[Geralt] La traque du Loup Blanc

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Geralt se retrouva dans un long couloir éclairé de torches. Depuis l’alcôve, le corbeau croassa et s’élança pour se percher sur l’épaule de celui qu’il ne quittait désormais plus tandis que ce dernier, les sens engourdis par l’atmosphère pesante du temple, mit un pied devant l’autre sans trop savoir où il allait.

Le Loup Blanc eut le sentiment de marcher pendant des heures, des jours peut-être. Ce couloir semblait interminable, percé de portes de chaque côté. Parfois il effectuait un virage, ou montait ou descendait des volées de marches. Mais ce long tunnel de pierre noire et froide semblait ne jamais s’arrêter. Il n’y avait que le bruit de ses pas qui résonnait contre les arches, et parfois le froissement d’une aile lorsque le volatile s’élançait pour aller explorer un peu devant, ou au contraire repartait en arrière pour ne revenir que quelques instants plus tard. Geralt marcha pendant une éternité, perdant tout sens de l’orientation. Impossible de déterminer l’Est de l’Ouest, plus difficile encore, lorsqu’il s’arrêtait pour se retourner dans un sens et dans l’autre, de quel côté il venait et vers où il allait, alors même qu’il avançait semble-t-il dans le même couloir depuis qu’il avait quitté sa chambre.

Et tout d’un coup, sans qu’il puisse expliquer de quelle manière, il se retrouva face au porche d’une grande église. Le tympan en marbre noir était sculpté de bas-reliefs macabres, de squelettes qui dansaient une folle farandole au pied d’une grande figure encapuchonnée tenant dans une main une faux et dans l’autre un sablier. Sous cet imposant portique et entre deux colonnes torsadées, la porte était ouverte sur une longue nef plongée dans l’obscurité. Seules quelques bougies éclairaient l’endroit, lui donnant un air lugubre. Derrière l’autel du fond se dressait une grande statue de Mórr haute de plusieurs mètres et un vitrail en rosace, loin là-haut, jetait sur le tout une ambiance sinistre.



Image

Au niveau de l’autel, un prêtre en robe noire récitait des psaumes d’une voix lente, un gros grimoire ouvert sur son pupitre en pierre. Une capuche rabattue empêchait de discerner ses traits et des os étaient tissés au fil d’argent sur sa robe, de telle sorte qu’il ressemblait lui-même à un squelette sorti de la tombe. De sa main libre, il faisait se balancer un gros encensoir composé d’un crâne pendu au bout d’une chaîne et par les orbites duquel montaient des volutes de fumée à l’odeur âcre. Sur les bancs face à lui, environ une quarantaine de fidèles étaient agenouillés et priaient, psalmodiant en cœur. Aux premiers rangs se trouvaient les moines du temple et Geralt reconnu, de loin, le circateur Johannes et l’infirmier Iriev. Quelqu’un, caché à la vue du Loup Blanc par les grandes arches de l’église, fit sonner une cloche

Un froissement d’armure métallique annonça l’approche du Frère-Vicaire Tiberius. Le templier s’arrêta à son niveau et s’appuya contre l’un des piliers torsadés de l’entrée en croisant les bras sur sa cuirasse. Il observait la cérémonie, plissant le seul œil qu’il lui restait.


- « Tu es en retard pour la messe, Loup Blanc. » murmura-t-il pour ne pas déranger les ouailles du temple tout en gardant ses propos confidentiels. « Notre Père, dans son infinie mansuétude, semble t’avoir pardonné les pires des péchés. Dès lors, n’ai crainte : je suis certain qu’il ferma les yeux sur ce manque de ponctualité. »

Tiberius ne se dérida pas, difficile de savoir s’il plaisantait ou s’il jugeait réellement Geralt. La tête de ce dernier continuait de lui tourner, comme si l’odeur lourde de l’encens ne faisait qu’embrouiller plus encore son esprit. Était-il encore endormi ? Le Frère-Vicaire se décolla du pillier et fit un signe bref de sa main gantée, intimant au Loup Blanc de le suivre. Ils s’éloignèrent ainsi ainsi du service en cours pour repartir dans le couloir par lequel Geralt était arrivé. Mais à la grande surprise de ce dernier, ils débouchèrent immédiatement sur un cloître carré entouré d’un couloir à colonnades. Impossible de manquer un tel endroit, et pourtant c’était le seul passage possible pour aller ou sortir de l’église. Tiberius entra dans ce jardin infertile où même les ronciers peinaient à s’enfoncer dans le sol gelé. Au centre de triste square, une fontaine surmontée d’une statue à l’image d’un grand freux prenant son envol et tenant entre ses serres un long parchemin sculpté dans la pierre qui descendait jusqu’au sol. Bien sûr l’eau ne coulait plus depuis longtemps et une mince couche de neige recouvrait le fond de la fontaine et ses robinets tandis qu’au-dessus d’Erengrand s’amassaient de lourds nuages. Le templier resta là, les mains dans le dos.

- « Pour des raisons que j’ignore, Mórr vous a choisi. » dit-il en jetant un coup d’œil au corbeau perché sur l’épaule de Geralt. Parlait-il seulement à ce dernier ? « Mais ce mystère ne me trouble pas : les voies du Grand Veilleur sont impénétrables. En revanche, les nouvelles que vous avez apportées avec vous sont celles qui m’alarmes le plus. » continua-t-il d’un ton tranchant en se tournant vers le Loup Blanc. « Si Massimo et l’Ordre de la Couvée du Corbeau était sur les traces de ces individus, c’est qu’ils représentent un danger particulier. Vous devez poursuivre cette traque, les trouver et les détruire. Tel est le souhait de Notre Père. » Il hocha la tête avec conviction, les coins de la bouche tirés vers le bas. « Donne-moi toutes les informations que tu as à leur sujet. Un nom, une image, n’importe quoi qui puisse indiquer où tes cibles se trouvent en ce moment. Nous devrons ensuite réfléchir aux manières dont nous pouvons remonter cette piste. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Il déambula dans ce long couloir pendant un long moment, marchant là où le portait ses pas, tandis qu'il avait la fâcheuse et étrange impression de tourner en rond, comme si il était en ce moment piégé dans une boucle sans fin d'où le seul moyen de s'extirper était d'en percer le secret. Des frissonnements venaient de temps à autre lui caresser la peau, alors que le silence mortuaire de ce lieu était ici son seul compagnon, celui ci simplement perturbé par les battements d'ailes du corbeau continuant de siéger lugubrement sur son épaule, tout du moins quand il ne se décidait pas à quitter son perchoir pour reconnaître le couloir plus en avant.
Ici, en ce lieu saint, ses sens étaient troublés, sa vision flou alors que son ouïe lui jouait également des tours, les sons qu'il parvenait difficilement à percevoir étant comme assourdi. Son odorat ne captait que le froid alors qu'il lui arrivait de poser sa main sur les murs de pierre du sinistre couloir, dans le simple but de vérifier si ils étaient aussi gelés qu'au moment de son arrivée dans le temple. Tout ceci était il réel ? Ou bien était il toujours enfermé dans cette chambre ? Plongé dans un nouveau songe dont il ne parvenait pas à s'extirper ? Il fut incapable de l'affirmer ou non.
Montant, descendant, prenant à gauche puis à droite... A chaque fois le même couloir, plongé dans l'obscurité alors qu'il suivait les torches comme si elles étaient des phares destinés à guider les âmes perdus vers la terre promise. Incapable de saisir pleinement le pouvoir qui semblait habiter ce temple, Geralt jura que la distance qu'il venait de marcher, ne correspondait nullement aux dimensions du temple au moment où il avait posé les yeux dessus à son arrivée à Erengrad... Comment pareil chose était possible ? Il n'en savait rien... Sa théorie était elle folle ? Peut être mais après tout... Comment ne pas croire alors que son âme elle même avait été extirpé du Val gris, ce lieu lugubre dont on disait qu'aucun mortel ne pouvait revenir. Avec le Grand Veilleur... Mieux valait simplement croire plutôt que de chercher à comprendre.

Ignorant comment, il se retrouva alors devant le porche d'une grande église, celle ci aux allures sobres et lugubres, rendaient hommage au Saint père, dans la plus pur des traditions du culte, les différentes représentations du Saint Père faisant toute ici référence à la mort ou à l'Outre-monde.
Ici était en train de se jouer un spectacle auquel le Loup Blanc n'avait plus participé depuis des années : Une messe... Arbitré par un prêtre de Morr encapuchonné tandis que son accoutrement de cérémonie lui donnait des airs squelettiques, comme si le serviteur de la mort elle même était venu ici présider cet hommage destiné au Grand Veilleur, alors que dans l'église, les moines priaient pour capter l'attention du Dieu qu'ils servaient.
Si il fut incapable de les compter avec exactitude, le chasseur de monstre voyait bien ici une quarantaine de fidèles, un chiffre qui lui sembla surréaliste sur le moment, tant le temple lui avait paru sans vie depuis qu'il en avait foulé le sol.
Plutôt que le froid, s'était désormais des fumées à l'odeur âcre et provenant de l'encensoir du prêtre de Morr qui venaient s'engouffrer dans les narines du choisi de Morr, ne faisant que renforcer cet effet d'ivresse qui s'était emparé de lui dès son réveil.
Foulant enfin le porche non sans recouvrir son visage de sa main faible pour laisser glisser ses doigts le long de son masque, saluant ainsi le Dieu des Morts comme le lui avait enseigné le culte du temps où il était encore un chevalier corbeau, il ne fallu guère longtemps pour que le frère-Vicaire Tiberius ne vienne à sa rencontre, semblant ici totalement s'affranchir des règles de politesse consistant à se saluer lorsque l'on revoyait un homme qu'on avait laissé moisir dans un lit trois jours durant, pour finalement lui reprocher son manque de ponctualité quand à son arrivée tardive à l'office se jouant sous leur yeux.
Véritable critique ou simple ironie ? Comme le Frère-Questeur Giovanni, il était difficile de percevoir le fond de la pensée des fidèles de Morr. Aussi le Loup blanc ne souleva nullement la remarque, ne préférant pas perturber la messe alors qu'il l'a suivait avec un profond respect.
Tiberius semblant désireux de s'entretenir, avec lui, le fait que Geralt ait eu l'autorisation de sortir de sa chambre ayant servi à sa convalescence devant être l'une de ces décisions, les deux hommes quittèrent l'église pour fouler à nouveau le porche de celle ci, Geralt s'attendant à parcourir à nouveau le sombre et triste couloir qu'il avait emprunté plus tôt... Quel surprise cela fut de tomber sur un cloître carré entouré d’un couloir à colonnades, impossible à rater et pourtant seul passage possible pour aller et sortir de l'église.


"Mais comment..." Geralt pivota la tête dans tous les sens, incapable de reconnaître le passage qu'il avait emprunté plus tôt. Était il simplement en train de délirer ? Ou bien un pouvoir destiné à protéger le temple était il à l'œuvre ici ? En tout cas, une chose était sûre, il était certain que Geralt n'avait aucune possibilité pour quitter le temple, tout du moins sans l'escorte d'un des cultistes morrien vivant ici. Quel idée terrifiante de se voir déambuler pour l'éternité dans ces sombres couloirs... Était là le châtiment réservé à ceux ayant peu de foi en Morr ?

Ils arrivèrent donc dans un petit jardin infertile, où siégeait en son centre une fontaine dont le fond était enneigé et les robinets complétement gelés, celle ci étant aussi surmontée d’une statue à l’image d’un grand freux prenant son envol et tenant entre ses serres un long parchemin sculpté dans la pierre qui descendait jusqu’au sol. Ce fut ici que les deux hommes furent à nouveau amené à discuter, reprenant là où ils s'étaient arrêtés trois jours plus tôt... Un délai bien long, alors que Geralt ne voyait rien d'inchangé dans le comportement du frère Tiberius ni dans sa façon de regarder ou de parler à Geralt.
Prenant la parole, le prêtre expliqua que si il ignorait totalement les raisons qui avaient poussé le Saint Père à choisir Geralt pour champion, il ne s'en offusqua pas, la foi qu'il portait dans le Grand Veilleur, lui suffisant à également valider son choix. Était bien plus intrigant les révélations et les nouvelles portés par le chasseur de monstre, concernant Lucrétia et Karla, ainsi que la chasse débuté par Massimo et son groupuscule. Sans parler la prophétie énoncé par le jeune Emilio... De terribles choses n'allaient plus tarder à arriver, Tiberius semblait lui même y croire, et c'était pour cela qu'il semblait prêt à aider Geralt dans cette chasse l'ayant amené aux portes du bout du monde.


"Trouvez la Lahmiane et Karla... Puis... les détruire..."Il avait murmurer ses quelques mots tout en contemplant la fontaine dont la beauté semblait augmenté au milieu de ce paysage triste et figé dans la glace.
"Ce sont ici les objectifs de Massimo et du culte que vous m'énoncez... Je vous l'ai dis à mon arrivée ici non ? Je ne suis personne... Geralt le chevalier de l'Ordre est mort. De fait... Je ne suis plus un serviteur du culte. Mon seul maître est le Saint Père."

Il plongea sa main dans le fond de la fontaine, et en extirpa un peu de neige, qu'il garda dans le creux de celle ci jusqu'à sentir ses doigts commencer à s'engourdir.
"Si je cherche ces deux femmes, c'est pour qu'elles puissent me mener à l'ennemi que Emilio à voulu me montrer. Pour des raisons qui m'échappent, le chaos désirent nos cibles... Mais plus qu'une simple lutte entre les Vivants et les Morts, c'est bien d'un nouveau fléau, et peut être même d'une nouvelle tempête du chaos dont il est question dans la prophétie de l'enfant devin."

Il se frotta les mains pour enlever la neige et se réchauffer pour finalement se tourner face au prêtre.

"Si Massimo pensait qu'être le champion de Morr signifiait le servir à travers le culte... Pour ma part, je vois le champion de Morr comme étant le gardien des âmes de ce monde... Si l'idée même d'être un vampire est le plus abjecte des crimes pour notre Père... Je pense pire encore de voir le Nord sombrer et devenir un champs de ruine, où la neige vire au rouge et où les âmes de milliers d'innocents, normalement destiné à trouver le repos dans le jardin de Morr, finissent par alimenter les royaumes de dépravations des Dieux Sombres."
Il fit quelques pas vers le prêtre, pour finalement se figer devant lui. Son regard plongeant dans le sien, alors qu'il lui annonça d'une voix grave et déterminé.
"Croyez moi Frère-Vicaire... La Lahmiane pourrait peut être même être l'une de nos meilleurs armes face à la tempête qui arrive..."

Pareil parole pouvait être interprété comme pure hérésie en ce lieu saint... Et pourtant, le Loup blanc les avait énoncé sans crainte. Le père Giovanni l'avait envoyé ici en pensant que Tibérius pourrait lui apporter l'aide nécessaire à la suite de son voyage, Geralt n'allait plus tarder à savoir si il avait eu raison de l'écouter ou non.

"Il y a quelque chose que j'ai omis de vous dire... Un rêve énoncé par Emilio...

"une steppe infinie, dévorée par les flammes. Des rivières de sang traversaient cette terre, sur laquelle voguaient des navires dont les proues étaient des monstres et des dragons. J’ai vu de grandes ailes dans le ciel, j’ai entendu les cris et les pleurs. J’ai vu des villages, des colonnes de gens qui fuyaient. Tout était dévoré par le feu. Et sur une île, au milieu de cette guerre insensée, il y avait trois dômes d’argent dans lesquels se reflétait l’incendie. J’ignore ce que cela signifie. La seule certitude que j’ai est que cette vision illustre ta fin. Ta fin, ou celle de celui que tu es aujourd’hui..."

Ces mots étaient aussi énigmatiques que glaçant, le frère Tibérius saurait il y voir un lien avec un lieu ou quelques évènements s'étant déroulés au Kislev ? Au moins pouvait on l'espérer.

"Peut être que tout ceci est un simple délire de mon esprit, mais ici Tibérius... On ne parle pas de vampire ayant fui vers le Nord dans le but de fuir la justice de notre père... On parle d'une armée ! De morts par milliers ! De notre fin à tous !

Alors dîtes moi... Croyez vous toujours que trouver un moyen de détruire les cibles de l'Ordre soient toujours notre seule priorité ? Je pense surtout qu'il nous faut trouver un moyen de les localiser et les retrouver au plus vite avant qu'il ne soit trop tard."


Il leva la tête vers le ciel, tandis que de sombres nuages commençaient à se former au dessus du temple et donc de Erengrad. Était ce là le signe d'un mauvais présage ?
"Qui ou quoi qui peut être à la tête de ce qui se trame au Nord, je dois le trouver et le tuer. Je laisserai le soin au culte de réglez son compte à la Baronne de Bratian plus tard. Quand à Dohkara de Soya..."
Il marqua une pause, comme semblant hésitant sur la réponse à donner ici.
"Je ferai ce qui doit être fait en temps voulu.

Mais où devait il commencer ses recherches et surtout par quels moyens pouvait il continuer à suivre la trace des deux femmes alors que le pays tout entier, figé dans l'hiver, était traversé par des tempêtes de neige qu'on disait infranchissables. Nombre de question était encore à élucider alors que les réserves de Pollen du chasseur de monstre continuaient à s'amenuir.

"La foire aux Bestiaux de Erengrad... C'était là que ce rendait Lucrétia dans la vision de la mort de Otto Von Falmer... Elle a aussi proposé à des gitans de la rejoindre si ils venaient à être acculés et rejetés de tous. Peut être sont ils encore en vie...
Quoiqu'il en soit, la proximité de cette ville avec Rossin, fait qu'il reste peu de chance pour qu'elle et Karla soient encore ici. Sans l'ombre d'un doute auront elles continué plus loin vers le Nord. Dans ce pays où les actes valent plus que les mots, et où la force et le courage forgent votre réputation, elles auront sûrement embrasser des carrières de mercenaires ou de chasseuses de prime... Peut être que quelques exploits particuliers sauront remonter jusqu'ici en provenance du Nord ?
De plus, Karla n'étant pas une vampire... Sans doute auront elles donc du se fournir des montures pour continuer leur voyage, après tout deux femmes aux cheveux rouges, c'est quelque chose de peu commun dans le coin."


Les idées étaient là, ne manquait plus maintenant cas les exploiter.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Tibérius se retourna d’un mouvement vif et darda son œil unique sur l’homme au masque de fer, l’écoutant sans l’interrompre. Ses traits étaient durs et il ne pouvait cacher le dégoût qu’il éprouvait pour Geralt. Il était cependant certain que le Frère-Vicaire n’était pas de ceux qui se conformaient à la pure doctrine mórrienne, raison probable de son exil dans les terres gelées du Kislev. Pour autant, ce qu’envisageait le Loup Blanc relevait de la pire des hérésies : s’allier à la Non-Vie. Quand bien même il s’agissait d’affronter un mal peut-être plus grand encore, n’était-ce pas là la pire ignominie qu’un fidèle du Grand Veilleur puisse commettre ? Quoi qu’en pense le templier, il n’en laissa rien paraître. Si Mórr avait décidé du sort de Geralt, alors ainsi devait-il en être.

- « Ce que tu avances est à même de te coûter ta tête. » lâcha-t-il d’un ton tranchant. « J’ai autrefois cru, moi aussi, que le Mal ne pouvait être combattu que par le Mal. J’ai eu tort, et Notre Père m’a puni pour cela. » continua-t-il d’un ton amer. « Et il te punira tout de même si tu commets la même erreur, et plus rien n’empêchera le malheur que tu annonces de s’abattre sur les mortels. »

Il marcha lentement autour de la fontaine asséchée, les mains dans le dos, la semelle de ses solerets crissant sur le pavé recouvert d’une fine pellicule de neige. Puis il s’immobilisa enfin et fit face au Loup Blanc.

- « La foire aux bestiaux s’est clôturée avec l’arrivée des premières neiges. Marchands, vendeurs, saltimbanques : qui qu’ils soient, ils ont tous quitté la ville. » dit-il en plissant l’œil. « Quant aux « trois dômes d’argent » … Il existe un endroit, dans l’Oblast du Nord, que les gens d’ici appellent « mayak », les phares. Ce sont les sommets des tours du palais du boyard de Zoïshenk. Or cette ville a déjà attiré l’attention de nos frères du culte d’Ulric. Il existe ici un ordre de chevaliers impériaux appelé l’Ordre de l’Etoile Blanche, qui n’est autre qu’une commanderie de l’Ordre des Chevaliers du Loup Blanc de Middenheim. Il y a quelques mois leur Grand-Maître est soudainement parti vers le Nord, seul et sans explications. Je sais de source sûre que plusieurs de ses chevaliers se sont rendus à Zoïshenk pour tâcher de le retrouver. Rends-toi dans le quartier ulricain, dans la ville-basse, et frappe à la porte du temple. Peut-être pourront-ils te donner plus d’informations à ce sujet. » informa-t-il Geralt. « Du reste, et si tu crois que tes cibles sont parties vers le Nord, renseigne-toi auprès de la Guilde des Changeurs. Les karls impériaux n’ont plus aucune valeur au-delà des murailles de cette ville. »

Tibérius fit volte-face pour quitter le cloître, mais se ravisa au dernier moment pour s’adresse à nouveau au parjure, son regard allant de lui au corbeau perché sur son épaule.

- « Les portes du temple te sont ouvertes et l’alcôve dans laquelle tu as été soignée te sera réservée le temps de sa présence à Erengrad. Tu es désormais libre d’aller selon ton souhait. Ton sort, aussi désespéré soit-il, n’est plus entre mes mains mais entre celles du Grand Veilleur en personne. Lorsque tu auras avancé dans ton enquête, reviens me voir pour m’informer, personnellement ou en m’envoyant un message. Sans cela, j’en appellerai aux grandes instances du culte pour qu’elles connaissent du problème. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

La réaction de Tibérius face aux propos du Loup blanc fut bien plus modéré qu'il n'aurait pu le penser. Dans le culte Morrien, peu était les hommes à se dresser face au dogme des différents Ordres servant le Grand Veilleur. Pour les hautes instances, l'idée même d'une alliance ou d'une discussion avec la non vie pouvait couter la vie de celui ayant pu l'énoncer.
C'était d'ailleurs cette façon de penser qui avait autrefois tout couté au chasseur de monstre, lui qui s'était détaché des méthodes bien souvent trop extrêmes du culte pour finalement finir jugé et excommunié par le grand conseil des chevaliers Corbeaux. Le frère-Vicaire, qui avait laissé parler son hôte, n'exprima aucune réaction face à l'argumentaire de l'élu de Morr. Certes, si Lucrétia et Dohkara étaient des menaces non négligeable, on ne pouvait nier que les différentes visions apportées par Emilio n'étaient pas des mises en garde face à un danger plus grand encore en provenance en Nord. Mais dans cette même prophétie, le Grand Veilleur lui même n'avait offert à Geralt qu'une unique et infime chance de victoire : Celui de défaire la fille de la nuit ainsi que la chaotique... Pour éviter la chute du Nord.
Le problème, s'était que le serviteur du Grand Veilleur ignorait encore quel pouvait être la particularité des deux femmes pour qu'elles puissent autant attiser l'appétit du Grand Corrupteur. Geralt n'avait pas oublié, que selon les dires du vil Adolf Ziegler du culte des papillons Rebecca avait eu pour projet d'échanger la vie du Loup blanc auprès du groupe de Massimo dans le simple espoir de récupérer Karla... Avait il vu à travers la jeune femme à la chevelure de feu un moyen d'atteindre Lucrétia ? Quel était la relation précise de l'ancienne acolyte des Bienfaiteurs et de la Lahmiane ? Et pourquoi Oswald n'avait il pas tenté de s'en prendre aux deux jeunes femmes au moment où il avait croisé leur route durant l'évasion de la prison de l'inquisition à Talabheim ?
Au final... Geralt voyageait toujours en eau trouble, suivant toujours la trace des deux fugitifs, tout en observant à chaque nouvelle découvert, des questions non résolus. Était ce pour cela qu'il avait balayé l'idée de tuer les deux femmes ? Par manque d'information alors qu'il cherchait encore à comprendre dans sa globalité la prophétie de Emilio ? Ou bien était ce tout simplement parce que le cœur l'emportait sur la raison et sa foi retrouvé chez Morr ? L'idée d'éliminer Karla semblant être un poids trop lourd à porter pour lui malgré toutes les atrocités qu'il avait pu commettre... Comment savoir.


"Croyez moi Frère Tiberius, mes propos sont sans aucun doute le moindre de mes crimes quand on voit tout ce que l'on cherche à me reprocher. Mais qu'importe la justice des hommes, seule celle du Saint Père compte désormais."

Aux différentes théories qu'il avait énoncé, une seule méritait vraiment l'attention du chasseur de monstre. Le rêve de Emilio semblait en effet correspondre à un lieu connu par le frère Tiberius. Plus loin dans les steppes glacés du Nord, les locaux aimaient à nommer un lieu "Mayak", dont la traduction dans la langue du Loup blanc signifiait "Les phares". Il était question ici de tours du palais de celui qu'on nommait le Boyard, sans doute un titre honorifique dans la région, plus précisément dans la ville de Zoïshenk ... Si cette piste semblait assez mince, ne se basant que sur une vision du Grand Veilleur, Geralt ne pouvait plus ignorer les messages de la divinité qu'il servait, n'ayant autrefois que bien trop fermé les yeux face aux signes que lui donnait le Saint Père.
Coïncidence ou non des évènements, Zoïshenk avait attiré l'œil d'un autre culte assez présent dans la région : Celui D'Ulric. A Erengrad, L'Ordre de l'Etoile blanche y avait établit un avant poste, alors que leur Grand maître était désormais porté disparu, ayant choisi de faire route seul vers la ville gouverné par le Boyard, sans aucune explication ou raison particulière. Des chevaliers s'étaient lancés à sa recherche avant la tombée des premières neiges, sans plus donner aucune nouvelles à l'heure d'aujourd'hui. Il semblait donc que Geralt allait devoir se renseigner auprès du temple, même si l'idée de se confronter à des adeptes du Dieu Loup, ceux ci étant de redoutables combattants, aux caractères bien trempé, était loin de l'enjoué. Les quelques fois où il avait pu s'y confronter par le passé, les choses avaient bien souvent fini dans des confrontations aussi futiles que infantiles.
Fallait il maintenant espérer pouvoir obtenir quelque chose sur cette affaire susceptible de le faire avancer dans sa propre traque.

Soucieux du détail, le prêtre de Morr lui conseilla également de faire un tour auprès de la guilde des Changeurs, puisque une fois qu'il aurait quitté les murs de Erengrad, les karls impériaux en sa possession n'auraient plus aucune valeur. Depuis son arrivée au temple, Geralt en avait presque oublié qu'en plus du climat mortel de ce pays, restait aussi les nombreux autres problèmes comme son manque de connaissance des us et coutumes du pays ainsi que la barrière de la langue qui tôt ou tard saurait sans doute lui poser nombre de difficulté dans une chasse qui était déjà loin d'être évidente.
Quoiqu'il en soit, si mieux valait il avoir de la monnaie local pour la suite, peut être que la Guilde des changeurs saurait aussi l'informer de la potentiel venue de deux femmes aux cheveux rouges pour user de leur service ? Ne restait qu'à espérer que Ranald saurait sourire au Loup blanc.

Le regard dur et le visage fermé, le prêtre tourna alors le dos au choisi de Morr, avant de lui demander un dernier service : le tenir informé de l'avancée de son enquête, de sorte qu'il puisse prendre les dispositions nécessaire face au mal grandissant dans le Nord du Kislev. De plus, malgré qu'il n'était qu'un mutant, la grâce que le Saint Père lui avait offert était ici une preuve suffisante pour qu'il puisse bénéficier d'un accès au Temple, ainsi qu'à la chambre où il avait passé sa convalescence le temps de son séjour à Erengrad.
Pour la première fois depuis son retour dans l'Empire, Geralt avait un lieu où il pouvait trouver refuge et être en sécurité. Et rien que pour cela, Geralt devait beaucoup au frère Tiberius.


"Frère Tiberius..." Il l'interpella avant de lui dire, avec toute la sincérité dont il était capable. "Je sais que ce que je suis vous répugne... Et mes mots n'ont sans doute que peu de valeur à votre égard mais... Merci... Rien ne vous obligeait à m'ouvrir les portes du Temple, tout comme rien ne vous forçait à m'offrir des soins et de la nourriture.
Et pourtant vous l'avez fais... Je prierai pour vous... Peut êtes que... Si ma route avait croisé la votre ou celle du Frère-Questeur Giovanni plus tôt... Bien des choses auraient pu être différentes."
On sentait ici une pointe d'amertume et de regret dans le timbre de voix de Geralt, alors qu'il laissa le frère-Vicaire retourner dans le temple, laissant le chasseur de monstre seul au milieu de se décor figé dans la glace.
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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 19 juil. 2020, 15:01, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Geralt décida donc de quitter le temple de Mórr pour se rendre dans le quartier ulricain d’Erengrand. Ne sachant quel couloir emprunter pour sortir du lieu saint, il se dirigea vers la première sortie du cloître et marcha sous les arches de pierre noire, son fidèle corbeau sur l’épaule. Il ne croisa personne et se retrouva comme par magie, au détour du passage, dans la cour d’entrée par laquelle il était arrivé le premier jour. Le carré entouré de colonnades était recouvert d’une mince couche de neige et le froid mordait le Loup Blanc jusque dans ses os. Il n’y avait âme qui vive, sinon le frère-circateur Johannes que Geralt aurait pourtant juré avoir vu à la messe qu’il venait de quitter. Le vieil homme, droit dans sa robe noire, se tenait près de la petite porte encastrée dans les grands battants du portail, et lui fit signe de s’approcher comme s’il le savait sur le départ avant de lui ouvrir et de refermer derrière lui.

C’est donc à pied que l’ancien Chevalier-Corbeau redescendit de la Ville-Haute pour se plonger dans les ruelles bouillonnantes de la Ville-Basse. Le vent glacé cinglait les allées et la neige recommença à tomber, éparpillant la foule emmitouflée dans les fourrures et les chapeaux pour se protéger du froid. Les flocons transformaient le pavé en une gangue boueuse et salissante et chacun se pressait pour aller d’un bâtiment à l’autre sans s’attarder. Les gens en outre s’écartaient sur le passage de ce sinistre personnage au visage masqué et dont le compagnon à plume croissait sur son épaule, et les commentaires en kislévarin ou dans d’autres langues inconnues allaient bon train. En chemin, Geralt s’arrêta dans une boutique au-dessus de laquelle pendait un écriteau dans la langue du Nord sous un dessin représentant une chapka, indiquant qu’il s’agissait sans nul doute de l’échoppe d’un vendeur d’habillement et de tenues de voyages. En effet, de nombreuses pelisses, capes, chapeaux ou bonnets et gants fourrés étaient disposés sur l’unique étal de l’étroit magasin tenu par une bonne femme se chauffant les mains devant un petit poêle. Geralt ne fit pas le difficile et s’acheta une simple pèlerine en peau de loup au premier prix. Cette pièce se fermait par devant et lui couvrait les épaules et les bras jusqu’au coude, descendait jusqu’à mi-dos environ. La commerçante, qui ne parlait pas l’impérial, maugréa en voyant son client poser sur le comptoir de la monnaie étrangère mais encaissa quand même et le laissa sortir sans le remercier.
+1 pèlerine en peau de loup (diminue les malus dûs au froid de -1)
- 6 pistoles d’argent


Après avoir erré dans la Ville-Basse et ses ruelles tortueuses, Geralt trouva finalement le chemin du quartier ulricain. Clairement délimité par une grande porte cochère de laquelle pendait une tête de loup en fonte et sur les murs desquels étaient peintes des indications en reikspiel, ce quartier composé de quelques passages et impasses seulement s’appuyait sur une section de la grande muraille Sud d’Erengrad, juste en dessous de la massive tour encore en construction que les voyageurs peuvent voir en arrivant de l’Ostland. Il y avait ici un air d’Empire, dans l’architecture désordonnées comme dans le nom des commerces. L’unique taverne s’appelait « La petite Middenheim », le tailleur d’à côté proposait des frusques colorées typiques et même les passants changeaient. Malgré leurs manteaux pour se protéger du froid, ils avaient les chapeaux extravagants et les bottes lacées des impériaux et Geralt pouvait entendre tous les accents des provinces du Nord mélangés. Et dans fond, serré entre des bâtiments à colombage de plusieurs étages qui surplombaient une basse-cour munie d’un puit gelé, se trouvait un gros temple en granit gris qui ressemblait plus à un petit château qu’à une église, avec ses tours et les créneaux qui le surplombaient. Des frises décoraient la pierre sous les larges meurtrières de l’étage, représentant sommairement des meutes de loups en chasse. Enfin, une coupole aux tuiles sombres servait de toit, dépassant presque les chemins de ronde et les courtines fortifiées de la grande muraille de la ville.
Les ulricains étaient probablement en train de se faire livrer du matériel ou des vivres puisqu’une charrette vide était en train de manœuvrer dans la rue étroite pour faire demi-tour tandis que des aides du temple faisaient rentrer des caisses et des barils déchargés. Le tout se faisant sous la foudre d’un chevalier en armure qui donnait des instructions au charretier, l’insultant de tous les noms et s’époumonant pour le grand plaisir de tous les curieux qui assistaient à la scène depuis leurs fenêtres et les balcons étroits des bâtiments alentours.


- « PAR ULRIC MAIS QUI EST-CE QUI M’A ENVOYE UN INCAPABLE PAREIL ! LES TIENS NE SONT-ILS PAS DOUES DE RAISON ?! » tonnait le grand chevalier au crâne rasé et dont la longue barbe blanche descendait jusqu’à son plastron.

Le charretier s’énervait aussi et répondait en kislévarin, agitant le poing. Les deux s’insultaient copieusement tandis que les chevaux renâclaient nerveusement en essayant d’avancer puis de reculer dans la confusion.

C’est à cet instant que Geralt approcha tel un oiseau de mauvais augure. Un à un, les regards se détournèrent de la scène et s’accrochèrent à cette sombre silhouette qui remontait la rue. L’ulricain continuait de s’époumonait mais il s’interrompit en voyant même le charretier regarder derrière lui, puis fut le dernier à se retourner. Il plissa les yeux et leva le menton en voyant l’homme masqué approcher tandis que le silence se faisait, seulement perturbé par les croassements du corbeau qui s’envola pour aller se percher sur un porte-lanterne surplombant l’entrée du temple.


- « Tu t’es égaré, étranger. » lui dit le chevalier d’un ton sec. « Tu es ici au temple du Grand Ulric, le Père des Loups, où brûle la Flamme éternelle. Si tu n’es pas venu pour prier et implorer le Grand Ulric, rebrousse ton chemin. » Il avisa ensuite la pèlerine en peau de loup et fronça le nez. « Et retire ça lorsque tu t’adresses à un chevalier de l’Ordre de l’Etoile Blanche, à moins que tu ais vaincu la bête toi-même. »


Image
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Lorsqu'il quitta le temple, Geralt fut à nouveau troublé par l'étrange architecture qui composait le temple de Morr, d'extérieur des plus simple, une fois coincé entre ces murs, le lieu de culte se transformait en un véritable dédale de couloirs où même en cherchant à s'y repérer, il semblait impossible de s'y fixer un itinéraire précis puisque même en revenant sur ses pas, le Loup blanc se retrouvait toujours dans un lieu qu'il était persuadé de ne jamais avoir foulé encore.
Ne parvenant pas à percer à jour le secret qui entourait cette demeure dédiée au Grand Veilleur, il parvint tout de même à retrouver la sortie, comme si le seul moyen de trouver ce que l'on cherchait ici, était d'être déterminé à vouloir le trouver, la logique n'ayant nul place dans ce temple, seul la foi pouvant guider les pas des adeptes en foulant le pas.
Plus surprenant encore, le portail qu'il avait franchit en arrivant à moitié mourant trois jours auparavant, était toujours sous la bonne garde du frère-circateur Johannes, le vieil homme se tenant droit face à lui alors qu'on aurait pu le croire figé par le froid ambiant et mordant l'ensemble de la région. A voir le cultiste ainsi, il donnait alors l'impression d'attendre Geralt, comme étant déjà au courant qu'il cherchait à quitter la demeure du Dieux des morts alors que le chasseur de monstre était persuadé de l'avoir vu quelques minutes auparavant, assistant à la messe où lui même avoir recroisé la route du frère Tiberius...
Mais alors... Comment pouvait il être ici avant lui ? Et surtout comment avait il su qu'il allait devoir jouer son rôle de gardien du temple alors que personne, pas même Tiberius, n'avait pu avoir le temps de le prévenir du départ anticipé du choisi de Morr ? Voila que Geralt lui même commençait à se demander si ce lieu était vraiment régit par les lois physiques élémentaires commandant le vieux monde, où bien si il était totalement hors du temps et de l'espace.
Peut être même que Geralt était il toujours cloitré dans son lit en train de rêver ? Ou pire encore peut être était il mort ? Ce qui expliquerai tous ces phénomènes étranges depuis qu'il était arrivé ici ? Non... Décidément les températures mortels du Kislev lui rappelèrent bien vite qu'il était toujours en vie, alors que déjà le froid s'engouffrait sous son armure et son manteau de voyage.

Lorsqu'il foula le portail du temple, les frissonnements et les tintements de l'acier semblant provenir de sa lame Del'ait semblèrent s'estomper. Désormais plongé dans la ville haute, il porta un dernier regard au temple avant de se décider à avancer au risque de mourir de froid si il trainait trop longtemps dans les parages. Foulant les rues de Erengrad alors que la neige craquelait sous chacun de ses pas. Il se dirigea vers la ville basse, croisant quelques locaux qui dès qu'ils étaient à vu, s'écartèrent du chemin de Geralt, non sans le dévisager et longuement l'observer, pour finalement murmurer quelques mots incompréhensible dans leur langue local, si bien que Geralt avait l'impression d'être la mort elle même, la faucheuse se baladant dans les rues enneigés de la ville, sans que nul mortel n'ose croiser trop longtemps son regard ou même chercher à l'interpeller au risque d'être emmené de force jusqu'au jardin de Morr.
Devait il s'offusquer de pareil accueil ? Nullement, l'accoutrement qu'il avait ainsi que le masque qu'il arborait suscitait désormais la peur dans le cœur des mortels mais aussi de ses ennemis. C'était le rôle que le Grand Veilleur lui avait confié, à savoir défendre les âmes des innocents et les guider dans la mort pour qu'elle trouve le réconfort auprès du Saint père. Une mission que le Grand Veilleur l'avait autorisé à accomplir en son nom en faisant revenir son âme du Val gris et en l'a lavant de la souillure chaotique, même si pareil rédemption comprenait aussi de voir son enveloppe charnel continuer à mourir alors que la corruption des Dieux sombres servaient à lui rappeler la honte et le déshonneur de ses actions passées.
Qu'importe ce qui arriverai une fois que son corps succomberai, l'âme du Loup blanc serrait alors dévoré par le Grand corrupteur, ou bien destiné à servir le Saint Père pour l'éternité, Emilio le lui avait dit dans sa vision, l'homme qu'il était disparaîtrait dans le Nord : <<La seule certitude que j’ai est que cette vision illustre ta fin. Ta fin, ou celle de celui que tu es aujourd’hui...>>... Était ce une façon de juste lui indiquer où était la fin du voyage pour le Loup blanc ? Ou bien était ce là pour lui signifier qu'autre chose l'attendait dans la mort ? Geralt ne pouvait s'empêcher de repenser en cet instant, à l'étrange rêve qu'il avait pu faire, où il s'était vu sous les allures d'un spectre foulant au gallot les steppes enneigés, à dos d'une monture sinistre et brumeuse, alors qu'il laissait s'échapper derrière lui, les cris de détresse des impurs, ainsi que les bénédictions des justes.

Tout ceci faisait froid dans le dos.

Faisant une halte dans une boutique de Erengrad, le chasseur de monstre put alors enfin se fournir une peau de bête dans le but de se couvrir des intempéries, si la bonne femme servant de vendeuse était d'un caractère aussi glaciale que le climat de ce pays, elle accepta non sans rechigner les pièces impériales du champion de Morr, pour finalement le congédier avec dédain, sans doute l'accoutrement sinistre de cet étrange client n'aidant nullement à faire venir les clients dans son commerce où il n'y avait pas foule.
Ironie du destin ou bien choix murement assumé de Geralt, c'était bien une peau de loup dont il s'était fait acquéreur, sans nul doute en hommage au pseudonyme qu'il avait longtemps porté à savoir "Le Loup blanc"
Continuant à vadrouiller dans Erengrad alors que le froid se faisait moins pesant suite à son nouvel achat, il parvint enfin à trouver le quartier Ulricain, où l'architecture et le style vestimentaire des gens y vivant tranchait totalement avec le reste de la ville. Pour son plus grand plaisir, Geralt pu alors entendre à nouveau quelques personnes s'exprimer dans la langue impériale, même si l'accueil qui lui fut offert ici était quasi similaire à celui qu'on lui avait offert plus tôt dans le reste de la ville basse, à savoir des regards méfiants et plein de suspicions.
Enfin, il aperçu le Temple de Dieu Loup, dont l'architecture était plus celui d'une place forte plutôt qu'un temple, chose normal alors qu'on savait que les adeptes de ce culte étaient en majeur partie constitué de combattants et de chevaliers dont le rôle premier étaient de détruire toutes les engeances chaotiques qu'ils pouvaient trouver. Bien que peu commode, le choisi de Morr ne pouvait nier qu'ils étaient d'excellents combattants, préférant mourir l'arme au poing plutôt que de fuir devant un ennemi dont ils seraient incapable de se défaire. Mieux valait il donc pour le Loup blanc ne pas s'en faire des ennemis, surtout alors que son corps était marqué d'une mutation du Grand Corrupteur.

Arrivant en plein milieu d'une scène de manutention orchestré par un chevalier de l'Ordre de l'étoile blanche, qui semblait plus s'adonner à une joute verbal avec le charretier livrant la marchandise destiné au temple, plutôt cas vraiment chercher à lui donner des instructions quand à la marche à suivre, pour le plus grand plaisir des curieux s'amusant de cette scène, ici seul fait amusant de cette triste et froide journée d'hiver.
Un silence de mort vint alors s'installer sur la zone, alors que Geralt s'avança sous les yeux des différents protagonistes, qui se murèrent dans le silence alors que le Loup blanc avait fait cesser les insultes fusant de part et d'autre, par sa simple présence ici.
Si nul n'osa jusqu'à respirer un peu trop fort en cet instant, ce fut le chevalier d'Ulric qui, apercevant l'homme au masque en dernier, brisa ce silence tout en jaugeant non sans une certaine méfiance, ce nouvelle interlocuteur qu'il ne connaissait pas.


"Non... Je suis exactement là où le Grand Veilleur veut que je sois." Dit il en réponse, non pas à la question, mais plutôt à l'affirmation faîte par le chevalier, pour lui dire qu'il s'était sans doute égaré, à y comprendre en réalité qu'il n'avait surtout selon lui rien à faire ici.

D'une voix grave et presque menaçante, l'homme à la longue barbe n'hésita pas à s'avancer vers lui, non sans faire glisser sa main le long de la garde de son arme, avant d'ordonner à Geralt de quitter les lieux si il était ici pour une autre raison que de prier ou d'implorer Ulric en son temple où brulait ce qu'il nomma d'une façon presque religieuse : la flamme éternel.
De plus, il n'hésita pas à expliquer au choisi de Morr, qu'il était vu comme une insulte de s'adresser à un chevalier de l'Etoile blanche, vêtu d'une peau de Loup alors qu'il était l'animal symbolisant Ulric, là où le corbeau l'était pour Morr. D'ailleurs, le volatile au plumage noir, se mit alors à croasser à l'encontre du serviteur du Dieu Loup, non sans s'attirer le sombre regard de celui ci devant cet animal bien souvent signe de mauvais augure chez la populace.


"Loin l'idée de vous offensez, vous où Ulric... J'ai bien peur en effet de ne pas avoir tué la bête que je porte sur le dos."Il resta figé devant l'homme à la longue barbe, l'œil qu'il lui restait plongeant dans les yeux de celui ci. "Mais plus que le fait que cela soit une peau de loup... C'est bien la bravoure des hommes que le Dieu Loup juge... Je pense avoir dans ma vie tué bien des monstres et autres créatures foulant les bois du vieux monde pour trouver grâce à ces yeux alors que je m'adresse à l'un de ces serviteurs vêtu de la peau d'une bête que je me suis procuré pour quelques pièces dans l'unique but de me protéger du froid."
Il extirpa de sous ses vêtements une chainette avec au bout, le médaillon de Morr ayant appartenu à Carmen, montrant ainsi qu'il était un membre du culte Morrien.
"Je viens de la part du Frère-Vicaire Tiberius, du temple de Erengrad. Je suis en effet à la recherche de réponses et d'aide, deux choses que je pense pouvoir trouver ici.
Je cherche potentiellement à rejoindre Zoïshenk... Même si on ne cesse de me dire que c'est presque impossible alors que l'hiver à frappé la région entière."
Il marqua une pause, comme cherchant à discerner la moindre expression sur le visage du chevalier Ulricain à l'énonciation de la ville qu'on disait être localisé dans l'Oblast du Nord.

"De ce que je sais, le maître de votre de temple se serait dirigé là bas... Seul et sans la moindre explication. Au point qu'une équipe aurait été dépêché pour aller le retrouver, avec ou sans succès, ça je l'ignore."
Geralt leva les yeux vers le temple d'Ulric avant de dire :
"Etrange coïncidence que le Dieu Loup... et maintenant le Dieu corbeau portent une attention particulière sur cette ville... Pourrais je avoir un peu de votre temps ? L'idée de discuter en privé ne serait pas non plus pour me déplaire."

Geralt s'amusa à sourire à travers son masque, se voulant rassurant face à l'inquiétude énoncé plus tôt par son interlocuteur.

"Et si Ulric m'accorde l'accès à son temple, soyez sûre que je déposerai ma peau de bête avant d'en fouler le porche."
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 20 juil. 2020, 20:22, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le chevalier écouta Geralt sans broncher, le fixant d’un regard dur qui semblait n’être que celui que le sinistre personnage était capable de s’attirer, lorsque ce même regard n’était pas de surcroît teinté de crainte ou de dégoût. Pour autant, le dévot de Mórr ne fut pas interrompu : la seule mention du mandat du Grand Veilleur fit se redresser le guerrier ulricain qui plissa les yeux en écoutant son vis-à-vis. Le nom du Frère-Vicaire Tibérius fut mentionné, le médaillon de Carmen dévoila et même ce corbeau qui n’avait pas de nom sauta de son perchoir pour venir se poser sur l’épaule de Geralt en repliant les ailes, dardant son regard brillant sur l’homme barbu. La scène de cette rencontre était à la hauteur de tout ce qu’un voyageur aurait attendu si un conteur de passage lui avait narré sa rencontre avec un templier du Dieu des Morts. L’ulricain tordit un peu la bouche et hocha lentement la tête avant de faire signe à à Geralt, moine-guerrier lui aussi et donc son égal, de le suivre. Il abandonna le charretier et son attelage et grogna à un adepte de prendre sa suite, puis se dirigea vers le temple d’Ulric en veillant à ce que le chevalier masqué laisse sa pèlerine à l’entrée.

Ils passèrent un véritable corps de garde fortifié et pénétrèrent dans le temple à proprement dit, une solide structure circulaire de plusieurs étages et coiffée du dôme noir. L’intérieur ressemblait à celui d’un château, en pierre de taille qui s’ouvrait sur des couloirs stratégiquement placés et des vestibules. Au centre de ce dispositif se trouvait une grande pièce ronde, percée de quatre ouvertures pour y pénétrer, dont la voûte montait jusqu’au dôme et aux murs garnis de magnifiques estrades en bois sculpté pour permettre aux fidèles de prendre place. Au milieu de la pièce, dans une gigantesque coupe de granit évasée, brûlait un grand feu, ronflant, que des apprentis alimentaient en fagots serrés. Le grand chevalier guidant Geralt s’arrêta devant le brasier et murmura une prière en fixant les flammes, puis le poing, index et auriculaire relevés, et s’assura que l’homme qui l’accompagnait fasse de même avant de continuer. Ils traversèrent le cœur du temple et ne s’arrêtèrent que dans une dépendance jumelle du grand édifice du haut de laquelle pendait une gigantesque bannière arborant une étoile blanche sur un fond noir, avec une tête de loup hurlant tissée dans un angle. Les deux templiers se retrouvèrent dans une antichambre dénuée de toute décoration et l’ulricain s’assit sur un banc face à Geralt, qui put faire de même.


- « Bien. Commençons par le début : comment savez vous que notre commandeur a disparu dans le Nord ? » demanda-t-il d’un air suspicieux après s’être assuré d’un coup d’œil que personne n’arrivait pas le couloir. « Et qu’est-ce qu’un mórrien veut aller à faire à Zoïshenk hein ? N’avez-vous pas assez de cimetières dans lesquels rôder dans l’Empire, qu’il faille que vous veniez apporter vos tristes mines ici également. »

L’homme était clairement méfiant au sujet des raisons qui avaient poussés Geralt à venir au temple d’Ulric. Ses questions que les affaires de son ordre rendaient le solide gaillard nerveux et ce dernier vérifiait régulièrement que personne ne vienne les interrompre. Peut-être était-ce simplement l’idée qu’un adepte du Grand Veilleur interfère avec les activités de l’Etoile Blanche qui le mécontentait autant.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Le regard froid, le serviteur du dieu loup jaugeait en silence son homologue tandis que son attitude trahissait sa méfiance et son dégoût à l'égard de cet homme masqué, qui accompagné d'un corbeau, ne pouvait qu'être un oiseau de mauvais augure pour le temple d'Ulric et ces adeptes. Pour autant, le chevalier à la barbe descendante jusqu'au torse ne pouvait simplement congédier le serviteur du Grand Veilleur comme un malpropre, alors qu'il avait devant lui un homme dont le rang était similaire au sien à savoir : Serviteur et Templier d'une des divinités du vieux monde.
D'un geste, il intima son homologue de le suivre, ce que Geralt fit en silence, sous les yeux inquiets des différents protagonistes toujours présent, qui jusque là n'avaient jamais détaché les yeux de cette ombre inquiétante qu'était le messager du Dieu des morts.

Le temple d'Ulric, dont l'architecture était plus similaire à une place forte qu'à un simple lieu de culte, avait été construit de manière à tenir un véritable siège si jamais la ville de Erengrad venait à être la cible de quelques assaillants. Plus que pour le coté pratique, les nombreuses pièces et couloirs qu'ils traversèrent étaient dans l'ensemble des endroits facilement défendable et dans lesquels il était aisé de piéger l'ennemi, voir même de le privé de la force du nombre si jamais les chevaliers du Dieu Loup se retrouvaient à affronter un ennemi en surnombre. Geralt ne pouvait ici que saluer le coté militaire de ces hommes qui à n'en pas douter, était une force non négligeable de la région participant à la lutte contre les incursions chaotiques dont le but premier étaient de rejoindre la frontière impériale en détruisant tout sur leur passage.
Alors qu'ils ne croisèrent presque personne durant leur déplacement, Geralt fut invité à respecter une tradition, en plus de celle d'avoir dû laissé sa peau de loup à l'entrée, qui consistait à reproduire à l'identique la gestuel du chevalier à la longue barbe, celui ci se figeant devant un brasier pour finalement murmurer une prière tout en ayant le poing, l'index et l'auriculaire relevé. Ne cherchant nullement à s'attirer les foudres du chevalier ou même du Dieu Ulric, Geralt imita son homologue non sans garder le silence, contemplant quelques instants de son œil encore valide le brasier, dont les crépitements étaient les seules choses pouvant venir perturber ce moment solennel.

Le loup blanc fut alors invité à prendre place dans une antichambre du temple, où lui et le cultiste d'Ulric se firent face, tous deux assit sur des bancs alors que le chevalier l'interrogea non sans trahir les craintes qui semblaient le tirailler en cet instant, celui ci ne cessant jamais d'observer si nul n'était dans les parages pour les entendre. Curieuse réaction...


"Un corbeau me l'a dit..." Le choisi de Morr désigna l'oiseau toujours perché sur son épaule, dénonçant alors celui qui lui avait sois disant parlé de la "désertion" du Grand Maitre du temple de Ulric. Son interlocuteur ne broncha pas, ne semblant nullement apprécier cette touche d'ironie dans la réponse du Loup blanc. Décidément ces Ulricains étaient aussi monotones que les Morriens. "Je vous l'ai dis non ? Le frère Tiberius m'a donné cette information... Je suis arrivé il y a trois jours en ville environ."

Le chevalier à la barbe lui fit signe de se taire, tendant l'oreille car pensant avoir entendu des bruits de pas non loin, mais au bout de quelques secondes de silence, il observa qu'il n'y avait en réalité personne. Geralt ne pouvait qu'être troublé face à tant de méfiance alors que le sujet de cette entrevu concernait le maître de ce temple. Était ce le fait de partager ces informations avec un Morrien qui le dérangeait à ce point ? Impossible d'en être sûre.
Concernant Zoïshenk, la remarque du guerrier Loup se fit non sans ironie, alors que cette fois ci, ce fut le Loup blanc qui resta le plus sérieux possible, là ou leur situation avait été inversé la question précédente.


"Croyez moi, c'est justement pour éviter que Zoïshenk ne soit transformé en cimetière que je suis ici." Devant cette mise en garde, il s'attira toute l'attention de son interlocuteur, avant de réciter de manière presque religieuse le rêve que Emilio avait eu pour lui :
"une steppe infinie, dévorée par les flammes. Des rivières de sang traversaient cette terre, sur laquelle voguaient des navires dont les proues étaient des monstres et des dragons. J’ai vu de grandes ailes dans le ciel, j’ai entendu les cris et les pleurs. J’ai vu des villages, des colonnes de gens qui fuyaient. Tout était dévoré par le feu. Et sur une île, au milieu de cette guerre insensée, il y avait trois dômes d’argent dans lesquels se reflétait l’incendie"

Il marqua une pause, avant d'expliquer ce que signifiait ces mots :

"Voici la prémonition du Grand Veilleur que j'ai reçu de la part d'un devin de la Très Sainte Confrérie des Prophètes des Derniers Jours. Et nul n'est censé ignorer les avertissements des Dieux, en particulier du Saint Père...
Mes pas m'ont donc amené jusqu'ici, plus précisément au temple de Morr de la ville, où le Frère-Vicaire m'a signalé qu'il y avait un endroit dans l'Oblast du Nord que les locaux surnommaient : Mayak, qui veut dire les phares dans notre langue. De fait... Je cherche désormais à faire route vers l'endroit où votre maître semble avoir lui même décidé de se rendre."


Il fut prit d'une vilaine toux, mettant quelques secondes pour se calmer et reprendre le plus sérieux du monde, alors que le corbeau sur son épaule croassa tristement.

"Même si je ne crois plus au hasard, mon arrivée ici et la disparition du maître de ce temple ne sont au final que le fruit d'une coïncidence. Je vous ai exposé le lieu que Morr semble me voir vouloir rejoindre mais... J'ai aussi un objectif plus personnel : Quelques semaines avant mon arrivée tout au plus, deux impériales, l'une à la chevelure rouge et l'autre plus cuivré sont arrivées à Erengrad. Deux femmes d'une grande beauté, assez distingué et pour autant tout à fait en mesure de survivre ici dans le Nord..."
Le corbeau sur son épaule fit mouvoir ces ailes, et s'envola pour se poser un peu plus loin dans l'antichambre.
"Je tiens particulièrement à l'une de ces deux femmes... Elle est... était... Une amie il y a bien longtemps. Et je pense qu'elle pourrait être en danger... ainsi que le Nord tout entier."

Il plongea son regard dans celui du chevalier, devenant plus sérieux encore, car n'ayant cure des potentiels conflits d'intérêts opposant Morr et Ulric, le Loup blanc ne faisant acte de présence ici que pour tenter de trouver un moyen de rejoindre Zoïshenk et surtout de retrouver une piste valable sur Karla et Lucrétia, alors qu'elles avaient tout simplement disparu dans l'immensité que représentait le Nord. Concernant la nature vampirique de la Baronne de Bratian, ainsi que le rôle salvateur que semblait représenter la mort de celle ci et de Karla dans le plan de Morr... Il cacha ces informations, ne cherchant pas à m'être plus encore en danger l'ancienne membre des Bienfaiteurs. Karla quoiqu'elle est pu devenir... Était un problème que le Loup blanc se devait de régler seul, le poids de la culpabilité de l'avoir abandonné dix ans en arrière semblant toujours tirailler Geralt, entre son rôle de champion nouvelle acquis et celui de protecteur qu'il lui avait jadis promis.

"Ecoutez..." Ignorant toujours le nom de l'homme devant lui, il hésita sur la façon de le nommer, avant de dire tout simplement :"Templier... Je suis ici dans le Nord comme un simple vagabond, un fantôme de manière officieuse, ne répondant qu'au commandement de Morr. Je ne suis sous l'autorité d'aucune instance du culte Morrien et de fait, je ne cherche nullement à interférer dans les affaires du Dieu Loup. Que vous acceptiez ou non de m'expliquer pourquoi votre maître s'est soudainement dirigé vers Zoïshenk m'importe peu en réalité."

Le timbre de voix de Geralt jusque là froid et assuré, fit désormais preuve d'une pointe de désarroi.

"J'ai simplement besoin d'aide... D'aide pour savoir comment rejoindre Zoïshenk, alors que je ne peux me permettre d'attendre de voir passer l'hiver... Ainsi que tous renseignements susceptible de me dire où trouver les deux femmes que je cherche désespérément.
C'est... c'est très important. Et si dans mon voyage, je peux vous aider à retrouver la trace de votre maître disparu, je le ferais soyez en sûre."


Il laissa alors le guerrier Loup s'exprimer, attendant de voir les réponses qu'il saurait lui apporter.
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 26 juil. 2020, 12:38, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Double test de Char (+2, Prophète) : résultats cachés.


Le templier de l’Etoile Blanche écouta longuement son vis-à-vis, une expression déplaisante gravée sur le visage. Geralt mentionna plusieurs fois la disparition du maître de son Ordre et chaque allusion à cet évènement semblait renfrogner de plus en plus l’ulricain. Ce dernier chassa l’air de sa main avec un grognement agacé, jetant un regard rapide au corbeau perché sur l’épaule de Geralt.

- « Notre Grand-Maître, Herr Gehbart von Fockmer, s’est rendu dans le Nord pour des raisons que nous ignorons encore. Il a quitté le temple à la faveur de la nuit, emportant avec lui son armure, son marteau de guerre et son destrier. La seule certitude que nous avons est qu’il a fait route en direction de Zoïshenk avant de prendre à l’Ouest, vers un lieu maudit connu sous le nom de Chamon Dharek à la frontière du Pays des Trolls. Quelles que soient les justifications de son départ, il ne peut avoir agit que sous le dictat divin d’Ulric. Nous avons envoyé plusieurs frères le retrouver et l’aider dans sa quête, et qui doivent nous envoyer un messager dès l’arrivée du printemps pour nous tenir informés de la marche à suivre. Nous nous préparons à marcher à sa rencontre. » dit-il enfin d’un air sinistre. « Quant à vos deux amies … Je n’ai jamais entendu parler d’elles. Vous suivez peut-être les visions du Grand Veilleur, mais ces histoires ne concernent pas le culte d’Ulric. » Il secoua la tête, ne souhaitant visiblement pas entendre parler des affaires des autres églises.

L’ancien Chevalier-Corbeau annonça qu’il souhaitait se rendre dans le Nord et demanda à l’ulricain si ce dernier connaissait un moyen d’y arriver.


- « Vous êtes en plein hiver. Au-delà d’Erengrad, les routes n’existent plus et le vent glacial tue quiconque en quelques minutes. La voie du Nord est coupée, et il faudra attendre la saison suivante pour pouvoir suivante. C’est l’unique possibilité pour rallier Zoïshenk. » Il inspira longuement et regarda Geralt de haut en bas, s’arrêtant à nouveau sur le corbeau qui l’accompagnait. Etait-ce un émissaire de Mórr, ou un simple oiseau dressé contre quelques graines ? « Les prêtres disent que le printemps venu nous devrons retrouver notre Grand-Maître. L’Ordre de l’Etoile Blanche s’organise pour faire route dès que cela est possible. Si Tibérius se porte garant de votre personne, vous pourrez chevaucher avec nous jusqu’à Zoïshenk. »

Il se releva enfin et dirigea Geralt vers la sortie, avançant à grandes enjambées. Plusieurs disciplines s’écartèrent sur son passage ou inclinèrent la tête avec respect : le templier était probablement une personnalité d’importance dans le temple.


- « Continue ta route, maintenant. Les temps sont suffisamment sombres pour nous pour ne pas qu’un oiseau de mauvais augure tel que toi ne plane au-dessus de nous. Si tu reviens ici, demande Einar. C’est moi. » lâcha-t-il enfin d’un ton froid avant de retourner dans le temple, laissant Geralt et son compagnon à plumes sur le perron.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Grimaçant à la moindre question pouvant porter sur le maître du culte d'Ulric, le guerrier Loup accepta tout de même d'offrir quelques réponses à son homologue fidèle serviteur du Dieu corbeau. Herr Gehbart von Fockmer, c'était ici le nom du maître de son interlocuteur, semblait être parti sans la moindre explication en direction de Zoïshenk, pour finalement prendre vers l'Ouest en direction d'un lieu nommé Chamon Dharek... Si ce nom ne disait rien au Loup blanc, les précisions apportées par l'expérimenté chevalier servirent à mieux situer l'endroit, c'est à dire à la frontière du pays des Trolls... Curieux qu'il était de prendre le risque de se diriger vers pareil lieu sans la moindre explication et surtout seul. Le pays des Trolls, en plus d'être habité par nombre de créatures plus dangereux les unes que les autres, était également frontalier avec les terres des désolations du chaos... Pareil départ malgré les grandes responsabilités auxquels devaient faire face Gehbart en temps que commandeur du temple d'Ulric devait sans doute être lié à quelque chose de très important, mais quoi ? Personne ne semblait le savoir, pas même ces hommes.
Geralt devait il y voir un lien avec son propre voyage ? Ou bien tout ceci n'était il que le fruit d'un simple hasard ? Quoiqu'il en soit, le chevalier à la longue barbe visa juste dans ces propos : Le départ de son maître étant sans nul doute lié à la divinité qu'il servait mais alors... En temps que guerrier chevronné toujours en recherche d'ennemi à vaincre, ce voyage engagé par le Grand maître du temple était il un acte de foi ? Sorte de défi destiné à prouver sa valeur auprès du Dieu Loup ? Le chasseur de monstre ne pouvait ici que théoriser, sans compter que les Ulricains, connu pour leur sale caractère, n'aimaient guère qu'on vienne s'interposer dans leur histoire, en particulier lorsque un autre culte, ici celui des Morrien, venait à se renseigner d'un peu trop près d'affaires ne devant normalement pas les concerner.
Quoiqu'il en soit, cette parenthèse fut vite refermée par le guerrier serviteur du Dieu loup, celui ci expliquant que des hommes du culte étaient à la recherche de Gehbart dans sa quête, et que d'ici peu, le temple espérait recevoir de nouvelles informations sur toute cette histoire.
Concernant Lucrétia et Karla, Geralt fit une nouvelle fois chou blanc, n'obtenant rien de nouveau pour avancer, tandis que la fin des explications de son interlocuteur, indiquait en même temps la fin de la seule piste qu'il avait pu trouver sur les deux femmes depuis son arrivée au Kislev...

Désormais ne restait plus qu'à suivre la prémonition du devin Emilio, et prendre la route de Zoïshenk avant qu'il ne soit trop tard... Mais là encore, le chevalier à la longue barbe se montra catégorique : en pleine hiver, impossible de rejoindre cette ville sans risquer d'y perdre la vie. En plus du blizzard qui balayait sans cesse la région, toutes les routes et autres chemins susceptible d'être empruntés, étaient désormais camouflés par d'épaisses couches de neige, faisant que même le meilleur des traqueurs aurait un mal fou à suivre le moindre cap, voyageant à l'aveugle dans une terre hostile et sauvage, où il était impossible de trouver la moindre trace de construction humaine sur des dizaines et des dizaines de kilomètres.
Pour autant, et cela malgré le dégout que semblait attiser Geralt chez le chevalier, celui ci l'invita à le rejoindre dès les premières fontes des neiges synonyme de l'arrivée du printemps, celui ci ayant pour ambition de rassembler un contingent dans le but de rejoindre Zoïshenk et ainsi suivre la trace de ces frères partis en précurseur. Le simple fait que le frère Vicaire Tibérius l'ai envoyé ici, était pour le chevalier un gage de confiance suffisant pour lui permettre de chevaucher avec le gros des templiers d'Ulric.

N'offrant pour autant aucune réponse quand à l'offre qui lui avait été faîte, Geralt se mura dans le silence, plongé dans sa propre réflexion pour finalement être convié à quitter le temple, l'hospitalisé dont il avait bénéficié arrivant à son terme. Sur le perron des portes du temple, le chevalier lui confia son nom : Einar. Si l'espoir que les deux hommes se croisent à nouveau un jour existait bel et bien, le guerrier loup semblait de son coté prêt à s'en passer, ne voyant le templier de Morr que comme un oiseau de mauvais augure dans des temps déjà bien trop troublé. Pour autant, comme gage de gratitude à l'égard du temps qu'il lui avait alloué, le Loup blanc se présenta également sous couvert du nom qu'il s'était inventé auprès de Massimo :


"Eskel..." Dit il d'un simple hochement de tête, alors que les portes du temple se refermèrent derrière lui, le laissant à nouveau seul dans les rues de la ville, toujours balayé par le froid en provenance du Nord.

A nouveau engouffré dans la peau de loup qu'il s'était procuré pour se protéger des intempéries, Geralt vagabonda alors quelques instants, sous le regard intrigué et inquiet des rares passants qu'il croisa, jusqu'au moment où prit d'un vertige, il fut dans l'obligation de se retenir contre le mur d'une habitation, son regard pointant vers le sol alors qu'un voile noir masqua sa vue une longue minute, et qu'il sentit le contacte humide et chaud du sang s'écoulant de ses narines...
Incapable de bouger dans cet intense moment de faiblesse, les croassements du corbeau fixé sur son épaule vinrent alors le tirer de sa torpeur, alors que le Loup blanc retrouva enfin la vue.


"Je sais... Je sais..." Dit il avec une pointe de nonchalance au volatile dans l'espoir de le rassurer et ainsi de le faire taire.
Dans le creux de sa main, Geralt vint à se saisir de la petite fiole fixé avec précaution autour de son cou. A l'intérieur, on pouvait ici y voir le peu de réserve qu'il lui restait de pollen de Sirène. Une quarantaine de jours... Cinquante au mieux... Alors que le Kislev était figé dans un hiver qui peut être prendrait de vingt à quarante jours pour offrir un temps soit peu des conditions favorables pour traverser les steppes glacées... Sans compter le délai pour rejoindre Zoïshenk... Rien ne garantissait à Geralt d'arriver à temps là bas avant de voir son corps le lâcher définitivement.
Cruel châtiment de Morr que d'avoir ramené son âme du Val gris, lui offrant son saint pouvoir tandis qu'au lieu de devenir plus fort de jour en jour, il continuait de s'affaiblir, bloqué dans un pays dont il ne connaissait rien, et suivant la vision d'un enfant aveugle, alors que rien ne lui garantissait que Karla et Lucrétia étaient bel et bien à Zoïshenk...


"Il semble que même avec vos faveurs... Je suis incapable de satisfaire votre volonté Saint père..." Dit il d'une voix grave et froide tandis que le corbeau l'observait en penchant machinalement la tête de droite à gauche.
Relevant alors le visage en direction du ciel, il resta quelques secondes ainsi, à l'observer tandis que la neige venait délicatement se poser sur le terrifiant masque d'acier qu'il arborait, destiné à cacher son identité ainsi que la souillure chaotique qui continuait inlassablement à le dévorer.
S'adressant alors au Saint père, mais aussi à la jeune femme aux cheveux de feu, comme semblant espérer que ces mots soient portés par le vent jusqu'à ces deux destinataires, il murmura d'une façon résigné mais aussi terriblement désespéré :


"C'est avec un terrible aveu de faiblesse ô Saint Père... Que j'annonce ici la fin de la traque du Loup blanc... Je n'ai nul piste et... mon temps arrive à son terme. Que je décide de me dresser ou non contre le chaos... contre Lucrétia... ou même contre Karla... Nul doute que je serais déjà trop faible pour opposer la moindre résistance.
J'ai gâché ma vie... et j'ai gâché le temps que vous m'aviez accordé... Peut être est ce là une façon pour vous ô Grand Veilleur de me punir à nouveau alors que, malgré ma foi retrouvé, je suis incapable de me débarrasser des sentiments que j'ai pour la cible que vous m'avez imposé pour le salut de mon âme.
Le Val gris... Ou pire encore... Sera définitivement mon ultime châtiment."


Il abaissa alors le regard, fixant un point invisible alors qu'il se remémora les souvenirs de sa vie passé.

"Quand à toi Karla... Je t'ai abandonné dans cette rue d'Altdorf... incapable de voir la peine qui t'accablait autrefois... J'ai laissé le poison de la haine te consumer. Je n'ai ni pu te protéger des chaotiques, ni de la Lahmiane...
Les Bienfaiteurs... Ta seule famille... Je n'ai pas pu la sauver non plus. Tout ce que tu as pu chérir un jour à été consumé par le feu.
Tu m'as autrefois lié à toi par un contrat... Je pensais avoir terminé cette mission il y a longtemps déjà et pourtant... J'ai échoué... J'ai promis de te protéger, ainsi que chaque personne de ce groupe de voleur que tu chérissais tant... Et il ... il... il ne reste plus rien... Des cendres, des souvenirs... des regrets... et des remords..."


On sentait ici le terrible poids de la culpabilité chez cet homme n'ayant plus rien. Ayant désormais perdu la trace de Karla, obligé de rester à Erengrad à attendre de voir inlassablement s'épuiser les quelques doses de Pollen de Sirène qui lui restait encore, le Loup blanc semblait ici déterminé à tout laissé tomber... enfin presque.
Portant son regard à hauteur des toits des habitations des quartiers de la ville, un édifice semblait surplomber celle ci, sorte d'immense tour dont la confection semblait assez unique, et bien différentes des autres édifices de la ville puisqu'elle était composé de pierre et de glace. En effet, si le Loup blanc n'avait nul chance de trouver un guide pour l'aider à travers les steppes gelées pour rejoindre Zoïshenk au plus vite, personne de censé ne voulant se lancer dans un voyage des plus suicidaire même pour de l'argent. Geralt avait autrefois entendu dans son enfance qu'il existait dans ce pays des mages... Des sorcières disait on même, capable de commander au blizzard et à la glace, si bien qu'elles pouvaient même voyager dans les pires tempêtes.
Vérité ou simple fable pour enfant, cette solution si elle existait, méritait d'être testé. Car si Karla semblait désormais définitivement hors de portée, la volonté de Morr était bel et bien que Geralt rejoigne Zoïshenk pour y connaître la fin de son voyage. Par chance, si l'hiver le bloquait à Erengrad, il en serait de même pour l'armée chaotique que Emilio avait su lui décrire, donnant ainsi une chance au Loup blanc d'arriver à temps, avant que le feu et le sang ne recouvre L'Oblast du Nord. Prévenir et organisé une potentiel défense dans le Nord, devenait alors ici le nouvel objectif de Geralt.
Posant sa main sur le bas ventre du corbeau pour le caresser, il s'adressa à lui :


"Changeons notre monnaie impérial dans celle utilisé localement. Et essayons de voir si ces "sorcières de glace" existent et peuvent nous aider.
Ensuite nous retournerons au temple auprès de Tiberius. Si nous devons resté ici plusieurs semaines... Je pense profiter de ce temps donné pour trouver du repos pour mon corps et mon âme dans la prière et la méditation. Je crois... que je suis fatigué de courir après des fantômes et de me battre."


Le corbeau croassa quatre fois en guise de réponse, et Geralt ne put que sourire à travers son masque, déambulant à nouveau dans les rues, en direction du lieu qu'on surnommait : La tour de Givre...

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 29 juil. 2020, 19:46, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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