[Geralt] Raspotitsa

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Le Grand Duc
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[Geralt] Raspotitsa

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Les trois traineaux glissaient à toute allure sur la neige fraîche, profitant de la brève accalmie pour couvrir le plus de distance possible d’une seule traite. Les sept chiens de chaque attelage semblaient infatigables, courant à un rythme égal et soutenu en enfonçant à peine leurs pattes épaisses dans la neige. Ces animaux étaient aussi robustes qu’intelligents, protégés par une épaisse fourrure aux teintes variées, et les conducteurs ungols n’avaient qu’à claquer la langue ou prononcer un seul mot de leur dialecte pour que les chiens leur obéissent au doigt et à l’œil. Et ils allaient ainsi à la vitesse d’un cheval au galop, filant sur la rivière gelée comme sur une voie impériale tracée entre les forêts de pins alourdies par la neige. Les ungols étaient parfaitement équipés pour ce voyage, emmitouflés dans d’épaisses tenues de fourrure et de cuir rembourré, le visage à moitié caché par leurs capuches. Aussi rustiques que leurs bêtes, ils semblaient ne jamais fatiguer ni dormir et scrutaient aussi bien les rives encaissées que le ciel pour l’instant bleu, mais bientôt noir de nuages. Sorova et Geralt, eux, étaient assis à l’arrière d’un traineau chacun tandis que le troisième attelage portait les vivres et le matériel permettant de dresser le camp en cas de tempête. La Sorcière de Glace paraissait tout à fait à l’aise, les jambes étendues sous de lourdes pelisses et sa capuche sur la tête. Ses yeux bleu vif regardaient le paysage défiler devant elle sans qu’elle ne parle : il aurait fallu lever le ton pour couvrir le son des chiens dans la neige et des patins des traineaux, et de ça elle n’avait pas envie. Elle ignorait plutôt l’existence de Geralt, ne lui jetant qu’un vague regard lorsque son traineau rattrapait brièvement le sien. Plusieurs couches de couvertures avaient également été mises à disposition du Loup Blanc, car dans un tel froid l’immobilise entraînait la mort de celui qui n’était pas suffisant couvert, et même son fidèle corbeau se serrait contre lui pour profiter de sa chaleur corporelle après s’être presque gelé les ailes à voler par grand vent.

Voilà quatre jours qu’ils avaient quitté Erengrad. Sorova avait mené Geralt -Doroï de son nom d’emprunt- auprès des nomades ungols venus hiverner sous les murs de la cité portuaire. La présence de la Sorcière de Glace et de son serviteur fut accueillie avec autant de respect que de méfiance mais la jeune femme, qui maîtrisait parfaitement leur dialecte, trouva finalement un attelage pour les emmener à Zoïshenk contre une forte somme qu’elle ne manqua pas de retenir à l’encontre du Loup Blanc. Les conducteurs semblaient d’abord hésitant à sortir en pareille saison, la raspotitsa étant enfin tombée sur le Kislev pour le recouvrir de son manteau mortel. Mais les pièces d’or suffirent à les convaincre et ils attelèrent leurs chiens de traineaux avant de s’élancer avec leurs passagers. Le petit convoi quitta rapidement la sécurité des cabanes et des yourtes pour s’élancer sur les vastes étendues immaculées.

Les ungols connaissaient parfaitement l’itinéraire, ne se guidant que grâce aux étoiles et à leurs sens lorsque le ciel était couvert. Ils guidaient leurs chiens sur les lacs et les rivières gelées, longeaient les forêts sombres et tâchaient de rester sur du terrain plat afin d’optimiser l’énergie déployées par leurs bêtes. Ils ne croisèrent rien dans ce paysage blanc et mort, tout juste si Geralt vit au loin quelques bisons retourner la neige pour trouver désespérément de quoi se nourrir ou, dans le ciel, un triangle d’oies en retard dans leur migration vers le Sud et des températures plus clémentes. Car le froid était vif, mordant, mortel. La moindre parcelle de peau non protégée rougissait et brûlait, et les sourcils givraient pour devenir deux barres blanches. Les ungols ne semblaient pas s’en incommoder, de même que Sorava dont le froid polaire était l’élément, mais pour un impérial comme Geralt la raspotitsa s’avérait un véritable enfer d’engelures et de membres engourdis, et lui qui avait connu les fournaises des Terres Sombres et la sècheresse des Sentinelles peinait même à baisser ses chausses lors des rares haltes pour se soulager. Du reste, le voyage se faisait dans ce silence angoissant des hivers enneigés. Le soir les ungols montaient le camp et restaient entre eux, parlant à voix basse entourés de leurs chiens. Quelques loups hurlaient au loin mais ne s’approchaient pas, et la plupart du temps régnait un calme terrifiant. Sorava, elle, se tenait un peu à l’écart du feu et passait le plus clair de ces soirées dans une sorte de méditation, ou bien à lire une série de parchemins qu’elle avait emmenés avec elle. Elle se montrait peu loquace, ne répondait qu’à demi-mot à Geralt mais ne lui accordant que peu la parole. Elle ne posait pas de questions, ni sur son état ni sur son passé, ou bien la raison d’être de sa quête. Ici, entourées des neiges et des glaçons qui pendaient des branches, elle semblait se confondre avec l’hiver et souhaitait rester silencieuse comme la neige. Si le Loup Blanc insistait pour qu’elle lui apprenne quelques mots en kislévite, alors elle le faisait à contrecœur, rapidement agacée et mettant un terme à l’exercice dès qu’elle en avait assez, c’est-à-dire bien tôt.

Ainsi, Geralt avait beaucoup de temps pour réfléchir, enfermé seul dans ses pensées probablement torturées. Comment s’était-il retrouvé ici, sur un traineau filant sur la neige comme un navire sur les vagues ? Était-ce là bien la volonté de Mórr ? Ou courait-il à sa perte, à la poursuite d’une chimère ? Qui était son ennemi ? Le Chaos, Lucrétia la lahmiane, Dokhara qui habitait ses rêves, ou encore lui-même ? Qu’allait-il faire une fois arrivé à Zoïshenk ? Le Grand Veilleur voulait-il qu’il pourfende les Immortelles, ou devait-il affronter les Puissances de la Ruine et faire rempart de son corps ? Pourquoi tout cela, pourquoi ?

Qu’il trouve refuge dans la réflexion ou dans la prière, le Loup Blanc ne pouvait cependant échapper à ses vieux démons. Et à mesure que le Nord s’approchait, les voix dans sa tête et qu’il décidait d’ignorer depuis si longtemps se mettaient à hurler de plus en plus fort, d’une manière qu’il était désormais impossible de ne pas entendre. Elles le charmaient tantôt, puis l’insultaient, le traitaient d’indigne puis chantaient ses louanges. Elles lui disaient de rebrousser chemin, ou au contraire de s’enfoncer toujours plus loin dans l’Oblast, et elles lui offraient mille et unes visions d’horreur et de désolation, de gloire sanglante dans la bataille et d’orgies délurées : une vie de violence et de plaisirs contre la certitude d’une mort atroce dans le froid hivernal. Elles lui disaient …


« Viens Loup Blanc, viens. Rejoins-nous. Ton corps est faible, ton corps est mourant. Tu es une vermine insignifiante, tu ne mérites que la souffrance et la mort qui bientôt viendra te trouver … Nous t’offrons mieux. Abandonne, rejoins-nous. Deviens immortel, et sers nous pour toujours. Quelques jours à te tortiller comme un ver, ou une éternité en héros ? » susurrait Dokhara, entortillant sa chevelure de feu. « Viens, Loup Blanc. Amène moi cette vilaine sorcière, et viens dans mes bras … Toi et moi, régnons ensemble. Tu seras mon roi, et je serais tienne … pour toujours. »
-4 Pollen de Sirène
Test d’Int : 4, réussi.
Langue étrangère (kislévarin) : 1/6.

En l’état les malus causés par le froid sont de -3, annulés par ton équipement.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

Le désert blanc s'affichait devant ses yeux, beau et en même temps terriblement hostile, d'un calme éternel, simplement troublé par la caresse du vent, se faufilant à travers les dunes de neige pour transporter avec lui le froid mordant et si caractéristique de cette région du monde.
Là où Geralt avait tant voyagé et vu tant de chose, jamais pour autant il n'avait vu pareil paysage et pareil spectacle. Tout ici semblant comme coupé du temps, comme si en cet instant, il observait l'œuvre d'un artiste ayant retranscrit à la perfection ces deux éléments qu'il avait cherché durant toute sa vie, à savoir le calme et la sérénité.
Hélas, derrière ce tableau apaisant, se terrait un mal ancien qui déjà avait posé son œil infernal sur le champion de Morr. Dès lors où il avait quitté Erengrad, quatre jours auparavant, les maux et les fantômes de son passé s'étaient amusés à réémerger, d'anciennes visions qu'il avait depuis son retour du Val gris, pu oublier et même chasser, mais désormais, tandis que les kilomètres le séparant de la frontière des Terres du chaos s'amenuisait inlassablement de jour en jour... ELLE refaisait inévitablement un retour dans sa vie...

Au début, ce n'était que des flashs, des brides d'horreurs et de cauchemars, où la neige virait au rouge, où des corps inanimés jonchait le sol, servant de pâture à des nués de corbeaux mutés, et croassant quand le traineau qui le transportait passait à leur coté. Le ciel bleu prenant des teintes rouges, les âmes des damnés sortant de terre pour s'élever vers le ciel dans un cri déchirant emplit de souffrance capable de rendre fou même le plus sain des hommes.
Des visions de batailles et de carnages, laissant ensuite place à des orgies délurés entre hommes et femmes, mutés et à l'apparence de bête ou de démon, ou pire encore, tant aucun mot n'aurait été capable de décrire les abominations que son esprit cherchait à lui faire voir.
Un royaume de dépravation et de folie, où les mortels étaient jetés en pâture à des créatures sans nom et extirpés des royaumes des Dieux sombres, un pays non plus figé dans la glace, mais détruit par le feu...
Un royaume ... qui était le sien... Car il se vit aussi, au milieu d'une armée de bêtes dévoreuse de chair et buveuse d'âme, entouré de ces soldats qui l'acclamaient et le vénéraient, lui qui était le champion du Grand corrupteur... Un Dieu...
Un trône de feu et de sang, où il siégeait en maître absolu et immortel, en compagnie de femmes destinés à assouvir ses plus viles fantasmes, tous ploierai le genou devant lui et ainsi il ne resterai plus qu'une seul chose après son passage : L'ombre... et la flamme...

Voila le véritable regard que le chaos cherchait à lui imposer du Kislev, voila la destinée qu'il cherchait à lui réserver. Et comme seule réponse, comme seule protection, le Loup blanc ne pouvait que se réfugier dans la méditation et la prière, lui qui autrefois s'était vu une fois basculer en laissant la colère et le désir faire sombrer son corps et son esprit.


"Je suis le fils, brebis égaré.
Il est le père, mon berger.
Dans l'horrible obscurité, il est celui qui toujours viendra m'éclairer.
Car je suis le juste punissant l'injuste...
Dont le seul devoir est d'accomplir sa volonté."


Lors de ses crises, voila les mots qu'il murmurait silencieusement enveloppé dans des peaux de bêtes, alors que les aboiements des chiens et les hurlements de leur maitres, couvrait sa liturgie.

Mais en réalité, c'était à la nuit tombée que le pire arrivait. La lumière du jour laissant place à l'horrible et terrible noirceur de la nuit, le feu allumé par les Ungols servant de phare dans cette noirceur infini. Là où les nomades s'isolaient entre eux, alors que Sorova s'enfermait dans les écrits qu'elle avait emmené pour le voyage, le chasseur de monstre lui, restait pensif, observant au loin tandis qu'à chaque fois, ELLE venait à sa rencontre...
La première nuit, elle n'était qu'une silhouette au loin, la deuxième une ombre menaçante, la troisième ces yeux de serpent se dessinaient dans la neige et la quatrième nuit... Elle prit la forme de Dokhara de Soya, belle et terrifiante, laissant émaner de sa personne un parfum si enivrant, si attirant...
Elle s'adressa à lui, couvrant de sa voix envoutante, les rires des Ungols derrière lui, le champion de Morr l'observait sans un mot, sa main glissant tranquillement vers l'un de ses pistolets, sans pour autant que jamais il ne vienne à sans saisir. Il l'écouta docilement, elle se moqua de lui, puis vint à le réconforter, vint à le maudire pour finalement le gratifier. Elle lui promit un sort atroce mais aussi l'immortalité... Mais par dessus tout... Elle lui promit d'être toujours à ses cotés, à combler toutes ses attentes et tandis qu'il serait son roi... Elle serait sa reine... dans une royaume de folie et de dépravation.

Là où les visions cauchemardesques auxquels il était témoin était le résultat d'un esprit maladif, l'image de Dokhara qui lui était ici offert semblait plus... réel ? Comme si ce qu'il voyait en cet instant n'était pas le simple fait d'un esprit perverti et drogué mais plutôt comme une entité propre ayant jeté son total dévolu sur Geralt depuis le jour où il s'était retrouvé à côtoyer les Dieux Sombres.
Dans les ténèbres, il l'a vit alors s'avancer vers lui, puis elle se figea à la frontière de l'obscurité des steppes et celle formé par la lumière du feu ardant brûlant à quelques mètres de lui. Alors elle tendit sa main pour lui, et comme si il ne pouvait faire autrement, voulant comme confirmer que celle devant lui n'était qu'une image de ses propres peur, il tendit la sienne dans sa direction, avant de l'effleurer et de sentir le contacte chaud de ces doigts, cette sensation aussi étrange que surprenante tirant le champion du Grand Veilleur de sa torpeur, reculant d'un pas avant de dégainer son pistolet et de le pointer devant lui où ne se trouvait... Que l'horizon.
Pareil comportement entraina bien entendu la curiosité des Ungols ainsi que de Sorova, les nomades venant à sa hauteur, pour observer ce qu'il avait pu voir mais... il n'y avait rien, ni présence, ni trace, aussi dans leur dialecte ne purent ils s'empêcher de rire et de décocher une tape dans le dos de Doroï, nom sous lequel la Sorcière de Glace leur avait présenté son aide de camp, sans aucun doute l'idée d'avoir un vagabond trouillard à leur coté, couplé à un boiteux, malade et affublé du poids des années en plus de parler à son corbeau, car s'était l'image qu'il donnait délibérément de lui, semblait grandement les amuser.
De son coté, la Sorcière de l'Ordre du Givre ne le gratifia que d'un regard dédaigneux et froid, elle qui tous les soirs, avait toujours refusé de converser longuement avec lui, se limitant à accepter de prendre le temps de répondre à ces trop nombreuses interrogations sur l'histoire de ce pays et de son peuple, où encore de vouloir lui apprendre l'usage de la langue Kislévite, exercice bien difficile et où la jeune femme n'avait guère de patience pour un homme qu'elle jugeait arrogant d'avoir osé se présenter à son Ordre avec l'objectif de vouloir sauver le Kislev, alors qu'elle le voyait surtout comme un pseudo chevalier en mal de reconnaissance s'étant lancé dans une quête insensé et où seul la mort saurait être sa récompense.

D'une certaine manière, Geralt commença même à se demander, si l'aide de la Sorcière de Givre, n'avait pas également pour but pour son ordre, de surveiller de prêt l'homme au masque, alors qu'il ignorait avec précision quels étaient les informations que les manipulatrices de la glace connaissaient à son sujet.
Avait il raison d'être méfiant ? Peut être. Seul l'avenir saurait ou non lui donner raison.

Quoiqu'il en soit, ce soir là, regardant une nouvelle fois l'obscurité autour de lui, nul apparition ne vint à le troubler à nouveau, aussi dans la discrétion de la nuit, quand tous dormaient et que son tour de garde arriva, il n'hésita pas à se scarifier l'avant bras, suivant du bout de sa lame les veines noirâtres marquant sa chair, comme cherchant désespérément à les faire disparaître, tout en se rappelant, au travers des leçons du Père Giovanni, que la douleur ramenait toujours à la raison le pécheur qui venait à quitter le chemin tracé par le Saint Père.


"N'oublie pas ce que tu es... Que tes craintes et tes doutes ne sont que des épreuves destinés à ébranler ta foi dans le Saint Père...Ce fut là les derniers mots qu'il prononça durant cette étrange et sinistre soirée.

Le lendemain matin, alors que les nomades des steppes attelaient les chiens aux traineaux, levant le camp alors que le champion de Morr, jouant son rôle de servant, chargeait les affaires de Sorova sur son traineau comme il le faisait depuis leur départ de Erengrad. Le sombre templier ne put que contempler, non sans une certaine crainte et fascination, les sombres nuages qui petit à petit s'étaient vu à recouvrit le ciel, signe que d'ici peu une tempête frapperai la région.


"Une tempête se prépare..." Dit il à l'encontre de Sorova, même si elle en avait sans doute été consciente bien avant lui."Ainsi vais je être témoin du courroux de la Veuve Vénérable. Qu'il en soit ainsi..."
Finissant d'harnacher les affaires de la sorcière, il quitta sa compagnie pour trouver refuge sur son traineau, s'enroulant dans les peaux de bêtes tandis qu'il fallait continuer à avancer, dans des conditions qui allaient sans l'ombre d'un doute être plus mortel que durant les premiers jours.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 24 nov. 2020, 18:12, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total : 6 xps
Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Et en effet, de gros nuages s’amoncelaient au loin tandis qu’un vent glacial se levait. Les branches des sapins sous lequel le camp avait été dressé s’agitaient alors et de grosses mottes de neige tombaient avec bruit feutré, insuffisant pour couvrir les aboiements des chiens excités par le départ. Sorova de Kazir resserra les lacets de son lourd manteau bleu pâle et ramena sa cape d’hermine sur ses épaules avant de relever sa capuche.

- « Tu n’es pas d’ici. » lui dit-elle en reikspiel, suffisant bas pour que leurs guides ungols -du reste occupés à atteler leurs chiens- ne les entendent pas. « Ici, ce n’est pas comme dans l’Empire. Nous ne vivons pas dans la crainte de nos dieux, mais dans leurs bénédictions. L’hiver n’est pas un châtiment … Doroï. C’est un don de la Veuve Vénérable, envoyé chaque année en un cycle éternel. Il éteint les faibles, endurcit les cœurs et nous protège, quelques mois durant, contre les incursions des kazyaks du Nord. L’hiver est le Kislev, et c’est grâce à lui que nous sommes un peuple de guerrier, le rempart du Monde. » Ses yeux bleus, dans l’ombre de sa capuche, brillaient d’un éclat fier et farouche.« Maintenant partons. »

Elle prit place à l’arrière de son traîneau, Geralt fit de même, et les ungols claquèrent leurs langues et haranguèrent leurs chiens. Ces derniers aboyèrent une dernière fois et tirèrent en chœur, peinant tout d’abord à prendre de la vitesse tandis que les attelages descendaient une pente réhaussée de congères, avant de s’élancer à toute vitesse lorsqu’ils retrouvèrent le lit gelé de la rivière qu’ils suivaient depuis la veille.

Le voyage continua dans la vaste étendue blanche, monotone, monochrome. Le paysage défilait sans jamais changer : glace bleutée de la rivière, forêts de pins, pics enneigés au loin, en direction de l’Est. Les heures s’égrenaient une à une tandis que les traineaux glissaient sans heurts et le temps perdait peu à peu de sa valeur alors que le templier de Mórr recommençait, inlassablement, à s’abîmer dans de sombres contemplations. Il voyait de grandes armées, le sang dans la neige. Il entendait les cris, les hurlements. Les corps désarticulés se relevaient, de grotesques squelettes dont les âmes étaient broyées dans un creuset démoniaque, sur lequel deux succubes aux cheveux de feu étaient penchées en rigolant d’un air pervers. Des murmures filaient à ses oreilles, qui n’étaient sûrement que le fruit de son esprit :


N’oublie pas qui tu es, mortel. Mon serviteur. Ta volonté propre n’existe plus, tu ne vis plus que pour me servir. Tu n’es pas un héros. Tu n’es pas un homme. Tu es une arme, forgée pour pourfendre les impies et les apostats. Je t’ordonne de te dresser pour ce qui est juste. Honore mon commandement, chasse le péché ultime, détruis ce qui attente au repos éternel. Deviens martyr, et ton âme sera révérée pour les siècles à venir. Trahis-moi, et subis mon courroux. Que ma volonté soit faite, sur la terre et dans l’Au-delà.

Cette voix impérieuse résonnait au lui comme un tambour, lui labourait le crâne au point qu’il se sentait défaillir. Alors une main douce venait lui retirer son masque pour lui caresser le visage. Une langue chaude et réconfortante léchait ses veines noires. Non, ce n’était pas sa destinée, lui susurrait gentiment Dokhara. Il devait vivre, avec grandeur, avec fureur. Il le méritait, avait survécu aux Terres Sombres et à la Sylvanie, à la maladie et à la corruption. Son sort n’était pas de mourir dans la neige pour une cause perdue, mais plutôt de renaître dans le blizzard tel un dieu vivant, de marcher sur la terre et d’y accomplir sa volonté. Oui, Geralt devait briser ses chaînes, redevenir le maître de sa destinée et, enfin, accomplir le grand œuvre pour lequel il était né. C’est là ce qu’il entendait dans sa tête tandis que les caresses langoureuses le protégeaient sur froid, sous ses couvertures, et qu’il sentait un jus chaud et poisseux couler sur sa peau comme une cire bienfaitrice.

Une voix étouffée par le vent le tira de ses songes torturés. Le conducteur du traîneau de Sorova s’adressait à la Sorcière de Glace, qui repoussa prestement ses couvertures et se redressa pour regarder face à eux. Là-bas, à l’horizon, se dressait un mur blanc et tumultueux, encore loin. Il s’agissait d’un lëd, l’un de ces blizzards foudroyants de la raspotitsa kislévite, des tempêtes semblables à un océan de neige et de rafales qui surgissaient de nulle part pour s’abattre sur la steppe, qui pouvaient durer un jour comme dix, et qui ne laissaient, derrière elles, qu’un paysage uniformément cristallin et mort. Les chiens continuaient de galoper sous le vent et, plus loin, sur les berges, une file de bisons rebroussait chemin pour atteindre le couvert d’une forêt avec que le lëd ne les engloutisse. Les ungols ne ralentissaient pas l’allure mais le visage buriné de celui tourné vers Sorova semblait nettement alarmé. Sorova échangea rapidement avec lui dans la langue de ce dernier, haussa le ton pour se faire entendre, et la réponse fut aussi forte que rapide, le conducteur pointant l’ouragan glacial qui arrivait, puis les forêts bourrées de congères sur les berges. Alors la sorcière fit silence un instant et se tourna à demi vers le traîneau de Geralt. Ce dernier pouvait difficilement apercevoir le visage de la jeune femme à travers les flocons et la fourrure de sa capuche, mais elle semblait le consulter. Il était le client, après tout, et le fait que Sorova n’ordonne pas immédiatement que les attelages se mettent à l’abri indiquait probablement qu’elle était capable de leur faire traverser le lëd. Mais à quel prix ?


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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

La tempête était proche, trop proche, alors que des nuages sombres recouvraient maintenant le ciel, comme signe d'avertissement pour ceux et celle trop téméraire pour oser continuer à vadrouiller dans l'Oblast en ce glacial et interminable hiver.
Pour autant, il était curieux de voir la façon dont les peuples du Nord, et plus précisément Sorova ici, interprétait l'arriver des mauvais jours, là où Geralt et les gens du Sud y voyait une menace, un danger imminant... Elle et les siens considéraient ce genre d'évènements climatiques, bien loin d'être rare dans les steppes enneigés, comme une bénédiction ou plutôt une manifestation de leur divinité communément appelé la Veuve Vénérable, et destiné à tester les nomades parcourant ces terres, tuant les faibles et renforçant ceux capable d'y survivre, car ne les rendant que plus endurci encore qu'ils n'auraient pu l'être. Dans cette culture bien différente de l'Empire, l'idée de la survie était donc un point important, car s'était grâce au rude climat, et au peu de ressources que la région était en mesure de fournir, que les peuples du Nord avaient pu se forger l'image d'hommes et de femmes forts, et ainsi d'être en mesure de maintenir malgré eux, les abominations des Terres de Chaos qui perpétuellement cherchaient à traverser le rempart de glace qu'était le Kislev pour ainsi embraser le reste du monde.
Geralt était donc ici témoin à travers le regard de la sorcière de glace, de l'immense fierté qu'elle partageait d'être l'une de ces habitantes du Nord, ainsi que du mode de vie que son peuple avait choisi de respecter, se caractérisant dans chaque âme des nomades y vivant, sous la forme d'une flamme, symbole de courage et de leur esprit guerrier.
Un mode de vie, sommes tout bien différent des gens de l'Empire, désormais affaiblit par des années de corruption et de guerres internes, où au lieu de chercher à vivre de la même façon que son prochain, les impériaux cherchaient au contraire à s'écraser les uns et les autres, dans le simple but de gravir une pseudo échelle social, ainsi que de s'enrichir.
La Vanité... Voila quel était l'un des pire fléau des gens du Sud.
Par ailleurs, Sorova de Kazir marqua aussi un point dans sa réflexion : Un signe, qu'il soit bon ou mauvais de la part de la Veuve Vénérable, était vu comme une bénédiction, la manifestation du blizzard étant la meilleur des protections pour le Kislev et ces habitants. Contrairement aux impériaux qui, bien souvent, ne cherchait non pas à honorer les Dieux mais plutôt à éviter leur courroux. L'exemple du Grand Veilleur était de loin de meilleur, hommes et femmes partageant tous un point commun : Retarder aussi longtemps que possible le moment de leur fin, alors qu'en réalité la mort, aussi terrifiante qu'elle pouvait être, ne signifiait nullement la fin, mais l'emprunt d'un tout nouveau chemin, où Morr était destiné à guider de sa lumière, ceux dont la roue du temps avait fait un tour complet...

Quoiqu'il en soit, ce fut en même temps que la levée des premières rafales de vent, que les traineaux reprirent la route en direction de Zoïshenk, les nomades, la Sorcière de glace et le champion de Morr, continuant à suivre les lacs et rivières destinés à leur donner une trace à suivre au milieu du désert blanc.
Enveloppé de fourrures, se laissant bercer par l'allure du traineau et les aboiements des chiens, le chasseur de monstre se laissa alors à divaguer de nouveau, observant l'horizon tantôt blanc, tantôt en flamme, tandis que paysages figés dans la glace et sombres visions d'horreurs venaient à se mélanger entre elles devant ses yeux, la prière semblant être la seule solution viable pour ne pas se laisser totalement sombrer, par les vils machinations du chaos.
C'est alors qu'une voix raisonna en lui, si grave et forte, qu'il se tétanisa un instant, le fond de sa pupille disparaissant et virant au blanc, alors que son regard se fixa vers le ciel.
En cet instant il fut ainsi libéré de la morsure du froid, et le désert blanc laissa place à un paysage sombre et sans horizon, la neige ayant été remplace par de l'eau, alors qu'une porte immense s'était dessiné devant lui, composé d'ornement en lien avec la mort et le Grand Veilleur. Ne pouvant que contempler l'immense porte qui lui faisait face et composé de verrous si imposant, que nul armée n'aurait été capable de les forcer, le champion de Morr tomba à genou en se maintenant fermement la gorge, déglutissant d'une manière abominable, jusqu'à vomir un corbeau, l'oiseau au pelage noir fixant l'humain aux cheveux blanc de sa pupille entièrement noire, avant de s'adresser à lui, dans la langue des hommes.

Ici le champion de Morr était témoin de la manifestation de la divinité qu'il servait, le Saint Père, berger devant guider sa brebis égaré, lui rappela alors le rôle qu'était le sien : Il était ici le fils... La volonté et le bras armé de Morr et donc son arme dont l'unique destin était de traquer et tuer les injustes, ainsi que ceux qui osait bafouer le principe même de la mort, en tentant de la contrôler à leur avantage. Nul reconnaissance, nul sentiment d'héroïsme... Seulement l'idée du devoir accompli, et ainsi obtenir sa place au sein du jardin de Morr et s'élevé au delà de la condition de simple homme... Devenir... Autre chose.
A genou, les yeux baissés, jamais Geralt ne leva les yeux vers le corbeau, entièrement soumis à la volonté du Saint Père, le fils n'osant plus défier le père, il s'exprima alors :


"Je suis votre serviteur ô Saint Père." Sa voix était ici grave et froide. "J'ai fais comme vous me l'avez demandé... J'ai laissé ma vie, mes amis, ma réputation... Tout ceci est derrière moi. L'idée même de mon nom m'est devenu égal. Ordonnez et j'exécuterai..."
Il se saisit alors de son épée, et la planta au sol devant lui, agrippant fermement le manche de sa garde, ici cérémonial propre au Templier de Morr, comme il l'avait été au sein de l'Ordre des chevaliers Corbeaux.
"Nos ennemis sont nombreux et puissants... Et mes forces s'amenuisent. J'avance dans votre lumière, sans même savoir quel sera le terme de mon chemin. Je cherche à suivre vos desseins, mais j'ignore encore comment les accomplir."
Il murmura alors sa liturgie, en hommage à Morr, apposant sa main sur son visage et laissant ses doigts glisser le long de celui ci, comme on pouvait le faire sur un cadavre à qui on voulait fermer les yeux car il avait rejoint le jardin de Morr et ainsi trouver le repos éternel.
"J'ai perdu toute trace de la non vie ô Saint Père et..." Il hésita alors sur son prochain propos, avant de finalement avouer le fond de sa pensée :"La Lahmiane n'est qu'une piètre menace face aux machinations des Dieux de la Ruine et plus particulièrement du Grand Corrupteur. Je ... Je sens son appel... Il m'observe dans l'ombre de son œil impie... Cherchant à me tenter à nouveau et à m'éloigner du chemin de ma foi... J'ai... J'ai besoin de votre protection ô Saint Père... De vos conseils..."
Il resta alors à genou et le regard fixe vers le sol, attendant une réponse de la Saint Divinité dont il était le champion. Mais au bout de longues secondes, de longues minutes où seul le silence fit écho à ses questions, il se décida alors à lever le regard, la surprise s'emparant de lui alors que le corbeau avait prit la forme d'un serpent, celui ci cherchant à frapper Geralt au visage, le champion de Morr reculant d'un bond alors qu'il dirigea sa lame en direction du reptile, tandis qu'un rire émergea des profondeurs de l'obscurité.

Une voix de femme s'amusa alors de lui, voulant se montrer bienveillante et réconfortante, elle lui rappela alors que sa véritable destinée n'était nullement de mourir dans le froid, mais d'y régner pour l'éternité ! Ne plus subir cette destinée mais la contrôler et la soumettre à sa volonté ! S'élever non pas par l'âme... Mais bel et bien avec le corps ! Devenir un Dieu se laissant aller à ses plus vils et intenses émotions, car là était le véritable sens de la vie !
Le serpent, dans une abominable danse, se métamorphosa sous les traits de Dokhara de Soya, sa chevelure en flamme balayant l'obscurité ambiante tandis qu'elle s'avança vers lui d'un pas de félin, son corps entièrement nu et dévoilant la perfection de son être des seins jusqu'au hanche alors que le teint de sa peau était blanc et laiteux, se démarquant parfaitement de ces lèvres roses et pulpeuse.
Cherchant tout d'abord à reculer, elle le rattrapa sans grande difficulté, passant sur le coté de la lame de Geralt qu'il pointait dans sa direction, tout en y faisant glisser ces doigts le long du tranchant, avant de l'apposer sur le masque du champion de Morr, puis de descendre lentement le long de son corps jusqu'à son entrejambe, le souffle chaud et le parfum de la jeune femme venant enivrer son odorat.


"Qu'importe où tu seras, toujours je te retrouverai, car je suis lié à toi Geralt... Mon beau... ô oui beau Loup blanc..."La jeune femme souleva le masque de celui ci, dévoilant le visage du templier, marqué par les veines noirâtres, symbole de la corruption.
"Tu es seul... perdu... Mais moi je suis là. Le vil corbeau cherche à te soustraire à moi, mais son mauvais œil s'éloigne tandis que tu te rapproche de jour en jour de moi. Je ne vis que pour ton bien, pour t'offrir ce que tu mérites... T'ai je seulement déjà puni ou fait souffrir ?
Le Corbeau lui se sert de toi. Te proposant un marché que jamais tu ne pourras réaliser... Avec pour récompense une place à ces cotés... C'est un vil menteur Geralt ! Un vil menteur ! Il te condamnera à jamais au Val gris... Souvient toi Loup blanc... Cette douleur... Ces bêtes se repaissant de ton âme ... Souviens toi... Il t'y a déjà envoyé une fois... Il le fera à nouveau !"


Geralt se rappela alors... L'horrible souffrance et la sensation d'être déchiqueté pour l'éternité au sein du Val gris. Pire châtiment pour un templier de Morr.
Qu'importe ce qu'elle pouvait lui dire, il ne devait pas l'écouter, il était le champion de Morr, et à nouveau, cette vision n'était qu'un test destiné à le tromper. Le champion de Morr était au dessus de ça, et plutôt qu'être piégé et absorbé par ces visions ou ces rêves, il se devait de les maitriser et d'y échapper.


"Je suis le fils, brebis égaré.
Il est le père, mon berger.
Dans l'horrible obscurité, il est cel...

Mais sa liturgie fut stoppé, au moment au Dokhara apposa sa main sur la nuque du chasseur de monstre, l'obligeant alors à l'embrasser. Bien que ce moment ne dura pas plus de quelques secondes, Geralt se libérant de son étreinte pour finalement reculer et se remettre en garde, tout en crachant au sol pour exprimer le dégout qu'était le sien. L'image de la jeune femme changea du tout au tout, celle ci arborant diverses mutations plus abominable les unes que les autres, tandis qu'elle rigola, heureuse de son œuvre et du jeu qu'elle jouait.

"Espèce de sale petite ..." Il s'avança alors vers elle, la rage au corps, et arma son bras de manière à pouvoir frapper pour lui trancher la tête d'un coup sec, avec toute la colère dont il était capable à l'encontre de la chose qui était devant lui.
Mais au lieu de chercher à esquiver, fuir, ou même se battre, la réaction de Dokhara fit stopper l'attaque de Geralt, la jeune femme, où tout du moins ce qu'il en restait, explosant de rire, un rire diabolique et fou alors qu'on aurait dit en cet instant que la situation présente l'excitait terriblement, les cris qu'elle se mit à pousser, n'étant autre que ceux d'une jouissance naissante et malsaine.


"Oui... Oui oui oui ! Voila ! Si tu ne veux pas me prendre, alors tue moi ! Fait fondre ta lame sur moi Loup blanc ! Montre moi cette rage ! Cette soif de sang ! Cette colère ! Continue ô mon Loup ! Oh oui continue !!!!
Brise moi ! Tranche moi ! Souille mon corps ! Laisse toi aller ! Vivant ou morte prends moi !!! Tu es à moi ! Rien que à moi ! A MOI !!!"


Le désir et la colère... Étaient les faiblesses de Geralt... Et cette... chose... en jouait. Voulant le pousser à l'erreur. Folle et déluré, celle qui prenait l'apparence de Dokhara riait à haute voix, attendant de voir Geralt la terrasser... Mais dans un éclair de lucidité, le chasseur de monstre retourna sont arme contre lui même, et se perfora l'abdomen...

Il se réveilla en sursaut, se retrouvant à nouveau sur le traineau devant le conduire à Zoïshenk, alors que les cris des Ungols à l'encontre de Sorova, attirèrent toute son attention, le champion de Morr pouvant à peine se remettre de ce qu'il venait de vivre, qu'il se tourna en direction des évènements qui semblaient créer tant d'agitation chez les nomades.
De son œil encore valide, il fut alors témoin de la puissance de la Veuve Vénérable, véritable mur de neige et de glace, se dirigeant lentement mais sûrement vers eux, et balayant toute forme de vie qui, malheureusement n'avait le temps d'échapper à son divin courroux.
Nul besoin de parler la langue des Ungols pour comprendre ce qui se jouait en cet instant, les guerriers du Nord cherchant conseil auprès de la Sorcière de l'Ordre du Givre pour savoir quel était la marche à suivre alors qu'ils seraient d'ici peu au milieu du blizzard.
Attendant ainsi la décision de la mage, celle ci se tourna silencieusement vers le Champion de Morr. Il était celui qui louait ces services, il devait donc trancher. Il n'hésita pas bien longtemps, ayant sacrifié l'épée Del'ait pour faire face à ce genre de situation, sans compter qu'il se devait de rejoindre au plus vite Zoïshenk, nul risque n'étant alors trop grand quand il s'agissait de suivre la volonté du Grand Veilleur.

Silencieusement... Il acquiesça alors en direction de Sorova. Ainsi avait il parlé, et ainsi venait il de choisir de faire face à la Veuve Vénérable.
Que Morr puisse le guider dans ce nouvel acte de foi...
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Lorsque Geralt acquiesça à l’invention de Sorova, cette dernière se tourna vers le conducteur de son traineau et lui répondit. Le ungol resta interdit un instant puis se remit de face et harangua ses chiens. Les deux autres conducteurs firent de même et les équipages filèrent plus rapidement encore vers la tempête qui fonçait. Le mur de glace était de plus en plus proche et moins d’une heure après il fut sur eux. Le vent se fit tonitruant et chargé de neiges et de bourrasques, assourdissant tous les autres bruits tant les grêlons frappant contre le lit gelé de la rivière produisaient de vacarme. Alors avant de se trouver congelés sur place, la Sorcière de Glace saisit son bâton surmonté d’un cristal magique et elle incanta ses mots de pouvoir avec une grosse voix comme venue d’ailleurs.
Sorova incante Manteau de la Veuve Vénérable (+2 Mag) : 11, réussi.
Il y eut un craquement dans l’air tandis que sa longue cape volait derrière elle et l’atmosphère sembla se modifier depuis le bout de son bâton. Cette secousse immatérielle grossit comme une vague ondulante et s’étira de toutes parts jusqu’à entourer les traineaux d’un écran aux reflets changeants, tel la surface d’une bulle de savon. Cette barrière n’était pas physique et pourtant les rafales chargées du lëd se brisaient dessus et fuyaient sur les côtés comme si elles rencontraient la muraille d’un château. Les températures restaient extrêmes mais le petit convoi était ainsi épargné du déchaînement des éléments, se retrouvant pourtant bientôt au cœur du blizzard qui engloutit tout autour d’eux. Il était impossible de voir à plus de vingt mètres, comme s’ils avançaient au plus profond des océans. Sorova restait debout à l’arrière de son traîneau, son bâton brandit vers l’avant comme un phare dans la nuit tandis que leur monde entier n’était que cascades de neige et de glace dont le fracas semblait un lointain écho, étouffé par le sort de la sorcière. Les ungols faisaient aller leurs chiens à l’aveuglette, suivant le lit de la rivière balayé par l’ouragan.

Les heures passèrent ainsi, jusqu’à ce qu’un guide reconnaisse un rocher à travers le blizzard et fasse signe qu’il y avait ici un abri qu’il connaissait. Alors les traineaux bifurquaient pour faire une pause, toujours protégés par le sort du lëd qui se déchainait, et ils s’arrêtaient dans une petite cavité fermée par les congères. Impossible de connaître l’heure de la journée, ou même si faisait jour ou nuit. Leur monde n’était que neige et glace, occupé tout entier par la tempête mortelle qui tourbillonnait à l’extérieur comme pour ensevelir le Kislev en entier. Dans ce creux où ils peinaient à tenir debout, serrés entre les chiens et les traineaux, ils firent un pauvre feu et mangèrent quelque chose. Sorova restait silencieuse, l’air sombre, probablement fatiguée après avoir maintenu son sort si longtemps. Les ungols murmuraient entre eux à voix basse avec un air sinistre et donnaient un peu de viande séchée à leurs chiens qui eux s’enroulaient en boule les uns à côté des autres pour dormir ainsi. Chacun tâcha de prendre un peu de repos, le moindre de leurs souffles se changeant en buée.

Puis il fallut repartir tandis que le lëd continuait de défiler au dehors avec un grondement tonitruant. Les ungols secouèrent leurs chiens mais l’un d’entre eux ne se releva pas, celui qui s’était endormi au plus près de la sortie du creux. Couvert de neige, il gisait là dans la même position, une boule de fourrure douce qui se transformerait en congère d’ici quelques heures. Les conducteurs ne le pleurèrent pas, tout juste si l’un d’entre eux accorda une prière rapide en caressant une dernière fois l’encolure de son ami avec une poignée de cendre, puis ils attelèrent les autres et le convoi repris la route.

Sorova incante Manteau de la Veuve Vénérable (+2 Mag) : 18, raté.
Sorova incante Manteau de la Veuve Vénérable (+2 Mag) : 4, réussi.
La Sorcière de Glace, l’air morne, du s’y reprendre à deux fois pour pouvoir reproduire le sort protecteur à la sortie de l’étroite grotte. Ce n’est que lorsque son bouclier magique fut érigé que les traineaux s’élancèrent dans la neige et retrouvèrent le lit de la rivière en pleine tempête. La visibilité était toujours nulle, comme enfermés entre quatre murs blancs et tumultueux qu’ils perçaient toujours plus loin tandis que l'ouragan se refermait derrière eux comme en claquant ses mâchoires. Plusieurs heures passèrent ainsi lorsqu’un cri terrible perça le vacarme de la tempête, lointain et pourtant si aigu qu’il vrillait les tympans et faisait sonner les oreilles. Les aboiements paniqués des chiens lui répondirent tandis qu’ils galopaient plus rapidement encore comme pour s’échapper.
Test d’End des conducteurs (dans l’ordre traineau de Sorova/traineau de Geralt/traineau de vivres) : 11, réussi, 16, raté, 5, réussi.
Test d’End de Geralt (+1, Sang-froid) : 10, réussi.

Traineau visé :
1 – Sorova
2 – Geralt
3 – Vivres
Résultat : 2, Geralt.

Sorova incante Trait de givre (+2 Mag) : 5, réussi.
Le conducteur de Geralt poussa un hurlement en se tenant la tête et s’affaissa sur son siège, ses moufles planquées de chaque côté de sa capuche. Ses collègues, les yeux écarquillés par la terreur, tâchaient de contrôler leurs chiens tout en l’invectivant probablement pour qu’il se reprenne. L’un d’eux tenta de manœuvrer son attelage pour se rapprocher et tendre une main vers l’homme prostré en proie à une terreur aveugle, et Sorova de Kazir quant à elle saisit l’armature du traîneau d’une main pour garder l’équilibre et maintenait son bâton vers l’avant pour stabiliser son sort, les traits tirés. Ses yeux cherchaient frénétiquement dans la tempête pour repérer la menace, mais le lëd était aussi impénétrable que la nuit noire. Le corbeau engourdi qui se blottissait sous les couvertures de Geralt, lui, se mit à croassa frénétiquement et s'agita pour sortir de là et s'envoler à tire-d'aile en pleine bourrasque, où il disparut et où ses cris d'alerte moururent.

C’est à cet instant qu’elle fondit sur eux. Quoi ? Difficile à dire : une masse monstrueuse de fourrure blanche et sale, deux ailes dont l’envergure totale couvrait sans aucun mal les trois chariots et au-delà, un tourbillon de crocs et de griffes qui surgit brutalement du mur blanc à vingt mètres à peine en face du convoi et qui saisit et la grappe de chiens, et le conducteur prostré au moment où son compagnon rapprochait son propre attelage pour lui mettre la main sur l’épaule. Les huskies jappèrent de terreur et le traineau fut violemment soulevé dans l’air, vidant Geralt sur la neige, qui vint s’écraser au milieu de la rivière gelé avec un bruit mat tandis que Sorova criait dans sa langue et qu’un éclair de glace jaillissait de sa main droite pour se ficher comme un carreau de baliste dans la masse monstrueuse. La créature poussa un vagissement bestial mais ne s’arrêta pas pour autant et reprit de l’altitude d’un coup d’aile en emportant chiens, traineau et ungol hurlant de panique. Elle disparut aussitôt dans le lëd.

Mais les chiens étaient lancés et les deux traineaux continuèrent de foncer tandis que Geralt restait sur le carreau et que le blizzard se refermait sur lui avec une violence inouïe. Les bourrasques de grêle lui lacéraient la peau et déjà il sentait le froid anesthésier les extrémités de son corps. Sous ses bottes alors qu’il se relevait, la chape de gel qui recouvrait la rivière chantait une chanson sinistre, comme des échos profonds et bleu vif sous la neige immaculée qui se perdaient ensuite dans l’ouragan se déchaînant sur lui. Les traineaux étaient déjà presque hors de vue dans ce vaste écran éblouissant, et le Loup Blanc pouvait entendre de lourds battements d’aile dans la tempête.

Les malus dus au froid passent à -6, -2 après réduction grâce à son équipement.
Tu perds 10 points de vie par tour tant que tu es exposé ainsi dans le lëd, à compter du tour prochain.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

Geralt avait ainsi prit la décision de forcer le passage à travers le lëd, et Sorova ordonna ces instructions, sous les regards durs mais non moins inquiets des équipages des traineaux, qui pour autant n'osèrent contredire ou s'opposer à la Sorcière de Glace, les Ungols hurlant alors à l'encontre de leurs chiens, les bêtes accélérant ainsi leur allure pour rejoindre plus vite encore ce mur de neige et de glace qui d'ici une heure à peine serait sur eux.
Ainsi au milieu de l'Oblast, les traineaux ne représentaient que de minuscules points semblant fondre tel le vent, en direction du lëd, représentation même de la toute puissance de la Veuve Vénérable, comme aurait pu le faire quelques cavaliers armés, fondant en direction d'une marée humaine sans faiblir alors qu'ils étaient certain que jamais ils ne pourraient la traverser.
C'est ainsi que Geralt, désormais totalement concentré sur le phénomène naturel et terrifiant qu'était cette tempête, avait ici la chance d'échapper à d'autres visions chaotiques, lui qui ne pouvait plus se permettre de rêvasser dans pareil situation, alors que sa tentative de rallier Zoïshenk commençait dès à présent à se faire plus compliqué et plus dangereuse encore qu'elle n'aurait pu l'être au moment de son départ quatre jours auparavant.
Le mur de gel et neige était désormais à leur portée, et ce fut à cet instant que la Sorcière de Glace, jusque là impassible, décida de se manifester, se redressant pour faire face à la menace et brandir à son encontre son bâton de mage, tandis que le champion de Morr ne put que contempler avec fascination et respect, l'immense pouvoir qu'était celui de cette membre de l'Ordre du Givre.
Usant du pouvoir qu'était le sien, et le puisant au cœur même du Kislev à travers la Veuve Vénérable, Sorova de Kazir entoura alors les traineaux d'une aura bleutée et protectrice qui, au moment où la lëd les fit disparaitre, empêcha la tempête de les balayer, les grêlons et le blizzard étant complétement stoppé par la magie de la jeune femme.
Plongé au milieu de l'enfer blanc, le Loup blanc ne pouvait ici que contempler avec effroi, la violence des éléments et le courroux de la nature. Englobé dans un voile opaque et blanc, le vent et la glace s'entremêlaient ici dans une danse mortel, dévastant tout sur son passage. Rien ni personne ne pouvait survivre face à pareil déchainement, et pourtant, grâce à la Sorcière de Glace, Geralt et les Ungols étaient en mesure de continuer à avancer, s'enfonçant toujours plus loin dans les steppes.
Au fil des heures, coupé du monde et incapable de discerner le moment de la journée, les ténèbres de la nuit ou les rayons du jour eux même ne pouvant pénétrer au cœur du lëd, les nomades Ungols, qui jusque là continuaient de se repérer en suivant le fil de la rivière gelé, reconnurent un point caractéristique du terrain et signifiant qu'un abri était non loin, aubaine qui servirait au groupe et aux bêtes de point de passage destiné à leur offrir un repos bien mérité.
Trouvant ainsi la sécurité d'une grotte, où plutôt d'un renfoncement peu profond dans la roche, le Loup blanc fit, tant bien que mal, allumer un feu destiné à réchauffer les membres frigorifié des hommes, les chiens eux se serrant entre eux pour bénéficier mutuellement de la chaleur corporel de leur corps.
Si les Ungols s'isolèrent comme à leur habitude, murmurant quelques mots incompréhensible dans leur dialecte, il n'était pas impossible qu'ici, ils soient en train de partager leur enthousiasme face à ce voyage, rare étant sûrement les nomades capable de se vanter d'être en mesure de traverser le Lëd et d'y survivre. Ne pouvant que louer le pouvoir de Sorova, sans doute ici avaient ils une histoire qu'ils pourraient partager au coin d'un feu avec leur famille, une fois que ce voyage aurait touché à sa fin.
De son coté, Geralt resta impassible, secouant ses mains les unes contre les autres pour désespérément tenter de se réchauffer, l'état de fatigue de Sorova ici n'échappa pas au champion de Morr, signe des efforts important qu'elle devait faire pour maintenir sa protection magique de si longues heures, chose loin d'être aisé.

Ainsi, tous trouvèrent le repos, les rêves ou les cauchemars de chacun venant à être bercé par le souffle infernal du vent...

Ce fut au bout de quelques heures, alors que la lëd continuait à gronder dehors, que les Ungols prirent la décision de reprendre la route, chacun s'activant à harnacher à nouveau les chiens aux traineaux, jusqu'au moment où le premier mort au sein de groupe fut découvert... L'un des fière animal, trop proche de l'entrée de l'abri car trop petit pour tous les contenir, avait en effet trouvé le repos... Un repos éternel... La peau de la malheureuse bête étant désormais recouverte de gel, le froid ayant eu raison d'elle.
Pour ces maîtres, nul n'étaient venu le temps de pleurer cette perte, car pour ce peuple, le sens du devoir importait par dessus tout, et ici, le malheureux compagnon avait remplit le rôle qu'était le sien... Et désormais, son esprit avait rejoint la Veuve Vénérable...
Ainsi nul cérémonial, ni sépulture pour lui, les Ungols le laissèrent derrière eux, tandis que chacun regagna son poste et sa place dans le convoi, leur nouvelle sortie dans le lëd ne dépendant plus que de Sorova qui déjà, s'activa à user à nouveau de son pouvoir destiné à créer la barrière devant les protéger du blizzard.
Mais, si les Ungols ne semblèrent nullement le remarquer, le chasseur de monstre lui, nota que la formation de la dite barrière fut cette fois plus longue à mettre en place qu'au départ dans l'enfer blanc. Ici, et malgré la toute puissance dont elle pouvait bénéficier au travers de la Veuve Vénérable, la manipulatrice des glaces semblait tout même obligée de se plier à une règle essentiel dans l'usage de sa magie : Celle qu'imposait les limites de son corps.
Ignorant jusqu'ou la belle et froide jeune femme était capable d'aller, Geralt se devrait ainsi de la surveiller de près, se refusant de la perdre alors qu'elle était le facteur majeur de la réussite de son entreprise, à savoir rallier Zoïshenk. Et devant son caractère et sa fierté propre aux gens du Nord, nul doute que jamais elle n'oserait avouer ou démontrer un moment de faiblesse devant l'impérial au masque. De fait, si le lëd venait à durer trop longtemps, ou que d'autres évènements venaient à user plus encore ces réserves, Geralt devrait stopper la jeune femme, au risque de perdre du temps pour rallier son objectif, ou plus terrifiant encore, subir le courroux de la Sorcière si il faisait mine de se soucier d'elle alors que depuis le début, elle ne masquait pas le profond dédain qu'elle avait pour lui.

A nouveau plongé dans le cœur de la tempête, maintenant allongé à l'arrière du traineau et enveloppé dans des couches de fourrure depuis plusieurs heures désormais, un détail sembla attirer l'attention du templier : Un bruit, presque imperceptible à travers la tempête et pourtant... Il fut persuadé en cet instant d'avoir cru entendre une bourrasque bien plus violente que celles qui jusqu'à avaient soufflé constamment à travers ses oreilles. Il se redressa, cherchant à se concentrer comme pour voir si le réveil de son instinct était légitime ou non, cherchant dans les alentours une menace éventuel mais... rien... Seulement les hurlements du vent et la grêle venant se briser contre la protection magique de Sorova.

Tout du moins le cru t'il...

Un bruit stridant et terrifiant perfora alors l'ouïe des différents membres composant les traineaux, Geralt face à la surprise de ce cri, tomba à genou tout en se maintenant les oreilles à l'aide de ses mains, pour tenter d'échapper au cri abominable qui les avait pris pour cible. Les chiens furent soudainement paniqué, la formation des traineaux se brisant, alors que le conducteur du traineau du Loup blanc, s'était tétanisé sur place, ne guidant plus ces chiens, ceux ci commençant à bifurquer lentement sur le coté, quittant ainsi peu à peu l'itinéraire de la rivière, sous les hurlements des autres Ungols qui tentèrent de les ramener vers eux.
Malmené par le terrain, Geralt tenta alors de rejoindre le conducteur de manière à le sortir de sa torpeur parvenant ainsi à se saisir de son épaule pour le secouer, mais celui ci semblait comme figé, ayant perdu tout repère en cet instant. Le chasseur de monstre, ignorant comment guider les animaux, se retrouva alors totalement impuissant jusqu'au moment où, le deuxième traineau, où Sorova était passagère, parvint à leur hauteur, le conducteur invectivant son homologue pour le faire réagir... en vain...
C'est alors que, levant les yeux devant lui, une ombre immense se dessina à travers la tempête, et que dans un rugissement terrifiant, elle percuta de plein fouet le traineau de Geralt, le soulevant sans difficulté pour le faire décoller du sol, sous les cris de terreur des malheureux chiens totalement paniqués.
N'ayant ni le temps de se saisir d'une arme, ni d'être en mesure de reconnaître la chose qui s'était attaqué à eux, le Loup blanc chuta alors, projeté de plusieurs mètres sur le coté jusqu'au moment où son corps percuta avec violence le sol gelé de la rivière, celui ci chantant et se fissurant sous sa masse, alors que sa tête tapa la glace, heureusement amorti par le masque d'acier qu'il arborait, même si il fut sonné par le choc et qu'une coulée de sang en provenance du coté gauche de son front, se laissa glissé lentement le long de sa joue.
Sonné, cherchant à se relever en tentant de retrouver ses esprits, une lumière bleuté fendant l'air et impactant de plein fouet l'ombre menaçante tournoyant et battant des ailes autour de la zone où il se trouvait. La créature, dans un rugissement de douleur et de rage, disparu un court instant alors que Geralt, maintenant debout, regardait impuissant le traineau de Sorova et celui des vivres, s'éloigner de lui sans même chercher à se retourner.
Tout autour de lui, le blizzard se faisait plus fort et plus oppressant, comme si en cet instant, et alors que Sorova et donc sa magie s'éloignait de sa position, il se retrouvait piégé tel un rat, qui inéluctablement voyait les barreaux de sa cage se refermer sur lui, pour le broyer et le tuer.
N'ayant nullement le temps de la réflexion, le froid glacial commençant déjà à endormir ses membres, alors que la glace, balayé par le vent et tranchant comme des lames de rasoir commençait à lui sectionner les chairs, il prit la décision de courir, tant bien que mal, dans la neige lourde et épaisse, ne rendant que plus dur et plus épuisante sa course, vers la direction où il avait vu les deux traineaux restant se diriger et disparaitre.
Que Sorova et les Ungols cherchent ou non à revenir pour lui, il n'y avait nul espoir de survie si il restait trop longtemps seul et à découvert au milieu du lëd. Aussi, si il courait en ce moment à l'aveugle ne voyant pas plus loin qu'une vingtaine de mètres, pouvait il peut être espérer trouver un abri ou un renfoncement, susceptible de le protéger un temps du blizzard.
Hélas pour le champion de Morr, le froid était loin d'être le seul de ses soucis, car déjà un battement d'aile se fit entendre non loin, signe que la créature responsable de sa situation, avait ici jeté son dévolu sur lui, comme le faisait tout bon prédateur qui, une fois qu'il avait crée la panique au sein de la meute, s'attaquait au trainard, cible logiquement isolé et donc plus simple à s'emparer.
S'emparant alors d'un de ses pistolets dans la main droite, et d'une fiole inflammable dans l'autre, Geralt continua alors sa course à la recherche d'une potentiel solution de survie.

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 28 nov. 2020, 02:53, modifié 1 fois.
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Geralt se mit alors à courir dans le blizzard, la semelle de ses bottes glissantes sur la glace de la rivière. Les rafales de vent étaient chargées d’échardes de givre et lui cinglaient la peau, si bien qu’il peinait à avancer, penché en avant. Les éléments se déchaînaient tout autour de lui et il devait se protéger d’une main pour espérer voir au-devant, mais voir quoi ? Le lëd encore et toujours, qui lançait ses tourbillons en une tornade sans fin. Il ne discernait même par les deux traineaux restants, avaient-ils demi-tour ou l’avaient-ils abandonné à son sort ? Impossible à savoir. Le vol lourd qui rôdait dans la tempête se rapprochait sans que le Loup Blanc puisse savoir dans quelle direction, puis un nouveau hurlement retentit au milieu des bourrasques et lui firent saigner les oreilles.
Test d’End (+1, Sang froid) : 2, réussi.
Le templier su résister à la terreur qui voulait inonder son esprit et continua de lutter contre le vent pour avancer, encore et toujours. Mais c’est à cet instant que le blizzard explosa derrière lui et que l’immense créature ailée surgit des trombes de neige en ouvrant une gueule garnie de crocs jaunes grands comme des sabres. Ses ailes membraneuses s’ouvrirent de chaque côté et ses serres déjà ensanglantée s’avancèrent pour saisir l’humain et l’emporter vers une mort certaine. Geralt eut tout juste le temps de se retourner pour faire feu avec son pistolet et lancer une bombe incendiaire lorsque la créature était au plus proche dans l’espoir de la repousser.
Test de Tir (pas de malus, Tir en mouvement) : 13, réussi.
Geralt inflige 57 points de dégâts.

Potion incendiaire : inflige 20 dégâts de feu, +1d20 dégâts de feu pendant 1d2 = 1 tour.


Le coup claqua dans la tempête et la créature poussa un grondement bestial mais ne s’arrêta pas jusqu’à ce que le chasseur de monstre ne saisisse une fiole remplie d’un liquide orangé à sa ceinture et la lance au dernier moment. Le verre se brisa à l’impact et tout l’avant de la créature s’enflamma d’un coup, les flammes léchant sa fourrure blanchâtre tandis qu’elle poussait une complainte déchirante et déviait sa course en rabattant une aile. La manœuvre la força à manquer Geralt et à s’écroule sur la glace à côté de lui avant de glisser sur plusieurs mètres, emportant avec elle le tapis de neige et dévoilant la surface bleue veinée de blanc du lit de la rivière. Puis elle se débattit en grondant, se roulant par terre et rabattant ses vastes ailes crochues pour tenter de se débarrasser des flammes qui s’accrochait à elle malgré le lëd qui tonnait tout autour d’eux.

Elle n’était qu’à une dizaine de mètres et l’ancien chevalier pouvait désormais la voir plus clairement : une sorte de chauve-souris géante, plus grande encore qu’une maison, le corps entier recouvert de cette fourrure jaunie et ses pattes arrière munies d’énormes griffes. Sa face diabolique s’ouvrait en grand sur une gueule capable de trancher un cheval en deux et deux petits yeux rouges roulaient avec fureur dans leurs orbites. C’était un monstre terrifiant, de ceux qui vivaient dans la tempête et en faisaient leur nid pour fondre sur leurs proies. Ignorant la présence de Geralt, elle continuait de se rouler sur elle-même en glapissant pour éteindre les flammes, projetant ça et là des gerbes de sang sombre qui gelait immédiatement. Et sous eux, la glace émettait des craquements sinistres, certaines des veines blanches se dédoublant avec la fulgurance d’un éclair, d’autre naissant de nulle part pour venir sabrer le bleu sombre.

-10 pv à cause du froid.
Il reste 85 points de vie à Geralt.

L'animal, à imaginer plus bestial mais l'idée est là :
Image
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

En cet instant, le champion de Morr luttait pour sa survie, se confrontant à la puissance des éléments tandis qu'il cherchait à travers le Lëd, un abri ou quelque chose susceptible de le protéger un temps soit peu du froid qui au fil des minutes, se faisait toujours plus mordant. Les extrémités de son corps le brulant, alors que la grêle, qui balayait tout sur son passage, lui sectionnait les chairs comme des lames invisibles et acérées. Dans sa fuite, son souffle se faisait plus lourds et plus dur à contrôler, la neige s'agrippant à ses bottes et l'obligeant à effectuer de grandes et puissantes enjambées, ne serait ce que pour se dégager de l'épaisse poudreuse recouvrant la rivière gelé et le ralentissant inéluctablement.
Sa main en protection devant son visage, les bourrasques de vent l'obligeait à plisser les yeux, ne serait que pour voir quelques mètres devant lui, tandis qu'il ne trouvait ni point de repère, ni signe des traineaux qui plus tôt l'avaient abandonné à son triste et terrible sort. Dans l'enfer du Lëd, il n'y avait rien, omis un voile opaque et blanc, s'étalant sur des kilomètres, sans aucun espoir de pouvoir y échapper.

C'est alors qu'un cri perfora la tempête, déchirant l'air et percutant les tympans du chasseur de monstre, qui sous la violente pression de l'horrible hurlement, manqua de peu de trébucher, mais résista pour continuer à courir droit devant lui. La bête ayant attaqué son traineau était proche, plus proche même qu'il n'aurait pu le croire, car déjà, une ombre se dessina derrière lui, bête énorme et aux allures de chauve souris, alors qu'elle arborait une mâchoire immense et ornée de dents tranchantes et jaunâtres, sans doute capable de sectionner un cheval en deux comme si l'animal n'aurait été qu'une brindille.
Dans un réflexe parfait, le Loup blanc se retourna alors, forçant de toutes ses forces l'action de son index figé par la glace pour qu'il puisse appuyer sur la détente de son arme à feu, tout en jetant la fiole inflammable fixé à sa ceinture, seconde action qui lui sauva par ailleurs la vie.
Car oui, si le coup de feu retentit dans la zone, la balle fendant l'air pour percuter et traverser les chairs de l'horrible monstre, la masse imposante qu'elle était ne fut nullement stoppé par pareil blessure, continuant sa charge vers Geralt, qui ne fut alors sauvé que par l'impacte de la fiole de feu qui, au contacte de l'air et de la fourrure blanchâtre et immonde de la chauve souris, s'embrasa, créant un effet de panique chez elle, son instinct de survie dépassant celui du chasseur, et l'obligeant d'un battement d'aile à s'écarter de sa proie sur le coté, mouvement qu'elle ne put pleinement contrôler car déjà emporté dans sa lancée, tandis qu'elle s'écrasa à coté de Geralt, son corps frappant celui du chasseur de monstre pour le projeté plus loin dans la neige.

Sa chute amortit par l'épaisse couche de poudre blanche, Geralt se releva alors, tandis qu'il put mieux apercevoir la chose qui cherchait désespérément à le tuer. Une bête abominable, dont les similitudes avec les Varghulfs, vampires fous et déchus, étaient ici troublantes, à quelques détails près comme la fourrure recouvrant l'entièreté de son corps, ici possible capacité d'adaptation à la rudesse du climat, là où ces cousins de la Sylvanie n'en avait pas besoin ? Hybride ou réel vampire... Le Loup blanc n'avait ici ni le temps ni l'envie de confirmer ou non sa théorie, tandis que l'horrible créature, se débattait dans tous les sens, cherchant à se rouer dans la neige pour faire disparaitre les flammes rongeant ces chairs, ces cris de souffrance parvenant même à surpasser le bruit de la tempête.
Dans son agonie, l'animal soulevait la neige, dévoilant au passage la glace sous ces pieds, celle ci se fissurant de part et d'autres sous le poids et la violence de ces mouvements. Geralt vit ici une occasion de se débarrasser de cette chose, le froid ambiant étant un danger bien plus important, et où chaque minute écoulé réduisait drastiquement ses chances de survie dans l'Oblast. Rechargeant le pistolet dont il venait d'user avec toute la dextérité dont il était encore capable, il se saisit également du deuxième fixé à son ceinturon et visa la bête en feu désormais à quelques mètres de sa position.

Les deux coups retentirent alors, mais ne trouvèrent jamais leur cible, car ici, ce n'était pas la chauve souris qu'il chercha à toucher, mais plus exactement la glace se trouvant sous ces pattes, pour qu'elle puisse se briser sous l'impacte couplé à son poids, et ainsi la faire sombrer dans les tréfonds ténébreux de la rivière.
De fait, en temps que créature volante, les chances pour qu'elle ne sache à peine nager étaient grandes, sans compter que, si elle s'était adapté aux températures glaciales de l'air, sans doute le contacte plus froid encore de l'eau saurait il avoir raison d'elle.
Ne cherchant pas à vérifier la réussite ou non de son idée, le Loup blanc, gardant ses pistolets déchargés en main, tourna alors les talons, et garda son cap dans l'espoir de trouver une solution pour échapper au Lëd.

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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Et tandis que la monstruosité ailée hurlait et se roulait en boule pour éteindre les flammes, le templier de Mórr profita de ce bref répit pour recharger l’un de ses pistolets et sortir le second de son fourreau en cuir. Il les braqua droit devant lui, non pas sur la bête en furie mais bien sous elle dans l’espoir de frapper la glace bleue assez durement pour que cette dernière ne se fende pour de bon et emporte le prédateur dans les eaux gelées de la rivière. Alors il fit feu, la poudre craqua et le double coup pétarda dans la tempête comme s’il s’agissait d’un éclair. Les balles se fichèrent dans le plancher de glace en formant deux impacts bien nets, entourés de fissures … mais l’épaisse chappe ne se brisa pas. Deux pauvres balles étaient certainement trop faibles pour disloquer une couche si épaisse de givre. Geralt allait probablement l’apprendre à ses dépens.
Jets cachés.
Sorova incante Trait de givre (+2 Mag) : 10, réussi.
Car la créature se tourna enfin vers lui, tout le poitrail noir et fumant, et l’ancien chevalier pouvait sentir son regard assoiffé de sang braqué sur sa proie à travers les bourrasques de neige et de grêlons. Elle se redressa pour pousser un mugissement bestial et s’élança vers le Loup Blanc d’un bond pataud et gauche. Visiblement mal à l’aise sur la terre ferme, ce vaste monstre ailé n’en était pas moins capable d’atteindre Geralt sans mal tant il était proche. Il le chargea, ouvrant grand sa bouche garnie de crocs tandis que la glace craquait sous lui et continuait de se fissurer à chacun de ses pas.

L’aboiement des chiens retentit à travers le blizzard et, dans les rafales sur sa gauche, le templier pouvait presque discerner une forme vague en train de glisser dans la neige, forme depuis laquelle un éclair de glace fusa avec un crépitement pour se ficher dans le flanc du monstre. Ce dernier couina mais poussa ensuite un rugissement de rage et continua sur sa lancée en s’appuyant sur les crochets au bout de ses ailes pour se propulser sur Geralt.

Malus à cause du froid toujours à -2.
-10 PV à cause du froid.
Il te reste 75 points de vie.

A la fin de l’action, le monstre te charge et est à quelques mètres de toi à peine.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] Raspotitsa

Message par Geralt »

La bête hurla à nouveau, non pas d'un cri de douleur ou de peur mais belle et bien de rage et de colère, faisant se figer sur place le Loup blanc qui stoppant sa course, vit alors en se retournant que sa tentative de briser la glace sous les pattes de la chauve souris à la fourrure blanche en usant de ses pistolets fut un lamentable échec dont les conséquences allaient être immédiates voir mortels.
L'animal dont la peau était carbonisée, avait ainsi su dompter les flammes qui quelques secondes plus tôt, lui dévorait encore les chairs. Ces dents claquèrent, le prédateur aux yeux rouges ne se détachant plus du bout de viande que représentait le chasseur de monstre et qui déjà ne lui avait causé que trop de tord. Désormais après tant de difficulté pour tuer et dévorer sa proie, nul doute que l'animal ne chercherait plus à fuir, préférant sans doute mourir que de laisser lui échapper cet humain ne lui ayant déjà que trop résisté.
Séparé de plusieurs dizaines de mètres, le blizzard redoublant d'effort et continuant de tuer le Loup blanc à petit feu, celui ci ne sentant plus les extrémités de ses membres, au point que même la simple action de fermer et rouvrir le poing était devenu quelque chose à la limite du soutenable. Les deux êtres au milieu de la tempête se jaugèrent alors, le champion de Morr sachant pertinemment que pour continuer à fuir et espérer trouver un refuge contre le froid, il se devrait d'abord de tuer l'immonde monstre qui déjà était une épine bien trop importante dans sa tentative pour rejoindre Zoïshenk.

L'animal fit craquer ces os, se mouvant de gauche à droite, étirant ces muscles, signe qu'il se tenait prêt à charger, et d'un bond puissant, s'élança en direction de Geralt, balayant la neige et fissurant la glace sous sa masse, sa gueule béante et grande ouverte tandis qu'il était certain en cet instant que rien ni personne n'aurait été en mesure de la stopper ou de lui échapper.
Le Loup blanc de son coté s'était rendu à l'évidence, la fuite n'était ici plus une option alors que la neige et froid ralentissait sa foulée et ne faisait ici que l'épuiser.

Il n'avait plus le choix...

Fixant ses deux pistolets à son ceinturon, levant sa main droite pour saisir la garde de l'épée perchée et dissimulée sous quelques bouts de tissus et alors fixé dans son dos, il dégaina la lame elfique forgé au cœur même d'Erengrad et gravée du mot elfique Elthrai en hommage à son amie Mélianor. Sortant de son fourreau, la lame chanta alors, la grêle et le vent se brisant sur celle ci, la violence des éléments eux même ne pouvant faire face au tranchant de cette épée composée d'argent et d'Ilthimar et qui sans doute n'avait nul égal tant par sa qualité que son efficacité dans le pays tout entier.
Se tenant droit face à son adversaire, immobile et entièrement concentré malgré la masse de muscle et de chair qui fondait sur lui, Geralt en cet instant fit le vide dans son esprit, oubliant le froid et l'intense douleur dont était pourtant prit l'entièreté de son corps. Son œil était fixé sur la chauve souris, son ouïe se focalisant non plus sur ce qui se trouvait dans les alentours, mais bel et bien sur son opposant, la concentration dont il fit preuve lui faisant même entendre jusqu'au battement de cœur de l'animal.
Il arma alors son bras, et alors dans un murmure difficile et silencieux, il murmura ces mots :


"N’oublie pas qui tu es, mortel. Mon serviteur. Ta volonté propre n’existe plus, tu ne vis plus que pour me servir. Tu n’es pas un héros. Tu n’es pas un homme. Tu es une arme, forgée pour pourfendre les impies et les apostats."

Ces mots prononcés par le Grand Veilleur, raisonnèrent alors en lui jusqu'au tréfond de son âme, incapable certes d'enflammer sa lame comme il avait pu le faire autrefois avec Del'ait, il sentait ici un pouvoir nouveau germer en lui... Car en cet instant, ce n'était pas le Loup blanc où même Geralt qui faisait face à l'abomination des neiges se dirigeant sur lui, c'était le champion de Morr... Et ici, en temps que bras armé du Saint Père, son bras ne pouvait échoué à toucher sa cible, car il était ici porté par le pouvoir du Dieu des morts, et animé d'une foi profonde en lui.

Nul peur, nul doute... A la fin de l'instant qui allait arriver, la bête tomberai face à lui, et sans même que la chauve souris ne le sache, leur rôle s'était en cet instant inversé... Il était le prédateur et elle la proie...

Sortant du voile blanc, un élément extérieur et qui pour autant ne vint nullement troubler la concentration du champion de Morr arriva, un éclair de glace venant de la gauche traversa la tempête pour se figer dans le flanc de la bête, qui malgré sa nouvelle blessure et un couinement ridicule, continua sa lancée contre sa cible la plus proche.
Ainsi Sorova ne l'avait pas abandonné à son sort ? Nul n'était venu le moment de se questionner ni même de se réjouir de cette nouvelle, seul comptait alors l'instant présent : Tuer ... Ou être tuer.

La chauve souris bondit alors sur lui, son hurlement raisonnant à travers l'Oblast, alors que le bras de Geralt frappa vers l'avant en direction de la tête du monstre, l'épée tranchant l'air sur son passage.

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 02 déc. 2020, 17:37, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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