[Geralt] Raspotitsa

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par [MJ] Le Grand Duc »


Tour 1
Geralt (G) effectue une attaque précise contre Démon de Givre (DDG) (+2 Att, Attribut Précise de l’arme) : 1, réussite critique.
L’attaque ne peut être ni parée ni esquivée, double les dégâts de l’arme.
G vise la tête et inflige 92 points de dégâts.

DDG contre G (+2, Charge) : 12, 7 degrés de réussite.
Esquive de Geralt (-2, Attribut Rapide de l’arme, +1 Acrobatie de combat) : 13, 1 degré de réussite.
L’esquive est manquée.
Le coup touche à la jambe gauche (10).
G perd 31-2 (Coriace) = 29 points de vie.
Il reste 46 points de vie à G.

Jets cachés.

Pause dans l’action, il te reste 2 NA.
N’oublie pas qu’à la fin de se tour tu perds 10 points de vie à cause du froid sauf solution trouvée entre temps.


Le monstre hurla dans le blizzard et se précipita sur le templier en fissurant la glace sous la fureur de ses bonds. Il fut sur Geralt en un instant mais ce dernier, sa lame neuve au clair, l’attendait de pied ferme malgré le froid qui engourdissait ses membres. Les mâchoires claquèrent à quelques centimètres de son visage, le crochet osseux d’une extrémité d’aile manqua de lui emporter la gorge mais l’ancien chevalier se faufila entre les coups de la bête jusqu’à se rapprocher de sa tête et de frapper un coup aussi puissant que rapide. L’acier elfe fendit l’air puis le cartilage de l’horrible créature, tranchant à la base de l’un des deux pavillons lui servant d’oreille. L’appendice tomba mollement sur la glace avec des gerbes de sang et l’hideuse chauve-souris géante siffla de plus belle, reculant même en se contorsionnant de douleur. Mais elle ne laissa aucun répit à sa proie malmenée par le lëd et se retourna avec un grondement sourd pour se jeter sur le Loup Blanc. Cette fois impossible pour ce dernier s’esquiver le coup d’aile qui le faucha et le balança au sol où son front heurta méchamment la glace avant qu’il ne sente les crocs du Démon de Givre se planter dans sa cuisse et le secouer dans tous les sens comme un fétu de paille. Les pointes acérées s’enfonçaient profondément dans sa chair malgré ses jambières en ithilmar et il balaya la neige avec ses bras avant d’être jeté un mètre plus loin et de retomber lourdement, mais la bête bondissait à sa suite dans lui laisser de répit. La glace de la rivière, sous eux, se fissurait et gémissait de plus belle, de grosses bulles remontant du fond noir d’encre comme si ils voulaient s’échapper par les lézardes qui se formaient par à-coups.

Mais alors qu’il se redressait tant bien que mal, Geralt discerna plus précisément un chariot dans la tempête, et sa grappe de chiens qui galopaient devant. A l’arrière, on, devinait la grande cape de Sorova et le bout lumineux de son bâton qui crépitait d’une lueur bleue. Elle se préparait à lancer un nouveau sortilège, faisant tourner l’attelage autour du combat tandis que le second traineau n’était pas en vue.

G lance sa fiole aveuglante (2).

DDG est aveuglé et perd son action.

Sorova incante Trait de givre (+2 Mag)(2) : 12, réussi.
Sorova incante Trait de givre (+2 Mag)(3) : 6, réussi.


La bête fondait sur lui en poussant un rugissement suraigu et le templier, aussitôt sur ses pieds, décrocha une petite fiole à sa ceinture et la lança droit devant lui. Le verre se brisa sur la glace au même instant où un éclair aveuglant illumina brièvement le cœur du lëd en même temps que la face du monstre qui eut un mouvement de recul. Un éclair de glace fusa au même instant à travers la tempête et se figea dans son encolure avec une gerbe de sang tandis que Geralt courrait pour sa vie et que le traineau fonçait dans sa direction. Bientôt, l’ancien Chevalier-Corbeau se retrouva à nouveau sous le couvert du sortilège protecteur de la Sorcière de Glace et l’impitoyable morsure du froid se faisait moins vicieuse.

- « Prestement, étranger ! » lui lança-t-elle comme on claque un fouet tandis qu’elle ne le regardait même pas, son regard bleu acier fixé sur le Démon de Givre qui s’ébrouait pour reprendre sa course bondissante.

Le conducteur ungol fit arrêter ses chiens d’un ordre et les pattes glissèrent sur la glace tandis qu’ils aboyaient nerveusement puis l’homme au visage caché dans sa capuche tandis la main à Geralt pour l’aider à monter sur le traineau tandis que Sorova de Kazir, à l’arrière, pointait son bâton enchanté droit devant elle en incantant d’une voix sourde. Le cristal se mit à briller et capter la glace contenue dans l’air tout autour qu’il matérialisa en un nouveau vireton brillant qui fila dans l’air à l’allure d’une balle pour se ficher dans la fourrure du monstre. Ce dernier hurla à la bord et se cabra pour battre de ses grandes ailes et bondir une dernière fois sur sa proie en espérant l’emporter avec lui.
Sorova attrapa l’épaule du conducteur ungol et lui hurla de sortir de là. Ce dernier cria sur ses chiens qui s’élancèrent mais le traineau ne démarra pas assez vite pour éviter que l’immense Démon de Givre ne s’abatte juste à côté d’eux. La glace qui servait de plancher se brisa sous l’impact avec un grondement effroyable et des gerbes d’eau glacée montèrent comme des vagues tandis que la bête et le traineaux sombraient tous deux dans la rivière, emportant sorcière, chevalier, conducteurs et chiens. La dernière chose que vit le templier de Mórr furent les ballots de voyage, un pan d’aile de monstre et la cape de Sorova qui s’enfonçaient dans l’eau en même temps que lui avant que les profondeurs ne l’engloutissent entièrement.




Image Musique

Geralt marchait dans la grande étendue glacée, éperdument seul. Depuis combien de temps arpentait-il ainsi ce paysage désolé et sans vie ? Impossible de le dire. Était-il perdu dans le Val Gris pour l’éternité, condamné par le Grand Veilleur pour avoir échoué à mener sa dernière quête ? Était-il seulement mort, ou tout cela n’était-il qu’un rêve dont il ne devait jamais se réveiller ? Un vent froid soulevait sa cape saupoudrée de flocons et ses pas produisaient un son feutré lorsqu’ils écrasaient la mince couche de neige. Tout autour de lui régnait seulement le silence, d’un bout à l’autre du morne horizon. Celui qui avait été templier, sectateur, réprouvé, champion de Mórr, il errait désormais dans ce désert tel une âme en peine, prisonnier, oublié de tous.

Ou c’est du moins ce qu’il avait cru tout ce temps, car le croassement d’un corbeau fila dans l’air et un gros oiseau noir d’encre aux reflets bleus passa non loin au-dessus de lui avant de venir se poser sur un rocher non loin. Geralt cru reconnaître son vieil ami qui le regardait en penchant la tête de côté, fixant sur lui les billes sombres qui lui servaient d’yeux. Mais dans une fumée opaque, le corbeau se changea soudainement en un vieillard en robes noires, le dos courbé et le visage caché par une capuche à pointe. Il s’appuyait sur une faux de paysan et faisait face au templier errant. Si ce dernier l’approchait, alors le vieillard abaissait la tête de sa faux vers l’avant. Geralt comprenait alors qu’il devait continuer d’avancer et lorsqu’il regarda dans l’ombre de cette capuche, il su qu’il était en présence de Mórr en personne.

Le réprouvé marcha sous les yeux du Grand Veilleur. Lui qui n’était rien, qui n’était personne, peut-être né dans une ruelle sordide, recueilli par un chevalier, élevé à l’abbaye de Siegfriedhof pour devenir une arme, lui qui avait traversé une vie tumultueuse aussi remplie d’honneur que de disgrâce, voilà qu’il marchait sous les yeux de sa divinité tutélaire. Mais pas seulement, car un grondement éloigné lui fit tourner la tête. Il vit un ours blanc au loin, et bien que les distances ne veuillent plus rien dire en tel endroit, Geralt se rendit compte que l’animal était aussi massif qu’un donjon, un véritable géant aux yeux de flammes bleues qui le regardait de loin et qui poussa un rugissement à faire trembler le ciel avant de tourner sa tête massive vers l’avant.

La voûte sombre au-dessus d’eux s’illumina d’une lumière solaire alors que quatre chevaux de feu franchissaient les nuages gris, galopant dans l’éther en toussant des gerbes incandescentes. Ils tiraient un chariot d’or et d’ivoire dont les deux roues traçaient des sillons vifs dans le ciel et, sur la nacelle, un jeune homme beau et fort, glabre aux longs cheveux blonds dardait un regard impérieux sur le réprouvé à mesure que son attelage traversait le firmament. Sa cape de plumes de lumière flottait derrière lui comme la traîne d’un empereur et son fouet de nacre brillait contre les nuées. Plus haut encore, des éclairs zébrèrent les cieux en diffusant des gerbes d’étincelles. Un guerrier à la barbe tressée descendait de ses domaines célestes en battant ses grandes ailes blanches, armé de la foudre elle-même. Sur son front, la colère d’un peuple et un casque à ailettes d’argent. Son regard était celui, sévère, de l’orage et de la guerre. Il ouvrit une main qui semblait avoir forgé le monde et vit le pauvre mortel, loin en bas, s’avancer vers son destin.

Geralt marcha alors sous le regard des Dieux qui le contemplaient depuis leurs hautes stations. Mais devant lui la terre se fendit avec un craquement effroyable. Des jets de vapeurs toxiques et des geysers de sang éruptèrent entre les rochers alors que dans un brouillard noir se matérialisait une silhouette humaine. Une rafale glaciale écarta ces ténèbres et le templier se retrouva face … à lui-même. Ce double était parfait, à ceci-près que son cou et son visage étaient dévorés d’épaisses veines noires qui battaient comme un cœur, et que dans ses orbites rougeoyaient deux yeux rouge sang. Ce Geralt là s’avança au milieu des colonnes de flammes et des rivières de pleurs tandis que l’air ondulait autour de lui. Un sourire s’étira sur ce visage et il tendit une main gantée vers sa moitié.


- « L’heure du choix est enfin venue pour nous, mon vieil ami. » dit-il d’une voix qui n’était autre que la sienne et que le templier pouvait sentir résonner dans sa propre poitrine comme s’il venait de prononcer ces mots. « Ensemble, soyons maîtres de notre destinée. »

Loin au-dessus d’eux, les nuages se colorèrent de fumerolles multicolores et d’ombres des démons qui y galopaient, s’y livrant bataille dans un tumulte qui faisait pleuvoir du goudron noir et des gouttes d’acide qui rongeaient les pierres sur lesquelles elles tombaient. Des cris, des pleurs, des râles de plaisir, des rugissement guerriers y retentissaient, couvrant à peine les cors d’airain qui trompetaient pour annoncer l’apocalypse.

- « Prends ma main, accepte la destinée qui est tienne. Renie tes fausses croyances et traçons-nous un avenir pavé de grandeur. Ton corps est faible, ton cœur fébrile. Je te donne ma force. Je te donne mon sang. Je te donne ma détermination. Devenons le héros qui était annoncé dans les légendes. Prends ma main, Geralt. Prends ma main. »

Et derrière lui, l’ancien assermenté des Chevaliers-Corbeaux pouvait sentir peser le regard de Mórr.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

La lame elfique fusa et fendit l'air d'une traite, déchirant dans sa course les chairs de l'horrible monstre, tranchant d'un coup sec l'un des immonde pavillon servant d'oreille à l'immense chauve souris, du sang noirâtre s'échappant en forte quantité de la blessure du monstre qui, surpris par la technicité et la vélocité du coup de son opposant, recula d'un bon mètre en laissant échapper un cri de douleur et de rage, tandis que le chasseur de monstre restait pleinement concentré dans son combat.
Mais si son bras, porté par la volonté de Morr avait su faire mouche, cette démonstration de dextérité ne fut hélas pas suffisant pour venir à bout du cauchemar de l'Oblast, l'animal répliquant alors, projeta l'une de ces ailes en direction de sa proie, soulevant l'épaisse couche de neige les entourant, et balayant le champion de Morr qui fut projeté d'un bon mètre en arrière, son visage frappant à nouveau le sol gelé, non sans avoir le temps de reprendre son souffle que déjà, la bête se jeta sur sa jambe, ces immondes crocs jaunâtres se saisissant de Geralt, lui déchirant les chairs, alors qu'un hurlement de douleur provenant du Loup blanc vint transpercer la violente tempête dans laquelle il était toujours empêtré.
Se refusant de lâcher sa prise, le monstre secoua alors Geralt dans un sens puis dans l'autre, cherchant sans l'ombre d'un doute à broyer les os de sa proie, chose simple normalement pour un animal de cette taille et dont la rangée de dent pouvait couper un cheval en deux, mais qui ici était loin de lui être aisé, les dents de la chauve souris à la fourrure blanche, bloquant sur la résistance de l'Ithilmar composant l'armure du templier qui, à force de se débattre, fit obliger le monstre à enfin lui lâcher la jambe.
Du sang s'échappant avec abondance de son membre inférieur, la Lëd avait ici l'avantage de soulager la douleur de sa blessure, l'engourdissement de l'ensemble de son corps faisant qui lui était devenu difficile désormais de ressentir ne serait ce que la moindre extrémité de peau qui le composait.
La situation devenait critique, alors que perdu au milieu du blizzard, il était confronté à un monstre prêt à tout pour l'abattre, les blessures infligées par le templier ne suffisant pas à calmer la témérité dont il faisait preuve.

Tuer ou être tuer... Voila les deux seules options qu'on offrait au chevalier déchu.

Heureusement, Ranald semblait ici avoir entendu son désarroi, car dans la violence de la tempête, l'image d'un traineau se dirigeant sur lui se dessina enfin, une lumière bleuté émanant de l'avant de celui ci, signe que la Sorcière Sorova était enfin parvenu à le retrouver.
Malgré cette arrivée inopinée, le monstre lui ne quittait plus des yeux Geralt pour qui il semblait avoir noué une haine sans limite, suite au trop grand nombre de blessure qu'il avait su lui infliger. L'animal grogna, puis hurla et chargea...
Ne pouvant continuer à livrer seul ce combat, le templier extirpa d'une de ses poches, une fiole qu'il lança à la rencontre de la bête, le verre se brisant au sol alors qu'une lumière brève et étincelante s'échappa, aveuglant l'animal qui, trébuchant dans sa charge, beugla d'incompréhension, tout en cherchant désespérément à se frotter les yeux à l'aide de ces ailes, comme si cela pourrait suffire à lui offrir à nouveau la vue.
Dans ce laps de temps offert, un projectile magique fusa à travers la Lëd et vint percuter de plein fouet l'adversaire de Geralt, offrant le temps à l'homme au masque de se diriger, comme il le pouvait, car c'était désormais sur un seul pied qu'il pouvait se mouvoir, en direction du traineau venu le chercher.
Bien vite, la distance les séparant fut couverte, et Geralt put enfin retrouver la sécurité des barrières magiques de la fille de l'Ordre du Givre, alors que le Ungol au commande, ordonna à ces chiens de s'arrêter au niveau de Geralt, pour ainsi l'aider à embarquer. N'ayant ni le temps de discuter, ou de contredire les ordres de Sorova en cet instant. Geralt pensant enfin être sauvé ici tandis qu'il agrippa la main du conducteur de traineau, quel surprise cela fut de voir sortir à nouveau de la tempête les entourant, l'immense chauve souris qui d'un bond venait de se jeter sur Geralt et le traineau, les chiens le tirant n'ayant pas eut le temps de prendre l'élan nécessaire pour fuir la zone, alors que l'impacte du poids du monstre, couplé à celui du traineau, suffirent à faire céder l'épaisse couche de glace qui était sous leurs pieds. L'ensemble des protagonistes basculant alors sous la glace, pour se retrouver entièrement immergés sous l'eau...

Le choc fut d'une violence inouï pour le templier, son corps déjà engourdi par la Lëd, subissant désormais la morsure immédiate et mortel de l'eau gelé et jusque là piégé sous la glace. N'ayant eut le temps de se préparer à pareil choc thermique, son corps s'était ici crispé, se laissant porter par l'eau tandis qu'il coula lentement mais sûrement, en direction des abimes de la rivière. Le trou dans la glace par lequel il s'était engouffré, devenait ainsi toujours plus petit, jusqu'à finalement disparaître alors qu'il ne voyait plus que de la glace au dessus de lui. Sa vue se troubla, l'air dans ses poumons commençant à manquer... Il vit alors le Ungol, les chiens, et le monstre sombrer avec lui... Puis il vit Sorova... Puis ... Plus rien... Car déjà le froid avait eut raison de lui, et ainsi sa conscience s'effaça... Jusqu'à ne lui offrit plus qu'une seule vision : Celle de l'obscurité.




******


Il émergea en sursaut, allongé au sol et sur une petite couche de neige, il bascula instinctivement sur le coté, comme semblant avoir émergé d'un horrible cauchemar et cherchant désespérément à reprendre pied dans la réalité. Il se redressa à quatre pattes, n'arrivant pas à reprendre son souffle, toussant alors qu'il cherchait de l'air, puis vomissant enfin l'eau qui s'était figé dans ses poumons. Il inspira alors enfin, les yeux écarquillés, puis se laissa alors retomber au sol, recherchant à reprendre ses esprits.
Il lui fallu une longue minute pour qu'il ose enfin tenter de se redresser à nouveau, puis à genou, il balaya de son œil valide, le paysage tout autour de lui, figé dans le froid, la terre devant lui semblant comme... morte... Comment s'était il retrouvé ici ? Qui avait pu le sortir de l'eau et surtout de la lëd ?
Il chercha des réponses, mais ne voyait rien ni personne à des kilomètres à la ronde. Alors dans son désespoir, il cria :


"Sorova !!!! Sorova ???!!!"

Mais son cri ne trouva nul réponse, se répétant sous le forme d'un écho lointain, comme si en cet instant, il avait été enfermé dans une boite aux allures de l'Oblast...
Nul trace des Ungols, nul trace de la sorcière... Il n'y avait personne ici... Seulement lui et... cet endroit...
Plus de rivière, plus de tempête... Ce lieu était si vide, si étrange et pourtant... si familier à Geralt. Il s'était déjà vu le visiter, lors d'un cauchemar, alors qu'il arborait non plus les traits d'un humain, mais celui d'un spectre, dont le destin était de guider les morts vers le Saint Père.
Et dans ce lieu... germait à nouveau en lui cette peur qu'il n'avait ressenti qu'une seule fois dans sa vie : Celle que lui avait imposer la vision du Val gris.


"Serais je... de retour ?!

Cette idée était désormais incrusté dans son esprit, tandis qu'il se souvenait encore du contacte de l'eau glaciale de l'Oblast et du manque d'air alors qu'il rejoignait les abîmes des eaux bordant le Kislev. Qui aurait pu le sauver de toute façon ? Personne... Traverser la Lëd même en compagnie d'une sorcière de glace avait ainsi été une idée aussi absurde que suicidaire, et voila le résultat de son obstination : la mort...
Pour autant, si cet endroit était bien le Val gris, celui ci se présentait sous une forme bien différente de celle qui lui fut offerte lors de sa première condamnation ici : Il n'était pas enchainé... Nul autres âmes damnés n'étaient piégés avec lui et... Nul bêtes immondes pour venir dévorer son âme et ce pour l'éternité...

Mais alors... Où était il vraiment ?

Se relevant pleinement, il marcha alors à travers ce désert de solitude, la plénitude de l'endroit ne venant qu'à être troublé que par le craquement de la neige gelé sous les pas du chevalier. Il avait choisi une direction au hasard, ne suivant que pour seul point de repère la ligne d'horizon devant lui. Combien de temps marcha il ? Des minutes ? Des heures ? Des jours ? Il n'aurait su le dire, tant l'endroit semblait coupé de la réalité et du temps.
Puis quelque chose le fit sursauter, un croassement facilement identifiable car caractéristique de celui d'un corbeau... Ainsi espéra il retrouver son petit compagnon dont il avait perdu la trace après l'attaque au milieu de la Lëd, le simple fait de revoir l'oiseau au sombre plumage étant ici le symbole qu'il n'était pas mort mais bel et bien toujours dans le monde des vivants.

Mais... Le corbeau qui descendit du ciel, bien plus imposant et terrifiant que celui qui d'ordinaire siégeait sur son épaule, vint alors se poser sur la terre à une cinquantaine de mètre de lui, son plumage disparaissant alors pour laisser place à une silhouette sombre et encapuchonné, armé d'une immense faux, dont il usa pour pointer le sol devant lui, intimant ainsi au templier à venir le rejoindre.


"Le Grand Veilleur..." Murmura t'il, tandis qu'il prenait pleinement conscience que la divinité qu'il servait se trouvait devant lui, venu le chercher en personne sans aucun doute pour offrir le dernier jugement qui devait désormais être annoncé au terme de son existence.
Ainsi avait il échoué... Ainsi s'était il écroulé au milieu de l'Oblast... Et ainsi l'heure était venu pour lui d'être à nouveau condamné à une éternité de souffrance au sein du Val gris, car il n'avait su accomplir les desseins du Saint Père. Le temps qu'on avait alloué à Geralt avait ainsi prit fin...
Figé devant l'ombre du vieil homme en noir, attendant tel le berger, la brebis égaré dont il avait la charge, un autre évènement vint surprendre le champion de Morr, un immense ours blanc et d'une taille similaire à celle d'un géant, se dessina alors à l'horizon, son regard se figeant sur le templier tandis que le moindre mouvement de ces pattes, suffisait à transporter avec lui des rafales de vents, face auxquels Geralt devait lutter pour ne pas être projeté au sol.
Dans le ciel terne et sombre, se dessina un éclat de lumière d'où émergea un chariot d'or et d'ivoire, lui même tiré par quatre chevaux à la crinière de feu, le conducteur de char étant un jeune homme beau et fort dont le regard surplombait la terre entière, avant de fixer ces yeux vers l'homme au masque, qu'il sembla jauger en cet instant, lui qui ici n'était qu'un être misérable et insignifiant...
Enfin plus haut encore, descendit d'un nuage, un homme tout en muscle et au regard sévère, armé d'un marteau, son arrivée venait de déchirer le ciel, alors que la foudre s'abattait sur terre, comme une représentation de la colère de tout un peuple...
Geralt se sentait écrasé par la prestance et la puissance qui émanait des différentes entités devant lui, et se sentant faiblir face à ce qu'il était en train de voir en cet instant, il tomba par terre, balbutiant tout simplement :


"Vous... êtes vous... Les Dieux du Nord ?"

Nul nouveau signe ou réponse pour l'éclairer sur sa question, la terre trembla alors, le sol se fissurant pour laisser s'échapper des vapeurs toxiques et les hurlements des damnés, des hordes de démons et de bêtes immondes naissant de sous terre pour finalement se figer devant lui. Des femmes mutés et croisé avec des bêtes et autres démons sans nom, cherchant à se montrer aguicheuse pour tenter de l'inviter et ainsi s'amuser avec lui... Geralt faisait ici face à la déchéance et à la folie... Geralt faisait ici face au chaos...
Puis à travers cette folie, un homme s'avança face au templier, copie conforme de ce qu'il était : Un Geralt marqué par la corruption mais également plus fort, plus beau, plus puissant... Menant un ost de dépravation sans pareil, alors que ces deux yeux rouges étaient désormais fixés sur le templier. Son double était ainsi devenu l'obstacle à surmonter pour pouvoir rejoindre Morr et les Dieux du Nord.
Alors cette copie parfait s'adressa à lui, lui intimant que l'heure était arrivé de faire un choix : Celui d'embrasser une véritable cause, d'obtenir le pouvoir qu'il avait durant des années tant chercher, de devenir la légende qu'il aurait toujours dû être, de cracher aux visages des faux Dieux pour ne finalement servir que les vrais Dieux : Ceux de la corruption.
Un avenir baigné dans la guerre et les conquêtes, où des légions entières viendraient à le servir, où il se contenterai dans des orgies toujours plus folles et déluré... Un avenir où il forgerai un empire... Non pas pour lui... Mais pour sa reine... Sa seule et unique Reine : Dokhara de Soya...
Le cœur et le corps de Geralt étaient faibles... Mais si il décidait de s'unir à cette copie chaotique de lui même... Alors il deviendrait fort... Leurs esprits, leurs corps et leur sang se mélangeant pour finalement créer l'arme qu'il aurait toujours dû être... Ainsi son double tandis la main dans sa direction, n'ayant plus cas la saisir pour qu'enfin se réalise la destinée...

Geralt resta alors impassible, contemplant toutes les belles promesses qui lui étaient faîte ici. Portant son regard au loin alors que Morr, l'Ours, le maître de la foudre et l'homme au chariot d'or et d'Ivoire le contemplaient sans un mot. Qu'avaient ils eux à lui offrir ? Sinon la mort et une condamnation pour le Val gris ? Pourquoi ne pas choisir de céder, d'embrasser pleinement le mal, pour déchainer toute la colère et la haine dont il était capable ?

C'était si facile... il n'y avait cas tendre la main, et se saisir de la sienne... Si facile... Si facile...

Mais Geralt ne si résigna pas, retirant alors tout simplement ses équipements, armes et armures, qu'il jeta au pied de son double pour finalement se retrouver entièrement nu au milieu du désert blanc. Dès lors, c'était un homme blessé, amaigri, un œil en moins, la pupille de l'autre étant rougeâtre, le visage marqué par la fatigue et l'épuisement, et le corps dévoré par des veines noirâtres qui faisaient désormais face au double chaotique. Le constat était sans appel, le templier était ici faible... Incapable de rivaliser avec son double dont le corps et la musculature était la même que le champion de Morr avait pu arborer avant sa maladie quelques mois en arrière. Lui n'avait qu'un œil, son double en avait à nouveau deux. De la prestance et du pouvoir émanait de son opposant, Geralt lui ressemblait à un fantôme mourant... Derrière le chaotique, se trouvait une armée, un trône, des femmes... Le templier lui, n'avait personne avec lui, ni amis, ni amour... rien omis sa propre solitude et les fantômes de ceux dont il portait le deuil...

Le templier était misérable... Le chaotique était fort... C'était l'image que cette confrontation donnait... et pourtant Geralt se refusa à se saisir de la main de son double.


"Faible... Je le suis oui... Une âme fragmentée... Un corps détruit... je suis seul, je n'ai personne à chérir ou aimer, tout comme nul ne pense à moi... J'ai tout perdu et... je suis incapable de me confronter à toi... Tout du moins je n'en ai pas besoin..."
Ses aveux avaient ici un gout de résignation. Le double chaotique lui, s'amusa de ce supposer abandon du Loup blanc, s'attendant alors enfin à le voir se diriger vers lui pour à terme le rejoindre, mais il n'en fut rien.

"Je n'en ai pas besoin car... Ce n'est pas moi qui est besoin de toi... C'est toi qui a besoin de moi pour pouvoir ne serait ce qu'exister... Tu n'es que la vision d'un potentiel avenir que l'on cherche à m'offrir.
Toi qui dit tout avoir... Toi qui dit servir les vrais Dieux... Ceux ci sont peut être capable de posséder mon corps, de déchirer mon âme, de briser mon cœur mais... ma volonté... Au mieux avez vous pu la faire faiblir, mais jamais vous ne pourrez la briser."


Il rigola, toussant au passage alors que du sang s'écoulait de sa bouche.

"Toi qui a embrasser la cause du serpent... Ton seul destin est de ramper pour l'éternité, ne pouvant que jalousement lever les yeux au ciel, en direction du corbeau, qui lui vole haut à travers les nuages et surplombe le monde"

Il s'approcha alors de son double, rejetant d'une tape la main de celui ci, pour finalement se figer droit devant le chaotique, les deux hommes se faisant maintenant face, leur deux visages n'étant séparés que de quelques centimètres.

"Tu me demandes de faire un choix ? Je l'ai déjà fais, le jour où Dietrich nous a élevé à l’abbaye de Siegfriedhof... Je sais qui je sers depuis le premier jour, je me suis simplement perdu en chemin mais désormais... Je n'ai plus aucun doute.
Tu as toujours existé à travers moi... Agabius... le Chaos... avez cherchés en vain à me rallier à vous en profitant de cette sombre part de moi même dont tu es la représentation. J'ai toujours pensé que je devrais me confronter à toi, te résister... Mais en réalité, je n'ai cas t'accepter... Tu resteras à jamais une simple voix dans ma tête, dont l'existence n'aura aucun impacte sur ce monde.
Observe et voit... Là où en m'enfonçant dans le Nord, le Grand corrupteur pensait pouvoir plus facilement m'atteindre... L'oeil du Saint Père veille toujours sur moi, aidé par les Dieux du Nord. Désormais mon âme est entre les mains de Morr, mon corps lui est entre les mains de la Veuve Vénérable. Le Chaos lui... n'aura rien... Omis un profond ressentiment à mon égard pour avoir oser lui résister encore et toujours...


Se pensant déjà mort, son âme allant être projeté à nouveau dans le Val gris, tandis que son corps avait disparu dans l'Oblast, le Loup blanc y voyait ici le signe de la fin de son existence, une manière pour lui d'échapper à ses démons car il le savait désormais... Le Chaos n'obtiendrai rien de lui . Le jugement du Grand corrupteur n'ayant nul sens, seul comptait celui de Morr et des Dieux du Nord désormais.
Dépassant son double, et se figeant à sa hauteur, il dit tout simplement :


"Tout s'arrête ici ... Pour toi et moi... ensemble... Je transporte des regrets et des remords mais... je suis en paix avec moi même.
Désormais l'heure est venu de ployer le genou devant le Saint Père, et d'attendre son Saint châtiment. Je suis mort... Ce n'est pas une fatalité, ni même une fin en soit... Juste un autre chemin."


Puis il fit un pas, puis un autre en direction du Saint Père, tout en récitant ces mots, résigné au juste châtiment qu'on lui avait promis :

"Ô Mórr, Toi qui règne sur le Royaume d'en bas
Sur les caveaux d'insondables mystères...
Ô Mórr, je t'adresse d'ici
Ma reconnaissance infinie
De m'accueillir en ton royaume...
Qu'il en soit ainsi !
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 20 déc. 2020, 15:38, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le double maléfique de Geralt ne répondit rien, un sourire carnassier s’étirant seulement sur son visage corrompu à l’écoute de ce que l’ancien Chevalier-Corbeau avait à répondre à son ultimatum. Il ne réagit pas autrement lorsque Geralt repoussa sa main, pas plus qu’il n’esquissa un geste pour le retenir quand il lui tourna le dos pour avancer en direction du vieillard à la faux.

Le templier marchait sans perdre son Dieu de vue tandis que les cieux tonnaient comme si une bataille s’y déroulait. Le grand ours poussa un rugissement qui fit trembler la terre tandis que le fouet claqua entre les nuages pendant que le chariot d’or s’enfonçait dans les nuées pour les enflammer. Geralt, lui, marchait sans se retourner. Rejoindre Mórr, encore, toujours. Ces quelques pas semblaient illustrer sa vie entière, passée comme un dangereux jeu d’équilibriste entre l’ordre et le chaos. Mais il percuta brutalement un mur invisible. L’air était dur comme de la pierre, la barrière était infranchissable et le séparait de son salut.


- « Penses-tu vraiment pouvoir échapper à ta propre nature, Loup Blanc ? » lança sa propre voix derrière lui. « Tu as raison de parler de détermination, de foi. Tes prières te permettent de fuir tes vrais maîtres, de courir toujours plus loin. Mais s’il est bien une chose à laquelle tu ne peux échapper, Loup Blanc … c’est toi-même. »

Derrière lui, son double se rapprochait d’un pas lent en dardant sur lui son regard de braises. La neige fondait sous ses pas, la terre se craquelait et des fissures jaillissait des gaz incandescents.

- « Là où tu te trompes, c’est que rien ne s’arrête ici. Au contraire, ce n’est que le commencement. Le début d’une voie pavée de gloire et de grandeur dont tu cherches à te détourner sans y parvenir. Et si tu n’as pas le courage d’accepter ce destin … alors il faudra t’y forcer. »

Il s’arrêta alors, ses cheveux blancs flottant dans l’air autour de lui, et dégainant lentement une épée elfique finement ouvragée, la réplique exacte de celle que Geralt avait fait forger par les asurs à Erengrad.

- « Viens, Geralt. Il est enfin temps d’affronter tes démons et de leur succomber ! »

Il détacha alors sa cape, dévoilant l'armure que le réprouvé portait lui-même, et se mit en position comme Geralt l'aurait fait, en une image aussi troublante que parfaite.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

Simple âme errante et piégée dans cette terre désolée et morte servant de demeure aux Dieux, le Loup blanc dépassa alors son double, fixant l'ombre de Morr qui silencieuse, attendait la venue de son fils en perpétuel perdition. Refusant la lutte avec son double chaotique, ignorant les provocations et le ressentiment qu'il pouvait lui porter, l'homme aux cheveux blanc, entièrement nu et navigant dans les steppes infinis, avait fait le choix de la raison plutôt que du cœur, laissant ainsi sa foi en Morr le guider, là où le Chaos laissait la passion consumer son hôte jusqu'à sa total soumission. Ainsi c'était là l'ultime faiblesse des champions du Grand corrupteur : Une faim insatiable, cette idée de vouloir toujours plus, qui lentement mais sûrement empoisonnait votre âme... Une sensation que le Templier avait entrevu au sein du culte des papillons, passage de sa vie désormais similaire à des brides de cauchemars qui encore aujourd'hui venait à le hanter...
Il avança un pas après l'autre, sous les yeux des Dieux du Nord, la terre tremblant sous les rugissements de l'Ours, le ciel s'embrasant dans une teinte orangée sous les claquements de fouet du conducteur de char, alors que les nuages, percés par la foudre, retentit à travers la plaine comme si une armée entière de canons impériaux tiraient en même temps sur l'ensemble de la zone.
Le Saint Père était à portée de main, et son saint jugement serait enfin prononcé, mettant ainsi un terme à l'Odyssée de Geralt, héros et parjure qui à terme... Allait être condamné à rester piégé dans le Val gris, son âme ne pouvant connaître le repos mérité du guerrier, après les récents échecs de son épopée.
Mais alors qu'il pensa enfin atteindre son salut, sa progression fut soudainement arrêtée, alors qu'il percuta un mur invisible, comme si l'air elle même, se refroidissait et s'épaississait dès lors où il cherchait à continuer de progresser. Prit d'une certaine incompréhension, il apposa alors ses mains sur cet obstacle infranchissable, tandis qu'il restait le regard fixé sur le Saint Père... Abaissant alors le regard sur sa propre personne, il remarqua qu'il portait à nouveau son armure et ses différents équipements, comme si l'action de les avoir laissé au pied de son double quelques minutes plus tôt, n'avait été qu'un mirage, une tromperie de son esprit dans ce lieu où rien n'avait réellement de sens ou d'emprise.

Derrière lui, le bruit de l'acier fut porté à ses oreilles, son double extirpant une copie conforme de la lame elfique qu'il avait fais forgé à Erengrad, tandis qu'il se décida enfin à répondre aux propos tenues par le Loup blanc un peu plus tôt.
Dans le monde réel, les deux entités l'une serviteur de Morr et l'autre de Grand Corrupteur, n'étaient que des pantins destinés à amuser les Dieux. En ce lieu hors de la réalité et du temps, nul prière pour sauver l'âme du champion malade, qu'importe les tentatives de fuite, nul n'échappait à son destin, et le chaotique se voyait ici comme la réponse salvatrice à tous les travers du Loup blanc.
Geralt avait eut ainsi raison de dire que tout se finirai aujourd'hui et ensemble... Car oui, si le templier se refusait à se soumettre au chaotique et à ainsi embraser la cause du Grand Corrupteur alors... Le champion de la corruption saurait prendre le dessus sur celui qui depuis toujours avait été seul décideur du chemin à emprunter ...

Les deux hommes étant maintenant l'un devant l'autre, il fut troublant pour le serviteur du Dieu Corbeau de se faire face à lui même, tandis que le chaotique arborait les même armes et armures que lui, mimant même jusqu'à la perfection des gardes qu'il arborait d'ordinaire avant un combat.
Les deux hommes étaient ainsi les deux faces d'une même pièce, opposés l'une à l'autre, mais pourtant indissociable. Le chaotique voulait ainsi un combat, dont le résultat saurait être décisif pour l'avenir, le vainqueur surpassant l'autre et effaçant purement et simplement son opposant, le champion chaotique par une victoire s'offrant ainsi la possibilité d'exister pleinement, désireux de faire s'embraser le monde, tandis que déjà, les armées de démons, de succubes et autres abominations des royaumes de folie et de dépravation, entouraient les deux hommes pour former une arène naturel alors qu'ils exaltaient à l'idée de voir leur maître triompher, annonçant ainsi l'avènement du couronnement de leur Roi, champion de Slaanesh.
De son coté, le Templier était ainsi isolé et seul, titubant déjà alors que le combat n'avait pas encore commencé, alors que son ennemi semblait tout puissant, la terre brulant et se fissurant sous ces pas. Ainsi Morr et les Dieux du Nord observèrent l'homme aux cheveux blanc, simples spectateurs de cette lutte épique du destin, qui au final était ce combat éternel que menait tous les hommes : Celle opposant le bien contre le mal...
Ainsi le monde allait être témoin de l'avènement et de la naissance d'une nouvelle entité... Un seigneur du chaos avide de pouvoir et de sang... Ou d'autre chose... car nul n'aurait pu dire quel saurait être la récompense du Saint Père et des Dieux du Nord en cas de victoire du Templier...

La terre tremblait, le ciel grondait... Et ainsi commença la lutte...

Le chaotique chargea en premier, sa lame fondant sur le Templier, qui en opposition, para le coup, l'acier elfique des deux lames jumelles s'entrechoquant, l'impact étant couvert par l'orage qui gronda en cet instant, coupant ainsi le ciel en deux et donnant ainsi une vision apocalyptique de ce duel.
Désormais plongé dans une épreuve de force, le chaotique surpassa peu à peu le Templier qui, sous la force brute de son adversaire, du se dégager avant de faire virevolter sa lame sur le coté, cherchant ainsi les côtes de son ennemi. Mais le chaotique, partageant les traits du champion de Morr, partageait aussi la dextérité et l'expérience du combat de celui ci, faisant que sans mal, il esquiva l'assaut, les deux hommes se livrant alors à une passe d'arme aussi terrifiante qu'impressionnante, mais qui à terme... laissait peu à peu l'avantage au champion du Grand Corrupteur.
Les coups pleuvaient de part et d'autre, les impactes des lames faisant gronder le ciel lui même. Dans un ultime échange, la violence des coups fut tel, que les deux protagonistes firent échapper leur lame, celle ci tombant à quelques mètres de leurs maîtres, alors que s'ensuivit un pugilat d'une technicité et d'une violence inouï...
Les deux hommes échangèrent alors nombre de coup, mais à terme, le chaotique triomphait toujours, là où les coups du templier étaient rapides et puissants, ceux de son double du chaos l'étaient encore plus... Et ce fut alors d'un coup de poing en plein visage que le champion de Morr se retrouva au sol, pour la première fois... Son double corrompu le dominant pleinement.
A terre et rampant, Geralt tenta alors de se relever mais en vain, alors qu'il cracha une gerbe importante de sang, le faisant s'écraser à nouveau par terre. Le chaotique, témoin de ce spectacle, s'en amusa pleinement, prenant le temps d'aller chercher sa lame tout en frappant de son pied celle du Templier pour la ramener vers lui, ultime symbole de l'humiliation que le serviteur du serpent comptait infliger au serviteur du corbeau.
L'entité chaotique, levant alors les bras en l'air, exulta la fièvre qui s'empara des bêtes immondes le servant et les entourant, tandis qu'il reporta son sombre regard à l'encontre du templier qui désormais cherchait à ramper dans une direction quelconque.


"Est ce là le champion de Morr et des Dieux du Nord ? Est ce là tout ce que tu peux faire Loup blanc ? Si faible... si minable... si pathétique... Ton existence est une insulte à ce que nous sommes ! A ce que nous représentons !"

Le Templier continua alors de ramper, sous le regard des démons qui semblaient rire de lui.

"Relève toi Loup blanc ! Relève toi et affronte moi ! Offrons au Grand Corrupteur un combat digne de lui ! Relève toi !"

Mais le Loup blanc continua de ramper, levant alors sa main dans la direction où se trouvait les représentations de Morr et des Dieux du Nord, le visage couvert de sang et de bleu, alors que dans un murmure il implora :

"Ai...aidez... moi... Qu'attendez vous... de ... moi..."
Ici sa lamentation était à l'encontre des Dieux qui jusque là avait porté leur attention sur lui. Là où le chaotique bénéficiait de la force et du pouvoir du Grand Corrupteur, le Loup blanc de son coté était livré à lui même, comme si ce combat était l'ultime défi que les Dieux cherchaient à lui faire accomplir, dans le but de futurs desseins qui en l'instant, lui échappait totalement.
Quel était ainsi le but de tout ceci ? Quel en serait la récompense ? Était ce là une nouvelle épreuve de foi envers son Dieu tutélaire ? Tout en démontrant aussi la servitude à laquelle il s'était engagé envers le Kislev en arrivant dans le Nord et ainsi dans le même temps dans les Dieux y vivant ? Ou bien... était ce ici un moyen de retrouver foi en lui même ? En ses capacités et dans les dons qui dormaient encore en lui, alors que Emilio et Massimo, deux personnalités majeurs du culte Morrien, avait su entrevoir en lui, un avenir plus noble et plus heureux que celui dans lequel Geralt pensait être enfermé et condamné.
Le Templier se releva alors, un genou après l'autre, tandis que le chaotique, représentant le part de ressentiment et de colère qui depuis des années sommeillait en lui, s'exprima avec rage :


"Tu as toujours été faible ! Si nous avons survécu toute ces années c'est grâce à moi ! Juste à moi ! Si tu m'avais laissé agir à ma guise... Ombre, Nathalie, Ubran... Tout le monde serait encore en vie ! Tu n'as su protéger et aider personne !

Je suis le meilleur de nous deux ! Je suis ce qu'il y a de meilleur en nous ! Plus fort, plus rapide, plus beau, plus intelligent ! Je te surpasse dans tous les domaines ! Je te domine Loup blanc !
Quand à Karla..."
Son regard se fit plus sombre à l'énonciation du prénom de la jeune adolescente. "Je n'aurais pas été lâche ! J'aurais su la protéger ! Je n'aurais pas quitté sa vie, tel un couard pour qu'elle se retrouve à terme entre les mains d'une trainée de la non vie ! Elle serait resté à nos cotés ... Pour TOUJOURS !!!!!!"

Enfin le templier se redressa entièrement, son épée à nouveau en main, alors qu'il se plaça à nouveau en garde, comme prêt à combattre à nouveau malgré la raclée qu'il venait de prendre.

"Tu parles trop... Beaucoup trop... Et je te le redis à nouveau... Tu ne peux me vaincre. Finissons en ... Une bonne fois pour toute."

Et dans cette ultime provocation de trop, le champion du chaos explosa de rage et chargea Geralt.
Quel saurait être la finalité de ce combat...

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 25 déc. 2020, 16:22, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 42 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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