[Tsvetkova] Cœur de glace II

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Katarin
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[Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par [MJ] Katarin »


Comme Tsvetkova avait pu le redouter, les trois semaines passées dans l'oblast en compagnie d'Elena Dazhiavitch Ipatiev furent tout particulièrement éprouvantes. Les premiers jours, la température était légèrement remontée, mais cela n'avait en rien signifié un une amélioration de leurs conditions de voyage : la neige s'était mise à tomber de manière ininterrompue, tant et si bien qu'au quatrième jour, les deux femmes devaient évoluer dans un paysage supportant un tapis blanc haut de plus d'un mètre. Elena déblayait un sentier grâce à sa magie, la neige s'écartant devant ses pas pour offrir un tracé large d'un petit mètre. Marchant dans ses pas, Tsvetkova pouvait progresser facilement, mais désormais le paysage qui défilait devant ses yeux n'était observable que par-dessus deux murets blancs qui s'étendaient à l'infini.

La répétitivité du paysage, qu'elle avait déjà subi péniblement au début de son voyage, s'accentua davantage encore à mesure que les jours passaient. L'infinie monotonie de l'oblast avait de quoi faire perdre la raison même aux individus les plus endurcis, donnant l'impression que chaque journée n'était qu'une vaine marche vers nulle part, que toutes les directions étaient les mêmes, qu'aucune destination ne pouvait être atteinte. Seule Elena permettait de se raccrocher à la raison : jamais elle n'hésitait, jamais elle ne doutait, progressant d'un pas sûr vers sa direction.

Les incidents ne manquèrent pas pendant ce voyage, et comme de coutume, Elena n'assista pas une seule fois son apprentie pour se défaire de toutes sortes de situations périlleuses : que ce soit pour l'aider à progresser dans la tempête ou pour se défendre d'une meute de loups affamés ayant suivi leur odeur à travers l'oblast. Le pire fut certainement cette terrible nuit, alors qu'Elena et elle s'étaient installées près d'un lac gelé, dont elles avaient percé la surface pour pouvoir pêcher. Satisfaites de leurs prises, elles avaient copieusement mangé avant de s'endormir non loin du lac, Elena ayant rassuré son apprentie sur l'absence de vodyanoï par ici. Ce qu'elle avait oublié de préciser, c'est qu'au fond du lac reposaient des dizaines d'amibes, qui avaient rampé jusqu'à la surface, attirées par la chaleur. Tsvetkova s'était faite réveiller en sursaut alors que l'un des tentacules gélatineux de l'une de ses choses s'était enroulé autour de son mollet, la brûlant atrocement à travers ses vêtements. Heureusement, elle eut le réflexe de se saisir d'une bûche enflammée dans le feu de camp pour faire reculer les amibes, qui décampèrent en direction du trou dans la glace, que Tsvetkova reboucha aussitôt à l'aide de sa magie. A peu de choses près, elle avait bien failli cette nuit-là se faire dévorer par ces abominations gélatineuses. Elena, à quelques mètres de là, était restée profondément endormie en tailleur, dans sa transe nocturne habituelle.

Pourtant, au milieu de ce calvaire sans fin, se trouvaient des îlots d'apaisement. Quand chaque minute n'est que difficulté et souffrance, la distraction même la plus basique du monde suffit à retrouver le sourire. Ainsi y eut-il des moments de calme dans la tempête, des instants où Elena faisait preuve d'humanité et partageait connaissances et pouvoirs avec son apprentie. Elle ne parlait que très peu d'elle-même, de son passé ou de sa vie, mais devenait instantanément passionnée lorsqu'il fallait parler de leur art commun. La sorcière vivait par la magie, pour la magie, et rien ne l'intéressait davantage que d'en discuter, de transmettre ses connaissances, et de montrer à Tsvetkova comment utiliser la dangereuse énergie de la Veuve vénérable pour accomplir toutes sortes de miracles. Lui rappelant l'épisode du troll, elle lui apprit comment créer un mur de glace comme celui qui lui avait permis de diviser les trois individus en deux groupes. Armée de ce sortilège, elle aurait pu non seulement gagner du temps sur son poursuivant, mais aussi, si elle apprenait ultérieurement à déformer la glace selon sa volonté, à créer un mur en forme d'arc pour se réfugier dessous et se protéger d'une éventuelle chute de grêlons géants.

Malheureusement, Elena ne se contentait jamais d'apprendre des sorts à Tsvetkova : arguant qu'il était important de s’entraîner à les utiliser dans les situations les plus difficiles pour éviter que la pression et la peur ne l'amènent à créer d'autres catastrophes, elle testa son apprentie jusqu'à l'épuisement. Pendant son voyage, la jeune femme dut créer des kilomètres de murailles, et faire pleuvoir des milliers d'épieux de glace sur des arbres morts. Et si elle avait le malheur d'échouer, de laisser l'énergie de la Veuve dévaster à nouveau son corps, l'empêchant de mener à bien les épreuves de sa tutrice, cette dernière redevenait aussi froide que son pays. Elle n'adressait alors plus le moindre mot à son apprentie, se refusant à lui apprendre quoi que ce soit. L'échec n'était pas une option avec Elena, et pour regagner ses faveurs, il fallait travailler plus dur encore : malgré la douleur, lancer encore et encore de nouveaux sorts pendant la nuit s'il le fallait. Mieux valait procéder ainsi, car Elena gérait très mal la déception : le huitième jour, elle n'imposa pas seulement à son apprentie de se dévêtir à nouveau pour progresser dans une météo qu'elle avait elle-même probablement aggravé par magie : non, elle enferma son kozhukhi et sa veste dans un permafrost totalement indestructible, faisant disparaître tout espoir de les récupérer. Sa logique était implacable : désormais et pour les deux semaines à venir, seul son art mettrait Tsvetkova à l'abri du froid. Si la fatigue l'empêchait de prolonger une seule fois son sortilège de manteau de la Veuve Vénérable, elle ne pourrait compter sur aucun subterfuge pour se protéger de l'hiver.

La magie, ou la mort.

C'est donc avec un bras toujours immobilisé, uniquement vêtue de sa chemise, son pantalon troué et ses bottes, qu'elle avait traversé l'oblast pendant les deux semaines qui avaient suivi. Au sujet de son épaule blessée, Elena avait été attentive jour après jour à l'évolution de son état, s'assurant qu'elle cicatrise correctement. Répondant à la curiosité de son apprentie, elle daigna lui apprendre quelques notions de traumatologie, lui montrant comment gérer les blessures les plus fréquentes lors de longs voyages dans l'oblast. Néanmoins, Elena n'était pas aussi bonne professeur dans ce domaine que pour l'étude de la magie : s'il était évident qu'elle disposait de solides connaissances en la matière, elle ne montrait que peu de pédagogie pour les transmettre, trahissant son ennui à parler de sujets aussi triviaux.

Après seize jours de voyage, le paysage se mit enfin à changer devant elles. Les arbres se firent de plus en plus nombreux, jusqu'à ce que peu à peu ce soit une forêt de conifères qui entourent les deux jeunes femmes : à pertes de vue alors apparaissaient des pins, des sapins, des épicéas et des mélèzes. Quelques rares animaux vinrent eux aussi apporter un peu de vie au paysage : ainsi parfois l'on pouvait voir un grand lièvre blanc plonger dans la neige à leur approche, lorsque ce n'étaient pas des caribous ou des élans qui cherchaient sous la neige quelques buissons et lichens à dévorer.

Après les arbres, ce furent les collines déchiquetées des monts Czegniks qui se mirent à apparaître ça et là, rendant la marche plus difficile à travers un relief qui montait et descendait périodiquement.
Puis enfin, après vingt jours de voyage et comme par miracle, apparut de bon matin une route devant elles. Elle n'avait pas été déblayée récemment et présentait une hauteur de neige d'une cinquantaine de centimètres, ce qui était néanmoins inférieur d'une vingtaine de centimètres à celle présent dans les chemins qu'elles avaient pris à travers la forêt. Malgré son manque d'entretien pendant la raspotitsa, c'était bien un axe de circulation pensé pour véhicules et chevaux, un chemin large de deux petits mètres qui traversait la forêt du nord-est au sud-ouest, sans qu'aucun arbre ne vienne se dresser sur son tracé, et offrant ainsi une bonne visibilité sur le lointain. Même si bien entendu, voir loin pouvait aussi signifier être vu de loin.

- Zvenilev se trouve à une demi-journée de marche vers le nord-est. Tu vas t'y rendre seule : j'ai un ami à qui j'aimerais rendre visite dans les profondeurs de la forêt, et tu ne serais pas la bienvenue. Non pas que tu le seras à Zvenilev, note bien. On se retrouve là-bas demain : tâche d'empêcher mes sœurs de te tuer à cause de ta nature d'ici là.

Sans attendre de réponse, elle quitta la route par le nord, marchant d'un pas assuré vers sa destination. Elle s'arrêta néanmoins quelques secondes lorsqu'elle fut à deux mètres de son apprentie, lâchant d'une voix calme et sans se retourner :

- Tu es forte, Tsvetkova. J'ai confiance en toi.

Et sur ces derniers mots, elle disparut dans la forêt, abandonnant son apprentie derrière elle.

Par-delà les épines des arbres, le soleil brillait dans un ciel sans nuages, quand bien même ses rayons ne permettaient pas de réchauffer quoi que ce soit dans l'hiver glacial. Sur la route enneigée, la jeune métisse se retrouvait pour la première fois toute seule.

Ton épaule est désormais guérie, tu ne portes plus de bandages et a retrouvé tous tes points de vie. Tu as perdu ta pèlerine et ton manteau pendant le voyage, tu es actuellement vetue uniquement de ta chemise, ton pantalon dont l'une des jambes est fondue et trouée au mollet, et tes bottes. Tu n'as pas non plus de gourde d'eau puisqu'elle a été perforée par ta tempête de glace : pendant ces trois semaines, c'est Elena qui a décidé quand tu avais le droit de boire dans la sienne, ou pas :mrgreen:
PS : J'ai conscience que je me suis arrêtée à un moment "calme", c'est histoire de te laisser faire le point sur la situation, avant de nous lancer sur la suite ^^

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Je craquais subitement, poussant un cri de peine empli de chagrin. Mon amie de ces derniers jours était morte devant moi, et je comprenais maintenant qu'on pouvait s'attacher à quelqu'un sans y prendre garde. Nous avions marché et vécu côte à côte pendant des journées, et l'on pouvait penser que ce n'était pas grand-chose dans toute une vie : mais seul celui qui n'a jamais connu les longues journées de la raspotitsa dirait une chose pareille.
Je me repliais dans un silence morose, me remémorant le déroulé de cette journée pour y chercher la moindre faille, la moindre petite branche à laquelle je pouvais me raccrocher qui ne fut pas pourrie par l'accablement ou le désespoir.

Avec un rictus désabusé, je jetais un œil lucide sur ma condition. Peu enviable. J'apposais mon front contre la neige froide, fermant brièvement les yeux. Je voulais oublier cette journée et tout ce qu'elle avait comporté ; malheureusement, je devais aussi l'oublier parce qu'il y avait plus urgent dont s'inquiéter.

Impossible d'enterrer qui que ce soit ici. Je poussais un soupir en me retournant vers Elena, l’implorant d’offrir une dernière demeure en permafrost à la petite renarde. Le geste me paraissait intimement approprié.
Je mis quelques instants à me relever, avec précaution ; l’intégralité de mon corps étant congestionné. C'était une question de souffrance à supporter. Il était temps de se remettre en route, nous avions déjà passées trop de temps sur ces terres enneigées.

Un deuxième soupir plus tard, je barricadais fermement mon cœur et délaissais le carnage. J'allais pleurer Eiya, je le savais : j'allais probablement engueuler la Grande Silhouette encapuchonnée et lui intimer de la prendre sous son aile, ou elle aurait affaire à moi lorsque je la verrais. Mais plus tard.
Je devais d'abord survivre.

Image
Adieu Eiya. Petite renarde partie trop tôt. :cry:
***

C'était étrange. Je ne sentais rien, je ne voyais rien, je ne touchais même rien... Et pourtant j'étais là à flotter dans ces neutres ténèbres, impassibles, qui m'observaient de leur regard aveugle et pourtant omniscient. "Que me voulez-vous ?" avais-je envie de leur hurler. "Qu'avez-vous à me surveiller ? N'avez-vous pas d'autres morts à guetter, à attendre que s'élime la dernière once de volonté ?" Oui, c'était ça... Cette noirceur-là attendait que s'étouffe en moi jusqu'à la dernière étincelle de vie, de désir. Je voulais qu'elles disparaissent. Je me mis à le souhaiter, avec une force proche de la haine. Disparaissez, ombres fantoches, disparaissez dans votre trou de désespoir. Ce n'est pas aujourd'hui que je vous appartiendrai !

Foutus cauchemars.


***

C'est en rassemblant toute ma dignité froissée que j'emboîtais le pas à Elena, laquelle se dirigeait en direction d’un amoncellement rocheux. Je me défis lentement de mon équipement, tandis qu’Elena s'était assise sur ce qui s'avérait être un banc de glace et m'attendait patiemment.

- Montre-moi simplement tes blessures.

Doucement, avec précaution - tant par méfiance et pudeur que douleur - j'entrepris de dénouer les lacets de ma pélerine, que je posai à côté de moi. C'est d'un geste agacé que je refusai l'aide qu'elle me proposa, avant de tirer sur mon manteau pour qu'il suive le même chemin. Je gardais la tête baissée, mes mèches d'ébène en bataille retombant de chaque côté de mon visage, et défis tout aussi prudemment les attaches de la chemise de lin que je portais plutôt lâche.

Tout aussi lentement que je m'étais déshabillée, Elena se livra à l'exercice de son savoir ; en palpant mon épaule, tentant d’analyser l’évolution de ma cicatrisation tandis que, gênée, je maintenais un pan de l'habit par-dessus mes seins. L'entraînement et le voyage dans l’oblast avaient contribué à me faire porter les marques de la privation, mon corps émacié porterait encore longtemps les marques de l'errance et de la faim.


- Scch...! Je plissais une paupière lorsque je sentis les doigts d’Elena appuyer un peu trop fort sur mon épaule. 'pourriez y aller doucement...
- Douillette, marmonna-t-elle en retour, s'attirant un regard mauvais de ma part.

Il ne lui fallut que quelques minutes pour remettre mon bandage en place, non sans m’avoir légèrement expliqué quelques rudiments basiques de la traumatologie. Je m'étais déjà à moitié levée, guindée, lorsqu'elle riva ses yeux aux miens en indiquant du doigt ma jambe que les amibes avaient brûlés. Avec un profond soupir, je me rassis en adoptant une expression qui n'était pas loin de la bouderie et pris d'abord le temps d'ajuster ma chemise avant de tirer sur mes braies, avec timidité.
Je n'étais pas spécialement pudibonde, du moins, je ne le pensais pas ainsi. Mais... c'était un moment particulier. Un moment où je me sentais vulnérable, d’autant plus face à ma mentor ; et pour une personne aussi adepte que moi des faux-semblants et de l'acte de donner le change, une telle intimité était dérangeante. En fait, je crispai le moindre de mes muscles lorsqu'elle tâta mon mollet violacée et mon genou. Je me sentais, de façon exagérée peut-être, comme un animal acculé qui attendait de voir si on allait le remettre en liberté ou s'il allait devoir mordre pour se la ré-approprier. Elena se contenta d'opiner pour elle-même, apparemment satisfaite de son auscultation, et emmaillota le bas de ma jambe dans une étrange attelle de linges semi-rigides fleurant bon le lys des neiges. Elena m’expliqua qu’il s'agissait d'une herbe opiniâtre que l'on trouvait souvent dans l’oblast kislévite, et nombre de guérisseurs s'en servaient pour soulager les petites douleurs dont bûcherons, maçons et autres ouvriers étaient régulièrement affligés.


- Je pense que ça ira comme ça, dziewczynka.

- Merci. Je ramassais en hâte mes affaires après avoir remonté mes braies, avec des gestes un peu agités.

***

Je repensais aux derniers jours tout en taillant, du tranchant de ma dague, la pointe épaisse de ce qui ne tarderait pas à devenir un pieu. Un long copeau retournait à la terre entre mes pieds pour chaque souvenir traversant mon esprit ; je revoyais les deux faucons entièrement composés de glace étendre leurs ailes avant de prendre leur essor dans l'infini du ciel. Fugitivement, je me demandais ce que pouvait bien être la sensation de voler...

Affranchie des lois des hommes, peut-être même de celles des dieux. Un bref sourire intérieur, plein de cynisme : nul n'échappait à l'autorité d’Ursun. Car tout, un jour ou l'autre, revenait entre ses mains... du moins fallait-il le souhaiter, car les sorts différents du trépas ne pouvaient qu'être plus funestes encore.
La vive langue d'acier que je promenais sur la fibre boisée s'immobilisa un instant tandis que je dardais mon regard amande en direction des nuages du lointain. Que nous réservait l'avenir ? Distraite, je laissais retomber mon bras et commençais à graver un motif sur ce qui, normalement, devait devenir une croix.

Baissant les yeux sur ce que mes doigts faisaient, comme doués de leur propre volonté, je m'aperçus qu'une lettre majuscule prenait lentement forme, et pas n'importe laquelle.
Un sourire candide se dessina sur mes lèvres.


***

- Tu es forte, Tsvetkova. J'ai confiance en toi.

Je lui aurais bien répondu qu’encore une fois elle disparaissait de manière impromptue, mais je me ravisai. Au moins c’était-elle souvenue d’une de mes premières phrases que je lui avais adressées. C’était déjà ça.

- Pas de folie dès que j'ai le dos tourné, hein ? soufflai-je sur un ton amusé, mais où une pointe sincère d'inquiétude se laissait deviner. Et qu’est-ce que je suis censée faire à Zvenilev en vous attendant ? Qui y est digne de confiance ?

D'un air absent, je fis signe de la tête à Elena que tout était bien compris. Sifflotant avec une gaieté forcée, je me remis en marche direction Zvenilev. En ce début de journée, le soleil peinait à réchauffer quoique ce soit. En cette période de l’année, il était toujours fortement faible, timide, et quand bien même rayonnait-il dans un ciel sans nuages, comme aujourd’hui, ce n’était que pour dispenser une chaleur chétive qui ne parvenait jamais à faire dégeler les chemins enneigés. Instinctiment je tentais de prolonger mon sortilège contre le froid, mais vêtements chauds ayant étaient abandonnés par Elena depuis bien longtemps.

Ainsi, dans cette aurore timorée, je continuais ma route, m’engageant en parallèle de l’axe principale, afin de rester aux couverts des arbres. Autour de moi, la nature s’éveillait doucement ; l’on fureta dans les buissons non loin là, un lièvre blanc terrifié s’enfuit à toute jambe, à une quarantaine de mètres de là où je me trouvais et quelques oiseaux téméraires chantonnaient allégrement. Voilà qui annonçait certainement le retour à la civilisation.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 22 juin 2020, 16:18, modifié 1 fois.
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« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Foi | Mag 11 | NA 1 | PV 65/65

« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par [MJ] Katarin »

Aux questions de son apprentie, Elena ne se retourna pas plus qu'elle ne s'arrêta. Agitant la main par dessus son épaule, elle poursuivit sa route sans formuler la moindre réponse ; pourtant, Tsvetkova aurait pu jurer qu'à l'instant où sa tutrice disparaissait derrière les arbres, il était possible d'entendre l'écho de sa voix dans l'air, répondant sobrement : "Personne".

Désormais seule, Tsvetkova choisit de non pas progresser sur la route, mais de rester sous le couvert des arbres : la neige y était plus haute, mais au moins s'assurait-elle de rester discrète. La demi-journée de voyage prévisionnelle annoncée par Elena se transforma vite en journée complète pour son apprentie : dépourvue du sortilège permettant de créer un chemin à travers l'épaisseur neigeuse, la jeune femme devait lutter à chaque pas : si parfois la neige durcie par le froid supportait son poids, trop souvent elle avait la mauvaise surprise de voir sa jambe disparaître jusqu'à mi-cuisse. Il fallait également composer avec un terrain difficile, la piste montant et descendant à plusieurs reprises quand bien même elle tentait de slalomer entre les petites collines pour éviter la dénivellation. Heureusement, le manteau de la Veuve Vénérable la protégeait efficacement du froid - elle l'avait invoqué tant et tant de fois ces dernières semaines que c'était presque devenu une routine inconsciente pour elle.

Après quelques heures, la route rejoignit le chemin d'un fleuve. Elena et elle avaient déjà traversé un ponton la veille qui passait par-delà un affluent de la Tobol : sans doutes était-ce un autre bras de ce fleuve qui s'écoulait devant elle. Malgré les températures négatives, l'eau agitée du courant restait à l'état liquide, bien que sur la berge des plaques de glace apparaissaient, dont certains morceaux se détachaient parfois pour se faire charrier par l'écoulement.

Le présent de Dazh, qui ne montrait pas le bout de ses rayons plus d'une poignée d'heures par jour en cette période hivernale, avait déjà disparu depuis bien longtemps lorsque l'apprentie sorcière arriva enfin à destination ; heureusement pour elle, la lumière de Mannslieb et des étoiles avait été assez généreuse pour percer à travers les branches des conifères. Zvenilev apparut au moment où la forêt s'arrêtait à une frontière trop nette pour être d'origine naturelle, puisque ne restaient plus que des troncs d'arbres coupés à l'horizon. Le chemin et le fleuve continuaient cependant leur route droit vers la forteresse, sur un terrain redevenu parfaitement plat sur une centaine de mètres : installée dans une clairière, l'endroit avait été aménagé pour offrir une excellente visibilité à ses défenseurs. Au-delà, les modestes collines traversées jusqu'alors disparaissaient au profit des véritables montagnes Czegniks, falaises escarpées et infranchissables en cette saison.

Les légendes concernant la cité fortifiée de Zvenilev n'avaient pas usurpé leur réputation : de gigantesques murs mêlant pierre et bois formaient une enceinte impénétrable, elle-même recouverte d'une épaisse gangue de glace montant presque jusqu'à leur sommet, comme si la nature hivernale de l'oblast avait fusionné avec la structure. De multiples silhouettes noires étaient présentes en haut des murs, dispersées entre les multiples tours de garde, distinguables à la lueur de leurs sources d'éclairage dans la nuit. Une herse en fer colossale bloquait l'accès maritime de la cité : sous cette dernière s'écoulait la Tobol. La route terrestre quant à elle passait par une robuste porte en bois à quelques mètres de la herse, gardée par deux individus de noir vêtus, debout aux côtés de leurs montures respectives.

Si Tsevtkova se pensait bien dissimulée, derrière les arbres séparant le terrain dégagé de l'orée de la forêt, c'est qu'elle sous-estimait grandement l'acuité visuelle des défenseurs de la forteresse. Elle n'avait pas eu le temps de réfléchir à son approche des lieux que déjà résonnaient au loin des cris d'alerte, suivis de près par le son grave de multiples cors. L'un des deux hommes devant la porte grimpa sur sa monture, tandis que l'autre semblait se saisir d'un long objet en bandoulière dans son dos qu'elle ne pouvait distinguer. Ils hurlaient quelque chose à son attention, mais avec la distance, Tsvetkova était bien incapable de comprendre quoi.

Quoiqu'il en soit, aucun doute possible sur le fait qu'elle n'était pas passée inaperçue... et qu'une femme tentant de rester dissimulée derrière les arbres plutôt que d'emprunter la route avait du immédiatement passer pour suspecte.

Test de camouflage de Kova (bonus de +4 car nuit) : 18. Miss chkoumoune :D - raté de 6
Test de perception des deux hommes en noir : 15 et 8. L'un des deux t'a vu !
Test de perception visuelle/auditive de Tsvetkova : 17. Mmhhh... quand ça veut pas...

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Chaque pas était douloureux ; chaque pas était une nécessité. Je marchais péniblement sur ce sentier enneigé que personne n’empruntait jamais, ou presque, et le moindre mouvement me causait mille douleurs tant ce voyage initiatique avait été éprouvant, et plus encore lorsque mon pied venait s’encastrer malencontreusement dans une racine noueuse dissimulée sous l’épaisse couche de neige. Ici, la nature avait repris ses droits sur ces vestiges de la civilisation, et les racines d’arbres tordus avaient déformé la route, déchaussant le dallage par la même occasion. De temps à autre, je me devais d’écarter ces branchages noirâtres qui, se tendant vers moi, m’évoquaient quelques mains griffues cherchant à me déchirer le visage.

Là, alors que je marchais péniblement, ressentant coup après coup l’ensemble des bleus et des ecchymoses qui me marquaient profondément la peau, quelques rayons de soleil vinrent percer la cime des arbres et caresser ma joue gauche. C’était que je me dirigeais en direction du nord, en direction de Zvelinev, l’une des plus grandes villes dans le coin, d’après les rumeurs qui circulaient sur cette mystérieuse forteresse.
Ces derniers jours avaient été si éprouvants et si intenses de surnaturel qu'à présent qu'ils semblaient enfin s'éloigner, ils emportaient tout ce qui me restait d'énergie avec eux. Vidée, soulagée, je me laissais guider par mes pas, convaincue qu’ils me porteraient aux devants de Zvelinev.

Ce ne fut pourtant que lorsque Dazh eut disparu depuis bien longtemps que mon périple toucha à son but. Au sortir de la lisière je pus contempler la ville forteresse. Une pointe de fierté teintée de méfiance se ficha dans mon cœur. Oui, on pouvait dire que je la contemplais ; c’était bien la première fois que je pouvais voir des murs d’enceintes fusionner avec une gangue de glace. La bouche ouverte à m’en décrocher la mâchoire, j’observais. Devant moi se tenait, sombre et sévère, la suprême résistance de l’homme face au Mal. Au-delà des montagnes Czegniks s’étendaient l’influence pernicieuse du Chaos, que nulle contrée ne subissait avec tant de force si ce n'était le pôle Nordique. Ma mère m’ayant toujours fait promettre de ne jamais aller plus au nord où j’y perdrais mon humanité. Zvelinev se dressait donc à l’extrême limite de la civilisation, ceci expliquant l’aura mystérieux qui entourait la ville fortifiée.

Quoi qu'il en soit, les hommes qui étaient positionnés ici étaient lourdement harnachés et m’avaient clairement remarqués. Un instant, j'éprouvais une vive joie à leur vue, me disant qu'il était si bon de voir que quelqu'un, ici dans cette contrée maudite, autre qu’Elena Dazhiavitch Ipatiev. Mais mon enthousiasme se tempéra, douché par une prudence qui reprit le dessus, alors que les gardes hurlaient un charabia dans ma direction.
Je battis des paupières, jetant un œil par-dessus mon épaule afin de voir s’ils ne me prévenaient pas d’une attaque surprise. Se faire poignarder dans le dos aurait fait mauvais genre après toutes ces galères endurées.
Fatiguée, présentant probablement une tête affreuse, je m'efforçais de prendre une bonne mine et sortis de ma cachette les bras en l’air dans un signe de non-agressivité. Fortement équipés, ils avaient l'air parés à affronter à peu près n'importe quel adversaire qui aurait voulu franchir leur invisible frontière.


- Est-ce Zvelinev l’opiekuńczy qui s’étend derrière vous, panowie ?

Ma voix et ma posture cherchaient à me faire passer pour la plus douce possible, tandis que mes dons magiques s’activaient à analyser mon environnement.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 02 juil. 2020, 08:57, modifié 2 fois.
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Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
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  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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[MJ] Katarin
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par [MJ] Katarin »

Alors qu'elle s'approchait des lourdes portes en bois permettant d'entrer à Zvenilev, Tsvetkova put observer en détail l'accueil lourdement armé qui patientait pour elle. Sur les murs, c'étaient des dizaines de longs fusils qui étaient pointés dans sa direction, n'attendant qu'un ordre pour abattre l'étrangère. En contrebas, le piéton imitait ses compagnons, tandis que le cavalier gardait l'une de ses mains posée sur la crosse d'un pistolet à sa ceinture, l'autre tenant fermement les rennes de sa monture.

Lorsqu'elle arriva à leur hauteur et à portée de voix, elle put détailler davantage les deux individus devant l'entrée de la tirsa fortifiée. Ils étaient vêtus de noir, et si leurs uniformes étaient dépareillés, ils portaient néanmoins le même médaillon doré qui pendait à leur cou. Le fusilier, qui devait avoir la trentaine, dissimulait son visage derrière une impressionnante pilosité blonde : celui-ci ne comptait pas la faire sortir du viseur de son arme une seule seconde. Le cavalier à ses côtés était bien plus âgé : son visage sec trahissait quelques rides, et ses longues moustaches blanches tombaient sur son gorgerin noir et or. Son crâne était dissimulé sous une effrayante toque noire piquée de quelques plumes de corbeau, et d'une broche dorée représentant une main squelettique. Il fixait avec un regard mauvais la jeune femme, la jaugeant de haut en bas. Ce fut lui qui répondit à sa prise de parole.

- Dobry wieczór, étrangère, prononça t-il avec une voix rocailleuse, tandis que son sourcil gauche se levait d'un air interrogatif. Vous êtes bien arrivée à Zvenilev, mais je doute grandement que quiconque puisse parvenir jusqu'ici par hasard, encore moins vêtue comme vous l'êtes. Vous n'êtes manifestement pas une czarownica - il fit un mouvement de tête en direction de son visage, signalant que ses traits ungols suffisaient à prouver ses dires - alors déclinez votre identité jeune fille, et expliquez-vous.

Son ton était dur, mais pas particulièrement menaçant : l'homme ne semblait pas vouloir l'intimider, et il paraissait bien vouloir lui laisser le bénéfice du doute sur ses intentions : il avait d'ailleurs retiré sa main de la crosse de son arme. On ne pouvait pas en dire autant des hommes sur les murs, dont les canons restaient tous orientés en direction de Tsvetkova.

Mais les armes pointées sur elle n'étaient pas la chose la plus bouleversante que les sens de la métisse percevait ici. Elena l'avait formée à détecter les courants d'énergie tellurique sous leurs pieds à partir desquelles elles extrayaient la puissance nécessaire à leurs sortilèges de givre. Maintenant qu'elle en avait acquis l'expérience, ressentir leur fougue souterraine lui était accessible si elle se concentrait suffisamment.
Cette fois-ci néanmoins, elle n'eut pas à étendre bien loin sa perception : si les flux qu'elle avait ressenti dans l'oblast étaient de timides rivières, alors Zvenilev était la confluence d'innombrables torrents. Derrière les murs et profondément dans le sol, quelque chose pulsait l'énergie dans la terre, telle une pompe titanesque contrôlant les flux et reflux d'une quantité démesurée de puissance.



Le cavalier qui t'adresse la parole :
Image
Tu te présentes pacifique, t'as des traits ungols, t'es en tenue légère au milieu de la rapotitsa, tu te cachais dans la forêt plutôt que prendre la route... au final, on a autant de bonus de bonne volonté / intimidation que de malus de "c'est quoi ce bordel" de la part des gardes :D Jet classique de CHA donc.
==> 10... allez, puisque tu as précisé que tu essaies de te faire la plus douce possible, je t'accorde le bonus de séduction qui te donne le +1 nécessaire à la réussite de ce jet : après tout la comp dit "Votre personnage dégage une combinaison de charme naturel et d'attrait physique. Il peut ainsi ajouter un bonus de +1 pour tous les tests mettant en jeu des personnes du sexe opposé", ce qui semble aller dans le sens que ton charme opère passivement, sans que tu n'aies besoin de forcément tenter activement de séduire la personne.

Jet de Sens de la magie (bonus de +4) : 9, réussi sans souci
==> Avec pareille énergie ici, tu as +2 MAG sur tous tes sorts... mais tu feras aussi des échecs critiques sur 19 et 20, car contrôler pareille puissance est bien plus dangereux. Ton corps canalise l'énergie, et doit en attirer la bonne quantité : c'est plus facile de filtrer un ruisseau que les chutes du Niagara :D
Garde bien ça en tête si tu utilises ta magie à Zvenilev.

czarownica = sorcière, au besoin.

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Je décidai de ne pas écouter la peur qui grimpait en mon for intérieur. Mais mon courage lui aussi refusa de m'écouter - parce que j'étais encore une jeune femme que la vie pouvait malmener, malgré mon passé déjà mouvementé. Au moins, ici, je n'avais pas à affronter des ténèbres que je n'avais pas connues...
En essayant de paraître calme, j’observais la courbe acerbe des traits du cavalier et la raideur de sa posture. Cet homme était semblable à l'armée de métier de Kislev ; une sorte de cimeterre de chair, violent et discret, forgé par le devoir. Je me fis cette réflexion empreinte de fierté et d'irritation, selon laquelle nous autres Kislévites étions les plus proches des terres souillées du Nord, les plus proches du murmure susurrant du Chaos, et pourtant, étions ceux qui résistaient le mieux à ses rets impies.


- Doucement, dowódca ! protestai-je d'une voix peu amène. Je n'ai pas combattu les êtres maudits de l’oblast jusqu'ici pour qu'on me condamne à y retourner. Je comprends vos doutes légitimes mais je ne suis pas votre ennemie.

Le destin pouvait me sourire, juste derrière ces gardes qui levaient leurs fusils dans ma direction. La vérité était mon seul laisser-passer, malheureusement peu étaient aptes à en apprécier la validité. La vérité... et l'audace. Mais l'audace était cette lame à double tranchant qu'il fallait manier avec intelligence et parfois avec chance si l'on ne voulait pas s'y blesser.

- Oserai-je prononcer le saint nom d’Ursun si j'étais issue du zza ? En votre âme et conscience, et selon les préceptes salvateurs de la Tsarine Katarin qui veille sur les fils et les filles de l'ours, vous ne pouvez pas accomplir votre devoir en me refusant l'accès à la protection de Zvelinev.

Je ne pouvais pas donner une tonalité aimable à mes paroles ; il y avait trop de révolte dans mon cœur. Je parlais, légèrement enflammée, énonçant chaque parole en n'ayant qu'un pas à faire pour qu'elles ne deviennent indignées - et qu'un pas à faire pour mourir, probablement.
Comme ce pas était ardu à faire...


- Votre zèle est louable et j'en ferai part à qui de droit, mais votre devoir à présent vous commande de baisser vos fusils et de me laisser regagner la sécurité de la forteresse ! Les abominations qui rôdent m’ont déjà arrachées tant de choses...

Nulle tromperie dans mes propos. Evidemment, à y bien réfléchir, et selon mes propres exigeants préceptes de moralité, j'étais ici dans le pieux mensonge. Mais il s'agissait là d'une réflexion poussée à l'extrémisme.
Sans valeur.


- Je vous assure, lançai-je plus doucement, qu'il y a déjà bien assez de monstres là-bas - j'indiquais du doigt l'enfer que je quittais - pour répandre au sol l'innocence. Ne les imitez pas et offrez-moi ce chemin que vous gardez du mal.

Une ombre passa sur mon visage candide, et je ne pipai mot, attendant le verdict du serviteur ducal.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 21 juil. 2020, 16:12, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 18
« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
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« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
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[MJ] Katarin
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par [MJ] Katarin »

Le gospodar juché sur sa monture regardait de haut la jeune métisse, levant sa main pour caresser sa moustache entre son pouce et son index. Les sourcils froncés, il prit une longue respiration, exhalant un nuage de vapeur, avant de lui répondre de sa voix grave.

- Ecoute moi bien, smarkata : tu te présentes devant Zvenilev sans dire qui tu es, d'où tu viens, pourquoi tu es ici, et sans fournir d'explication sur ta tenue débraillée. Si citer le Père-Ours était un gage de confiance suffisant, voilà qui faciliterait grandement l'interrogatoire des éléments séditieux à l'autorité de notre bienveillante Tsarine : malheureusement pour nous, ce n'est pas le cas.

Ses propos, associés à son uniforme noir, son médaillon doré, et la réputation de Zvenilev, ne permettaient plus d'avoir le moindre doute sur l'identité du cavalier, et sans doutes sur celle du fusilier à ses côtés : il s'agissait de tchékistes, membres de la police secrète de la tsarine. Si aucun n'était jamais venu dans le village natal de Tsvetkova, les rumeurs à leur sujet n'avaient pas épargné sa tirsa : il était dit qu'ils avaient l'autorisation de Katarin pour faire disparaître qui ils désiraient, sans avoir à fournir la moindre justification. Ils ne faisaient pas qu'appliquer la loi de la tsarine : ils étaient la loi.
Aussi, de par leur relative rareté à travers le pays, il était plutôt surprenant d'en voir un tenir le simple rôle de guetteur à l'entrée d'une forteresse : on les imaginait plus aisément en train de parcourir le pays pour enquêter sur quelque danger, que de faire le pied de grue dans la neige au milieu de nulle part.

- Donc tu vas sagement te présenter ou faire demi-tour, parce qu'en l'état ton seul moyen d'entrer sans ma permission, ce sera avec les pieds devant. Mon devoir, c'est de protéger l'intérieur de ce qu'il y a à l'extérieur, et pas l'extérieur de lui-même : Zvenilev n'est pas une terre d'accueil pour les enfants perdus. C'est une forteresse dont l'entrée est réservée à ceux disposant de l'autorisation de la tsarine, et je doute que tu en fasses partie.


Pas de jet de CHA ici : même sur une réussite, le monsieur a un travail qu'il ne bâclera pas sur les seuls arguments que tu as donné :D
Jet d'INT : 8, réussi

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Le connard se tenant devant moi trouva le culot de conclure sa diatribe sur un : « Zvenilev n'est pas une terre d'accueil pour les enfants perdus », et je lui aurais volontiers fait avaler une bouteille de plomb fondu pour ces paroles... Je grinçais des dents à m'en faire mal, mais il y avait plus important pour l'heure que laisser libre cours à tous les imaginaires scénarios de torture au cours desquels je mettrais le soldat au supplice. Je me devais d’entrer dans la forteresse rapidement.

L'idée qui germait dans les méandres de mes pensées était folle, il n'y avait pas d'autre mot... mais elle était également d'une incroyable témérité.
Peut-être était-ce dû à mes nerfs survoltés, mais ce brin de démence en mon for intérieur commençait à me plaire. Deux émotions bien contradictoires se heurtaient en moi, imagées avec violence. D'une part, mon esprit froid et analytique me jetait en pleine figure l’image des soldats braquant leurs fusils dans ma direction... et d'autre part, je riais intérieurement de la détermination presque grotesque qui me tenaillait, une détermination qui n'était pas sans laisser croire que je devais réussir ou périr.

Pendant une seconde, la peur me fouailla le ventre. Il n'y a rien d'agréable à se tenir entre une étendue désertique et un contingent d'armes pointées vers vous, et je n'avais rien d'une guerrière dans l'âme... Mais comme tout animal, je montrais les dents une fois acculée. La frayeur qui glaçait mes veines se mit bientôt à y charrier une lucidité nouvelle, précipitée.
Un rictus de colère pure étira mes lèvres.


- Żołnierz…

J'avais craché ce mot comme une gorgée amère d'hydromel frelaté. Les yeux en amande que je rivais à ceux du type qui m’avait apostrophée auraient pu être les clous de son cercueil. Dans le même temps, je fis appel à la Veuve Vénérable pour créer un mur de glace sous les bottes du fusilier à pieds, comme me l’avait appris Elena.

- Je suis la czarownica Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, et je n'ai pas arpenté les routes pour venir discuter avec un garde aveugle qui a l'audace de penser qu'il bénéficie du statut de sa maîtresse, grondai-je. Maîtresse qui serait fort heureuse d’apprendre que vous empêchez une de ses sorcières d’accéder à Zvelinev.

J'avais mêlé la réprimande et l’injure, énonçant les choses telles qu'elles étaient : rien de plus, et rien de moins. C'était à peine si le mépris n'était pas venu claquer dans ma voix, comme la lanière d'un fouet.

- A présent krowa, alors que le second se retrouvait perché sur un imposant mur de quatre mètres de hauts entièrement constitué de glace, si l'un de vous avait l'amabilité de m’ouvrir les portes, je lui en serai profondément reconnaissante.

Exsudant autant de glace que je me sentais gelée, je fixais lourdement les gardes en attendant qu'ils accomplissent leur devoir - qui, pour l'instant, consistait surtout à ne pas me gêner dans le mien.

Jet de MAG effectué par Katarin (+2 pour hiver kislevite, +2 pour proximité de Zvelinev, -2 pour sort moyen) : 4, réussite pour Mur de glace
+2 xpms !
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 21 juil. 2020, 16:12, modifié 1 fois.
Raison : 6 xps / Total d'xp : 24
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Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par [MJ] Katarin »

Dire que la démonstration de puissance de Tsvetkova fit son petit effet aurait été un bel euphémisme. Le fusilier hurla de terreur alors que le sol sous ses pieds décollait à toute vitesse vers les cieux : par réflexe, il lâcha immédiatement son arme pour s'agripper à la paroi de glace sous ses pieds, dans l'espoir de ne pas chuter de sa nouvelle hauteur. Le cavalier quant à lui ouvrit des yeux ronds comme des culs de bouteille, et sa bouche s'entrouvrit comme pour tenter d'exprimer des mots qui refusèrent de venir. Alors que Tsvetkova exposait ses réprimandes, il observait alternativement la jeune métisse puis le mur de glace, comme s'il refusait de croire au lien logique entre la jeune femme et son sortilège.

Réussissant finalement à accepter qu'elle était bel et bien l'instigatrice du sortilège, et donc qu'elle faisait partie des sorcières de glace, il se dressa bien droit sur sa monture, et mit son poing sur son cœur tandis qu'il baissait la tête en signe de respect.

- Veuillez accepter mes excuses, madame, prononça t-il d'un ton grave et ferme.

Après quelques secondes de silence destinées à marquer son repentir, que son compagnon quatre mètres plus haut n'osa pas perturber, il se tourna vers la haute muraille derrière lui, et hurla :

- Dowódca ! Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev désire entrer à Zvenilev, cria t-il comme si l'évocation de ce nom faisait soudainement sens. Faites ouvrir les portes !

Un court moment de silence, avant que n'apparaisse du haut des remparts, entre des soldats désormais hésitants sur la conduite à tenir, un homme à la stature noble. Les cheveux grisonnants et la barbe courte, le front dégarni, il affichait une cinquantaine d'années. Par dessus son manteau noir bardé de brandebourgs, il portait une pelisse jaune qui volait au vent derrière lui. Si à cette distance, de nuit, Tsvetkova ne pouvait distinguer les traits de son visage, elle devinait pourtant que derrière son visage autoritaire, un sourire en coin plissait la commissure de ses lèvres pour trahir l'amusement palpable dans sa voix :

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- Et bien alors Kvetlai, on se comporte en bachór devant une czarownica ? Ça ne sert à rien d'être notre meilleur épéiste si tu finis dans un bloc de glace pour décorer notre porte, ha ! Mais dites-moi dziewczyna, aucun message ne nous est parvenu pour nous prévenir de l'arrivée d'une druzhina Aznabaev, et j'ai comme l'impression que vous n'avez pas d'autorisation sur vous... néanmoins j'admets que pour avoir su faire taire et baisser les yeux à notre droyaska Rybkin, vous avez toute ma curiosité et mon désir d'apprendre à vous connaitre. Vous avez entendu Kvetlai vous autres, ouvrez-les portes à notre invitée !

Tandis que le militaire disparaissait derrière ses murs, derrière les lourdes portes Tsvetkova put entendre le bruit d'une énorme poutre qu'on faisait coulisser contre le bois. Peu de temps après, l'un des deux battants s'ouvrit en grand, lui ouvrant le chemin vers l'intérieur de la tirsa de Zvenilev. Passant entre son mur de glace et un cavalier toujours le poing sur le cœur et les yeux vers le bas, elle put pénétrer la cité.

Contrairement à ce que les immenses fortifications la défendant semblaient suggérer, Zvenilev n'était pas un fort militaire à proprement parler. Il y avait derrière ses murs un véritable village, constellé de maisons en bois bardées de décorations de pignon. Les plus petites étaient entièrement constituées de rondins, mais les plus grandes disposaient de solides fondations en pierre. Le zal en particulier, visible au bout de l'allée principale qui courait des portes de la ville jusqu'à lui, impressionnait avec ses grandes palissades de pieux acérés, ses deux étages en bois de pin massif, et son grand dôme surmonté d'un massif bulbe doré, dans lequel les lumières des lanternes et des braseros se reflétaient. Au nord, la Tobol s'élargissait à travers le village pour permettre à quelques bateaux de petite taille de s'amarrer à un simulacre de port, tandis que le passage de l'eau se faisait via une écluse construite sous un énorme édifice en bois ressemblant à une caserne.

S'il faisait nuit, la vie n'avait pas encore déserté les prospekts : ici un forgeron s'échinait toujours à la tâche devant son fourneau, là un groupe d'enfants discutait avec des airs de comploteurs, devant chez elle une femme déblayait la neige avec une pelle, et là deux maçons transportaient un rondin de bois pour aller renforcer une cloison abîmée. Néanmoins, l'ambiance différait fortement de ce qu'avait pu connaitre Tsvetkova dans sa tirsa natale : outre l'absence totale de campements ungols à l'extérieur de la ville, l'intérieur semblait particulièrement policé et militarisé. Des hommes en manteaux et chapkas noirs étaient présents aussi bien sur les murailles et les tours de guet que dans chaque prospekt, lanterne en main, pistolet et épée au fourreau. Les habitants eux-mêmes, hommes comme femmes, semblaient tous particulièrement robustes et présentaient à al ceinture plusieurs armes, comme si un portail vers les désolations pouvait s'ouvrir à tout moment au milieu de la ville.

Des murs de la ville descendirent l'homme ayant ordonné l'ouverture des portes, ainsi qu'une femme dont l'apparence et l'aura étaient trop caractéristique pour ne pas la définir comme une sorcière de glace : Vêtue d'un manteau de fourrure de loup gris recouvert de neige solidifiée, elle avait les yeux d'un bleu trop clair pour être naturels. Sa peau était aussi pâle que celle d'Elena, ses cheveux aussi blancs, mais elle paraissait peut-être un peu plus jeune et moins impressionnante : plus petite, ses traits étaient aussi plus doux, plus chaleureux, plus humains

Image
- Salutations, Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, sorcière de glace au sang chaud. Je suis le commandant Dmirov Verepaev, et voici Nadyezhda Mishkavnuka Ekomov, vierge de glace au servie de notre atamanka, Ivana Dazhiavitch Ipatiev. Nous vous souhaitons la bienvenue à Zvenilev. Maintenant que vous voici bien à l'abri non plus devant mais derrière nos murs, pensez-vous que Nadyezhda et moi-même sommes "assez nobles" pour entendre les raisons de votre venue ? Car entendons-nous bien : s'il aurait été inconvenant de m'adresser à vous du haut de mes remparts, il est hors de question que je vous laisse déambuler dans ma tirsa sans un minimum d'explications de votre part. Encore moins vous organiser quelqu'audience avec l'atamanka si c'est cela que vous désiriez - car je suppose que vous n'êtes pas venue à Zvenilev pour la seule réputation de notre sens de l'hospitalité n'est-ce pas ?

Il jeta un regard complice à la vierge de glace, qui lui répondit avec un sourire malicieux : si Tsvetkova avait intimidé les gardes de l'entrée à l'aide de sa magie, ces deux-là semblaient d'être d'une trempe bien plus difficile à faire ployer. De toutes manières, la jeune femme était totalement cernée : toute la ville l'observait, des fusiliers sur les murs aux patrouilleurs dans les rues avec leurs chiens, jusqu'aux citadins, adultes comme enfants, devant leurs maisons ou sur leurs balcons.

Deux visuels de Zvenilev, pour se donner une idée générale des lieux - attention les illustrations ne sont pas à considérer comme scrupuleusement respectueuses de mes descriptions, le texte passe avant l'image !
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Jet d'intimidation : 1.
Wow. OK madame.

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Tsvetkova Aznabaev
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Re: [Tsvetkova] Cœur de glace II

Message par Tsvetkova Aznabaev »

Pfuah. Le temps que j'ai mis. Désolée. o-o
Je fronçais presque imperceptiblement les sourcils au beuglement du gospodar. Mais enfin, on ne pouvait pas attendre d'un homme tel que lui qu'il fasse preuve d'une digne retenue après cette épreuve, supposais-je... Après tout, il avait accompli son devoir, et Kislev ne demandait jamais à ses enfants qu'à ce qu'ils se montrent assez fort pour lui survivre. Il avait fait de son mieux devant la nouvelle venue. Au moins avait-il eu l’intelligence de retenir mon nom.

- Une deuxième czarownica devrait bientôt se présenter à vous. Ne faites pas la même bêtise qu’avec moi, et sûrement qu’elle fera descendre votre ami

Les épais gonds de métal de l’imposante porte grincèrent quelques instants plus tard, et les battants pivotèrent dans un joli ensemble. Je fis quelques pas en avant. Puis me stoppais au dernier moment. Les épais murs étaient toujours aussi menaçants et inhospitaliers. Je me fis la réflexion naïve que le lieu était imprenable, du moins à mes yeux ignorants des subtilités de la guerre. J'étais peut-être l'individu le moins soldat à des kilomètres à la ronde, et pour être honnête, ce n'était pas là ma vocation. Lorsque je me jugeais fin prête, je pris encore le temps d'inspirer un grand coup.

Un sourire de dérision affleura sur mes lèvres lorsque j’entrais dans Zvelinev me faufilant entre mon mur de glace et le cavalier. L’épéiste trouverait bien un moyen de descendre par lui-même, dans le pire des cas Elena pourrait l’y aider à son arrivée. Celle-ci pourrait au moins contempler de ses yeux que sa protégée se débrouillait bien d’elle-même.
Il est amusant, froidement amusant, de constater à quel point on peut se surprendre à prendre du plaisir à ce genre de choses.

Zvelinev était sûrement la plus grande ville que je n’eus jamais vue. Des maisons s’entassaient les unes auprès des autres, certaines en bois, d’autre en pierre, quand il ne s’agissait pas d’un mélange entre les deux. Des colombages et des toits de chaume, parfois même, rarement, en tuiles, emplissaient l’espace. Bon nombre de personnes, en cette soirée fort avancée, se regroupaient, parcouraient les prospekts, bavardaient allégrement, se retrouvaient près du zal. Il y avait presque de tout, des paysans, des travailleurs, des femmes, des enfants, des gardes –beaucoup de soldats, à vrai dire-, mais pas de nobles, semblait-il, encore que, eu égard à la vêture de certains, il était malaisé d’identifier leur classe sociale.

Le vent s’était fait plus fort, depuis que la nuit était tombée, et, dans la rue, des feuilles mortes tourbillonnaient en permanence, s’accrochant de temps à autre à mes mèches de cheveux. Je fus sortie de ma contemplation par l’arrivée de ceux qui se présentèrent comme le commandant Dmirov Verepaev – que j’avais déjà aperçue sur les murailles – et la vierge de glace Nadyezhda Mishkavnuka Ekomov. Neutre, je m'absorbais dans ses propos sans rien laisser transparaître de ce que j'éprouvais. Autant la stature de l’homme confirmait sa formation militaire, autant je me surpris à me perdre quelques instants sur la jeune femme. L’on ne pouvait qu’agréer au fait qu’elle possédait une grâce certaine, ainsi qu’un très beau visage, jeune et chaleureux, où brillaient deux magnifiques yeux bleus encadrés de longs cheveux blancs. La fourrure était élégante, chique, se démarquant de bien loin de tout ce que j’avais pu voir dans ma vie ; avant ma rencontre avec Elena, bien entendu.


- Il y a sûrement moyen de discuter de tout ça au chaud, derrière un verre de lait de chèvre ? Grand sourire enfantin.

Estimant toutefois que la situation n’était pas à la franche rigolade, je ne tardais pas à satisfaire la demande du commandant, après avoir incliné la tête devant l’homme et la femme en signe de respect.


- Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, uczeń de la czarownica Elena Dazhiavitch Ipatiev, enchantée. Cela fait dorénavant plusieurs jours que nous effectuons ma tułaczki dans l’oblast. J’y ai affronté le froid, la faim, la fatigue, un vodianoi et j’y ai vaincu un… un troll. Son faciès comptera parmi les moins ragoûtants de mes souvenirs, juste après la tambouille de ma mère. Je plaisantais encore, par habitude ou réflexe face au chagrin, mais le ton n'y était pas. Cette badinerie était le déguisement que je jetais sur le sang de mes blessures : celles de mon cœur déchiré. J’ai été... éprouvée aux plus profonds de mes retranchements. Et j’en suis rescapée.
Elena Dazhiavitch Ipatiev m’a ordonné de l’attendre ici, à Zvelinev. Et m’y voilà. Je n’ai donc aucune envie de demander audience auprès de l’atamanka, vu que je ne saurais absolument pas quoi lui dire. En revanche je vous serais reconnaissante si vous pouviez m’orienter vers la taverne la plus chaleureuse de la tirsa où je pourrais y attendre ma metresa.


J'évacuais ma peine au fil des mots, la remisant dans un obscur placard de mon esprit : il serait temps de faire mon deuil plus tard. Du même coup, mon naturel sarcastique revenait au-devant de la scène. J'attendis des réponses, tout en jetant des coups d’œil furtifs à Nadyezhda.
Modifié en dernier par [MJ] Katarin le 14 sept. 2020, 15:50, modifié 1 fois.
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« C'est la lutte qui doit provoquer ta colère, et non ta colère provoquer ta lutte. »
Tsvetkova Viktoriadoch Aznabaev, Apprentie Sorcière de Glace
Profil: For 8 | End 8 | Hab 8 | Cha 9 | Int 9 | Ini 9 | Att 8 | Par 8 | Tir 8 | Foi | Mag 11 | NA 1 | PV 65/65

« Réfléchis clairement, considère tes armes, et prie sincèrement tes dieux.
Alors rien ne devrait pouvoir t'empêcher de survivre. »
Compétences :
  • ¤ Sens de la Magie
    ¤ Incantation – Magie de Glace
    ¤ Alphabétisation
    ¤ Langue hermétique – Magikane
    ¤ Survie en milieu hostile
    ¤ Séduction
    ¤ Traumatologie
Grimoire :
  • Sorts mineurs :
    ¤ Froid : Permet de refroidir la température ambiante jusqu'à un minimum de -20 degrés. Portée 24 mètres de rayon. Durée 10 minutes.
    ¤ Gèle-fourreau : L'ouverture du contenant visé nécessite désormais un test de FOR-2 réussi. Portée 12 mètres. Durée 10 minutes.
    ¤ Manteau de la Veuve Vénérable : La cible est immunisée à tous les effets du froid. Soi-même ou au contact. Durée 1 heure.
  • Sorts moyens :
    ¤ Guérison des plaies : Rend 1D10 PVs à la cible. Soi-même ou au contact.
    ¤ Traits de givre : Projette deux morceaux de glace, chaque épieu infligeant 15+1D10 dégâts à la cible et possède l’attribut perforant (2). Portée 48 mètres.
    ¤ Mur de glace : Invocation d’un mur de glace pouvant atteindre 4 mètres de haut et 10 mètres de large. Possède 10 END et 100 PVs. Portée 10 mètres. Durée 1 jour.

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