[Geralt] La traque du Loup Blanc

Kislev, pays de sombres forêts de conifères, d'étendues neigeuses et de steppes balayées par les vents, se trouve l'est de l'Empire. Pendant des siècles, il a été un rempart face aux incursions dévastatrices du Chaos venues du nord. Kislev est un allié fidèle et puissant de l'Empire, toujours prêt à envoyer ses troupes à son secours

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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Alors en pleine crise de foi, le Loup Blanc décida de se tourner vers la Tour de Glace, une grande flèche scintillante aux reflets bleutés qui dominait la ville portuaire depuis le Haut-Quartier. Il se mit alors en chemin, quittant le quartier ulricain pour se faufiler dans les rues de la ville basse, longeant les hauts murs de brique de la fonderie de canons en bravant le blizzard. La chute de neige s’était en effet accentuée sur Erengrad et s’accompagnait désormais de rafales d’un vent glacial qui engourdissait les extrémités du chevalier déchu tandis qu’il marchait.
Malus de -1 à cause du froid, annulé par ta pèlerine en peau de loup.


Les gens qu’il croisait pressaient le pas et les marchands rangeaient la devanture de leurs échoppes comme si une tempête s’annonçait. Des glaçons pendaient aux enseignes des commerçants et même les gardes de la ville, obligés de patrouiller malgré le temps glacial, resserraient leurs gros manteaux de fourrure tandis qu’une buée épaisse sortait de leurs moustaches pour se mêler aux flocons qui tombaient.

Guidé par cette aiguille brillante qui était toujours visible par-delà le faîte des arrondissements composant la ville, Geralt s’engouffra dans des ruelles étroites se résumant souvent à plusieurs volées d’escaliers en pierre ou en bois, et dans les artères plus larges qui, pavées, montaient depuis la Ville-Basse jusque dans les beaux quartiers. La Tour de Givre semblait se rapprocher peu à peu, grossissant soudainement lorsque ses étages inférieurs se dévoilaient à mesure que le Loup Blanc gravissait les niveaux d’Erengrad. Au détour d’une somptueuse demeure dont les gardes qui se caillaient à l’entrée lui jetèrent un regard méfiant, le chevalier déchu arriva finalement à destination.

Face à lui se trouvait un vaste espace dégagé, une sorte de parc ouvert dont les pelouses et les massifs étaient recouverts d’une mince pellicule de neige et qui n’alignait que des rangées d’arbres sans feuilles en cette rude raison. Des allées probablement charmantes au printemps quadrillaient ce jardin et donnaient, depuis les rebords, une vue imprenable sur le port de la cité en contrebas, en partie pris dans les glaces. Mais ce qui intéressait Geralt n’était ni la fontaine gelée surmontée d’une statue féminine en marbre, ni le duo de jardiniers emmitouflés dans leurs fourrures qui, équipés de larges moufles et d’un gros sécateur, s’évertuaient à tailler un énorme cornouiller dont les fleurs jaune vif étaient la seule touche de couleur chaude dans ce monde blanc, bleu et froid.

Non, c’est vers la Tour de Givre que le l’Elu de Mórr s’avança : un gigantesque bâtiment de plus de vingt étages donc la base épaisse et circulaire s’affinait à mesure qu’elle montait dans les cieux enneigés jusqu’à n’être plus qu’un fin éperon surmonté d’un bulbe pointu. C’était un formidable obélisque de pierre pâle qu’une mince –mais bien réelle- couche de glace recouvrait pour lui donner un aspect bleuté et chatoyant lorsqu’un rare rayon de soleil perçait les nuages. Le rez-de-chaussée de ce joyau de l’Humanité n’était muni que d’une porte en fer, noire, sur laquelle le givre dessinait naturellement des motifs extraordinaires. Il n’y avait ni meurtrières, ni chemin de ronde, ni de garde : rien d’autre que cette étrange porte lisse et froide. Les étages supérieurs cependant étaient quant à eux percés de fenêtres aux styles variés, parfois munies d’un petit balcon d’où pendaient de gros glaçons. Des tourelles plus fines et des avancées se détachaient de manière anarchique de la structure principale, comme autant d’appartements privés ou de pièces secrètes qui jalonnaient cet édifice improbable. Le corbeau perché sur l’épaule du templier poussa un croassement sonore et prit son envol pour filer à toute allure inspecter cette écharde improbable.

Lorsque Geralt traversa le parc sous les regards silencieux des jardiniers et s’avança vers la porte, celle-ci s’ouvrit comme par magie pour le laisser entrer dans la tour. De l’autre côté, nul factionnaire pour l’interpeller : seulement des braseros d’acier aux flammes bleues qui balisaient un couloir semblant s’enfoncer dans la banquise et dans lequel le réprouvé s’enfonça alors que les battants de la porte se refermaient derrière lui.


Malus de -3 à cause du froid, réduit à -2 grâce à ta pèlerine en peau de loup.

Une buée épaisse s’échappait de sa bouche, le froid le mordait jusqu’à l’os et faisant perler une goutte de son nez, sous le masque de fer. Son seul œil valide le brûlait presque et il pouvait sentir ses veines noires gonfler piquer comme de l’acide à mesure qu’il marchait. Il arriva bientôt au bout du couloir, dans un grand vestibule ovale qui semblait sans autre issue. En effet, toutes les parois étaient recouverte d’une glace épaisse et biscornue sur laquelle se reflétait en mille fois la lumière bleue pâle des braseros, ainsi que l’image même de Geralt : sinistre personnage tout de noir vêtu, encapuchonné, dont le visage masqué le fixait où qu’il regarde en une multitude d’avatars projetés sur ces miroirs taillés de myriades de facettes inégales. En levant la tête, l’ancien chevalier de l’Ordre des Chevaliers-Corbeaux pouvait voir un plafond très haut hérissé de stalactites menaçantes semblables à une forêt de lances.

Derrière-lui, un crissement étrange s’éleva et il se retourna pour voir les parois de glace se refermer sur le couloir qu’il venait de franchir comme le froid scellerait les eaux d’un lac, lui interdisant de retourner en arrière à moins qu’il ne se décide, peut-être, à briser ce mur translucide avec la pointe de son épée. Au même instant une voix féminine s’éleva de nulle part.


- « Хорошо сделано, но это не хорошо использовать онлайн-переводчик ».

L’imprécation en kislévarin résonna dans toute la pièce, se répercutant sur chaque paroi et empêchant Geralt d’en identifier précisément l’origine. L’écho de cette voix polaire enfla et s’approfondit à mesure qu’il tapait contre les murs en montant vers le plafond, faisant dangereusement tinter les stalactites comme si on secouait une caisse de flûtes en cristal. Puis l’écho se tarit et les lances de glace s’immobilisèrent à nouveau, lançant une dernière salve d’étincelles bleutées qui dansèrent en une pluie d’étoiles le long des cloisons glacées.
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Arpentant les rues de la ville tout en se confrontant aux éléments, Geralt vadrouilla telle une ombre, suivant le cap tracé par la grande flèche scintillante aux reflets bleutés qui dominait la ville portuaire depuis le Haut-Quartier.
Bravant l'hiver tandis que les extrémités de son corps commençaient peu à peu à s'engourdir, la populace de Erengrad, pourtant habitué au grand froid, sembla elle même se réfugier dans les habitations de la cité, une tempête en provenance des steppes du grand Nord semblant se déverser sur l'ensemble de la région, pour la balayer par de puissantes rafales capable de s'engouffrer dans les moindres recoins.
Ici, Geralt ne pouvait que respecter et craindre mère nature, dont le caractère capricieux et dangereux, ne pouvait être prit à la légère au risque de périr. Si la météo commençait tout juste à se détériorer ici, le Loup blanc n'osa alors imaginer s'engouffrer seul dans le désert blanc, sans prendre le risque de s'y retrouver piéger, et y mourir d'une manière lente et douloureuse.
Le chasseur de monstre, pourtant habitué des régions dangereuses, comme le traqueur expérimenté qu'il était, notamment du temps où il sévissait dans les Terres Sombres, plus précisément dans la région des Sentinelles, ne pouvait que s'incliner devant la dangerosité des éléments du Kislev, facteur qu'il ne pouvait ni maitriser, ni dompter.

Gelé et luttant contre le vent, le champion de Morr arriva alors enfin à vue de la Tour de Givre, symbole de pouvoir des "Sorcières de Glaces"... L'architecture de ce lieu, véritable mélange de l'homme et la magie car constitué de pierre et de glace, dominait ainsi la ville entière, alors que Geralt se sentait si petit devant cet édifice qu'on pouvait croire tout droit sortie d'un rêve. Si Geralt avait vu bien des choses durant sa vie, toutes plus folles les unes que les autres, le domaine des sorcières n'avait rien à envier face à l'émerveillement qu'il suscita chez le serviteur du Grand Veilleur.
Arrivant dans un espace dégagé, sans doute un parc puisqu'il pouvait observer deux jardiniers y travailler malgré les températures négatives, il s'avança docilement en direction du seul accès à l'immense tour, alors qu'un silence apaisant et aussi terriblement inquiétant habitait ce lieu. Ici, ni garde, ni serviteur... Seulement le vent et la neige et pourtant, une sensation étrange fit s'éveiller les sens du chasseur de monstre... Un danger... mortel mais endormi...
Malgré tout ce qu'il avait traversé pour parvenir au Kislev, la Tour de Givre fit alors germer en lui un sentiment d'insécurité constant... Oui... Même si il était en quête d'aide pour rejoindre Zoïshenk, cette prise de risque pouvant logiquement se montrer payante, pouvait également signifier la fin de son voyage, car si il ne connaissait que quelques vagues légendes au sujet de l'immense pouvoir des Sorcières de Glace... On disait aussi qu'elles pouvaient se montrer aussi cruel que terrifiantes à l'encontre de ceux pouvant représenter une menace pour leur Ordre ou pour le pays qu'elles avaient pour rôle de protéger.

Face à l'immense porte noire, ornée de symboles directement figés dans la glace, Geralt se figea, ignorant si le sol de ce lieu pouvait être foulé par n'importe qui, où bien si les sorcières n'en donnaient l'accès qu'à ceux pouvant le mériter... Lui qui était venu chercher de l'aide dans sa quête, ne pourrait peut être au final que se contenter de contempler la flèche scintillante, sans jamais pouvoir en pousser les portes.

Fermant le poing et levant alors le bras, il se risqua à frapper à la porte...

Surprit qu'il fut de devoir stopper son action, car l'accès s'ouvrit devant lui, tandis que derrière se dessina un long couloir descendant sous la couche neigeuse de Erengrad, éclairé par d'étranges flammes bleues. Nul accueil... Pas âme qui vive... Pouvait il seulement pénétrer ce lieu sans risque ?
Pensant ne rien avoir à perdre, il s'avança alors de quelques pas, pensant enfin pouvoir se réfugier du froid, tandis que les grandes portes se refermèrent derrière lui, le laissant seul avec pour unique compagnon que le silence religieux instauré dans l'immense tour.
S'avançant dans le calme, marchant droit devant lui, tout en restant sur ses gardes, chaque nouveau pas qu'il parvenait à accomplir ne faisait que renforcer que plus encore la sensation de froid et de gel lui mordant les chairs... Au point que même la peau de fourrure qu'il arborait, semblait ici être une protection totalement insuffisante face au température ne faisant que chuter, au fur et à mesure qu'il descendait, jusqu'au cœur même de ce pays.
Tremblotante, sentant sa chair et même son œil lui arracher une douleur aussi lente qu'insupportable, il se refusa pourtant à revenir sur ses pas, faisant preuve d'une volonté sans faille, pour finalement atteindre le bout du chemin : Un immense vestibule dont les murs étaient constitués d'une impénétrable couche de glace, le plafond lui même étant décoré de stalactites aussi tranchant que des lames de rasoir, et dont l'ensemble ne faisait que pointer vers une seule et unique direction : le sol, et donc le Loup Blanc.
Au milieu de la pièce, Geralt se retrouva alors confronté à des dizaines de reflets de sa propre personne, son être tout entier se réfléchissant sans fin dans les miroirs de glace, au point qu'il était intimidant et terrifiant d'être confronté à l'image qu'il donnait d'ordinaire au commun des mortels : Celle d'un chevalier noir, messager de Morr et condamné à masquer son visage à cause de la corruption chaotique lui dévorant la peau.
Tournant lentement sur lui même, il se retrouva à croire que toutes ces images de sa personne, ne le suivaient pas comme elles auraient dû normalement le faire, certaines semblant même se figer et l'observer silencieusement, comme des reflets de sa propre personnalité qui en ce lieu étrange et emplit de magie, avait le pouvoir d'être animé d'une volonté qui leur était propre.
Le Loup blanc se mit alors à entendre quelques chuchotements, à la fois si proche et dont il était pourtant impossible à déterminer l'origine :


*Geralt... Loup blanc... Parjure... Eskel... Le champion de Morr... Le chasseur de vampire... Excommunié... Pardonné... Ami... Ennemi...*

Si ce n'était pas la première fois qu'il se retrouvait à délirer, la sensation ici était bien différente de l'influence des Dieux Sombres à laquelle il tentait d'échapper, ou aux horribles cauchemars servant à mouvementer ces nuits... Non... Tout ce qu'il entendait semblait aussi étrange que réel, comme si, totalement à nu ici, son masque ainsi que le capuchon magique normalement destiné à couvrir son identité, n'avait aucun effet en ce lieu.

Ses reflets dans la glace... Étaient comme ceux de son âme fragmenté... Qui une fois rassemblé, créait l'homme se trouvant actuellement au milieu du vestibule.

Et alors qu'il continua à tourner, il ne remarqua que maintenant, que le passage par lequel il était arrivé, s'était refermé derrière lui, et que dès lors, nul retraite ne lui était permise. Le loup était ainsi piégé... A la merci du froid, de la glace, et des sorcières...
Une voix raisonna alors dans la salle, tandis qu'elle se fit elle même écho en entrant en résonnance avec les murs de glace jonchant la pièce. Douce et silencieuse, elle était également ferme et puissante, au point que le plafond trembla légèrement au dessus de la tête du chasseur de monstre, les stalactites gigotant lentement, véritables armes naturels et mortels ne tenant que d'un fil. Un véritable piège mortel n'attendant que d'être activé contre le choisi de Morr, si celui ci était venu demander audience aux Sorcières avec de mauvaises intentions.
Ne connaissant que trop bien les cultes magiques, ayant autrefois été un allié des mages de la vie, lors de sa confrontation avec Sophie Von Carstein, aussi surnommé la comtesse grise, le Loup blanc ploya alors le genou en guise de respect devant la voix qui lui avait parlé en langue du Nord avant de dire lui même tout simplement :


"Je suis désolé... Je ne maitrise pas votre langue..."
Nul réponse omis un terrifiant silence, obligeant même Geralt à regarder de temps à autre le plafond, comme craignant à tout moment de voir la mort fondre du ciel.
"Je me nommes Es..." Il se ravisa, observant alors à nouveau les nombreux reflets de lui même autour de lui, dont le regard était aussi froid qu'accusateur... Était il bon de mentir en ce lieu ? La vérité pouvait lui être salutaire ou bien à l'inverse salvatrice ? Geralt allait le savoir d'ici peu...

"Je m'appelle Geralt... Serviteur du Grand Veilleur... Protecteur des âmes de son jardin mais également interdit d'y trouver le repos à cause de mes crimes.
Fantôme au corps brisé... Et pourtant revenu du Val gris pour continuer à arpenter le royaume des vivants dans le but d'accomplir les desseins du Saint Père."


Personne n'intervint pour le couper, et le simple fait qu'il soit en vie, était peut être le signe qu'il était parvenu ici à capter l'attention des maitresses de ce lieu. Ou bien elles aussi ne comprenaient tout simplement pas la langue dont il faisait usage... Voila qui serait assez coquasse.
Tremblant de plus en plus, commençant à ne plus sentir les différentes parties de son corps, Geralt se retrouva alors à somnoler, le froid semblant triompher, au point qu'il était obliger de lutter, pour ne pas se laisser s'écrouler à un somme qui sans nul doute lui serait éternel.


"Je suis venu ici en ami... Dans le but de demander conseil et aide à celles qu'on dit être les protectrices du Nord." Les stalactites au dessus de sa tête tremblèrent alors à nouveau, le Loup blanc levant alors la main en direction d'un des mur de glace, comme signe de le laisser continuer, car sentant que le mot de trop pourrait lui être fatal.
"Je suis porteur de nouvelles... Au Nord, de sombres forces se rassemblent... se camouflant avec l'hiver mais prêt à frapper une fois celui ci terminé. Une prophétie a été énoncé... Des colonnes de feu, et des rivières de sang... Des populations massacrés et fuyant leur demeure... et tout porte à croire que Zoïshenk est..."

Mais le vestibule trembla à nouveau, plus fort qu'il ne l'avait jamais fais jusqu'à maintenant, si bien que des petits morceaux de glace en provenance du plafond, tombèrent à même le sol, le Loup blanc se forçant à parler plus fort pour se faire entendre avant qu'il ne soit trop tard.

"Je suis ici en ami ! Pour tenter de sauver le Nord !"

Les tremblements cessèrent, le vestibule retrouvant son calme, alors que Geralt resta avec pour seul interlocuteur, ses propres reflets...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 03 août 2020, 22:55, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le dernier appel de Geralt resta suspendu en l’air un instant, se répercutant sur les murs de glace jusqu’à mourir dans la voûte du plafond. Un silence pesant s’ensuivit, jusqu’à ce qu’il soit brisé par la voix de cette femme qui refusait de se montrer.

- « Sauver le Nord ? » répéta-t-elle avec un reikspiel mâtiné d’accent rugueux où le r était roulé. « Crois-tu, Geralt le Serviteur du Grand Veilleur et le Protecteur des âmes, que nous t’ayons attendu pour sauver le Nord ? » L’ancien Chevalier-Corbeau cru voir une silhouette opaque se mouvoir derrière une paroi givrée, le temps d’un instant. « Nous veillons sur la Veuve Vénérable depuis l’époque légendaire des reines-khan, là où les tiens n’étaient que des barbares arpentant les forêts. » Le ton se fit plus courroucé, et les stalactites tremblèrent. « Ce sont nous qui protégeons le monde des Hommes, par la force du blizzard et des dieux. Etranger, quelle arrogance tu as en toi pour venir te présenter ici et te prétendre ainsi champion. Rappelle-toi toujours que c’est le sang du Kislev qui coule pour l’Empire, et non l’inverse. »

Cette déclaration véhémente fut suivie d’un nouveau temps mort pendant lequel Geralt pensait entendre tout un ensemble de chuchottements, comme si les sorcières, quelque part dans cette tour, conversaient entre elles tandis qu’elles l’épiaient depuis leur cachette.

- « Ton dieu, dans notre grande terre, n’a que peu de pouvoirs. » reprit la voix. L’accent était le même mais le timbre était plus doux. Etait-ce la même femme qui parlait ? Impossible d’en avoir la certitude tant la gangue de glace qui tapissait la tour assourdissait les sons. « Vous autres, habitants du Sud, vous rattachez à l’espoir que quelqu’un veille sur vous dans la mort. Mais il n’en est rien. La vie n’est qu’un combat à la fin duquel l’esprit se dissout dans le sol, jusqu’à l’essence même de la Veuve dans laquelle nous nous unissons tous. L’âme du Kislev est celle de ses guerriers qui sont tombés pour protéger le monde et que nul ne berce sinon le vent de la steppe et le froid mordant. » Nouveaux murmures qui courent sur la glace comme autant d’étincelles bleutées. « Mais ton maître est aussi celui des rêves, et les rêves ne sont rien d’autre que les messages que nous envoie l’Au-delà. C’est parce qu’il t’a montré sa vision que tu marches vers le Nord, seul, vers une terre dont tu ne connais rien et qui t’engloutira. En cela, étranger, tu mérites notre intérêt. Si tu es prêt à y mourir, alors nous te montrerons le chemin. »

Les murs de givre semblaient bouger au fil de ces paroles, à moins que ce ne soit la lumière bleue des flambeaux qui se mette à vaciller.

- « Pour que l’une d’entre nous t’accompagne dans ton périple, tu devras payer le prix. Tu portes avec toi une arme ancienne, forgée par-delà les mers par un peuple millénaire. Sur son fil sont gravés des mots de pouvoir puissants. Détache cette lame et pose là devant toi. Fais ainsi et les Sorcières de Glace te mèneront à Zoïshenk, jusqu’à la frontière du Pays des Trolls ou tu pourras rencontrer ton salut. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

L'appel de Geralt laissa planer un long silence, alors que les stalactites perchés au dessus de la tête du chasseur de vampire cessèrent sur l'instant de trembler. La voix émergea alors de nul part et de partout à la fois, ricochant en écho sur les murs de glace l'entourant et transposant son sombre reflet. La femme qui s'adressa à lui, s'exprima dans sa langue, le ton qu'elle employa traduisait ici le dédain mais aussi l'autorité légitime qu'elle pensait avoir sur cet étranger, venu de loin pour finalement se présenter à la tour de Givre, tout en prétextant, être le champion d'une divinité dont l'objectif était de sauver le Nord. Des paroles bien présomptueuses pour un impérial, alors que la sorcière ne se priva pas de lui rappeler comment avait été forgé l'histoire de l'Empire dont il était un enfant : Kislev était une barrière naturel pour les pires abominations que pouvait enfanter les Dieux Sombres, le sang des guerriers du Nord avait plus d'une fois souillé la neige blanche et pure, le courage de ces hommes et de ces femmes les ayant protéger de l'extinction tout en gardant les frontières des terres de l'Empereur indemne, sans que jamais ces sacrifices ne soient honorés comme ils auraient du l'être par l'Empereur et ces sujets...
Et voila que Geralt se présentait aux sorcières, les gardiennes du Grand Nord en ayant l'audace de se désigner comme "sauveur" du Nord... Le choisi de Morr avait ici fait preuve d'un manque de tact certain... Et si il était certain que l'Ordre de la tour du Givre n'avait pas attendu l'arrivée de cet homme pour agir pour le bien être du Kislev, le Loup blanc ne pouvait que les confronter à la réalité d'une situation qui tôt ou tard les dépasserai... Le chaos avançait... Tandis qu'il était également certain que l'influence de Lucrétia Lahmiane prendrait peu à peu de l'importance dans ce pays, la vampire devenant un poison qui, à un moment donné, deviendrait impossible à stopper... Qu'importe que les sorcières de glace protègent ce pays grâce au blizzard et à la glace... Leurs ennemis étaient déjà à l'intérieur même de leur frontière et de leur barrière protectrice, attendant leur heure pour agir.


"Qu'importe le blizzard... L'hiver lui même n'est pas éternel. Les ennemis de ce pays sont déjà à ces portes..." Il était toujours agenouillé au sol, ses lèvres virant au violet tant le froid dans la pièce était important.
Isolé dans ce pays dont il ne connaissait rien, qu'importe qu'il soit réellement un champion ou pas, ici dans le Grand Nord, même Morr n'avait pas l'influence qu'il pouvait avoir dans l'Empire. Geralt était bien conscient de cela, puisque au sein même du temple de Erengrad, il avait à nouveau cauchemardé alors que l'influence du chaos et du Grand corrupteur cherchait à nouveau à s’immiscer dans son esprit et dans son cœur. Plus qu'un combat contre le mal lui même ou contre la non vie, s'était surtout un combat contre ses propres peurs et ses propres faiblesse auquel Geralt allait devoir se confronter. Et si il s'était, depuis son retour du Val gris, laissé protéger par la bienveillance du Saint père... Une fois dans le désert de Glace, même le Grand Veilleur ne pourrait toujours le guider et l'éclairer dans sa quête dont l'issu restait sans cesse incertaine.
Mourir dans ce pays... Pourrait conduire son âme à un voyage bien différent auquel il aspirait, l'essence même de celle que les sorcières nommaient "la Veuve" pourrait au moment de sa mort, choisir de l'aspirer en son sein, Geralt rejoignant ainsi les âmes de ceux ayant trépassé dans ce pays, pour former un tout ... L'âme du Kislev.
Jusque là, très dur dans leurs mots, l'Ordre du Givre ne pouvait que reconnaître l'intérêt que pouvait représenter le Loup blanc, lui qui était venu de si loin en suivant une simple vision, dont la finalité n'était autre que son propre trépas... L'ultime sacrifice, la mort la plus symbolique et la plus noble pour un guerrier connaissant par avance l'heure de sa fin, mais ne cherchant nullement à l'éviter ou la retarder... Bien au contraire, voulant à tout prix s'y confronter... Était ce ici du courage ou de la folie ? Nombre d'intellectuels auraient pu ici en débattre pendant des nuits entières.

L'aide qu'il était venu chercher en ce lieu, s'offrit alors à lui, comme si la providence elle même venait enfin répondre au supplice du Loup blanc, connaissant le lieu et le moment ou la tempête à venir saurait se présenter... Mais incapable d'agir dans les temps alors que son corps faiblissait un peu plus à chaque nouveau couché de soleil.
Geralt cherchait ainsi à obtenir du temps... Et les sorcières étaient en mesure de lui offrir cette ressource si précieuse qui lui faisait défaut. Pouvant lui faire traverser l'hiver dans le but de rejoindre Zoïshenk dans les temps, dans le but de sauver ce qui pouvait encore l'être. Désormais son voyage n'était plus uniquement focaliser sur Karla dont il avait perdu la trace... Mais bel et bien sur la possibilité d'influer une dernière fois sur le cours des évènements, et livrer l'ultime bataille qui peut être saurait lui ouvrir les portes du jardin de Morr.

Mais tout avait un prix... Et celui des sorcières de glace était des plus élevé...

Del'ait... Le symbole même du champion de Morr, une lame unique capable d'inspirer la peur dans les ennemis de la non vie mais aussi du chaos. L'épée transperçant le voile de l'incertitude en ces temps troublés et offrant à Geralt un pouvoir que beaucoup ne pouvait qu'envier... C'était ici le prix de l'aide des sorcières...
Laissant planer un silence en entendant cette proposition, Geralt se laissa alors absorber par les reflets émanant des murs de glace l'entourant. Perdu dans les méandres de ses pensées, il se laissa alors à imaginer, délirant ou non, que ces reflets, agissant comme les miroirs de son âme brisé, agissaient à leur guise et retraçant des moments particuliers de l'existence qu'il avait pu autrefois mené... Il se revit alors, assassiner Mendelev de sang froid... Il se vit ployer le genou devant Agabius Von Carstein... Il se vit affichant aux yeux de la belle Nathalie, la noirceur de son cœur, faisant oublier à tous le coté noble et héroïque du combat contre la non vie qu'il avait pendant longtemps mené... Et il se vit en compagnie de Rebecca et du culte des papillons, fière de sa nouvelle situation et de la sombre puissance qu'il s'était imaginé posséder en servant les Dieux obscurs...

Tous ces choix... Tous ces morts... Pourquoi ? Pour le pouvoir... Le pouvoir absolu et sans partage... Et voila que ces sorcières... Cherchait à lui enlever le symbole même de la puissance que Morr avait su lui confier...

Geralt se releva, ses os craquant sous la morsure du froid, et d'un geste aussi assumé que serein, il dégaina Del'ait, l'acier elfique de l'épée s'embrasant au contacte de son maitre, les flammes blanches et pures se reflétant à travers les miroirs de glace, si bien qu'elles effacèrent les reflets obscurs et inquiétant du loup blanc.
A travers ce geste, le champion de Morr faisait ici une démonstration du pouvoir qu'il détenait devant l'Ordre du Givre, toujours bien conscient que d'un simple mot, les mages de glace pouvaient l'éliminer en un instant... Rien n'arriva pour autant, ces interlocutrices, toujours dissimulés semblant observer avec une certaine fascination le déroulé du cours des choses tandis que l'homme devant eux, observa la lame qu'il tenait fermement en silence, laissant planer un moment de doute quand à la décision qu'il allait prendre pour finalement dire :


"Autrefois... J'ai tout sacrifié pour le pouvoir... Mon histoire, ma destinée, mes amis, mon corps... Mais... Plus maintenant..."

Il agrippa alors le tranchant de l'épée de sa main faible, les flammes ne le brulant pas, il referma pourtant la paume de sa main sur celle ci, se la sectionnant alors que son sang s'écoulait désormais sur l'épée. S'adressant d'une voix forte et déterminé, il répondit ainsi à la proposition des sorcières :

"Que le Saint père m'en soit témoin... Que votre Ordre prenne acte de mes mots et du dernier serment que je prononcerai de mon vivant :
-Que mon sang soit le début du paiement de la dette éternel que l'Empire doit au Kislev.
-Que mon âme revienne au jugement du Grand Veilleur, et que son châtiment soit juste quand viendra le temps d'expier mes fautes.
-Que ma vie soit offerte pour le salue du Nord.
-Que mon corps soit livré au blizzard... et que mon nom soit à jamais porté par le vent pour disparaître dans l'Oblast.
-Et... Que cette épée soit le prix de la bénédiction de l'Ordre du Givre... Une lame pour sauver des milliers d'âmes..."


Sur la fin de sa dernière phrase, d'un geste aussi rapide que puissant, il planta Del'ait devant lui, l'arme légendaire perforant le sol et la glace, fissurant celle ci, tandis qu'une fois en place, Geralt en libéra la garde de son étreinte, l'acier elfique cessant de créer des flammes et devenant ainsi prisonnière de la glace composant la tour... Désormais Del'ait était la propriété des Sorcières de glace.

Un silence s'installa alors, le conseil composant la tour de Givre ne réagissant plus, alors que le Loup blanc s'était débarrassé d'un trésor dont la valeur était impossible à mesurer... et tout cela pour quoi ? Pour sauver un pays qui n'était pas le sien, ainsi que pour protéger des gens qui jamais n'accepteraient qui il était où ce qu'il pouvait représenter.
C'est alors qu'il prononça ces quelques mots :


"Un enfant devin m'a dis un jour ceci en me parlant de Zoïshenk et de ce qu'il y a vu : "La seule certitude que j’ai est que cette vision illustre ta fin. Ta fin, ou celle de celui que tu es aujourd’hui"...

J'ai toujours pensé que ces mots étaient une façon de me dire que j'arrivais au terme de mon voyage, et que dans ce pays... Je trouverai les réponses aux questions qui m'accablent, dans le simple but de renouer avec mon passé mais aussi avec l'homme que j'aurais pu être... J'avais tort... Je pense tout simplement... Que ici dans ce pays où je n'étais encore jamais venu... dont je ne sais rien... Pas même la langue... mon voyage touche à son terme.
Le moment est venu d'en finir... Définitivement... Et ce n'est pas le nom de Geralt... Ni le surnom du Loup blanc... ni même celui du champion de Morr dont les gens d'ici sauront se souvenir... Non... Dans la tempête à venir, je tomberai comme un simple guerrier... Un guerrier venu répondre à l'appel du Grand Nord... Voila ce que sera... "ma fin"

Il désigna l'épée devant lui, pour ajouter :
"L'épée n'est qu'un faible sacrifice si elle me permet de changer le cours des choses... Le véritable pouvoir du champion du Grand Veilleur n'a jamais été dans cette lame. Elle n'est ici qu'un outil... le véritable pouvoir réside dans la foi du champion envers Morr."

Geralt semblait ici convaincu des propos qu'il tenait, dépassant alors Del'ait sans même se retourner ou la fixer, il posa alors sa main sur l'un des murs de glace de l'immense salle, apposant celle ci sur le visage de son propre reflet, avant de s'adresser directement aux sorcières :

"Je vous dirai tout ce que je sais, et tout ce que Morr a su me montrer... En échange... Conduisez moi à Zoïshenk et aidez moi à trouver celui qui mènera l'Ost du chaos normalement destiné à recouvrir de sang les neiges éternels de l'Oblast du Nord... Une fois devant lui... Je le détruirai... Et ainsi je mettrai fin à la guerre à venir."
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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 20 sept. 2020, 21:17, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

L’Echarde de lune se planta dans la glace avec un bruit de verre brisé et le silence se fit dans le grand hall bleu. Alors Geralt s’avança face aux parois brillante et fit face à son propre visage, un masque de fer représentant la Mort elle-même et au-delà duquel brillait un œil malade et une orbite de chairs tourmentées. Mais alors que l’ancien chevalier scrutait son propre reflet, une ombre s’avança de l’autre côté du miroir pour faire face au sien. Impossible de distinguer précisément ces traits, sinon ceux d’une silhouette qui le regardait depuis l’autre côté. Etait-ce encore un sort des Sorcières de Glace ? Ou bien Mórr en personne qui descendait sur la terre pour le juger ici ?

Et la glace craqua, grinça et se mit à trembler. Le Loup Blanc fut forcé de reculer tandis que la paroi se mettait à vibrer par morceaux entiers qui s’écartèrent lentement les uns des autres avec fracas. Une femme apparu dans cette ouverture soudaine, qui avançait vers lui tandis que le mur gelé se refermait derrière elle comme par magie. Elle portait une longue robe bleu marine au liseré de noir et d’or, et une longue cape de fourrure blanche qui traînait derrière elle. Ses mains gantées de cuir pâle tenaient un bâton à la hampe claire et rectiligne qui se terminait par une châsse en os dans laquelle trônait un gros cristal bleuté produisant une lumière faible, comme de l’intérieur. Mais c’est son visage qui frappa Geralt : d’une beauté glaciale, réhaussé de deux yeux luisant de manière surnaturelle, plus froid encore que l’hiver kislévite.


Image

La Sorcière s’arrêta enfin devant lui. Elle lui arrivait à peine aux épaules, et pourtant il se dégageait d’elle une aura telle qu’elle forçait le respect. Le réprouvé avait devant lui une créature supérieure, qui transcendait le commun de mortelle. Elle était une héritière des Reines-Khan, de la caste qui dirigeait cette contrée hostile d’une main de fer depuis des siècles et des siècles.

- « Tu as payé le prix, étranger. Pour que tu accomplisses la quête du Dieu des morts ou pour que tu périsses dans la neige et serve de dîner aux corbeaux, je t’amènerai dans le Nord. » dit-il avec un accent à couper au couteau, à base d’intonations basses et de r profondément roulés. « Je suis Sorova de Kazir, troisième cadette des Sœurs d’Erengrad. »

Malgré son regard inhospitalier sinon hautain, elle exécuta une révérence parfaite en posant une main sur son cœur. Et sans attendre, elle prit le chemin de la sortie en passant entre les braseros aux flammes bleues. Geralt n’avait plus qu’à suivre cette femme qui dégageait une fraîcheur oppressante.

- « Le grand froid arrive et ce n’est qu’une question de jours avant que la rapotitsa ne s’abatte sur le pays. Les routes vont disparaître. Nous pouvons prendre des montures et chevaucher vers Zoïshenk. Le voyage sera long et le blizzard sera notre pire ennemi, mais il existe des refuges sur la voie où nous pourrons attendre de continuer notre chemin. » dit-elle en marchant, son bâton claquant contre le sol gelé à mesure qu’elle avançait dans le couloir.

Ils sortirent de la Tour de Givre et se retrouvent dans le grand parc enneigé. Les deux jardiniers, qu’ils croisèrent aussitôt, marmonnèrent une formule en s’agenouillant sans attendre devant la sorcière qui ne les regarda même pas enlever leurs couvre-chefs en signe de respect.


- « Ou nous pouvons nous rendre auprès des ungols. Si le Kislev appartient aux gospodars, eux sont les enfants de la steppe. Lorsque le pays dort sous la neige et les tempêtes, les nomades volent sur les rivières grâce à leurs traîneaux à la vitesse du vent de l’Est. Avec l’un d’eux, nous saurons remonter la Tobol jusqu’à Zoïshenk. Mais si tu décides de prendre cette route, étranger, tu dois être prêt à affronter le souffle de la Veuve Vénérable, reine parmi les reines, qui ne nous épargnera pas. Et si ce n’est elle qui fera notre sort, les esprits de la terre ne seront pas en reste. Que dis-tu ? »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Geralt
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Ainsi l'offrande du réprouvé au culte de l'Ordre de Givre fut ainsi accepté, et le reflet du loup blanc, figé dans le mur de glace devant lui vint peu à peu à se déformer pour à terme offrir une vision noirâtre et brumeuse d'une créature à l'allure spectrale. Ici simple signe de Morr ou bien œuvre de la magie des Sorcières de glace parcourant les murs de cette tour... Cette vision étrange vint à s'estomper au moment même où la glace se fissura de part et d'autre, créant un passage pour laisser un protagoniste le rejoindre.

Reculant de quelques pas, le champion de Morr eut alors le privilège de rencontrer pour la première fois de sa vie, une de celle qui depuis toujours dirigeait d'une main de fer les terres du Grand Nord. Richement et gracieusement vêtu, elle arborait une longue robe bleu marine au liseré de noir et d’or, et une longue cape de fourrure blanche. Armé d'un bâton orné d'un cristal bleu, un style d'arme bien souvent caractéristique de ceux usant des vents de magie pour terrasser leur ennemi, cette arrivée aussi soudaine que classique de celle qui avait été désigné pour venir en aide au guerrier corbeau, suffisait amplement à imposer le respect au chasseur de vampire. Une beauté glaçante et saisissante, des yeux luisant d'une lumière bleu et surnaturelle... Autour d'elle se dégageait un pouvoir écrasant et terrifiant que Geralt était capable de ressentir à travers tout son épiderme.
La jeune femme se tenant désormais devant lui, sa silhouette et sa stature étant bien moindre comparé à celle du chevalier au masque terrifiant, pour autant, les sens du chasseur de monstre ne pouvaient cesser d'être en alertes, face à cette créature presque divine que sa vie misérable lui permettait de contempler... Oui... D'un simple geste elle était en mesure de le balayer c'était certain... La perte de Del'ait avait été un sacrifice certes difficile et même nécessaire, mais l'allié dont il avait le loisir de s'offrir les services en retour saurait sans aucun doute l'a compenser.

Contemplant celui qu'elle devait désormais aider, tandis que le reste de ces sœurs restèrent murer dans le silence, le regard qu'elle lui porta, semblable à celui que pouvait vous offrir un elfe face à toute créature qu'il considérait comme inférieur, ne l’empêcha pas pour autant de se présenter et de s'incliner d'une révérence parfaite, tandis que Geralt, tremblotant à cause du froid ambiant, n'eut à peine le temps de lui rendre son salut que déjà celle qui se faisait appeler Sorova lui tourna le dos pour se diriger vers la sortie de la tour, la glace bloquant Geralt jusque là s'écartant sur son chemin.

L'entrevu avec le conseil des Sorcières de Glace touchait ici à sa fin, et mieux valait pour Geralt suivre sans plus d'interrogation la mage qu'il s'était vu attribuer, au risque d'abuser de l'horrible hospitalité dont avait su faire preuve les Sorcières depuis son arrivée.
Emboitant le pas derrière Sorova, le pas lent et incertain tant les muscles de son corps s'étaient retrouvés à être anesthésiés par le froid qui composait l'endroit, le simple fait de remonter peu à peu à la surface, suffisait à faire regagner quelques degrés à l'air ambiant, pour le plus grand bonheur du chasseur de monstre.
Désireuse d'accomplir la mission qui était sienne, la mage dont il suivait le pas en restant silencieux, lui proposa alors deux alternatives pouvant permettre de rejoindre Zoïshenk : La première consistait à obtenir des montures et chevaucher vers l'objectif de Geralt avec pour principal ennemi le blizzard, alors que l'itinéraire qu'ils pourraient emprunter serait border de refuges susceptible de leur offrir des abris, augmentant ainsi les chances de survie de Geralt dans cette traversée, l'alternative proposé ici imposait tout de même un rythme plus lent de traverser et donc bien plus consommateur en terme d'utilisation de Pollen de Sirène pour Geralt.
L'autre choix offert, était de rejoindre les tributs de Ungols, nomades semblant vivre dans le désert de glace et capable semble il de se mouvoir à travers la tempête et le blizzard à l'aide de traineaux plus vif que le vent, alors que suivre la Tobol permettrait de rejoindre Zoïshenk en un temps record. Mais ici, si le froid serait déjà un ennemi des plus effroyable, la route à emprunter semblait regorger de bien d'autres danger que Sorona nomma religieusement les "esprits de la terre"... Était ce là quelques créatures vivant dans les steppes ? Geralt ne pouvait en être sûre, mais dans tous les cas, le danger serait omniprésent.

Une fois dehors et alors que les portes de la tour de Givre se refermèrent d'elles même derrière eux, le moment du choix était venu pour Geralt, la raison ou bien la foi ? Lui seul saurait trancher alors que Sorona était désormais pendu à ces lèvres, attendant sa décision.


"Nous rejoindrons les Ungols... Cette traversée sera une nouvelle épreuve de ma foi dans le Grand Veilleur. Et... J'ai beaucoup à apprendre dans ce pays... Et cela commence par connaître et respecter le pouvoir de la Veuve Vénérable dont le souffle protège cette contrée."

Ainsi Geralt avait il fait le choix de la rapidité et du danger, son raisonnement sans aucun doute poussé par le peu de réserve de Pollen de Sirène qu'il lui restait, tandis qu'il cherchait à suivre la vision qu'Emilio lui avait énoncé, dans le but de répondre aux ordres du Saint Père.

"Mais avant... Je dois encore récupérer de mes blessures de mes derniers combats. Cela nous offrira le temps d'acheter le matériel dont nous aurons besoin pour notre long voyage. Et ayant dû me séparer de Del'ait, je me dois d'obtenir une nouvelle lame... Et j'ai peut être une idée de où chercher."

Devançant la sorcière, Geralt s'engouffra alors à nouveau à travers les rues soufflées par le vent et le froid d'Erengrad, vers une destination pour l'heure inconnu de la jeune femme lui servant désormais de binôme, sous les yeux des rares passants qu'ils croisèrent, et dont les regards étaient un mélange de respect, d’incompréhension et de peur, lorsqu'ils posèrent leur yeux sur cet équipe aussi étrange qu'impressionnante, alors que Sorona inspirait le pouvoir, la beauté et la pureté du Nord, tandis que le champion de Morr n'inspirait que la peur, le malheur et la mort... Ensemble ils étaient en cet instant comme les deux faces d'une même pièce, l'une bercé dans la lumière et l'autre dans les ténèbres.
Si des interrogations restaient encore en suspens pour Geralt quand à l'histoire, la situation politique et les conflits rongeant la région et ces habitants, l'heure n'était pour autant pas encore venu d'obtenir des réponses malgré le nombre de connaissance que Sorona saurait sans nul doute lui apporter si il posait les bonnes questions.

La quête d'information de Geralt devant attendre, ses pas vinrent à le mener jusqu'au quartier elfique de la ville, celui là même étant hermétique à la venue de tout étranger, puisqu'il était complétement entouré d'un mur dont les autorités locales toléraient la présence suite au sacrifice du peuple d'Ulthuan lors de la dernière tempête chaotique ayant frappé le Kislev.
S'arrêtant devant les portes du quartier protégé, alors que deux sentinelles elfes se mirent en alerte à l'approche de l'homme à la sinistre silhouette, sous les yeux de la mage de glace qui sans l'ombre d'un doute cherchait à comprendre pourquoi Geralt l'avait mené ici, alors qu'il était connu en ville qu'aucun non elfe n'avait eut le privilège de fouler le sol du quartier elfique depuis maintenant de nombreuses années, le loup blanc prit alors la parole :


"J'aimerais rencontrer l'autorité dirigeant ce quartier... Mon nom est Geralt, aussi surnommé le Loup blanc, ami des elfes et ayant reçu la bénédiction de Mélianor Eskeladel, fille du seigneur du même nom, et émissaire et ambassadrice d'Ulthuan au sein de l'Empire et plus précisément à Talabheim."

Jouant ici de son passif avec les elfes, les deux Sentinelles observèrent alors l'homme devant eux, sans trahir le moindre étonnement ou la moindre émotion. Si autrefois il aurait pu pour affirmer ses dires, montrer le médaillon magique aux armoiries des Eskeladel, symbole de l'amitié elfique à son encontre, le précieux présent n'était désormais plus qu'un vague souvenir, à jamais perdu dans le gouffre des Terres sombres où il avait été autrefois emprisonné.
Posant un genou au sol, et sortant une dague, il se mit alors à dessiner dans la neige un symbole, le même qu'il se souvenait avoir vu sur le dit médaillon. Une fois fait, il se releva et dit :


"la rune « elthrai », signifiant « espoir » dans cette graphie-ci. En un autre contexte, elle peut aussi signifier « fatalité » ou « destin inexorable »...
Il y a des années, j'ai sauvé la vie de Dame Mélianor d'une bande d'ordure voulant attenter à sa vie et dirigé par une pourriture surnommé "le Chauve"... Pour cela, j'ai obtenu la bénédiction et l'amitié éternel du peuple elfique.

Cette histoire à dépassé les frontières de l'Empire, puisque lors de la disparition de sa fille, le Seigneur Eskeladel à demander l'aide de tous les elfes vivant dans le vieux monde. Je suis capable de fournir avec précision le moindre détail entourant cette affaire... De qui est mort ce jour là... Jusqu'à une description exacte de ce à quoi ressemble Dame Mélianor."


Récupérant quelque chose au niveau de sa tunique et fixé à sa ceinture, il dévoila une bourse en cuir noir qu'il ouvrit pour exposer les gemmes d'une grande valeur qu'elle contenait, fond qu'il possédait grâce à Massimo au moment où le Haut-Chapelan lui avait donné le commandement de la troupe de chasseur de vampire dont il était autrefois le leader.

"En temps qu'allié et ami... Une dette doit être remboursé. Je ne cherche ni à vous importuner, ni même à fouler le sol de votre quartier. J'ai simplement besoin d'aide, et d'équipement que seul les elfes peuvent offrir. Et je suis prêt à payer cher pour cela..."
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Modifié en dernier par Geralt le 28 sept. 2020, 22:33, modifié 2 fois.
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

Le quartier elfe se trouvait de l’autre côté de la Lynsk, après un grand pont en pierre qui enjambait la rivière pour relier les deux parts de la Ville-Haute. Cet endroit, placé idéalement sur un promontoire qui descendait jusqu’à des quais en contrebas, avait été entièrement rasé lorsque la cité portuaire était tombée pendant la Tempête du Chaos. Mais les asurs étaient revenus et avaient reconstruit, forts de leurs richesses et du respect gagné grâce à leur résistance héroïque face aux Puissances de la Ruine. Désormais une épaisse muraille de pierre blanche ceinturait le district des elfes des mers et ont ne voyait dépasser que le sommet de quelques tours aux tuiles bleus, fraîchement construites. Le bruit des chantiers laissait penser que de nombreux travaux continuaient de l’autre côté du mur, mais tout ce que vit Geralt était un grand corps de garde décoré de bannières colorées et devant le portail duquel deux sentinelles montaient la garde. Equipés d’une longue tunique en maille qui leur tombait aux chevilles, des célèbres casques coniques et de boucliers peints de vagues et de dragons de mer, ces deux lanciers étaient également vêtus de chaudes capes à col de fourrure qui les protégeaient du froid ambiant.

Ils observèrent Sorova et Geralt s’approcher et se tournèrent vers eux. S’ils inclinèrent derechef la tête face à la Sorcière de Glace, ils considèrent cependant l’ancien templier avec méfiance. Mais ce dernier déclina son identité, et les hauts faits dont il était responsable. Si l’un des lanciers lui jeta un regard méprisant en entendant parler d’une dette des elfes envers un humain, l’autre le considéra avec une attention renouvelée et sembla prendre le temps de la réflexion. Derrière, dans la rue qui longeait le quartier elfe, les passants allaient et venaient en évitant soigneusement le duo et en chuchotant en arrivant à leur hauteur. Finalement, le factionnaire s’écarta du corps de garde sans un mot et frappa pris sa lance dans l’autre main pour frapper à la porte d’une grande maison marchande adossée à la muraille fraîchement érigée. Un servant de sa race, en longue robe matelassée, ouvrit la porte et les deux échangèrent quelques minutes. Le servant disparut, puis revint et annonça quelque chose au garde qui se retourna et fit signe à Geralt et sa compagne de s’approcher. Mais cette dernière secoua la tête et se tourna vers le réprouvé.


- « C’est pour vous emmener dans le Nord que j’ai été envoyée, par pour faire le pied de grue pendant que vous vaquez à vos emplettes. Lorsque vous aurez terminé, gagnez la porte Nord et demandez-moi à l’hôtel du Char de Dazh. Je vais m’occuper des préparatifs du départ. » dit-elle sans attendre de réponse. Elle se retourna et disparu dans la rue sous les regards aussi respectueux que craintifs des passants.

Geralt suivit l’injonction du garde qui, quant à lui, regagnait son poste en saluant le chevalier. Le servant qui attendait à la porte fit entrer l’impérial et proposa de manière très protocolaire de le débarrasser de son odorante pèlerine en peau de loup, non sans afficher une moue de dégoût. L’intérieur du bâtiment était richement décoré, de tableaux et de teintures exquis et s’ouvrait sur plusieurs salles où s’affairaient elfes et humains confondus. Au vue des atours des personnes présentes, il devait s’agir d’une place d’affaire ou d’une sorte de maison de guilde ou de comptoir à marchandise. C’était probablement ici que se faisaient les affaires entre les asurs et les corporations commerçantes de la ville, le quartier elfe étant fermé aux autres races. Le servant fit ensuite signe à Geralt de le suivre et marcha dans les couloirs du pas raide des valets, le menton levé et les mains dans le dos. Ils montèrent un escalier garnis d’un tapis en velours rouge et entrèrent finalement dans un bureau sophistiqué dont les grandes fenêtres à verre coloré donnaient sur la rue en contrebas. Un autre elfe était là, penché sur ce qui semblait être un libre de compte. Les piles de parchemin, le boulier et les balances qui parsemaient son poste de travail le désignaient derechef comme une sorte de marchand. Il remercia froidement le valet et fit signe à Geralt de s’assoir dans le siège à haut dossier face à lui.



Image

- « Alors vous êtes Geralt, celui qu’on appelle Loup Blanc, mh ? Derrière ce masque, comme savoir … » dit-il en observant son vis-à-vis, les mains jointes. Il ne semblait pas plus suspicieux que cela, pour autant. « Oui, j’ai eu vent des terribles évènements ayant frappé l’illustre famille Eskeladel, ainsi que de ceux vous concernant. Cette tête … » continua-t-il en montrant vaguement le chevalier d’un geste. « … est mise à prix, si je ne m’abuse. Mais passons, car si votre nom n’est guère fameux dans l’Empire, il l’est auprès des elfes, dont vous êtes en effet un ami. Qui d’autre que vous aurait pu tracer cette rune, mh ? »

Il attrapa deux coupes en cuivre finement gravé sur son bureau et les rempli de vin à l’aide d’une carafe du même métal avant de tendre un récipient à Geralt et de tremper les lèvres dans le sien.

- « Mon valet m’indique que vous venez auprès de nous chercher de l’aide. Vous voulez nous acheter de quoi vous équiper. Sous réserve que vous ayez les fonds nécessaires, nous pourrons vous aider. Vous sauvâtes la fille d’un consul d’Ulthuan par le passé, aussi vous méritez que le peuple des mers paye, vous le dites vous-même, sa dette. » acquiesça-t-il avec une lueur de malice dans les yeux. « Dites-moi, Loup Blanc. De quoi avez-vous besoin. »
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

Aucune des Sentinelles n'échangea un mot avec le chasseur de vampire, les guerriers Asurs échangeant quelques regards discrets au mieux entre eux, l'un jaugeant avec dédain l'homme masqué, tandis que l'autre semblait perdu dans sa propre réflexion, observant en silence la rune elfique tracé à même la neige par Geralt.
Sous les yeux des quelques passants curieux, cette curiosité s'estompant bien vite lorsqu'ils apercevaient la Sorcière de Glace se tenant aux cotés du chasseur de monstre, sans doute de peur d'être mêlé à quelques affaires importantes et dont ils ne devaient rien savoir. L'une des Sentinelles se déplaça alors pour frapper à la porte d'une grande maison marchande bâti contre la muraille du quartier Elfique, alors que le guerrier échangea quelques mots avec l'un des siens, un Asur sans arme cette fois.
Durant de longues minutes, la sentinelle et son homologue en robe matelassée échangèrent un long moment à l'encontre du sinistre guerrier et la belle et glaçante sorcière, jusqu'au moment où la Sentinelle acquiesça en silence aux propos de son interlocuteur pour finalement inviter d'un geste de la main l'étrange et curieux binôme à se diriger vers lui et à pénétrer la maison marchande.
Jusque là silencieuse, Sorona se décida alors à manifester son mécontentement, se refusant à servir d'ombre au serviteur de Morr, tandis que sa mission consistait à simplement le guider en vie à travers les steppes du Grand Nord, et non pas à faire le pied de grue durant les quelques achats qu'il était venu faire ici. Donnant rendez vous au Loup blanc à la porte Nord, et plus précisément à l’hôtel du Char de Dazh, elle terminerai ainsi de finaliser les derniers préparatifs avant le voyage sans retour que Geralt cherchait à mener.

Désormais seul au milieu des rues d'Erengrad, l'homme au masque de métal se dirigea donc vers l'elfe pour finalement se voir inviter à pénétrer dans la maison marchande, non sans respecter quelques règles et usages lié à ce peuple aussi gracieux que dédaigneux, Geralt devant à nouveau se débarrasser de la pèlerine en peau de loup qu'il arborait, tout comme il avait dû le faire au moment de son entrée dans le temple d'Ulric quelques heures auparavant... A croire que cet achat avait fait de lui un pestiféré, en particulier quand on voyait le faciès qu'exposait le servant l'a récupérant pour lui, mélange de dégoût et d'horreur devant un vêtement si... primitif pour quelqu'un de sa race.
Désormais plongé dans la salle principale de ce bâtiment décoré de façon riche et gracieuse de la même manière qu'avait pu l'être le manoir de Mélianor lors de son dernier passage à Talabheim, cet endroit était donc en réalité une véritable plaque tournante du commerce elfique, puisque se réunissaient ici elfes et humains dans le but d'échanger et de commercer, sans pour autant qu'aucun non elfe ne puisse pénétrer le quartier elfique que les Asurs locaux semblaient vouloir jalousement garder loin de toute ingérence extérieur.
Guidé par le serviteur jusqu'à l'étage de l'édifice, Geralt sous les yeux curieux et craintifs des autres hommes d'affaires venus ici pour conclure quelques affaires fut ainsi mené devant une porte finement ouvragé, et donnant lieu sur un bureau où l'attendait un elfe à la chevelure flamboyante, son espace de travail étant jonché de différents outils destinés aux affaires et à la comptabilité, en plus d'une tonne de documents devant sans nul doute parler d'argent, d'or, et tout ce qui pouvait avoir de la valeur pour un elfe en ville.
Loin de l'ambiance des affaires qui se jouaient au rez de chaussé, Geralt se retrouva alors seul avec celui qui sans aucun doute, était le responsable de ce lieu similaire à une guilde marchande, tandis qu'il invita le champion de Morr à s'asseoir devant lui.

L'un et l'autre se refusant à briser le silence s'étant désormais emparé du bureau en cet instant, l'elfe jaugeant le chasseur de monstre, il fut ainsi le premier à parler, semblant chercher à confirmer si oui ou non, c'était bel et bien le loup blanc qui se tenait devant lui... Sans nul doute le descriptif de l'homme qu'on lui avait fait autrefois, était ici bien différent de celui qui se tenait devant lui, masqué et vêtu de noir alors qu'il donnait plus à ressembler à la faucheuse elle même, plutôt qu'au héros qui quelques années en arrière avec sauvé la fille du Seigneur Eskeladel.
Pour autant, si il nomma bien Geralt comme étant un ami des elfes, il ne sembla pas aussi ignorer les nombreux crimes qu'on lui imputait...


"Les années ont passé... et les gens changent... Pour autant, si les miens voient en moi un paria, un meurtrier et un traitre... Je reste toujours un ami fidèle de Dame Mélianor et dans le même temps de son peuple.

Quand à ma tête... Elle n'a pas autant de valeur que ceux qui cherchent à la couper semblent le croire."


Heureusement pour Geralt, le simple fait d'avoir été capable de retracer la rune elfique symbole des armoiries de Mélianor, et de pouvoir en donner la signification exacte, était ici un gage de bonne foi et de confiance, alors que les elfes n'offraient en général qu'à de rare humain la signification de leur symbologie... Encore plus pour une famille de haute naissance et aussi prestigieuse que les Eskeladel.
Ainsi, dans cet endroit, Geralt était considéré comme un ami, et bénéficiait de fait de l'hospitalité et de la sécurité que pouvait lui offrir le peuple elfique, tandis que son interlocuteur lui donna une coupe en cuivre avant de la remplir de vin, les deux hommes échangeant ainsi à boire, nouvelle marque de respect alors qu'on savait rare ces moments de partage et de raffinement entre un elfe et un humain, le premier peuple voyant le second comme des brutes dénué de réflexion d’habitude.
Dès lors, le moment des discussions et des négociations était arrivé, et si Geralt avait énoncé la dette que le peuple des mers se devait de lui payer, le responsable elfe de la maison marchande était désormais pendu à ces lèvres pour savoir comment lui et les siens pourraient s'acquitter de cette dîtes dette.


"Je pars pour le Nord... LE Nord... Là où le soleil ne se lève plus, où la neige est souillé par la corruption et le sang... Là où le mal vit et se reproduit pour tranquillement se diriger inlassablement vers les royaumes libres." Geralt faisait ici allusion au pays des trolls ainsi qu'aux désolations chaotiques, son interlocuteur l'observant alors avec un air grave et dans le même temps ayant piqué sa curiosité.
"Un voyage sans retour... Le Dieu Morr guidant mes pas, et testant ma foi pour voir si je pourrais être à nouveau digne de fouler son royaume... Le blizzard et l'hiver s'installent au Kislev, et une fois l'arrivée du printemps, de terribles choses vont arriver... La tempête gronde, et si nous humain avons pu la remarquer, je ne doute pas que le peuple elfique ait pu ignorer les signes qui indiquent qu'une nouvelle menace pèse sur ces terres..."

Sombre prémonition que le guerrier corbeau annonçait là, tandis qu'il ne faisait que suivre la prophétie et la vision énoncé par le devin Emilio. Des colonnes de population fuyant pour leur survie... La neige virant au rouge... Le ciel et le soleil obscurci par des démons ailés... Des bateaux à tête de dragon envahissant la mer... Tout ceci saurait arriver... D'une manière ou d'une autre.

"Si l'avenir est tâché de sang... Les actions de certain peuvent encore influer sur lui. Le Saint père n'est qu'un guide et offre la vision de l'avenir à ceux capable de l'entrevoir... Mais rien n'est totalement figé dans le temps.
Les elfes sont capable de forger des armes, des armures, et des objets dont la finesse, la puissance et la résistance sont incapable d'être égalé par ceux de ma race.

Je suis ici pour me faire forger une nouvelle lame, une épée capable d'infliger la peur chez mes ennemis... Qu'il soit mortel ou non... Vivant ou mort... Suppôt du chaos ou ... autre chose... Une arme ... capable de résister et d'accepter en son sein l'immense pouvoir du Grand veilleur que renferme le temple de Morr de Erengrad."

Geralt faisait ici référence à l'étrange pouvoir sommeillant dans le lieu de culte où il avait pu être placé en convalescence. Si obtenir une lame aussi précieuce et puissante que Del'ait était sans aucun doute impossible, au moins la possibilité de faire bénir sa futur nouvelle lame par les prêtres de Morr était une solution qu'il pensait être fiable.
"Vous avez bien compris de quel genre de lame je parle... Forgé à partir d'Ithilmar... Un métal précieux, rare et hors de prix... Oh bien sûre personne ici n'est en mesure de se fournir une épée entièrement composé de ce métal elfique, je ne suis pas assez sot pour faire pareil demande ici et vous faire perdre votre temps...
L'épée que je cherche à obtenir sera un mélange d'Ithilmar et d'argent... cette seconde matière est crainte de bien des créatures, mais la fragilité de ce métal est sa plus grande faiblesse... Faiblesse que le métal elfique saura compenser."


Ayant autrefois combattu avec la Dent d'Alaric, le katana de Hirö ou encore l'épée de l'ancien champion Massimo... Il semblait ici que le Loup blanc avait depuis longtemps réfléchit au type et au style d'arme qui pouvait lui être propre. Une arme unique et forgé sur mesure auquel il saurait donné un nom pour que celle ci résonne à travers ces ennemis jusqu'au moment où les forces de son corps corrompu l'abandonnerai définitivement.
Soulevant son manteau de voyage, il dévoila aussi les dégâts qu'arborait son armure, dernier vestige de son combat contre le Satyre blanc.


"De même j'aimerais faire réparer et renforcer mon armure, les talents de forgeron de votre peuple permettent d'ignorer la faiblesse principal qu'apporte les modifications humaines à savoir : Le poids."

Toutes ces demandes, bien que sans doute loin d'être hors de portée des elfes vivant à Erengrad, nécessitait tout de même des fonds assez important, et dans les yeux de interlocuteur de Geralt, brillait la flamme de l'appât du gain et des affaires, aussi le chasseur de monstre tira la bourse en cuir noire fixé à sa ceinture pour finalement la déverser sur la table, libérant ainsi les précieuses gemmes dont il était en possession.

"Ces pierres sont inestimables... Et je ne peux les emmener avec moi dans le Nord. Je ne cherche nullement à négocier, de fait l’entièreté de celle ci sont à vous si vous êtes en mesure de satisfaire mes demandes. Je n'ai dès lors que trois faveurs à demander :
La première..."
Il extirpa le médaillon de Morr ayant autrefois appartenu à Carmen pour finalement le poser sur la table."Que sur la garde de la lame apparaisse le symbole de ce médaillon.

Deuxièmement : Que la rune « elthrai » et signifiant « espoir » apparaissent sur l'acier de l'épée... En hommage à la famille Eskeladel et à l'amitié que je porte au peuple elfique.
Et enfin..."
Il marqua une pause comme si sa dernière demande était ici la plus compliqué à réaliser :
"J'ai besoin que ceci soit réaliser dans un délai des plus court... Disons trois... Non... Quatre jours. Est ce quelque chose de réalisable ?"
En effet, plus que l'or et les gemmes, le temps était une ressource plus rare encore pour le Loup blanc.

Attendant les réponses du commerçant et négociant elfique, le moment de réflexion de celui ci ne fut alors que perturbé que par un corbeau perché à la fenêtre de son bureau et s'amusant à picorer le verre gelé de la seule fenêtre donnant vers l'extérieur.

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Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 28 sept. 2020, 21:18, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
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[MJ] Le Grand Duc
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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par [MJ] Le Grand Duc »

L’elfe l’écouta sans l’interrompre, seulement après s’être présenté comme Guewël de Lothern, représentant des maisons marchandes d’Ulthuan à Erengrad. Il se contenta de hocher légèrement la tête à mesure que Geralt parlait, l’observant avec des yeux luisants. Puis son regard se porta sur les gemmes brillantes qui se déversèrent sur son bureau et ses sourcils fins se haussèrent. Il saisit rapidement une loupe en verre au contour sertit de petits cristaux bleus et saisit l’une des pierres précieuses pour l’examiner de plus près avec un petit soupir.

- « C’est une épée de héros que vous demandez aux elfes, Loup Blanc. Vous n’êtes pas sans savoir que l’ithilmar, que nous appelons « Ciel d’argent », est un matériau rare et précieux. Seuls les plus grands guerriers de mon peuple le portent car c’est de métal dont sont faites les légendes. » dit-il en attrapant une autre gemme pour l’examiner avec autant de minutie que la première.

Il ne dit rien pendant un instant, continuant son expertise sans oublier une seule des pierres sorties de la bourse de Geralt. Lorsqu’il eut finit son inspection rigoureuse, il reposa la loupe et se redressa contre son siège pour boire une gorgée de vin en regardant l’humain face à lui, un sourire énigmatique aux lèvres.


- « Mais vous, Loup Blanc, n’êtes pas déjà entré dans la légende ? Si ce n’est pas le cas, cela ne saurait tarder. Un paladin du dieu des morts, lancé dans une quête désespérée dans le Nord sauvage pour sauver le monde. J’en frissonne. » exagéra-t-il en s’appuyant sur l’accoudoir avant de prendre un air plus sérieux. « D’argent et d’ithilmar vous voulez votre lame, et vous souhaitez également réparer votre armure qui, si j’en crois ce que je vois sous votre manteau, est d’une facture pour le moins raffinée. Mh … Voilà une demande peu commune de la part d’un des vôtres, mais j’imagine que c’est cela qu’il faut pour un chevalier dont la mission sacrée est de lutter contre les horreurs du Chaos et de la Non-Mort, n’est-ce pas ? »

Il se leva lentement et vint regarder par les carreaux colorés de sa fenêtre, la rue en contrebas.

- « Vous avez raison en cela qu’une telle commande vous coûtera cher. Toutes vos pierreries, à vrai dire. Mais vous savez tout comme moi que ce que vous recevrez en retour en vaut certainement le prix. Du reste, quatre jours me paraissent courts pour de tels ouvrages. Nos artisans sont certes talentueux, mais tous ne sont pas sorciers. » dit-il en se retournant lentement vers le templier, l’air soudain grave. « La tempête arrive, il est vrai. Vous savez, Geralt le Loup Blanc, que vous ne reviendrez pas de votre voyage. Vous partez pour la dernière fois, à la rencontre de votre destin. Réfléchissez-y. Il est de mon devoir de veiller aux intérêts des elfes, et vous fûtes l’un d’eux autrefois. Peut-être pourriez-vous le redevenir. »

Quoi qu’il en soit, et lorsqu’ils eurent finit de discuter, Geralt quitta Guewël après que ce dernier lui demanda de repasser avant son départ, sans avoir l’assurance que sa commande serait terminée. Le Loup Blanc sortit de l’hôtel de vente et, aussitôt, son fidèle corbeau fusa à sa rencontre pour se poser sur son épaule comme excité de retrouver son compagnon. C’est avec son volatile que le réprouvé redescendit dans les ruelles de la Ville-Basse pour acheter du matériel avant de se lancer dans sa dernière aventure.

Erengrad était une vaste métropole marchande et ne manquait pas d’échoppes. Les rues grouillaient d’activité malgré les températures glaciales et se pressaient là passants, vendeurs à la sauvettes, gardes et autres vagabonds. Ici se croisaient des gens de tous horizons, des kislévites bien entendu mais aussi des impériaux, des marchands bretonniens ainsi que des tiléens ou des estaliens. Toutes les langues étaient parlées et on pouvait voir de riches bourgeois aux atours luxueux comme des misérables grelottants qui se traînaient de taverne en taverne.

Ayant fait l’expérience quelques jours plus tôt, Geralt savait qu’il devait d’abord changer ses karls d’or contre de la monnaie locale. Pour cela, et sur indications de passants qui parlaient sa langue, il se rendit au grand hôtel des guildes non loin de la fonderie de canon, sur les hauts du port. Là, dans une vaste salle aux piliers de bois, il fut reçu par un agent de change qui l’avisa avec crainte comme chaque personne à qui il s’adressait. Un homme tout de noir vêtu, une peau de loup sur les épaules, une capuche noire et un masque en fer sur le visage ne passait pas inaperçu, même dans une foule aussi bigarrée que celle de la cité portuaire. Du reste, la monnaie était le seul intérêt de son interlocuteur qui eut tôt fait de faire disparaître les pièces brillantes avant de faire signer l’étranger dans un gros grimoire à la suite de bien des personnes avant lui, puis de lui donner son dû non sans avoir retenu une juteuse commission. Les taxes étaient élevées dans cette métropole en pleine reconstruction et Geralt, tout héros qu’il fut, ne pouvait se soustraire à la politique fiscale des voraces marchands du tsarat.

Il s’en fut ensuite de magasin en magasin, chez le fourreur et chez l’apothicaire, jusque dans la boutique d’un vendeur de fournitures de voyage en passant par un armurier spécialisé dans les armes à feu et leurs minutions attenantes. Les heures passaient tendit que l’aventurier se frayait un chemin dans la foule, chose aisée lorsque celle-ci s’écartait sur son chemin avec force de murmures. Les gardes le regardaient souvent d’un mauvais œil et les commerçants s’empressaient de satisfaire sa demande pour leur voir quitter leur échoppe au plus vite. Les ducats kislévites coulèrent à flot de la bourse du templier, et c’est à la fin de cette éprouvante journée qu’il se retrouva à la sortie de l’une des grandes artères marchandes de la Ville-Basse, portant un lourd caftan au col de fourrure brune, une grande cape de voyage se fermant par devant grâce à des brandebourgs en os ainsi qu’une paire de bottes et de gants fourrés en peau de lapin pour le tenir au chaud. Cet attirail lui donnait un air plus imposant encore, les poignées de ses pistolets dépassant de sa poitrine et sa longue cape traînait à ses pieds. Sur une épaule, le fidèle corbeau qui se ratatinait pour esquiver les bourrasques, et sur l’autre un gros sac en cuir rempli de matériel et de fioles qui tintaient les unes contre les autres.

Achats :
- 1 Caftan épais
- 1 Manteau de fourrure
- Corde 10m + 1 grappin
- 10 balles en argent
- 10 rations de voyage
- 2 potions de soin
- 1 fiole aveuglante
- 1 fiole incendiaire
- 1 Elixir de Mama Melmiche

Il te reste 7 dengas d’argent (~70 balles)
Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois. Je vis avec mes gens, loin de la folie des hommes. La nuit je vole dans les sombres profondeurs de la forêt. Mon regard d'acier partout se pose, et sans bruit, comme le vent, je file entre les branches des arbres séculiers. Je suis le Grand Duc, seigneur de ces bois.

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Re: [Geralt] La traque du Loup Blanc

Message par Geralt »

L'elfe l'écouta silencieusement, un lueur brillante dans ces yeux au moment où les pierres précieuses jaillirent de la bourse du Loup blanc pour se déverser sur la table, et illuminer les pupilles du commerçant dont le sens des affaires était désormais à vif. Expert et professionnel qu'il était, le résident de Erengrad inspecta alors chacune des pierres, dans le but d'en vérifier l'authenticité et la valeur.
Dans le même temps, il écouta les demandes du chasseurs de monstre, sans jamais sourciller pour autant malgré l'importante commande que désirai son potentiel futur client. Plus que des matériaux et de l'équipement, c'était le savoir faire légendaire des Elfes que le champion de Morr cherchait à s'offrir, un savoir immense et jalousement gardé et dont rare était les non elfe à pouvoir bénéficier.
Ayant terminé son inspection des gemmes, la langue de l'elfe à la chevelure flamboyante se délia enfin, expliquant ainsi que bien que les demandes de Geralt étaient des plus osés, elles restaient tout de même possible pour un homme ayant autrefois sauvé la vie de la fille d'un seigneur d'Ulthuan. L'Ithilmar tant convoité par le parjure, aussi surnommé « Ciel d’argent », était un acier aussi cher que légendaire, et dont peu pouvait se vanter d'être en mesure de le travailler correctement pour pouvoir en faire une lame ou une armure... Dans les faits, pareil matière était en réalité réservé aux plus grand héros elfique, des hommes et des femmes entrés dans la légende, légende dont le Loup blanc semblait vouloir faire partie en cet instant...
Sous l’œil d'un Geralt pensif et sinistre, il continua de laisser parler son interlocuteur, non sans que celui ci ne se gène de souligner certains points de détail quand aux différentes demandes énoncées : Une lame pour entrer dans la légende ... Mais une légende n'en était il pas déjà une ? Le surnom du Loup blanc, avant d'être rattaché à celui d'un parjure et d'un traitre, n'était pas d'origine celui d'un héros ? Chasseur de monstres arpentant le vieux monde pour vaincre les plus vils abominations, en des terres si sinistres, qu'on disait que plus aucun homme n'y avait posé les pieds depuis des années voir des décennies ? Le Loup blanc n'était il pas l'homme ayant sauvé le Hochland de la menace de Sophie Hohenbach, la Comtesse Grise du Drakwald, seigneur vampire de la lignée Von Carstein ? Où encore l'homme ayant été en mesure de capturer en vie une Stryge pour le compte de nains chaotiques ? Performance dont peu d'homme pouvait sans doute se vanter.
Le mot "légende" fit alors repenser à Geralt moult aventures... Comme souvenirs d'une vie d'autrefois qui au fil des jours se faisait toujours plus lointain tandis que les forces de son corps s'amenuisaient pour le conduire inévitablement vers une mort affreuse. Tant d'histoires, tant de combats, tant de gens aimés et aujourd'hui décédé... Le Loup blanc... Une légende taché de sang... Un homme qui aujourd’hui n'était plus.


"Toute les légendes ont une fin..."Dit il silencieusement, tandis que sa respiration était affreusement saccadé à travers son masque d'acier. "Celle du Loup Blanc s'est terminé le jour où l'Ordre de la couvée du Corbeau a décidé de l'excommunié pour haute trahison. Gloire, pouvoir, fortune, l'idée même de héros sonne désormais pour moi comme creux. Je suis la volonté du Saint Père, son bras armé et son serviteur... Comme un fils dont la vie n'a été qu'une succession d'échec mais cherchant à trouver grâce une dernière fois envers celui qui toujours... A garder son regard bienveillant sur lui..."
Malgré ce qu'il avait fais, ce qu'il était... Morr avait encore une place à lui accorder à ces cotés... La souffrance permanente de son corps n'étant que la punition infligé par le Grand Veilleur pour lui rappeler constamment la faveur qu'il devait à celui ayant accepté de ramener son âme du Val Gris.
Qu'importe le nom, qu'importe les titres... Derrière son masque effrayante, était caché un fantôme... Une chose maintenue en vie par la drogue et la foi... Une ombre de passage sur terre pour accomplir les desseins de Morr... Et ce jusqu'au jour où son père et maître accepterai de lui offrir le repos éternel tant attendu.

"Et vous vous trompez sur une chose encore..." Il ingurgita une gorgée de vin, reposant son verre tandis qu'il fut prit d'une quinte de toux, pour finalement reprendre tandis que sa gorge entière le brulait de l'intérieur :
"Je suis le messager de cet histoire... J'ai fais un pari avec le destin, et je laisse à d'autres le soin de sauver ce pays ainsi que le monde... Parfois entre deux mal, mieux vaut choisir le moindre mal vous ne trouvez pas ?" Paroles énigmatiques qu'énoncées ici, et nul saurait su deviner à qui ou à quoi Geralt pouvait faire référence ici.
"Ma commande et l'achat de vos services n'ont qu'un objectif : Faire ce que j'ai toujours su faire... Tuer des monstres... Et il m'en reste un à tuer ici dans le Nord... Un dernier..." Le timbre de sa voie était glaçant, et on voyait bien à travers sa seule pupille valide, que Geralt serait prêt à tout pour mener l'ultime combat que sa destinée saurait lui réserver.

Ainsi, les termes du marché qui unissaient les deux hommes furent ainsi décidé... Malgré le faible délai que le champion de Morr imposa, les elfes feraient ce qu'il faut pour être en mesure de le satisfaire, même si cela relevait plus du prodige que du simple talent au vue des demandes.
Pensant en avoir fini ici, Geralt quitta donc sa chaise pour silencieusement s'éloigner du bureau du commerçant elfique, non sans que celui ci ne lui adresse quelques derniers mots, comme une proposition à demi mot que, malgré la sombre et triste destinée vers laquelle Geralt semblait se diriger... Le point de non retour n'était peut être pas encore atteint... Immobilisé au milieu de la pièce, la tête baisser et le regard fixe vers le sol, voila la réponse qu'il offrit à celui qui se voulait être son bienfaiteur.


"Comme Dame Mélianor... Vous êtes le deuxième elfe à m'offrir une autre alternative qu'une funeste fin... Votre peuple... A toujours su voir en moi des qualités que moi même j'ai toujours été incapable de déceler. Peut être qu'en d'autres circonstances... Oui... Une vie parmi les elfes... ici où sur l'archipel d'Ulthuan..."
Il serra le poing, se souvenant de la proposition de Mélianor à l'envoyer loin du vieux monde, loin de la guerre et des combats, loin des ténèbres... Une vie à apprendre à soigner son chagrin... Ainsi que la maladie qui continuait à le tuer petit à petit.
"Mais... Il est trop tard pour moi. Je suis fatigué de tout ceci et..."Il hésita un instant, tandis que souriant du bout des lèvres à travers son masque il termina par : "La mort n'est pas la fin... Elle n'est que le début... d'un nouveau voyage."

Le champion de Morr quitta alors le bureau de l'elfe, pour à terme quitter la maison marchande dont il foulerai à nouveau le pied seulement quatre jours plus tard.
Plongé à nouveau dans les rues quasi désertes et froides de Erengrad, il profita des heures suivantes pour s'équiper en vue du voyage dans les steppes enneigés qu'il comptait accomplir. La ville portuaire étant une plaque tournante du commerce de la région, il parvint à trouver plutôt aisément les ressources et matières recherchés en quantité suffisante, dépensant une grande partie de la fortune qu'il avait accumulé depuis que sa route l'avait mené à sillonner l'Empire à la recherche de Karla.
Désormais se devant d'être patient... Il reprit donc la direction du temple de Morr dans le but d'y faire son rapport auprès du frère Vicaire Tiberius, ainsi que pour reposer son corps et son esprit avant le grand jour... Convaincu du puissant et étrange pouvoir qui sommeillait dans le lieu de culte à la gloire du Saint Père, le Loup blanc saurait profiter des quatre jours à venir pour prier et ainsi tenter d'entrer à nouveau en contacte avec le Grand Veilleur, dans l'espoir qu'il puisse comme avec Emilio, l'éclairer sur l'avenir qui saurait se dessiner, une fois l'hiver terminé ici dans le Nord...
Modifié en dernier par [MJ] Le Grand Duc le 02 oct. 2020, 19:27, modifié 1 fois.
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Geralt, Chevalier renégat de l'Ordre du corbeau

For 12 | End 12 | Hab 14 (*+1) | Cha 8 (*+2) | Int 12 | Ini 14 | Att 14 | Par 14 | Tir 14 (*+1) | FOI 11 | NA 3 | PV 95/95
Fiche : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... che_geralt
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