment peux-tu savoir que ce sont des Norses ? Explique-toi.
– J’sais pas… j’vois des tentes, des bannières, et leurs symboles, c’est…
ça fait bien comme chez nous, quoi. »
Ella se passa une main sur la bouche. Et finalement, elle fit quelque chose qu’elle ne faisait presque jamais :
Elle prit l’initiative.
« Rovk, lève-toi. On va voir ça de plus près. Tous les deux. »
Ella noua rapidement les lacets de ses grosses bottes à ses pieds, se leva en s’étirant comme un chat, puis, elle sauta par-dessus la rambarde de la charrette et tomba vivement au sol. Passant rapidement ses mains sur les pans de sa robe pour se redonner une certaine prestance (Il était insupportable pour elle d’avoir des plis…), elle se mit à marcher tout droit dans la toundra, à pas vifs, avec juste une pelisse de renard autour des épaules pour se garder du froid.
Il y a encore quelques mois, il était normal pour elle et Rovk de marcher à travers les vastes étendues de la Norsca, seuls, sans serviteurs ni témoins gênants. Comme au début de leurs périples, ils retrouvèrent vite cette habitude. Avec l’immense aurore boréale pour les éclairer au-dessus de leurs têtes, les deux magiciens marchèrent silencieusement dans la nuit.
Et puis, Ella se mit à incanter bruyamment en langue noire — et à présent, loin de simplement répéter les syllabes, il comprenait un peu mieux la signification de ses paroles.
« Méprisez les yeux les plus célèbres,
Beaux yeux de mes amants, par où filtre et s’enfuit,
Je ne sais quoi de bon, de doux comme la nuit,
Beaux yeux, versez sur moi vos charmantes ténèbres. »
Un battement de paupières, et ses pupilles se mirent à briller dans le noir d’une aura verte malsaine, qui allait très bien avec le ciel illuminé par des bourrasques scintillantes et colorées. On aurait dit qu’elle avait les yeux d’un chat — ou, peut-être plus en lien avec sa divinité, ceux d’un reptile.
Elle s’éloignait du convoi de beaucoup. C’est seulement quand la charrette et ses sentinelles devinrent de fines ombrelles, qu’apparut à l’horizon, tout près des arbres, un semblant d’activité humaine.
Au loin, à peut-être plus d’une quinzaine de minutes de marche de là, on pouvait découvrir, en plissant des yeux, la silhouette d’un cheval, et le tracé d’une tente.
La sorcière s’assit en tailleur par terre, et observa avec ses pupilles qui n’étaient plus gênées par l’obscurité.
« Ces fêlés n’ont pas de feu de camp. Ces voyageurs tiennent à être discrets. Pas très malins, avec le froid et la faim. »
Elle dodelinait de la tête, de haut en bas, pensive. Avec un petit son approbateur fredonné au fond de sa gorge, elle tourna sa tête pour regarder son neveu.
« Ingrid a de très bon yeux. Non seulement elle a réussi à les remarquer, mais en plus, elle a raison — la bannière au-dessus de la tente, c’est la bannière d’une tribu Sarl. Je la reconnais, c’est celle d’un village que j’ai traversé quand j’avais ton âge. Cela était il y a tellement longtemps, je suis incapable de te dire à qui va leur loyauté. La Tempête d’il y a quatre ans a tellement rabattu les cartes, pour tout le monde…
Je me demande tout de même comment notre Ingrid a fait pour voir et deviner ça d’aussi loin. On dirait que ses talents étaient gâchés à Maskaur. »
Distraitement, elle traçait du bout du doigt sur la terre de la steppe, son regard aux sourcils froncés braqué sur la bande de Norses lointaine.
« Cela va faire des semaines maintenant que nous marchons à travers le Pays des Trolls. Les frontières commencent à être moins bien marquées. Peut-être que ceux-là sont une bande qui chasse sur les terres des Kislévites, leur volent leurs ours en croyant que l’expédition est plus facile en allant vers le sud plutôt que vers le nord.
Peut-être peuvent-ils être des alliés. Peut-être peuvent-ils nous faire passer les Sturens. Si nous sommes traqués par quelques Ungols, il est toujours mieux de pouvoir compter sur une troupe plus large encore.
Mais la précaution voudrait qu’on les évite. Les Norses sont imprévisibles, nous avons des raisons d’en savoir quelque chose. Trop de Dieux différents. Trop de Jarls qui se détestent. Trop de rancœurs qui sont héritées de génération en génération.
Je n’ai aucun moyen de savoir s’ils seront alliés ou ennemis, ceux-là. »
Elle soupira, de manière agacée. Tapa sur ses genoux, et fit la moue comme une gamine.
« Dis-moi Rovk, ce que tu en penses.
Est-ce que tu te sens chanceux ? »
- Rovk Alister
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Re: [Rovk] Bouclier du Vieux Monde
La confirmation de son avis renforce sa vision de la situation, le hasard semble être toujours aussi obsessif avec lui. Cependant, il est peut-être temps pour Rovk d’apprendre que la chance, on la crée soi-même. Il écoute le court échange des deux femmes, et il réfléchit profondément.
“Mais que peuvent bien faire des Norses par ici ? Mouais, je devrais pas trop ouvrir ma gueule là-dessus, vu qu’on fait pareil héhé. J’me demande bien d’où ils viennent tiens, ptet du pays des Sarls, c’est pas impossible. Par contre la vache, c’est moi où elle est salement déterminée mère ? Et beh, faut croire qu’elle a de la fumée à relâcher, espérons que ce soit pas dans ma gueule haha. “
Loin de vouloir contrarier la sorcière, le jeune homme suit immédiatement dès qu’elle termine de se préparer. Leur démarche, là où Ella a bondi comme un chat, est désormais celle de loups en chasse. Il marche juste à côté, mais comme d’habitude il reste un rien en arrière. Contrairement à avant, la peur envers la sorcière n’est plus, il n’avance plus à quelques mètres de sa maîtresse. Quand elle s’assit en tailleur, le vitki pose un genou à terre et il attend que sa mère finisse son observation du camp. Un sourire vient cependant s’installer quand il comprend enfin la majeure partie de l’incantation de ce sort. C’est un sentiment merveilleux de voir ses efforts linguistiques être enfin récompensés.
Quand il apprend comment leur camp fonctionne, et qu’ils sont bel et bien Sarls, le doute n’est plus. Il en est sûr désormais, c’est une opportunité que les dieux et ancêtres ont mis sur leur route. Alors pourquoi tourner le dos à une telle rencontre ? Les instincts du Slaaneshi lui disent tous d’y aller, cependant il n’est pas idiot, il sait que l’expérience est plus importante que l’instinct. Il sourit à la question, est-il chanceux ?
“ Bien sûr que je suis chanceux, mais là j’hésite très fort. Cette bande de couillons veulent rester discrets même au prix de perdre un ou deux orteils. Surtout que le froid, ça donne faim, ils sont peut-être en mauvaise passe et risque de crever car ils ont pas de bouffe ? Nan, personne est aussi loin d’un village sans avoir fait des préparations, ou alors ils sont très cons, ce qui est tout à fait possible. Bon bon bon, on fait comment ? On leur rentre dedans en étant sympa ou manipulateur ? Ah, j’ai ptet une idée héhé, et quelques arguments utiles pour les exploiter tiens…. Ouais, pourquoi pas faire la proposition ? Allez, ça va bien se passer. “
« Umm. Ouais, je me sens très chanceux, mais la chance fait pas tout héhé. J’me dis, si ils sont discret, c’est peut-être car ils veulent pas avoir affaire aux connards sudistes. Mais si on parvient à communiquer proprement, ils comprendront que avec nous, pas besoin de se cacher. Deux groupes de Norses sont une menace vachement plus conséquente que seul. Ce sera intéressant à mettre en avant, ça.
Cependant, prudence, faudrait pas se mettre trop en danger pour rien. Alors peut-être prévenir nos serviteurs, histoire d’avoir des renforts, voir une escorte pour la rencontre nan ? Et si je me souviens bien, vous avez un sortilège pour déplacer votre voix, se serait parfait ça pour risquer aucun danger ça, ouais ouais.
Ok, désolé je me suis éparpillé, alors voilà l’idée. On prévient les autres, on va faire la rencontre entre les deux camps, on va faire une espèce de scène pour discuter. Pour qu’ils viennent, je propose que vous, mère, utilisez votre magie pour faire bouger votre voix pour les faire venir en leur proposant une rencontre.
Vous en dites quoi ? D’autres idées ou j’ai résumer les meilleures possibilités ?
Je sais pas pour vous, mais ce soir je le sens bien, ouais, vachement bien même. Alors, on se les fait proprement, ou vicieusement ? »
Il envoie un clin d'œil et un sourire carnassier, leurs yeux sont proches, et ils transportent la même énergie. Telle mère tel fils n’est-ce pas ? Il se relève, se frotte les mains, et se prépare mentalement à la suite.
“Mais que peuvent bien faire des Norses par ici ? Mouais, je devrais pas trop ouvrir ma gueule là-dessus, vu qu’on fait pareil héhé. J’me demande bien d’où ils viennent tiens, ptet du pays des Sarls, c’est pas impossible. Par contre la vache, c’est moi où elle est salement déterminée mère ? Et beh, faut croire qu’elle a de la fumée à relâcher, espérons que ce soit pas dans ma gueule haha. “
Loin de vouloir contrarier la sorcière, le jeune homme suit immédiatement dès qu’elle termine de se préparer. Leur démarche, là où Ella a bondi comme un chat, est désormais celle de loups en chasse. Il marche juste à côté, mais comme d’habitude il reste un rien en arrière. Contrairement à avant, la peur envers la sorcière n’est plus, il n’avance plus à quelques mètres de sa maîtresse. Quand elle s’assit en tailleur, le vitki pose un genou à terre et il attend que sa mère finisse son observation du camp. Un sourire vient cependant s’installer quand il comprend enfin la majeure partie de l’incantation de ce sort. C’est un sentiment merveilleux de voir ses efforts linguistiques être enfin récompensés.
Quand il apprend comment leur camp fonctionne, et qu’ils sont bel et bien Sarls, le doute n’est plus. Il en est sûr désormais, c’est une opportunité que les dieux et ancêtres ont mis sur leur route. Alors pourquoi tourner le dos à une telle rencontre ? Les instincts du Slaaneshi lui disent tous d’y aller, cependant il n’est pas idiot, il sait que l’expérience est plus importante que l’instinct. Il sourit à la question, est-il chanceux ?
“ Bien sûr que je suis chanceux, mais là j’hésite très fort. Cette bande de couillons veulent rester discrets même au prix de perdre un ou deux orteils. Surtout que le froid, ça donne faim, ils sont peut-être en mauvaise passe et risque de crever car ils ont pas de bouffe ? Nan, personne est aussi loin d’un village sans avoir fait des préparations, ou alors ils sont très cons, ce qui est tout à fait possible. Bon bon bon, on fait comment ? On leur rentre dedans en étant sympa ou manipulateur ? Ah, j’ai ptet une idée héhé, et quelques arguments utiles pour les exploiter tiens…. Ouais, pourquoi pas faire la proposition ? Allez, ça va bien se passer. “
« Umm. Ouais, je me sens très chanceux, mais la chance fait pas tout héhé. J’me dis, si ils sont discret, c’est peut-être car ils veulent pas avoir affaire aux connards sudistes. Mais si on parvient à communiquer proprement, ils comprendront que avec nous, pas besoin de se cacher. Deux groupes de Norses sont une menace vachement plus conséquente que seul. Ce sera intéressant à mettre en avant, ça.
Cependant, prudence, faudrait pas se mettre trop en danger pour rien. Alors peut-être prévenir nos serviteurs, histoire d’avoir des renforts, voir une escorte pour la rencontre nan ? Et si je me souviens bien, vous avez un sortilège pour déplacer votre voix, se serait parfait ça pour risquer aucun danger ça, ouais ouais.
Ok, désolé je me suis éparpillé, alors voilà l’idée. On prévient les autres, on va faire la rencontre entre les deux camps, on va faire une espèce de scène pour discuter. Pour qu’ils viennent, je propose que vous, mère, utilisez votre magie pour faire bouger votre voix pour les faire venir en leur proposant une rencontre.
Vous en dites quoi ? D’autres idées ou j’ai résumer les meilleures possibilités ?
Je sais pas pour vous, mais ce soir je le sens bien, ouais, vachement bien même. Alors, on se les fait proprement, ou vicieusement ? »
Il envoie un clin d'œil et un sourire carnassier, leurs yeux sont proches, et ils transportent la même énergie. Telle mère tel fils n’est-ce pas ? Il se relève, se frotte les mains, et se prépare mentalement à la suite.
Fiche : wiki-v2/doku.php?id=wiki:fiche_rovk_alister
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Sortilèges :
Équipement de combat :
Équipement divers :
«Sorcier Slaaneshi pour vous servir et se servir de vous !»
Stats :
FOR 7 / END 8 / HAB 8 / CHAR 14 / INT 13 / INI 8 / ATT 8 / PAR 8 / TIR 8 / MAG 11 / NA 1 / PV 70/70
État temporaire :
Compétences :
Équipement de combat :